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ETUDE ETHNOBOTANIQUE DES PLANTES QUI TRAITENT L’HYPERTENTION ARTERIELLE (HTA) SUR LE PLATEAU D’ABOMEY

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Texte intégral

(1)

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)

***************

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)

***************

DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT (D/Gen)

OPTION : Aménagement et Protection de l’Environnement (APE)

RAPPORT DE FIN DE FORMATION POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE

THEME:

MAITRE DE STAGE ACCOMPAGNATEUR

Prof. Aristide C. ADOMOU Prof. Madjidou OUMOROU

Maître de conférences Maître de Conférences des universités (CAMES) des universités (CAMES),

Enseignant- Chercheur Enseignant- Chercheur

à la FAST/UAC à l’EPAC/UAC

Année académique : 2011-2012 6ème Promotion

Réalisé par :

Mahoutin G.Serge ZANVO

ETUDE ETHNOBOTANIQUE DES PLANTES QUI TRAITENT L’HYPERTENTION ARTERIELLE (HTA) SUR

LE PLATEAU D’ABOMEY.

(2)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page ii

DEDICACE Je dédie ce document à :

 mon père Célestin ZANVO;

 ma mère Marie-Euphrasie ADANZOUNON.

Grâce à l’eternel, vos efforts ne resteront pas vains.

(3)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page iii

REMERCIEMENTS

Le présent mémoire est le couronnement de trois années de formation à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC). Sa réalisation a été possible grâce aux soutiens venus de divers horizons. C’est donc le moment de dire humblement merci au:

- Professeur Aristide C. ADOMOU, Maître de Conférences des Universités, Enseignent-Chercheur à la FAST/UAC, pour avoir accepté de diriger ce travail, malgré ses multiples occupations ;

- Professeur Madjidou OUMOROU, Maître de Conférences, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC, pour avoir accepté de superviser le présent travail;

- Professeur Daniel CHOUGOUROU, Maître de Conférences, enseignant chercheur et Chef de Département du Génie de l’Environnement de l’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi;

Mes vifs remerciements et ma profonde gratitude s’adressent:

- A nos illustres membres de jury pour l’honneur qu’ils nous font en acceptant d’examiner ce travail pour sa perfection;

- A Monsieur Hospice DASSOU pour son accompagnement durant tout notre séjour à l’Herbier National du Bénin;

- A toutes les autorités de l’EPAC, au personnel enseignant et technicien, en particulier ceux du Département du Génie de l’Environnement ;

- A tout le personnel de l’Herbier National du Bénin pour leur hospitalité;

- A tous les guérisseurs traditionnels, personnes ressources, chefs et délégués des villages parcourus pour leur accueille;

- A tous nos camarades de promotion pour l’ambiance de convivialité qu’ils ont su maintenir durant tout le cycle de notre formation;

- Aux familles ZANVO; GBEDAGBA et ADANZOUNON;

- A Ella Gracia DJESSOU, pour tous ses soutiens;

- A tous mes frères et sœurs, vous avec qui je partage le même sang, lisez ici la morale et l’éthique pouvant nous aider à aller loin.

(4)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page iv

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ... i

REMERCIEMENTS ... iii

LISTE DES FIGURES ... vii

LISTE DES TABLEAUX ... viii

LISTE DES ANNEXES ... ix

Résumé ... x

ABSTRACT ... xi

INTRODUCTION ... 1

PREMIERE PARTIE : ... 0

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ET MILIEU D’ETUDE ... 0

CHAPITRE 1: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ... 3

1.1. Définition de quelques concepts ... 3

1.2. Bref aperçu sur l’Hypertension artérielle (HTA). ... 4

1.2.1. Définition de l’Hypertension artérielle (HTA). ... 5

1.2.2. Quelques symptômes de la maladie ... 5

1.2.3. Prévalence de la maladie au Benin de 2005 à 2007. ... 5

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE... 5

2.1. Situation géographique ... 6

2.2. Facteurs climatiques ... 6

2.2.1. Température ... 6

2.2.2. Pluviosité... 8

2.3. Sols ... 10

2.4. Végétation ... 10

2.5. Facteurs humains et activités économiques ... 11

DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODES ... 3

3.1. Matériel de recherche ... 12

3.2. Méthodes. ... 12

3.2.1. La recherche documentaire ... 12

(5)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page v

3.2.2. La collecte des données ... 12

3.2.3. Traitement des données ... 14

TROISIEME PARTIE: RESULTAT ET DISCUSSION….. ………16

3.1. RESULTATS ... 17

3.1.1. Caractéristiques socio-culturelles ... 17

3.1.2. Flore antihypertensive du plateau d’Abomey. ... 18

3.1.3. Répartition des espèces en fonction des types biologiques et phytogéographiques. ... 26

3.1.4. Relation entre recettes et les groupes socio-culturels. ... 27

3.2. DISCUSSION 29 Conclusion ... 32

REFERENCES BIBLIOGRAPHIOUES ... 33

ANNEXES ... 38

(6)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page vi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar.

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi.

ETP : Evapotranspiration Potentielle.

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques.

FAST : Faculté des Sciences et Techniques HAS : Haute Autorité de Santé

HTA: Hypertension Artérielle

MEHU : Ministère de l’Environnement de l’Habitat et de l’Urbanisme INSAE :Institut Nationale de Statistique et de l’Analyse Economique MS : Ministère de la Santé

OMS: Organisation Mondiale de la Santé.

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PADC : Programme d’Appui au Démarrage des Communes

PHARMEL : Banque de données de médecine traditionnelle et pharmacopée

PNPMT :Programme National de la Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles UAC : Université d’Abomey-Calavi.

UNESCO: Organisation des Nations Unies pour la Science, la Culture et l’Education.

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat.

(7)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page vii

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Taux de Prévalence de l’hypertension au Benin de 2005 à 2007 ... 5

Figure 2: Carte de la zone d’étude. ... 7

Figure 3: Evolution de la température de Bohicon sur la période de 30 ans (1981- 2011) . 8 Figure 4 : Diagramme ombrothermique de Bohicon ... 9

Figure 5: Structure des âges au niveau de l’échantillon cible. ... 17

Figure 6: Fréquence des sexes ... 18

Figure 7: Répartition des enquêtés selon leur profession. ... 18

Figure 8: Répartition des espèces par famille botanique, ... 19

Figure 9: Fréquence d’utilisation des organes. ... 21

Figure 10: Habitats des espèces ... 26

Figure 11: Types biologiques ... 26

Figure 12: Types phytogéographiques ... 27

Figure 13: Relation entre sexe et recettes ... 27

Figure 14: Relation entre ethnie et recettes ... 28

Figure 15: Relation entre âges et recettes ... 28

(8)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page viii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Les localités parcourues... 13 Tableau 2: Répartition des enquêtés par commune. ...

Tableau 3: Répartition des enquêtés par ethnie. ... 17 Tableau 4: Recettes les plus citées ... 19 Tableau 5: Liste des espèces recensées associées aux types biologiques, types

phytogéographiques et l’indice de fidélité... 21

(9)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page ix

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Fiche d’enquête ethnobotanique ... 38

Annexe 2: Espèces et recettes anti-hypertensives associées, du plateau d’Abomey... 41

Annexe 3: Références antérieures des espèces. ... 50

Annexe 4: Quelques photos ... 53

(10)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page x

RÉSUMÉ

Les plantes sont utilisées pendant des siècles pour se soigner, pourtant elles cachent encore assez de secrets. Le présent travail réalisé de Mai à Août 2013 sur le plateau d’Abomey répond à ce souci d’apporter une documentation relative aux plantes médicinales utilisées pour traiter l’Hypertension Artérielle (HTA). Les données sont collectées par échantillonnage ciblé incluant essentiellement les guérisseurs traditionnels, quelques vendeuses de plantes médicinales et autres personnes ressources. Les résultats ont révélé 58 espèces végétales de 52 genres appartenant à 36 familles botaniques dont les plus dominantes sont les Leguminosae, les Asteraceae, les Annonaceae, les Euphorbiaceae, les Lamiaceae, et les Anacardiaceae. Le spectre biologique a montré la prédominance des phanérophytes (80,93%)avec une forte fréquence des microphanérophytes (29,31%), mésophanérophytes (27,58%), nanophanérophytes (12,07%), lianes microphanérophytes (6,89%), alors que les Hémicriptophytes (1,72%) et les Géophytes bulbeuses (1,72%) sont les moins représentées.Sur le plan de la phytogéographie ce sont les espèces se trouvant dans toute la zone Tropicales (43,1%), Soudano-Guinéennes (13,79%), Guinéo Congolaises (13,79%)qui dominent. Les espèces les plus citées sontPersea americana (38,75%.), Parkia biglobosa (28,68%.), Moringa oleifera (15,50%.), Heliotropium indicum (13,22%.), Newbouldia laevis (10,07%.),Gmelina arborea (5,42%.).Les moins citées sont entre autres Dialium guineense (0,77 %), Catharanthus roseus (0,77 %). Ces plantes sont utilisées seules ou en association et les parties végétales,les plus fréquentes sont lesfeuilles (57 %), les racines (15 %),les graines (13%) etles écorces (10 %). Les recettes médicinales, préparées essentiellement par décoction (75%),macération (12%) et poudre (11%) sont administrées par la bouche. La trituration est le mode de préparation à faible valeur de consensus (2%).Les espèces recensées sont disponibles dans les brousses (38%) et concessions (32%) ainsi que dans les champs (30%).

Comme moyens de préservation, la culture des plantes médicinales, la réglementationde la récolte des organes végétaux et la création des jardins botaniques ont été recommandées.

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Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page xi

Mot clés : Hypertension Artérielle, Plantes médicinales, Plateau d’Abomey, Bénin

ABSTRACT

The plants are used for centuries to heal, yet they still hide enough of secrets. The present work carried out from May to August 2013 on the plateau of Abomey responds to this concern to bring documentation for medicinal plants used to treat Hypertension blood pressure (hypertension). The method of data collection consisted of a targeted sampling mainly including traditional healers, some vendors of medicinal plants and other resource persons. The results revealed 58 plant species in 52 genera belonging to 36 plant families with the most dominant are the Leguminosae, Asteraceae, Annonaceae, Euphorbiaceae, Lamiaceae, and Anacardiaceae. The biological spectrum showed the predominance of the phanerophytes (80,93%) with a high frequency of microphanerophytes (29,31%), mesophanerophytes (27.58%), nanophanerophytes (12.07%), Liana microphanerophytes (6.89%), while the Hemicriptophytes (1.72%) and bulbous Geophytes (1.72%) are the least represented. In terms of phytogeography are pantropical species (43.1%), Sudano- Guinean (13.79%), Guineo Congolese (13.79%) that dominate. The most cited species are Persea americana (38.75%), Parkia biglobosa (28.68%.), Moringa oleifera (15.50%), Heliotropium indicum (13.22%), Newbouldia laevis (10.07%), Gmelina arborea (5.42%.).

The least cited are, among others, Dialium guineense (0.77%), Catharanthus roseus (0.77%). These plants are used singly or in combination and the most frequent plant parts are the leaves (57%), roots (15%), seeds (13%) and the barks (10%). The medicinal recipes, prepared mainly by decoction (75%), maceration (12%) and powder (11%) are administered per os. Trituration is the mode of preparation to low value of consensus (2%). The listed species are available in brousses (38%) and concessions (32%) as well as in the fields (30%).

As a means of preservation, cultivation of medicinal plants, the regulation of the harvest of plant organs and the creation of the botanical gardens were recommended.

Key words: Hypertension, medicinal plants, Plateau of Abomey, Benin

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Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 1

INTRODUCTION

Traditionnellement en Afrique, les maladies transmissibles, les conditions maternelles, périnatales et nutritionnelles ont représenté le plus lourd fardeau de mortalité. Ce fardeau se penche rapidement vers les maladies chroniques non transmissibles, et par extension, l’Hypertension Artérielle (HTA) (van de vijver etal.,2013). Des donnéesrécentes tendent à considérer d’ores et déjà l’HTA comme la cause principale de décès (HAS, 2005). Actuellement, on estime qu’environ un milliard de personnes dans le monde en souffre, et ce chiffre devrait encore augmenter avec le vieillissement de la population (Hobanian, etal., 2003). Au Bénin, 40 603 cas sont identifiés en 2009 dans la couche des plus de 5ans (Kora et al., 2009).

L’Hypertension Artérielle représente un problème de santé publique qui se dessine de plus à l’horizon d’un monde où le système sanitaire moderne se révèle de jour en jour inadéquat pour satisfaire les besoins de la population. Ainsi, un recours à la médecine traditionnelle s’impose impérativement. Celle-ci apporte une contribution importante au bien être des nations du monde entier. C’est la preuve que 80% des africains en font usage (OMS, 2002). Actuellement, malgré le progrès de la pharmacologie, l’usage thérapeutique desplantes médicinales est très présent dans certains pays du monde et surtout ceuxen voie de développement (Tabutiet al., 2003). En effet, il existe environ 500.000 espèces de plantes sur terre, dont80.000 possèdent des propriétés médicinales (Quyou,2003). De nombreuses plantes utilisées sont aussi efficaces que les médicaments importés par l’Afrique, mais restent malheureusement inconnues pour la plus grande partie de la population (Govindarajan etal.,2004). Ainsi, convaincus de l’existence de preuves attestant l’efficacité des médicaments traditionnelsdans le traitement de nombreuses maladies prioritaires, les Chefs d’Etats africains ont déclaré, lors du Sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) tenu à Abuja en 2001 que la recherche en médecine traditionnelle doit être une priorité (PNPMT, 2009).

Cette vision rejoint celle du Comité Régional de la Santé de l’Afrique qui avait invité par sa résolution AFR/RC28/R3 les Etatsmembres de l’OMS à prendre les mesures de la pharmacopée traditionnelle pour satisfaire les besoins fondamentaux des collectivités et assurer le développement de l’industrie pharmaceutique africaine (Koumaré, 1978).

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Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 2

Déjà, plusieurs études ont été réalisées sur la phytothérapie dont la base de données ethnobotanique PHARMEL (Banque de données de médecine traditionnelle et pharmacopée).

Mais malgré tout ce qui a été fait sur les plantes médicinales, la jeune génération doit encore s’y intéresser afin de proposer une gestion durable de cesdernières. Surtout que, leur surexploitation dans un but commercial peut intensifier les risques de disparition d’une grande partie de la biodiversité déjà fragilisée par un phénomène dit couloir sec du Dahomey (Houngnon etMotte-Florac 2011).

Au-delà d’une simple recherche, ce travail intitulé « Etude ethnobotanique des plantes qui traitent l’Hypertension Artérielle (HTA)sur le plateau d’Abomey»est opportun pour une nation comme la nôtre.En reconnaissant l’importance des plantes médicinales et en mettant à profit les connaissances des guérisseurs traditionnels, des phytothérapeutes, des vendeurs et des collecteurs,il y a une occasion exceptionnelle de relier trois principaux indicateurs de la pauvreté : environnement,développement rural et santé (Legba, 2010). Ilvise à déceler les espèces intervenant dans le traitement de cette maladie afin de proposer des pistes de solutions pour leur conservationpour les générations futures.

Plus spécifiquement, il s’agit de :

 recenser les plantes utilisées pour traiter l’hypertension sur le plateau d’Abomey;

 déterminer les parties des plantes les plus utilisées dans le traitement de la maladie;

Pour atteindre ces objectifs les hypothèses suivantes ont été formulées :

 le plateau d’Abomey regorge une diversité de plantes traitant l’hypertension;

 diverses parties de ces plantes (feuilles, écorce, tige, racines, etc.) sont utilisées dans le traitement de la maladie;

Le présent mémoire s’articule autour de 3 parties. Après une introduction, la première partie présente la synthèse bibliographique et le milieu d’étude. La deuxième partie aborde le matériel et la méthode d’étude. Enfin, la troisième partie est consacrée aux résultats et discussions suivie d’une conclusion.

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Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 0

PREMIERE PARTIE :

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

ET MILIEU D’ETUDE

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CHAPITRE 1:SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 1.1. Définition de quelques concepts

Plantes médicinales

Les plantes médicinales sont toutes les plantes qui contiennent une ou des substances pouvant être utilisées à es fins thérapeutiques ou qui sont des précurseurs dans la synthèse de drogue utile (OMS 1979).

Médecine traditionnelle

La médecine traditionnelle désigne la somme des connaissances, compétences et pratiques qui reposent sur les théories, croyances et expériences propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres vivants en bonne santé ainsi que pour prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales (OMS, 1978).

Pharmacopée traditionnelle

C'est l'ensemble des savoirs, des connaissances, des pratiques, des techniques de préparation et d'utilisation des substances végétales, animales et/ou minérales, qui servent à diagnostiquer, prévenir et/ou éliminer un déséquilibre physique, mental ou social (OMS, 1978).

Décoction

Préparation consistant à mettre dans de l’eau et à porter à ébullition un ou plusieurs matériaux végétaux coupés en petits morceaux (Toyang et al.,2007).

Infusion

Mode de préparation par lequel de l’eau bouillante est versée dans un récipient contenant des parties de plantes en poudre ou coupées en petits morceaux pour en extraire les produits médicinaux (Toyang et al.,2007).

Pulvérisation

Mode de préparation par lequel toute ou une partie de la plante (écorces, racines, feuilles) est séchée et pilée pour être réduite en particules très fines (Toyang et al.,2007).

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Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 4

Macération

Méthode de préparation qui consiste à mettre les matériaux végétaux dans un liquide froid pour y dissoudre les substances actives (Toyang et al.,2007).

Trituration

Latriturationestla divisionde ladrogueparpression continue.Elle peut se faire dansunmortier ouenécrasant la drogueentre lesdoigtsde la main.(Sofowora, 1996) Pulvérisation

C’est la poudre obtenue après pulvérisation de feuilles sèches, d’écorces ou de tout autre matériel végétal dans un mortier à l’aide d’un petit broyeur manuel.

L’opération est suivie d’un tamisage qui permet de séparer la portion la plus fine de la poudre (Sofowora, 1996).

Calcinât

Le calcinât est le produit issu de la transformation en charbon du matériel végétal (drogue végétale ou tout autre associé) tout en évitant son incinération (Adjanohounet al., 1989).

Tradithérapeute /guérisseur traditionnel

Un guérisseur traditionnel peut être décrit comme une personne reconnue par la communauté dans laquelle elle vit comme compétente pour procurer des soins de santé en utilisant des substances végétales, animales et minérales, ainsi que certaines autres méthodes. Ces méthodes sont basées sur des fondements culturels et religieux, sur la connaissance, les attitudes et les croyances répandues dans la communauté. (Sofowora, 1996)

Phytothérapie

La phytothérapie est le traitement des maladies par les plantes.

1.2. Bref aperçu sur l’Hypertension Artérielle (HTA).

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Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 5

1.2.1. Définition de l’Hypertension Artérielle (HTA).

L’Hypertension Artérielle (HTA) est un état pathologique caractérisé par une augmentation des résistances périphériques totales, en rapport à une vasoconstriction et un épaississement de la paroi artériolaire, entrainant une élévation de la pression artérielle systémique (Talbert et Willoquet, 1997).

1.2.2. Quelques symptômes de la maladie.

Les symptômes les plus fréquents constatés chez l’individu hypertendu sont les suivants : maux de tête, problèmes de vue,vertige, fatigue, nervosité, bourdonnement d’oreille, saignement au nez.

1.2.3. Prévalence de la maladie au Benin de 2005 à 2007.

Figure 1: Taux de Prévalence de l’hypertension au Benin de 2005 à 2007 Source: Annuaires des Statistiques Sanitaires/MS

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000

2005 2006 2007

Effectifs

Années

Hommes Femmes Total

(18)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 6

2.1. Situation géographique

Le plateau d’Abomey se situe dans le département duZOUet est compris entre 6°57’56.4’’ et 7°41’15.4’’ latitude Nord d’une part, 1°38’23.9’’ et 2°21’58.7’’

longitude Est d’autre part (Figure 2). D’une superficie de 3909 km2, il est limité au Nord par la commune de Dassa-Zoumè, au Sud par le département de l’Atlantique, à l’Est par la commune de Covè et à l’ouest par le département du Couffo.

2.2. Facteurs climatiques

Le climat est l’ensemble des circonstances atmosphériques et météorologiques propres à une région, considérées par saison et pendant un certain nombre d’années.La notion de climat est basée sur des éléments tels que: la température, les précipitations, l’humidité relative, l’insolation et les vents.

2.2.1. Température

La station météorologique de Bohicon est celle valable pour tout le plateau d’Abomey. D’après ses données sur une durée de 30 ans (1981-2011), la moyenne des températures minimales est de 23,25 °C et est observée en août. Celle des maximales est de 33°C et est observée en février (Figure 3). Soit une amplitude de: 9,75°C, ce qui justifie la faible amplitude thermique qui varie entre 10°C et 20°C caractérisant le monde tropical, c’est-à-dire que les écarts entre les moyennes des maxima et des minima thermiques sont relativement faibles.

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Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 7

Figure 2: Carte de la zone d’étude.

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Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 8

Figure 3: Evolution de la température de Bohicon sur la période de 30 ans (1981- 2011). Source des données : ASECNA Bohicon (2012)

2.2.2. Pluviosité

La pluviosité est la mesure de la quantité d’eau tombée en un lieu donné, elle s’exprime en millimètre. La pluviosité est essentielle dans la zone intertropicale car l’eau est le facteur limitant c’est-à-dire qu’elle conditionne le déroulement des activités végétatives chez les plantes. Bohicon bénéficie d’un climat subtropical humide à quatre (4) saisons (Akoègninou, 2004) avec une pluviométrie moyenne de 28mm. En effet, d’avril à juillet, les pluies sont abondantes : c’est la grande saison des pluies. En août, la fréquence des pluies diminue : il s’agit de la petite saison sèche. De septembre à octobre, les pluies redeviennent abondantes, d’où le second pic observé correspondant à la petite saison pluvieuse, plus courte que la première. De novembre à mars, s’installe la grande saison sèche (Figure 4).

0 5 10 15 20 25 30 35 40

Température (°c)

Mois

Temp maxi Temp mini Temp moy

(21)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 9

Figure 4 : Diagramme ombrothermique de Bohicon 3.2.2. Insolation

L’insolation est définie comme l’exposition à la chaleur (lumière) solaire. La lumière est un facteur indispensable à la vie des végétaux chlorophylliens (assimilation chlorophyllienne ou photosynthèse)et détermine aussi une partie du bilan hydrique.

La figure 5 montre la variation de l’insolation sur la période de 1981 à 2011 à Bohicon. On observe que le mois d’août est le moins éclairé et le mois de novembre le plus éclairé.

Figure 5.Variation de l’insolation de Bohicon sur la période 1981 à 2011.

Source: ASECNA Bohicon

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180

Jan v Mars Avril Mai Juin Jul Août Sept Oct Nov Dec

Pluvisi en mm

Les mois

Pluie Temp moy T °C

0 50 100 150 200 250

Insolation (Nombre d'heures dclairement)

Mois

Insolation

(22)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 10

2.3. Sols

La géologie des matériaux de surface est principalement caractérisée par des formations de la limite Turonien-Coniacien qui sont constituées de sables quartzeux avec gravier et argile kaoliniques subordonnés et/ou de grès ferrugineux (PADC, 2006).Plusieurs types de sols sont identifiés, il s'agit en générale des:

 sols ferralitiques,

 sols hydromorphes,

 vertisols,

 quelques sols ferrugineux tropicaux.

2.4. Végétation et faune

Le plateau d’Abomey appartient à la zone à affinité guinéo-congolaise (Akoègninou et al, 2006) plus précisément au district phytogéographique du plateau dont la richesse spécifique est de 400 espèces végétales (Adomou, 2011). La végétation est une mosaïque de forêt semi-décidue et de savanes guinéennes. On y distingue les espèces telles que Adansonia digitata, Caloncoba gilgiana, Premna quadrifolia, Saba thompsonii, Tiliacora funifera, et Tylophora glauca(Akoègninou, 1984). La végétation est essentiellement constituée de:

- Savanes composées, avec plusieurs strates dominées par les espèces telles que Daniella laxiflora,Parkia biglobosa, Pericopes laxiflora, Vitex domania, etc…

- Forêt classée située (Massi, Agrimey, Setto);

- Forêt galerie le long des cours d'eau;

- Forêt artificielle plantée de Tectona grandis et de Gmelina arborea;

- Une forêt marécageuse (Lokoli).

S’agissant de la faune, des espèces animales telle que les aulacodes, les antilopes, les biches et les singes à ventre rougeson rencontrées. D’autres groupes zoologiques comme les oiseaux, les rongeurs,les arthropodes surtout les insectes sont aussi représentés.On note également un nombre élevé de chiroptères (PADC Zogbodomey, 2006).

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Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 11

2.5. Facteurs humains et activités économiques

Selon les résultats du RGPH3 (INSAE, 2002), la population du plateau d’Abomey est de 423099 habitants. Les Fons sont essentiellement dominants 83% de la population. Les autres ethnies tel queHaoussa, Peulh,Adja, Agoun, Mahi etc… sont moins représentées surtout Adja, Agoun et Mahi. Les principales activités de la population du plateau sont :le commerce, l’artisanat, l’agriculture et l’élevage. Le tourisme constitue également un important atoutéconomique.

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DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODES

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Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 12

CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES 3.1. Matériel de recherche

Le matériel de recherche utilisé pour la réalisation de cette étude est constitué:

 de fiches d’enquête ethnobotanique,

 un appareil photo numérique pour la prise des photos,

 de marqueurs et étiquettes pour la numérotation des échantillons,

 de papiers journaux pour la confection de l’Herbier,

 un sécateur pour le prélèvement d’échantillons de plantes.

3.2.Méthodes.

3.2.1.La recherche documentaire

La recherche documentaire s’est effectuée dans le but de cerner les contours de notre thème de recherche, de connaître les aspects du sujet déjà abordés et de faire un bilan des acquis dans le domaine. Elle a consisté en une consultation des documents disponibles dans les bibliothèques et dans les centres de documentations tels que: la bibliothèque de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), le centre de documentation de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA), le centre de documentation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le centre de documentation du Ministère de l’Environnement de l’Habitat et de l’Urbanisme (MEHU), le centre de documentation du Ministère de la Santé(MS), le centre de documentation du jardin botanique de l’UAC et des recherches sur l’internet.

3.2.2.La collecte des données 3.2.2.1. Choix des sites

Trois critères sont utilisés dans le choix des sites. Il s’agit : - les villages reconnus pour leur attachement à la tradition;

- de la présence d’un grand nombre de tradipraticiens, - et de l’absence ou l’isolement des centres de santé.

Le tableau1 indique les localités parcourues.

(26)

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Tableau 1: Les localités parcourues.

3.2.2.2. Choix des individus

Quatre types d’individus ont été enquêtés.Il s’agit des tradipraticiens, des marchands de plantes médicinales, des personnes âgées et des responsables d’ONG de pharmacopées. Les tradipraticiens ont été identifiés par l’intermédiaire des personnes ressources résidant dans les villages. Au total, 129 personnes ont été enquêtées. Leur répartition selon le sexe par communes investiguées est présentée dans le tableau 2.

COMMUNES ARRONDISSEMENTS

ABOMEY Djegbé

Vidolé AGBANGNIZOUN Lissazoumè

Sinwé-lègo Tanvè

BOHICON Bohicon 1

Saclo Sodohomè

DJIDJA Djidja-centre

ZA-KPOTA Tindji-assanlin Za-tanta

ZOGBDOMEY Zogbodomey centre Cana2

(27)

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Tableau 2:Répartition des enquêtés par commune.

COMMUNES SEXE EFFECTIF TOTAL

ABOMEY Homme 8 16

Femme 8

AGBANGNIZOUN

Homme 22

32

Femme 10

BOHICON Homme 21 37

Femme 16

DJIDJA Homme 10 10

Femme 0

ZA-KPOTA Homme 6 16

Femme 10

ZOGBODOMEY

Homme 9

18

Femme 9

TOTAL - 129 129

3.2.2.3.Enquête

L’enquête a été réalisée au moyen d’un questionnaire.Elle a consisté à faire des entretiens avec les personnes choisies qui répondent selon leur volonté, de manière parfois exhaustive ou partielle aux questions qui leurs ont été posées. Ces entretiens ont porté sur l’inventaire des espèces végétales utilisées dans le traitement de l’hypertension notamment, leurs recettes, leurs posologies, ainsi que les sites de collecte (champs, jachères, jardins de case, forêts, etc.) et moyens de préservation. Le questionnaire utilisé est présenté àl’Annexe 1.

Les plantes médicinales déclarées par les enquêtés ont été herboriséeset identifiées à l’Herbier National du Bénin.

3.2.3. Traitement des données

Les données ont été codifiées et mises sous des matrices puis traitées grâce au tableur Excel, à partir duquel les tableaux d’analyse et des graphes d’interprétation

(28)

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relatifs à ces données ont été élaborés.

La liste des espèces a été établie, la nomenclature botanique utilisée est celle d’Akoègninou et al. (2006). La diversité floristique a été évaluée par le biais des richesses spécifiques, le nombre de familles, la répartition des espèces en fonction des types biologiques et phytogéographiques. Les types biologiques des espèces ont été déterminés en suivant le système de Raunkiaer (1934). La caractérisation biogéographique des espèces a été faite en utilisant les types de distribution de White (1984).

Des paramètres ont été calculés, il s’agit de : l’Indice de diversité de Shannon et Weaver, l’Equitabilité de Pielou (E), la Valeur consensuelle d’utilisation (CTU), l’indice de Fidélité. L’Indicedediversité de Shannon et Weaverest une fonction de la richesse spécifique et de la proportion relative de l’importance (nombre d’indications) de diverses espèces(Legendre&Legendre, 1984). Il varie généralement de 0,5 lorsque la diversité est faible à 4,5 bits lorsque la diversité est élevée.Exprimé en bits, il est donné par la formule suivante :

)

Ni= nombre d’indicationdel’espèce i,

N= effectif totald’indicationde touteslesespèces,

= logarithme népérien basede 2.

L’Equitabilité de Pielou(Eq) ou la régularité traduit lamanière dont les individus sontdistribués à traverslesespèces. Ellevariede0(uneespèceà trèsforte fréquence d’indication)à1(touteslesespèces ontmêmeimportancec'est-à-dire même fréquenced’indication).Elle se calcule par la formule suivante :

Eq= (Hmax=log

2S)

Où S= la richessespécifique (nombre d’espècescitées) H= l’Indice de diversité de Shannon

La valeur consensuelle d’utilisation (CTU), (Monteiro et al. 2006) ; c’est le

(29)

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nombre de fois qu’une forme d’utilisation (Mx) est citée divisé par le nombre total de formes d’utilisation (Mt). Elle est donnée par :

CMU=Mx /Mt.

L’indice de fidélité (Fedility Level: FL) est le pourcentage d’informateurs ayant cité l’usage d’une plante donnée dans le traitement de l’hypertension et se calcule selon la technique de Begossi (1996)

FL= (IP/IU) 100

OùIP est le nombre d’informateurs ayant affirmé l’emploi d’une espèce donnée pour traiter l’hypertension et IU est le nombre total d’informateurs interrogés.

(30)

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TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET

DISCUSSION

(31)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 17

3.1. RESULTATS

3.1.1.Caractéristiques socio-culturelles

Le tableau 3 présente la répartition des enquêtés par ethnie. Il indique que le Fon est l’ethnie la plus représentée avec 72,87%. Ensuite viennent les Haoussa (19,38%) et les Peulh (7,75%).

Tableau 3:Répartition des enquêtés par ethnie.

Numéro Ethnies Nombre Pourcentage

1 Fon 94 72,87

2 Haoussa 25 19,38

3 peulh 10 7,75

En tenant compte de l’âge des enquêtés, 31,01% ont un âge inférieur à 48ans et 68,99% ont un âge supérieur ou égal à 48 ans (Figure5).

Figure 5: Structure des âges au niveau de l’échantillon cible.

1,55 13,17 16,27 68,99

0 10 20 30 40 50 60 70 80

[18; 28[ [28;38[ [38;48[ [≥ 48[

Fréquences (%)

Classes d'âges

(32)

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S’agissant de la répartition de la population enquêtée selon le genre, 58,91% sont des hommes contre 41,08% de femmes (Figure 6).

Figure 6: Fréquence des sexes

La figure 7 montre les différentes professions des enquêtés. Elle indique que les guérisseurs et les vendeuses de tisane sont plus représentés.

Figure 7:Répartition des enquêtés selon leur profession.

3.1.2. Flore antihypertensive du plateau d’Abomey.

Au total 58 espèces végétalesà usages antihypertensives ont été recensées. Elles appartiennent à 39 familles botaniques et 52 genres. La figure 8 présente les

58,91 41,08

0 10 20 30 40 50 60 70

Hommes Femmes

Fréquences (%)

Sexe

37 27 23 13

0 5 10 15 20 25 30 35 40

Guerisseurs Vendeuses de tisanes

Autres Herboristes

Fréquences (%)

Professions

(33)

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différentes familles botaniques auxquelles appartiennent les espèces. Elle indique que les Leguminosae constituent les familles les plus abondantes (23,07%).

Figure 8:Répartition des espèces par famille botanique.

3.1.2.1. Recettes antihypertensives sur le plateau d’Abomey.

Le tableau4 indique les 5 recettes les plus citées sur un total de61.

Tableau 4: Recettes les plus citées Espèces Familles Noms

Vernaculaires

Organes utilisés

Formes

pharmaceutiques

Persea Americana

(38,75 %)

Lauraceae Avocatin1 Kpaya2

Graine/Ecorce/

Feuille

Poudre (sécher la graine et la réduire en poudre puis mettre dans la sauce ou dansla bouillie/

Décoction

(préparer la feuille ou l’écorce avec

23,07 20,51 7,62 7,62 5,13 5,13 5,13 5,13 5,13 5,13 5,13 0

5 10 15 20 25

Fréquences %

Familles

(34)

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de l’eau et boire 1 verre bambou matin et soir)

Parkia biglobosa (28,68 %)

Leguminosae- Mimosoideae

Ahwa1

Dorowa2 Feuille/Ecorce

Décoction

(préparer la feuille avec de l’eau simple et boire) Macération (écorce + ail + sodabi. Laisser le mélange pendant 24h et boire 1 verre talokpemi (4ml) chaque matin

Moringa oleifera (15,50%)

Moringaceae Lam

yovokpatin1 Zogala2,

Legel 3

Feuille

Poudre (sécher les feuilles à l’ombre et écraser puis mettre dans la

sauce)

Heliotropium indicum (13,22%)

Boraginaceae Koclossou -

denkpachè1 Feuille

Décoction (préparer les feuilles avec de l’eau simple et boire comme de l’eau)

Newbouldia laevis (10,07%)

Bignoniaceae Désrésigè1

Adouloukou2 Feuille

Trituration (Triturer les feuilles puis ajouter le jus de 5 citrons)

(35)

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1: Fon ; 2: Haoussa ; 3: Peulh.

Connaissance ethnobotanique

L’indice de diversité de Shannon et Weaver (H) calculé donne 2,8 bits. La richesse spécifique du plateau d’Abomey est alors peudiversifiée.

S’agissant de l’Equitabilité (Eq) de Pielou, la valeur obtenue est 0,48. Nous pouvons donc conclure que les informations obtenues sont peu homogènes, c’est-à-dire qu’il y a un faible consensus autour des recettes répertoriées.

Concernant le Degré de Fidélité, la plus forte valeur est obtenue chez Persea americana (38,75%) et Parkia biglobosa (28,68%) (tableau 5).Nous avons des espèces à valeurs faibles, comme Dialium guineense etCatharanthus roseus (0,77%).

Organes végétaux utilisés pour la préparation des médicaments

Plusieurs o r g a n e s v é g é t a u x s o n t utilisés d a n s l a p r é p a r a t i o n d e s m é d i c a m e n t s . La figure9montre la fréquence de ces organes. Elle indique que les feuilles sont les organes les plus utilisés(57 %). Elles sont suivies des racines (15%), les graines (13%), les écorces (10%), et des tiges (05%).

Figure 9: Fréquence d’utilisation des organes.

Légende: F= Feuille ; R= Racine ; Gr= Graine ; E =Ecorce ; T =Tige

Tableau 5: Liste des espèces recensées associées aux types biologiques, types phytogéographiques et l’indice de fidélité

F R 57%

15%

Gr 13%

E 10%

T 5%

(36)

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Espèces Familles Noms

vernaculaires

Types Biologiq

ues

Types phytogéo

gra phiques

Indice s de Fidéli

Acanthospermum

hispidum D.C Asteraceae Kpononmi1 Th Pt 0,77

Adansonia digitata L., Malvaceae

Kpassa1 ; Kuuka2 ;

Boki3

MsPh SZ 3,10

Aframomum meleguetta

K. Schum Zingiberaceae Atakun1 Ger GC 0,77

Argemone Mexicana L., Papaveraceae Houèchégnon1 Th Pt 2,32 Ageratum conyzoides L., Asteraceae Jinukunssima

n1 Th Pt 0,77

Allium cepa L., Alliaceae Ayoma1 Gb Pt 1,55

Allium sativum L., Alliaceae Ayo1 NPH Pt 1,5

Anacardium occidentale

L., Anacardiaceae Akaju1 MgPh Pt 4,65

Azadirachta indica A.

Juss., Meliaceae Kininutin1 MgPh Pt 2,32

Caesalpinia benthamiana Baill.

Leguminosae-

caesalpinioideae Kpovèhun1 Lmcph Pt 1,55 Caesalpinia bonduc (L.)

Roxb.,

Leguminosae-

caesalpinioideae Ajikun1 LNPh Pt 1,55

Caesalpinia pulcherima (L.) Sw,.

Leguminosae- caesalpinioideae

Orgueil de

chine4 NPh Pt 0,77

Carica papaya L. Caricaceae Kpintin1 ;

Godohi3 McPh Pt 4,65

Catharanthus roseus (L.)

G. Don, Apocynaceae Flawé1 NPh Pt 0,77

Citrus aurantifolia

Christm. et Panzer Rutaceae Klé1 McPh Pt 3,1

Cleome viscosaL., Capparaceae Kaya asu1 Th At 0,75 Cocos nucifera L., Arecaceae Agonkètin1 MsPh Pt 1,55 Cola millenii K. Schum., Sterculiaceae Alorviaton1 ou

Azéloko1 McPh GC 0,77

Combretum micranthum

G. Don, Combretaceae Kinikiniba1 McPh S 0,77

Commiphora Africana

A.Rich.Engl., Burseraceae Lijima1 McPh S 2,32

(37)

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Daniellia oliveri(Rolfe) Hutch. & Dalziel,

Leguminosae-

caesalpinioideae Za1 MsPh S 1,55

Dialium guineense Willd., Leguminosae-

caesalpinioideae Asonswen1 MsPh SG 0,77 Dichapetalum

madagascariense Poir., Dichapetalaceae Gbaglo1 McPh SG 0,77 Elaeis guineensisJacq. Arecaceae Détin1 MsPh GC 1,55 Eucalyptuscamaldulensis

Dehn., Myrtaceae Eucalyptus4 MsPh GC 0,77

Gardenia erubescens

Stapf et Hutch., Rubiaceae Dakpla1 NPh S 0,77

Garcinia kola Heckel Clusiaceae Ahowé1 MgPh GC 1,55 Gmelina arborea Roxb., Verbenaceae Fofitin1 MsPh Pt 5,42 Heliotropium indicum L., Koclossou

dinkpachè1 NPh SG 1,22

Boraginaceae

Imperata cylindrica L., Poaceae Sè1 Ger Pt 2,32

Irvingia gabonensis Baill., Irvingiaceae Aslotin1;Oro2 MgPh GC 6,97 Jatropha curcas L., Euphorbiaceae Nyikpotin

wéwé1 NPh SZ 1,55

Jatropha gossypiifolia L., Euphorbiaceae Nyikpotin

vovo1 NPh Pt 0,77

Kalanchoe crenata

(Andrews)Haw., Crassulaceae Afama assi1 NPh SG 0,77

Khaya senegalensis

(Desr.) A. Juss., Meliaceae

Zunzatin1; Maduaci2

Kahi3

MsPh SG 2,32

Kigelia africana (Lam.)

benth., Bignoniaceae Nyablikpo1 McPh SG 0,77 Mangifera indica L., Anacardiaceae

Amanga1 magaru2 mangoy3

MgPh GC 3,10

Moringa oleifera Lam., Moringaceae

yovopatin1

Zogala2 McPh Pt 15,50

Legel3 Newbouldia laevis

(P.Beauv.) Seeman Bignoniaceae Désrésigè1

Adouloukou2 McPh SZ 10,07

Ocimum gratissimum L. Lamiaceae Hèbioso

ciyayo1 Ch At 1,55

Ocimum americanum L. Lamiaceae Kesu kesu1 Ch At 0,77 Paullinia pinnata L. Sapindaceae Ganganlissè1 LMcPh At 0,77

(38)

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Parkia biglobosa (Jacq) R.Br. ex Benth.,

Leguminosae- Mimosoideae

Ahwatin1,

Dorua2, Cami3 MsPh S 28,68 Persea americana mill., Lauraceae Avocatin1,

Kpaya2 MsPh Pt 38,75

Piper guineense Schumm

et Thonn. Piperacea Linlinkun1 LMcPh GC 0,77

Uvaria chamaeP. Beauv Annonaceae Ayadaha1 NPh Pt 1,55 Sarcocephalus latifolius

(Sm.).E.A. Bruce,. Rubiaceae Ko1 McPh At 2,55

Sansevieria liberica(hort.

F. ex Planch.) Dracaenaceae Kponyia1 Ger G 0,77

Senna siamea (Lam.) H.S.

Irwin

Leguminosae-

caesalpinioideae Cassiatin1 McPh Pt 3,87 Senna occidentalis

(L.)Link

Leguminosae- caesalpinioideae

Ayahouènoum a1, Redooré2

Cambali3

Ch Pt 0,77

Schrankia leptocarpa DC.,

Leguminosae-

Mimosoideae Yovovèhoun1 LMsph Pt 10,87 Spondias mombin L. Anacardiaceae Akikontin1 MsPh Pt 5,26

Talinum triangulare

(Jacq.) Willd., Portulacaceae Aglaswe1 Ch Pal 0,77

Terminalia catappa L. Combretaceae Aziintin1 MsPh Pt 0,77 Vernonia colorata

(Willd.) Drake, Asteraceae Gbléman1 NPh SZ 1,55

Vitex doniana Sweet., Verbenaceae Fontin1 McPh SZ 2,32 Xylopia

aethiopica(Lam.)Zenperni

ck et Timber Annonaceae Kpedjelekun1 MsPh SG 0,77

Zanthoxylum zanthoxyloides(Lam.) Zenpernick et Timber

Rutaceae Hètin1 McPh G 0,77

1: Fon ; 2:Haoussa ; 3: Peulh, 4 : Français.

Légende:

MgPh=Mégaphanérophytes ;MsPh=Mésophanérophytes

;McPh=Microphanérophyte ;LMcPh =Liane Microphanérophytes ;NPh

=Nanophanérophytes ;LNPh=LianeNanophanérophytes ;Th=Thérophytes; Ch=

Chamephytes ;Ger=Géophytesrhizomateux; Gb=Géophytes bulbeux

(39)

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Pt= Pantropicales ; GC= Guinéo-Congolaises ; SG= Soudano-Guinéennes ; At= Afro- tropicales; S= soudaniennes ; G=Guinéenne ; Pal= Paléotropicales; Pt=Pantropicales.

Modes de préparation des organes végétaux

Le tableau 6 présente les valeurs consensuelles de préparation des médicaments.

Il indique que le mode de préparation autour duquel il y a un grand consensus est la décoction avec comme valeur 0,75. Au nombre des modes de préparation à faible valeur de consensus, on peut citer la trituration (0,02).

Tableau 6: Valeurs consensuelle de la manière d’utilisation Modes de préparation Nombre

de citation

Valeursconsensuellesde la manière d’utilisation

Décoction 210 0,75

Macération 32 0,12

Poudre 30 0,11

Trituration 06 0,02

TOTAL 278 1

3.1.2.2. Habitats des espèces recensées

La figure 11 indique les différents habitats des espèces selon les enquêtés. Les espèces recensées sont aussi disponibles dans les brousses (38%) et concessions (32%) que dans les champs (30%).

Brousse 38%

Concession 32%

Champ 30%

(40)

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Figure 10: Habitats des espèces

3.1.3. Répartition des espèces en fonction des types biologiques et phytogéographiques.

Les types biologiques des espèces recensées pour le traitement de l’hypertension sont présentés par la figure 12.Elle indique une dominance des phanérophytes (80,93) avec une forte fréquence des microphanérophytes (29,31%), mesophanérophytes (27,58%), nanophanérophytes (12,07%), lianes microphanérophytes (6,89%), en suite viennent les Chaméphytes (6,9%) et les thérophytes (5,17%).

Figure 11: Types biologiques

Légende: Ph=phanérophytes; Th = Thérophytes ; Ch = Chamephytes ;Gb=Géophytes bulbeuses ; Ger =Géophytes rhizomateuses;

La figure 13 nous montre le spectre des types phytogéographiques des espèces recensées. Les zones les plus représentées sont: Pantropicale (43,1%); Soudano- Guinéenne (13,79%) et Guinéo-Congolaise (13,79%).

80,93 6,9 5,17 3,45 1,72

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Ph Ch Th Ger Gb

Fréquences (%)

Types Biologiques

(41)

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Figure 12: Types phytogéographiques

Légende:Pt= Pantropicales ; GC= Guinéo-Congolaises ; SG= Soudano-Guinéennes ; At= Afro-tropicales; S= soudaniennes ; G=Guinéenne ; Pal=Paléotropicales;

Pt=Pantropicales.

3.1.4. Relation entre recettes et les groupes socio-culturels.

La figure 14montre la répartition des recettes selon lesexe.Elle indiqueque 50,79% des recettes ont été citées par les hommes et 49,21% par les femmes.

Figure 13:Relation entre sexe et recettes

En tenant compte des groupes ethniques, 72,51% des recettes ont été citées par les Fon (Figure 15). Le groupe ethnique ayant cité le moins de recette est celui des Peulh (9,95%).

43,1 13,79 13,79 8,62 6,89 6,89 5,17 1,72 0

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Pt GC SG AT SZ S G Pal

Fréquences(%)

Types Phytogéographiques

50,79 41,21

0 10 20 30 40 50 60

Hommes Femmes

Fréquences (%)

Sexe

(42)

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Figure 14: Relation entre ethnie et recettes

S’agissant de lien entre âge et recettes, la classe des enquètés ayant un âge ≥ 48 ans a cité le plus grand nombre de recettes (62,3%). Celle ayant un âge compris entre 18 ans et 28 ans a cité moins de recettes (0,77).

Figure 15: Relation entre âges et recettes

72,51 17,53 9,95

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Fon Aoussa Peulh

Fréquences

Ethnies

0,77 9,61 27,3 62,3

0 10 20 30 40 50 60 70

[18;28[ [28;38[ [38;48[ ≥ 48

Fréquences

Classes d'âges

(43)

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3.2. DISCUSSION

Ce travail a pour butd’apporter une documentation relative aux plantes médicinales intervenant dans le traitement de l’Hypertension Artérielle. Les données collectées ont permis d’identifier 58plantes médicinales antihypertensives. Cette flore antihypertensive représente 2,06 % de la flore totale du Bénin estimée à 2807 espèces végétales.

Ce nombred’espèces recensées est supérieurà celles obtenues (35 espèces) par Hadonou (2010) sur l’hypertension dans les communes de Cotonou, Abomey-calavi et de Bohicon. Cela peut être expliqué par le caractère plus urbain et la modernisation de ses zones. En ce sensUgulu (2009) signalait que les médications traditionnelles sont souvent ignorées selon que la société soit moderne ou que l’éducation scolaire soit de mise.LesLeguminosae, les Asteraceae, les Anacardiaceae, les Lamiaceae, les Annonaceae, et les Euphorbiaceaesont les familles majoritairement représentées. La représentativité de ces mêmes familles a également été observée suite aux enquêtes réalisées au Bénin par Hadonou (2010) et dans d’autres régions par Kamanzietal,.

(2002). Cela confirme donc l’importance de ces familles. En Ouganda cette prédominance a été observée pour les familles des Euphorbiaceae et Asteraceae parHamill etal(2003), elles méritent alors une préservation particulière.

Considérant les valeurs des indices de fidélité, Persea americana (38,75%), Parkia biglobosa (28,68%), Moringa oleifera (15,50%), Heliotropium indicum (13,22%),Newbouldia laevis (10,07%), Gmelina arborea (5,42%) sont les espèces les plus citées.Cela témoigne de leur efficacité qui est d’ailleurs confirmée du fait que toutes ces espèces ont été recensées par Hadonou (2010) pour le traitement de l’hypertension.De même, l’efficacité pourAnacardium occidentalea été déjà confirmée par les travaux de Fall (1987) sur l’activité antihypertensive de cette espèce sur des modèles de rat présentant diverses formes d’HTA. Selon l’auteur, pour un rat normal, l’extrait est sans effet par contre les rats hypertendus présentent une chute de pression artérielle. Aussi, pour Parkia biglobosa le pouvoir hypotenseur a été souligné par KANE (2009).

Cette enquête a relevé que les feuilles (57%),les racines (15%),les graines

(44)

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(13%) et les écorces (10%) sont les plus utilisés, ceci est confirmé par les travaux de Klotoé etal.(2011) avec 26,25% de feuilles 13,56% d’écorce de même que ceux de Bamba (2013) avec 48,7% de feuille 13,3% d’écorce. La fréquence d’utilisation élevée de feuille peut s’expliquer par l’aisance et la rapidité de la récolte (Bitsindou, 1986) mais aussi par le fait que les feuilles sont le siège de la photosynthèse et parfois du stockage des métabolites secondaires responsables des propriétés biologiques de la plante (Bigendako et Lejoly, 1990). Pourtant, le prélèvement des feuilles, écorces et racines ont plus d’incidences écologiques néfastes sur l’habitat et la population de l’espèce que le prélèvement des fruits (Cunninghan, 1991). L’usage répété des racines entraine sans doute la disparition à grande échelle de la biodiversité. Une réglementation de la récolte de ces organes doit être envisagée.

Suivant la répartition des recettes, on note une equitabilité entre les deux sexes : 50% pour les hommes et 49% pour les femmes. Cela témoigne que l’usage des plantes médicinales est donc une habitude sur le plateau d’Abomey. S’agissant des liens entre recettes et classe d’âge, les individus âgés de plus de 48 ans détiennent une forte connaissance ethnobotanique ceci confirme l’idée selon laquelle en Afrique, ce sont les sages qui détiennent la connaissance traditionnelle de traitement des maladies.Considérant les ethnies, les Fonmaîtrisent mieux l’usage des plantes que les Haoussa et les Peulh. Cela prouve que les Fon sont plus familiers à leur flore du fait qu’ils sont les autochtones.

Pour faciliter l’administration de la drogue, plusieurs modes de préparation sont employés dont la décoction qui est le mode le plus utilisé à près de 75%. Cela confirme le travail de Jimaja (2012) avec décoction 69% et celui de Benkhnigueet al., (2010) sur la flore marocaine avec 26,80% de décoction. Ceci pourrait se justifier par le fait que la décoction permet de recueillir le plus de principes actifs et atténue ou annule l’effet toxique de certaines recettes. La voie orale est la seule indiquée pour toutes ces formes pharmaceutiques. Ceci témoigne de l’absence des formes injectables en médecine traditionnelle qui est d’ailleurs l’une des faiblesses de cette dernière.

D’autres faiblesses sont aussi à souligner. Par rapport à la posologie, des préparations à boire à volonté sont proposées ; ce qui pose un problème de dose, de toxicité et

(45)

Soutenu par ZANVO M. Gildas Serge Page 31

autres effets néfastes indésirables. Cette remarque est la même que celle de Benkhnigue (2010). En plus, la conservation de la tisane obtenue après l’application d’une forme pharmaceutique, ne dépasse pas une semaine. Cette affirmation n’est pas contraire à celle de Betti(2001) qui estime que la durée de conservation de ces médicaments aqueux ne dépasse guère cinq (5) à sept (7) jours. Lorsque ces délais sont expirés, la tisane perd son efficacité. De même, certaines associations de plantes ne permettent pas d’élucider la part de chacune d’elle dans le traitement.

En ce qui concerne la conservation de ces plantes, il est à noter que certaines commeArgemone mexicana, Commiphora africana, Heliotrpium indicum, Kalanchoe crenata sont souvent préservées dans les maisons (Akoègninou etal., 2006).

S’agissant du spectre des types biologiques, ce sont les microphanérophytes qui dominent. Ceci concorde avec les travaux de Houinato et Sinsin(2000). On pourrait comprendre que les espèces ligneuses sont en général les plus ciblées, ce qui justifie la forte pression sur ces dernières. C’est la preuve qu’environ une dizaine (Azadirachta indica, Senna occidentalis, Garcinia kola, Khaya senegalensis,Parkia biglobosa, Spondias mombin etc)estclassée parmi les espèces médicinales rares du Bénin par le Programme National de la Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelle (PNPMT 2009). Le spectre phytogéographique montre une bonne représentation des espèces à large distribution qui sont capables de coloniser les milieux dégradés (champs,jachère bord de routes). Cependant les espèces de forêts humides de la zone Guinéo- congolaise ne sont pas négligeables et méritent une attention particulière.

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