S´ EANCES DU 16 ET 17 OCTOBRE
3. Racines d’une C-alg`ebre de Lie semi-simple
Soit gune C-alg`ebre de Liesemi-simple, de dimension finie, et soithune sous-alg`ebre de Cartan. On note K = Kg la forme de Killing deg.
Comme g ne contient pas d’id´eal r´esoluble, alors z(g) = (0) et donc la repr´esentation adjointe
ad :g−→End(g)
est injective. Donc, lorsque n´ecessaire, on pourra consid´erer toute sous-alg`ebre de g, en particulier h, comme une sous-alg`ebre de Lie de End(g).
3.1. Racines de h dans g. — Notons R = R(g,h) l’ensemble des poids non nuls dehdansg, pour l’action adjointe. D’apr`es la proposition 2.23 et le th´eor`eme 2.15, on a
(1) g(0) =h et g=hL M
α∈R
gα. De plus, d’apr`es 2.9 et 2.10, on a
(10). [g(α),g(β)]⊆g(α+β), ∀α, β ∈R.
Lemme 3.1. — L’invariance deK est ´equivalente au fait que K :g⊗g−→C est un g-morphisme,
o`u Cest consid´er´e comme g-module trivial. Par cons´equent, d’apr`es la propo- sition 2.9, pour tout λ, µ∈R∪ {0}, on a
(2) K(g(λ),g(µ))⊆C(λ+µ)= 0 si λ+µ6= 0.
D´emonstration. — Laiss´ee au lecteur.
(0)version du 18/10/06
Corollaire 3.2. — La restriction deK `a hest non d´eg´en´er´ee etK induit, pour tout α∈R, une dualit´e parfaite entre g(α) et g(−α).
En particulier, α∈Rimplique −α∈R et dimg(−α)=g(α).
D´emonstration. — Ceci r´esulte du fait que K est non d´eg´en´er´ee et du lemme pr´ec´edent.
Corollaire 3.3. — hest ab´elienne, c.-`a-d., [h,h] = 0.
D´emonstration. — Par hypoth`ese,hest nilpotente, a fortiori r´esoluble. Donc, d’apr`es le corollaire 2.4, pour tout x∈hety∈D(h), on a
0 = Trg(adg(x) adg(y)) = K(x, y).
Ceci montre que D(h) est orthogonal `a h, et donc `a g tout entier, d’apr`es le lemme 3.1. Comme K est non d´eg´en´er´ee, ceci implique D(h) = 0, donc h est ab´elienne.
Remarquons que, pour tout λ ∈ {0} ∪R, tout h ∈ h agit sur g(λ) comme une matrice triangulaire avecλ(h) sur la diagonale. Il en r´esulte que :
(3) ∀h, h0 ∈h, K(h, h0) = X
α∈R
dimg(α)α(h)α(h0).
Corollaire 3.4. — On aT
α∈RKerα= (0) et donc R engendreh∗.
D´emonstration. — Soith∈htel queα(h) = 0 pour toutα∈R. Alors, d’apr`es (3), h est orthogonal `ah, d’o`uh= 0. Ceci prouve la premi`ere assertion, et la seconde en d´ecoule, d’apr`es un r´esultat «bien connu» d’alg`ebre lin´eaire.
Définition 3.5. — Notons K# l’isomorphisme h −→∼ h∗ induit par K, c.-`a-d., K#(h) est la forme lin´eaire h0 7→ K(h, h0). Pour tout α ∈ R, on note Hα l’unique ´el´ement dehtel que K#(Hα) =α.
D’autre part, comme h est ab´elienne, on voit facilement que, pour tout α∈R, l’espace propre associ´e :
gα={x∈g(α)|[h, x] =α(h)x}
est non nul. (Ceci se d´eduit aussi du th´eor`eme de Lie.) Soit eα un vecteur non nul degα.
Lemme 3.6. — Pour toutf ∈g(−α), on a
(4) [eα, f] = K(eα, f)Hα.
D´emonstration. — Pour tout h∈h, l’on a
K(h,[eα, f]) = K([h, eα], f) =α(h)K(eα, f).
Comme la restriction de K `a hest non d´eg´en´er´ee, il en r´esulte que l’´el´ement [eα, f]−K(eα, f)Hα de hest nul.
Définition 3.7. — On pose
sα =CeαL
CHαL M
n>1
g(−nα).
Il r´esulte de (10) et (4) que sα est une sous-alg`ebre de Lie deg.
Comme K induit une dualit´e parfaite entreg(α) etg(−α), il existef ∈g(−α) tel que K(eα, f) = 1 et donc, d’apr`es (4), on a :
Hα = [eα, f]∈D(sα).
Proposition 3.8. — sα n’est pas r´esoluble, et l’on a : α(Hα)6= 0.
D´emonstration. — On observe que eα ∈D(sα) si et seulement siα(Hα)6= 0.
Supposons α(Hα) = 0. Alors,D(sα)⊆CHα⊕L
n>1g(−nα), puis D2(sα)⊆M
n>1
g(−nα) et doncD2(sα) est nilpotente, et doncsα r´esoluble.
Alors, il r´esulte du th´eor`eme de Lie que adg(x) est nilpotent, pour tout x∈D(sα), en particulier pourx= Hα. Donc, toutes les valeurs propres de Hα sont nulles. Mais ceci est impossible, car
\
β∈R
Kerβ = (0),
donc il existe β∈R tel queβ(Hα)6= 0 et [Hα, eβ] =β(Hα)eβ.
Cette contradiction montre que sα n’est pas r´esoluble, et donc α(Hα)6= 0.
La proposition est d´emontr´ee.
Consid´erons l’action adjointe de Hαsursα. Comme Hα est un commutateur [eα, f], avec f ∈sα, on a
0 = Trsαadsα(Hα) =α(Hα)
1−X
n>1
ndimg(−nα)
.
Commeα(Hα)6= 0 etg−α 6= (0), on en d´eduit que :
g(−α)=g−α=Ce−α et g(−nα) = (0) pourn >1.
Rempla¸cant −α par α, on a donc obtenu la proposition suivante.
Proposition 3.9. — Pour tout α ∈R, g(α) est de dimension 1 et ´egale gα; de plus, on a, pour tout n∈Z:
(5) nα∈R⇔n=±1.
Définition 3.10. — Pour toutα∈R, on pose hα= 2Hα
α(Hα), d’o`u [hα, eα] = 2eα.
Comme K induit une dualit´e parfaite entre gα et g−α, il existe un unique fα ∈g−α tel que
[eα, fα] =hα,
et l’on a de plus [hα, fα] =−2fα. Il en r´esulte que la sous-alg`ebre sα =CeαL
ChαL Cfα est isomorphe `asl2, via
eα ↔e, hα ↔h, fα ↔f, o`u
(∗) e=
µ0 1 0 0
¶
, h= µ1 0
0−1
¶
, f = µ0 0
1 0
¶ .
Théorème 3.11(Théorème d’intégralité). — Pour tout α, β ∈R, on a : β(hα)∈Z et β−β(hα)∈R.
Pour d´emontrer le th´eor`eme, on a besoin de certains r´esultats sur les sl2- modules, qui se d´emontrent au moyen de relations de commutation dans l’al- g`ebre enveloppante de U(sl2). Ceci nous conduit `a faire un interm`ede sur l’alg`ebre enveloppante d’unek-alg`ebre de Lie arbitraire.
3.2. Alg`ebre enveloppante d’une k-alg`ebre de Lie. — Dans ce para- graphe, soit k un corps commutatif arbitraire et soit L une k-alg`ebre de Lie de dimension finie.
Rappelons d’abord que, pour tout k-espace vectoriel V, son alg`ebre tenso- rielle est
T(V) =kL M
n>1
V⊗n, avec la multiplication
(v1⊗ · · · ⊗vr)·(v01⊗ · · · ⊗vs0) =v1⊗ · · · ⊗vr⊗v01⊗ · · · ⊗v0s.
On a une inclusion naturelle V ,→ T(V), et T(L) est engendr´ee comme k- alg`ebre par L.
Définition 3.12. — L’alg`ebre enveloppanteU(L) de L est le quotient de l’al- g`ebre tensorielle T(L) par l’id´eal bilat`ere I engendr´e par tous les ´el´ements
x⊗y−y⊗x−[x, y], pour x, y∈L.
Soit π la projection T(L) → U(L) et τ la compos´ee de π avec l’inclusion L,→T(L).
Notons que U(L) est engendr´ee commek-alg`ebre parτ(L).
Théorème 3.13(Propriété universelle deU(L)). — Pour toute k-alg`ebre asso- ciative A et toute application k-lin´eaireρ: L→A telle que
(†) ρ([x, y]) =ρ(x)ρ(y)−ρ(y)ρ(x), ∀x, y∈L, il existe un unique morphisme de k-alg`ebres associatives
φ: U(L)−→A, tel que φ(τ(x)) =ρ(x), ∀x∈L.
D´emonstration. — D’abord, comme U(L) est engendr´ee commek-alg`ebre par τ(L), alorsφ, s’il existe, est uniquement d´etermin´e par la condition ci-dessus.
Montrons l’existence. D’apr`es la propri´et´e universelle de T(L), il existe un (unique) morphisme dek-alg`ebres
ψ: T(L)−→A tel que ψ(x) =ρ(x), ∀x∈L.
Alors, la condition (†) implique pr´ecis´ement queψest nulle sur l’id´eal bilat`ere I, doncψ se factorise en un morphisme dek-alg`ebres
φ: U(L)−→A, tel que φ(τ(x)) =ρ(x), ∀x∈L.
Le th´eor`eme est d´emontr´e.
Soit V un k-espace vectoriel. Appliquant le th´eor`eme `a la k-alg`ebre A = Endk(V), on obtient le corollaire suivant :
Corollaire 3.14. — Se donner une repr´esentation ρ deL dansV ´equivaut `a se donner une structure deU(L)-module surV. Par cons´equent :
«un L-module est la mˆeme chose qu’un U(L)-module».
Ce qui pr´ec`ede est rendu particuli`erement int´eressant par le th´eor`eme sui- vant, qui montre que l’alg`ebre U(L), bien que non commutative (sauf si L est ab´elienne), est un objet assez maniable. (De fa¸con informelle, on peut dire que c’est une«alg`ebre de polynˆomes non commutative».)
Théorème 3.15(Poincaré-Birkhoff-Witt). — Soit(x1, . . . , xr)une base deLsur k. Alors les monˆomes «ordonn´es» :
xν11· · ·xνrr (pris dans cet ordre) pour (ν1, . . . , νr)∈Nr,
forment une base de U(L) sur k. En particulier, si l’on a des sous-alg`ebres de Lie n+,h,n− de L telles que
L = n−L hL
n+ comme espaces vectoriels, alors
U(L)∼= U(n−)⊗U(h)⊗U(n+) comme espaces vectoriels.
D´emonstration. — Pour la d´emonstration (qui n’est pas tr`es int´eressante), on renvoie `a [BL1,§2.7] ou [Di74, 2.1.11].
Notation 3.16. — En particulier, l’application τ : L→U(L) est injective. D´e- sormais, on ne mentionnera plusτ et l’on identifiera L `a son image dans U(L).
Lemme 3.17. — Soit A un anneau. Pour tout a∈A, l’endomorphisme ada: A−→A, b7→[a, b] =ab−ba,
est une d´erivation de A, c.-`a-d., v´erifie : (ada)(b1· · ·bn) =
Xn
i=1
b1· · ·bi−1[a, bi]bi+1· · ·bn, ∀b1, . . . , bn∈A.
D´emonstration. — Imm´ediat, par r´ecurrence sur n.
3.3. Repr´esentations de sl2(C). — Revenons au cas o`u le corps de base est C, et notons simplement sl2 = sl2(C). Soit (f, h, e) la base standard de sl2 (cf. (∗) avant 3.11). Dans U = U(sl2), on a les relations de commutation suivantes :
[h, en] = Xn
i=1
ei−1[h, e]en−i = 2nen, (1)
[h, fn] = Xn
i=1
fi−1[h, f]fn−i =−2nfn, (2)
(3) [e, fn] = Xn
i=1
fi−1hfn−i = Xn
i=1
fi−1fn−i(h−2(n−i)) =nfn−1(h−n+ 1).
Remarque 3.18. — Posante(r) =er/r!, f(s)=fs/s! et µh
t
¶
= h(h−1)· · ·(h−t+ 1)
t! ,
on peut montrer, plus g´en´eralement, que e(r)f(s)=
min(r,s)X
i=0
f(s−i)
µh−r−s+ 2i i
¶ e(r−i),
voir par exemple [Hu,§26].
Lemme 3.19. — SoientV un sl2-module de dimension finie, v∈V un vecteur non nul, etλ∈C, tels que
(∗) hv =λv et ev= 0.
Alors λ est un entier m >0 et, pour i= 0, . . . , m, chaque fiv est non nul et de poids m−2i, c.-`a-d.,
hfiv= (m−2i)fiv, ∀i= 0, . . . , m.
D´emonstration. — D’apr`es le th´eor`eme de Poincar´e-Birkhoff-Witt, l’alg`ebre enveloppante U de sl2 a pour base surCles monˆomes
fshter, pour s, t, r∈N.
Il r´esulte de (∗) que le sous-U-module de V engendr´e par v est engendr´e, commeC-espace vectoriel, par les
fsv, pour s∈N.
De plus, comme chaque fsv est vecteur propre de h de poids λ−2s, les fsv non nuls sont lin´eairement ind´ependants.
Comme dim V<∞, il existem∈N tel quefmv 6= 0 =fm+1v. Alors, 0 =efm+1v=fm(h−m)v= (λ−m)fmv,
d’o`u λ=m. Bien sˆur,fiv6= 0 pour i= 0, . . . , m, et on a d´ej`a vu que chaque fiv est de poidsm−2i. Le lemme est d´emontr´e.
3.4. Retour `a la preuve du th´eor`eme d’int´egralit´e. — On peut main- tenant d´emontrer le th´eor`eme 3.11. Reprenons les notations du paragraphe 3.1.
Soit β ∈ R. Si β = ±α le th´eor`eme est v´erifi´e ; donc, d’apr`es 3.9 (5), on peut supposer queβ 6∈Zα. Pour toutn>0, on a
(adeα)n(eβ)⊆gβ+nα. Soit nle plus petit entier>0 tel que
(adeα)n+1(eβ) = 0, et posons x= (adeα)n(eβ).
Alorsxest un vecteur de poids β+nα, annul´e par eα. D’apr`es le lemme 3.19, ceci entraˆıne que
(β+nα)(hα) =β(hα) + 2n est un entier m>0,
d’o`u β(hα) ∈ Z. Alors, quitte `a changer α en −α, on peut supposer que β(hα) = r > 0. Alors, m = r+ 2n et, d’apr`es le lemme 3.19, le sous-U(sα)- module de gengendr´e parx a pour base surC les vecteurs :
fαix, de poidsβ+ (n−i)α, pouri= 0, . . . , m.
Prenant i=r+n, on obtient que
β−rα=β−β(hα)α
est un poids de h dans g. Comme β 6∈ Zα, par hypoth`ese, ce poids est 6= 0, donc est un ´el´ement de R. Le th´eor`eme est d´emontr´e. ¤ Corollaire 3.20. — Soientα∈R et t∈C tels que tα∈R. Alorst=±1.
D´emonstration. — Posons β = tα. Alors t 6= 0 et α = (1/t)β. D’apr`es le th´eor`eme,
β(hα) = 2t∈Z, et α(hβ) = 2 t ∈Z.
Alors t = n/2, avec ±n ∈ {1,2,4}. Comme ±2α et ±2β ne sont pas des racines, d’apr`es 3.9 (5), alors ±n= 4 et ±n= 1 sont exclus. Donc n=±2 et t=±1.
3.5. Passage `a un R-espace euclidien. — On a vu que R engendre h∗, par cons´equent h est engendr´e par les Hα, et donc aussi par les hα, puisque chaque hα est un multiple non nul de Hα. Posons`= dimh∗= dimh.
Définition 3.21. — On notehRle sous-R-espace vectoriel dehengendr´e par les hα, pour α∈R. D’apr`es ce qui pr´ec`ede, il est de dimension`.
Alors, leR-espace vectoriel dual dehR est
h∗R={λ∈h∗|λ(hR)⊆R.}
(Prendre une base (ei) de hR, c’est une C-base deh et la base duale (e∗i) est une R-base deh∗R.)
Comme h∗R contient R (puisque β(hα) ∈ Z pour tout α, β ∈ Z), alors R engendreh∗R commeR-espace vectoriel. Notons KR la restriction de K `ahR. Proposition 3.22. — 1) KR est `a valeurs r´eelles et est d´efinie positive.
2) KR induit un isomorphisme hR−→∼ h∗R. 3)Pour tout α∈R, on a Hα ∈hR.
D´emonstration. — 1) Sih∈hR, alorsh=P
αxαhα, avec xα∈R, d’o`u
∀β ∈R, β(h) =X
α
xαβ(hα)∈R.
Donc, pour h, h0 ∈hR, on a, d’apr`es (3) (avant 3.4) : K(h, h0) = X
β∈R
β(h)β(h0)∈R.
De plus, d’apr`es 3.4, on a K(h, h) > 0 si h 6= 0. Ceci prouve 1), et 2) en d´ecoule.
On d´eduit 3) de 2), comme suit : KR induit un isomorphisme K#R :hR−→∼ h∗R,
qui est la restriction de K#:h−→∼ h∗. Commeα∈h∗R, alors Hα = (K#R)−1(α)∈h.
La proposition est d´emontr´ee.
3.6. Le syst`eme de racines R⊂h∗R. — On munith∗R du produit scalaire euclidien ( , ) obtenu via l’isomorphisme K#R :hR−→∼ h∗R. C.-`a-d., si on pose Hλ = (K#R)−1(λ) alors :
(1) (λ, µ) = KR(Hλ,Hµ) =λ(Hµ) =µ(Hλ), ∀λ, µ∈h∗R.
Pour tout α ∈ R, la r´eflexion orthogonale associ´ee, c.-`a-d., la r´eflexion orthogonale par rapport `a l’hyperplan Hα orthogonal `aα, est donn´ee par la formule
λ7→λ−2(λ, α) (α, α) α;
en effet, si on notesαl’endomorphisme d´efini par cette formule, on asα(λ) =λ pour λ∈ Hα, et sα(α) = −α; donc sα est bien la r´eflexion orthogonale par rapport `aHα. On a, bien sˆur, s2α = id ; en particuliersα est bijectif.
Il est commode de poserα∨= 2α/(α, α) ; alors la formule ci-dessus se r´ecrit :
(2) sα(λ) =λ−(λ, α∨)α.
Observons aussi que α∨ = KR(hα), c.-`a-d.,
(3) ∀λ∈h∗R, (λ, α∨) =λ(hα).
En particulier, d’apr`es le th´eor`eme d’int´egralit´e 3.11, pour toutβ ∈R, on a (4) (β, α∨)∈Z et sα(β) =β−β(hα)α∈R.
Par cons´equent, tenant compte du corollaire 3.20, on obtient que R v´erifie les quatre propri´et´es de la d´efinition ci-dessous ; par cons´equent, R est un syst`eme de racinesdans V =h∗R.
Définition 3.23. — Soit V unR-espace vectoriel de dimension finie, muni d’un produit scalaire euclidien ( , ). On dit qu’un sous-ensemble fini R de V est un syst`eme de racinesdans V s’il v´erifie les quatres axiomes suivants :
(R1) R ne contient pas 0 et engendre V ;
(R2) Pour tout α∈R, la r´eflexion orthogonale associ´ee, d´efinie par sα(λ) =λ−(λ, α∨)α, o`u α∨= 2α
(α, α), v´erifie sα(R) = R ;
(R3) Pour tout α, β∈R, on a (β, α∨)∈Z.
(R4) Soient α∈R et t∈R. Sitα∈R, alorst=±1.
Notation 3.24. — Pour toutα∈R, on appelleα∨ la coracineassoci´ee `aα.
Dans la section suivante, on va montrer que l’on peut classifier tous les syst`emes de racines, d’une fa¸con simple et ´el´ementaire, et que le r´esultat obtenu (diagrammes de Dynkin, matrices de Cartan) est tr`es joli. On terminera le cours en expliquant que la matrice de Cartan d´etermine la C-alg`ebre de Lie semi-simpleg dont on est parti.
S´eance du 18/9 . . . 1
1. Groupes topologiques . . . 1
2. Interlude sur les repr´esentations de groupes finis . . . 3
3. Mesure de Haar sur un groupe compact . . . 5
3.1. Repr´esentations r´eguli`eres gauche et droite . . . 5
3.2. Int´egration invariante . . . 6
3.3. Th´eor`eme du point fixe de Kakutani . . . 6
S´eance du 19/9 . . . 9
3. Mesure de Haar sur un groupe compact (suite) . . . 9
3.4. Mesures de Radon . . . 11
3.5. Mesure de Haar sur un groupe compact . . . 12
4. Repr´esentations unitaires et th´eor`eme de Peter-Weyl . . . 16
4.1. Repr´esentations continues . . . 16
4.2. Repr´esentations unitaires . . . 17
4.3. Op´erateurs compacts . . . 18
4.4. Op´erateurs `a noyaux . . . 19
S´eance du 25/9 . . . 21
5. L’alg`ebre des «fonctions repr´esentatives» . . . 21
5.1. Coefficients matriciels . . . 21
5.2. Fonctions repr´esentatives . . . 23
5.3. Cas des groupes compacts . . . 24
5.4. Schur, Burnside et produits tensoriels . . . 25
5.5. R´esultats sur les modules semi-simples . . . 26
5.6. Appendice : preuve du th´eor`eme de Burnside . . . 28
4. Th´eor`eme de Peter-Weyl (suite) . . . 29
4.4. Op´erateurs `a noyaux . . . 29
S´eance du 26/9 . . . 35
4.5. Une cons´equence du th´eor`eme de Peter-Weyl . . . 35
6. Sous-groupes ferm´es de GLn(R) . . . 36
6.1. Alg`ebres de Lie . . . 36
6.2. Propri´et´es de l’exponentielle . . . 36
6.3. L’alg`ebre de Lie d’un sous-groupe ferm´e de GLn(R) . . . 39
6.4. Composante connexe d’un groupe topologique . . . 40
7. Groupes de Lie . . . 42
7.1. Vari´et´es diff´erentiables . . . 42
S´eance du 2 octobre . . . 45
7. Groupes de Lie (suite) . . . 45
7.1. Vari´et´es diff´erentiables (suite) . . . 45
7.2. «Rappels»de calcul diff´erentiel . . . 47
7.3. Espace tangent en un point `a une sous-vari´et´e deRN . . . 50
7.4. Sous-vari´et´es d´efinies par des ´equations de rang constant . . . 52
S´eance du 3 octobre . . . 55
7. Groupes de Lie (suite) . . . 55
7.5. D´erivations et champs de vecteurs . . . 55
7.6. Alg`ebre de Lie d’un groupe de Lie . . . 63
7.7. Retour aux sous-groupes ferm´es de GLn(R) . . . 65
7.8. Morphismes de groupes et d’alg`ebres de Lie . . . 69
7.9. Repr´esentations . . . 73
Partie II : Alg`ebres de Lie S´eances du 9 et 10 octobre . . . 75
1. Alg`ebres de Lie : d´efinitions et premi`eres propri´et´es . . . 75
1.1. Alg`ebres de Lie, id´eaux, modules . . . 75
1.2. Alg`ebres de Lie r´esolubles ou nilpotentes . . . 80
1.3. Formes invariantes et forme de Killing . . . 82
1.4. Th´eor`eme d’Engel et applications . . . 85
2. Th´eor`eme de Lie et crit`ere de Cartan . . . 87
2.1. Th´eor`eme de Lie et cons´equences . . . 87
2.2. Poids des alg`ebres de Lie nilpotentes . . . 90
2.3. Sous-alg`ebres de Cartan . . . 93
2.4. Crit`ere de Cartan . . . 97
Partie II : Alg`ebres de Lie S´eances du 16 et 17 octobre . . . 99
3. Racines d’uneC-alg`ebre de Lie semi-simple . . . 99
3.1. Racines dehdansg . . . 99
3.2. Alg`ebre enveloppante d’unek-alg`ebre de Lie . . . 102
3.3. Repr´esentations de sl2(C) . . . 104
3.4. Retour `a la preuve du th´eor`eme d’int´egralit´e . . . 105
3.5. Passage `a unR-espace euclidien . . . 106
3.6. Le syst`eme de racines R⊂h∗R . . . 107
Bibliographie . . . i
Bibliographie
[Ad] J. F. Adams, Lectures on Lie groups, Univ. Chicago Press, 1969.
[Am] Y. Amice, Les nombres p-adiques, P.U.F., 1975.
[Bl] A. Blanchard, Les corps non commutatifs, P.U.F., 1972.
[BA8] N. Bourbaki, Alg`ebre, Chap. 8, 1958.
[BL1] N. Bourbaki, Groupes et alg`ebres de Lie, Chap.1, 1971.
[BL4-6] N. Bourbaki, Groupes et alg`ebres de Lie, Chap. 4–6, 1968.
[BS] M. Brion, G. Schwarz, Th´eorie des invariants & G´eom´etrie des vari´et´es quotients, Hermann, 2000.
[BtD] Th. Br¨ocker, T. tom Dieck, Representations of compact Lie groups, Springer 1985 (3rd printing, 2003).
[Ca] H. Cartan, Cours de calcul diff´erentiel, Hermann, nouvelle ´edition, refondue et corrig´ee, 1977.
[Di74] J. Dixmier, Alg`ebres enveloppantes, Gauthier-Villars, 1974 [Di81] J. Dixmier, Topologie g´en´erale, P.U.F., 1981.
[DK] J. J. Duistermaat, J. A. C. Kolk, Lie groups, Springer, 2000.
[Fa] J. Faraut, Analyse sur les groupes de Lie, Calvage & Mounet, 2005.
[Go] R. Godement, Introduction `a la th´eorie des groupes de Lie, Publ.
Math. Paris VII, 1982, et Springer, 2004.
[GH] M. J. Greenberg, J. R. Harper, Algebraic Topology, a first course, Addison-Wesley, 1981.
[He] I. N. Herstein, Noncommutative rings, Carus Math. Monogr., 1968, nouveau tirage, 1994.
[Ho] G. P. Hochschild, The structure of Lie groups, Holden-Day, 1965, trad.
fran¸caise : La structure des groupes de Lie, Dunod, 1968.
[Hu] J. E. Humphreys, Introduction to Lie algebras and representation theory, Springer-Verlag, 1972, third printing, revised, 1980.
[Jac] N. Jacobson, Lie algebras, Wiley, 1962, Dover, 1979.
[Ka] V. Kac, Infinite-dimensional Lie algebras, Birkh¨auser 1983, 3rd edi- tion, Cambridge Univ. Press, 1990.
[Laf] J. Lafontaine, Introduction aux vari´et´es diff´erentielles, Presses Univ.
Grenoble, 1996.
[La] S. Lang, Algebra, Addison-Wesley, 1965. Traduction fran¸caise de la 3`eme ´edition :Alg`ebre, Dunod, 2004.
[Le] D. Leborgne, Calcul diff´erentiel et g´eom´etrie, P.U.F., 1982.
[MT] R. Mneimn´e, F. Testard, Introduction `a la th´eorie des groupes de lie classiques, Hermann, 1986, nouveau tirage 2005.
[Pi] G. Pichon, Groupes de Lie : repr´esentations lin´eaires et applications, Hermann, 1973.
[Ro] A. Robert, Introduction to the representation theory of compact and locally compact groups, Cambridge Univ. Press, 1983.
[Ru73] W. Rudin, Functional analysis, McGraw-Hill, 1973.
[Ru75] W. Rudin, Analyse r´eelle et complexe, Masson, 1975.
[Se] J.-P. Serre, Alg`ebres de Lie semi-simples complexes, Benjamin, 1965, Complex semisimple Lie algebras, Springer, 2001.
[Va] V. S. Varadarajan, Lie groups, Lie algebras, and their representations, Prentice-Hall 1974, Springer 1984.
[Wa] F. W. Warner, Foundations of differentiable manifolds and Lie groups, Scott & Foresman, 1971, Springer, 1983.
[Zi] R. Zimmer, Essential results of functional analysis, Univ. Chicago Press, 1990.