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1. L'organisation de l’élevage ovin en France

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Zootechnie Ovine

1. L'organisation de l’élevage ovin en France

En France, les systèmes de production d’agneaux sont d’une très grande diversité. Cela est dû au rythme de reproduction rapide de cette espèce, à l’aptitude de certaines races au désaisonnement et à un temps court et modulable nécessaire à l’engraissement final des agneaux.

L’élevage ovin français s’articule autour de 2 filières :

 la viande : cette production concerne 90% des exploitations en France.

Les agneaux sont élevés dans l’exploitation dans laquelle ils sont nés. Selon la région, l’élevage se fera en plein air ou en bergerie. Mais entre ces 2 systèmes d’exploitation, d’autres intermédiaires sont possibles.

 le lait : cette production concerne environ 10% des exploitations, essentiellement présentes dans le rayon de Roquefort (Aveyron, Lozère, Tarn), les Pyrénées Atlantiques et la Corse.

Dans ces élevages laitiers, le lait permet la fabrication de fromage. Les agneaux, sont vendus non sevrés, aux alentours de 45 jours à Noël ou à Pâques, ce sont les agneaux de lait ou agneaux légers.

2. L'alimentation des ovins

Les aliments doivent apporter aux animaux les composants utiles à leurs fonctions vitales et leur croissance. Il s'agit des nutriments : l’eau, les glucides, les protides, les lipides, les minéraux et les vitamines.

a. L’élevage des ovins repose sur une alimentation végétale

Les ovins se nourrissent essentiellement de végétaux. Chaque jour, l’animal doit consommer la quantité d’aliments nécessaire pour couvrir ses besoins : cette quantité est appelée la ration. Elle varie suivant l’âge de l’animal, le type de production principal (viande ou lait), la saison et la région d’élevage.

La ration alimentaire : plusieurs types de fourrages

La ration alimentaire est essentiellement constituée de fourrages. Il en existe plusieurs types qui se distinguent par leur mode de conservation :

 les fourrages verts directement pâturés par les animaux pendant la belle saison : herbe, luzerne, colza, … ;

 les fourrages récoltés et conservés pour une consommation pendant l’hiver, parmi lesquels : o les fourrages secs comme le foin (herbe fauchée puis séchée sur le pré avant sa

récolte), ou encore la paille ;

o les fourrages ensilés, stockés après broyage dans un silo et conservés par acidification en l’absence d’oxygène (ensilage de maïs, d’herbe, ou occasionnellement de sorgho ou de pulpe de betterave) ;

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o les fourrages plus ou moins séchés, conservés à l’abri de l’air dans un film plastique, que les éleveurs appellent l’enrubannage d’herbe ou de légumineuses. C’est un produit intermédiaire entre un foin et un ensilage.

L’herbe tient une place prépondérante dans l'alimentation des ovins (60% en moyenne). Cette herbe pâturée ou récoltée sur les 13 millions d’hectares de prairies permanentes du territoire français joue un rôle positif en matière de régulation écologique, d’entretien des paysages et de la biodiversité, de prévention des risques et d’aménagement du territoire.

Enfin, l’éleveur met а disposition des animaux, au pré ou а l’étable, de l’eau potable et propre.

L'utilisation des compléments alimentaires

Les fourrages ne couvrent pas toujours tous les besoins des ovins.

L’éleveur, qui connait ses animaux et sait évaluer leurs besoins, va régulièrement adapter la ration qu’il leur distribue. En particulier, il va la compléter avec des aliments concentrés, d’origine végétale et minérale. Une grande partie des compléments de nature végétale est produite sur l’exploitation, notamment les céréales.

Un complément protéique est apporté par les tourteaux, obtenus à partir des graines de plantes oléagineuses comme le soja, le lin, le tournesol ou encore le colza, après extraction de l’huile.

Un complément énergétique est apporté par des céréales riches en glucides telles que le blé, l’orge et le maïs ou d’autres végétaux tels que les betteraves sous forme de pulpe.

Des compléments minéraux (calcium, phosphore) et vitaminiques peuvent être apportés. Ils sont, soit directement ajoutés aux fourrages ou aux autres compléments alimentaires, soit mis à la libre disposition des animaux, dans le pré ou à l’étable, sous forme d’un bloc de sels minéraux que les éleveurs appellent la " pierre à lécher ".

L’alimentation des ruminants en chiffres

la France compte 15 millions d’hectares de surfaces en herbes.

La ration des ruminants est composée en moyenne de 60% d’herbe, de 20% de maïs ensilé, de 12%

de céréales, de 6% de tourteaux et de 2% de minéraux et vitamines.

L’alimentation des agneaux dans les systèmes de production français

A la naissance, les agneaux boivent le colostrum, c’est-à-dire le premier lait riche en anticorps maternels qui protègent contre diverses infections.

Au bout de quelques jours d’allaitement maternel, les agneaux issus d’élevages laitiers consomment un lactoremplaceur - aliment d’allaitement complet et équilibré - qui est un mélange composé de poudre de lait et de compléments nutritionnels, dilué dans de l’eau chaude.

Les agneaux sélectionnés pour leur qualité bouchère, en revanche, tètent le lait de leur mère jusqu’au sevrage. Néanmoins, lorsque la portée est trop importante par rapport à la production laitière de la brebis, les agneaux seront retirés de leur mère et alimentés avec un lactoremplaceur.

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L'alimentation des agneaux après le sevrage

A la naissance, chez le jeune agneau comme chez le jeune veau, seule la caillette est développée et leur permet de digérer le lait ou lactoremplaceur qu’ils tètent. Le système digestif de ruminant deviendra fonctionnel au fur et à mesure de l’introduction de végétaux fibreux dans leur régime alimentaire.

Après le sevrage, l’agneau valorise aussi bien une alimentation concentrée riche en céréales qu’une alimentation exclusivement à base d’herbe. Les agneaux sont nourris avec des fourrages verts ou des fourrages conservés : foin, paille, maïs-ensilage. Leur aliment de complément est, dans la plupart des cas, constitué de céréales, avec de la graine de soja déshuilée appelée tourteau de soja, aliment très riche en protéines. Ils reçoivent également une complémentation minérale et vitaminique.

Concernant l'alimentation des agneaux, on peut distinguer quelques situations typiques, sachant qu'au sein d'une même région ou d'une même exploitation, plusieurs cas de figures sont possibles et que les variations climatiques jouant sur la disponibilité en herbe et en fourrage peuvent faire varier l'alimentation d'une année sur l'autre.

Mis à part les agneaux issus de troupeau laitier du Bassin de Roquefort, tous les agneaux produits en France sont engraissés dans l’exploitation où ils sont nés.

On peut identifier cependant deux principaux régimes alimentaires : celui des agneaux d'herbe et celui des agneaux de bergerie, tous deux élevés pour leur qualité bouchère.

L’alimentation des agneaux d’herbe

Ces agneaux sont essentiellement produits dans les zones herbagères du Nord et de l’Ouest du Massif Central.

Ils naissent à la fin de l’hiver et tètent leur mère pendant environ trois mois ou plus.

Leurs premiers jours se passent en bergerie, le reste de leur existence au pâturage. La plupart sont nourris à l’herbe exclusivement, parfois avec un peu de complémentation en céréales (quelques kilos).

Ils sont abattus entre 35 et 40 kg (les mâles étant en général abattus plus lourds) vers 4 à 5 mois d’âge

; cette durée d’engraissement peut s’allonger.

Certains (moins de 20 % d’entre eux) sont aussi élevés en bergerie.

Certaines techniques visent également à engraisser en bergerie les agneaux ayant les plus faibles poids au sevrage. Ces agneaux sont alors alimentés comme des agneaux de bergeries classiques, avec des céréales et du soja.

Dans les zones sèches du sud-est ou du sud-ouest du Massif Central, la finition des agneaux en bergerie peut être systématique après trois mois d’allaitement maternel à l’herbe, du fait de l’insuffisance des disponibilités fourragères estivales dans ces régions.

Les régimes de finition de ces agneaux sont les mêmes que pour les agneaux de bergerie.

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Les agneaux d’herbe représentent environ 40 % des agneaux français.

L'alimentation des agneaux de bergerie

L'agneau de bergerie est un mode d'élevage est très vaste car il se retrouve dans des situations très diverses. Les plus classiques sont les suivantes :

une production ovine complémentaire de culture dont l'objectif est de valoriser les céréales de l'exploitation. Ce type de situation se retrouve dans de très nombreuses régions : zones de culture du Nord, du Centre, zone de polyculture-élevage de l'Ouest, du Centre-Ouest;

en production herbagère dite à contre-saison où une partie du troupeau met bas en début d'hiver pour profiter des prix de vente plus élevés de fin d'hiver;

dans tous les systèmes où les disponibilités fourragères ne permettent pas une alimentation exclusivement à l'herbe.

Tous les agneaux commencent par téter leur mère et passent le plus souvent entre 2 et 3 mois sous leur mère en bergerie. Déjà sous la mère, ils se sont habitués à consommer de l'aliment solide, en général un mélange céréales-soja (1 kg de soja pour 5 kg de céréales environ). Avant le sevrage, cette consommation peut atteindre 15 kg par agneau. Après le sevrage, ils consomment du foin (10 à 15 kg) ou de la paille et des concentrés, là encore le plus souvent un mélange céréales-soja. Un complément minéral vitaminé leur est aussi distribué.

Cette consommation jusqu'à l'abattage (à 4 mois environ) est de l'ordre de 55 kg dont 8 kg de soja.

Selon les conditions d'élevage cela peut être moins ou beaucoup plus.

Cela dépend aussi du type racial de l'agneau, car il existe des races lourdes et des races légères.

Dans cette situation, certains consomment de l'aliment du commerce distribué en granulé. Ces aliments formulés en usine peuvent être de composition variée, avec en général plus de matières premières que dans le cas d'un mélange fabriqué à la ferme par l'éleveur (céréales-soja). Leur composition de base est éventuellement composée de céréales et sous-produits de céréales, et d'aliments riches en protéines végétales et minéraux.

3. La rumination chez les ovins

Les ruminants (bovins, ovins, caprins) ont pour spécificité de pouvoir digérer l'herbe, ce que l'homme, par exemple, ne peut pas faire. Ils valorisent ainsi des terrains non labourables (pentus, humides ou caillouteux par exemple) en transformant les ressources fourragères en lait ou en viande.

Fonctionnement de l'estomac d'un ruminant

La digestion permet de transformer les aliments ingérés sous une forme assimilable par l’organisme.

Les ovins sont des herbivores - leur alimentation est composée de végétaux - mais ce sont aussi des ruminants : Ils possèdent quatre estomacs qui leur permettent de ruminer et de digérer la cellulose de l’herbe et des fourrages grossiers.

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La rumination est la première étape de l'alimentation des ovins, mais aussi de nombreux animaux, sauvages ou domestiques : les cerfs, les zébus, les buffles, les bovins, ... Elle est lente et se

décompose en différentes étapes, au cours desquelles les aliments font des allers-retours entre la bouche et une partie des quatre estomacs :

 la panse ou rumen,

 le réseau ou bonnet,

 le feuillet ou livret,

 la caillette.

La rumination : comment digérer l'herbe ?

Pour que la rumination commence, il faut que la l'animal se nourrisse. Quand il broute, il ne va pas beaucoup mâcher son herbe, mais plutôt l'avaler sous forme de brins assez longs. Ces brins descendent dans l'œsophage et tombent dans le réseau, d'où ils vont directement dans la panse.

Une fois que l'animal a brouté une grande quantité d'herbe, il va se coucher au calme. C'est à ce moment-là que la rumination vraie commence.

La panse et le réseau : la rumination vraie

De la panse, les gros brins d'herbe vont être renvoyés vers la bouche, grâce à une contraction du réseau synchronisée avec l'œsophage. De retour dans la bouche, ce bol alimentaire va être mâchonné longtemps.

Cette mastication réduit la dimension des particules d'herbe. Pendant cette étape, une forte quantité de salive vient se mélanger à l'herbe.

Une fois bien broyés, les petits brins d'herbe retournent dans la panse. Ils vont alors être " attaqués "

par les micro-organismes qui vont commencer à les digérer.

Cette intense activité microbienne est une fermentation. Elle se produit en continu, mais un même brin végétal reste dans le rumen de 24 à 48 h, pendant lesquelles il est "attaqué" par les micro- organismes. Cette fermentation fabrique des substances volatiles, qui vont passer à travers la paroi de la panse et être utilisées comme source d'énergie par les organes de l'animal. Elles vont aussi

participer à la fabrication du lait.C’est aussi au cours de cette fermentation qu’est produit le méthane, un gaz éructé par la bouche. Ce méthane est un gaz à effet de serre.

Seuls les aliments finement broyés en bouillie passent dans les réservoirs suivants : le feuillet, puis la caillette.

La rumination permet aux ovins de ne pas passer toute la journée dans une prairie à mastiquer de l'herbe. Ils peuvent au contraire passer un minimum de temps à brouter et stocker cette herbe dans leur panse. Puis ils vont aller un peu plus loin, à l'abri, et recommencer à les mastiquer. La rumination leur permet de limiter le temps pendant lequel ils sont dans une prairie, "à découvert" et exposés au soleil mais aussi aux prédateurs.

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Le feuillet filtre les nutriments

Dans le feuillet, l'animal va absorber certaines substances contenues dans la "bouillie" d'herbe et de micro-organismes : l'eau, le sodium, le phosphore et d'autres substances volatiles. Le sodium et le phosphore sont récupérés dans le sang et retourneront dans la panse par l'intermédiaire de la salive.

Grâce à ses lames, qui ont un espacement bien déterminé, le feuillet va aussi fonctionner comme un filtre : les gros brins d'herbe ne peuvent pas descendre. Seules les particules de moins de 2 mm de long peuvent traverser le feuillet : il régularise le transit digestif et prépare le repas à la digestion vraie qui se fera dans la caillette.

La caillette : la vraie digestion

La caillette sécrète de l'acide chlorhydrique et de nombreuses enzymes digestives, comme le fait l'estomac des autres animaux non ruminants (le chien, le porc, l'homme…).

La caillette digère la majorité des graisses (lipides) et les protéines végétales qui ont échappé à la fermentation dans la panse.

La caillette digère aussi les protéines que les bactéries ont fabriqué dans la panse. Cela représente de 0,5 à 2,5 kg de protéines par jour, fabriquées à partir de l'herbe.

Au terme de ce lent travail, les aliments ne ressemblent plus du tout à des brins d'herbe. Ils passent ensuite dans l'intestin grêle et le gros intestin, où la digestion se poursuit grâce aux sécrétions de la vésicule biliaire et du pancréas… Mais c'est une autre histoire.

4. La reproduction des ovins L'agnelage

Comme pour toutes les femelles mammifères, la naissance chez la brebis d’un ou plusieurs agneaux déclenche la production de lait. Le lait est ensuite utilisé pour la fabrication des fromages ou pour nourrir les agneaux.

L'agnelage est l'acte qui marque la fin de la gestation de la brebis. Il aboutit à l'expulsion du ou des fœtus, au terme de son passage d'une position intra-abdominale (dans la corne de l'utérus, qui se situe dans le ventre de la brebis) à l'extérieur. Ce passage se fait via un tunnel, la "filière pelvienne", le bassin de la brebis dont l'intérieur est étroit.

Comme pour tous les mammifères, plus le fœtus va être volumineux et plus son expulsion risque d'être longue en raison de l'étroitesse de ce passage du bassin.

La gestation de la brebis

La gestation de la brebis dure au total 5 mois (149 jours), bien qu'il y ait de légères variations selon les races ovines. En particulier, les brebis des races très prolifiques, comme les Romanov, ont des durées de gestation plus brèves que cette moyenne (2 jours de moins).

C'est explicable si on comprend que le fœtus effectue l'essentiel de sa croissance pendant la seconde moitié de la gestation : le poids du futur agneau double au cours du 5ème mois de gestation. Donc,

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plus il y a de fœtus dans l'utérus et plus les apports nutritifs permettant leur croissance vont être difficiles à fournir par l'organisme de la mère.

À partir de 2 semaines avant la naissance, l'utérus va commencer à effectuer des contractions, légères et peu fréquentes - elles durent environ 5 minutes toutes les heures - mais qui ne sont pas coordonnées.

Les signes annonciateurs de l'agnelage

Dans la nature, comme dans les élevages extensifs (en extérieur), la brebis qui est prête à donner naissance à un agneau s'écarte du troupeau, ou bien elle s'immobilise et le troupeau la laisse en arrière au fur et à mesure qu'il s'éloigne en broutant. Elle cherche à s'isoler dans un endroit où elle peut construire un "nid", de préférence avec des herbes sèches (fourrage).

En bergerie, l'éleveur fait attention à fournir de la paille en suffisance et à laisser les futures mères tranquilles.

La température de la brebis chute de 0,5° C dans les 48 heures qui précèdent la mise-bas. Dans certains pays, les éleveurs estiment que si la température d'une brebis gestante chute sous 39,2° C, c'est qu'elle va donner naissance dans les 2 jours suivants. Cette méthode est jugée efficace à 80 %.

Mais, surtout, la brebis arrête de brouter dans l'heure qui précède l'agnelage.

Les contractions utérines deviennent coordonnées dans les 12 heures qui précèdent la naissance.

Mais elles sont encore de faible amplitude. Elles vont devenir plus intenses et rapprochées dans les deux heures qui vont précéder le travail véritable.

Dans un premier temps, la future mère est anxieuse : elle se lève et se recouche à diverses reprises.

Puis, quand les premières contractions utérines coordonnées se produisent, elle s'allonge pour de bon. Au fur et à mesure de l'arrivée des contractions, la brebis prend une attitude particulière : tête levée "vers les étoiles", même en bergerie.

Le début de l'agnelage

Le travail commence quand le premier agneau engage sa tête dans le "tunnel" qu'est la filière pelvienne. Mais la "poche des eaux" étant plus près de la sortie que l'agneau lui-même, le début du travail va être marqué par l'apparition de cette poche à l'extérieur. À ce moment-là, la brebis se relève et tourne plusieurs fois sur elle-même, afin de faire éclater la poche, qui libère alors des liquides légèrement gluants.

La brebis se recouche alors et commence le travail d'expulsion du ou des agneau(x). Ces fluides ont en effet une odeur attractive pour la brebis : la naissance a lieu là où ces fluides ont été expulsés.

Les agneaux naissent le plus souvent tête et pattes avant en premier, ce qui s'appelle une

"présentation antérieure". L'agneau s'engage dans le passage du bassin les pattes avant allongées à plat sur le plancher de ce "tunnel". Sa tête aussi est totalement allongée, posée sur les pattes avant.

Ce passage dans le "tunnel" que constitue le bassin de la mère est délicat en raison de sa rigidité car l'entrée du bassin est essentiellement osseuse et de sa forme car la filière pelvienne est coudée, d'abord horizontal, il s'incline vers le bas et en arrière.

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L'expulsion de l'agneau : la mise à bas

Deux types de contractions vont permettre l'expulsion de l'agneau :

Les contractions utérines, qui sont involontaires - c'est l'organisme de la brebis qui décide - et douloureuses, commencent dès le début du travail. Elles augmentent en intensité et en durée au fur et à mesure que le fœtus progresse vers l'extérieur.

Les contractions abdominales commencent plus tardivement. Elles viennent par réflexe, à partir du moment où la tête de l'agneau quitte le tunnel du bassin pour arriver dans le vagin. Elles sont très efficaces car elles se produisent au moment où les contractions utérines sont maximales. En plus, lorsque la tête de l'agneau est dans le vagin, son thorax est dans la filière pelvienne. Sa cage thoracique étant la partie la plus encombrante de l'agneau, ces contractions supplémentaires sont bienvenues pour le guider vers l'extérieur.

Quand la tête de l'agneau sort du tunnel (elle se trouve alors dans le vagin), l'expulsion devient donc très rapide. Une fois sa croupe sortie à l'extérieur, ses pattes postérieures, étendues vers l'arrière de l'agneau, sortent sans effort supplémentaire de la part de la brebis.

La durée de la mise-bas est très variable, mais est en général de 15 à 20 minutes. Lorsque deux jumeaux naissent, cela dure le plus souvent moins longtemps que lorsqu'un seul agneau, plus volumineux, doit être expulsé. Cependant, l'intervalle entre l'expulsion de chaque jumeau peut aller de quelques minutes à plus d'une heure.

Les premiers soins à l'agneau nouveau-né

À la naissance, un agneau pèse de 3 à 5 kg. Le plus souvent, la brebis donne naissance à un ou deux agneaux, mais certaines races sont connues pour être particulièrement prolifiques. Les Romanov, par exemple, donnent plus souvent des triplés. Mais en élevage, il est exceptionnel d'obtenir des portées plus grandes car les agneaux sont alors très chétifs et leur survie est inconstante.

La plupart des brebis sont debout dans la minute qui suit la naissance de l'agneau. La brebis commence à lécher vigoureusement son petit, immédiatement après son expulsion. Ce faisant, elle avale les enveloppes fœtales qui le drapent encore. Plusieurs fonctions sont attribuées à ce

comportement (placentophagie) : un rôle d'hygiène (léchage du nombril), une stimulation du jeune à se lever et une façon pour la mère de "marquer" olfactivement son petit. Enfin, ce "léchage" aurait aussi un rôle social, en établissant et maintenant un lien entre la mère et son agneau.

Cette période est cruciale pour la reconnaissance du nouveau-né par sa mère : s'il lui est retiré dès la naissance, puis rendu 6 heures plus tard, elle le rejettera le plus souvent.

En moyenne, un agneau est capable de se lever sur ses pattes dans les 15 minutes qui suivent sa naissance. Au bout d'une heure ou deux, la brebis lui autorise l'accès à la mamelle.

Lorsqu'il y a deux agneaux, le second est souvent plus chétif que le premier. La brebis s'occupe plus fortement du premier, ce qui laisse plus de temps au second pour s'alimenter sans gêne à la mamelle.

Entre une et trois heures après la naissance du dernier agneau, de nouveaux efforts se produisent : ils permettent d'expulser les enveloppes qui étaient restées dans l'utérus (la délivrance). Elles sont aussi

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souvent "broutées" par la brebis. Cette expulsion peut se poursuivre pendant plusieurs jours après la naissance, mais la placentophagie s'arrête en quelques heures.

5. La famille des ovins

Agneau : mâle ou femelle de moins de 12 mois.

Agnelle : femelle de moins de 12 mois.

Bélier : mâle de plus de 12 mois.

Brebis : femelle de plus de 12 mois.

Mouton : espèce ovine en général.

Antenais(e) : agneau ou agnelle né(e) de l’année précédente et encore inapte à la reproduction.

6. Les races ovines

Avec plus de 30 races répertoriées, la France peut affirmer avec fierté avoir l'une des productions ovines les plus diversifiées en termes de régions et de types de production.

Les moutons sont élevés partout en France, soit en grands troupeaux de plusieurs centaines de brebis, soit en complément d'autres productions. Cette présence des ovins est très souvent justifiée par la nécessité d'utiliser les parcelles et les ressources fourragères les plus pauvres ou seulement valorisables en prairies. Ainsi 80% de la production ovine est réalisée dans des zones sèches, défavorisées ou encore de montagne et de haute montagne, apportant de nombreux services environnementaux en matière de régulation écologique, d’entretien des paysages et de la biodiversité, de prévention des risques et d’aménagement du territoire.

Les différents types de races ovines

Les races ovines peuvent être classées en six types différents :

Les races précoces, sélectionnées pour leur potentiel de croissance élevé, et leur grande aptitude de reproduction : Ile de France, Berrichon du Cher, South Down, Suffolk...

Les races d'herbage, situées dans les grandes zones d'élevage placées sous l'influence océanique : Charollais, Bleu du Maine, Rouge de l'Ouest, Vendéen, Charmoise, Texel, Avranchin, Cotentin, ...

Les races rustiques, exploitées dans les zones difficiles de moyenne et haute montagnes : Blanc du Massif Central, Préalpe du sud, Limousine, Lacaune viande...

Les races MERINOS, sélectionnées à l'origine pour leur laine, mais orientées aujourd'hui vers la production de viande.

Les races prolifiques, développées principalement en vue d'accroître la productivité numérique du cheptel français : Romanov.

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Les races laitières, élevées pour la production de lait et de fromages : Lacaune, Manech, Basco- Bearnaise...

Les éleveurs d'ovins français possédant plus de 10 brebis sont au nombre de 55 000. Leur cheptel total représente plus de 7 millions de brebis mères.

Les races ovines :

Avranchin Basco béarnaise Berrichon du Cher Blanc du massif central Bleu du Maine

Causses du lot Charmoise Charollais Corse Cotentin

Est à laine mérinos Hampshire

Ile de France Lacaune Limousine

Manech

Mérinos d'Arles

Mérinos de Rambouillet Mérinos précoce Noire du Velay Préalpes du sud Rava

Romanov Rouge de l'ouest Solognote Southdown Suffolk Tarasconnaise Texel

Vendéen

7. L'identification des ovins et des caprins

En France, depuis septembre 1997, tous les ovins, caprins nés et élevés sont identifiés de façon individuelle. Ceci était encadré par l’arrêté du 30 mai 1997, qui a défini les modalités de cette identification et qui a permis la mise en place de la traçabilité, en assurant le transfert d’information sur l’origine et la catégorie de l’animal, de l’élevage jusqu’au point de vente.

Depuis 2005, la règlementation de cette identification a été modifiée. Cette identification est désormais encadrée à l’échelon européen, avec l’application du règlement CE 21/2004, destiné à améliorer la gestion des crises sanitaires afin de préserver la santé des animaux et des

consommateurs.

Les éléments de l'identification des ovins et caprins

Cette réforme de l’identification est constituée de 4 étapes, réparties sur 6 ans. Les deux premières étapes de cette réforme ont consisté à la mise en place de l’identification individuelle en 2005 et de la traçabilité par lot en 2009. La mise en place de l’identification électronique individuelle, complétée par l’obligation d’un suivi individuel des mouvements à partir de 2011 a permis à l’ensemble de la filière de disposer d’une traçabilité individuelle efficace pour l’ensemble du cheptel.

L’identification électronique doit être réalisée pour tous les ovins et caprins le 1er janvier 2015.

La mise en œuvre de l’identification électronique des ovins nés avant janvier 2015 dépend de leur année de naissance.

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Pour les ovins nés avant juillet 2005

Jusqu’au 01/01/2015: l’animal porte une boucle de couleur saumon portant le numéro d’identification.

A partir du 01/01/2015: boucle électronique portant un nouveau numéro, posée sur l’oreille libre.

Pour les ovins et caprins nés entre juillet 2005 et septembre 2010 : Jusqu’au 01/01/2015 : l’animal porte deux boucles de couleur jaune.

A partir du 01/01/2015 : boucle conventionnelle de l’oreille gauche sera enlevée et remplacée par une boucle électronique, portant le même numéro.

Pour les ovins et caprins nés après septembre 2010 :

Les agneaux et chevreaux sont identifiés avant leur sortie d’exploitation et avant l’âge de 6 mois avec un repère électronique au niveau de l’oreille gauche. L’identification de l’animal est complétée par la pose d’une boucle conventionnelle (donc non électronique) comportant le même numéro

d’identification que la boucle électronique (Possibilité de poser les 2 boucles, 1 électronique et 1 conventionnelle, dès la naissance).

La pose de cette seconde boucle, conventionnelle, est optionnelle pour les ovins nés en France de moins de 12 mois et destinés à être abattus en France.

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Source : Institut de l’élevage

En cas de perte de boucle, l’éleveur est tenu de respecter les dispositions prévues par la réglementation pour les remplacer.

Les boucles comportent plusieurs chiffres relatifs à des informations différentes :

 le code du pays de naissance (FR pour la France) ;

 un indicatif de marquage à 6 chiffres correspondant au numéro d’exploitation;

 un numéro d’ordre à cinq chiffres qui permet de faire un rapprochement avec la date de naissance de l’animal.

Les autres moyens d’identification

Tenue du registre avec un double du recensement annuel transmis à l’EDE, date d’identification de chaque animal né après 2005, date de pose de repères de remplacement, le document de circulation dûment rempli qui permet de donner aux autorités vétérinaires toutes les informations nécessaires à une bonne maîtrise du risque sanitaire ;

La notification de tout mouvement (entrée et sortie) à l’EDE : délai maximum de 7j.

Source : Institut de l’élevage Source : www.la-viande.fr

8. Les achats de viande de boucherie

Les achats de viande par les ménages en France

Infographie : les chiffres clés des achats de viande de boucherie par les ménages en France en 2012.

97,7% des ménages mangent de la viande au moins une fois dans l’année.

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La viande de bœuf représente 41% des achats de viande de boucherie.

Le prix moyen du kilo de viande est de 10,58 €.

55 grammes de viande de boucherie sont consommés par jour par adulte de plus de 18 ans tandis que 42 grammes sont consommés par jour par enfant de 3 à 17 ans.

Voir infographie sur la consommation de viande.

Source: Panel consommateurs Kantar Worldpanel 2012 pour les achats des ménages et Credoc CCAF 2010 pour les données de consommation.

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