• Aucun résultat trouvé

Le Salon de 1907 : peinture et sculpture / A. R.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Le Salon de 1907 : peinture et sculpture / A. R."

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

f TRENTE-TROISIÈME ANNEE

VENDREDI 1:5 SEPTEMBRE îfM>7

P R I X D E L ’A B O N N E M E N T tiESKVK EX SUI8SX t i mois, Fr. 1.50 | 6 mois, Fr. 8 .- - 3 * » 4. — I Un an, • 15.-* W ÉTRANGER: 1 mois, Fr. s . — ! 6 mois, Fr. 17.— 3 » 9.— I Un an, » 81.-^ i On s'abonne à l'Administration : ( Boulevard James-Fazy, 17

tt dans tous les Sureaux de postt.

Genevois

LE NUMÉRO

5

ÇENTIMES

P a r a i s s a n t

tous les jours, excepté le dimanche

—«-i*»*®*» F o n d é p a r G e o r g e s

e n

1 8 7 5

P R I X © E S I M S E R T I O M S i ” page. . ; Fr. 0.40 ) u li«M dr 2“* et 3** page. & 0.60 V hui‘opa°ia“

& pas®* ° ° s 0.2S j son »sp4c9

Bureaux des annonces : H A A S E N S T E I N de V O G L E R j

i S 0 G o r r a t e r i e , 15

—O GENÈVE 0— ;■

l\ Succursales en Suisse et à i’Etraagftg'j^

LB NUMÉRO

5

CENTIMES1

T É I É P H O K E 3 9 8 6

A dresser tout ce «irai eoueera© la réd actio n Case Moaat^Rlaiic

C?©itèY@e —

1

L©@ laanisscriÊs 11© sont pas reaidrags

ttui'dè P E L L I C U L E S

ni P E L A D E , par l’emploi de

L’ALOPÉCINE ÊPIDERMIQUE

L’ANTISEPTIQUE CAPILLAIRE CHUTEadest CHEVEUX07^

S u ccès garanti

... — EN VENTE : MAISONS DE COIFFEURS DE SUISSE ET DE FRANCE

Dépôt général: L I S O I S - O U I S T E , Chemin Sohauh, 11, Genève. - Téléphone 239?. B rochures et renseig nem ents g ratu its.

Ml BRUNO CONSEIL

Session d’autom ne; c’est la saison ioû Commencent de tom ber les feuilles m ortes. Le vieil a rb re «dém ocrati- que » en a laissé ch o ir plus d’une. Il sem ble qu’il ait p erd u l’orgueil de sa frondaison. E ffet du vent qui sou f­ fla les 29 et 30 ju in p eu t-être? E n tout cas les m aîtresses branches paraissen t avoir ab an donn é le tronc... Le con­ traste était vif entre cette d ro ite clair­ semée, décimée, et la g au ch e com ­ pacte, pleine d’entrain.

P a rm i les objets qui oint été soum is m ercred i au G rand Conseil, il en est un qui nous sem ble p articu lièrem en t in té­ ressant. Il s ’agit de transform ation s et d ’établissem ents nouveaux de canali­ sations d ’eaui potable. L a question est d’ordre technique, p a rta n t assez m alai­ sée à exposer b ien clairem en t; effor­ çons-nous y Cependant.

On sait com m ent o n t été établies,, de­ puis 1899^ les canalisations d’eau .pota­ ble: au fu r e t à m esure des besoins. Elles so n t com plétées chaque fois que les intéressés g aran tissent le 10% des frais de l’installation nouvelle. U n cré d it de 1,427,000 fr. avait été in scrit au ch a p itre d u budget cantonal: «D istri­ bution de l’eau p otable dans les com ­ m unes ru rales» . Il re ste disponible, à i’hèu re actuelle, u n e som m e de 377,00C francs^ 1,050,000 fr. ay an t été déjà 'dé pensés. Le Conseil d ’E ta t dem ande à prélever, sur ce solde disponible, 270,000 fran cs qüi p e rm e ttro n t de consacrer: 1« 122,000 fr. à ré ta b lisse m e n t d’une canalisation d’eau potable de l’usi­ ne de la Oo'uloUvrenière à Bessinge. 2° 51,500 fr. piour le ra c h a t p a r f E tal d’une p a rtie du réseau "de la Ville;

3» 75,000 fr. destinés à la canalisation de Chêne;

4° 21,500 fr. piour la canalisation de Bel-Air. ;I • .> . , J . { i,

E xam inons successivem ent les motifs invoqués à l’app ui de ces diverses o p é­ ra tio n s : t i. .O

1° Actuellem ent, le ré serv o ir de Bes- singe, qui desisert la p a rtie du canton située entre Arve et L ac reçoit les eaux puisées d irectem ent dans le Rhône. Il les d istrib u e en g ra n d e p artie pour l’usage de la force m o trice; le reste est livré à la consom m ation. Or, Une besogne s’im pose depuis nom bre d ’années déjà, le dragage d u port. E t si l’o n en trep ren d le dragage dans *les conditions actuelles de canalisation, on p o u rra, avec juste raison', app réhen der la contam in atio n des eanx dites p o ta­ bles qui seraien t livrées aux com m unes situées en tre ArVe et Lac. L a canalisa­ tion qu ’on pjrOpjose d’étab lir, et dont le coût sera de 122,000 francs, p erm ettra, au contraire, à ce réseau \de recevoir les eaux prises dans le lac en amOnt 'des jetées, c’est-à-dire qUe cette canali­ sation sera indépendante de celle qui alim ente le réservjoir de Bessinge. Ainsi le dragage n ’a u ra plus les dangereuses conséquences q u e , n o u s venions de si­ gnaler.

2° C’est la Ville qUi exploite les cana­ lisations desservant Bel-Air, Cologny, les E sserts, Corsieri et la douane d’A- nières. Or, s u r cette d ernière canalisa­ tion, l’E ta t a b ra n ch é la conduite qui alim ente Meinier, Oorsinge, Sionnet et Gy. Il s e ra it plus logique, semble-t-il, que toutes ces installations fissent p a r ­ tie du réseau cantonal. Il résulte d’ail­ leu rs d e renseignem ents fournis pai la Ville qlue le réseau cantonal1 de Bcs- singe a coûté 181,720 fr. 05 et ra p p o rte 5,162 fr., soit b ru t 2.84 <yp. Les frais de fia nouvelle canalisation s’élevant à 122,000 francs p o rte n t le capital de p rem ier éta­ blissem ent ,à 303,720 fr. 05 et ram ène le revenu b ru t à 1.70 o/o, Le réseau 'do

s’il y a re ta rd avec1 sim ple besogne, qu’adviendrait-il si l’on d oublait la be­ sogne ?

'N’y au rait-il pas alors de quoi em pê­ ch er la tortue de d o rm ir?

la Ville a coûté 81,688 fr. 35 et rapportjél actuellem ent 14,869 fr. b ru t, de sorte qu’après le ra c h a t le capital engagé sera de 385,408 fr. 40, ra p p o rta n t b ru t 20,031 fr., soit un rendem en t de 5.2 °/o.

Ces chiffres on t le u r éloquence. f. 3° On a pu con stater, lo rs de deux in ­ cendies d on t la com m une de Chêne- B ourg a été récem m en t le théâtre, q u ’il y avait insuffisance du service des eaux d’Arve. Les m aires des trois com m unes intéressées: Cbêne-Bougeries, Chêne- B ourg et T liônex d em an den t d o n c à l’E ta t d’étab lir u ne canalisation le Long de la ro u te cantonale ju sq u ’à la fro n ­ tière: coût 75,000 fr. environ. (P o u r cette canalisatio n com m e p o u r celle de Bessinge à laq uelle elle se ra reliée au b;as du chem in des Roches, .la Ville su p p o rte les frais d’installation ju s ­ qu ’à la lim ite de la comm|uüe des Eaux- Vives). :

4« E n cas de sinistre, la canalisation de Bel-Air se ra it égalem ent insuffisante. Le rem ède consiste à é ta b lir u ne con­ duite de 150 m illim ètres greffée s u r1 la nouvelle can alisation p ro po sée s u r la route de B onneville: coût 21,500 fr.,;

Tel est le détail des transfo rm ation s et créations projetées. Cette couvre, d’utilité publique, M inutieusem ent é tu ­ diée p a r les départem en ts intéressées: T ravaux p u b lics à l’E tat, Services in ­ d u striels à la Ville, et m ise s u r le ch an ­ tier dans u n e s p rit d ’entente parfaite entre les services cantonaux et m unici­ paux, a p p a ra ît excellente à tous égards. N ous 11e doutons pas que la C om m is­ sion;, qui v a en en tre p ren d re l’étudei. s e r­ rée n ’en discerne les sérieux av a n ta­ ges: elle ré s o u t un problèm e d’hygiè­ ne; elle tém oigne de la sollicitude éclai­ rée de nos pjouvOirs publics p o u r les com m unes intéressées; elle d on ne en­ fin au réseau de l’E ta t u ne unité d’au ­ tan t plus ap p réciable que l’opération de ra c h a t est acceptable du p o in t de vue financier.

•**

A signaler encore une intéressante proposition de M. A dolphe Gros qui, étan t donné l’état déplorable du vigno­ ble genevois, v o u d ra it qUe des d ém ar­ ches fussent faites auprès des au to ri­ tés fédérales afin que célles-ci voulus­ sent bien au to riser l'in tro d u ctio n des ra isin s étran g ers au p rix de l’ancien tarif. N ous rev iend ro ns s u r ce Sujet lors de la discussion qui a été renvoyée à u ne séance prochaine.

1 E nfin, on a lu, dans n o tre com pte-rendu, q u ’un c ré d it est dem andé p a r le Conseil d’E ta t en vue de tran sfo rm er en gare la station .de Chêne-Bourg.' Ga­ re au début, Chêne-Bourg était deve­ nue station en 1889, c’est-à-dire q u ’on condam na la voie destinée aux c r o is é înents. Le rétab lissem en t de cette voie se justifie a u jo u rd ’hui q'ue le P.-L.-M. a créé de nouveaux express s u r la li­ gne de Savoie. L a dépense nécessitée (47,500 fr.) incom be à l’E ta t p arce ,qUe

re n tra n t dans le com pte de prem ier, é ta ­ blissem ent (travaux d ’agrandissem ent ou de rem aniem ent). (

•**

M. le vice-président du Conseil d’E tat H enri Fazy a, à propos’ de la, déclara­ tion de M. F u lpius : savoir qlue la Com­ m ission des compjtes-rendus adm inis­ tra tif et 'financier p o u r 1906 n ’é ta it pas prête à ra p p o rte r, recom m andé vive­ m ent à cette Commission, et à celle du budget, de h â te r leurs travaux. L a r e ­ com m andation n ’é ta it pas sup erflu e,et com me elle est légitim ée p a r des len­ teu rs q'ui passent à l’état d ’habitud

0:11 ne p eu t que reco n n aître combien M. H enri Fazy eut raison cle Combattre au cours d e là précédente session, la p ro ­ position que les Commissions du budget et des com ptes-rendus fussent confon­ dues en une seule. Q ui nlei p!e|u,t le (moins ne sau rait évidem m ent pOuvIoir le plus ;

L e S a lo n de 1907

II

P iin ta r e et sculpture

Poursuivions n o tre visite p a r l'œ uvre de M. B. W ieland, une toile avec un bon fond de m ontagnes, gâté p a r la p h o to g rap h ie d’u n p en sion nat de de­ m oiselles au p re m ie r plan. Nous avons vu m ieux que Cela de lui. De bonnes et solides qualités, p a r contre, dans la paysage d’Alfred M arxer, à Mu­ nich, qui expose, dans une au tre salle, une seconde toile, m oins bien traitée.

Qu’à ce p ro p o s il n ous soit perm is de soulever une légère critiq u e: P o u r­ quoi 11e pas avoir — au ta n t que faire se p ouvait, bien entendu — group é les différentes œ uvres d’un artiste, afin cfue le v isite u r p û t facilem ent se re n ­ dre com pte de Ja som m e de trav ail r e ­ présentée et du ré su lta t obtenu.

Plus loin un des bons p o rtra its : « Je u ­ ne fille en deuil», d’Adolphe Robbi, à Rome, su jet o rig in alem en t choisi et su­ p érieu rem en t in terp rété, la figure s,e d étach an t bien en lu m iè re su r le fond et les vêtem ents som bres.

Le g ra n d pan neau a été couvert par les œ uvres d’H o dler: nous avons déjà eu l’occasion de dire ce que nous pen­ sions de cet artiste dont les toiles ré u ­ nissent, à tan t de qualités, de §i fâcheux défauts. Que d irons-nous de ses carions p o u r les fresques du Musée n atio nal de Z urich « L a re tra ite de M arignan . Nous diron s que, s'ils son t dessinés comme H odler sait dessin er quand il le veut, ils ne sont pas exem pts d'un e c e r­ taine exagération. Nos ancêtres étaient sans doute de solides gaillards avec lesquels il 11e faisait pas bon vivre en m ésintelligence, m ais ils 11e devaient pas avoir ces allures de cham pions de lulte q u ’H o d ler s’est plu à leur don­ ner. R em arquez ce g u e rrie r au c e n In ­ du p an n eau : il plie sous le; poids de sa halleb ard e, qui p a ra ît peser s u r ses épjaules ainsi q u ’un cadavre, alors que son voisin p o rte un blessé aussi “aisé­ m ent q u ’il le fe rait de sa hallebarde. R econnaissons p o u rta n t c[ue les cartons des deux côtés sont, en revanche, p a r­ faits, car nous ne songeons pas. un ins­ tan t à dén ier à l’ensem ble une im p res­ sion de g ra n d e u r et de beauté qui se dégage irrésistib lem en t de l’œ uvre d’H odler. Citons aussi /de lui un 'beau p o rtra it du scu lp teu r Jam es V ibert, à la c a rru re im posante et à la tête ex­ pressive. Il est dom m age q u ’à côté des toiles que nous venons de citer, l’a r­ tiste ait cru devoir exposer dp m oins belles choses: p a r exem ple le p o rtra it d’une p etite fille dans un ja rd in tou t plein de roses. Le su jet est frais et joli, et la petite fille s e ra it ch arm an te si elle n ’avait eu le goût dép lo rab le — rim p ru d e n te — de tre m p e r son nez dans le po t de v ert destiné san s doute à la clôtu re d u d it jard in . T ou t ceci ne nous em pêchera pas de reco n n aître les solides qualités de l’artiste, jnoUs b o rn a n t à re g re tte r q u ’il ne soit pas le coloriste que n ou s aim erions q u ’il fût, to u t en re sta n t le puissant; dessina­ teu r q u ’il a tou jo urs été.

Au dessous des toiles d’H odler, la bel­ le tête d ’Alfred Vincent se dégage, en ­ guirlandée de lierre, et traitée de m ain de m a ître p a r Jam es Vibert, m eilleu­ re à n o tre avis q'ue Celle de F rançois Constant-B ouvier, dans la grande s a l­ le. Le buste de M. B ouvier, cependant, est l’œ uvre d’un artiste, et il a su ad­ m irab lem en t extraire du m a rb re les tra its de n o tre reg retté chef du d ép a rte­ m ent de l’in stru ctio n publique, m ais Comme il le Connaissait m oins p ro ­ bablem ent, il n ’a pas su. sa isir l’ex­ pression p articu lière de Vincent, cette bOUhOmmie fran ch e qui le faisait ai­ m er et qu'on re tro u v e to ut entière dans l’œ uvre du nïaîlre Vibert.

Du même, deux jolis bronzes «Le Poète» et « L a tourm ente», et dans1 la même salle, u ne tête d’enfant bronze

très étudiée, de Cih. Albert Angst. **•

Nous p én étro n s m ainten ant dans la grande salle p ro p rem en t dite, ceille au m ilieu de laquelle le je t d’eau répand une fra îc h e u r délicieuse; et naturelle me;nt celle dans laquelle Les visiteurs flânent le plus Volontiers, étendus sur les excellents fauteuils qlui p e r m e t t e n t ,

sans se fatiguer, u n excellent Coup; d’œil d’ensemble.

T o u jo u rs pou rsu iv an t p ar la d ro i­ te nous trouvions une statuette bronze «Tête d’hom m e », d’Hugo; Siegwart, m alheureusem ent laissée p;ar T artiste î

l’é ta t d ’esejUisse, pluis une jolie toit;

claire de Du voisin, l’orée d’un bois bien frais de coloris. A côté, la «Ferm e aux Gobèlins», p ein tu re de genre d’Ot­ to Vau lier, un peu plate, le piano qui y figure ay ant l’a ir de faire partie de la tapisserie; puis une toile de Vallet, «B onheur rustiq!ue », point trop mal, quoique l’artiste nous eût hab itu é à m eilleur que cela. Bien, p a r contre, la toile de Chl Meyer-Basel, «P rès de Munich », très bien même, et beaucoup m ieux que les deux envois de Re­ né F ran cillo n , à L ausanne, inscrits sous les A? 122 et 123, « Paysages d’h i­ ver», q'ui sont ternes, peut-être p a r­ ce q u ’o n a eu le to rt de les en to u re r de bien vilains cadres argentés qui les enlaidissent et les font p a ra ître plus in ­ signifiants.

Sur le p etit p anneau, Une seconde toile de C hâtelain, encore un « P arc de St-Cloud», nïais bien m ieux traité

qUe le p re m ie r ; au pieel «'Rêverie » buste p lâ tre de B ûcher, p raticien chez R odin et qui a pris savam m ent la m a­ nière de son m aître.

Voyons un pieu m ain ten an t cet «Au tourne V alaisan» d’E dm ond Bille, qui serait p a rfa it s’il 11e m an qu ait pas un peu d’ajpiOsphère, ce efui fait sem bler le p rem ier p lan collé su r le fo nd; et cette «R ivière le m atin» cle J ac q u is Louis Odier, excellente presqu e en tous points, à peine qUeldque du reté dans les p rem iers plans, défaut largem ent com pensé p a r la d ouceur des lointains, puis un p o rtra it «M anon», b rillan t pastel de Ju les G irardet, à P aris, si b rilla n t m êm e et si bien traité que, de loin, il sem ble tro p p arfait et donn le ca ra c tè re de la lithographie. Beau p o rtra it égalem ent de Mlle A. Rapin. qui a la conscience, chaque jtnnée, de ne nous p ré sen ter q;ue des œ uvres de haute v aleu r arlistiepie. Chez elle, tout est étudié, la pose et le! su je t sont bien choisis; nous 11e pouvons donc que lui ad resser des félicitations tout à fait m éritées. ,

Celte année les p o rtra its abondent — il est v ra i qu’ils étaien t si- ra re s l’an ­ née dern ière — ; voici ‘encore une lê te bien expressive « P o rtra it de M. L. F. » de Léon Gaud, à côté du « Novice » d’A dolphe R obbi dO|nt nous avons parlé tout à l’h eure, et clans lequel l’au ­ teur a cherché intelligem m ent à don­ n er l’illusion de la patine. Il fa u t crain d re seulem ent q u ’avec la vraie p a ti­ ne on ne puisse plus, rien distinguer de i’œ uvre de M. R obbi, ce qui serait p ro fo nd ém ent regrettable, ca r elle ..dé note un talen t sû r et une) m anière lia

bile,

A l’angle, « La Vague », cle Carlos Schw abe, à N euilly su r Seine, œ uvre vraim en t im pressionnante, éto urd is­ sante et magnifique. T out, dans cet­ te toile^ com position et jeux de lu ­ m ière est parfaitem en t étudié. Il est im possible de re n d re au m oyen d e la plum e, l'expression intense das sirènes h u rlan te s de Carlos Schwabe, non plus qlue l ’effet p u issan t p rod uit. « La va­ gue » voisine avec une autre, œuvre] d ’art de p re m ie r ordre. « C aravane près d Bou-Sâada» d’Eugène G irardet. Qui 11’a pas eu déjà l’occasion d ’a d m ire r les toiles de G irardet, et qui, su rto u t, en les ad m iran t, n ’est pas resté sous 1 charm e q'ui s’en ? dégage. G irardet — qlui n ’est plus, hélas! — a été l e pein tre de l’Algérie, la te rre du' soleil et du sable, eu m êm e tetmips que cle la vé­ gétation lu x u rian te des forêts de pal m iers. L ui seul a s u re n d re avec vérité les rues perdues des villages arabes' de l’oasis, les caravanes chem inant len­ tem ent p arm i les dunes m outonnantes et les cam pem ents p ittoresques des n o ­ m ades de g ra n d e tente; lui seul enfin a su donner à ses toiles la lum ière écla­ tante de l’Afrique, to u t en conservant une douceur de touche extraordinaire. G irardet, ‘d’ailleurs, a d’au tre s toiles que nous Verrons à le u r to u r et' qui ne le cèdent en rien à celle que nous t e ­ nons de citer. , , .

, .

(A suivre. ).

: ! ; 2 ..

M.

E c h o s

Le coup du roi D'aucuns, des gririchus, trouvent ridicule le tir au canon qui constitue la grande altration des «vogues» ou des fêtes communales du pays Igenevois. Enfantillage', tariarinade, di­ sent-ils. Lies personnages les plus graves, les magistrats de la République et Canton, et les seigneurs de moindre importance qui se meuvent dans 1 eur sillage, ne le dédaignent pas ; l’on gp. Voit des mieux codés, et aussi des plus pingres, s ’acharner & prendre des « repiques » jusqu’à ce q u ’ils aient décroché le drapeau qui leur vaudra quoique écu dans une bourse, si ce n ’est une langue dfc bœuf, ou encore un bon poiur des bouteilles qu’il faut aller quérir soi-même à Céïignÿ c-tu |à Heilmahce.

Dans certaines localités, à la faveur d ’un particularisme bien du crû, les premiers paix lie doivent pas: sortir die la commune. Tels qui, d ’après leur tir Occupent le: septième, le dixième et |e dioiuz'ièmle rang, reçoivent le

premier, le secoaid et le troisième prix, du fait que leurs concurrents plus habiles, ou plus peureux, nie possèdent pas pignon sur rue dans £a coimmune où se célèbre la lête. L ’on veut bien accepter la bonne galette cle l’«étranger»; quant à lui en d o n n er, c’est une autre affaire. Il est juste de dire que ce système, peu équitable, tend à disparaître.

Dernièrement on à vu u n m aire être pro­ clamé et couronné roi du tir, dans sa propre coimmune. Cela n ’a rien de très surprenant. Seulement, bizarre coïncidence, 11e faut-il pas que le deuxième prix soit dévolu à son ad­ joint. Si l’on ne connaissait pas l'intégrité et l’incoaruptibilüê absolue de la com'mission du tir, l’on pourrait croire à quelque favori­ tisme à l’endro'.t d:s hauts personnages m u­ nicipaux.

Il paraît qu’autrefois les choses se pas­ saient assez drôlement en dies lieux que la discrétion nous interdit de désigner. ‘Pour le « coup du roi », o n y allait :à la bonne franquette.

Boum ! un tireur a lâché son coup. — Ko et’ ke l’a teria? crie le cibarre, — Josoii à la Véva, répond-t-on du Stand. — Mankô ! indique le cibarre.

Boum ! second coup. ( — Kô et’ ke 1 ’a teria ?

— Daude à Diaste. — Monkô!

Boum ! ; !

•— Kô et’ ke 1 ’a teria ? — Nutron Monchu. — Drapô !

Boum ! : '

— Kô et’ ke l ’a teria ? — Fanfoué cle vé le borné.

— M ankô! , 1

Boum !

— Kô et’ ke 1 ’a teria ?

— Le bio-frâre à nutron Monchu, — Drapô!

Boum ! j. ■ ' ;

•— Kô et’ ke 1 ’a teria ? 1 ' — Pierre u Voitigeu.

— Mankô ! f

Boum ! 1

— Kô et’ ke l ’a teria?

— Nan-Nan à Daude à la Saiza. — Mankô!

Boum !

—• Kô et’ .ke 1 ’a teria ? ■— Le Vôlet à nutron Monchu. •— Drapô !

Et ainsi de suite. Le roi était forcément l’une des grosses nuques clé l ’endroit. 11 arrosait copieusement ses sujets, et tout le monde é tait content. Aujourd’hui le tireur est moins désintéressé et plus épris d'égalité Il entend que le cibarre so't sourd et que les cartons passent au mensurateur. Triom ­ phe de la démocratie, au grand dam du pittoresque.

rA- Venaire. Une p ro c h a in e ... c a ta s tro p h e . Un médecin anglais traite depuis quelque temps u n employé cle chemin de fer préposé aux isignaux sur une grande ligne. Cet em­ ployé est atteint d'asthme, et ses crises, qui le surprennent brusquement, sont si violen­ tes, qu’il se roule à terre, clans ses, efforts, une heure durant au minimum', pour r trouver haleine.

Jusqu’ici, il n ’a eu encore aucune crise de cette espèce pendant son travail, m a s le mal peut, naturellement, le surprendre d ’u n moi ment à l ’autre.

Or, la situation du medicin qui le traite es’t des plus cruelles. Doit-il dénoncer ce malade à la Compagnie et provoquer le renvoi de cet ouvrier, avant qu’un affreux malheur se soit produit?

Il s’est çoniié à un journal, Sans d:re le 11cm1 de son client. L ’organe en question a répondu q u ’il n ’y avait pas lieu de violer le secret professionnel, à moins que le m a­ lade y consente. Or, ce dernier le menace d ’un procès en diommages-intérêts au cas où il ferait constater son m|al à la Compa­ gnie.

Dans le public on est très inquiet. On ignore sur quelle ligne opère le prépos aux .signaux. TDe sorte que les voyageurs s’attendent à une catastrophé prochaine du fait d ’une crise d ’asthme d’un employé de chemin de fer.

P o u r les ne z rou ges. Dans une reVue médicale, le d'olcteur Bruck, de Prague, examiné la pathologie du nez rouge, et il indique un remède contre cette infirmité spéciale qui constitue un véritable supplice pour certaines personnes.

Le médecin hongrois prétend faire dispa­ raître la rougeur révélatrice par la contrac­ tion des Vaisseaux sanguins sous l’effet du froid.

P our cela, il suffit d’appliquer sur ,1e nez un’ petit coussinet formé de plusieurs épais­ seurs de mousseline, le tout ayant été préa­ lablement imbibe de benzine. L ’évaporation rapide de l ’huile Vo’ati’e provoque l ’abaisse­ ment de1 température désiré, et, à la lo n ­ gue, la disparition dé la couperose. On re- commande dé ne pas, frictionner le nez et surtout d ’éviter le danger d ’inflammation.

Ce procédé peu coûteux ne comporte, pa­ raît-il, aucun inconvénient.

E n tout cas, le rem ède est simple et il lest facile de l ’essayer.

\ Plum es et chapeaux. La inode dés chapeaux de dames ornés d’oiseaux entiers sévit die plus en plus. Lon­ dres e_st le grand1 m arché de ces plumes exotiques. On y fait chaque année pour vingt millions de francs d ’affaires.

Là destruclion des oiseaux atteint cle telles proportions que rAm érique a1 dû prendi’e des mesures /prohibitives pour arrêter ces m as­ sacres. L ’oiseau étranger se faisant plus rare et plus cher, les modistes commencent, d ’ail­ leurs à mettre à contribution les pauvres mouettes, perdrix, geais et pies d ’Europe. L,es Ornithclogjstes pont au désespoir et deman­ dent que la mod'e soit moins Cruelle.

On annonce en Suisse^ la, création d ’une

ligue 71 e dames qui s’engagent à s’abstenir de porter des ciseaux sur leurs chapeaux.

Voilà qui fera certainement plaisir aux gens qui ont l’habitude d ’aller, au théâtre,- aux fauteuils d ’orchestre !... *

■N , • i : i MOT, L E L A F I N I

Restaurant à prix fixe. ; 1 — Garçon, voilà trois cheveux que je trou­ ve dans ma sole!

Le garçon, avec un sourire :

— Il est certain qu’avec tant de cheveux que cela, une «raie» eût été plus indiquéel

Politique étrangère

D ’A I g e s i r a s à C a s a b l a n c a (Courrier d'Europe et Revue d'Italie)

Il 11’est pas facile d e, prév oir oom-i m ent fin ira l’aventure dans laquelle) la. F ran ce a été obligée de se lan ce r au Maroc. Les événem ents qui se sont p roduits a;u début de celte aventure’ prouvent qiue les difficultés so n t b ea u ­ coup plus sérieuses, beaucoup , plus.; nom breuses et beaucoup plus graves qu ’on ne l’avait prévu. Ceux qui s’im a­ ginaient que le M aroc n ’était qu’une) deuxièm e Tunisie jet qu'il suffirait de! découvrir une petite tribu de Krou-; rnirs p o u r en; faire, la çonepiête, se! trom paient. On voit cfue le général! Dru de a beaucoup! de. p eine à tenir tête) aux tribus qui T a tta q ü fn t et le h a r ­ cèlent sans trêve. Cependanf, Casablani- Ca, n ’est qliv un p oint de la côte m arocai­ ne, et les trib u s qui opèrept dans' jlej voisinage de Cette ville à moitié détru it^ ne représentent vraisem blablem ent qu’une p artie infinitésim ale des forces! que la b arb arie m usulm ane peut, dans; ce pays, opposer à la civilisation cbr.é? 'tienne. . : . ; ; ' . ;

N ous 11e somm es encore qu’a^f 'de-i b u t des opérations et, déjà, ion p ré v o ^ que la F rance va être obligée u? de-* ployer un effort m ilitaire soutenu .et! cle su p p o rte r des dépenses con sid érai bles p o u r m ain tenir son prestige .etj p o u r m ener à bien cette ..entreprise.: ; Le spectacle aucpi.el nous assistons prouve ce q u ’il y avait de puéril dans! le plan cle ceux qui préconisaient lai p énétratio n pacifique et qui croyaient ou faisaien t sem blant de cro ire qU’iK suffirait cle créer une banque, de tracer] quelques lignes de chem in cle fer, d’ap;-* p o rter 11.11 peu de richesse et de p ro d i­ guer des cajoleries au Maghzen et aux indigènes p o u r s’em parer du pays clié-? rifien. Nous ne savons pas beaucoup' d’exemples, dans l’histoire, d’un paysi qui ait été conquis au moyen de laf pénétration pacifique. Celui q u ’o n veut déposséder résiste toujours et il faut* tôt ou tard, en a rriv e r a*',; m oyens h é ­ roïques. A plus forte rai ;on, cette n é i

Cessité doit être considéi : 3 çomme iné.-?‘ vitable lo rsq u ’il s ’agit d .xproprier 'un! peuple qui, quelque b arb are qu’il soit* est attaché au sol qui l’a vu naître. ■*' Ce qui contribue à com pliquer e t àj

aggraver les 'difficultés contre lesquel­ les lutte la France, c’est q u ’elle îl’esti pas lib re dans ses m ouvem ents et que^ tout en agissant p ou r venger le m'as:-* sacre cle ses nationaux, c’est-à-dire pou il une cause qui lui est p ro p re et à laquelr! le les autres n ’auraien t rien à voir, ellaj ne peu t p re n d re une résolution, faire’ un geste sans se dem ander ce q u ’enf penseront ceux avec qui «elle a pris] des engagements au sujet du M aroc1.- Elle est liée p a r l ’acte d’Algésiras et,| au fond, les inconvénients de la situar

lion actuelle n e sont que la cjonséqueUCei de la précipitation , avec laquelle la’ F rance a abandonné la politique de M!.i Delcassé, qui était au, m oins une poli-: tique nette, franche, offrant, à défaut! de mieux, l'avantage de sauvegarderi l’indépendance cle la diplom atie fraii4 çaise e t cle lui assurer des am itiés et' des appuis. Il a suffi cpie l’empereurf d’Allemagne fit un geste m enaçant pour! que celte politique s’écroulât. Nous 11e1

croyons pas que l’iiabilude de toujours! reculer soit bonne, -et il serait regret-5 table que, peu a peu, on. p arv înt àl

faire prend re à la F rance cette habi-* tude.

L orsque le prem ier incident relatif) au Maroc s’est produit, il a été visible! que les gens d’affaires, les gens d 'a r ­ gent se sont alarm és et, grâce à eux'y; c’est la politique du ventre qui a triom-! plié de la politique de M. Delcassé. Cela1 explique pourquoi M. Rouvier s ’est crU obligé d’o ffrir à Guillaume II la tête1 cle son m inistre des affaires étrangès res.

Q uand la France, après avoir brise m om entaném ent le système organise! p ar M. I^elcassé, consentait à aller ai Algésiras, elle ne faisait que tomber; volontairem ent dans le piège que lu.il tendait la diplomatie allem ande; selléj a pu re m p o rter des succès d’estime eti des avantages de façade au cours deéj débats; il se peut q u ’on l’ait couvert^ de fleurs pielndant q u ’on 4a-''MgO-ttait avec des chaînes d’o r ; mais, Ce qui- eSïj certain, ç’est que, Joi^sqU’ellè

esi

Références

Documents relatifs

Comme il y a proportionnalité entre le nombre de jours et le prix à payer, la représentation graphique est une droite qui passe par l’origine du repère. Calculer

[r]

Pour caractériser les différents effets du potassium sur des plants de maïs subissant un stress hydrique, différentes variables ont été suivies telles que celles

Il s'agit bien d'une situation de proportionnalité car les points sont alignés avec l'origine

que nous sommes physiquement solidaires les uns des autres — comme le Covid-19 nous le révèle —, plus nous réalisons que cette solidarité physique nous impose une solidarité

Les prévisions données dans cette présentation ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes

De la même manière, le goût pour les paysages champêtres, inspirés de Watteau, de Boucher mais également de Joseph vernet qui avait séjourné à Marseille en 1754, lors de

II serait hautement desirable que le Comite international de la Croix-Rouge, s'appuyant sur la resolution XVIII de la dixieme Conference, publie dans cette langue non seulement