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Faire parler les pierres : approche de l’évolution de la villa de Brans (Jura) par le biais de ses approvisionnements en matériaux de construction

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Academic year: 2022

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Faire parler les pierres : approche de l’évolution de la villa de Brans (Jura) par le biais de ses

approvisionnements en matériaux de construction

Valérie Viscusi Simonin et Luc Jaccottey

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/rae/7727 ISSN : 1760-7264

Éditeur

Société archéologique de l’Est Édition imprimée

Date de publication : 1 novembre 2013 Pagination : 231-251

ISBN : 978-2-915544-24-4 ISSN : 1266-7706

Référence électronique

Valérie Viscusi Simonin et Luc Jaccottey, « Faire parler les pierres : approche de l’évolution de la villa de Brans (Jura) par le biais de ses approvisionnements en matériaux de construction », Revue archéologique de l’Est [En ligne], Tome 62 | 2013, mis en ligne le 12 décembre 2014, consulté le 02 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/rae/7727

© Tous droits réservés

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* Inrap, Besançon.

** Inrap, laboratoire chrono-environnement, UMR 6249, Besançon.

Mots-clés Matériaux de construction, pierre, tuiles, Antiquité, villa, habitat rural.

Keywords Building materials, stonework, tiles, Antiquity, Gallo-Roman villa, rural settlement.

Schlagwörter Baumaterialien, Stein, Ziegel, Antike, villa, ländliche Siedlung.

Résumé La fouille d’une partie de la villa gallo-romaine de Brans (Jura) préalablement à la construction de la ligne ferro- viaire à grande vitesse Rhin-Rhône a été l’occasion d’une étude des matériaux de construction, portant essentiellement sur la pierre mais également la tuile. La pierre étudiée constitue ici un matériau ordinaire peu ou pas mis en forme.

Son usage intervient vers le milieu du Ier siècle, dans un contexte d’architecture de tradition laténienne. Les premiers édifices construits en pierre ne sont pas édifiés avant le début du IIe siècle et comportent encore des élévations en matériaux péris- sables. Les édifices entièrement maçonnés ne sont implantés qu’au cours du IIe ou du IIIe siècle. L’étude montre que le choix du matériau parmi plusieurs types de calcaires disponibles localement a évolué au cours du temps en fonction de critères techniques, disponibilité, ouvrabilité, efficacité.

Summary The excavation of a section of the Gallo-Roman villa near the village of Brans in the Jura, prior to the construction of the Rhine-Rhône high-speed rail line, gave the opportunity to study the building materials used. The study is mainly focused on the stonework but also includes other materials such as tiles. The stone studied here, is an ordinary, little or unworked material.

The use of stone starts in the middle of the first century AD, in a context of traditional La Tène architecture. The first stone constuctions are not built before the early second century and still include elevations of perishable materials.

Masonry buildings are fully established during the second or third century. The study shows that the choice of the materials used, amongst several types of available local limestone, evolved over time, this depending on technical criteria such as availability, workability and efficiency (Traduction : David Watts, Inrap Besançon).

Zusammenfassung Im Vorfeld des Baus der TGV-Trasse Rhin-Rhône wurde ein Teil der gallo-römischen villa von Brans (Departement Jura) ausgegraben. Bei dieser Gelegenheit wurden die Baumaterialien, neben den Steinmaterialien auch Ziegel, untersucht. Bei den Steinmaterialien handelt es sich um gewöhnliches, kaum oder nicht bearbeitetes Material.

Stein wird ab Mitte des 1. Jh. im Kontext einer Architektur latènezeitlicher Tradition verwendet. Die ersten Steinbauten werden nicht vor Anfang des 2. Jh. errichtet und bestehen zum Teil noch aus vergänglichen Materialien. Vollständig gemauerte Gebäude entstehen erst im Laufe des 2. oder 3. Jahrhunderts. Die Untersuchung zeigt, dass sich die Wahl des Steinmaterials zwischen mehreren zur Verfügung stehenden Kalksteinarten im Laufe der Zeit je nach den technischen Anforderungen, der Verfügbarkeit, den Möglichkeiten der Bearbeitung und der Wirtschaftlichkeit gewandelt hat.

DE LA VILLA DE BRANS (JURA)

PAR LE BIAIS DE SES APPROVISIONNEMENTS EN MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION

Valérie V

ISCUSI

S

IMONIN

*, Luc J

ACCOTTEY

**

(3)

1. P

RÉSENTATION

La fenêtre ouverte, au printemps 2006, sur le tracé de la ligne ferroviaire à grande vitesse Rhin-Rhône (fig. 1) a permis d’explorer une partie de la pars rustica de la villa de Brans sur une surface de 1,5 ha. Durant la fouille, une étude des pierres utilisées comme matériaux de construction a été réalisée, grâce à une bonne connaissance du contexte géographique et géologique local. Il est apparu d’emblée que l’utilisation de la pierre n’était ni systématique ni homogène, mais relevait de choix en fonction du type de construction, du type de mise en œuvre mais aussi de la période chronologique.

1.1. Le cadre des recherches

Le contexte micro-régional dans lequel la fouille de la villa de Brans est intervenue bénéficiait également d’une bonne connaissance archéologique. Plusieurs campagnes de prospection avaient d’abord été réalisées en vue de com- pléter la carte archéologique de ce secteur du nord du Jura (L. Jaccottey, 1995 à 2002), suivies par un programme collectif de recherche portant sur la « Gestion des matières premières et implantations humaines dans le nord du Jura » (dir. L. Jaccottey, A. Milleville). Enfin, dans la commune voisine de Moissey, une tuilerie antique avait fait l’objet d’une fouille (CHARLIER, 2005).

Établie à environ trois kilomètres au sud-est de l’agglo mération antique de Dammartin (fig. 1), la villa de Brans est connue depuis le milieu du XIXe siècle. L’auteur du « Dictionnaire des communes du Jura » y mentionne la présence d’« area… formé d’un lit de pierres brutes et recouvert d’une épaisse couche de ciment… les ruines sont enduites d’une espèce de stuc, dont les couleurs étaient fort

brillantes. » (ROUSSET, 1853, p. 329). En 1976, la villa a été détectée lors de prospections aériennes à partir desquelles a été dressé un premier plan (G. Chouquer). Seule la pars urbana est alors repérée (fig. 3). L’extension et l’organisa- tion de l’ensemble de la villa ont pu être appréhendées suite à la réalisation de prospections pédestres (L. Jaccottey) et à la cartographie des zones d’épandages de vestiges. Plus récemment, les sondages préalables à la construction de la LGV ont permis de délimiter l’extension des vestiges dans l’emprise de la ligne (PELLISSIER, MIKRUT, 2005).

Enfin, lors de la fouille, il a été possible de caractériser les constructions et de mettre en évidence l’importance de l’érosion résultant des pratiques agricoles contemporaines.

En effet, si des sols et des maçonneries en élévation avaient pu être observés vers 1850, ceux-ci sont aujourd’hui tota- lement détruits.

1.2. Le site

L’emprise fouillée (fig. 2) a livré 27 fosses, 196 trous de poteau parmi lesquels se dessinent une palissade et cinq bâtiments, 52 fossés, deux puits, une voie et cinq édifices maçonnés sur une surface de 1,5 ha. Le plan des vestiges maçonnés de Brans permet, par analogie avec d’autres sites, d’identifier les constructions mises au jour comme les édi- fices à usage agricole d’une villa gallo-romaine. La chrono- logie du site couvre néanmoins une période qui s’étend de La Tène moyenne jusqu’aux IIe-IIIe siècles de notre ère.

La fouille s’étend dans l’angle nord du probable qua- drilatère qui renferme la villa. Une proposition de plan de l’établissement (fig. 3) a été tentée par assemblage du plan des vestiges maçonnés fouillés et de celui des édifices repérés par photographie aérienne, qui composent probablement le dernier état d’occupation de l’établissement. L’implantation

la Sa ône

l‘Ognon

Tracé LGV

Brans

Gendrey Pesmes

D459 D475

D112

D15

Auxonne

Dammartin-Marpain Pontailler-

s-Saône

Côte d’Or

Massif de la Serre

Avant-Monts

Haute-Saône

Jura

0 5 km

1 : 250 000 (1 cm = 2,5 km) Fig. 1. Carte de localisation du site de Brans (Jura) (D. Watts, Inrap).

(4)

Y=253.850

Y=253.900

X=844.850 X=844.900 X=844.950

900Y=253.

X=844.800 X=844.850 X=844.900 X=844.950

Fossé Monnerie timent sur poteau bois Empierrement Fosse, trou de poteau N° de bâtiment zone non décapée

2

1 3 4 5

6

7 8 9

10

1

020 m

1/1000 Fig. 2. Plan de la fouille (G. Berthet, N. Saadi, V. Viscusi-Simonin, Inrap).

(5)

des divers édifices, d’une voie et de fossés limitant le site au nord et à l’ouest permet de tenter une restitution de l’organisation globale de l’enclos. La voie semble aboutir entre les deux groupes de bâtiments résidentiels tandis que les surfaces consacrées aux activités agricoles pourraient se développer à l’avant et sur les côtés de la zone résidentielle.

Bien que le plan ne soit que partiellement reconnu, il ne semble pas s’organiser strictement selon un axe de symétrie, matérialisé par la voie. La villa semble adopter un plan plu- tôt épars, connu dans des établissements modestes comme celui d’Alpnach en Suisse (FLUTSCH et alii dir., 2002, p. 142). L’occupation a été reconnue sur une surface de 2,6 ha et ces dimensions classent la villa de Brans parmi les petits domaines (FERDIÈRE et alii, 2010).

2. M

ÉTHODOLOGIE

Plusieurs observations ont, dès le départ, guidé notre travail :

- tout d’abord, la villa de Brans est construite dans un envi- ronnement totalement dépourvu de pierre ; même si divers

affleurements sont présents dans un environnement proche (environ 1 km du site), il a été nécessaire d’acheminer ces matériaux ;

- le site est composé d’édifices de différentes périodes, construits autant en matériaux périssables que maçonnés, dans lesquels la pierre intervient à des degrés divers : les bâti- ments entièrement maçonnés côtoient des édifices à solins de pierre et élévation en matériaux périssables ; les poteaux de bois comportent ou non des calages de pierres ;

- bien qu’exclusivement calcaire, la nature de la roche employée varie, révélant plusieurs zones d’approvisionne- ment ;

- la forme des pierres employées montre une relative diver- sité ;

- enfin, les pierres ont été mises en œuvre selon plusieurs modes.

L’état de conservation du site est particulièrement médiocre. Notre travail a donc porté presque exclusive- ment sur les matériaux présents dans les comblements de structures excavées, fondations de murs, trous de poteau, fosses, fossés… : sur l’ensemble de la fouille, les seuls moel-

voie

850

A B

C D

Viscusi del. 2009

Emprise du décapage Fossés

Emprise hypothétique du domaine de la villa, proposition de plan par symétrie

Photo : source couverture LGV 2003

253 800

253 700

Fig. 3. Proposition de plan de la villa de Brans. Les vestiges fouillés et les bâtiments repérés par prospection aérienne (A, B, C, D) (G. Chouquer) ont été reportés sur le cliché aérien (LGV 2003).

(6)

lons observés proviennent d’une unique portion d’assise de réglage ou d’élévation (st. 315, bâtiment 4, fig. 22), seule rescapée de l’érosion. Les pierres étudiées n’avaient donc pas vocation à être employées de manière ostentatoire, leur utilisation ne dépend pas de l’aspect visible et esthétique du matériau mais de critères techniques.

Ces critères ont été définis à l’occasion d’une étude des matériaux meuliers (FRONTEAU, BOYER, 2011, p. 114) et s’adaptent parfaitement à la caractérisation des matériaux de construction :

- « disponibilité : capacité d’un matériau à être mis à disposi- tion, exploité ou diffusé […] » ; dans le cas de matériaux de construction pondéreux, le critère de disponibilité recouvre les questions d’accessibilité de la roche, mais aussi de dis- tance entre l’affleurement et le site d’utilisation ; ainsi, si on classe les matériaux sur une échelle de 1 à 5 en fonction de ce critère, le niveau 1 correspond aux matériaux présents sur place, le niveau 2 aux matériaux présents localement (moins de 5 km) et ne nécessitant pas d’extraction, le niveau 3 aux matériaux locaux (moins de 5 km) et proches (de 5 à 20 km) nécessitant une extraction, le quatrième niveau aux matériaux régionaux (jusqu’à 90 km) et le cinquième niveau aux matériaux d’origine extrarégionale ;

- « efficacité : capacité d’un matériau à produire l’effet escompté en offrant de bonnes conditions de réalisation […] » ; un matériau totalement adapté sera classé de niveau 1 sur 5, un matériau adapté de niveau 3 et un matériau inadapté de niveau 5 ;

- « ouvrabilité : aptitude d’un matériau à être mis en œuvre […] » ; le niveau 1 correspondrait à un bloc de la forme voulue sans façonnage, le niveau 2 à un bloc nécessitant une mise en forme réduite, le niveau 3 à un bloc qu’il est nécessaire de mettre en œuvre, le niveau 4 à un bloc difficile à mettre en forme (roche très dure, hétérogène, demandant une compétence spéciale pour la travailler), et le niveau 5 à un bloc inadapté à la taille, à cause notamment de la pré- sence d’altérations fréquentes ou de microfissures ;

- « durabilité : capacité d’un matériau à résister à l’usure ou à une forme d’altération […]. » ; le niveau 1 définit une résis- tance supérieure à la durée de son utilisation et le niveau 2 une durée équivalente à son utilisation ; le niveau 3 corres- pond à un matériau qui nécessite des reprises, le niveau 4 indique que ces reprises sont fréquentes et le niveau 5 est relatif à un matériau qui s’altère très rapidement.

Les objectifs de l’étude des matériaux sur le site de Brans sont multiples. Ils visent, en premier lieu, à mettre en évidence la période d’apparition de la pierre et de la tuile, et à caractériser le mode de mise en œuvre de la pierre à travers le temps. À chaque étape, les données recueillies ont été confrontées aux exemples régionaux contempo- rains. Dans un second temps, nous nous sommes attachés à déterminer la part des différents types de roches puis les rapports entre la nature du matériau choisi, sa provenance et la période d’utilisation. Il n’a pas été possible d’établir des comparaisons à l’échelon régional de la démarche adoptée, particularisée par une approche précise des carac- téristiques d’un matériau ordinaire. À une échelle plus large, si la bibliographie montre de multiples références s’intéressant à la détermination des roches et des distances

d’approvisionnement, celles-ci concernent essentiellement les sculptures (BLANC et alii, 2004), les éléments d’architec- ture (SAVAY-GUERRAZ, 1990 et 1991 ; TARDY et alii, 2000 ; LAMOTTE, 2000 ; LAMOTTE, BRUNET-GASTON, 2008 ; GELY

et alii, 2008 ; FRONTEAU et alii, 2008,…) et la décoration intérieure (mosaïque, placages…) (MAZERAN, 1993). En revanche, les pierres à usage de fondation ou de calage de poteau semblent plus rarement avoir fait l’objet de détermi- nations ou d’études (BLIN, 1998 ; EVEILLARD, MALIGORNE, 2000 ; VIPARD et alii, 2000,…).

L’enregistrement mis en place lors de la fouille a pris en compte la proportion des différents matériaux qui consti- tuent chaque structure archéologique, une description macroscopique des différents types de roche ainsi que les dimensions des blocs ou des fragments, la forme des blocs de départ et les techniques de mise en œuvre. Ce travail de description a été complété par une prise d’échantillons.

Au sein de la grande famille lithologique des calcaires, les matériaux ont été subdivisés en sous-groupes (calcaire bioclastique, calcaire micritique, calcaire graveleux…). Du fait de leur caractère relativement commun et pondéreux, on peut présupposer que ces matériaux étaient extraits dans l’environnement proche du site (LORENZ, LORENZ, 1993, p. 13 et 16). La détermination de la provenance des roches a donc été envisagée dans un rayon de moins de 5 km autour du site. Dans un premier temps, leur des- cription macroscopique a été comparée aux données de la carte géologique (CAMPY et alii, 1983) et de l’étude géolo- gique des abords du massif de la Serre (PERNIN, 1978) afin de déterminer les niveaux dont elles sont potentiellement issues. Dans un second temps, les échantillons prélevés ont été comparés aux roches de ces étages géologiques visibles dans des affleurements exploités aux périodes moderne et contemporaine. Ces carrières avaient été recensées dans le cadre du programme collectif de recherche (PCR) « Gestion des matières premières et implantations humaines dans le nord du Jura ». Bien entendu, le but n’est pas, dans le cas de l’étude des matériaux de la villa de Brans, de détermi- ner précisément les carrières exploitées durant l’Antiquité, mais plutôt de délimiter les secteurs d’approvisionnement possibles. L’objectif initial, visant à cartographier les sources d’approvisionnement, et l’ensemble de ce protocole sont très proches de ceux proposés par J. et C. Lorenz (1993).

3. L

ESMATÉRIAUX

3.1. Environnement géologique

À l’extrémité nord-ouest du département du Jura, le site est implanté sur une terrasse de l’Ognon, en partie sur les territoires communaux de Brans et de Dammartin- Marpain (fig. 1). Dans ce secteur proche du confluent avec la Saône, la rivière borde la limite septentrionale des Avant- Monts jurassiens et du horst cristallin de la Serre.

Les premiers reliefs s’élèvent à 1,5 km au sud du site (fig. 4), formés d’abord par les calcaires des Avant-Monts, puis par les grès et granite du massif de la Serre. Le socle granitique est surmonté par des formations gréseuses, grès et conglomérat du Permien et grès du Trias inférieur, qui

(7)

Brans Marpain Mutigney

Thervay

Saligney Dammartin

Champagney

Pointre

Montmirey le-Château

Offlanges

Moissey Frasne-les-Meulières

Montmirey la-Ville

Sermange Serre-les-Moulières

Ougney Granite Grès Calcaire

0 2 km

villa

Brans

Thervay Dammartin

Moissey

Kimméridgien Bathonien Bajocien

0 2 km

fours à chaux

tuilerie

Fontaine de Bataillé

Les Faroutelles villa

Fig. 4. Carte géologique simpliiée (L. Jaccottey, Inrap).

Fig. 5. Sources d’approvisionnement potentielles (L. Jaccottey, Inrap).

(8)

affleurent à 2 km de la villa. Toutefois, les roches les plus présentes dans l’environnement immédiat du site sont les calcaires. Ils affleurent à la fois sur tout le flanc nord- ouest de la Serre, qui s’élève au plus près à un kilomètre au sud, et en bordure du lit majeur de l’Ognon, à un ou deux kilomètres au nord. Les bancs calcaires sont très variés, s’étageant des calcaires dolomitiques du Muschelkalk aux calcaires argileux du Crétacé.

3.2. Les matériaux mis en œuvre

Tous les calcaires utilisés sont présents sur la colline de

« Routeau » (fig. 5) située immédiatement au sud du site de Brans. Il est toutefois possible de scinder cet ensemble en deux groupes, par étage géologique. Dans les formations du Kimméridgien situées à un kilomètre au sud-est du site (« Les Farroutelles » et flanc nord de la colline de « Routeau ») sont présents les calcaires bioclastiques, micritiques beiges et graveleux ; le Bajocien et le Bathonien, affleurant à 1,5 km au sud du site (« Fontaine de Bataillé » et extrémité ouest de la colline de « Routeau »), regroupent les calcaires ooli- thiques et micritiques gris. Le calcaire de type Vergenne est le seul matériau dont l’origine est lointaine (cf. infra).

Le calcaire bioclastique est formé de débris d’organismes ou bioclastes et est aisément reconnaissable à ses grands fos- siles de polypiers. Il se présente en petits blocs quadrangu- laires de 10 à 25 cm de côté pour une dizaine de centimètres d’épaisseur ou en plaquettes d’une épaisseur comprise entre 3 et 6 cm. Il est le matériau dont les affleurements sont les plus proches du site (1,5 km).

Le calcaire graveleux est formé de gravelles, c’est à dire d’éléments de la taille d’un grain de sable. Il se présente sous la forme de blocs de 10 à 30 cm de côté, pour une épaisseur de 5 à 7 cm. Il provient des mêmes formations que le calcaire bioclastique.

Le calcaire oolithique, formé de petites sphères à struc- ture concentriques ou oolithes, se présente sous la forme de plaquettes de délitage très émoussées, de 10 à 20 cm de côté.

Il est présent dans l’environnement immédiat du site, dans

des formations du Bajocien situées à quelques centaines de mètres des affleurements précédents.

Le calcaire micritique composé de calcite finement cristalline montre un aspect massif, sans litage ni stratifi- cation apparente. De couleur grise, il est composé de gros blocs noduleux et provient des formations du Bathonien.

Le calcaire micritique beige est originaire des formations du Kimméridgien.

Le calcaire blanc de type Vergenne comprend de nom- breuses cavités, bioclastes et galets roulés. Il provient des niveaux périrécifaux d’âge Oxfordien moyen (CONTINI, ROSENTHAL, 1995). On le trouve dans les communes d’Avrigney et Charcenne (Haute-Saône), où des traces d’exploitation sont connues à moins de 20 km au nord-est de Brans, ou à Villars-Saint-Georges (Doubs), à un peu plus de 20 km vers le sud-est.

Les tuiles recueillies sur le site, peu nombreuses, ont été étudiées par F. Charlier (CHARLIER, 2010) et sa fouille de la tuilerie voisine (fig. 5) de Moissey (CHARLIER, 2005) a permis de dater certains éléments du site.

4. D

ESCRIPTIONDESVESTIGES

4.1. Les phases de construction sans pierre 4.1.1. L’occupation de La Tène moyenne (phase 1) (fig. 6)

Le décapage extensif a permis de déceler un habitat antérieur à l’implantation antique, daté de La Tène C1-C2, entre 280 et 150 avant notre ère. L’essentiel du mobilier céramique provient de trois fosses d’extraction de maté- riau, à proximité desquelles est lisible le plan d’un grenier à quatre poteaux de 6 m² (bâtiment 8).

Ces structures se caractérisent par l’absence totale d’uti- lisation de la pierre, que ce soit dans les trous de poteau ou dans les fosses. La tuile n’est pas non plus employée durant cette phase antérieure à sa date d’apparition dans la région (BARTHÉLEMY et alii, 2008). Aucun élément datable de La Tène finale n’a été recueilli sur le site.

phase 1 : La Tène C1-C2 comblement dépourrvu de calcaire et de TCA

0 1 25 m

8

Fig. 6. Plan des vestiges de La Tène C1-C2 (V. Viscusi-Simonin, Inrap).

(9)

4.1.2. L’époque augustéenne (phase 2) (fig. 7) C’est durant cette période qu’intervient l’implantation du grand domaine agricole qui se traduit par deux grands bâtiments sur poteaux plantés (bâtiments 7 et 9) que nous proposons d’interpréter comme une grange et un grenier.

Ils sont associés à quelques fossés, une palissade et un puits.

La datation est apportée par le mobilier céramique très peu abondant et les charbons d’un foyer inscrit dans le plan du bâtiment 9 (datation radiocarbone entre -85/+71 ap. J.-C, réf. Ly-13971 : 2000 ± 35 BP).

Les bâtiments 7 et 9 sont caractérisés par la mise en œuvre de techniques de construction laténiennes, à struc- ture en poteaux plantés, mais désormais appliquées à des surfaces très importantes pour un nombre de supports réduits : le bâtiment 7, délimité par quatre poteaux, couvre une surface carrée d’environ 50 m² ; le bâtiment 9 forme un rectangle de 180 m² pour six poteaux. De plus, une inno- vation technique vient modifier sensiblement le système de construction traditionnel : les poteaux, de fort diamètre, sont implantés de façon oblique dans de profondes fosses quadrangulaires.

L’important changement d’échelle entre le grenier de La Tène moyenne et le nouvel édifice (6 m² contre 50 m²) trahit sans doute une mutation du mode d’exploitation agri- cole, désormais dans le cadre d’un vaste domaine enclos par une palissade, traitant de grandes surfaces arables et des volumes de récolte importants. Cette exploitation est à l’origine de la villa du IIe siècle, qui en conserve partielle- ment l’organisation.

Aucune pierre ou tuile n’a été retrouvée dans les trous de poteau du bâtiment 7 et l’étude détaillée des comble- ments a montré que celles observées dans les creusements

du bâtiment 9 n’étaient pas contemporaines de la construc- tion. Les pierres étaient situées dans le sédiment qui a pris la place des poteaux du bâtiment 9, accompagnées de rares fragments de tuiles et de quelques éléments de céramique du IIe siècle. En revanche, aucune pierre n’a été trouvée dans le comblement des fosses (fig. 8). On peut supposer que les tessons et les matériaux se sont enfoncés dans le bois en cours de décomposition, lors de la construction ou de l’occupation du bâtiment en pierre qui a succédé à cette construction. Ceci est d’ailleurs confirmé par la nature des pierres, similaire à celles qui constituent le bâtiment 3 qui a supplanté le bâtiment 9 au IIe ou IIIe siècle.

Dans les 24 structures fossoyées qui composent la palissade, la pierre et la tuile ne sont également présentes que très ponctuellement et semblent provenir de pollutions postérieures.

Phase 2 : période augustéenne

0 1 50 m

7

9

Fig. 7. Plan de la phase 2, période augustéenne (V. Viscusi-Simonin, Inrap).

Fig. 8. Bâtiment 9. Trou de poteau 390, coupe (Inrap).

(10)

4.2. L’introduction de la pierre dans

les bâtiments en bois durant la seconde moitié du Ier siècle de notre ère (phase 3) (fig. 9)

Le lot de céramique de cette phase d’occupation est beaucoup trop faible pour permettre une bonne apprécia- tion mais comporte des formes qui apparaissent à la période flavienne, vers 70 de notre ère. Durant cette phase, les grands édifices bâtis précédemment (bât. 7 et 9) sont encore présents et les techniques de construction laténiennes sont encore en vigueur, puisque deux nouveaux bâtiments en bois à structure en poteaux plantés sont édifiés (bât. 6 et 10). Constituant des unités beaucoup plus réduites (45 et 32 m²) que celles de la phase précédente, ils sont caractérisés par leur plan étroit et allongé. Le rapport largeur/longueur des édifices pose la question de leur fonction : plutôt que des habitats polyvalents, ils pourraient avoir rempli les fonctions de grenier surélevé.

Le bâtiment 10 n’a livré aucun fragment de tuile ou de pierre ; en revanche, le bâtiment 6 et deux supports iso- lés montrent des avant-trous de poteau comportant des calages latéraux composés de plaquettes en calcaire ooli- thique soigneusement dressées autour du négatif du poteau (exemple st. 232, fig. 10). Quelques-uns des trous de poteau de ce bâtiment ont également livré des fragments de tuiles.

Dans la majorité des cas, ils étaient situés dans le négatif du poteau, alors qu’ils ne semblent associés aux pierres de calage latéral que dans un seul cas.

Le calcaire oolithique est employé de façon exclusive durant cette phase de construction. Il se présente sous la forme de plaquettes de délitage sans aucune trace de mise

en forme. Elles proviennent de la partie superficielle du banc rocheux où elles ont été prélevées sans extraction. Le volume employé pour les dix poteaux du bâtiment 6 et les deux autres poteaux est largement inférieur au mètre cube. L’utilisation des plaquettes de calcaire oolithique non taillées relève donc d’une exploitation limitée, sans aucune véritable extraction.

L’emploi de la tuile n’est pas formellement avéré durant cette phase d’occupation : dans cette partie de la villa en tout cas, la tuile ne semble pas employée pour la couverture des bâtiments.

phase 3 : I s.

phases antérieures

er

0 1 50 m

6

10

Fig. 9. Plan de la phase 3,ier siècle (V. Viscusi-Simonin, Inrap).

Fig. 10. Bâtiment 10. Trou de poteau 232, vue zénithale du calage de poteau (Inrap).

(11)

4.3. L’architecture maçonnée (IIe-IIIe siècles ap. J.-C.)

Parmi les cinq édifices maçonnés, trois sont alignés en limite nord de l’emprise de la villa, les deux autres sont répartis dans l’espace de la fouille, sans relation identifiable entre eux. Aucun sol ou remblai n’étant conservé, le phasage des constructions est fondé sur les relations entre bâtiments et réseau fossoyé, ainsi que sur la nature des matériaux.

4.3.1. Les constructions duIIe siècle ap. J.-C.

(phase 4) (fig. 11)

Le mobilier céramique livré par les aménagements réunis en phases 4 et 5 n’est pas antérieur au IIe siècle.

Les tout premiers édifices construits en pierre (bâtiments 1 et 2) sont caractérisés par la faiblesse de leurs fondations.

Comme les bâtiments 7 et 9, ils sont construits le long de la limite nord du domaine alors que les bâtiments de bois sont vraisemblablement encore utilisés (bât. 9) ou bien, rui- nés, demeurent encore visibles (bât. 7). Le bâtiment 1 vient peut-être remplacer le bâtiment 7 ; édifié à proximité et dans le même alignement, il présente les même proportions que le précédent. Le bâtiment 9, encore en usage, est restauré.

Le bâtiment 1, connu uniquement par des tronçons de fondations, couvre une surface de 110 m². Sa destination est indéterminée mais il pourrait remplir les mêmes fonctions de stockage que le bâtiment 7 qu’il remplace. Sa pérennité est limitée : édifié durant cette première phase de construc- tion en dur contre la limite occidentale du domaine, il est détruit et coupé par les fossés de la phase suivante. L’érosion ne permet pas de restituer le type d’élévation, toutefois la faible profondeur des fondations, comparée à celles des édi- fices maçonnés de la phase 5, augure plutôt d’une supers-

tructure relativement légère. Il est caractérisé par l’usage quasi exclusif d’un calcaire graveleux employé sous la forme de blocs non taillés mêlés à des petits fragments. Ils sont disposés dans les tranchées de fondation soit en vrac, soit sous la forme d’un hérisson limité de part et d’autre par des pierres posées de chant dans l’axe du mur. Quelques blocs non taillés de calcaire bioclastique et de calcaire micritique sont également présents dans les fondations de ce bâtiment.

Le bâtiment 2 (fig. 12) est un très vaste édifice, cou- vrant une surface d’environ 340 m², dont les fondations, d’une largeur de 55 à 65 cm, ne sont conservées que sur un rang de pierres. La présence d’un trou de poteau sous le mur de façade ouest, ainsi que l’hétérogénéité des matériaux constituant les fondations, nous ont conduits à poser l’hy- pothèse d’une construction en deux étapes (fig. 13). Dans un premier temps, l’édifice, dont les longs côtés étaient constitués de solins maçonnés (st. 343 et 344) supportant une élévation en terre et bois, était fermé aux extrémités est et ouest par une structure sur poteaux plantés (st. 384, 62, 65) ou posés, comme sur la fondation 64 (fig. 14).

Quelques trous de poteau présents au centre de l’édifice pourraient matérialiser l’axe de la faitière (st. 34, 26 et 58).

L’importance de ses dimensions conduit à proposer, pour ce bâtiment, des fonctions de halle de stockage. Le matériau constituant les fondations des longs côtés est un calcaire bioclastique employé sous la forme de blocs quadrangulaires et de plaquettes. Les éléments sont posés en vrac dans la tranchée de fondation ou employés en calage de fond de poteau (st. 64, fig. 14), parfois associés à quelques pierres en calcaire graveleux (st. 26, 63 et 64). Ce dernier n’est employé de façon majoritaire que dans les calages des deux poteaux délimitant l’entrée du bâtiment (st. 341 et 347), où il est associé au calcaire bioclastique, comme dans le bâtiment 1.

phase 4 : fin II s.

phases antérieures

e

0 1 50 m

2 1

Fig. 11. Plan de la phase 4, iie siècle (V. Viscusi-Simonin, Inrap).

(12)

343

344 384

34

344 26

58

64 65

62 63 347

341

371

345 28

Phase 4 Phase 5

0 1 10 m

Fig. 12. Bâtiment 2. Vue d’ensemble depuis le sud-ouest (Inrap).

Fig. 13. Bâtiment 2. Plan (V. Viscusi-Simonin, Inrap).

Fig. 14 (à gauche). Bâtiment 2. St. 64, calage de fond d’un support posé (Inrap).

Fig. 15 (à droite). Bâtiment 9. St. 207, calage de fond d’un support posé (Inrap).

(13)

Le bâtiment 9 a fait l’objet d’une campagne de réfection par l’ajout d’une base de poteau (st. 207, fig. 15) implantée entre les supports 205 et 208. Contrairement aux grandes fosses quadrangulaires à poteaux inclinés (cf. 2.1.2.), ce nouveau creusement est entièrement comblé de calcaire bioclastique et de quelques petits fragments de tuiles qui constituent le calage de fond d’un poteau posé.

Lors de cette phase, comme pour les précédentes, en l’absence de remblais de démolition, les indices d’utilisation de la tuile en couverture sont très peu nombreux. Quelques petits fragments ont été découverts dans certains calages de fond des poteaux du bâtiment 2 (st. 58, 63 et 64) et du bâtiment 9. Cependant, des tuiles découvertes dans des structures comblées lors de la phase postérieure ont pu être identifiées comme des productions de la tuilerie antique de Moissey, située à 5 km au sud-ouest, à une période comprise entre 40 et 125 ap. J.-C. (CHARLIER, 2005 et 2010) ; elles pourraient provenir des occupations des phases 3 et 4.

4.3.2. Les constructions des IIe et IIIe siècles ap. J.-C.

(phase 5) (fig. 16)

Si la dernière phase de construction de la villa de Brans n’est pas datée précisément, la céramique recueillie témoigne d’une occupation continue durant les IIe et IIIe siècles et la villa pourrait être abandonnée au cours du IVe siècle. Les nouvelles constructions sont désormais entièrement maçon- nées (bât. 3, 4 et 5) et comportent des fondations profondes et très soigneusement mises en œuvre, exception faite d’un petit édifice isolé (bât. 5).

Le bâtiment 3 (fig. 17) adopte un plan largement diffusé en milieu rural, généralement interprété comme une grange (GASTON, 2008). L’ensemble, proche du carré,

couvre une surface d’environ 240 m² et comporte une grande pièce rectangulaire d’environ 170 m², devancée par un avant-corps. Celui-ci est divisé en deux petites pièces carrées qui encadrent un porche légèrement plus large. Sur le côté occidental de l’édifice s’étend une surface empierrée au sein de laquelle trois dés de fondation devaient supporter les poteaux de bois d’un appentis. Cette grange a remplacé l’édifice à poteaux inclinés (bâtiment 9) de la phase augus- téenne dont la présence était encore perceptible. En effet, comme pour les bâtiments 1 et 7 (cf. 2.3.1.), la nouvelle construction se superpose à la précédente, légèrement déca- lée vers le nord, et son plan initial reproduit exactement le volume de l’édifice de bois. Son implantation obéit à l’orientation de l’axe de la palissade augustéenne et non à celle du nouveau réseau fossoyé.

Le bâtiment 4, de plan rectangulaire, est constitué de deux pièces carrées, précédées par un porche en enfilade.

L’ensemble couvre une surface de 110 m² et la puissance des fondations (largeur de 60 à 100 cm pour une profondeur de 50 à 115 cm) laisse envisager un étage. Une aire empier- rée entoure le bâtiment de façon dissymétrique ; presque absente au nord, elle s’étend sur une largeur de 8 m au sud.

Un ensemble de fossés encadre le bâtiment, montrant que ses abords ont été soigneusement drainés. La présence, à l’intérieur de l’édifice, de massifs de fondation de plan gros- sièrement circulaire (st. 163, fig. 18), destinés à supporter une installation pesante, a permis, par comparaisons avec d’autres sites, d’interpréter cette construction comme un possible moulin à traction animale, venant compléter la chaîne opératoire liée à l’exploitation des céréales.

Du bâtiment 5, très érodé, seules subsistent les fonda- tions d’un angle, réduites à un rang de pierres qui, comme dans le cas du bâtiment 2, trahit une élévation en matériaux

phase 5 : II -III s.

phases antérieures

e e

0 1 50 m

3 4

5

2

Fig. 16. Plan de la phase 5, iie-iiie siècles (V. Viscusi-Simonin, Inrap).

(14)

périssables. L’aire empierrée visible à l’est des maçonneries s’étendait probablement devant l’entrée de l’édifice (dont le mur de façade n’est pas conservé) et permet de restituer une de ses dimensions, environ 11 m pour une longueur conservée de 7 m environ, soit près de 80 m².

Le principal matériau employé durant cette phase de construction est le calcaire bioclastique. Mais, s’il constitue de façon quasi exclusive les fondations des bâtiments 3 et 4, c’est à la fois la présence minoritaire d’autres matériaux mais également les différences de mise en œuvre qui ont

permis de proposer une construction en plusieurs étapes des bâtiments 2, 3 et 4, dont les plans initiaux auraient été agrandis dans un second temps.

Dans les fondations du corps principal du bâtiment 3, le calcaire bioclastique est employé principalement sous la forme de plaquettes avec quelques blocs quadrangulaires.

Posées de chant, perpendiculairement à l’axe du mur, elles forment un hérisson bordé par d’autres plaquettes, orien- tées selon l’axe du mur (fig. 19). Au contraire, dans les fondations des trois pièces accolées en façade, le calcaire

Adjonction d'une avancée avec porche et d'un appentis empierré

IIe - IIIe siècle Création : IIe siècle

Brunet Gaston del.

Fig. 17. Bâtiment 3. Évolution du plan (V. Brunet-Gaston, Inrap).

Fig. 18. Bâtiment 4. St. 163, massif de fondation d’un possible

moulin à traction animale (Inrap). Fig. 19. Bâtiment 3. Fondation du corps principal, st. 331, coupe (Inrap).

(15)

Fig. 20. Bâtiment 3. Fondation de l’avant-corps, st. 327,

coupe (Inrap). Fig. 21. Bâtiment 4. Fondation du corps principal, st. 315, coupe (Inrap).

Fig. 22. Bâtiment 4. Angle nord-ouest, entre la fondation 321

et l’assise d’élévation 315 (Inrap). Fig. 23. Bâtiment 4. Angle sud-ouest, entre les fondations 320 et 339 (Inrap).

Fig. 24. Bâtiment 4. Tranchée d’épierrement ayant remplacé

la tranchée de fondation du porche, st. 161, coupe (Inrap). Fig. 25. Aménagement isolé construit en tegulae, st. 380, vestiges d’un atelier de forge ? (Inrap).

(16)

bioclastique, présent sous la forme de plaquettes et de petits blocs de 5 à 20 cm de côté, est mêlé à des fragments et des gros blocs de calcaire micritique de couleur grise (fig. 20), dont les plus gros éléments ont été disposés à la base de la fondation, notamment des angles des murs. Les fondations sont également conservées sur des profondeurs différentes : de 30 à 60 cm pour la pièce principale et de 60 à 70 cm pour l’avant-corps.

Les fondations du corps principal du bâtiment 4, d’une largeur de 60 cm, sont du même type que celles de la partie principale du bâtiment 3, constituées par un hérisson de blocs et de plaquettes en calcaire bioclastique, limitées sur les bords par des plaquettes semblables (fig. 21). Les fon- dations du porche sont du même type, mais d’une largeur moyenne de 50 cm. Leur profondeur est de 50 à 75 cm pour le porche et de 60 à 110 cm pour le corps du bâtiment, traduisant sans doute sur ce dernier la présence d’un étage.

Une assise de réglage est partiellement conservée, composée de moellons de calcaire bioclastique de 25 à 35 cm de côté et d’environ 8 cm d’épaisseur, non équarris, dont seule la tête est dressée (st. 315, fig. 22). Le blocage intérieur du mur est composé de petits fragments du même calcaire, liés au mortier. Le radier circulaire installé au centre du bâtiment 4 est par contre essentiellement constitué de blocs et de fragments de calcaire micritique gris.

Il est particulièrement intéressant de noter qu’à la fois les techniques mises en œuvre (fondations sous forme d’un hérisson de plaquettes, bordé de plaquettes de chant dis- posées dans l’axe du mur) et le type de roche employé (cal- caire bioclastique) sont identiques dans les bâtiments 3 et 4. Cette homogénéité traduit sans doute un seul et même programme de construction, alors que les agrandissements de ces bâtiments ont été réalisés selon des techniques diffé- rentes et avec des matériaux plus variés.

Le bâtiment 2 est agrandi durant cette phase : le mur occidental à supports plantés est désormais remplacé par un solin de pierre avec élévation de bois, tandis que le mur oriental est déplacé d’environ sept mètres vers l’est pour atteindre une surface 450 m². Les fondations des façades orientales et occidentales sont composées, comme dans le reste de la construction, de blocs et de plaquettes non taillés, disposés en vrac dans la tranchée de fondation (fig. 12), mais, contrairement aux côtés nord et sud, l’emploi du cal- caire bioclastique n’est plus exclusif mais accompagné de quelques fragments de calcaire micritique beige.

Pour être totalement complet sur les matériaux de construction, notons la présence de rares fragments de cal- caire blanc de type Vergenne provenant du comblement de trous de poteau ou des radiers. Leur présence trahit proba- blement l’emploi de cette roche dans les élévations d’un ou plusieurs bâtiments du site.

Cette phase de construction a livré de nombreux frag- ments de tuiles provenant des tranchées d’épierrement qui ont affecté une partie des fondations des bâtiments 3 et 4 (fig. 23 et 24) et dans lesquelles ils étaient mêlés à de nom- breux fragments de mortier et des éléments du blocage en calcaire bioclastique. En l’absence de remblais de démoli- tion, on peut sans doute en déduire que ces édifices étaient couverts en tuiles. Une structure isolée aménagée dans un

creusement quadrangulaire à l’aide de tegulae (fig. 25) a été interprétée, par comparaison avec des aménagements identiques découverts dans les pavillons de la villa de Port- sur-Saône (GASTON, 2006), comme le vestige d’un atelier de forge. La seule tegula entière encore conservée a été pro- duite dans la tuilerie voisine de Moissey (CHARLIER, 2005, p. 160-162) entre 120 et 190 ap. J.-C., comme le laissent penser ses dimensions et les encoches typologiquement comparables aux exemplaires de cette époque rencontrés sur le site même de la tuilerie.

L’utilisation du mortier est également attestée pour la première fois durant cette phase. Il a été observé dans le bâtiment 4, à la fois en place dans la seule assise d’élévation conservée et en fragments dans le comblement des tranchées d’épierrement.

5. S

YNTHÈSE

:

ÉVOLUTIONDESMODES DECONSTRUCTIONETDESMATÉRIAUX

Si la villa de Brans est implantée dans une zone où n’af- fleure aucune roche, des matériaux susceptibles d’être utili- sés pour les constructions sont présents en abondance dans un rayon d’un à deux kilomètres autour du site. L’étude détaillée des pierres mises en œuvre dans chaque édifice a mis en évidence un recours différencié aux matériaux selon les périodes, que ce soit dans leur type (pierre, tuile, mor- tier…), leur origine, leur proportion ou leur mise en œuvre.

5.1. Usage et mise en œuvre

Si la proximité des approvisionnements a joué un rôle déterminant dans le choix des matériaux de construction, leur nature et leur forme ont également constitué un des critères de choix :

- le calcaire bioclastique a été utilisé de plusieurs manières.

Les plaquettes ont été employées pour les hérissons des murs des bâtiments 3 et 4, mais également en calage de poteau ou en vrac dans certaines tranchées de fondation.

Des blocs façonnés en moellons n’ont été observés que dans l’unique tronçon de mur parementé conservé (bâtiment 4) ; - les blocs de calcaire graveleux ont également été utilisés en calage de poteau et en vrac dans les tranchées de fondation ; - les fines plaquettes de calcaire oolithique n’ont été utili- sées que pour les calages latéraux des trous de poteau du bâtiment 6 ;

- enfin, le calcaire micritique est utilisé à la base des fon- dations de l’avant-corps du bâtiment 3, où de gros blocs noduleux sont surmontés de petits fragments, mêlé au cal- caire bioclastique dans le blocage de la partie supérieure de ces fondations.

L’emploi de chacune de ces roches est fait en fonction de ses spécificités propres ; ainsi, les gros blocs de calcaire micritique sont employés, sans mise en œuvre, à la base des fondations, alors que les plaquettes et blocs quadrangulaires de calcaire bioclastique sont employés comme moellons ou pour les hérissons des fondations. Chaque type de maté- riaux est adapté à un emploi particulier, ce qui implique que plusieurs sources d’approvisionnement ont été recherchées (LORENZ, LORENZ, 1993, p. 16).

(17)

5.2. Chronologie de l’utilisation des matériaux Le calcaire oolithique a été utilisé uniquement dans la première moitié du Ier siècle. La « disponibilité » du maté- riau est très bonne : il est présent dans l’environnement immédiat du site et en quantité suffisante pour des besoins limités. Son « efficacité » pour des calages est maximale ainsi que son « ouvrabilité » puisque ces plaquettes sont acces- sibles sans extraction et utilisables sans mise en œuvre. Il apparaît évident que la « durabilité » est également impor- tante, puisque les éléments en pierre ont perduré au-delà des poteaux qu’ils maintenaient.

Le calcaire bioclastique constitue le matériau dont les sources d’approvisionnement sont les plus proches, corres- pondant à une très bonne « disponibilité ». Il est présent à partir du IIe siècle de notre ère et son emploi devient quasi exclusif durant la dernière phase de construction pendant laquelle nous estimons qu’il représente plus des deux-tiers des matériaux de construction. Lors de la phase 4 (IIe siècle ap. J.-C.), les deux édifices à solins de pierre et élévation de bois (bâtiments 1 et 2) sont construits avec des blocs et des plaquettes non taillés de calcaire graveleux ou bioclastique.

Ils sont cette fois probablement le produit d’une véritable extraction et ont été mis en œuvre directement en vrac ou sous forme de hérisson dans les fondations des bâtiments.

Les petits blocs quadrangulaires sont totalement adaptés à leur emploi, leur « ouvrabilité » et leur « efficacité » sont donc totales. Lors de la dernière phase de construction, ils constituent les hérissons des fondations du corps principal du bâtiment 3 et du bâtiment 4, avec une bonne « ouvrabi- lité » et « efficacité », mais aussi « durabilité » puisqu’ils ont fait l’objet d’une récupération après l’abandon du bâtiment 4. Les blocs quadrangulaires et les plaquettes employés en parement des élévations ont dû être taillés, bien que leur forme de départ ne nécessite qu’une mise en forme limitée.

Ce matériau à donc une très bonne « ouvrabilité » pour la réalisation d’un parement en opus vittatum. La régularité des épaisseurs des blocs et des plaquettes (de 5 à 7 cm) lui confère une grande « efficacité ». Les éclats résultant de la mise en forme des moellons ont été employés dans le blo- cage interne du mur, témoignant également d’une mise en forme sur place.

Les calcaires graveleux ont essentiellement été utilisés au IIe siècle de notre ère (phase 4) et ils ne représentent qu’une part marginale au cours de la dernière phase de construction. Cette roche a été employée de manière simi- laire et présente les mêmes caractéristiques que le calcaire bioclastique.

Le calcaire micritique beige n’est employé que de manière anecdotique et sans aucune mise en forme aux

IIe et IIIe siècles (phase 5).

Le calcaire micritique gris est utilisé sous la forme de gros blocs non taillés dans les fondations de l’avant-corps du bâtiment 3 (phase 5), en association avec des plaquettes et des blocs de calcaire bioclastique. S’il a une origine dif- férente des autres dont il est distant de quelques centaines de mètres, il présente toujours une très bonne « disponibi- lité » dans le contexte de la villa de Brans. Le recours à ce matériau trahit la volonté de bien asseoir la fondation en

disposant d’éléments de dimensions importantes à sa base, et notamment aux intersections de murs, technique pour laquelle ces calcaires offrent une très bonne « ouvrabilité » et « efficacité ». Un même dispositif a été observé sur le site de Domblans (MÉLOCHE, 2011, p. 87).

Le calcaire de type Vergenne est fréquemment utilisé durant l’Antiquité et on le trouve dans les constructions de la « Porte Noire » et de la domus du collège Lumière à Besançon (Doubs), ou encore dans la villa antique de Chaucenne (V. Brunet-Gaston, com. pers.). Ses carac- téristiques, facilité de taille mais manque de finesse, expliquent son utilisation particulière dans l’architecture antique. Comme le montrent les exemples régionaux, il a été employé pour la taille des blocs de soubassement en grand appareil, des caniveaux, de quelques rares éléments sculptés comme des fûts de colonnes lisses, des chapiteaux toscans et d’un unique exemple de chapiteau composite conservé au musée de Besançon (V. Brunet-Gaston, com.

pers.). Contrairement aux autres roches présentes sur le site de Brans, ce matériau a une origine plus lointaine.

Enfin, durant la dernière phase d’occupation recon- nue sur le site, l’emploi du mortier de chaux a nécessité le recours à un sable composé de nombreux grains de quartz et de feldspaths porcelanés, tiré des formations gréseuses du Trias du Massif de la Serre, présentes à moins de deux kilomètres au sud du site. Les faciès peu indurés des grès du Trias situés dans la partie nord de la Serre expliquent la présence de plusieurs sablières, dont certaines étaient encore exploitées au XXe siècle sur le territoire communal de Brans. Ce matériau possède également une bonne « dispo- nibilité », une « efficacité » et une très bonne « ouvrabilité ».

L’approvisionnement en chaux était possible localement comme l’atteste le site de fours à chaux fouillé sur la com- mune de Thervay, exploitant des calcaires du Portlandien (fig. 26).

L’identification des critères techniques qui ont présidé au choix des roches montre une évolution dans le temps (fig. 27). Dans la seconde moitié du Ier siècle de notre ère, les constructeurs recourent de façon marginale, pour des calages de poteau, à un matériau dont la disponibilité est bonne (niveau 2), puisqu’il est présent dans l’environne- ment proche et peut être utilisé sans mise en forme. Puis, à partir du IIe siècle, sont utilisés des matériaux proches mais nécessitant une extraction (disponibilité de niveau 3),

55 % 80 %

5 % 10 %

5 %

40 % 5 %

*

* Calcaire oolithique

Calcaire bioclastique Calcaire micritique gris Calcaire micritique beige Calcaire graveleux Calcaire type Vergenne Sable gréseux

* présence de ce matériau

La Tène C1-C2

période augustéenne

milieu

du Ier s. IIe s. IIe s.

et IIIe s.

100 %

Fig. 26. Estimation des proportions des différents types de roches par phase chronologique.

(18)

cette fois pour des besoins plus importants, dès lors que les matériaux périssables ne constituent plus qu’une partie de la construction. Par la suite, pour les hérissons des fon- dations, on recourt toujours aux roches locales en choisis- sant des matériaux bien adaptés (efficacité de niveau 2) ne nécessitant pas de mise en forme (ouvrabilité de niveau 1), ainsi qu’un matériau plus adapté (efficacité de niveau 1) utilisable après une mise en forme réduite (ouvrabilité de niveau 2) pour la production des moellons mis en œuvre en élévation. Au contraire des autres matériaux, le calcaire de type Vergenne, dont la disponibilité est plus faible (niveau 4) et qui nécessite une mise en œuvre plus importante (ouvrabilité de niveau 3), a probablement été employé pour des fonctions spécifiques, sous la forme de blocs tail- lés comme éléments d’architecture. Enfin, si la durabilité était un critère pertinent pour décrire les roches meulières, elle ne semble pas avoir d’incidence dans le domaine de la construction.

5.3. Apport à la chronologie relative du site Dans chaque édifice, la mise en évidence de l’emploi de matériaux différents au sein de la construction a permis de proposer une évolution des plans au cours du temps et de contribuer au phasage du site.

Dans le bâtiment 3, l’étude des relations entre les maçonneries a permis de proposer une construction en deux temps et une évolution du plan, par l’ajout de plu- sieurs pièces en façade. Cette observation est confirmée par l’utilisation de matériaux spécifiques dans les fondations de ces nouvelles pièces (cf. 2.3.2.). Dans le cas du bâtiment 2, la présence d’un trou de poteau sous une des fondations et les différences de matériaux nous ont également conduits à proposer une évolution du plan : la construction initiale, constituée de deux murs gouttereaux en matériaux péris- sables sur solins de pierre, est limitée par deux pignons sur poteaux plantés, remplacés par des murs pignons sur solins à l’occasion d’un agrandissement (cf. 2.3.1.).

Enfin, c’est l’homogénéité des matériaux et de la mise en œuvre observée entre le bâtiment 4 et le corps prin- cipal du bâtiment 3, traduisant une même campagne de construction, qui a autorisé leur phasage dans le même état. Toutefois, si la démarche adoptée s’est avérée ici posi- tive, elle ne peut pas toujours être mise en œuvre dans cet objectif. À quelques centaines de mètres du site de Brans, le bâtiment rural de Thervay « Entre Deux Vies » (JOAN, 2010) est situé à proximité immédiate d’un affleurement de calcaire dont les propriétés s’adaptent parfaitement à une

mise en œuvre dans les différentes parties des constructions, ce qui amène donc à son utilisation presque exclusive et ne permet pas de déceler d’évolutions dans le choix des matériaux (JACCOTTEY, 2010). À Brans, c’est donc l’absence de matériaux utilisables sur le site-même qui a incité les constructeurs à choisir, dans l’environnement proche, les différents matériaux à mettre en œuvre en fonction de leurs besoins spécifiques.

6. C

OMPARAISONSRÉGIONALES

6.1. La Tène et l’époque augustéenne (phases 1 et 2)

Les rares constructions de la période gauloise (La Tène C) sont dépourvues de pierre. À l’époque augus- téenne, les traditions architecturales laténiennes demeurent et il n’est fait aucun usage de la pierre.

Les comparaisons régionales montrent que l’emploi de la pierre dans les habitats ruraux de Bourgogne et de Franche-Comté à la fin de la période gauloise et à l’époque augustéenne est très peu courant. Dans l’habitat enclos de Saint-Apollinaire (Côte-d’Or), occupé de La Tène D2a au début de l’époque augustéenne, l’élévation sur poteaux sur- monte une cave maçonnée à ossature bois (BARRAL et alii, 2011, p. 462) ; à Longvic (Côte-d’Or), dans un enclos ins- tallé à La Tène D, la pierre n’est présente que dans un lam- beau de bâtiment attribué à la période augusto-tibérienne, constitué de deux portions de maçonnerie, et dans une plaque foyère en calcaire (NOWICKI, 2006). En dehors de ce dernier cas, l’ensemble des bâtiments répertoriés régiona- lement pour cette période est donc construit sur poteaux, le plus souvent sans calage de pierres, par exemple à Jallerange (Doubs) (GOY, 2011) ou Geneuille (Doubs) (GOY, 2009).

Bien qu’attesté dès La Tène D1 dans les habitats ruraux comme à Sennecé-lès-Mâcon (Saône-et-Loire) (BARTHÉLEMY et alii, 2008), l’usage de la tuile est peu répandu dans les constructions de la fin de La Tène D et de l’époque augustéenne. Quelques sites ont livré des fragments de tuiles : à Authumes (Saône-et-Loire) pour La Tène D2b et la période augustéenne (P. Barral com.

pers.) ainsi que dans l’habitat groupé qui jouxte le sanc- tuaire de Mirebeau (Côte-d’Or), en réemploi dans les bâti- ments sur poteaux de la période Auguste / Tibère (P. Barral com. pers.). Mais aucun n’a été observé sur les sites de Longvic, Saint-Apollinaire, Domblans (Jura) (CARD, 2011), Jallerange (Doubs) ou Chassey-lès-Montbozon (Haute- Saône) (BARBET, GANDEL, 1997, p. 30).

Calcaire oolithique Calcaire bioclastique Calcaire micritique gris Calcaire micritique beige Calcaire graveleux Calcaire type Vergenne Sable gréseux

2 2 1 1

3 2 / 1 1 / 2 1

3 2 1 1

3 2 1 1

3 2 1 1

4 2 3 1

2 2 1 1

période

d’utilisation disponibilité efficacité ouvrabilité durabilité milieu du Ier s.

IIe s. / IIe et IIIe s.

IIe s. / IIe et IIIe s.

IIe s. / IIe et IIIe s.

IIe et IIIe s.

IIe et IIIe s.

IIe et IIIe s.

Fig. 27. Estimation des critères techniques des roches par phase chronologique.

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