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Comparaison de trois critères pour prédire la valeur génétique individuelle

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Academic year: 2021

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Comparaison de trois critères pour prédire la valeur génétique individuelle

Brigitte Mangin, B. Thibault

To cite this version:

Brigitte Mangin, B. Thibault. Comparaison de trois critères pour prédire la valeur génétique indi-

viduelle. Agronomie, EDP Sciences, 1985, 5 (10), pp.923-927. �hal-02720284�

(2)

Comparaison de trois critères pour prédire la

valeur génétique individuelle

Brigitte MANGIN Bernard THIBAULT

LN.R.A., Station de Biométrie, Centre de Recherches de Toulouse, Chemin de Borde-Rouge, B.P. 27, F 31326, Castanet-Tolosan

(

*

) 1.N.R.A., Station de Recherches d’Arboriculture fruitière, Beaucouzé, F 49000 Angers

RÉSUMÉ Le meilleur prédicteur linéaire sans biais pour la valeur génétique individuelle est comparé, sur un exemple,

avec la valeur phénotypique et la valeur phénotypique corrigée des effets milieux. Il est intéressant de constater que ce prédicteur intègre dans son calcul une part de la valeur phénotypique corrigée des effets milieux et une

part de la valeur génétique familiale.

Un programme BLUP, écrit en FORTRAN, développé sur MINI-6 CII-HB est disponible à la demande.

Mots clés additionnels : Prédiction, meilleur prédicteur linéaire sans biais, valeur génétique individuelle.

SUMMARY Comparison of three criteria for predicting individual genetic value.

The best linear unbiased predictor for individual genetic value was compared, on the basis of one example,

with phenotypic value and with phenotypic value corrected for environment effects. It is interesting to note

that this predictor integrates in its computation part of the phenotypic value corrected for environment effects and part of the genetic family value. A BLUP program, written in FORTRAN for the CII-HB MINI 6 computer, can be provided on request.

Additional key words : Prediction, best linear unbiased predictor, individual genetic value.

I. INTRODUCTION

Dans certains protocoles de sélection, en particulier

chez les plantes perennes, tous les individus observés sont candidats potentiels ; on cherche donc à établir

un critère qui permette de les classer au mieux.

Nous allons proposer et comparer sur un exemple

3 stratégies possibles. La 1 r e consiste à classer les indi- vidus sur leur phénotype, la 2 e utilise le phénotype corrigé des effets dus au milieu, la dernière est basée

sur le meilleur prédicteur (BLUP), introduit par H EN - DERSON (1963) et obtenu par la régression géno- phénotypique (VINCOURT & GALLAIS, 1983).

Il. MATÉRIEL ET MÉTHODES

A. Données expérimentales

Lorsque la station I.N.R.A. d’Angers a été chargée,

dans les années 60, d’assurer un programme d’amélio- ration du poirier, une concertation avec les différents

responsables professionnels de la production et de la

distribution aboutit à une conclusion unanime : la France était bien placée pour jouer la carte de la tardi- veté.

Seules les variétés « Passe Crassane » et, dans une moindre mesure, « Madame Ballet » répondaient à

cette époque à cet objectif en présentant l’une et

l’autre quelques défauts importants. C’est donc sur

cette caractéristique de tardiveté que fut entrepris un

programme important d’hybridation.

Douze parents furent choisis suivant 3 caractères de leur phénotype : la tardiveté, la productivité et la qua- lité gustative. D’origines géographiques très diverses

(Grande-Bretagne, Belgique, Oise, Rhône, Seine- Maritime, Maine-et-Loire, Champagne), ces variétés

semblent ne pas avoir de lien de parenté proche sauf peut être pour « Jeanne d’Arc » qui serait issue d’une

pollinisation de « Beurré Diel » par « Doyenrié du

Comice ». Par ailleurs, l’analyse par électrophorèse de

6 systèmes enzymatiques (E. CHEVREAU, comm.

pers.) révèle un polymorphisme important parmi

7 parents (les autres n’ayant pas été testés). Les diffé-

rences entre zymogrammes permettent de caractériser

(3)

ces variétés et indiquent entre elles un certain éloigne-

ment génétique.

On a cherché à obtenir un dispositif demi diallèle

sans diagonale (le poirier étant autostérile). Par suite d’interstérilité, 2 familles n’ont pu être obtenues. Cha- que année, de 1961 à 1972, suivant les disponibilités

en arbres et en fleurs, un certain nombre de croise- ments ont été effectués. Une descendance était réputée complète lorsque le nombre de semis plantables se

situait au-dessus de 120, la limite supérieure étant

située vers 200. Généralement une descendance com-

plète a été obtenue la même saison mais quelquefois 2

ou 3 saisons ont été nécessaires pour compléter certai-

nes d’entre elles.

Après élevage en pépinière pendant leur 1 re année, les semis ont été plantés francs de pied en verger, sans tri. Chaque année ces descendances ont été ainsi éta- blies en rangs successifs, sans répétition, dans un ver-

ger. L’espacement entre les rangs et entre les arbres était largement suffisant ; nous n’avons donc pas

envisagé d’étudier les phénomènes de compétition. Le

verger a été complété soit en une seule année soit en

2 années successives. Sept vergers différents ont été ainsi implantés, 6 se trouvant sur le même domaine et soumis aux mêmes méthodes culturales. Le verger n° 2 éloigné de quelques kilomètres des autres n’a pas bénéficié de l’irrigation modérée dispensée par ail- leurs.

Cette manière de procéder, plus simple sur un plan pratique, n’a pas permis, par la suite, d’estimer simul- tanément les différentes sources de variation (famille,

verger, année, etc...).

Les analyses ont été faites pour la valeur moyenne d’un phénotype calculée sur le nombre d’années d’observations du caractère (au minimum 3 années pour la plupart des variables). Compte tenu de l’amé- nagement séquentiel des vergers, le facteur « année » est en grande partie confondu avec celui relatif à l’effet verger. Cette démarche a permis de tourner

2 difficultés :

-

la confusion due au plan d’expérience entre les

effets verger, année et âge de l’arbre ;

-

l’utilisation d’une variable continue découpée en classes artificielles. Enfin, prendre le phénotype

moyen c’était aussi éliminer, pour certains caractères, le phénomène d’alternance.

Les caractères observés concernent des caractéristi- ques de l’arbre et du fruit ainsi que des caractères

agronomiques ou phénologiques (époque et impor-

tance de la floraison, époque de récolte, importance

de la production annuelle, époque de consommation, etc...).

Les variables sont repérées par une note définissant des classes. On ne peut être assuré de la régularité des intervalles lorsque le caractère noté est subjectif (ex. : la saveur) ou que les repères sont des repères phénolo- giques (ex. : date de floraison notée par rapport à celle d’une variété témoin).

B. Obtention des trois critères 1. Modélisation des données

Notons Y ijk le phénotype du k ième descendant du

couple (i, j) et utilisons pour modéliser cette variable aléatoire, le modèle linéaire suivant :

où :

p est la moyenne de la population ;

v e

, l’effet fixe dû au verger f dans lequel se trouve

l’individu ijk ;

G, l’aptitude générale à la combinaison du parent i ;

S ij

, l’aptitude spécifique à la combinaison du couple (i, j) ; §

H ijk

, l’effet génétique propre de l’individu observé ; F

ijk

, l’erreur résiduelle.

Généralement, ce que nous avons appelé l’effet génétique propre de l’individu observé n’apparaît pas dans le cadre classique des modèles d’analyse de variance. Il est, en fait, regroupé avec l’erreur rési- duelle, ce qui est justifié puisque la composante de la variance de cet effet aléatoire n’est pas estimable.

2. Le meilleur prédicteur

Nous allons pour ce critère nous situer dans le cadre des modèles linéaires mixtes. C’est-à-dire que nous

ferons les hypothèses suivantes : E(Y iid = p + v e

E ( ) signifie l’espérance de la variable aléatoire. G i , S

ij

, H¡ jb E ; jk sont des variables aléatoires centrées, non corrélées 2 à 2, de variance respective al, as, ai et Cr2 a ,

que nous supposerons connues. (Nous reviendrons,

par la suite, sur le problème de leur estimation).

Comme nous sommes intéressés par un classement de tous nos individus, nous cherchons une prédiction

pour la variable aléatoire

Pour obtenir le meilleur prédicteur (BLUP), HE N -

DERSON (1963) a d’abord établi une formule faisant intervenir kpp t (inverse de la matrice de covariance des variables phénotypiques). Puis il a montré que ce pré- dicteur pouvait être calculé à partir des solutions d’un

système linéaire peu différent de celui permettant l’estimation des paramètres dans les modèles classi- ques à effets fixes.

Utilisant ce résultat, il vient (M A NGIN, 1984) :

J 1 B

, Vt, Ôt, S# sont les meilleurs estimateurs ou

prédicteurs linéaires sans biais (BLUE et BLUP) de 1!, V

f

, G; et S, solutions de système linéaire suivant :

(4)

où /3 représente l’ensemble des effets fixes ;

les matrices X, Z G , Z s dépendent du plan d’expérience

et des croisements effectués, elles apparaissent natu-

rellement lorsque le modèle est écrit sous sa forme matricielle : Y = X /3 + Zo G + Zs S + H + E.

Il est intéressant de noter la forme particulière du

critère Û!k et d’observer la façon dont il opère en

fonction de l’erreur résiduelle.

En effet, si la variabilité résiduelle est grande, le cri-

tère favorise les individus appartenant à de bonnes familles, se garantissant ainsi d’un phénotype entaché

d’une erreur importante ; par contre, si l’erreur rési- duelle est négligeable, il ressemble alors au critère uti-

lisant le phénotype corrigé des effets dus au milieu qui

est égal à : Y ¡jk - il - !,, et !, sont les solutions du système des équations normales dans le modèle où

aucun effet n’est supposé être aléatoire. (Ce système des équations normales est égal au système (1) sans l’addition sur les blocs diagonaux des matrices du type

a x Id).

III. RÉSULTATS

Tous les résultats présentés par la suite concernent le caractère dénommé « Epoque de dégustation du

fruit ». Pour ce caractère, une note de 1 à 9 a été attribuée pour chaque arbre observé. Lorsque l’épo-

que de dégustation se situait pendant le mois de sep- tembre l’arbre était noté 1, pendant le mois d’octobre 2, et ainsi de suite à raison d’une note par mois.

Revenons pour commencer sur l’estimation des composantes de la variance. Dans le modèle envisagé,

seules sont estimables les composantes cy 2 G 6s, ainsi

que la somme 6H + c r r .2. Nous avons obtenu ces esti-

mations par la méthode d’HENDERSON III (1953).

Pour obtenir une estimation de cr 2 H , nous avons fait

les hypothèses génétiques suivantes : parents non con- sanguins, absence d’épistasie. Ce qui nous a permis

d’utiliser alors cy2 H = 2a2 + 3 6 s (MANOtN, 1984) (tabl. 1).

C’est moins pour les estimations que pour la préci-

sion des estimateurs qu’il est intéressant de comparer les 2 modèles. On peut d’abord remarquer que les cor-

rélations entre l’estimateur de p et ceux des vergers sont négligeables dans les 2 modèles.

Un point plus important à discuter concerne les variances des effets vergers. Examinons pour com- mencer le critère du phénotype corrigé des effets dus

au milieu. Il s’agit dans notre cas d’ôter à l’observa- tion de chaque arbre, l’expression il + v! correspon- dante. L’indétermination sur la valeur de g importe

peu, puisqu’il joue le même rôle pour tous les arbres ;

par contre l’imprécision pour le verger n° 1 désavan- tage fortement les arbres qui s’y trouvaient. Une

expression du même type entre dans le calcul du BLUP, mais les variances dans le modèle mixte sont

inférieures et bien plus homogènes que pour le modèle à’effets fixes (tabl. 2).

Les écarts quadratiques pour les paramètres aléatoi-

res sont relativement homogènes. Ils varient entre

0,0189 et 0,0197 pour G i ; 0,0125 et 0,0212 pour S ii et

0,0651 et 0,0948 pour la somme G; + G j + S;!

(tabl. 3).

Il est important de noter qu’entre le BLUP et le phénotype corrigé, bien que le classement des arbres

soit différent, l’ensemble des 30 premiers classés est pratiquement identique. Seuls quelques arbres, appar- tenant aux croisements « N. Lepin » x « P. Drouard » et « D. Hiver » x « D. Mouchy » ont été déclassés

par le BLUP, la valeur de ces 2 familles étant mauvai-

ses. Quant au classement sur le phénotype corrigé, ce

sont les arbres plantés sur le 1 er verger qui se trouvent relégués à de lointaines places (tabl. 4).

Si de sérieux doutes planent sur l’estimation poltr le

verger n° 1, il en est de même pour le coefficient de

pondération y 2 . Les hypothèses génétiques sont-elles

en effet justifiées ?

Par contre, on ne peut conclure, sans ajouter qu’en

cas de modèle mixte gaussien, classer et sélectionner les candidats sur le BLUP est la stratégie qui permet le maximum de gain génétique dans la classe des straté-

gies ne dépendant pas des effets fixes (GOFFINET &

E LSEN , 1984).

IV. CONCLUSION

L’analyse aurait été plus simple et surtout plus com-

plète si quelques points du plan d’expérience avaient pu

être modifiés. Un nombre de parents moins élevé et

un nombre d’individus par descendance plus faible (de

l’ordre de 50) auraient permis de diminuer le nombre

(5)

de vergers et le nombre d’années nécessaires. Afin d’obtenir des points de comparaison 1 ou 2 descen- dances communes auraient pu être reprises chaque

année et, par conséquent, sur chaque verger, permet-

tant alors de faire une estimation des sources de varia- tion dues aux effets année, verger, âge de l’arbre.

Malgré ces imperfections, le classement des candi- dats sur le BLUP pour le caractère « Epoque de con- sommation » a permis de repérer et de hiérarchiser un

certain nombre d’individus qui répondent le mieux à

l’objectif recherché.

Le même classement effectué sur les autres caractè- res, tant de l’arbre que du fruit, permettra au sélec- tionneur de faire un choix raisonné en pondérant cha-

cun d’eux selon le but qu’il se sera fixé.

Reçu le 24 juin 1985.

Accepté le 17 juillet 1985.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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