Étude d'une zone karstique de la Province du Yunnan, République populaire de Chine (avril-mai 1991)

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Étude d'une zone karstique de la Province du Yunnan, République populaire de Chine (avril-mai 1991)

SESIANO, Jean

SESIANO, Jean. Étude d'une zone karstique de la Province du Yunnan, République populaire de Chine (avril-mai 1991). Genève : [s.n.], 1991, 72 p., ill.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:154607

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République populaire de Chine

(avril - mai 1991)

Jean SESIANO

Genève, aoüt 1991

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Table des chap ~ tres

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A. RAPPORT 2

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1) Introduction

2) Prolongement de l'année de renouvellement

MEMOIRE

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...

1) Karstification et solubilité des

roches

. . . . . . . . ^. . . . . . .

9

11 12 2)

3) 4)

Les zones karstiques de la Chine ...•...•.••• 15 Les karsts du sud-ouest de la Chine

...

Observations et mesures

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

a) Géomorphologie du sud-est du Yunnan b) Plans des cavités

c) Prélèvements effectués d) Panorama et photos

17

26 26 31 43 44

e) Photos-satellite

52

5) Discussion des analyses et des documents ...•• 55

6) 7) 8) 9)

a) Physico-chimie de l'eau 55

b) Détermination des roches

58

c) Analyse des dépôts prélevés dans les grottes

d) Analyse chimique des roches

e) Relation entre l'orientation des galeries et la tectonique

f) Essai de synthèse sur l'évolution de la région du sud-Yunnan

Conclusions

...

Applications à mon enseignement •••••••••••••

Remerciements .•...• ,, •••.•

Bibliographie ...•

60 62

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69 70

71

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1)

Karstification et solubilité des roches

Une région karstique est une zone dans laquelle des roches ont subi une dissolution chimique par les eaux de ruissellement. Dans des régions dépourvues d'activité tectonique passée, les effets chimiques ne se font sentir qu'à la s11rface de la roche. Cette possibilité n'est ren- contrée que tr~s localement dans la nature, car toute région a été soumise il y a plus ou moins longtemps à des contrain- tes. Par contre, si un envir0nnement a été exposé à des déformations mécaniques (plissements, fractures), les eaux de ruissellement, proîitant des zones cte moindre résistance que présentent les fissures des roches, ne vont pas tarder à s'enfouir. Une des caractéristiques, en plus des formes de surface très typiques mentionnées plus loin, de ces régions, est donc l'absence en surface de réseau hydrogra- phi que: les eaux s'infiltreront et l'écoulement s'organisera en profondeur. Le terme de karst vient du reste d'une région du nord-ouest de la Yougoslavie, le Krst, où ces phénomènes sont particulièrement bien développés.

Seul un petit nombre de roches présente un effet suffi- samment marqué face à la dissolution chimique. Il s'agit principalement des roches carbonatées, dont le calcaire, carbonate de calcium (caco3 ) plus ou moins ^pu~ est le prin- cipal représentant, ainsi que la dolomie, carbonate double de calcium et de magnésium (Ca,Mg(co3 )2 , moins soluble que le précédent; de roches sulfatées, dont le gypse (caso4.2rr2o) est pratiquement le seul exemple à la surface du sol (parfois l'anhydrite Caso

4

aussi, mais en profondeur seulement, car elle s'hydrate en surface); de roches salines, comme l'halite ou sel gemme (NaCl), dont les affleurements ne se trouvent bien évidemment que dans des zones relativement arides, ou en profondeur.

En ce qui concerne les roches carbonatées, l'attaque chimique est le fait de la présence de gaz carbonique, issu de l'atmosphère et de la végétation, dissous dans l'eau de pluie et de ruissellemen~ qui devient faiblement acide et réagit donc avec la roche. Le bicarbonate de calcium en

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résultant, très soluble, est entrainé par l'eau.

donc schématiquement écrire:

H20 + co2 + CaCOJ ______:.,.

~ Ca(HC03 )²

On peut

Cette réaction, réversible, dépend étroitement de la

température et de la pression partielle du gaz carbonique régnant dans le système. On pourra avoir dissolution ou précipitation selon les variations des paramètres.

La dissolution peut ^s'~lever à quelques décigrammes par litre rl'eau. L'action d'acides organiques (humique, tannique, fulvique, etc.), libérés par les racines des plantes, ne fera que réhausser cette rlissolution. Pour

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le gypse, on a une solubilité plus élevée, atteignant environ 2 gr/l, alors que pour l'halite, il s'agit d'un peu plus de JOO gr/l.

Pour ces trois groupes de roches, les caractéristiques karstiques seront identiques, nonobstant la résistance mécanique très différente d'un groupe à l'autre, mais le facteur temps sera grandement réduit dans le dernier cas:

on aura une accélération dans le développement des formes, puisque la solubilité est mille fois plus ^élevée~

Les phénomènes macroscopiques de dissolution sont par exemple la présence de lapiés, cannelures plus ou moins larges et profondes à la surface des roches, tranchantes ou arrondies, de fissures plus ou moins ouvertes et profon- des, d'entonnoirs (emposieux, gouffres, dolines) aux diamètres et profondeurs variables.

L'eau circulant dans le sous-sol, la surface restera donc re- lativement sèche, dépourvue de cours d'eau. Cependant, ceux-ci ayant dft circuler autrefois en surface avant de s'enfouir, on observera l'ancien réseau hydrographique de surface, pour au- tant que l'érosion et la dissolution ne l'aient pas fait dis- paraitre; il sera cependant parfois très désorganisé, a '

cause de l'enfouissement successif de ses différentes compo- santes.

En profondeur, on ·:n6tera la présence de cours d'eau souter- rains circulant dans des cavités, grottes actives, et de

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14 .. !

conduits maintenant abandonnés, grottes fossiles. Selon les conditions régnant dans les grottes (pression partielle de gaz carbonique, température, agitation de l'air et de l'eau, etc.), des réaction secondaires pourront avoir lieu dans les eaux chargées de roches en dissolution, percolant à la voüte par des fissures, se condensant et ruisselant sur les parois ou circulant sur le sol. Cela provoquera des dépôts, du concrétionnement: stalactites, stalagmites, travertins, tufs, gours, etc. Des observations à l'inté- rieur d'une grotte et l'analyse de ses dépôts pourront ainsi permettre de reconstituer l'histoire de la cavité et des divers ph~nom~nes climatiques ayant pu peut-être altérer la circulation des eaux souterraines, et leur présence

même (sécheresse; ^~pisode pluvieux; période glaciaire;etc.).

Toutes ces traces paléoclimatiques, piègées dans les grottes, ne sont plus que peu fréquemmemt visibles en surface,

l'érosion les a fait disparaitre.

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L'observation du tracé des galeries, et celles me ne es , à l'extérieur de la cavité, en surface, renseigneront sur les directions principales de fracturation, donc sur la tectonique régionale et le champ des contraintes.

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2) Les zones karstiques de la Chine

Environ 15% de la surface continentale terrestre, soit 22 Mkm2 , est affecté par les ph6nomènes karstiques.

L'ampleur de ceux-ci dépend comme on l'a vu de la clima- tologie locale: d'abondantes précipitations en climat tropical auront des effets rapides et à ffrande échelle, que ne présenteront pas des r6gions pourtant propices à la karstification, mais situées actuellement en zone aride et/ou froide. Cependant, ces ^derni~res peuvent montrer des formes karstiques ^h~rit~es rt'une période climatique antérieure plus favorable, ou bien même cette région ne se trouvait pas au même endroit sur la Terre (latitude

plus faible, par exemple, due à la tectonique des plaques).

La Chine est un pays richement doté en karsts, ^pu~squ' elle représente la plus grande surface contigüe terrestre affectée par ces phénomènes. Tous les types y sont repré- sentés (voir fig. 1):

Guilin (sud de la Chine): karst tropical humide.

Maolan (réserve naturelle entre le plateau de Guizhou et la plaine de l'ouest du G-uangxi): karst en forêt vierge.

Guiyang (Chine centrale): karst de plateau.

Sichuan Huanglong-Jiuzai (ouest de la Chine): karst de haute montagne.

Xian (Chine centrale): karst en tourelles sur les pentes du mont Qinling, entre le karst humide et semi-aride.

Tumen-Yigun (Shandong, nord de la Chine): karst semi- aride (restes fossiles de l'Homme de Pékin).

Qinghai, Sinkiang et Xizang (=Tibet) (ouest et nord-ouest de la Chine): karst de haute-montagne périglaciaire,

actuellement froid et aride.

En plus de ces régions très diverses, les karsts s'y développent dans des terrains variés (roches carbonatées, évaporites: gypse et halite) et d'âges très inégaux: des roches précambriennes (pré-siniennes, soit plus vieilles

15

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que 800 Ma) à celles datant du Quaternaire. Les épaisseurs affectées par la karstification peuvent atteindre de grands potentiels, cle J à 10 km dans le sud de la Chine, principa- lement dans des roches paléozoîques, et de 1 à

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km au nord.

La surface des affleurements karstifiables représente 2 Mkm2 , soit 20% de la st1perficie du pays, mais c'est dans le sud- ouest de la Chine qu'elle se concentre pllls particulièrement (voir fig. 2). A cela s'ajoutent encore près de

o.

8 Mkm² de karsts recouverts par d'autres dépôts non karstifiables, mais n'empêchant pas la karstification en profondeur.

Finalement, une tectonique active a permis le développement de fortes dénivellations, donc une forte érosion et un · enfouissement profond.

Average Annual average Corrosion Locations Climatic types precipitation tempera ture rate

(mm/year) ( "C ) (mm/ y ear) NW Hebei ^{\~f arm} sub-arid temperate 400-600 6-8

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Middle subtropical

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Yunnan ^Il . lOOù-1700 13-22

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Guizhou ^Il ·1000-1300 13-16 0~036

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Guangxi subtro pical moist T ropical and 1500-2000 20-22 ¹

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in Yuan, 1981.

Fig. 1

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J) Les karsts rlu sud-ouest de la Chine

Dans le sud-ouest de la Chine, ce sont surtout les province~ rlu Yunnan (partie est et sud-est), du Guangxi et du Guizhou qui présentent des phénomènes karstiques. Les deux premières jouxtent la Birmanie et le Vietnam, alors que la dernière se situe au nord du Guangxi, Elles béné- ficient d'un climat tropical à subtropical humide, avec cependant deux saisons bien marquées: saison sèche et saison des pluies. On a une hauteur annuelle moyenne de précipitations de 1 à 2 m, mais cette pluviométrie est très inégalement répartie dans l'année: 80

%

des précipitations tombent durant la saison des pluies, à la fin du printemps et en été, soit durant 4 à 5 mois. Les températures moyen- nes annuelles varient de lJ à 22°c, selon l'altitude (de 0

à JOOO m) et la latitude (de 22 à 28° N),Voir Cartes I ~III et

fig ^~C'est dans la partie sud-est du Yunnan que nous avons

décidé de faire quelques observations sur le développement de cavités. Ce choix a été dicté par deux raisons: un enseignement de trois mois à l'Institut de Technologie de Kunming, capitale de la Province, dans le Département de Géologie, ponctué d'excursions sur le terrain, dans divers domaines, ce qui m'a permis de mieux connaitre le Yunnan;

et puis le fait que les karsts du sud-est de cette province semblent avoir attiré moins de chercheurs que dans les pro- vinces voisines, où leur développement est encore plus spec- taculaire. Il faut encore relever qu'à l'origine, aucun travail de recherche ^n~était prévu dans cette région, mais que c'est en Indonésie que nous devions nous rendre. Cepen- dant, suite à l'ouverture des hostilités dans la région du Golfe persique en février 1991, il nous a semblé peu judi- cieux de nous rendre dans un pays à forte dominance islamique

(90%), alors que les Occidentaùx étaient très mal perçus.

C'est pourquoi nous avons ^d~ changer notre fusil d'épaule.

Très vite, nous nous sommes rendus compte qu'un certain nombre de points pratiques rendent difficiles les recherches

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Distribution of Karst Terrains in Southwest China 1, Bare Karst; 2, Covered Karst (under loose cover)j3,Buried Karst (under non-soluble bedrock); 4, Non-soluble Rock

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in Yuan, 1990.

Fig. 2

Tab.l Climate in SW China Karst

Location Altitude(m) Annual Hean Temp. ("C) Annual Mean Prec. (mm)

Guangzhou 6 21.8 1680.5

· Changsha 44 17.2 1422. 4

\.1uhan 23 16.3 1260. 1

Nanning 72 21.6 1280.9

Gui lin 140 18.8 1873.6

Guiyang 1071 15.3 1162.5

Yichang 131 16.9 1198. 8

Kunming 1891 14.8 991. Î

Chongqing 200 18.3 1075.2

Chengdu 505 16.3 976.0

Aba 3900 3.2 725.2

Lhasa 3568 7.5 453.9

--- ··-·---·---·--- Fig. 3 in Yuan, 1990.

21

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non seulement dans cette région, mais dans toute la Chine.

Il est d'abord impossible à un étranger de se procurer des cartes topographiques, et elles sont à la base de tout tra- vail en Sciences de la Terre. Pour la région qui nous in-

téressait, la seule échelle disponible dans le commerce était au l/J.000.000 (cela représente la Suisse dans un rectangle de

7

cm X 14 cm!). Même les Chinois ne peuvent se procurer de tels documents, défense nationale oblige .••

Un chercheur universitaire ayant besoin d'une carte précise devra l'emprunter et remplir une fiche avec présentation de sa carte d'identité. La carte géologique la plus détail- lée qui nous a été présentée était à l'échelle 1/500.000, et photographiée, décalquée ou photocopiée (en toute discré- tion), ce sont les documents présentés dans ce travail, et sur lesquels nous avons dft très rudimentairement nous baser.

D'autre part, la couverture photographique par satellites français ou américain de cette région est assez sommaire, et de toute façon, après renseignements, à des coftts élevés.

Ensuite, les déplacements sur le ' terrain sont difficiles.

En effet, à part les lignes de bus officielles, les véhicules privés sont rares et, si disponibles, toujours avec un chauf- feur: les buts d'excursion sont ainsi contrôlés, voire décli- nés. Le déplacement à pied reste donc nécessaire, mais il est lent et limité, surtout si l'on est chargé. De plus, un étranger se déplaçant de cette manière ne passera pas inaperçu •••

sième point:

Cette dernière remarque nous amènera au troi- la plus grande partie de la Chine, environ

95%,

est fermée aux étrangers. Cependant, certaines de ces ré- gions peuvent s'entr'ouvrir à des groupes de chercheurs dans le cadre d'échanges interuniversitaires, ou sur invitation de scientifiques chinois. Mais le projet sera établi et mené à chef sur une base théoriquement commune, alors que son fi- nancement intégral sera du ressort du groupe étranger. Quant aux résultats définitifs, ils .de~raient faire l'objet d'une publication commune.

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CARTE IV

Fragment d'une carte géologique, tectonique et des gites miniers de la région étudiée.

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Mener à bien indépendamment une recherche en Chine est donc relativement difficile et délicat; malgré les obsta- cl es enumeres ci-dessus, nous avons pu accomplir un certain ^{, , ,} travail.

Par recoupement de diverses sources, nous avons pu appren- dre que de s zones karstiques intéressantes étaient situées dans le sud-est du Yunnan (voir Fig. 4 ). Une première visite les 21 et 22 janvier 1991, avec nn assistant en Géologie de l~Institut de Technologie de Kunming, nous a montré l'intérêt de cette région, ^situ~e à 150 km à vol d'oiseau au sud de cette ville. Ce trajet représente 8 h.

d'autobus, soit une ^journ~e. Et c'est accompagné cette fois d'un étudiant seulement, jouant le rôle d'interprète, que nous y sommes retournés du 29 avril au 2 mai 1991, juste au début de la saison des pluies. On peut relever que cette année, elle a été précoce et forte, puisqu'elle a causé de graves inondations dans le sud de la Chine. Grâce au matériel apporté avec nous en vue de simples excursions

(altimètre, boussole; éclairage électricité/acéthylène monté sur casque de spéléologue, combinaison étanche ), envoyé en catastrophe depuis

ia

Suisse (canot pneumatique, piles plates

4.5

^v~ topofil avec bobines de rechange) et acheté en Cldne (cordes chanvre et nylon, bottes, combinai- son de forte toile faite sur mesure, car introuvable sur le marché), le travail suivant a pu ^~tre mené à bien:

parcours de plusieurs kilomètres de galeries.

topographie de ces réseaux.

corrélation avec les formes de surface.

morphologie des cavités.

prélèvements d'échantillons de roches, de concrétions, de dépôts et d'eau aux fins d'analyse (à noter que, en Chine, l'exportation d'échantillons de roches est interdite).

De retour en Europe, nous avons pu dresser le plan des cavités parcourues et essayer de corréler, grâce aux car- tes géologiques et aux hypothétiques photos-satellites, les

..

-1

·1

directions principales des réseaux et la tectonique régio- nale. Suite aux diverses analyses, nous avons pu faire des comparaisons avec ce que l'on trouve dans notre environne- ment alpin.

0

r;::-;::-Al I

~

02 ^{~ 3 ~'/ [ill] s} fm 6 ^{(m 1}

Relief and distribution of Tower Karst in South China 1. Fenglin ( Tower K a rst); 2. Altitude < 50m; 3. 50-200m;

4. 200-lOOOm; 5. 1000-1500m; 6. 1500-2000m; 7. > 2000m.

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{t-..-..J.~é e

in Yuan, 1981. ¹ Fig. 4

25

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...

4) Observations et mesures

a) Géomorphologie du sud-est du Yunnan

Cette région subtropicale présente une altitude moyenne de 1500 m environ. Elle se compose de vastes bassins, ri- chement cultivés et très irrigués, compris entre 1000 et 1500 m, entourés de montagnes aux croupes arrondies,

atteignant 2000 à 2500 m. Le relieî est en général dépourvu de cours d'eau; il est recouvert de maigres pâturages par- courus par des chèvres et des moutons. Dans des tronpons de vall8es sèches, occupés autrefois par des rivières, quelques cultures nécessitant peu d'eau tentent de prospé- rer; en d'autres endroits, des dépôts latéritiques argi- leux , imperméabilisant le sol, il est possible d'y déve- lopper des cultures plus intensives, à condition d'apporter de l'eau.

Les massifs montagneux sont entaillés de profondes vallées ou de gorges au fond desquelles s'étirent des cours d'eau segmentés. Segmentés, car de nombreuses parties des cours d'eau sont souterraines, reliées par des portions à l'air libre. Ces rivières relient entre eux les différents bassins, étagés jusqu'aux grandes plaines côtières du

• 1

golfe du Tonkin, 600 km à l'est sud-est. Voir Carte III.:

La lame d'eau annuelle, de 1 à 2 m environ, est var±able avec l'altitude. Près de Gejiu par exemple, elle atteint

74

cm dans la plaine, à 1100 m d'altitude, mais 165 cm sur les sommets de 2000 m environ, à une quarantaine de kilomètres de là. Elle est surtout due aux abondantes précipitations estivales (saison des pluies), alors que l'automne et l'hiver sont beaux et secs. Les cours d'eau présenteront donc de très fortes variations de débits, ceux- ci pouvant varier de 1 à 100 (voir fig.

5 ).

La géologie des roches est assez uniforme: des calcaires et des dolomies du Dévonien, du Carbonifère et du Permien;

dans les bassins, des dépôts tertiaires et quaternaires qui

l

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_j

LJ

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...J

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se manifestent par des sols rouges. Ils résultent d'une longue dissolution chimique des carbonates en climat tro- pical humide. La composition chimique de cette "terra rossa" est donnée dans la Table 1 • La colonne stratigra- phique de la région étudiée est donnée à la fig. 6 et un aper9u de la géologie et de la tectonique locales aux fig.

7

^{et 8}

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20

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Q mox =20.2 Cms LQ < t95'J1=2.3 x 1081'1'J

\,l)

1959

mon1 J 1 2 I 3 1 4 I 5 l 6 1 7 1 8 I 9 1 10 1 11 1 12

Annual Hydrograph for Nandong underground :stream,Kaiyuan County, Yunnan province

in Yuan, 1981.

Fig.

5

Chemical Constituent of Terra Rossa from Guixian. Guangxi Location:1bickness:Heating :sïOz !Alz 03 :Fez 03

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^{:HgO :Hno} :FeO ^{: o~anic} of :of the ·:Loss.(%) : (%) : (%) : (%) ! (%) : (%): (.%): (%) ! ^(%)

Sample :Layer(m) : : ; . : · : :

t 1 t 1 ' 1 1 1 1 •

- - - . - - - ' - - - 1 - - - - . - - - - . - - - . - - - • - - ' - - , - - • - - - -

Top . : ·s-6 : 10.03 :so. 42; 25. 67 : 1 LI3 : o. 58; o. Bo: 0.10: 0.19: o. 23 Hiddle : 2-4 : 10. 74 :46. 10:29.00 : 10.16 :o. 78~ i.11:0.10:0.zs :o.13 Bottoœ : 2-3 : 10.92 :45.96: 29.31 :9.70 : i.11:i.ss:o.i.c;u.22:0.19

---·- ---.---.:---

1 in Yuan, 1990.

Table 1

27

-1

:;

fJroar l 5,f•lenil Series 1 YLLn.nan 1Guizfsu.s4tl 51ckuan 1 Hubei 1 Gua'23xi 1 llunan r;uan3clmza

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^{~ 2}

Fig 2. The distribution of Carbonate rock in stratigraphie columns of ^dif~

ferent regions in South China Karst ( According to Compilation Group for Hydrogeological Map of South China Karst)

1. Non-Carbonate rock 2. Carbonate rock

in Yuan, 1981.

Fig.

6

28

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Structural Control of the Etouchang-Type Stratabound Iron Deposit in Central Yunnan Sun

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Yuanmo

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[ZJ8 [Z]

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[ZJ10 [;2111

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Sketch map showing the structural systems and the distribution of the Etouchang-type iron

<leposits in central Yunnan.

l. Dongchuan Subgroup of the Kun yang Group (Jixian System); 2. Yuxi Subgroup of the Kun yang Group (Changcheng System); 3. Etouchang-type iron deposit (occurrence); 4. Dongchuan-type copper deposit; 5.

granite; 6. longitudinal structural system; 7. latitudinal structural system; 8. central Yunnan xi-type structural system; 9. Cathaysian structural system; 10. Neocathaysian structural system; 11. epsilon-type structural system; 12. eta-typc structural system; 13. limit of the Etouchang orefield.

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Fig. 8 \

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b) Plans des cavités

La topographie des cavités a été effectuée· à l'aide d'une boussole de géologue de marque Silva. Tous les plans sont établis par rapport au nord magnétique local.

Il semblerait que celui-ci fasse un angle de l.S⁰ W avec le nord géographique (c'est la déclinaison), mais il ne nous a pas été possible d'obtenir confirmation de ce chiffre sur place, soit en ^g~ologie, soit en géophysi- que, et cela dans divers instituts ..• La précision des visées est de

!

2°. Les altitudes ont été déterminées avec un altimètre Thommen. La précision est de 10 m, et l'on a essayé de s'affranchir des variations de la pres- sion atmosphérique en refermant nos cheminements, puisque nous ne disposions pas de points cotés.

Les distances ont été mesurées à l'aide d'un Topofil de ceinture Chaix. La précision est ici de 1%. La largeur des galeries a été soit mesurée au topofil, soit au pas.

Quant à leur hauteur, elle a été estimée.

On peut mentionner que la longueur totale des galeries topographiées s'élève à

4807

m. Plusieurs centaines de mètres de rivière souterraine ont été remontés en bateau pneumatique, mais sans pouvoir faire de topographie, si ce n'est un croquis de mémoire et quelques diractions.

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l -i

~.~

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1

1

J2

Mesures et observations dans les cavités:

A. Grotte de Yan dong ^/

'

(29.4.91) altitude entrée: 1211 S m

d8bit de la rivière: environ 20 l/s

-

température de l'eau: 20,5°c

-

développement total (au topofil): 1472 m - hauteur de la .;·alerie: de 8 à 15 m

-

largeur de la galerie: de 10 à JO m

Remarques: à 800 m de l'entrée, grosse colonie de chauve-souris au plafond.

- à 960 m de l'entrée, voftte très basse avec nom- breuses concrétions formant barrage: de très abon- dants détritus, amenés par le courant, s'y sont

accumulés (bouteilles, boites, chaussures, plastiques divers, etc; débris végétaux).

- 8 l'extrémité de la grotte (1472 m depuis l'entrée), la rivière siphonne, formant un lac recouvert de dé- tritus flottants (voir liste ci-dessus, avec en plus, des poissons crevés).

L'odeur est très forte, et les gaz ^d~gagés (cH

4 ,

^co2 , H0 S) rendent le ^s~jour pénible, voire dangereux. Il

~

n'est pas conseillé d'y rester plus de 10 minutes.

- A la saison des pluies, le niveau monte de plusieurs mètres (détritus accrochés aux stalactites et autres pendeloques).

, ^~o

- temperature de l'eau le 22.1.91: Io •

-

^{'\ (}

n.

Grotte de Xian dong J0.4.91) - altitude de l'entr~e: 1240 m - altitude de la sortie: 12JO m

débit débit

rivière

. ^.

^'

riviere

entrée:

sortie:

environ 20 l/s environ 50 l/s - température de l'eau: 20°c

- développement total (au topofil): 1121 m

-1

-1

:î

1

1

1

J

33

- hauteur maximum: environ 20 m (h) largeur maximum: environ 80 m ( L )

point No <iistance ( m) azimuth ^{( 0 )} h (m) ^L (m) remarques

0 57 100 12 68 entrée

l J2 100 8 40 s ta 1 ac. + p en. + cc

2 25 lltO

"

^"

J 26 90 6 45

"

^"

l1 _r 60 lJO 8 40 J terrasses(l-J-_: ₁

5 16 20

- -

éboulement ^m,

6

Jl

^{40 6}

-

concrétions

7 ⁴⁰ 40 12 63

8 65 ^{100 10} lf 7

9 ^{82 120 12}

-

~

10 37 110 20

-

gros éboulement

11 J6 90

-

⁶⁰

12 70 70 ¹⁰

-

)

12' 42 150 8 50 s talac. + pen.

lJ 96 155 10

-

ll1 56 90

-

⁶⁰ barrière caner.

l .S 52 60 15

-

^concr.

16 104 70 8 ^{Li li}

17

SS

⁶⁰ 7

-

faible lumière

18 27

JJO - ^-

^{d~pôts arm8e ,}

19 22 J20

- -

barrière concr.

20 90 60 12 25 sortie

Remarques: - le 22.1.91, la temp~rature de l'eau à l'entrée &tait de 15,9°C et ~ la sortie <ie 20,8°C; celle de l'air, de 18°C dans la galerie principale. Tl y a donc des affluents invisibles qui apportent des eaux tenpéries.

- le débit de l'eau~ l'entrée &tait rl'environ 50 l/s le 22.1.91, mais sensiblement plus ~levé à ^i~ sortie.

- un orage le 29.4,91, d11rant JO rnn, avec quelques cm de pluie, n'a pas changé le débit de la rivière.

- un barrage avait ^~t~ édifi4 à la sortie de la grotte; il est maintenant éventré et est la cause des terrasses

observables dans la grotte.

l

l

'

-1

-~

LJ

- la ^rivi~re revoit le jour dans une base militaire.

explique la présence d'ouvrages de l'armée accessibles depuis l'intérieur (et l'extérieur?) de la grotte.

34

Cela

- un échantillon de sable a été prélevé dans la grotte aux fins d'analyse (granulométrie, composition).

,r' •

c.

Grotte de ian zi dong- (aval) (1.5.91)

'

- altitude de la sortie: 1150 m

- altitude de l'entrée (qian dong): 1160 m /

débit de la débit de la

. .

^'

riviere

. .

^'

riviere

~ la sortie: environ 200 l/s à l'entrée: ictentique

- développement total (au topofil): 1161 m - hauteur maximum des galeries: environ JO m largeur maximum des galeries: environ 60 m

point No distance (m) azimuth (^{0 )} h (m) ^L (m) remarques l

2

J

li

5 6 7 8 9 10

11

12 lJ

ll1

15 16 16¹

164 50 80 94 71

74

67 JJ 50 78 97 l.i2 1+8 50 105 126

58

70 1J5 70 60

1J5

170 170 100 80 70 55 lJO 190 180

145

190 190

18 8

15

20 20

25

25

25

25 12 20

15 JO JO 25 JO

JO

lfO

15 15

24 20 25

liO

60 27 18 JO 15 18 25 JO 20 20

\

rapides concrétions

"

rapides

Il

gros éhnulement;

coulée stal. + conc rapides

} ^rapi~es;

souris

chauve-

Remarques: - la sortie de la grotte se trouve ^d~ns le prolongement

d'une vallée torrentielle à flancs escarpés, d'azimuth 120°,

l l

D.

point ^~o 0

1 2

'<

./

li- 5 6 7 8 9 10 11 12 lJ

- l'entrée de la grotte se trouve au fond d'un gouffre d'effondrement; son diamètre est d'environ 70 m et sa profondeur d'environ 60 m. Son nom: Qian dong. ^,,..,..

35

- le gouffre d'effondrement se trouve sur le tracé d'une vallée sèche d'~zimuth 110°.

- un courant d'air remontait la grotte de la sortie vers l'entrée (m~rne · sens que l'écoulement de la rivière).

' '

Grotte de Yan zi dong (amont) (2.5.91)

. ^./

-

altitude de la sortie (Qian dong): 1160 m

- altitude de l'entrée (grotte touristique): 1210 m débit de la riv1ere: eTFi r on 200 1/ s

. .

^'

développement mesuré au topofil: 1053 m - d~veloppement total estimé: environ 2500 m

hauteur maximum des galeries: environ 80 m largeur maximum des galeries: environ 100 m

distance (m) azimuth (^{0 )} h (m) L (m) remarques

60 190

JO

²⁰

60 175

60 140 40

JO

87 100 5 0 25

6J 95 40 25

116 118 50 25

90 125 ^l~o 25

120 125 5 0 20 galerie lat8rale

li-5 80

- -

venue d'eau

71 125 50 15

80 165 ^{f)O l~o}

16 165 70

JO

55 100

lJO 70 80 100 mur de béton fer-

Il!ant la galerie (ouvrage mi li tair·

l l

-1

J6-J8

Remarques: - le fil de mesure dans le topofil étant venu à manquer, les estimations de distance dès le point No

9

^{ont été}

faites au nombre de pas.

N.B.

- un prélèvement d'eau a été fait· au point No 8, dans une source, aux fins d'analyse physico-chimique.

- la jonction avec la grotte exploitée touristiquement (ou grotte des Hirondelles) se fait à partir d'une galerie latérale débouchant entre les points 6 et 7, en rive droi- te. Les distances dans cette galerie, occupée par la riviè . re, ainsi que celles dans la partie touristique de la

grotte, ont été estimées. L'erreur peut ^~tre donc de plusieurs centaines de mètres, soit 10 à 20%.

- l'air circulait dans la grotte en sens inverse de la

. .

^'

riviere.

- un ~chantillon de sable a été prélevé le long de la gale-

rie de jonction entre la grotte touristique et la partie aval, aux fins d'analyse (granulométrie, composition).

Dans les tableaux de mesures ci-dessus, les abrévations suivantes ont été utilisées:

- stalac.

- pen.

- col.

- concr.

pour stalactites pour pendeloques pour colonnes pour concrétions

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