Université de Cergy-Pontoise Vendredi 21 Décembre 2018 L3 - Mathématiques
Examen de "Théorie de la mesure et de l’intégration"
– durée 3 heures. Documents, calculatrices, et téléphones strictement interdits – Questions de cours.
1. Soit A la réunion des ensembles Z, ]2,5],{2e},[10,4e],Q et {11}. L’ensemble A est-il un borélien deR? On rappelle que e∼2,71828183. . . est un nombre irrationnel.
2. Soit f : (Ω,T) → R une fonction mesurable positive. Que signifie "f est une densité de la mesureµpar rapport à la mesureν" ? Montrer alors que pour toute application mesurable telle quehf estν-intégrable, on a
Z
Ω
hdµ= Z
Ω
hf dν.
Exercice 1. Soit(Ω,T, µ)un espace mesuré avecµmesurefinie. On considère une fonction mesu- rablef : (Ω,T)→(R,B(R))telle qu’il existeC >0tel que
∀A∈ T, Z
A
f dµ≤Cµ(A) (∗)
Pourn ∈N∗, on définitAn={x∈Ω/ f(x)≥C+ 1n}.
1. Montrer queAn∈ T et queAn⊂An+1. 2. a) Montrer que
Z
An
f dµ≥ C+ 1 n
µ(An).
b) En utilisant la propriété(∗), en déduire queµ(An) = 0pour toutn∈N∗. 3. a) Montrer queS
n≥1An={x∈Ω/ f(x)> C}.
b) En déduire quef ≤C µp.p.
Exercice 2. Les questions suivantes sont indépendantes.
1. Rappeler le théorème de convergence dominée. Calculer Z
]0,+∞[
1 xn+exdx.
2. Soit∆ = {(x, y)∈R2; 0< x < y}. Soientαetβdeux réels strictement positifs. Calculer Z
∆
e−αxe−βydλ⊗λ(x, y).
3. Soient(Ω,F, µ)un espace mesuré,p >1etr ∈]1, p[. Montrer que sifetgsont deux fonctions mesurables et positives surΩ, alors
kf gk1≤kf kp
r .kg k p
p−r et kf gkp
r≤kf kp .kg k p
r−1 .
1
Problème.Soit l’espace mesuré(R+,BR+, λ)oùBR+est la tribu borélienne surR+etλla mesure de Lebesgue. Soitf :R+ −→Rune fonction deL1. Pour toutt∈R+, on pose
Lf(t) = Z
R+
e−txf(x)dλ(x).
1. a) Vérifier que la fonctiont →Lf(t)est bien définie en tout point deR+et que Lf(0) =
Z
R+
f(x)dλ(x).
b) Montrer queLf est continue surR+. c) Montrer quelimt→+∞Lf(t) = 0.
(Indication : on pourra considérer une suite(tn)de réels positifs tendant vers+∞.) 2. Dans cette question, on suppose queg :R+→R, g(x) =xf(x)est une fonction deL1.
a) Montrer queLf est dérivable surR+, de dérivée continue donnée par :
∀t∈R+, (Lf)0(t) =−Lg(t).
b) En déduire que Z ∞
0
Lg(t)dt= Z
R+
f(x)dλ(x).
c) Montrer que si Z
R+
|f(x)|
x dλ(x)<+∞, alors Z +∞
0
Lf(t)dt = Z
R+
f(x)
x dλ(x)).
(Indication :appliquer c) avec la fonction f(x)x dans le rôle def) 3. Dans cette question, on pose∀n∈N∗, fn=1I[0,n](x) sin(x).
a) Montrer que
∀t∈R+, Lfn(t) = 1−e−nt(cos(n) +tsin(n))
1 +t2 .
(Indication :remarquer queLfn(t)est la partie imaginaire de Z n
0
ex(i−t)dx) b) On rappelle que∀x∈R, ex ≥1 +x. En déduire que
∀n∈N, ∀t∈R+, |e−nt cos(n) +tsin(n)
| ≤e−(n−1)t≤1.
d) Montrer que∀t∈R+, lim
n→+∞
Z +∞
0
Lfn(t)dt = Z +∞
0
1
1 +t2dt= π 2. e) Montrer en utilisant ce qui précède et le résultat de la question 2c que
n→+∞lim Z n
0
sin(x)
x dx = π 2.
2