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Les représentations maternelles de la petite enfance a la préadolescence

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Academic year: 2022

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Master

Reference

Les représentations maternelles de la petite enfance a la préadolescence

ELEFANT-YANNI, Véronique Rica

Abstract

La psychopathologie s'intéresse à la représentation en lien avec la construction de la réalité par le sujet. Comme le processus d'identification des enfants passe par les représentations que les mères construisent et au travers desquelles elles font l'expérience de leurs enfants, leur influence potentiellement pathogène lors de perturbations de la relation mère-enfant a été postulée. Les représentations de 42 mères ayant consulté avec leur bébé pour des troubles fonctionnels ou du comportement ont été évaluées à la petite enfance et après dix ans à la préadolescence, concernant elles-mêmes comme personne, comme mère, leur estime de soi, leur enfant, et leurs affects à son égard. Les résultats supportent globalement l'hypothèse que l'amélioration des interactions mère-enfant a tendance à se maintenir grâce aux changements des représentations maternelles suite à la thérapie. L'absence d'amélioration et la continuité des représentations maternelles suite à la thérapie s'accompagnent aussi de la pose d'un diagnostic du préadolescent.

ELEFANT-YANNI, Véronique Rica. Les représentations maternelles de la petite enfance a la préadolescence. Master : Univ. Genève, 2001

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:2246

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L L E E S S R RE E P P RE R E SE S EN NT TA AT T IO I O NS N S M M AT A TE ER RN NE EL LL LE ES S

DE D E L LA A P PE ET TI IT TE E E EN NF FA AN NC CE E A A L LA A P PR RE EA AD DO O LE L ES SC CE EN NC CE E

Université de Genève

Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education

Diplôme d’Etudes Supérieures en Psychologie Clinique octobre 2001

Véronique Elefant-Yanni

Directeur de diplôme : Professeur Christiane Robert-Tissot Membres du jury : Professeur Jacques Montangéro

Docteur Helga Kilcher

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Humour juif : Quelle est la différence entre une couturière et une psy... ?

Une génération.

Les visions des mères sont très puissantes, dix milliards de neurones pour dix milliards d’étoiles.

A ma mère.

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REMERCIEMENTS

Je souhaite tout d’abord remercier ceux qui m’ont permis d’aller jusqu’au bout de ce diplôme, le professeur Christiane Robert-Tissot qui m’a offert l’opportunité d’un stage dans l’Unité de Recherche de la Clinique de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, m’a transmis le virus de la recherche en psychologie clinique, et qui, en tant que directrice de diplôme, m’a poussée par ses conseils à donner le meilleur de moi-même ; mon maître de stage, Sandra Rusconi Serpa pour ses encouragements bienveillants et la qualité de son encadrement clinique ; les professeurs Bertrand Cramer et Francisco Palacio Espasa pour la qualité de leurs enseignements cliniques et leurs suggestions et encouragements.

Je remercie aussi chaleureusement le professeur Jacques Montangéro et le docteur Helga Kilcher d’avoir accepté d’être membres du jury à ma soutenance de diplôme.

Je souhaite aussi remercier l’équipe du MAD, et plus particulièrement le professeur Maria-Pia Victoria-Feser, ma co-directrice de thèse, pour ses précieux conseils en Méthodologie et Analyse de Données et pour avoir accepté que je prenne le temps nécessaire à la rédaction de ce mémoire ; le docteur Olivier Renaud pour ses conseils et sa gentillesse ; mes collègues Delphine Gross et Delphine Widmayer pour leur aide et pour m’avoir soutenue durant les moments difficiles qu’on rencontre inévitablement pour mener à bien un travail de longue haleine.

Je tiens aussi à remercier « deux éminences grises » très différentes, mais qui chacune à leur manière m’ont donné l’énergie nécessaire à la réalisation de ce diplôme (et parfois de manière complémentaire !), ma psychanalyste Marianne Meylan-Backx à qui je renouvelle ici toute ma gratitude, et Bernard Favre du Service d’Allocations d’Etudes qui m’a offert le soutien financier dont j’avais besoin tout au long de mon cursus.

Enfin je remercie ma fille Manouchka pour avoir compris la préoccupation qui a été la mienne pendant les mois qui ont été nécessaires à la rédaction de ce mémoire, et supporté mon manque de disponibilité, ainsi que ma sœur, mon père, et tous mes parents et amis qui ont su m’envoyer avec constance des signes de leur affection et accepter mon absence en retour durant cette période.

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RESUME

Le concept de représentation est particulièrement intéressant pour la psychopathologie parce qu’il pose le problème de la construction du réel par le sujet. Partant du postulat que tout processus normal d’identification de l’enfant passe nécessairement par les représentations maternelles, de nombreux auteurs cliniques mettent en avant leur influence potentiellement pathogène lors de perturbations de la relation mère-enfant. Sous le terme de représentations maternelles, ils entendent toutes les fantaisies des mères, leurs peurs, désirs, fantasmes, distorsions, perceptions sélectives, attributions et identifications qu’elles construisent en fonction de leurs histoires et au travers desquelles elles font l’expérience de leurs enfants.

La présente étude porte sur les représentations maternelles évaluées au moyen de l’Entretien « R »1 de la petite enfance à la préadolescence. Elle s’inscrit dans le cadre d’une recherche FNRS (1998- 2001) dirigée par les professeurs Bertrand Cramer et Christiane Robert-Tissot2. Recherche à laquelle j’ai collaboré lors de mon stage (1998-1999) pour le DESS de Psychologie Clinique à la Clinique de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, sous l’aile bienveillante de Sandra Rusconi Serpa. La population est composée de 42 mères ayant consulté il y a une dizaine d’années pour leur enfant alors âgé d’environ 18 mois pour des troubles fonctionnels ou du comportement (Phase 1).

Elles ont été revues dans le cadre d’une étude Follow-Up (Phase 2). Lors de ces deux phases, à l’aide de l’Entretien « R », elles ont été amenées à se décrire elles-mêmes comme personne, comme mère, et à décrire leur estime de soi, leur enfant, les affects qu’elles ressentaient à son égard à l’aide d’une série de descripteurs (adjectifs, traits, affects) présentés sous forme d’échelles bipolaires.

Les objectifs du présent travail sont d’étudier les représentations maternelles à la veille de l’adolescence de leur enfant ainsi que leur évolution depuis la petite enfance, et d’étudier l’influence de différents facteurs que sont l’amélioration des symptômes de l’enfant et des interactions au sein de la dyade mère-enfant à la petite enfance, le diagnostic DSM-IV du préadolescent, le sexe de l’enfant, la situation actuelle de la famille et le niveau socio-économique évalué par la profession du père.

Les résultats des analyses montrent que la première hypothèse concernant le lien entre la persévération de problèmes chez l’enfant et la continuité des représentations maternelles est

1 Stern, Robert-Tissot, Besson, Rusconi Serpa, de Muralt, Cramer, Palacio Espasa, 1989

2: FNRS N°32-40902-94/2. Rapport final Juillet 2001 : Symptômes fonctionnels et comportementaux du bébé : Subside Devenir à la préadolescence. Prof. B. Cramer, Prof. C. Robert-Tissot, S. Rusconi Serpa, F. Palacio Espasa & al.

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confirmée. En effet, une absence d’amélioration, suite à la thérapie, des symptômes de l’enfant et des interactions au sein de la dyade mère-enfant à la petite enfance, et le constat que l’enfant fait l’objet d’un diagnostic DSM-IV à la préadolescence s’accompagnent d’une continuité des représentations maternelles de la petite enfance à la préadolescence. La seconde hypothèse concernant le lien entre, d’une part une amélioration des symptômes et interactions à la petite enfance associée à l’absence de diagnostic à la préadolescence, et d’autre part le changement des représentations maternelles n’est pas confirmé. En effet, l’amélioration des symptômes et des interactions à la petite enfance et l’absence de diagnostic DSM-IV à la préadolescence ne s’accompagnent pas d’un changement significatif des représentations maternelles de la petite enfance à la préadolescence. La troisième hypothèse postulant que les mères qui ont le mieux bénéficié des thérapies avec leur enfant à la petite enfance présentent un changement de leurs représentations à la préadolescence n’est pas confirmée. En effet, les représentations des mères, pour lesquelles il y a eu une amélioration des interactions au sein de la dyade et des symptômes de l’enfant suite à la thérapie à la petite enfance, ne changent globalement pas de la petite enfance à la préadolescence.

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TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION... 7

1.1. Contexte de la recherche ... 7

1.2. Buts de la recherche ... 7

2. REVUE DE LA LITTERATURE ... 9

2.1. Le concept de représentation... 9

2.2. Les représentations en psychologie sociale ... 10

2.3. Les représentations en psychologie cognitive... 15

2.3.1. La construction des représentations chez l’enfant ... 15

2.3.2. Les modèles d’organisation des représentations chez l’adulte ... 19

2.3.2.1. Les modèles en réseaux sémantiques... 19

2.3.2.2. Les modèles en réseaux propositionnels ... 22

2.3.2.3. Les modèles de représentations distribuées ou connexionnistes ... 26

2.4. Les représentations selon l’approche psychanalytique ... 28

2.4.1. Les concepts de base ... 28

2.4.2. Les représentations maternelles ... 31

2.5. Les représentations selon la théorie de l’attachement... 37

2.5.1. Le système d’attachement chez l’enfant : constitution de modèles internes ... 37

2.5.2. Le système d’attachement chez l’adulte : formation de patterns relationnels ... 41

3. PROBLEMATIQUE... 45

4. METHODE... 47

4.1. Plan expérimental... 47

4.2. Population ... 48

4.3. Instrument : l’Entretien « R » ... 48

4.4. Procédure ... 50

4.4.1. Considération éthique ... 50

4.4.2. Déroulement... 50

4.5. Démarche statistique ... 52

4.5.1. Variables dépendantes... 52

4.5.2. Facteurs ... 55

4.6. Hypothèses ... 56

5. PRESENTATION, ANALYSES ET DISCUSSIONS DES RESULTATS ... 57

5.1. Exploration des représentations maternelles à la préadolescence de leur enfant... 57

5.1.1. Discussion ... 60

5.2. L’influence des facteurs sur les représentations maternelles ... 62

Amélioration des symptômes et des interactions ... 63

Diagnostic DSM-IV à la préadolescence ... 63

Sexe de l’enfant... 64

Situation familiale actuelle... 64

Niveau socioprofessionnel du père ... 64

Interactions des facteurs Amélioration à la petite enfance et Diagnostic DSM-IV actuel ... 65

Interactions des facteurs situation familiale actuelle et niveau socioprofessionnel du père ... 68

5.2.1. Discussion ... 69

5.3. La congruence entre les représentations maternelles du préadolescent et les représentations que le préadolescent a de lui-même ... 80

5.3.1. Discussion ... 87

5.4. Comparaison des représentations maternelles à la petite enfance et à la préadolescence ... 89

5.4.1. Discussion ... 96

6. SYNTHESE DE LA DISCUSSION ET CONCLUSION ... 101

7. BIBLIOGRAPHIE... 107

8. ANNEXES ... 111

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1. INTRODUCTION

1.1. Contexte de la recherche

La Clinique de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent a entrepris dès 1987, un programme d’études qui a son origine dans la pratique des psychothérapies conjointes mère-bébé. Une Phase 1 (Outcome Study1, 1987-1994) a permis d’évaluer les effets de ces thérapies, sur une population de 103 enfants âgés de moins de 30 mois consultant pour des troubles fonctionnels ou du comportement, ainsi que chez leur mère. Les principaux résultats ont mis en évidence une forte réduction des symptômes, une amélioration des interactions mère-bébé ainsi qu’une augmentation de l’estime de soi maternelle (Robert-Tissot et al., 1996). Cette même population a fait l’objet, environ dix ans plus tard, d’une Phase 2 (Follow-Up Study2, 1998-2001) qui a pour but de connaître l’évolution de la psychopathologie précoce et d’identifier les facteurs de risque et de protection.

Dans ce contexte, différents aspects ont été investigués comme les manifestations symptomatiques, la présence d’un diagnostic DSM-IV, les évènements de vie, le développement cognitif, l’ajustement mère-enfant, et les représentations parentales. Parmi toutes ces données, la présente recherche exploite les données relatives aux représentations des 42 premières mères qui ont participé à l’étude Follow-Up.

1.2. Buts de la recherche

Dans ce cadre, cette recherche vise à étudier les représentations maternelles obtenues au moyen de l’Entretien « R » à la préadolescence, et leurs changements tels qu’évalués par cet instrument depuis la petite enfance. En effet lors de perturbations de la relation mère-enfant, l’influence potentiellement pathogène des représentations maternelles est mise en avant par de nombreux auteurs cliniques. Ils entendent par-là toutes les fantaisies de la mère, ses peurs, ses désirs, fantasmes, distorsions, perceptions sélectives, attributions et identifications qu’elle construit en fonction de son histoire et au travers desquelles elle fait l’expérience de son enfant. Bien qu’un déséquilibre de l’aspect qualitatif et/ou quantitatif puisse être à l’origine de perturbations de la relation, les auteurs postulent néanmoins que tout processus normal d’identification passe aussi nécessairement par les représentations maternelles. L’aspect qualitatif se rapporte à la connotation globalement plutôt positive ou négative des représentations que la mère a de son enfant. L’aspect quantitatif se rapporte à l’usage plus ou moins important qui est fait par la mère des mécanismes de projection et d’identification projective. C’est pourquoi l’influence des représentations maternelles

1 Subside : FNRS N°3.830.086 et FNRS N°32-31323.91 (Prof. B. Cramer & D. N. Stern)

2 Subside : FNRS N°32-40902.94/2 (Prof. B. Cramer & C. Robert-Tissot)

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sur les changements fonctionnels ou comportementaux intervenant chez l’enfant est également évoquée dans de nombreux travaux notamment ceux se rapportant aux processus thérapeutiques.

Elle n’a pas fait jusqu’ici l’objet d’études systématiques chez les mères de préadolescents. C’est pourquoi la recherche en cours se propose en particulier d’étudier les représentations des mères à la veille de l’adolescence de leur enfant.

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2. REVUE DE LA LITTÉRATURE

2.1. Le concept de représentation

En philosophie, la représentation est définie comme le produit d’une activité mentale qui rend présente à l’esprit l’image d’un objet. Elle apparaît donc comme une construction à partir de la présentation de l’objet et de sa réception dans un temps et un espace donné, qui va se transformer en une perception qui nous affecte, à partir d’éventuels débris d’autres représentations, pour finalement nous placer devant un objet que l’on puisse penser. C’est pourquoi Schopenhauer, à la suite de Kant, pense que le monde tel que nous nous le représentons, notre monde, n’est que le fruit de notre activité mentale et de notre capacité de représentation. Le courant existentialiste précise même que la représentation est caractérisée par l’intentionnalité de celui qui a une activité représentative et qui devient ainsi le sujet du désir de ce qui est véhiculé par la représentation.

Le terme de représentation, issu de la philosophie, est devenu un concept particulièrement intéressant pour la psychopathologie parce qu’il pose le problème de la construction du réel par le sujet. Or la manière dont le sujet construit, se représente le monde dans lequel il vit est une donnée essentielle de sa subjectivité, de sa vie psychique. La pauvreté qualitative et quantitative des représentations s’est révélée être associée à diverses somatisations, à des expressions essentiellement comportementales, à des modes opératoires de penser et à des expériences dépressives. Ces troubles psychosomatiques peuvent être passagers ou annonciateurs de pathologies plus sévères du psychisme.

La psychanalyse a largement utilisé le terme de représentation et contribué à sa diffusion. Pour Freud, l’activité de représentation est très proche de l’activité de penser, peut-être par image. Sur le modèle de Heidegger, qui proposait de distinguer les représentations d’actions des affects s’y rapportant, la première théorie des névroses sépare la représentation d’une scène à caractère sexuel inacceptable, qui est refoulée, devenant ainsi inconsciente, des affects s’y rapportant, qui sont déplacés sur le corps créant le symptôme (hystérique) ou sur des objets non-significatifs pour le sujet (obsessionnelle). L’abandon de cette première « neurotica »3 conduira Freud à la découverte de la réalité psychique, et à la compréhension de ce que la représentation est toujours une construction du sujet, une illusion entachée par son désir, le produit de sa subjectivité.

En psychologie, le terme de représentation est une figuration ou une mise en scène qui actualise une perception, et qui de ce fait engage la mémoire. En effet, notre activité cérébrale ne traite pas les

3 En 1897, Freud abandonne son hypothèse d’une séduction infantile réelle traumatique (abus sexuel) pour une hypothèse de séduction précoce fantasmatique traumatique (effraction psychique due à un excès d’excitation).

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objets mais leurs images visuelles, acoustiques, tactiles, etc., autrement dit leurs représentations stockées et activées en mémoire. Sur cette base elle produit encore d’autres représentations plus complexes qui à leur tour sont stockées et activées en mémoire pour d’autres traitements. Le terme de représentation peut alors désigner des perceptions, des concepts, des idées, des schémas de pensée, des ensembles d’informations, des souvenirs, des croyances, des attributions, projections, opinions ou attitudes envers un objet.

La théorie piagétienne reste un cadre de référence obligé qu’il s’agisse du développement des connaissances scientifiques suivant une perspective historico-critique, ou du développement de l’intelligence suivant une perspective ontogénétique. Elle propose une modélisation, une construction du réel à travers des structures opératoires de plus en plus puissantes qui constituent la forme optimale de l’adaptation biologique. Piaget met l’accent sur le rôle des actions et des transformations qui font émerger la connaissance du réel. Le sujet fait émerger les objets, leurs propriétés et leurs relations grâce à ses schèmes d’action ou opérations. Ce primat de l’opératif sur le figuratif a néanmoins entraîné une étude du développement des systèmes de représentations qui a encore des répercutions sur les conceptualisations actuelles de l’activité représentative (Bideaud &

al., 1993).

Chacune à leur manière, la psychologie cognitive et la psychologie sociale ont contribué à montrer combien les représentations influencent chacune de nos actions, apportent une signification et une coloration émotionnelle à chacune de nos perceptions et finalement déterminent nos comportements, des plus élémentaires aux plus élaborés comme l’attachement interpersonnel ou les choix idéologiques

Au vu de la polysémie que recouvre le concept de représentation, nous nous proposons d’abord de présenter, dans l’ordre, plus spécifiquement le sens qu’il prend dans les différents courants théoriques de la psychologie sociale, de la psychologie cognitive, de la psychanalyse et de la théorie de l’attachement.

2.2. Les représentations en psychologie sociale

En psychologie sociale, Moscovici (1961) a introduit la notion de représentation sociale pour comprendre les prises de positions et les pratiques que développe un groupe social. Or comme tout groupe social, un individu est caractérisé par le type de conception du monde qui définit son système de valeurs et détermine le mode de relation qu’il entretient avec son environnement physique et social. Cette conception du monde résulte de l’histoire de son groupe, donc de la mémoire collective, mais aussi de sa place et de son implication dans son contexte écologique et social. Cette conception du monde s’étaie, se concrétise dans les représentations sociales que

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l’individu élabore à propos des différents objets, réels ou symboliques, qui l’environnent. La théorie des représentations sociales abandonne par conséquent la distinction classique entre le sujet et l’objet, puisqu’elle pose « qu’il n’y a pas de coupure entre l’univers extérieur et l’univers intérieur de l’individu (ou du groupe). Le sujet et l’objet ne sont pas foncièrement distincts » (1969, p. 9).

L’objet est conçu dans un contexte actif, prolongement du comportement, des attitudes et des normes auxquelles se réfère l’individu. Moscovici (1986) compare ainsi la représentation sociale à une théorie naïve que l’individu utiliserait pour faire face à des situations, des objets donnés. C’est une sorte de grille de lecture mise en œuvre par l’individu lorsque celui-ci pense déceler à travers certains aspects d’une situation, des indices présentant quelques similitudes avec l’objet de représentation. Si aucune information ne vient contredire les hypothèses faites sur la situation, l’individu peut conserver cette grille de lecture pour agir et pour communiquer à propos de la situation. Si, au contraire, une ou plusieurs informations viennent contredire les hypothèses initiales de l’individu, il peut rejeter la grille de lecture qu’il avait cru adéquate pour en adopter une autre plus conforme aux nouvelles données dont il dispose sur la situation. Sociales par leur mode de production, sociocognitives par leur mode d’organisation et de fonctionnement, les représentations sont indissociables de la notion de réseau selon Moscovici et peuvent suffire à définir de nombreux phénomènes psychosociaux. En effet, les gens ne peuvent échanger et communiquer qu’en partageant des représentations et ils les produisent à cet effet. Les représentations sont ainsi des produits de la distance entre les hommes, de la communication. Le support matériel que cette dernière utilise, comportements, mots, images, signes abstraits, n’est pas déterminant, puisque les représentations sociales, élaborées ou induites dans les situations d’interaction, jouent un rôle plus important que les caractéristiques objectives dans les comportements adoptés par l’individu. Les représentations sociales sont ainsi des constructions sociocognitives originales de l’individu qui guident son action.

Selon Abric, qui reprend et poursuit le champ théorique inauguré par Moscovici, la représentation sociale n’est pas un simple reflet de la réalité, mais à la fois « le produit et le processus d’une activité mentale par laquelle un individu ou un groupe reconstitue le réel auquel il est confronté et lui attribue une signification spécifique » (1987, p. 64). Ainsi, côté pile, la représentation fonctionne en tant qu’organisation signifiante, et comme telle elle dépend des circonstances immédiates de la situation mais surtout de facteurs plus généraux qui dépassent la situation comme les enjeux sociaux et idéologiques, la place de l’individu dans l’organisation sociale, et l’histoire de l’individu et de son groupe. Et, côté face, la représentation fonctionne en tant que système d’interprétation de la réalité, et comme telle elle détermine les anticipations et les attentes de l’individu, oriente ses comportements et ses pratiques, régit les relations à son environnement physique et social. Plus précisément Abric (1994) pense que les représentations sociales répondent à quatre types de

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fonctions fondamentales : 1) Les fonctions de savoir qui permettent de comprendre et d’expliquer la réalité. Elles relèvent du savoir pratique de sens commun qui définit un contexte partagé de référence permettant la communication, et par lequel les acteurs sociaux acquièrent des connaissances et les intègrent à leur système cognitif en accord avec les valeurs auxquelles ils adhèrent. 2) Les fonctions identitaires qui permettent, grâce à une surévaluation, de sauvegarder une image positive de son groupe d’appartenance au sein du champ social, afin d’élaborer une identité personnelle et sociale gratifiante. Elles jouent un rôle important dans le contrôle social exercé par la collectivité sur chacun de ses membres, en particulier dans les processus de socialisation, en même temps qu’elles assurent la continuité de soi, d’autrui et de l’environnement. 3) Les fonctions d’orientation qui guident les comportements et les pratiques en définissant la finalité de la situation, les anticipations et les attentes, et en déterminant a priori ce qui est licite, tolérable ou inacceptable dans un contexte social donné. Elles déterminent même directement le type de démarche cognitive adopté en sélectionnant et en filtrant les informations afin de rendre une interprétation de la réalité conforme à la représentation. D’où le poids très important de cette dernière dans le lien interpersonnel puisqu’elle ne dépend pas du déroulement, ne suit pas l’interaction, mais la précède et la détermine, pouvant ainsi aboutir à des sortes de prophéties autovalidantes. Enfin, 4) les fonctions justificatrices qui permettent a posteriori de justifier les prises de position et les comportements. Ici on touche à un nouvel aspect du système dynamique de construction mutuelle entre représentations et pratiques sociales, où, à son tour, la représentation est déterminée par la pratique des relations et sert à pérenniser et à justifier la différenciation sociale, et par conséquent l’identité sociale et personnelle, même au prix de stéréotypes discriminatoires.

A ces fonctions de la représentation correspond une structure sociocognitive, décrite par Abric (1976) dans sa théorie du noyau central, qui est régulée par un double système constitué de deux entités distinctes ayant un rôle complémentaire : le noyau central et les éléments périphériques.

Le noyau central est constitué d’éléments cognitifs fortement connexes entre eux qui donnent sa signification à la représentation. En tant que système central, unificateur et stabilisateur, ils exercent une fonction organisatrice qui détermine la nature hiérarchique des relations entre les éléments de la représentation et une fonction génératrice qui détermine la signification de chaque élément du champ représentationnel. Autour de ce noyau et par son action s’organise alors la structure tout entière. Les éléments périphériques sont par conséquent dépendants du noyau central du point de vue de leur signification, mais par ailleurs ce sont eux qui permettent l’ancrage de la représentation dans la réalité du moment. Ces éléments périphériques définis par Flament (1987) comme des schèmes conditionnels sont déterminés par le noyau pour ce qui concerne leur pondération, leur valeur et leur fonction. Leur hiérarchie découle du fait qu’ils peuvent être plus ou moins proches des éléments centraux : proches ils jouent un rôle important dans la concrétisation de la

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signification de la représentation, éloignés ils illustrent, explicitent ou justifient cette signification.

Ils constituent l’essentiel du contenu de la représentation et comprennent les informations retenues, sélectionnées et interprétées, les jugements formulés à propos de l’objet et de son environnement, les stéréotypes, les croyances. Ils présentent une plus grande souplesse que les éléments centraux, aussi ils autorisent des modulations individualistes de la représentation et interviennent dans les processus de défense et de transformation des représentations. En effet lorsqu’il y a contradiction entre un caractère de la situation et un élément du noyau central de la représentation sociale à travers laquelle le sujet tend à décoder cette situation, cette représentation sociale deviendra inopérante pour analyser correctement la situation. La mise en cause d’un élément du noyau central ayant pour conséquence une mise en cause de tous les éléments de la structure, le sujet préfèrera généralement changer de « registre » et donc de grille de lecture plutôt que de remettre en question un vaste ensemble de connaissances (la représentation), appliquant ainsi un principe d’autoprotection classiquement observé en psychologie cognitive. Par contre si la nouvelle information met en cause un élément périphérique de la représentation initiale, il n’y aura pas de changement de la grille de lecture. Autrement dit, Abric postule qu’une modification de la signification d’un élément du noyau aurait pour conséquence une modification du sens de tous les éléments de la structure, alors qu’une modification d’un élément périphérique n’aurait que peu de conséquences sur l’ensemble de la structure.

Par ailleurs, constatant que les éléments centraux interviennent massivement pour déterminer soit les jugements (dimension normative), soit les pratiques (dimension fonctionnelle), Abric en vient à concevoir le noyau central d’une représentation sociale comme un ensemble organisé composé de trois types d’éléments :

- des éléments normatifs, lié à l’histoire collective et au système de valeurs et normes du groupe social. Ces éléments déterminent les jugements et les prises de position relatifs à l’objet de représentation. Ils constituent le cadre de référence à partir duquel cet objet est socialement évalué, prend une valeur positive ou négative aux yeux de l’individu.

- des éléments fonctionnels, liés à l’inscription de l’objet dans des pratiques sociales et/ou opératoires. Ces éléments déterminent et organisent les conduites relatives à l’objet. Ils définissent notamment les pratiques qu’il est légitime de mettre en œuvre lorsque l’individu est confronté à l’objet de représentation.

- des éléments mixtes qui ont la double dimension normatif-fonctionnel et qui interviendront autant dans l’orientation des pratiques que dans la production des jugements.

De plus ces éléments constituant le noyau central d’une représentation sociale sont eux aussi hiérarchisés en étant affectés de pondérations différentes qui distinguent des éléments principaux et des éléments adjoints qui restent néanmoins essentiels dans la représentation. Les modalités

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d’activation des éléments du noyau central, qui conditionnent leur statut de principal ou d’adjoint, sont déterminées par la nature de la relation que le groupe entretient avec l’objet de la représentation. Dés lors les éléments centraux peuvent être activés différemment en fonction du groupe social concerné et de la finalité de la situation dans laquelle la représentation est utilisée.

Ainsi un individu qui n’a pas de pratique relative à une situation ou à un objet donné, génère une représentation fortement saturée par des normes, voire des positions plus idéologiques, dans laquelle les éléments normatifs se verraient investis d’un statut d’éléments principaux. D’une situation à l’autre pour un individu donné la représentation de l’objet ne change pas puisque le noyau central reste stable, mais l’importance accordée aux différents éléments qui le constitue est, elle, susceptible de varier en fonction de la finalité de la situation, de la relation que l’individu entretient à un moment donné avec l’objet de représentation.

Flament (1994) propose une tentative d’explication du processus de changement des représentations sociales où le processus de transformation est initié par les contradictions entre de nouvelles pratiques adoptées sous la pression de circonstances extérieures (changement politique, économique, etc.) et les croyances dérivées des représentations. De tels changements sont conçus comme étant superficiels quand les contradictions n’atteignent que les éléments périphériques, et profonds quand ils atteignent les éléments centraux. Sur cette base, Moliner et Tafani (1997) ont pu montrer qu’un changement d’attitude envers l’objet s’accompagne d’un changement dans la valence, dans la dimension évaluative de la représentation de l’objet. L’attitude peut se définir, pour ces auteurs, comme un mécanisme psychologique d’évaluation de l’objet sur un axe ayant un pôle négatif et un pôle positif lié à des valeurs sociales mais surtout individuelles. Le changement peut intervenir dans les trois domaines cognitif, affectif et comportemental suivant qu’il se situe au niveau des informations ou des croyances que l’individu a à propos de l’objet, des sentiments ou des émotions qui se font jour chez l’individu concernant l’objet, ou des comportements ou intentions que le sujet montre envers l’objet. En accord avec la théorie du noyau central, Moliner et Tafani montrent que les éléments du noyau de la représentation demeurent inchangés lors d’un changement d’attitude envers l’objet de représentation, mais que les éléments périphériques sont atteints comme si l’individu choisissait d’altérer ses croyances les moins stables dans la représentation. La question est alors de savoir si le changement persistera puisqu’il ne touche pas les éléments centraux de la représentation, ou si le changement sera durable mais limité aux aspects de la représentation supportés par les éléments périphériques. Sur la base des recherches qu’ils présentent, les auteurs concluent que bien que seuls les éléments périphériques aient été touchés par la contradiction, la représentation a effectivement changé durablement, mais que ce changement est limité. C’est donc bien dans le système périphérique que peuvent apparaître et être supportées les contradictions. Il fonctionne comme le système de défense de la représentation et constitue ce que

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Flament appelle son « pare-choc ». Dans cette perspective de la psychologie sociale, la transformation d’une représentation s’opère donc généralement par la transformation de ses éléments périphériques : changement de pondération, interprétations nouvelles, déformations fonctionnelles défensives, intégration conditionnelle d’éléments contradictoires.

2.3. Les représentations en psychologie cognitive

2.3.1. La construction des représentations chez l’enfant

Ses intérêts initiaux de biologiste portent Piaget vers les grands problèmes de l’évolution et les théories du transformisme mises en ébullition au début du siècle par les nouvelles données sur l’hérédité. L’originalité de Piaget (1967) est de rechercher une continuité au travers des différentes variations adaptatives réalisées par le vivant, en considérant notre pensée comme l’instrument,

« l’organe » le plus spécialisé pour réaliser cette adaptation au monde environnant. Il considère ainsi que nos opérations mentales sont un parfait système de régulation qui permet des compensations complètes des perturbations extérieures. Mais un système en évolution, car il n’atteint jamais que des équilibres relatifs et se trouve toujours confronté à de nouvelles perturbations dues à de nouvelles possibilités de l’organisme (maturation) ou à des transformations du milieu extérieur. L’organisme confronté à des perturbations non entièrement compensables par ses instruments actuels est alors dans la nécessité d’en élaborer de nouveaux. Dans cette confrontation, les systèmes de traitement ne portent pas directement sur les objets extérieurs, l’organisme effectue plutôt une sorte de traduction des objets dans des systèmes de représentation, ou tout au moins au départ dans un système capable de repérer une configuration d’indices signifiante pour le sujet.

Dans leurs études sur l’instinct Lorenz et Tinbergen (1945, 1965) montrent ainsi qu’il existe dès la naissance des traductions déjà tout élaborées de la réalité extérieure qui déclenchent les réflexes (stimulus déclencheur & fixed action pattern FAP). C’est à dire que pour un système récepteur donné, par exemple visuel, et compte tenu d’un certain nombre de conditions, certaines configurations d’indices sont d’emblée significatives et entraînent des séquences de comportements, elles aussi réglées héréditairement. Du point de vue neurologique, il s’agit de circuits et de centres nerveux déjà constitués et capables de fonctionner, de montages qui font correspondre certains groupes d’effecteurs avec certains groupes de récepteurs. Il est intéressant de noter que ces conduites instinctives font intervenir des comportements réciproquement ajustés entre individus d’une même espèce, et n’interviennent, comme nous dit Piaget, qu’au niveau « trans-individuel ».

De la même manière, le nouveau-né humain est pourvu d’un certain nombre de montages héréditaires réflexes (succion, grasping, etc.) qui définissent et contiennent l’organisation des

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premières conduites qui sont orientées vers sa mère en rapport avec sa survie. C’est à partir de ces montages réflexes que s’élabore la structure des conduites que Piaget appelle des schèmes sensori- moteurs. Point de départ de l’ontogenèse des conduites, ces schèmes héréditaires constituent la base de la psychogenèse. Dès la première fois où ils se réalisent, l’expérience entraîne la dynamique constructiviste même si assimilation et accommodation se confondent encore, comme se confondent l’action et son contenu dans cette phase initiale. Le mode de déclenchement cède la place à l’assimilation, la configuration d’indices prend sens en regard des expériences qui se succèdent et des accommodations qu’elles entraînent dans la structure interne des actions du sujet.

Spitz (1968) donne ainsi deux exemples de l’évolution discriminative du bébé qui sont des indices de son niveau d’organisation et dont l’absence à l’âge attendu a valeur de symptôme d’une dysharmonie développementale : la réaction de sourire à trois mois et la peur des étrangers à huit mois. La réaction de sourire se déclenche par rapport à une configuration spécifique où les yeux, le nez et le front sont présentés de face. Donc pour les bébés de trois mois, tous les visages, masques ou leurres reproduisant la configuration appartiennent à la même classe d’équivalence. Ils sont identiques au visage de la mère qui n’est pas différenciée visuellement, même si par ailleurs le bébé est tout à fait capable de la discriminer sur la base d’autres configurations d’indices olfactifs, somesthésiques ou auditifs. Par conséquent les mères ne se méprennent pas complètement quand elles s’imaginent que c’est à elles que leur bébé sourit.... La peur des étrangers à huit mois est quant à elle une réaction de pleurs provoquée par tout visage inconnu de l’enfant. Elle atteste d’un autre niveau d’organisation où cette fois la mère est visuellement parfaitement discriminée et constitue une classe singulière. Jusqu’à environ 18 mois la tâche du bébé sera alors de construire une structure de classification qui lui permette de grouper ses classes singulières et de les inclure dans un système de classes emboîtées.

Le principal objectif de la psychologie génétique est ainsi de mettre en évidence les structures internes du sujet, ses différents systèmes de traitement qui déterminent ses conduites et définissent les stades successifs du développement. Dans un premier temps, elle cherche à caractériser les niveaux d’organisation successifs qualitativement distincts, ou structures opératoires, et à les définir selon les différents domaines ou catégories du réel (espace, temps, etc.). Puis les études portent naturellement sur les processus internes régulateurs ou organisateurs qui permettent à l’enfant de (re)construire son monde. L’étude du développement cognitif s’interroge alors sur l’aptitude de l’enfant à organiser et à se représenter le monde, et donc sur le système de représentations qui est le sien à un niveau d’organisation donné, sur le moment d’apparition de la pensée symbolique, sur les contenus de ses représentations ou symboles, et sur la manière dont ces contenus se transforment et s’articulent entre eux. A tout système de traitement constitué correspond au moins un système de

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représentation, et par conséquent, si un organisme (re)construit plusieurs systèmes de traitement successifs, il devra (ré)élaborer corrélativement de nouveaux systèmes de représentation.

Ainsi, alors que faisant suite aux montages héréditaires, les schèmes peuvent être définis comme des ensembles comprenant la connaissance des états (perceptions) et des transformations (mouvements) (1936, p.330), dés le niveau sensori-moteur l’évolution des conduites montre une tendance à leur dissociation qui permet de concevoir d’une part le système des actions-opérations, et d’autre part le système des perceptions-contenus. En effet, parallèlement et en lien avec l’élaboration des déplacements du corps propre ou de l’objet, une connaissance de l’objet est fournie au niveau sensori-moteur par la perception qui effectue des traductions de l’objet sous forme de configurations d’indices, plus ou moins riches et complètes en fonction des systèmes de traitement avec lesquels elles sont connectées ou qui les ont engendrées. Ainsi se développe une autre forme de connaissance, celle des représentations de l’objet et de ses propriétés. Tout le développement cognitif se caractérise justement par une lente et laborieuse libération des formes (structures ou opérations) par rapport au contenu (1961, p.376).

Au-delà de la période sensori-motrice des reconstructions ou réélaborations s’effectuent sur le plan des représentations proprement dites grâce à l’abstraction réfléchissante ou constructive. Celles-ci sont rendues possibles par la fonction sémiotique4 qui permet de nouvelles catégories de signifiants (images, signes graphiques, verbaux, mathématiques, etc.). Ces nouveaux signifiants se distinguent des indices perceptifs par le fait qu’ils sont dissociables des schèmes d’action ou opérations et peuvent être projetés dans la réalité pour constituer des objets. Deux types de conduites attestent de l’avènement de la fonction sémiotique : l’imitation différée qui permet de supposer une représentation mentale (accommodation), et le jeu symbolique qui assigne aux objets utilisés une valeur symbolique (assimilation).

Pour Piaget, « au sens large la représentation se confond avec la pensée. Au sens étroit, elle se réduit à l’image mentale ou au souvenir-image, c’est-à-dire à l’évocation symbolique des réalités absentes...il se peut que toute pensée s’accompagne d’images, car, si penser consiste à relier des significations, l’image serait un « signifiant » et le concept un « signifié » » (1959, p.68). La distinction entre la « représentation symbolique ou imagée » et la « représentation conceptuelle » qui l’englobe reprend en quelque sorte la distinction entre contenu et structure qui se jouait précédemment. D’ailleurs, alors que l’indifférenciation relative des formes et des contenus ne la rend pas nécessaire au niveau sensori-moteur, Piaget introduit la distinction entre instruments figuratifs et opératifs à propos de la période des opérations concrètes entre 2 et 10 ans. Il nomme ainsi tous les signifiants des instruments figuratifs qui fournissent la connaissance des états, tandis

4 La fonction sémiotique est « la capacité d’évoquer des objets ou situations non perçus actuellement en se servant de signes ou de symboles » (Piaget

& Inhelder, 1969, p. 75).

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que les schèmes d’action ou opérations constituent les instruments opératifs qui fournissent la connaissance des transformations.

Le primat de l’opératif sur le figuratif entraîne que les systèmes de signifiants ne se construisent pas indépendamment des systèmes d’opérations avec lesquels ils définissent de nouveaux niveaux d’organisation. C’est ce qui explique que, par exemple, l’évolution du dessin, où la signification (contenu) et le degré d’organisation (structure) sont distingués, peut rendre compte de la genèse des représentations spatiales. En effet Piaget et Inhelder (1948) font correspondre des opérations ou des systèmes de relations aux trois types successifs de dessin définis par Luquet5 (1927) : de 3 à 5 ans avec des réalismes fortuits ou manqués, la période de l’incapacité synthétique montre un respect des rapports topologiques de voisinage, de 5 à 8 ans celle du réalisme intellectuel montre un début d’élaboration des rapports euclidiens et projectifs, enfin celle du réalisme visuel atteste d’une organisation métrique et projective de l’espace débutant vers 8 ans et s’achevant vers 10 ans avec des dessins conventionnels correspondant à ceux des adultes. Les données physiques et logico- mathématiques donnent aussi lieu à des représentations imagées, néanmoins Piaget montre un intérêt particulier aux images de données spatiales qui consistent à traduire par des représentations également spatiales des transformations, déplacements, projections, alors que leur compréhension relève des instruments opératifs élaborés par le sujet qui peuvent de cette façon être mis en évidence. Au préopératoire les « images reproductrices » sont essentiellement statiques et n’évoquent que ce qui est perçu ou connu. Au niveau des opérations concrètes, les « images anticipatrices » apparaissent et permettent de représenter des transformations ou des mouvements.

Piaget fait ainsi correspondre un type d’élaboration des signifiants imagés avec un niveau de structuration opératoire.

Dans un premier temps, le langage et la représentation conceptuelle entraînent la réapparition de toutes les difficultés déjà vaincues au niveau sensorimoteur. « L’enfant ne parvient pas d’emblée à réfléchir, en mots et en notions, les opérations qu’il sait déjà exécuter en actes, et, s’il ne peut les réfléchir, c’est qu’il est obligé, pour s’adapter au plan collectif et conceptuel sur lequel se meut dorénavant sa pensée, de refaire le travail de coordination entre l’assimilation et l’accommodation...de l’individu par rapport au groupe social...pour permettre l’adaptation de l’esprit au groupe...L’accommodation au point de vue social n’est pas autre chose que l’imitation et l’ensemble des opérations permettant à l’individu de se soumettre aux exemples et aux impératifs du groupe. Quant à l’assimilation, elle consiste, comme précédemment, à incorporer la réalité à l’activité et aux perspectives du moi. » (1937, p.317). Néanmoins les conduites sensori-motrices sont entravées par leur nécessité d’être comprises dans l’action et donc limitées à l’espace et au

5Pour Luquet, le dessin suppose une image mentale, un modèle interne distinct de la simple perception. Et son évolution ne s’explique pas par un manque d’adresse grapho-motrice, mais par le développement de la représentation rendu possible par la fonction sémiotique.

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temps présents, alors que le langage permet à l’intelligence de porter sur des objets virtuels, libérés des contraintes matérielles d’espace, de temps, et même des nécessités logiques ou d’existence.

Aussi l’apparition du langage vient pour Piaget illustrer de façon remarquable les potentialités offertes par la fonction sémiotique.

L’approche cognitive des modèles d’organisation des représentations chez l’adulte, que nous allons aborder maintenant, ne dit d’ailleurs pas autre chose quand elle établit la distinction entre les connaissances procédurales « encapsulées » dans l’action, et les connaissances déclaratives concernant les faits ou les concepts.

2.3.2. Les modèles d’organisation des représentations chez l’adulte

Si le point de vue piagétien, comme nous venons de le voir, s’est surtout intéressé à l’émergence et au développement des représentations chez l’enfant, l’approche cognitiviste s’est surtout intéressée à l’organisation de ces représentations en mémoire à long terme chez l’adulte et à leur l’utilisation dans des situations de résolutions de problèmes.

Tout système d’intelligence, humain ou artificiel, possède nécessairement des représentations symboliques de l’état du monde qui constituent les significations sur la base desquelles s’opère le calcul, synonyme ici de comportement intelligent. La principale source d’étude du cognitivisme étant le langage, le monde extérieur est ici prédéfini, à la différence de l’approche piagétienne, et surtout porteur de sens avant toute opération de calcul. Ainsi, tandis que dans la théorie piagétienne le figuratif est subordonné à l’opératif, dans la théorie cognitiviste le calcul est subordonné à la représentation signifiante. Aussi la notion de représentation est-elle centrale en psychologie cognitive. Selon la distinction établie par Tulving (1972) entre mémoire sémantique et mémoire épisodique, l’étude du langage s’intéresse surtout à l’organisation des représentations en mémoire sémantique. Il existe à ce dernier niveau trois types de modèles : en réseaux sémantiques, en réseaux propositionnels, et sous forme distribuée ou connexionniste.

2.3.2.1. Les modèles en réseaux sémantiques

Le premier modèle en réseaux de Collins et Quillian (1969) part du constat que pour comprendre un langage, il faut savoir ce que chaque mot, chaque concept recouvre. Il faut déterminer quels sont les traits, caractéristiques ou propriétés qui définissent les concepts. En définitive il s’agit de savoir comment les informations qui définissent le sens du concept sont représentées en mémoire. Leur modèle repose sur deux postulats et deux principes :

- Le premier postulat concerne la représentation des concepts. Ils sont représentés en mémoire sous la forme de nœuds sémantiques. Chaque nœud représente un concept, et ils

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sont reliés entre eux par des liens associatifs. Par exemple, le nœud représentant le concept

« oiseau » est relié à celui représentant le concept « canari ». De plus à chaque nœud représentant un concept est associé des nœuds représentant les propriétés de ce concept.

Ainsi, au nœud représentant le concept « oiseau » sont associés plusieurs nœuds identifiant chacun une propriété de la catégorie oiseau, comme « a des ailes », « peut voler » ou « a des plumes ». Les concepts et leurs propriétés constituent donc un réseau sémantique de nœuds reliés entre eux.

- Le second postulat concerne la récupération de l’information en mémoire à long terme grâce au processus d’activation diffusante. Si un concept n’est pas activé en mémoire de travail, il est au repos et son niveau d’activation est alors appelé son niveau de base d’activation. Par contre, quand un sujet voit ou entend « canari », ce concept est activé en mémoire, et surtout cette activation diffuse d’un concept à l’autre au sein du réseau. Ainsi l’activation se répand de « canari » à « oiseau » et à « animal » par exemple.

- Le premier principe concerne l’organisation hiérarchique des concepts en mémoire selon le niveau de généralité des catégories. Par exemple, « animal », catégorie sur-ordonnée est stockée au-dessus d’ « oiseau », catégorie sous-ordonnée.

- Le second principe concerne l’économie cognitive selon laquelle une information stockée à un niveau ne l’est pas à un niveau supérieur ou inférieur. Une information n’est stockée qu’une fois dans le système au niveau de généralité le plus élevé.

Le modèle hiérarchique de la mémoire sémantique permet ainsi une prédiction, vérifiée expérimentalement à partir d’une tâche de vérification de phrases, selon laquelle la récupération d’une propriété d’un concept est plus rapide à partir de ce concept qu’à partir d’un autre concept stocké à un autre niveau dans la hiérarchie, même si cette propriété caractérise les deux concepts.

Néanmoins certains résultats suggèrent des hypothèses différentes de celles de Collins et Quillian.

Ainsi en est-il des effets de fréquence sémantique observés par Conrad (1972). A partir d’une même expérience de vérification de phrases qui dissocie le niveau hiérarchique et la fréquence de co-occurrence entre deux concepts, cet auteur montre que la rapidité des réponses n’est pas liée à l’organisation hiérarchique comme le supposait le modèle précédent, mais à la fréquence de co- occurrence. Le temps de réponse est plus long pour les paires de concepts rares que pour les paires fréquentes. Les sujets fondent donc leur réponse sur autre chose que la distance sémantique entre concepts en mémoire à long terme. Par ailleurs, selon le modèle hiérarchique, chaque instance d’une catégorie représente la catégorie de manière équivalente. Par exemple, « canari » et « merle » sont des instances équivalentes de la catégorie « oiseau ». Or, toujours à partir d’une tâche de vérification de phrases, Rosch (1973, 1975, 1978) fait l’hypothèse d’une différence de représentativité des instances. Certains oiseaux nous apparaissent meilleurs représentants de la

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catégorie « oiseau » que d’autres. Rosch propose de les appeler prototypes ou représentations prototypiques. Le prototype est l’instance centrale de la catégorie qui comporte l’ensemble de ses traits définitionnels. Il est soit une instance particulière de la catégorie, soit une représentation moyenne, abstraite des différentes instances. Les membres typiques d’une catégorie sont stockés à proximité du prototype et les membres atypiques en périphérie. La prototypicalité est alors à la base de l’organisation de représentations mentales des catégories. Rosch spécifie trois niveaux de structure pour une catégorie : Le niveau de base qui est le niveau privilégié, car il n’est ni trop spécifique, ni trop général, et maximise la quantité d’informations permettant la discrimination entre les items. Le niveau sur-ordonné qui est le niveau le plus général. Le niveau sous-ordonné qui est le niveau le plus spécifique.

De leur côté, Smith et ses collaborateurs (1974) proposent un modèle de jugement de la ressemblance alternatif au modèle d’organisation hiérarchique de Collins et Quillian. Selon ce nouveau modèle, dans une tâche de vérification de phrases le jugement se fait sur la base d’un processus de comparaison entre les concepts. Par exemple, la réponse à la phrase « un canari est un oiseau » demande de comparer les concepts « canari » et « oiseau » selon plusieurs étapes de traitement : l’encodage de la phrase, la récupération des deux ensembles de traits sémantiques relatifs aux concepts. Ces traits peuvent être définitionnels c’est-à-dire essentiels pour définir la catégorie (« animé » / « oiseau »), ou caractéristiques c’est-à-dire relativement fréquents mais non essentiels à la définition du concept (« chante » / « oiseau »). La troisième étape consiste à calculer un indice à partir des deux ensembles de traits sémantiques pour évaluer la ressemblance entre les concepts. Si le recouvrement des traits sémantiques est élevé, les deux concepts possèdent de nombreuses propriétés en commun, ils se ressemblent. Et inversement, si les deux concepts possèdent peu ou pas de traits en commun, leur niveau de recouvrement sémantique est faible, ils ne se ressemblent pas. La dernière étape concerne les cas où l’indice de ressemblance a une valeur intermédiaire. Le sujet déclenche alors un deuxième processus de comparaison en se focalisant cette fois uniquement sur les traits définitionnels. La thèse centrale du modèle de Smith est donc que la ressemblance sémantique est la variable pertinente dans l’extraction et la représentation des connaissances en mémoire.

Sur la base de ces nouvelles conceptualisations, Collins et sa collaboratrice Loftus (1995) proposent une révision du premier modèle hiérarchique où la mémoire est cette fois constituée de réseaux associatifs non hiérarchisés, et où une propriété peut être représentée plusieurs fois. L’activation reste le processus à la base de la récupération des informations en mémoire. L’activation d’un concept entraîne l’activation d’un autre concept d’autant plus vite que la distance sémantique qui les relie est petite. La distance sémantique concerne à la fois des liens sémantiques c’est-à-dire le fait d’avoir des propriétés en commun, et des liens non sémantiques mais associatifs (pain-beurre).

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Par ailleurs, le modèle des contrastes de Tversky (1977) apporte de son côté des précisions sur le processus de comparaison : la ressemblance entre deux concepts calculée par le sujet se fait en prenant en compte à la fois les traits qu’ils ont en commun et ceux qui les différencient. Pour obtenir l’indice de ressemblance Tversky rajoute donc aux étapes de Smith : le calcul des traits associés à un concept et pas à l’autre, et vice versa, la pondération des traits en commun et des traits différents selon leur importance, et pour finir la soustraction de ces deux ensembles pondérés. Les paramètres de pondérations des traits communs ou des traits spécifiques à l’un ou à l’autre des concepts permettent de rentre compte de situations où certains traits sont plus importants pour le sujet (par exemple parce qu’ils lui sont plus familiers) et prennent un plus grand poids dans le processus de comparaison. Tversky et Gati (1978) observent ainsi un phénomène très intéressant de ressemblance asymétrique qui consiste en ce que la ressemblance entre un objet A et un objet B n’est pas la même que la ressemblance entre un objet B et un objet A ! Dans une tâche de jugements de ressemblance portant sur des paires de pays, les sujets attribuent des notes de ressemblance qui diffèrent selon l’ordre des pays dans la paire. Par exemple, l’Albanie est jugée plus similaire à la Chine que la Chine à l’Albanie.

2.3.2.2. Les modèles en réseaux propositionnels

Généralement la signification d’une situation n’est pas véhiculée par des mots isolés, mais par une phrase ou un texte. Les théories propositionnelles de la représentation des connaissances de Kintsch (1974, 1972-1982) visent à modéliser comment nous nous représentons le sens quelle que soit la complexité du matériel linguistique. Une proposition est une représentation de sens qui peut être stockée et récupérée en mémoire à long terme. C’est la plus petite unité de signification représentant la ou les relations entre concepts et dont il est possible de dire qu’elle est vraie ou fausse. A partir de la théorie linguistique de la grammaire des cas (Fillmore, 1968), Kintsch définit le rôle sémantique de chacun des éléments d’une phrase. Ces rôles servent à définir les relations entre les concepts dans une proposition, à étiqueter les statuts des concepts dans une représentation propositionnelle en tant qu’agent ou acteur, instrument, lieu, temps, etc. Une représentation propositionnelle comporte un nœud central représentant la phrase entière relié à plusieurs autres nœuds représentant les concepts, les liens associatifs reliant les nœuds des concepts précisant le statut de chaque concept et la relation entre les différents concepts de la phrase. La théorie propositionnelle utilise le même postulat que les théories en réseaux sémantiques : l’activation diffusante gouverne la récupération de l’information sémantique. La présentation d’un concept entraîne son activation qui se répand aux autres nœuds dans le réseau. L’activation des différents

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nœuds conceptuels et de leurs relations converge alors vers le nœud central et la phrase prend sens.

Les représentations propositionnelles peuvent prendre des formes verbales ou des formes imagées en diagrammes. Plusieurs propositions peuvent ainsi former un réseau de propositions pour représenter la signification de plusieurs phrases. C’est pourquoi elles peuvent permettre de représenter la signification d’un énoncé ou d’un groupe d’énoncés, c’est-à-dire l’information sémantique contenue dans de larges unités linguistiques comme un paragraphe ou un texte. Les réseaux de propositions fournissent ainsi une représentation d’ensemble des informations, de leur agencement et des liens entre ces informations. L’observation, dans des tâches de rappel, qu’avec le temps nous retenons davantage le sens d’un énoncé que sa formulation (Sachs, 1967), est interprétée par Kintsch et ses collaborateurs (1978), à l’appui de leur modèle, comme une confirmation de ce que les sujets extraient bien les structures propositionnelles d’un énoncé puisque c’est justement ce qu’ils en retiennent et récupèrent, plutôt que les formes de surface. De plus, en répliquant les données de Sachs, Gernsbacher (1985) montre que le passage d’une représentation de surface à une représentation propositionnelle se fait dès le moment de l’encodage du matériel linguistique. Les informations de surface sont perdues au moment où nous passons de la construction d’une représentation propositionnelle relative à un énoncé à la construction d’une autre représentation propositionnelle relative à un autre énoncé. Le changement de structure propositionnelle nous fait perdre les informations de surface au profit de la signification. Par ailleurs, Ratcliff et McKoon (1978) montrent dans une tâche de reconnaissance qu’un amorçage intra-proposition est plus efficient qu’un amorçage inter-propositions. Leur interprétation, qui va encore à l’appui des théories propositionnelles, est que les concepts stockés dans le même réseau propositionnel ont un effet de facilitation entre eux plus important que ceux stockés dans des réseaux propositionnels différents même s’ils apparaissent dans le même passage de l’énoncé.

Les modèles précédents prennent en compte les objets, concepts ou phrases comme unités de base pour étudier comment sont organisées les représentations en mémoire à long terme. Or l’expérience quotidienne nous montre que nous stockons aussi des connaissances relatives aux événements sociaux (fêtes, anniversaire, mariage, etc). Ces événements, intégrés par tout un chacun, comprennent des sous-événements qui s’enchaînent toujours dans le même ordre et qui présentent certaines caractéristiques spécifiques. Schank et Abelson (1977) ont proposé une théorie de l’organisation des représentations en mémoire sémantique qui rend compte de ce type d’unité par la notion de « schéma ». Une représentation schématique est une représentation d’ensemble des connaissances stockées en mémoire relatives à des objets, concepts ou événements. Plus précisément, on parle de « catégories » lorsqu’il s’agit d’objets ou de concepts, et de « scripts » pour des événements. Le script est défini comme une représentation en mémoire des informations sémantiques et épisodiques, sous forme d’une structure générale de connaissances relatives à un

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