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Variabilite de Pseudocercosporella herpotrichoides (Fron) Deighton, agent du pietin-verse des cereales

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Variabilite de Pseudocercosporella herpotrichoides (Fron) Deighton, agent du pietin-verse des cereales

P. Poupard, N. Cavelier

To cite this version:

P. Poupard, N. Cavelier. Variabilite de Pseudocercosporella herpotrichoides (Fron) Deighton, agent du pietin-verse des cereales. Agronomie, EDP Sciences, 1992, 12 (3), pp.205-218. �hal-02708509�

(2)

Pathologie végétale (synthèse)

Variabilité de Pseudocercosporella herpotrichoides (Fron) Deighton, agent du piétin-verse des céréales

P

Poupard,

N Cavelier

INRA, Centre de recherches de Rennes, SRIV BP29 35650 Le Rheu, France

(Reçu le 26 août 1991; accepté le 25 novembre 1991)

Résumé — Pseudocercosporella herpotrichoides, l’agent du piétin-verse des céréales, présente une va-

riabilité intraspécifique mise en évidence par plusieurs critères : pouvoir pathogène, morphologie et physio- logie in vitro, profils protéiques et enzymatiques, sensibilité aux fongicides. Une synthèse des données est réalisée concernant ces différents critères. L’ensemble de ces caractères permet la différentiation de 2 groupes de souches au sein de l’espèce: souches à croissance normale ou type W ou P h var her- potrichoides d’une part, souches à croissance lente ou type R ou P h var acuformis d’autre part. La variabilité à l’intérieur de ces 2 populations est également importante si l’on se base sur ces mêmes critères d’étude.

Les divers aspects de la variabilité de l’agent pathogène sont développés de manière à montrer leur intérêt dans la lutte contre cette maladie, tant au niveau de l’utilisation raisonnée de fongicides qu’à celui de la recherche de sources de résistance.

morphologie / physiologie / protéine et enzyme / pouvoir pathogène / sensibilité aux fongicides

Summary — Variability of Pseudocercosporella herpotrichoides (Fron) Deighton, the cause of eyespot

in cereals: a review. Pseudocercosporella herpotrichoides, the cause of eyespot in cereal crops, shows

variability characterized on the basis of pathogenicity, cultural morphology, physiology, protein and isozyme patterns and sensitivity to fungicides. The species herpotrichoides comprises 2 main pathotypes distinguish-

ed by these criteria: fast growing colonies (I or N) correlated with W-type and P h var herpotrichoides;

slow growing colonies (II or L) correlated with R-type and P h var acuformis. Growth rate (on agar medium), colony morphology and pigmentation, conidial form allow differentiation into 2 groups. Nevertheless, there

are considerable differences between individual isolates in both groups and these criteria do not fully confirm

the distinction made on the basis of pathogenicity. The first virulence group is characterised by the W type isolates: their pathogenicity is high to wheat and barley, and is low to rye. The second group is characterized by the R type isolates, which are equally pathogenic to wheat, barley and rye. A type is also described which is pathogenic to couch grass. Apart from these types, 1 type was observed which is pathogenic only to wheat and Aegilops squarrosa. All types are pathogenic to Aegilops ventricosa. There are con-

siderable differences in pathogenicity between individual isolates in both the W and the R type groups.

Differences in controlled environment conditions may explain the varying results in the studies on patho- genicity of both types. The penetration of the stem by the W type (or N, or var herpotrichoides) occurs

earlier than that by the R type (or L, or var acuformis), which are isolated more frequently at the end of the season. Both types can exist in the same plant or even on the same lesion; interactions between both

types can influence the development of eyespot. Electrophoretic studies show that specific patterns (pro- teins, isozymes) exist for the W type, N type and var herpotrichoides, and also for the R type, L type and

var acuformis. Contrary to the former characteristics, high homogeneity is observed within the same type.

P herpotrichoides isolates can be clearly and more objectively differentiated by biochemical markers. The

development of resistance to fungicides has induced different phenotypes which react in a very specific

way to 1 type of compound. Sensitive or resistant isolates to benzimidazole, thiophanate and phenylcar- bamate compounds are common in both types. Three types are distinguished according to their sensitivity

(3)

to ergosterol biosynthesis inhibitors: la or Na which are sensitive to DMI, Ib or Nb and II or L which are

less sensitive to DMI. Recently, several prochloraz resistant strains (II or L type) have been isolated on

winter wheat in France. These different aspects of the variability of the fungus are discussed to show their importance in eyespot control both for the optimal use of fungicides and for research into host resistance

sources. The perfect state in which P herpotrichoides is found, Tapesia yallundae, has only recently been

described and its importance is not yet known. It provides a new means for the study of the relationships

between isolates types.

morphology / physiology / protein and isozyme patterns / pathogenicity / sensitivity to fungicides

INTRODUCTION

Les

changements

de

populations

de Pseudo-

cercosporella herpotrichoides,

agent du

piétin-

verse des céréales, observés au champ ces

10 dernières années en

Europe,

ont

posé

de façon aiguë le

problème

de la variabilité de

ce

champignon.

Deux types de souches sont maintenant couramment isolées, dénommées souches à croissance normale ou

rapide

et

souches à croissance lente. Bien

qu’identi-

fiées

depuis

1966 par

Lange

de la

Camp

(1966a,b), les souches à croissance lente ne sont devenues

fréquentes

que dans les an- nées 1980. En

Europe

du Nord

(Grande-Bre-

tagne, Nord de l’Allemagne, Belgique, Nord

de la France), le

phénomène

est tel que ce type d’isolats a

quasiment remplacé

le type

préexistant.

La variabilité

intraspécifique

de P herpotri-

choides a

déjà

fait l’objet de nombreuses études ayant conduit à la caractérisation de types d’isolats selon différents critères : viru- lence, morphologie et physiologie in vitro et

sensibilité aux

fongicides.

Plus récemment les

recherches se sont orientées vers d’autres cri- tères tels que la caractérisation des souches par

électrophorèse

des

protéines

et enzymes.

Les observations réalisées, tant au

champ

qu’en conditions contrôlées incitent à penser que les différentes formes du

parasite

au-

raient chacune un comportement

épidémiolo- gique

propre

(Fitt

et al,

1988).

L’étude de

l’épidémiologie

de P herpotrichoides a été lar- gement abordée dans la littérature, mais la notion de variabilité du parasite n’est que peu

ou même pas introduite

(Fehrmann

et Schrod-

ter, 1971; Rapilly et al, 1979; Hollins et Scott, 1980; Fitt, 1985),

excepté

les travaux de

Goulds et Fitt

(1988,

1990a,b,

1991).

L’utilisation des

fongicides

en

pratique

s’ac-

compagne de modifications au sein des po-

pulations

de P

herpotrichoides.

Aussi la va-

riabilité de ce

parasite

est-elle à

prendre

en compte si l’on veut lutter contre celui-ci de

façon efficace et rationnelle. Il

s’agit

d’une part, d’éviter la sélection d’isolats peu sensi- bles aux produits couramment utilisés sur cé- réales,

dirigés

ou non contre ce champignon et, d’autre part, d’adapter la lutte en fonction

de la

population

dominante.

Dans cet article, nous nous proposons de faire la

synthèse

de résultats obtenus par dif- férentes

équipes :

dans une

première partie,

nous aborderons la variabilité de P

herpotri-

choides au niveau de caractères

morphologi-

ques,

physiologiques

et

biochimiques,

la

seconde

partie

traitant de la variabilité liée au

pouvoir

pathogène.

Nous envisagerons dans

une troisième partie la variabilité de compor- tement du

champignon

vis-à-vis de différents

fongicides.

Nous avons conservé les dénomi-

nations des

phénotypes

de l’espèce P herpo-

trichoides utilisés par les différents auteurs dans leurs

publications

et travaux. Ces diffé-

rentes dénominations sont regroupées dans le

tableau I.

VARIABILITÉ DE P HERPOTRICHOIDES

BASÉE

SUR DES

CRITÈRES

MORPHOLOGIQUES, PHYSIOLOGIQUES ET BIOCHIMIQUES

Critères morphologiques et physiologiques

Lange de la Camp (1966a) semble être la pre- mière à s’être

interrogée

sur la

spécialisation

à l’intérieur de

l’espèce herpotrichoides.

Cet

auteur a

comparé

des isolats de diverses pro-

venances sur milieu artificiel à base de malt

(4)

gélosé.

Les colonies se différencient selon leur

pigmentation,

leur morphologie et vitesse

de croissance. Différents types d’isolats sont ainsi définis à l’intérieur de 2 groupes:

—

le groupe 1 comprend des isolats à colo- nies blanc-gris ou gris souris à croissance uni- forme;

—

le groupe 2 des isolats à colonies pour la

plupart

rose-orangé

à croissance

irrégulière

(marges pennées).

Les

principaux

types d’isolats dans chacun des groupes sont classés

d’après

leur vitesse de croissance: les types définis dans le groupe 1 ont une croissance

plus rapide

que

ceux définis dans le groupe 2 et la

capacité

à sporuler des isolats du groupe 2 semble,

en

général, plus importante.

Ces 2 groupes

se différencient

également

par leur

pouvoir pathogène (voir

Définition des types d’isolats

d’après

leur virulence), qui est à l’origine de

l’appellation

« W » ou weizen

(blé

en alle- mand) pour les isolats du premier groupe et

« R » ou roggen (seigle en allemand) pour

ceux du second groupe.

Les observations de Scott et al

(1975)

en

Angleterre rejoignent

celles de

Lange

de la

Camp.

Des isolats

particuliers

montrent en

culture sur milieu PDA des colonies à mor-

phologie inhabituelle avec une croissance

plus

lente, des marges

irrégulières,

moins de

mycélium

aérien, une absence de dôme ca-

ractéristique,

une

pigmentation gris-rose, gris pâle

ou

gris

sombre ainsi qu’une

sporulation

abondante. Ces isolats particuliers corres-

pondent

au groupe 2

(type roggen)

défini

pré-

cédemment: la même dénomination que celle de Lange de la

Camp

est reprise pour dési- gner les 2 types d’isolats ainsi définis: « W »

(wheat)

et « R » (rye).

Les travaux de Nirenberg (1981 et 1984)

basés sur la forme des conidies, la vitesse de croissance et

l’aspect

des colonies in vitro, conduisent à la définition de 2 variétés au

sein de

l’espèce herpotrichoides:

il s’agit des

variétés

herpotrichoides

et acuformis. Deux nouvelles espèces de Pseudocercosporella

sont

également

décrites: aestiva et an-

guioides.

Les critères morphologiques et phy- siologiques permettant de différencier les variétés

herpotrichoides

et acuformis sont les

suivants :

—

le rayon de croissance des colonies sur

milieu PDA à

10 j

et à 20 °C est en moyenne de 12 mm pour

herpotrichoides,

de 5 mm pour acuformis. Les

températures

cardinales de croissance

mycélienne

sont identiques;

— chez

herpotrichoides,

les colonies à

marges uniformes sont grises ou

gris-olive

tandis qu’elles sont à marges irrégulières et

pigmentées

en

gris

ou marron-gris chez acu-

formis

(sur

milieu

PDA).

Les 2 variétés ne peuvent s’anastomoser entre elles;

— les conidies

d’herpotrichoides

sont

courbes ou droites et mesurent

52 μm

de lon-

gueur moyenne, celles d’acuformis sont tou-

jours

droites,

longues

de 65 μm en moyenne.

Les 2 variétés

sporulent

abondamment sur mi- lieu SNA et sous lumière noire, en

particulier

la variété acuformis.

En

Allemagne,

Schreiber et Prillwitz

(1985)

montrent l’existence d’une variabilité à l’inté- rieur de chacune des variétés

herpotrichoides

et acuformis. Cette variabilité porte sur la vi-

tesse de croissance et la coloration du my- célien en culture sur milieu PDA.

Creighton (1989), en Angleterre, signale l’existence d’isolats à

morphologie

intermé-

diaire sur milieu PDA

qui

ne correspondraient

(5)

pas forcément à des

mélanges

d’isolats de chacun des types et dont la

description

diffère

de celle des précédents auteurs. En

Belgique,

des isolats à

morphologie

intermédiaire entre

types W et R sont

également

mis en évidence

(Maraite

et al, 1985).

En France, le principal critère de différen- ciation des isolats est la vitesse de croissance

journalière

sur milieu PDA ou sur milieu à

base de sels minéraux, glucose et extrait de levure, à 20 °C : on distingue les isolats à croissance normale ou rapide

(dénommés

N

ou I) dont la vitesse de croissance est supé-

rieure à 2 mm, de ceux à croissance lente

(dé-

norr més L ou II) dont la vitesse de croissance est inférieure à 1,5 mm par jour (Leroux et Gredt, 1985; Cavelier et al, 1987).

La différenciation des 2 types de souches

est

également possible

par le test de

pigmen-

tation du milieu de culture à base de semoule de maïs : les isolats W sont à l’origine d’une

coloration vert-noir du milieu, tandis que les isolats R induisent une pigmentation rose ou

brun pâle (Creighton, 1989).

Au

plan

de la

physiologie

de la nutrition des 2 types d’isolats, quelques données concer-

nant l’influence des sucres sur la croissance du champignon figurent dans la littérature.

Bien que la maladie soit

qualifiée

de

high

su-

gar disease (Evans et Rawlinson, 1977), l’augmentation de la teneur en glucose dans

le milieu nutritif semble affecter la croissance des souches; cet effet

dépressif

se faisant plus sentir chez la variété

herpotrichoides

que chez acuformis. De même, une concentration

importante en fructose (de l’ordre de

3%)

in-

hibe fortement

l’élongation

des

hyphes

des 2 types (Nirenberg, 1984).

Dans un souci de clarification, de nombreux auteurs ont cherché à établir des corres-

pondances entre types décrits selon les dif- férents critères. Nirenberg (1981), King et Griffin

(1985)

ont associé les variétés

herpo-

trichoides et acuformis

respectivement

aux types W et R définis auparavant par Lange

de la Camp

(1966a,b)

et Scott et al (1975).

En Angleterre, les isolats Fast even et Slow

feathery

décrits par Brown et al

(1984)

selon

la

morphologie

et la vitesse de croissance des colonies in vitro sont assimilés aux types W

et R (Hollins et al,

1985).

Plus largement, Le-

roux et al

(1985)

font la relation entre, d’une part, -type W, variété herpotrichoides et isolat

N ou I- et, d’autre part, -type R, variété acu- formis et isolat L ou II -; toutefois Mauler et

Fehrmann

(1987a)

affirment que,

d’après

l’étude

morphologique

du champignon

(carac-

téristiques des colonies et conidies), la clas-

sification en 2 variétés

d’après Nirenberg (1981)

ne recoupe pas

parfaitement

celle en

2 groupes de virulence.

Critères biochimiques

Les études électrophorétiques concernant P

herpotrichoides sont toutes récentes (elles ont

débuté en 1987). Elles comprennent, non seu- lement la mise en évidence des profils de pro- téines totales du mycélium, mais

également

la révélation de nombreux systèmes enzyma-

tiques.

Les travaux de Bolik et al

(1987)

montrent qu’il est possible de différencier aisément les

espèces herpotrichoides, anguioides

et aesti-

va au sein du genre Pseudocercosporella sur

la base des

protéines

totales en conditions

natives ou dénaturantes. En comparant les profils

protéiques

d’autres

espèces

de cham- pignons parasites du pied des céréales (Rhi-

zoctonia cerealis, Fusarium sp, Microdochium

nivale), des bandes

protéiques spécifiques

de l’espèce P herpotrichoides ont été observées

(Weege et al, 1991). Des bandes

protéiques caractéristiques

de

chaque

type de souches sont

également

mises en évidence (Bolik et al, 1987; Lind et al, 1987; Unger, 1989; Pou-

pard

et Cavelier, 1990; Weege et al,

1991);

ce nombre de bandes

spécifiques

varie en

fonction des auteurs (1-5 bandes); les diffé-

rences à ce niveau peuvent provenir du nom-

bre d’isolats étudiés

(1-10

isolats de

chaque

type selon les auteurs) et des conditions élec-

trophorétiques

mises en oeuvre dans ces dif-

férents travaux.

L’étude de Julian et Lucas

(1990)

met en

évidence la difficulté de

distinguer

les 2 types de souches par leurs

protéines

solubles to-

tales

(nombre

élevé de bandes

protéiques,

médiocre

reproductibilité

des

profils),

mais par contre, la différentiation est aisée en révélant certains systèmes enzymatiques, dont les systèmes estérase,

glutamate-déshydrogé-

nase,

glucose-phosphate-isomérase

et ma-

late-déshydrogénase.

Sur une centaine

d’isolats de P

herpotrichoides d’origine géo-

graphique différente, aucun n’a montré un pro- fil

iso-enzymatique

intermédiaire entre type W

et type R. La diversité

géographique

n’a induit

aucune variation dans les bandes

majeures

d’iso-enzymes de chaque type d’isolats : une

(6)

grande

homogénéité

existe donc à l’intérieur d’un même type. Cette étude de polymor- phisme enzymatique est en accord avec la

classification de

Nirenberg

(1981).

Quelques

isolats à morphologie in vitro de type W ont cependant été classés dans le type R d’après

leurs

profils

enzymatiques; ces isolats parti-

culiers ont, par ailleurs, un pouvoir

pathogène

correspondant au type R.

D’autres travaux mettent

également

en évi-

dence la différentiation des variétés

herpotri-

choides et acuformis par certains

systèmes enzymatiques

mais sur un nombre

plus

limité

de souches : les

systèmes

étudiés sont les es-

térases

mycéliennes

et 2 groupes

d’enzymes

extracellulaires

(pectine-méthyl-estérases

et

ribonucléases)

(Unger, 1989;

Weege

et al, 1991).

Qu’il s’agisse de la

séparation

des pro- téines

mycéliennes

totales ou de la mise en

évidence de certains

systèmes enzymatiques,

il semblerait que les études

électrophoréti-

ques

puissent

permettre de différencier les 2

types de souches de façon

plus

objective que les critères décrits dans la section Critères

morphologiques

et

physiologiques;

la mise en

oeuvre de ces techniques pourrait se révéler

utile en routine pour la caractérisation de P

herpotrichoides.

VARIABILITÉ DU POUVOIR

PATHOGÈNE

DE P HERPOTRICHOIDES

Nombreuses sont les données dans la littéra- ture qui concernent les interactions entre P

herpotrichoides et sa plante hôte; ces der- nières sont étudiées la plupart du temps dans le but de sélectionner des

génotypes

résis-

tants. Il nous a semblé intéressant de

dégager

plusieurs points concernant :

—

la gamme d’hôtes et les

spécialisations

de

ce

champignon;

— l’incidence des types d’isolats et l’évolution

de

chaque

type en relation avec le

dévelop-

pement de la

plante;

—

la nature des relations entre types d’isolats installés sur la même

plante.

Définition des types d’isolats

d’après

leur virulence

P herpotrichoides peut être décrit comme un

parasite à large gamme d’hôtes; il est patho-

gène

sur les différentes céréales, le blé, l’orge, le seigle et l’avoine. Il est

également

capable de se

développer

sur certaines gra- minées

spontanées

dont le chiendent, la fé- tuque élevée, le

paturin,

le

vulpin

des

champs

(Ponchet, 1959). La sensibilité du seigle et de

l’avoine au

parasite

est toutefois minime

(Foex et Rosella, 1934; Hårdh, 1953). L’Ae- gilops sp, graminée très voisine du blé, pré-

sente des différences de sensibilité à ce

champignon. Les

lignées

les moins sensibles

d’Aegilops ventricosa sont utilisées dans les programmes de sélection pour la résistance

au

piétin-verse

(Doussinault et Dosba, 1977).

Lange de la

Camp

(1966a,b) définit 2

groupes de virulence:

—

le groupe 1

comprend

des isolats, dénom-

més « W » ou « weizen » issus en

majorité

de

blé et d’orge dont

l’agressivité,

forte sur blé

et orge, est

négligeable

sur

seigle;

—

le groupe 2 est constitué par des isolats

appelés

« R » ou « roggen » provenant princi-

palement

de seigle; leur pouvoir

pathogène

sur blé, orge et

seigle

est

comparable.

Les observations de Scott et al

(1975)

confirment celles de

Lange

de la

Camp:

in

vivo, des isolats particuliers issus de seigle

(isolats

« R » ou « rye ») se différencient

éga-

lement des autres isolats

(« W

» ou

« wheat »),

provenant de blé ou d’orge, par leur agressi- vité sur

seigle identique

à celle sur blé.

Ces auteurs introduisent la notion de groupes de virulence et non pas de formes

spéciales

chez P herpotrichoides. Il n’y aurait

pas d’adaptation particulière du parasite à un

hôte particulier, quelle que soit la plante d’ori- gine de l’isolat. Cette remarque est

reprise

par Schreiber et Prillwitz

(1985),

mais de fa- çon

plus

nuancée, avec l’idée d’une certaine

spécificité

de la variété

herpotrichoides

sur

blé. De même certains isolats issus de seigle

et décrits par Scott et al

(1975)

ont une forte

affinité pour cette céréale et seraient moins

adaptés

à infecter le blé et

l’orge.

Cunningham (1981)

décrit un type

supplé-

mentaire

(différent

du type

R),

le type C

(« couch»),

et

l’oppose

au type W. Le

pouvoir pathogène

du type C, en

plus

de celui

expri-

sur blé et sur orge, s’étend au chiendent.

Scott et Hollins (1980) résument les inté- ractions existant entre types d’isolats et hôtes différentiels: à côté des types W, R et C, un type supplémentaire dont l’agressivité est ob-

servée seulement sur blé et Aegilops squar-

rosa est décrit. Les types R et C sont

(7)

également pathogènes

sur cette dernière gra- minée tandis qu’aucun des types n’attaque

Aegilops

ventricosa.

Pouvoir

pathogène

des différents types de souches observé sur

plantule

et plante adulte

Les remarques concernant ce

point

sont su-

jettes

à controverse : elles reflètent les résul- tats d’essais in vivo

qui

ne sont pas forcément réalisés dans les mêmes conditions

(inocu-

lum, support

végétal,

facteurs environnemen-

taux). Des tendances peuvent toutefois être

dégagées

quant à

l’agressivité

comparée des

2 types de souches:

Ainsi, sur plantules de blé, le type W est-il

en

général plus pathogène

que le type R, quel

que soit le type d’inoculum

(conidies, mycé- lium) (Fitt

et al, 1987;

Creighton

et al,

1989).

Hollins et al (1985) obtiennent des résultats n’allant pas dans ce sens, tandis que Brown et al

(1984)

n’observent pas de différences si-

gnificatives

entre les pouvoirs

pathogènes

de

chaque

type. Les souches W sont plus agres- sives sur blé que sur seigle, tandis que les souches R ont la même

agressivité

sur blé et

sur seigle

(Lange

de la

Camp,

1966b; Scott

et al, 1975; Hollins et al, 1985). Des études plus récentes mettent en évidence que les 2 types d’isolats sont

plus agressifs

sur blé que

sur

seigle.

Sur

seigle,

le

pouvoir pathogène

du type R est plus important que celui du type W (Mauler et Fehrmann 1987a;

Creighton

et al, 1989). Ces différents travaux ne sont pas réalisés dans les mêmes conditions de tem-

pérature (entre

7 et 15°C selon les

auteurs),

or il semblerait que ce facteur joue un rôle

déterminant sur l’agressivité des souches

(Lange

de la

Camp,

1966b; Goulds et Fitt,

1991).

Les travaux de Mauler et Fehrmann

(1987a)

et de

Creighton

et al (1989) remettent

néanmoins en

question l’opportunité

de

l’ap-

pellation des types de souches en fonction de leur virulence. Sur

plantule d’orge,

la diffé-

rence de

pouvoir pathogène

entre type W et type R n’est pas distincte (Mauler et Fehr-

mann, 1987a).

Le

pouvoir pathogène

des différents types d’isolats déterminé sur plantule ne reflète pas

toujours

celui

exprimé

sur

plante

adulte

(Hig- gins

et Fitt,

1985).

Au stade plante adulte et en conditions contrôlées,

l’agressivité

des isolats R ou L sur

tiges

de blé est inférieure à celle des isolats

W ou N

(Higgins

et Fitt, 1985; Cavelier et al, 1988). Au

champ,

Bateman et al

(1986)

ob-

servent un pouvoir

pathogène qui

est

supé-

rieur pour le type R sur blé d’hiver. Ce dernier résultat demeure toutefois très ponctuel.

Relation entre l’évolution des deux types d’isolats et le

développement

de

la

plante

hôte

Les remarques qui suivent constituent la syn- thèse de résultats d’essais en conditions contrôlées et de plein champ: ont été étu- diées, d’une part, la

progression

du

parasite

dans la plante à travers les gaines

jusqu’à

la tige et, d’autre part, la relation entre le déve-

loppement

de la plante et l’intensité de la ma-

ladie

provoquée

par chacun des types.

Dans les conditions naturelles du Palatinat

en Allemagne, Schreiber et Prillwitz

(1985)

isolent de

façon importante

la variété acufor- mis à tous les stades étudiés

(21-25 :

tallage,

29-30: fin

tallage-redressement,

51-59:

gaine éclatée-épi dégagé)

avec une

augmentation

de ce type d’isolat à tous les stades.

En France, il est possible d’isoler les 2

types à tous les stades de la plante (l’isole-

ment d’un type déterminé est plus en rapport

avec l’origine

géographique

de l’échantillon

végétal);

de façon

générale,

le type L est éga-

lement isolé

plus fréquemment

en fin de vé-

gétation

de la céréale

(Leroux

et Gredt, 1988b).

En ce qui concerne le passage à travers les gaines, en conditions contrôlées sur blé, Schreiber et Prillwitz

(1985)

observent un dé-

veloppement

semblable des 2 variétés

jusqu’à

la

septième

gaine,

puis

à partir de cette der- nière, une évolution plus rapide de la variété

herpotrichoides.

Mauler et Fehrmann

(1987a,b)

en étudiant

les différents stades de l’infection sur diffé- rentes variétés de blé ont

remarqué

que,

quelle que soit la sensibilité de la céréale, les processus de l’infection liés au type R sont

plus

lents que ceux dus au type W et ne conduisent pas au niveau d’attaque élevé en-

gendré

par ce dernier type.

Cavelier et al

(1987)

montrent que

l’agres-

sivité du type N est

supérieure

à celle du type L à la montaison : au stade 39, le type N est

présent

sur la

tige,

contrairement au type L.

La fréquence des isolats de type L observée

sur

gaines

est

toujours

voisine de celle de l’inoculum de

départ,

alors qu’au moment du

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