Correspondances en Médecine Cognition & Vieillissement - Vol. I - n° 1 - avril-mai-juin 2018 7 M. Ceccaldi déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
É d i t o r i a l
Pour la “santé du cerveau” !
Promoting “Brain Health”!
Pr Mathieu Ceccaldi
Service de neurologie et de neuropsychologie, Pôle de neurosciences cliniques, CHU Timone, Marseille ; rédacteur en chef de Correspondances en Médecine, Cognition & Vieillissement.
S elon les projections de l’Insee, en 2050, la population française âgée de plus de 60 ans représentera 1 personne sur 3, et le rapport entre le nombre des habitants de 60 ans ou plus et celui des habitants de 20 à 59 ans sera de 69/100, soit 2 fois plus qu’en 2005 ! Les concepts de “healthy ageing”, de “bien vieillir” ou de “vieillissement réussi” se popularisent et s’inscrivent désormais dans une démarche collective visant à promouvoir la prévention et l’éducation pour la santé chez les seniors (voir, par exemple, le site PourBienVieillir.fr, réalisé par les caisses de retraite et Santé publique France).
Or, on le sait, l’augmentation de l’espérance de vie s’accompagne inévitablement d’un accroissement du nombre de personnes touchées par des maladies neurodégénératives, notamment par celles qui s’accom- pagnent d’un déclin cognitif : aujourd’hui, 47 millions de personnes dans le monde seraient atteintes d’une démence, et l’Alzheimer’s Disease International estime que ce nombre atteindra 131 millions en 2050.
En 2018, le coût mondial des troubles neurocognitifs s’élèvera à 1 milliard de milliards de dollars, et on estime aux alentours de 1,5 % du PIB la charge de la maladie d’Alzheimer et des
maladies apparentées (MAMA) pour notre société !
On le comprend aisément, la question du déclin cognitif représente probablement l’un des enjeux majeurs de nos
civilisations modernes, non seulement en termes de santé publique, mais aussi en termes d’impact économique et d’organisation sociétale. Elle intéresse nécessairement un nombre très important d’acteurs du monde sanitaire, non seulement les médecins spécialistes de la mémoire et des pathologies neurodégénératives, mais aussi tous ceux qui sont impliqués quotidiennement dans la prise en charge médicale de la personne âgée, à domicile ou en insti- tution. Chacun, à son échelle, est concerné par ces questions et doit progresser dans ses connaissances et sa pratique. Tout récemment, le Haut Conseil de
la santé publique, répondant à une saisine de la Direction générale de la santé, a publié un rapport intitulé “Prévention de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées” (https ://www.hcsp.fr) dans lequel il recommande 4 axes d’action :
y
sensibiliser la communauté et les professionnels de la santé aux MAMA et aux possibilités de prévention ;
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promouvoir des actions de prévention des MAMA à des moments cibles et pour des publics cibles ;
y
intégrer la démence dans la stratégie nationale de santé et le futur Plan national de santé publique ;
y