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A. La mise en œuvre du projet républicain

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A. La mise en œuvre du projet républicain

1) La conquête du pouvoir par les républicains 1.1) Sortir de la guerre

1.2) L’établissement du régime républicain

1.3) L’affirmation de la forme républicaine du régime 2) L’enracinement de la République

2.1) L’établissement des lois libérales 2.2) La diffusion des valeurs républicaines 2.3) Les failles de la III° République

3) Les limites du consensus républicain 3.1) La montée des oppositions (1887-1894) 3.2) L’affaire Dreyfus

3.3) Les relations difficiles entre la République et l’Église catholique

Points de passage

1871 : Louise Michel pendant la Commune de Paris 1885 : Les funérailles nationales de Victor Hugo

1905 : La loi de séparation des Églises et de l’État : débats et mise en œuvre

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Thème 3 : La Troisième République avant 1914 : un régime politique, un empire colonial A. La mise en œuvre du projet républicain

Pages 160-189

Tableau p155 « Le Palais du corps législatif, le 4 septembre 1870 » Vocabulaire et notions

Anarchistes Antiparlementarisme

CGT Cléricalisme

Communards Commune

Démocratie libérale Garde nationale

Laïcisation Ligue

Nationalisme Positivisme

Ralliement Régime d’assemblée

SFIO Versaillais

Acteurs

Adolphe Thiers (1797-1877) Georges Clémenceau (1841-1929)

Victor Hugo (1802-1885) Édouard Drumont (1844-1917)

Patrice de Mac Mahon (1808-1893) Hubertine Auclert (1848-1914) Louise Michel (1830-1905) Alfred Dreyfus (1859-1935)

Jules Ferry (1832-1893) Aristide Briand (1862-1932)

Georges Boulanger (1837-1891) Charles Maurras (1868-1952) Léon Gambetta (1838-1882)

Dates

4 septembre 1870 : Proclamation de la III°

République 28 janvier 1871 : Armistice

Février 1871 : Majorité royaliste à l’Assemblée

nationale 10 mai 1871 : Traité de Francfort

Mars 1871 - mai 1871 : Commune de Paris Mai 1873 – janvier 1879 : Mac-Mahon président 1875 : Lois constitutionnelles 16 mai 1877 : Dissolution de la Chambre des

députés

1879 : La Marseillaise, hymne national 1881 : Liberté de la presse 1881 – 1882 : Lois scolaires 1884 : Légalisation des syndicats 1885 : Funérailles nationales de Victor Hugo 1887 – 1889 : Crise boulangiste 1892 : Scandale de Panama 1893-1894 : Attentats anarchistes 1895 : Fondation de la CGT 1894 – 1906 : Affaire Dreyfus

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Introduction

Le 4 septembre 1870, la IIIème République est proclamée sur les décombres du Second Empire qui vient de s’effondrer après la défaite contre la Prusse.
C’est déjà la troisième tentative d’implantation de ce type de régime en France et on prédit déjà au nouveau régime aussi peu de succès que ces deux prédécesseurs.

Pourtant les Républicains, malgré les oppositions, vont cette fois ci parvenir à enraciner durablement ce modèle politique.

1) La conquête du pouvoir par les républicains

Graphique 2 p165 « Évolution des forces politiques entre 1871 et 1876 » 1.1) Sortir de la guerre

A l’annonce de la défaite de Sedan et de la capture de Napoléon III, des députés proclament la III°

République le 4 septembre 1870. Ils décident de former un gouvernement de défense nationale composé entre autres du général Trochu, de Léon Gambetta et de Jules Ferry. Replié à Tours, il tente, sans succès, d’organiser la résistance aux troupes allemandes qui envahissent le Nord de la France et encerclent Paris.

La débâcle militaire (500 000 soldats français prisonniers !) contraint le gouvernement à signer l’armistice le 28 janvier 1871.

Les Allemands souhaitent négocier la paix avec des autorités légales. Ainsi, des élections législatives sont organisées le 8 février 1871. Le suffrage donne une large majorité aux députés monarchistes et

conservateurs favorables à la paix. Désormais établie à Bordeaux, après avoir reçu la démission du gouvernement de défense nationale, la nouvelle assemblée élit Adolphe Thiers, ancien ministre de Louis- Philippe, puis opposant libéral à Napoléon III, chef du pouvoir exécutif de la République française.

Les négociations avec Bismarck conduisent à la signature du traité de Francfort le 10 mai 1871. La France doit céder l’Alsace-Moselle et verser de lourdes indemnités au vainqueur.

Photo « Une barricade pendant la Commune de Paris »

Point de passage p170-171 « Louise Michel et la Commune de Paris »

Mais dans Paris assiégé par les troupes allemandes, une partie de la population refuse les négociations et entend continuer la guerre. Ainsi, quand le 18 mars 1871, le gouvernement envoie des hommes pour récupérer les canons de la garde nationale, une insurrection éclate. Dans Paris assiégée, isolée, à moitié vidée de ses habitants, les fédérés élisent une Commune de Paris, dominée par l’extrême gauche

républicaine et socialiste qui ne reconnaît pas la légitimité de l’assemblée issue du suffrage universel (une assemblée de ruraux) et veut établir une République sociale. Mais libéré de la contrainte allemande après la signature de la paix, le gouvernement s’installe à Versailles et envoie l’armée reprendre Paris. C’est la

« Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. La répression est violente : 10 000 morts. Cette véritable guerre civile entre les « versaillais » et les « communards » est à l’origine d’une rupture durable entre les républicains modérés et les socialistes et anarchistes les plus radicaux.

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1.2) L’établissement du régime républicain

Tableau « la Chambre des députés lors de la séance du 18 juin 1877 »

Le résultat des élections de février (2/3 de députés monarchistes conservateurs et 1/3 de républicains) montre que la République n’est pas souhaitée par une large majorité d’électeurs (souvenirs des excès de 1793, de l’incapacité de 1848, manifestations et coups de force de groupes révolutionnaires depuis la chute de Napoléon III).

L’Assemblée en élisant Thiers, a toutefois précisé que le système de gouvernement qu’elle institue n’est que provisoire « en attendant qu’il soit statué sur les institutions définitives ». Ce compromis entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif est appelé « Pacte de Bordeaux ».

Avec la répression de la Commune, Thiers a acquis un prestige considérable. C’est la première insurrection de masse depuis 1789 à laquelle le pouvoir ait osé résister et il a acquis ainsi la confiance de tous ceux qui se sont sentis menacés. La République vient d’acquérir une crédibilité quant à sa capacité de garantir l’ordre.

Thiers, lui-même monarchiste libéral, défend le projet républicain « le régime qui nous divise le moins », face à une majorité monarchiste divisée entre les orléanistes et les légitimistes que tout oppose (loyauté dynastique, position face à 1789, conceptions politiques).

La progression des idées républicaines se manifeste dans les résultats aux élections partielles qui envoient de nouveaux députés républicains à l’Assemblée. Par réaction, la majorité monarchiste écarte Thiers et trouve dans l’élection en mai 1873 du maréchal Mac Mahon, chef de l’armée, une solution provisoire en attendant un accord sur le choix entre le comte de Paris (Orléans) et le comte de Chambord (Bourbon).

Mais la « querelle du drapeau », dès la fin de l’année 1873, convainc les orléanistes de l’impossibilité de s’entendre avec les légitimistes.

Schéma 1 p164 « Les institutions de la III° République »

Ainsi, les lois constitutionnelles de 1875 sont le fruit d’un rapprochement entre républicains et orléanistes.

Elles établissent le pouvoir ainsi que les modes d’élection du président de la République et des deux chambres. Ainsi constituée, la III° République respecte la séparation des pouvoirs entre un pouvoir exécutif (présidences de la République et du conseil) et un pouvoir législatif (Chambre des députés, Sénat). Ambiguë sur de nombreux points (la constitution ne précise pas le partage des attributions entre le président de la république et les ministres par exemple), elle a le grand avantage d’être brève et de laisser à l’usage le soin de résoudre les incertitudes.

1.3) L’affirmation de la forme parlementaire du régime

Graphique 2 p165 « Évolution des forces politiques entre 1871 et 1876 »

La désignation à la tête des différents pouvoirs repose sur le suffrage direct (députés) ou indirect

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Les tensions se multiplient entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif et provoquent la crise du 16 mai 1877 : Mac Mahon renvoie le président du conseil et le remplace par un monarchiste. Face à l’hostilité de la Chambre, il la dissout et convoque de nouvelles élections pour octobre 1877. Les républicains, amenés par Gambetta les remportent (321 sièges contre 208 pour les monarchistes). Le 5 janvier 1879, le

renouvellement d’un tiers des sénateurs permet aux républicains de devenir majoritaires au Sénat, ce qui contraint Mac Mahon à la démission.

Son successeur, le républicain Jules Grévy annonce qu’il ne dissoudra la Chambre sous aucun prétexte.

Consacrant ainsi la victoire de la Chambre sur l’exécutif, la République devient parlementaire.

A la tête des deux assemblées et de la présidence, les républicains vont pouvoir enraciner le régime.

2) L’enracinement de la République

Photo « La mairie et l’école publique d’Arcy-sur-Cure » 2.1) L’établissement des lois libérales

Chronologie 1 p167 « Les libertés fondamentales »

Donc, à partir de 1879, les républicains dominent la présidence, la chambre et le Sénat, puis remportent largement les législatives de 1881. Ils peuvent alors voter des lois libérales permettant d’asseoir le régime.

Les libertés de réunion (1881) et d’expression (loi sur la liberté de la presse en 1881) favorisent l’essor du débat politique. La presse, qui couvre tout le territoire national, augmente fortement ses tirages. La loi Waldeck Rousseau (1884) permet la constitution de syndicats ouvriers, agricoles ou patronaux. En 1901, une loi sur les associations est votée, mais sa mise en œuvre, notamment l’exclusion de nombreuses congrégations (associations religieuses catholiques), suscite parfois des tensions.

2.2) La diffusion des valeurs républicaines Dossier p178-179 « La République à l’école »

L’école permet d’inculquer les valeurs républicaines, car elle touche des générations successives de Français. Le ministre de l’Instruction publique Jules Ferry fait voter en 1881-1882 des lois scolaires rendant l’école primaire publique obligatoire et gratuite pour les enfants de 6 à 13 ans. Les programmes, inspirés du positivisme, sont centrés sur les progrès de la raison (sciences), la France (sa langue, sa

géographie) et les apports de la Révolution française (histoire). Les personnels de l‘école sont laïcisés (loi Gobet en 1886), mais les parents gardent la liberté de choisir l’enseignement privé et confessionnel pour leur enfant.

Photo « Une place et une statue pour la République à Paris » Dossier p172-173 « La culture républicaine »

Villes et villages se couvrent de places de la République, comme celle inaugurée à Paris en 1879.

Marianne, allégorie de la République, est présente sur les places, les timbres et son buste orne toutes les mairies de France, souvent associées aux écoles primaires et flanquées de la devise « Liberté, Egalite, Fraternité ». La Marseillaise est rétablie comme hymne national en 1879 et de grandes fêtes sont organisées en l’honneur de la Révolution et de la République : le 14 juillet (anniversaire de la fête de la Fédération du 14 juillet 1790) est jour de fête nationale depuis 1880 et le centenaire de la Révolution est célébré avec faste en 1889.

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Photo 1 p176 « L’Arc de Triomphe transformé en chapelle ardente » Point de passage p176-177 « Les funérailles nationales de Victor Hugo »

Les grands hommes de la patrie et de la République sont honorés par des obsèques nationales, tels Adolphe Thiers en 1877 ou Victor Hugo en 1885. La Chambre décide par 408 voix contre 3 de

panthéoniser ce dernier. Lors des funérailles de l’écrivain, le régime associe largement le peuple français à un hommage rappelant les valeurs de la république défendues par Hugo.

2.3) Les failles de la III° République

Image « Pourquoi la femme doit voter, carte postale vers 1910 »

L’issue de la crise de 1877 condamne sans appel la conception constitutionnelle selon laquelle la présidence de la République comme une fonction dotée de pouvoirs capables d’équilibrer ceux du Parlement. De plus la pratique de Jules Grévy affaiblit encore la fonction. La III° République est donc un régime marqué par la toute-puissance de la Chambre des députés.

Par ailleurs, le droit de dissolution, prévu par la Constitution, mais utilisé par un président monarchiste, est disqualifié par les Républicains car considéré comme un coup de force déloyal. Ainsi, pendant près d’un siècle, nul président du Conseil n’osera demander au président de la République l’application cette arme constitutionnelle.

Ainsi, les députés, débarrassés de la crainte salutaire d’une dissolution, assurés de conserver leur siège pendant les 4 ans de leur législature, font le plus mauvais usage de cette impunité, en rejetant toute discipline et même toute rigueur dans leur comportement. Cette indiscipline est la cause fondamentale de l’instabilité ministérielle, si caractéristique de la III° République et si funeste, finalement, au prestige du régime.

Texte « Contre le vote des femmes, 1884 »

Image « Une action spectaculaire des féministes en 1908 » Dossier « Le suffrage universel masculin »

Des préjugés tenaces tiennent les françaises écartées du droit de vote. L’accès à la pleine citoyenneté permettant l’usage des droits politiques est réservée aux hommes âgés d’au moins 21 ans. Des militantes, soutenues par quelques hommes politiques, s’organisent pour demander le droit de voter et d’être élues.

Ces féministes et suffragettes utilisent les libertés d’expression, de réunion et d’association pour fonder des mouvements comme l’Union française pour le suffrage des femmes qui regroupe 12 000 adhérentes en 1914 derrière Cécile Brunschvicg, ou des journaux (La Fronde ou La Française) portant leurs

revendications.

De manière plus spectaculaire, elles présentent leur candidature lors d’élections municipales ou législatives. Certaines, comme Hubertine Auclert en 1908, détruisent des urnes le jour des élections.

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3) Les limites du consensus républicain

Image 1 p188 « Le général Boulanger vu par ses partisans » 3.1) La montée des oppositions (1887-1894)

La crise boulangiste (1887-1889)

Sur fond de crise économique et sociale, le général Boulanger rassemble de nombreux mécontents du régime parlementaire, de l’extrême gauche républicaine aux légitimistes et bonapartistes, en passant par la droite républicaine nationaliste. Les boulangistes emportent nettement quelques élections législatives partielles en 1888 et 1889. Certains craignent qu’ils commettent un coup d’État.

Les boulangistes exigent la revanche contre l’Allemagne et la transformation de la République

parlementaire par la dissolution de la Chambre des députés, la révision de la Constitution dans un sens plus favorable au pouvoir exécutif. Mais les républicains font bloc en présentant des candidats de défense républicaine et remportent les élections d’octobre 1889, et le gouvernement contraint Boulanger à l’exil.

Le scandale de Panama en 1892 met en cause des députés corrompus en échange de leur soutien à la compagnie en charge de réaliser le canal de Panama. Il est révélé par un polémiste antisémite Édouard Drumont et entraîne la défaite des nombreux candidats sortants républicains aux élections législatives de 1893. L’antiparlementarisme associé à l’antisémitisme progresse dans l’opinion publique.

Image « L’assassinat du président Sadi Carnot en 1894 »

Du côté de l’extrême gauche, certains anarchistes qui contestent le régime démocratique et libéral, se lancent dans l’action violente, « la propagande par le fait », et ciblent des symboles républicains : Auguste Vaillant lance une bombe en pleine séance de la Chambre des députés en 1893, et l’Italien Caserio

assassine le président Sadi Carnot dans une rue de Lyon en 1894. Le pouvoir riposte par des lois qui répriment les anarchistes et restreignent leur liberté d’expression.

Dessins 1 p183 « Rompre avec le gouvernement ? »

Dossier p183 « Les mouvements ouvriers et la République »

Les tensions entre la République et les mouvements ouvriers (socialistes réformistes, socialistes révolutionnaires et anarcho-syndicalistes) seront étudiées dans le chapitre suivant. Elles peuvent être appréhendées par le biais des relations entre ceux-ci et Georges Clémenceau.

3.2) L’affaire Dreyfus (1894-1906)

Une 1 p 182 « Dreyfus dans le presse antisémite »

Dossier p 182 « L’opposition de la droite nationaliste et antisémite »

En 1894, un capitaine d’origine alsacienne et de confession juive, mis en cause pour trahison au profit de l’Allemagne, est jugé et condamné au bagne par les autorités militaires. Certains membres du service de contre-espionnage, et notamment le colonel Picquart, découvrent dès 1896 qu’il s’agit d’une erreur judiciaire.

Au début de l’année 1898, l’écrivain Émile Zola donne une publicité considérable à cette affaire dans une lettre ouverte (J’accuse) publiée dans le journal de Georges Clémenceau, L’Aurore, qui met en cause les autorités militaires et interpelle le président de la République, en tant que chef de l’État et des armées.

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L’article et le procès Zola qui en découle sont à l’origine d’une vive division de l’opinion publique. Le camp dreyfusard compte des hommes politiques venus de la gauche républicaine (Clémenceau, Jaurès), mais aussi de intellectuels (Bernard Lazare, Charles Péguy) qui, comme Zola, s’engagent pour l’innocence de Dreyfus et la révision de son procès. Tous sont partisans d’une justice indépendante dans une République attachée au respect des droits de l’homme. A l’opposé, les antidreyfusards refusent la révision du procès et pensent Dreyfus coupable, soit par antisémitisme (comme Drumont), soit par respect de la chose jugée, soit par confiance excessive envers les institutions militaires, garantes d’une possible revanche contre l’Allemagne. De nombreux chefs de l’armée et dignitaires de l’Église catholique rejoignent le camp antidreyfusard, aux côtes des forces nationalistes antiparlementaires. Ils sont même flanqués par

l’extrême gauche qui considère Dreyfus forcement coupable parce que bourgeois (Rochefort).

L’antisémitisme et l’anti-républicanisme se déchaînent dans la presse antidreyfusarde. La Ligue d’Action française se constitue en 1898 autour de Charles Maurras et d’un programme de « nationalisme

intégral » qui purifierait la nation des éléments de « l’anti-France : les francs-maçons, les Juifs, les protestants et les métèques ». En 1899, Paul Déroulède, chef de la Ligue des patriotes, tente de faire marcher, sans succès, des soldats sur l’Élysée lors des obsèques présidentielles de Félix Faure.

Rejugé mais condamné avec des circonstances atténuantes par un tribunal militaire en 1899, Dreyfus est finalement gracié par le président de la République Émile Loubet. Il est réhabilité et réintègre l’armée en 1906.

3.3) Les relations difficiles entre la République et l’Église catholique Lithographie « La loi de 1905 »

Grâce à la loi sur les associations de 1901, les républicains dreyfusards sont à l’origine de la formation du Parti radical en 1901 en vue des élections législatives de 1902, qui sont l’occasion d’une large victoire républicaine, amplifiée en 1906. Les radicaux dominent la Chambre et sont décidés, motivés par leur anticléricalisme, à intensifier le combat contre l’influence de l’Église catholique qui réaffirme son hostilité à la République lors de l’affaire Dreyfus.

En 1904, le président du Conseil, le radical Émile Combes fait voter l’interdiction d’enseigner aux congrégations non autorisées, loi qui provoque la rupture des relations diplomatiques avec le Vatican.

Texte 3 p181 « La loi du 9 décembre 1905 » Tableau « Avant et après la loi de 1905 »

Point de passage p180-181 « La loi de séparation des Églises et de l’État »

Les républicains radicaux et les socialistes veulent mettre fin au Concordat qui réglait les relations entre l’Église catholique et l’État depuis 1801. La préparation de la loi de séparation des Églises et de l’État est confiée à un député socialiste Aristide Briand. Son texte, débattu et retouché par les députés, est voté en juillet 1905.

Désormais, l’État ne nomme plus les évêques ni ne salarie aucun culte, les biens ecclésiastiques deviennent propriété de l’État et les Églises peuvent former des associations cultuelles pour gérer les édifices religieux.

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Photo « L’inventaire des biens de l’Eglise en 1906 »

Lorsque les autorités civiles entreprennent l’inventaire des biens de l’Église, des catholiques se

retranchent dans les bâtiments religieux ou s’opposent à l’entrée des forces de l’ordre : c’est la crise des inventaires en 1906. Ministre de l’Intérieur, puis président du Conseil, Georges Clémenceau cherche et obtient l’apaisement.

Conclusion

Née des circonstances de la défaite de 1870, la III° République s’impose progressivement sous la forme d’un régime parlementaire qui diffuse et consolide les valeurs et principes républicains malgré ses faiblesses et l’opposition plus ou moins radicale des légitimistes, des mouvements ouvriers et des

nationalistes. C’est une nation majoritairement acquise au nouveau régime qui se prépare à la Revanche en 1914.

Révisions et synthèse p186-187

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