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Circulations en histoire et histoire des circulations

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Academic year: 2021

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Submitted on 26 Nov 2018

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Circulations en histoire et histoire des circulations

Pilar González Bernaldo

To cite this version:

Pilar González Bernaldo. Circulations en histoire et histoire des circulations. Pilar Gonzalez Bernardo; Liliane Hilaire-Perez. Les savoirs-mondes. Mobilités et circulation des savoirs du Moyen Age au XXIe siècle, PUR, 2015, 978-27535-3517-6. �hal-01935100�

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1 Circulations en histoire et histoire des circulations

Pilar González Bernaldo

Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité - ICT

Le lecteur a côtoyé des objets divers, suivi des trajectoires qui l’ont transporté dans des ailleurs multiples, découvert en miroir des savoirs et des savoir-faire historiens mobilisés pour l’analyse des circulations et les transferts des connaissances dans l’espace et dans le temps. Il ne pourrait être question ici de conclure, pas dans le sens de « démontrer », de « résoudre », et encore moins dans celui de « fermer » ou « renfermer » ces multiples questions posées tout au long de ce copieux volume. Les riches introductions à chacune des parties de cet ouvrage ainsi que l’exhaustive introduction générale ont commenté les différentes contributions assez largement pour qu’il soit superflu d’y revenir. Je vais ici me cantonner à quelques brèves réflexions finales autour de l’exercice auquel nous nous sommes livrés.

Comme l’a déjà rappelé L. Pérez dans l’introduction générale, c’est autour d’une thématique transversale aux différents axes de l’équipe « Identités, Cultures, Territoires » que nous avons organisé la tenue du colloque « Mobilités et circulations des savoirs » puis la publication de ce volume. Moment scientifique important dans une vie de laboratoire qui n’est plus structurée par de grandes enquêtes collectives, le choix de questionner collectivement un objet à partir de différents champs de spécialité est autant une réponse aux contraintes imposées aux équipes universitaires par le financement de la recherche par projet, qu’une stratégie pour construire collectivement un objet d’histoire globale. Composé de six parties, chacune d’entre elles organisée autour d’une problématique clairement insérée dans un champ scientifique bien identifiable –histoire des représentations et des transferts culturels, études de genre, histoire sociale des sciences et des techniques, histoire politique de constructions étatiques et savoirs d’Etat- la thématique transversale a permis de décloisonner la logique de spécialités, même si certaines d’entre elles avaient intégré depuis quelques décennies la problématique des circulations, comme c’est le cas pour l’histoire des sciences et des techniques, l’histoire des migrations ou l’histoire des transferts culturels, pour ne parler que de celles présentes dans cet ouvrage. La démarche collective a incité les chercheurs à enjamber les frontières disciplinaires, comme en témoignent par exemple les analyses croisées sur les corpus terminologiques de traduction menées par P. Cotti ou J.-M. Servet, à les étendre géographiquement –pratiquement toutes les régions du monde sont présentes-, et à décapsuler les traditions académiques nationales grâce à une présence significative –si l’on tient compte du coût que la mobilité des chercheurs représente aujourd’hui pour les laboratoires universitaires- de chercheurs venant de quatre parties du monde (Afrique, Amériques, Asie et Europe)1. La surreprésentation « nationale » (de 47 chercheurs participant à cet ouvrage,

1

COTTI P., « Découvrir et transmettre Freud dans ses traductions. Difficultés et enjeux » ; SERVET J.-M., « Quelques propos sur l’enquête d’Adam Smith ».

in: Les savoirs-mondes. Mobilités et circulation des savoirs du Moyen Age au XXIe siècle. (sous la dir. de) Pilar González Bernaldo et Liliane Hilaire-Pérez. Rennes, PUR, 2015, 512 p.

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seulement un tiers ont une inscription institutionnelle hors hexagone) ne saurait cacher l’importante internationalisation de la recherche dont témoigne cet ouvrage et que l’on peut évaluer par le dialogue entre plusieurs cultures historiographiques dont rend compte la richesse des notes de bas de page. Certes, la tradition des recherches en aires culturelles est bien ancrée institutionnellement en France depuis les années cinquante, mais ce développement a été à double tranchant2. La tendance à assimiler un cadre géographique à une civilisation et à postuler sa pertinence épistémologique a renforcé l’opposition entre connaissances disciplinaires et connaissances territorialisées, cantonnant les chercheurs spécialistes de ces « espaces-objets » dans le champ du spécifique, de l’exotique, voire de l’a-disciplinaire3. Envisagées par Fernand Braudel comme des carrefours disciplinaires, les aires culturelles sont devenues des espaces de dispute disciplinaire, avec renforcement de frontières et développement de multiples « gate-keepers ». Ce n’est donc pas fortuit que ce projet d’histoire globale ait été mené par un laboratoire interdisciplinaire qui associe historiens et spécialistes des aires culturelles, dont l’expertise linguistique et la solide connaissance du terrain constituent des atouts considérables pour un laboratoire s’intéressant aux phénomènes de connectivité et d’interculturalité, qui requièrent une bonne connaissance des sociétés mises en contact4. Il rend également compte du rôle que les laboratoires pluridisciplinaires peuvent

jouer dans la mise en réseau international des chercheurs pour la production de nouveaux savoirs. Car si, comme le signale pertinemment Serge Gruzinski, aucun historien ne bénéficie de l’extraterritorialité, la multiplication de chercheurs formés dans différentes traditions historiographiques permet une multiplication des points de vue qui servent de garde-fous aux propensions occidentalistes qu’on a pu reprocher à la vieille histoire du monde5. Se donnant pour objet l’histoire des circulations des personnes, des pratiques et des savoirs, et celle du rôle de ces circulations dans la construction de nouvelles connaissances, cet ouvrage est de ce fait le produit des phénomènes dont il a fait son objet.

Le raisonnement circulaire qui peut en résulter invite à préciser davantage la démarche. Tout d’abord en soulevant une question régulièrement évoquée dans les débats suscités par l’histoire globale : de quoi parlons-nous lorsque l’on parle de circulations ?6 S’agit-il d’un

2 Voir le récent rapport sur la place de la recherche sur les « aires culturelles » au CNRS : SABOURET J.F., Place

de la recherche sur les « aires culturelles » au CNRS : enjeux, bilan et prospectives. Paris, CNRS, mars 2010.

http://www.cnrs.fr/inshs/relations-internationales/docs/sabouret-aires-culturelles.pdf, consulté le 2/03/2014 3

CHEVRIER Y., « La traversée des sciences de l’homme : aires culturelles, humanités et sciences sociales »,

SANJUAN TH., (dir) Carnets de terrain. Pratiques géographiques et aires culturelles. Paris, L’Harmattan, 2008, p. 43-94.

4 Il s’agit d’une des principales conclusions du rapport

SABOURET en 2010 : « Le dilemme entre « aires

culturelles » et « disciplines » n’est donc pas de mise : à l’évidence, les deux approches sont complémentaires et intimement liées. Il parait donc productif de développer la notion de thématique transversale », Idem, p.22 5

GRUZINSKI S., « Les pirates chinois de l’Amazone. Sur les traces de l’histoire-monde », Le Débat, n° 154, mars-avril 2009, p. 173. Voir aussi id., «Les Mondes mêlés de la monarchie catholique et autres « connected histories », Annales ESC, n°56, N°1, 2001, pp.85-117.

6

COOPER F., « Le concept de mondialisation sert-il à quelque chose ? Un point de vue d’un historien », Critique

internationale, 10, janvier 2001, p. 101-124 ; BAYLY C.A., BECKERT S., CONNELLY M., HOFMEYR I., KOZOL W., SEED P., “AHR Conversation: On Transnational History” The American Historical Review, vol. 11, n°5, December 2006, p. 1441-1464; SUBRAHMANYAM S., Explorations in Connected History. From the Tagus to the Ganges. Delhi, Oxford University Press, 2005; DOUKI C., MINARD PH., “Histoire globale, histoires connectées: un changement d’échelle historiographique ?” Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2007/5, n° 54-4bis, p.7-21 ; ZUNIGA J.-P.,

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objet, ou bien d’une approche, celle proposée par l’histoire connectée, comme le suggère ici même I. Gouzévitch7? Les contributions à cet ouvrage ne permettent nullement de trancher, tellement elles viennent complexifier la question par l’introduction d’autres exemples historiques qui témoignent de la relation réflexive entre l’objet et l’approche, comme lorsque S. Gardon analyse la circulation des théories sur la régulation des moyens de circulation en ville8. Et après l’imposante recherche que Daniel Roche a consacré à une approche multidimensionnelle des mobilités à l’époque moderne, nous pouvons aisément assumer que l’objet et l’approche non seulement peuvent s’articuler mais que cette articulation peut elle-même être objet d’histoire9.

On peut ensuite poser la question de l’intérêt de faire des circulations un objet d’étude. Si tout circule de tout temps, quel est l’intérêt heuristique d’isoler cette variable et de faire d’elle un objet d’histoire, du Moyen Age au XXIe siècle ? Mais tout d’abord, cette assertion est-elle juste? Ce n’est pas parce que l’on dispose de traces de déplacements depuis la préhistoire que l’on peut conclure que tous les hommes et toutes les femmes ont fait de tout temps une expérience de mobilité. Même de nos jours, alors que l’on parle volontiers de globalisation des migrations et que l’on qualifie le phénomène de « mobilité humaine sans précédent », on oublie souvent de préciser que les migrants représentent seulement 3% de la population mondiale, les 97% restant habitant dans leur pays de naissance10. Certes cela n’empêche pas que les perceptions puissent différer sensiblement des faits quantifiables et elles constituent sans aucun doute des faits qu’il faut prendre en considération11. Mais on doit noter que l’intérêt que l’histoire globale porte aux circulations et aux interconnections peut provoquer un effet d’optique particulier, qui laisserait penser à une sorte de généralisation des déplacements et à la spontanéité des phénomènes de connexions et de transferts. Fernand Braudel signalait déjà que « si tous ces éléments culturels, microéléments de la civilisation, ne cessent de voyager […] tous les échanges ne vont pas de soi : il y a, en effet, des refus d’emprunter »12. Et comme l’a remarqué Pierre Bourdieu, rien de moins spontané que la

« Introduction » ZUNIGA J.P, Pratiques du transnational. Terrains, preuves, limites. EHESS, CRH, 2011, p.9-19 ;

SAUNIER P.-Y., Transnational history. Hampshire, Palgrave Macmillan, 2013. 7

GOUZEVITCH I.,« Les circulations dans tous leurs états : un défi de la complexité ». Voir également le débat qui lance les Annales autour des différentes approches méthodologiques associées à une histoire qui cherche à rompre avec le nationalisme méthodologique. GRUZINSKI S., « Les mondes mêlés de la Monarchie catholique et autres « connected histories », Annales HSS, 56e année, n°. 1, 2001, p. 85-117 ; WERNER M., ZIMMERMANN B., « Penser l’histoire croisée: entre empirie et réflexibilité », Annales HSS, 58° année, n°1, janvier-février 2003, p.7-36 ; WERNER M., ZIMMERMANN B., De la comparaison à l’histoire croisée. Paris, Seuil, 2004 ; COHEN D., O’CONNOR M. , (ed), Comparison and History, London, Routledge, 2004.

8

GARDON S., « La construction et la circulation des savoirs dans des espaces nationaux et transnationaux. Retour sur le rôle des enquêtes et des revues ».

9

ROCHE D., Humeurs vagabondes. De la circulation des hommes et de l’utilité des voyages. Paris, Fayard, 2003.

Cela a inspiré d’autres entreprises collectives : BEAUREPAIRE P.-Y., POURCHASSE P., Les circulations internationales en Europe, années 1680-années 1780, Rennes, PUR, 2010.

10

Cela représente le nombre de personnes nées dans un pays autre que celui dans lequel elles vivent. Ce nombre comprend également les réfugiés, selon les statistiques fournies par l’ONU pour 2010. Cf.

http://data.un.org. Pour les migrations aujourd’hui voir le site de l’OIM,

http://www.iom.int/cms/fr/sites/iom/home.html consulté le 05/02/2014. 11

Sur cette question voir BOLTANSKI L., Les Cadres. La formation d’un groupe social. Paris, 1982. 12

BRAUDEL F., « Le Monde en devenir (Histoire, évolution, prospective » (1959), réédité Ecrits sur l’Histoire, Paris, Flammarion, 1969, p.293.

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circulation des idées13. La presse nous rappelle par ailleurs, et quotidiennement, que rien n’est moins anodin que la traversée d’une frontière14. A ce stade de l’argumentation comment ne pas soulever ici ce paradoxe : l’engouement des sciences humaines et sociales pour les approches transnationales qui visent à contrer le nationalisme méthodologique pour rendre compte des dynamiques spatiales de la mobilité, emballement particulièrement prononcé dans l’académie nord-américaine, se conjugue avec un durcissement sans précédent des frontières-murs pour les candidats à la mobilité, phénomène particulièrement spectaculaire en Amérique du Nord15. Ce rappel est nécessaire afin d’éviter le mirage d’une société planétaire hyper-mobile au sein de laquelle circulent librement et de manière homogène gens, objets et savoir, qui nous inciterait à projeter sur le passé cette représentation très contemporaine du monde comme village planétaire16. L’intérêt que cet ouvrage porte aux circulations depuis le Moyen âge jusqu’au XXIe siècle suppose en outre un parti pris historiographique : dissocier l’histoire des circulations dans la longue durée d’une histoire de la mondialisation qui est souvent une histoire de la modernité17.

13

BOURDIEU P., « Les conditions sociales de la circulation internationale des idées », Actes de la recherche en

sciences sociales, vol.145, décembre 2002, p. 3-8. Il souligne ainsi le danger que peut comporter une approche

trop « hors-sol » des circulations des idées « On croit souvent que la vie intellectuelle est spontanément internationale. Rien n’est plus faux. La vie intellectuelle est le lieu, comme tous les autres espaces sociaux, de nationalismes et d’impérialismes, et les intellectuels véhiculent, presque autant que les autres, des préjugés, des stéréotypes, des idées reçues, des représentations très sommaires, très élémentaires, qui se nourrissent des accidents de la vie quotidienne, des incompréhensions, des malentendus, des blessures », ibidem, p.3. Les recherches sur les transferts culturels vont l’analyser en termes de métamorphose de matériaux importés. ESPAGNE M.,Les transferts culturels franco-allemands. Paris, PUF, 1999 ; Id., Le Creuset allemand : histoire interculturelle de la Saxe, XVIIIe-XIXe siècles. Paris, PUF, 2000 ; WERNER M., ZIMMERMANN B., De la comparaison…op.cit.

14

Les interprétations diffèrent considérablement entre les défenseurs de la thèse d’un village planétaire et ceux qui mettent l’accent plutôt sur la multiplication des entraves à la mobilité et ceux qui postulent l’articulation de ces deux phénomènes. FOUCHER M., L’obsession des frontières. Paris, Perrin, 2007. 15

Le concept de « transnationalisme » s’est développé parmi les spécialistes des migrations pour rendre compte des pratiques des migrants et dénoncer le nationalisme méthodologique que surplombait encore dans les années 90 les études migratoires, notamment à travers la problématique de l’intégration. Il comporte cependant certaines prémisses qui posent une série de problèmes aux spécialistes de l’histoire des migrations, notamment par le fait de ne pas considérer les entraves multiples à la libre circulation. GLICK SCHILLER N., BASCH L., BLANC-SZANTON, C. (ed.), Towards a Transnational Perspective on Migration: Race, Class, Ethnicity, and

Nationalism Reconsidered, New York, New York Academy of Sciences, 1992; PORTES A., GUARNIZO L., LANDOLT P., “Transnational communities » Ethnic and racial studies. vol. 22, n°2, 1999; FITZGERALD D., “Beyond Transnationalism: Mexican Hometown Politics at an American Labor Union” Ethnic and Racial Studies, 27 (2), 2004; WALDINGER R, FITZGERALD D., “Transnationalism in Question” American Journal of Sociology, Vol.19, N°5, 2004; WALDINGER R., Between “Here” and “There”: immigrants Cross-Border Activities and Loyalties”,

International Migration Review 42, n°1, march 2008, 3-29; AMELINA A., NERGIZ D., FAIST TH., GLICK SCHILLER N.,

Beyond Methodological Nationalism, Research Methodologies for Cross-Border Studies, London, Routledge,

2012. Pour une histoire de l’utilisation du concept de “transnationalisme” en science sociales et humaines voir

SAUNIER P.-Y., « Transnational », IRIYE A., SAUNIER P.Y., The Palgrave Dictionnary of transnational history. From

the mid-19th century to the present day. England, Palgrave Macmillan, 2009, p.1047-1055.

16

McLUHAN M., POWERS, B.R., The global village: transformations in world life and media in the 21st century New York, Oxford University Press, 1989. Sur l’ambivalence de la mondialisation en termes de mobilités et identités voir AGIER M., La condition cosmopolite. L’anthropologie à l’épreuve du piège identitaire. Paris, La Découverte, 2013.

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En tant qu’objet –l’histoire des circulations- et en tant qu’approche –les interconnexions dont elles témoignent-, cet ouvrage collectif évite ainsi l’écueil d’une vision téléologique de la globalisation comme processus d’homogénéisation planétaire, produit des interdépendances. Non seulement parce que les travaux destinés à analyser ce processus en signalent les ambivalences – voir les contributions de F.Ricciardi ou E.Manero dans ce volume-, mais parce qu’en multipliant les entrées temporelles et spatiales, ces travaux permettent de complexifier la problématique aussi bien en termes d’échelles d’analyse –en pariant sur les effets épistémologiques de ces changements d’échelle-, que d’approches de phénomènes de circulation –économiques, politiques, culturelles, sociales, genrées, de psychologie cognitive et même psychanalytiques18. Le présent ouvrage, qui rassemble presque une cinquantaine de contributions, permet par l’analyse des circulations depuis des temps recoulés et en suivant des circuits à travers de vastes espaces, de dégager quelques variables que les auteurs analysent à partir d’exemples précis. C’est le cas des moyens techniques qui servent de support aux circulations des savoirs -routes, navires, voitures, ouvrages, cartes, télégraphes, téléphones, etc.- comme des régimes politiques et institutionnels qui régulent les circulations, avec des exemples qui montrent qu’il n’y a pas nécessairement une corrélation entre type de régime politique et degré de connectivité ni entre celui-ci et un type de savoirs, comme le montre l’étonnante utilisation qu’un régime militaire tortionnaire d’Amérique du Sud a pu faire de la psychanalyse19. Ces travaux nous éclairent sur la variété des circuits empruntés (et notamment la question des figures et pratiques d’intermédiations qu’ils peuvent dégager), des enjeux (militaires, économiques, politiques, diplomatiques, scientifiques), des modalités des transferts (la traduction notamment, mais aussi d’autres modalités comme la comparaison ou la controverse sont mises en lumière), ainsi que sur les multiples supports (objets, écrits, images, corps) 20. Ils permettent de répertorier une variété de sources aptes à rendre compte des circulations : littérature de voyage, bien évidemment, corpus épistolaire, mais aussi comptes rendus d’expéditions, rapports rendus aux gouvernements, etc. Ils dévoilent la potentialité d’autres traces : corps, objets, textes et paratextes. Ils révèlent une variété de choses mobiles (objets, organismes et micro-organismes), de types de gens mobiles (princes savants, missionnaires, explorateurs, collectionneurs, voyageurs, colons, migrants, professionnels, experts, etc.) et de rôles joués aussi bien dans la circulation de textes et de paratextes (question très importante dans le processus de transferts qui est l’objet de l’analyse de V. Adam) que dans la circulation des corps, des corpus et des collections (on retiendra l’exemple des musées ambulants analysés par I. Podgorny)21. Il serait certes un peu délicat

HOPKINS A.G. (éd.), Globalisation in World History, Londres, Pimlico, 2002; BAYLY C.A., La naissance du monde

moderne 1780-1914, (2004), Paris, Le Monde diplomatique, 2007.

18

Aspect qui marque une ligne de continuité entre la micro-histoire et l’histoire globale : ZUNIGA

J.-P., « L’histoire impériale à l’heure de « l’histoire globale », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2007/5, n° 54-4bis, p.54-68.

19P

LOTKIN M.B., « La diffusion de la psychanalyse et de la dictature en Amérique Latine. Argentine dans les années 1960-1970 » .

20

SCHLAGDENHAUFFEN R., « Retour sur une controverse franco-allemande : l’Affaire Paris-Berlin (1904-1914) », 21P

ODGORNY I., « L’inquiétante étrangeté des musées ambulants et des collections d’anatomie populaire du XIXe siècle », ADAM V., « Le savant alchimiste et le politique : le contre-modèle oriental ».

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d’extraire chacune de ces figures de leur contexte historique et argumentatif, au risque d’aboutir à un inventaire à la Prévert. Qui plus est, cela pourrait nous ramener à une analyse hors-sol des circulations et à une approche universaliste voire essentialiste des connexions. L’ouvrage invite néanmoins à réfléchir sur les conditions de possibilité d’une grille d’analyse commune apte à rendre compte des agencements historico-spatiaux spécifiques.

Nous pourrions certes retenir les entités politiques comme échelle d’analyse spatio-temporelle. Et les circulations ici étudiées recoupent ces entités. Il est ainsi question d’Empire abbasside, espagnol, portugais, français, ottoman, russe, de la Chine. Mais également d’espaces fédératifs (l’URSS, l’Europe), ainsi que de grands ensembles civilisationnels et/ou géopolitiques (Orient-Occident ; Islam-Chrétienté, Est-Ouest). Mais même si nous pouvons consentir avec J.P. Zuniga que ces entités politiques sont les mieux adaptées pour rendre compte d’une logique d’agencement de l’espace à partir de laquelle envisager une histoire globale située, elles impliquent un découpage qui peut s’avérer moins propices à mettre en évidence d’autres connections, aussi bien dans le cadre d’autres entités politiques –la monarchie catholique sur laquelle S. Gruzinski fonde sa thèse de la mondialisation ibérique- ou des circulations entre empires, qu’au sein des espaces-frontières impériaux, comme c’est le cas de la mer des Caraïbes22. La question de l’échelle d’analyse n’est pas mineure pour une histoire globale dont l’ambition de considérer le globe comme zone de connectivité exigerait de l’historien presqu’un point de vue « spatial »23. Les

Savoirs-mondes constituent une stimulante plaidoirie pour une démarche inductive destinée à rendre

compte des zones de connectivité et à interroger les composantes spatio-temporelles de ces « mondes ». La proposition de P.-Y. Saunier de partir de variables comme l’abondance des échanges, la densité des interactions que l’on peut mesurer à travers les réseaux de correspondances et de sociabilité, l’existence de groupes d’acteurs investissant temps, énergie et ressources (sociales, économiques et culturelles) et l’existence d’un langage commun qui est la base des accords mais également des réappropriations et des malentendus pour répertorier les configurations circulatoires ou connectives est une piste intéressante pour penser les échelles spatio-temporelles des circulations : elle rendrait compte des articulations entre entités politiques comme espaces de régulations des circulations, mais aussi des contingences des va-et-vient individuels et collectifs, sur lesquels peuvent se greffer des processus d’institutionnalisation multiples24.

22

GRUZINSKI S., Les Quatre Parties du monde. Histoire d’une mondialisation. Paris, La Martinière, 2004, ZUNIGA J.-P., « L’histoire impériale à l’heure de « l’histoire globale ». Une perspective atlantique » Revue d’histoire

moderne et contemporaine, 2007/5- n°54-4bis, p.54-68 ; SUBRAHMANYAM S. , « Par-delà l’incommensurabilité : pour une histoire connectée des empires aux temps modernes », RHMC, 2007/5- n°54-4bis, p. 34-53.

23

HARTOG F., « De l’histoire universelle à l’histoire globale ? », Le Débat, n° 154, mars-avril 2009, p.64. 24

SAUNIER P.-Y. « Les régimes circulatoires du domaine social 1800-1940 : projets et ingénierie de la convergence et de la différence », Genèse 71, juin 2008, p. 4-25, id., Trajectoire de recherche : de l’histoire de

Lyon à l’histoire des organisations internationales : un récit à l’envers de l’évidence. Mémoire d’habilitation à

diriger des recherches, EHESS, 2010, p.120-122. Ces régimes peuvent se penser également en termes de « moments clé ». Cf. RAJ K., SCHAFFERS., ROBERTS L. et DELBOURGO J. (dir.), The Brokered World : Go-betweens and

Global Intelligence, 1770-1820, Uppsala Studies in the History of Science, Vol. 35, Sagamore Beach, MA, Science

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7

La problématique des circulations et des échelles d’analyse spatio-temporelle permet d’introduire la question des représentations cartographiques des circuits (E. Zimmermann), carrefours (A. Caiozzo) et zones de cohérence (A. Passalacqua). La question de la cartographie est abordée explicitement par A.Vernay-Nouriou qui considère la circulation des connaissances géographiques et cartographiques, et par R. Sánchez qui utilise la cartographie comme un langage graphique pour parler des circulations. Comme l’a remarqué Pierre-Yves Saunier la cartographie semble en effet, être une forme narrative propice à rendre compte des phénomènes de circulations et des connexions, quoique, nous l’avouons, la majorité des contributions n’y recourent pas25. Mais si nous considérons que les découpages géographiques sont historiquement construits, alors la question se pose de savoir comment représenter graphiquement ces « mondes » spatio-temporels qu’une histoire des circulations permettait de tracer26. Il ne s’agit pas de reprendre la question classique concernant l’aptitude de la carte à représenter le territoire mais plutôt de s’interroger sur la pertinence des représentations cartographiques classiques –avec recours à la projection du globe de Mercator- pour envisager une histoire-globale des circulations qui ne trahisse pas ses ambitions épistémologiques. Cet ouvrage nous invite ainsi à réfléchir sur les outils scientifiques pertinents pour cartographier les espaces d’interconnexion tels qu’ils sont façonnés, anamorphosés, par les mobilités des hommes et des femmes et les circulations de biens matériels et immatériels27. Le débat épistémologique engagé par les géographes et cartographes autour des cartogrammes témoigne de l’intérêt de se saisir de cette question de sémiologie graphique pour en faire un outil de recherche et bâtir un langage plus apte à traduire graphiquement les effets des mobilités sur la perception de l’espace28.

Si nous convenons que la définition du mouvement comme « déplacement d’un corps par rapport à un repère considéré comme fixe à un moment donné » peut s’appliquer aux faits sociaux, alors l’analyse des circulations invite à poser la question du rapport entre ce qui bouge et ce qui reste sur place29. Les spécialistes des études migratoires connaissent bien ce phénomène, qu’ils observent au sein même d’une famille : la décision de migrer d’un ou de plusieurs membres de la famille est bien souvent une stratégie pour assurer la stabilité de la famille restée au pays30 -un ancrage local garanti par la mobilité. Cela ne veut pas nécessairement dire immuabilité car le capital économique, culturel, symbolique et juridique

25

Aspect qui avait été souligné par Jean-Yves Saunier lors de son intervention en tant que discutant à l’atelier « Circulations et Pouvoir » du colloque « Mobilités et circulations des savoirs ». Paris, vendredi 18 novembre 2011.

26

GRATALOUP CH., L’invention des continents. Paris, Larousse, 2009 ; id., Représenter le Monde. Paris: La Documentation française, coll. «Documentation photographique», n° 8084, 2011.

27

FOUCHIER M., La bataille des cartes. Analyse critique des visions du monde. Paris, François Bourin Ed., 2011 ;

FARINELLI F., La raison cartographique. (2003), Paris, Cths, 2009. 28

BERTIN J., La graphique et le traitement graphique de l’information. Paris, Flammarion, 1977 ; CAUVIN C.,

REYMOND H., Nouvelles méthodes en cartographie. Montpellier, GIP Reclus, 1986 ; ANDRIEU D, « De l’intérêt de l’usage des cartogrammes : l’exemple de la cartographie de l’élection présidentielle française de 2002 »

M@ppemonde, n°77 (1-2005) http://mappemonde.mgm.fr/num5/articles/art05105.html

29

LE LIONNAIS F. , sous la dir. de, Dictionnaire des mathématiques. Paris, PUF, 1979. 30

Aspect autour duquel se sont développes les analyses des pratiques transnationales des migrants, notamment à travers la notion de « famille transnationale ». BALDASSAR L., MERLA L.,(eds), Transnational

Families, Migration and the Circulation of Care, London, Routledge, Routledge Research in Transnationalism,

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que les migrants cherchent à engranger en migration modifie les rapports sociaux au sein du groupe d’origine, même lorsque le retour du migrant ne se concrétise pas31. La question du rapport entre mobilité et stabilité est explicitement posée dans la partie de cet ouvrage destinée à l’analyse des processus sociaux, institutionnels et cognitifs qui sont à l’œuvre dans la construction des savoirs sur le lointain ; question qui se conjugue avec la problématique des rapports entre voyageurs-explorateur mobiles et savants-évaluateurs métropolitains restés sur place32. Elle apparaît également dans l’analyse des circulations des savoirs techniques,

notamment lorsqu’ A. Passalacqua pointe le rapport entre ancrage local des moyens de transports (métro parisien, double decker à Londres) et circulation des solutions techniques33. Plus les moyens de transport sont identifiés avec une ville, ancrés dans le local, mieux ces solutions-engins circulent comme emblème de la ville. La question est aussi présente dans les études consacrées aux rapports entre circulations des savoirs et pouvoir, notamment à travers l’analyse de la circulation des savoirs d’Etat, phénomène qui met en évidence les processus de territorialisation des savoirs et l’ambivalence de ces dynamiques d’interconnexions internationales. Tout ceci invite à poser la question de la nature des rapports entre mobilité et institutionnalisation -question qui est au cœur du débat sur l’histoire transnationale-, et à nous saisir de la question des conditions de fixité de toute circulation34. Elles peuvent être de nature

matérielle –les infrastructures qui rendent possible la circulation- ou immatérielles. P. Bourdieu suggérait par exemple que les champs de production des savoirs ne circulent pas mais sont indispensables à la circulation, par le biais des médiations multiples dont ils sont les moteurs35. Comme nous l’avons déjà précisé, parler d’un point fixe à un moment donné n’implique nullement la notion d’immuabilité. Et toute la question est de savoir comment ces circulations modifient ce point fixe à un instant T. Le propre des circulations c’est qu’elles requièrent d’un point de vu diachronique et qu’elles ne sont pas linéaires et peuvent atteindre et se repercuter sur le point fixe.

Nous pouvons pour finir, reprendre la question qui est au cœur de cet ouvrage : les rapports entre mobilités des hommes et des femmes et circulation des savoirs. Cette question prolongeait l’interrogation qui avait été la nôtre lors du précédent colloque sur Etranger et

société. Il nous avait alors semblé important de faire dialoguer l’histoire des migrations avec

l’histoire sociale des sciences et l’histoire culturelle des transferts. Nonobstant la variété de cas de circulation ici abordés, ces divers travaux analysent les interactions entre les gens, les objets, les pratiques et les représentations mentales dans différents degrés d’abstraction et d’institutionnalisation. Souligner ce point commun ne revient nullement à se contenter d’un moindre commun dénominateur qui viendrait assurer à cet effort collectif une timide

31

NUNEZ SEIXAS J.M., Emigrantes, caciques e indianos. O influxo sociopolítico da emigración transoceánica en Galicia (1900-1930), Ed. Xerais de Galicia, 1998.

32

BOURGUET M.-N., LOPPARELLI H., « L’acclimatation des savoirs us le lointain dans l’Europe moderne ». 33 P

ASSALACQUA A., « Un monde paradoxalement en concurrence : les transports urbains en Europe sous l'influence des circulations techniques (XIXe-XXe siècles) ».

34

Sur les rapports entre histoire nationale et transnationale voir SAUNIER P.-Y., Transnational history, Palgrave, England, 2013. Pour l’analyse des tensions entre transnationalisme intellectuel et processus

d’institutionalisation nationaux voir CHARLE CH., SCHRIEWER J., WAGNER P., (eds.) Transnational Intellectual

Networks. Forms of Academic Knowledge and the Search for Cultural Identities. Campus Verlag, Frankfurt,

2004. 35

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9

cohérence a postériori. Il implique au contraire une hypothèse forte partagée : les circulations et les transferts de connaissances ne peuvent s’envisager hors des pratiques interindividuelles , constitutives des objets-savoirs. Les Savoirs-mondes s’inscrivent ainsi dans la lignée d’une histoire sociale pragmatique centrée sur l’action située, propulsé par Bernard Lepetit, et d’une histoire des pratiques encouragée par l’histoire sociale des sciences, qu’ils enrichissent par le dialogue avec d’autres problématiques et approches36. L’analyse des phénomènes d’interconnections se trouve ainsi profondément enrichie. Car ce n’est pas la même chose que de suivre des circuits, de dresser une géographie des connexions et de confronter des textes pour rendre compte des emprunts et des distorsions auxquels ils donnent lieu, que de penser ces interconnexions -dans leurs dimensions socio-économiques, culturelles et politiques- comme constitutives de l’objet, toujours situé. Cela fait écho à un débat qui a eu lieu au Brésil dans les années soixante-dix, avec, en arrière-plan, un vielle controverse latino-américaine sur la possibilité d’un développement d’une culture et d’une science nationales, débat que la circulation des théories sur la dépendance avait relancé37. Roberto Schwarz publie en 1973 un article dont le titre « As idéias fora do lugar » aspirait résumer le problème du Brésil au XIXe : l’importation des idées européennes au Brésil (le libéralisme), parce que formulées dans d’autres contextes, était inadaptée à la réalité brésilienne et ce fait expliquait leur incapacité à modifier la réalité brésilienne (l’esclavage)38. Maria Sylvia de Carvalho Franco conteste cette thèse sur les idées hors contexte dans un autre article, dont le titre est une réfutation du premier « As idéais estão no lugar », avec des arguments que cet ouvrage pourrait faire siens : les idées ne sont jamais hors contexte car les circulations impliquent des processus de réappropriation qui entraînent de nouvelles énonciations. Les Savoirs-mondes ne rend pas seulement compte des va-et-vient (dont le choix du mot « circulation » cherche à approcher) qui mettent à mal une histoire universelle euro-centrée, mais cherche aussi à approcher la diversité de formes, lieux et mécanismes d’interaction sociale autour des mobilités des objets-savoirs.

36

Pour une analyse des enjeux scientifiques autour de cette question, au cœur du débat entre philosophes, sociologues et historiens des sciences voir HACKING I., Entre science et réalité. La construction sociale de quoi ? (Harvard, 1999), Paris, La Découverte, 2008 ; SHAFFERS.,SHAPINS,Léviathan et la pompe à air : Hobbes et Boyle entre science et politique. (Paris, La Découverte, 2006; SHAPIN S., La Révolution scientifique, trad. Claire

Larsonneur, Paris, Flammarion, 1998; PESTRE D. “Pour une histoire sociale et culturelle des sciences. Nouvelles définitions, nouveaux objets, nouvelles pratiques”, Annales ESC, mai-juin 1995, n°3, p.487-522, id., Pour les rapprochements entre l’histoire sociale des sciences et le « tournant critique » : LEPETIT B., (sous la dir. de) Les

formes de l’expérience. Une autre histoire sociale. Paris, Albin Michel, 1995, en particulier BRIAN E., “Le livre

des sciences est-il écrit dans la langue des historiens? », Les formes de l’expérience… op.ci.t, p.85-98. 37

Pour ce débat : PALTI E., « Lugares y no lugares de las ideas en América Latina », El tiempo de la política. El

siglo XIX reconsiderado. Buenos Aires, Siglo XXI editores, 2007, p.259-308.

38

SCHWARZ R., « As idéias fora de lugar » Ao vencedor as batatas, S o Paulo, Livraria Duas Cidades, 1977 consultable dans

http://www.territoriopaiva.com/tw5.0/contas/00074_v1/arquivos/workspaces/download/1/ao_vencedor_as_ batatas_roberto_schwarz.pdf.

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