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ARCHÉOLOGIE EN BOURGOGNE TRANCHES DE VIE MÉDIÉVALE RUE SAINT-GENEST À NEVERS (NIÈVRE)

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(1)

ARCHÉOLOGIE EN BOURGOGNE

TRANCHES DE VIE MÉDIÉVALE RUE SAINT-GENEST

À NEVERS (NIÈVRE)

(2)

1. Localisation du site (en rouge) depuis la cathédrale ; en arrière plan, la Loire.

2. Talus vu en coupe.

3. Relevé stratigraphique (superposition de couches archéologiques) d’une partie de la grande coupe nord.

4. Localisation de la grande coupe en limite nord de la fouille.

L

a zone fouillée se trouve au centre de la ville actuelle, sur le flanc ouest de la butte qui porte la cathédrale et le palais ducal, site probable de la cité de l’Antiquité tardive.

La parcelle concernée s’incline doucement vers le sud en direction de la Loire et, vers l’ouest, du côté d’un petit affluent aujourd’hui recouvert, le ruisseau de la Passière. La fouille a montré que la partie sud du terrain avait été gagnée sur un talus parallèle à la grève de la Loire, léché par les inondations et maintes fois repris au cours du Moyen Âge.

Les analyses spécialisées révèlent un paysage marécageux à l’époque gauloise, asséché et comblé avant le Ve s. de notre ère.

Divers creusements attestent des activités humaines à cette époque, en cette périphérie de la ville, sans traduire encore d’installation pérenne.

En fait, il faut attendre le VIIe s.

pour assister au premier véritable aménagement de la terrasse qui borde le talus.

On installe là un grand four et on produit aussi un peu de fer.

Il faut mettre ces vestiges en relation avec le monastère voisin dédié à Notre Dame et à saint Genest, mentionné par les textes au IXes., mais dont la tradition fait justement remonter la fondation au VIIe s.

SITE NATUREL ET PREMIÈRES INSTALLATIONS DU I

er

S. AVANT J. - C. AU VII

e

APRÈS J. - C.

P

récédant la construction d’une maison d’accueil pour personnes âgées dépendantes (MAPAD), les fouilles pratiquées au 12, rue Saint-Genest à Nevers, ont livré sur une profondeur importante, comme souvent dans les centres urbains, les témoignages très denses d’une occupation humaine de longue durée.

Au cours des temps, les dépôts archéologiques, effets d’incessants remaniements, se sont ici accumulés sur deux à quatre mètres d’épaisseur.

Ils matérialisent vingt siècles d’activités humaines, depuis les traces d’un modeste enclos gaulois de la fin du Ier s. av. J.- C., jusqu’à un petit four de faïencier du tout début du XIXe s.

Toutefois, c’est la période comprise entre les IXe et XIIe s. qui est la mieux représentée par un enchevêtrement de constructions, sols, foyers, silos et sépultures.

Ces données du terrain s’éclairent aussi de l’apport des sources écrites.

A Nevers, les archives font successivement référence à une importante abbaye de femmes fondée dans le haut Moyen Âge à proximité du site, à l’apparition d’une paroisse dédiée à saint Genest avant le milieu du XIIIe s., et enfin, à un rempart de ville en travaux à la fin du Moyen Âge. A l’époque moderne, elles rendent compte du développement des faïenceries dans le quartier.

STRATIGRAPHIE DES ACTIVITÉS HUMAINES : L’ÉPAISSEUR DU TEMPS

0 10m

Grande coupe berme nord

1

3

2

180,00

178,00

176,00 m NGF

Ouest Est

Niveau de sol actuel

0 5 m

1

4

a

b c

d

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Ruisseau d e la P

assière

la Loire

1. Schéma général de la ville de Nevers au Moyen Âge d’après A. Jullien (1883/1984 ; pl. 4).

Fouille a. Saint-Genest b. Saint-Nicolas c. Abbaye Notre Dame d. Cathédrale e. Palais ducal

2. Schéma du site.

Vestiges d’église conservés en élévation Bâtiment conservé de l’abbaye,

fin du Moyen Âge ou époque moderne Emprise de la fouille

Plan d’église, partie restituée Restitution de l’emprise d’un bâtiment

de l’abbaye d’après le plan de 1759 Talus révélé par la fouille

Talu

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S / P. SARAZIN - INRAP 2002 - 2007, sur fo

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Raqu

in, Nevers), et plan d'interprétation C. Sapin / G. Fèvr

e (CN

RS / Associatio

n Burgondie)

Ancienne église Saint-Genest

Ancienne abbaye Notre-Dame

(musée) Ancienne église Abbatiale

Notre-Dame Ancienne salle

capitulaire (XIIIe s.)

Vers la Loire REMP

ART : élévation XII

e s. en place, avec fenêtr

es

Ruisseau de la Passièr

e

(REMP ART URBAIN) (fin du Moyen Âge)

Ancien four

“De l’autruche”

Chapelle Saint-Nicolas ?

(XVIe s.) Rue Saint-Genest

Rue Saint-Révérien Ancienne chapelle Saint-Michel

“Cour de l’abbaye”

actuels jardins du musée

Emplacement du cloître

2

(3)

1. Fragments de plaques tombales du IXe s. (calcaire).

2. Sépulture individuelle d’un adulte dans le bâtiment, avant l’incendie.

3. Sépulture collective de trois adultes et d’un enfant sur le bord du talus, Xe s.

4. Silo.

1. Plan du grand bâtiment carolingien.

2. Oule du IXe s.(terre cuite).

3. Le grand bâtiment carolingien en cours de fouille.

4. L’un des foyers.

... ZONES DE STOCKAGE ET ESPACES FUNÉRAIRES

L

e site porte les traces d’un incendie violent, survenu à l’extrême fin du IXe ou au début du Xe s. Après une restauration partielle, un démantèlement progressif est opéré à partir du milieu du Xe s. Parallèlement, de nombreux silos destinés à la conservation des réserves de grains sont creusés dans le sol, sur les pourtours du bâtiment.

Quelques sépultures bien individualisées, visiblement traitées d’une façon

privilégiée, prennent place très tôt en partie nord, à la jonction de l’aile orientée sur le cœur du monastère.

Leur présence illustre un phénomène plus large d’inhumation de personnages aisés dans le périmètre de l’enclos abbatial.

La découverte, dans différents remblais

ultérieurs, de nombreux fragments de plaques tombales décorées et gravées d’inscriptions du IXe s. conforte cette interprétation.

Le petit groupe de sépultures plus tardif, de la première moitié

ou du milieu du Xe s., situé à l’écart dans l’étroite bande de terrain

qui sépare le mur sud de la pente du talus, est d’une nature toute différente : femmes et enfants y occupent des tombes collectives, suggérant par exemple les conséquences de quelque épidémie.

S

ur la terrasse refaite au sommet du talus, hors de portée des inondations, l’élément le plus original de la fouille est sans conteste un très grand bâtiment construit dans la seconde moitié du IXe s., de 15 m de large sur plus de 45 m de long.

C’est l’un des plus grands bâtiments carolingiens en maçonnerie qui aient été fouillés en France.

Le plan de l’édifice est tripartite : une file de grandes salles centrales, de 7 m de large à peu près, est flanquée de part et d’autre, de petites pièces de 3 ou 4 m de large qui semblent ouvrir sur les salles

médianes. Certaines pièces sont chauffées par des foyers construits au ras des sols de terre battue. A un endroit, des restes piétinés, de fruits notamment, renvoient

à une éventuelle utilisation culinaire.

Au sud, une pièce au moins a servi au stockage de légumes secs et surtout de céréales (seigle, orge, blé, millet…), apparemment entreposés en tas séparés.

Au nord du bâtiment s’amorce une aile en retour d’équerre, orientée sur le cœur de l’abbaye.

Ce grand bâtiment qui fermait visiblement le domaine abbatial au sud semble avoir été destiné à des laïcs, plutôt aisés ; les nombreux déchets alimentaires, témoins de la diversité et de la qualité des viandes et des poissons consommés, reflètent une table aristocratique. Situé à proximité du fleuve, à la sortie de la ville, le bâtiment pourrait avoir abrité un logis pour les hôtes de marque du monastère.

AU IX

e

S., UN LOGIS POUR LES HÔTES ?

1

2

2 3

3

4

1

4 Maçonnerie nouvelle

Maçonnerie restituée Foyer

Sol extérieur Sol intérieur conservé en place

Perturbation Sépulture avant incendie

Sépulture après incendie

Probable silo Talus : limite supérieure attestée

Mur restitué

Rue Saint-Genest

?

Secteur 2

Dépôt de grain

0 10 m

(4)

(Cave 59)

N MR 302

(MR 61 )

(FS 316)

(Puits 229)

Secteur 3

Secteur 2 (Si 262)

(Si 327)

(Si 236) Silo

Relevé du pavage 63 (= 230), avec arase du puits 64 (Secteurs 2 et 3) - XIe s.

Relevés et DAO : S. A. - P.N. PAO : Y. A.

Emprise d'un pied de l'abri Perturbation profonde

Extension du pavage, surface dégradée Pierre du pavage

Repère d'altitude (en m NGF)

Trait de coupe

Mur plus ancien contre lequel vient le pavage, encore utilisé à la phase 7

178,45

0 3 m

?

?

?

?

0 10m

Phase 7

Pavage 63 (= 230)

0 5cm

1. Relevé du pavage du XIe s.

2. Eperon à pointe conique du XIe s.

3. Demi fer d’équidé du Xe s.

ou des alentours de l’an mil (fer).

4. Puits du XIe s.

1. Cruche du Xe s. (terre cuite).

2. Objets employés pour le travail du textile : fusaïoles (pierre), poinçon (os), lissoir (verre).

3. Fragment d’un objet en verre coloré du début du XIe s.

4. Clef forée (alliage cuivreux).

5. Mur avec opus spicatum (arêtes de poisson), des environs de l’an mil.

V

ers le milieu du XIe s., un nivellement généralisé de la terrasse précède la mise en place d’une construction plus vaste, intégrant pour la dernière fois les restes de maçonneries du grand bâtiment carolingien. Elle est contournée par une large rampe pavée de blocs irréguliers à la surface usée, qui semble monter depuis les bords de la Loire ou de la Passière, vers le cœur du monastère. Les fragments de harnachement et de fers d’équidé trouvés dans les niveaux de préparation du pavage comme dans les dépôts qui couvrent peu à peu sa surface, sont le reflet de la circulation en ces lieux.

Cet aménagement va de pair avec une reprise de la pente du talus, plusieurs fois effondré du fait des inondations successives.

Il s’accompagne aussi du creusement d’un large puits, de 2 m de diamètre, aux parois soigneusement maçonnées. Sa situation dans le coude du pavage, sur le bord de la plate-forme au sommet du talus, rend son accès aisé à tous ceux qui s’activent dans cette partie du domaine.

ET PAVAGE D’ACCÈS AU MONASTÈRE

A

partir du milieu du Xe s., un espace divisé en plusieurs clos succède au très grand bâtiment. Il est semé d’édicules en bois ou en pierre intégrant

des portions de murs plus anciens.

Le tout est associé à de nouvelles séries de silos, désormais serrés en batteries, sans cesse comblés et creusés à nouveau, se recoupant les uns les autres.

Leurs remplissages et les remblais de terrassement ont livré des os

d’animaux et un mobilier abondant, témoins de la vie quotidienne autour et au service de l’abbaye

voisine : fragments de pots à cuire, couteaux, peignes en os, éléments de serrurerie, etc.

Fusaïoles, poinçons en os et lissoirs en verre illustrent le travail domestique du textile, tandis que les clarines sont liées à l’élevage.

Une grande fosse dépotoir des environs de l’an mil contenait un lot d’éléments métalliques : clefs, outils (marteau de bourrelier ou de menuisier), fers à mulet ou à âne et pièces de harnachement (pointe et boucle de fixation d’éperon).

Certains de ces objets évoquent, là encore, la fréquentation d’une population privilégiée et laïque.

Quant à la fonction funéraire, elle se maintient de façon sporadique : parmi les rares sépultures, on retiendra deux tombes de nourrissons isolées au milieu des silos, illustration probable de croyances particulières.

LES X

e

ET XI

e

S. : AIRES D’ENSILAGE, DÉPENDANCES ...

0 5cm

us. 739.01 Lissoir en verre, début du Xe s.

M0265 (FS 361)

Double boucle en fer : fixation d’éperon ? (comparaisons début XIe s.) (non restauré)

0 2 cm

M0268 (Us 343-03) Eperon à pointe courte conique ; cf. photo (comparaisons IXe - Xe s.) Demi-fer à rive ondulée,

Xe s. ou alentours de l’an mil

2

5

3

4

4

1

4 3

0 5 cm

1

2 Pierre du pavage

Extension du pavage, surface dégradée Perturbation profonde

Emprise d’un pied de l’abri de fouille Puits

0 3 m

(5)

1. Eglise Saint-Genest.

2. Eperon du début du XIIe s. (fer).

3. Bloc sculpté du XIIe s. (calcaire).

mur de clôtur e

mur de clôtur

e Terrasse moderne en avant du rempart

mur de clôtur e

?

?

?

?

1. Plan du site à la fin du XIe s.

et au début du XIIe s.

2. Couteau du XIe s. (os, fer).

3. Mur du talus méridional fin XIe s.

C

’est à partir de ce moment qu’une nouvelle aire funéraire s’établit au nord. D’abord modeste et polarisée sur l’un des bâtiments de la fin du XIe s., elle s’étend et se réoriente lentement vers le nord-est au cours du XIIe s.

Elle se rapproche ainsi de l’église Saint-Genest, dont les élévations en partie conservées datent du milieu ou de la seconde moitié du XIIe s.

Cette concentration de tombes d’individus de tous âges et des deux sexes traduit la création d’un cimetière laïque. Or l’église Saint-Genest, détachée du monastère, est mentionnée au XIIIe s. comme église paroissiale du quartier : il est donc

vraisemblable qu’on assiste là à la formation progressive du cimetière lié à cette fonction.

Parallèlement, d’importants chantiers de construction affectent l’abbaye au cours du XIIe s. Un puissant bâtiment voûté est édifié le long du vallon de la Passière :

un de ses angles empiète sur l’aire de fouille, au nord-ouest ; il est bientôt précédé d’une rampe empierrée de déchets de taille et de blocs de carrière. C’est dans ce contexte qu’est bâtie ou restaurée l’église Saint-Genest, dans l’état illustré par ses vestiges actuels.

DU CIMETIÈRE À LA CRÉATION DE LA PAROISSE

A

partir de la seconde moitié du XIe s., différentes aires de travail liées à des constructions de courte durée, en pierre mais surtout en bois, témoignent sans doute de la proximité d’un grand chantier, concernant probablement le cœur de l’abbaye. Ces phases ont également livré une grande quantité de mobilier.

Cependant c’est à la fin du XIe s.

qu’est entreprise une restructuration essentielle de l’espace correspondant à la zone de fouille.

Après démolition et aplanissement de tout ce qui a précédé, on construit sur la terrasse haute une série

de grands bâtiments maçonnés, orientés selon un axe majoritairement nord-sud et qui évoquent des granges ou des celliers. Ils sont à nouveau entourés de batteries de silos.

A la fin des travaux, un gros mur vient couronner le talus méridional, repris à cette occasion de façon à former un glacis régulier. Cet aménagement matérialise vraisemblablement la clôture du domaine abbatial.

LA FIN DU XI

e

ET LE XII

e

S. :

UNE RÉORGANISATION MAJEURE

0 10 m

Puits

Actue lle rue

Sain t-Gene

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(REM PAR

T URB AIN

) (fin d

u M oyen Â

ge) Actuelle rue

Saint-Révérien Bâtiment

de l’abbaye XVIIIe s.

Eglise paroissiale Saint-Genest (milieu / 2e moitié du XIIe s.)

Mur Maçonnerie conservée de l’état précédent

Maçonnerie fin XIe s.

Sol intérieur fin XIe s.

Maçonnerie fin XIe s. restituée

Négatif de maçonnerie fin XIe s. (récupération) Aire funéraire attestée fin XIe s.

Axes des sépultures fin XIe s.

Axes des sépultures XIIe s.

Maçonnerie XIIe s.

Maçonnerie XIIe s. restituée Pavage

Pavage dégradé

Sol extérieur ou terrassement Perturbation

Talus : limites hautes et basses attestées Limite de la zone fouillée

Trou de poteau ou fosse Silo X - XIIe s. (?) Silo XIe s. (?) Silo de la fin du XIe ou du XIIe s.

?

?

Ancienne abbaye Notre-Dame

1

1

2

3 2

2

3

(6)

1. Four de faïencier du XIXe s.

2. Canalisation du XVIIIe s.

3. Abbaye Notre-Dame et ses jardins, d’après le plan de la ville de 1759 (extrait de A. Jullien 1883/ 1984 pl. 9).

4. Panse d’un vase en faïence de Nevers, 1re moitié du XVIIIe s.

5. Broc en faïence de Nevers, à décor bleu.

6. Jatte en grès de Puisaye glaçurée, 1re moitié XIXe s.

7. Fragment de plat armorié en faïence de Nevers, 1re moitié du XVIIIe s.

8.Fragment d’assiette à fond bleu en faïence de Nevers, 1re moitié du XVIIIe s.

Moules à méreau, trouvés dans une fosse contenant du mobilier du XIVe s..

0 5cm

A

u XVIIIe s., toutes les constructions sont rasées et recouvertes d’une bonne épaisseur de terre arable, dans laquelle la fouille a reconnu quelques petites fosses et fondations de murets. Une canalisation maçonnée alimente une sorte de citerne.

Les plans de Nevers de 1759 et de 1790 permettent une interprétation correcte de cet aménagement, en montrant une organisation orthogonale des jardins

“à la française” au sud du cloître abbatial et de l’église Saint-Genest.

Ces travaux de terrassement se sont accompagnés de la réduction d’un cimetière à l’origine d’une grande tranchée ossuaire dans laquelle on a dénombré les restes d’au moins 57 adultes et 6 enfants.

Après les partages dûs à la Révolution,

un petit four de faïencier s’installe au bord de la rue Saint-Genest. C’est le modèle réduit du four dit de “l’Autruche”, en partie conservé en élévation dans l’îlot voisin, rue Saint-Révérien. Non répertorié jusqu’à maintenant, il doit appartenir à l’une des faïenceries voisines, qui l’aura utilisé à des fins d’essai ou de production complémentaire : il n’apparaît déjà plus au cadastre de 1836, qui indique un “magasin” exactement sur son emplacement. Au final, les bâtiments des XIXe et XXe s.

restent de faible ampleur et peu fondés.

La MAPAD des années 2000 apparaît ainsi comme la construction

la plus importante entreprise en ces lieux depuis… le IXe s.

DES JARDINS ABBATIAUX DU XVIII

e

S.

AUX FAÏENCERIES POST-RÉVOLUTIONNAIRES

1. Moule à méreau.

Méreau : sorte de petite monnaie coulée servant de jeton de compte, utilisée par les communautés ecclésiastiques jouissant d’un pouvoir seigneurial et, à ce titre, percevant des redevances.

2. Détails de moules à méreau.

3. Cave des XV - XVIe s.

4. Puits du XIIIe s.

L

es témoins des occupations de la seconde partie du Moyen Âge et du début des temps modernes sont beaucoup plus lacunaires du fait des grands aménagements du XVIIIe s. Ce secteur semble dévolu à des jardins ou vergers, séparés par des clôtures. Le talus est remblayé.

Au XIIIe s., une voirie empierrée subsiste à l’ouest, à l’emplacement de la rampe des travaux du XIIe s.

Elle est bordée par un petit puits et un peu plus loin, par les restes d’un atelier de préparation du bronze, comprenant un four de fusion.

Au XIVe s., une grosse fosse dépotoir a livré un lot important de mobilier, dont, fait assez rare, deux moules à méreau.

Aux XVe et XVIe s. plusieurs caves en moitié est du terrain, du côté de l’actuelle rue Saint-Genest, formaient, semble-t-il, les soubassements de plusieurs

maisonnettes peut-être occupées par des dépendants directs de l’abbaye, ou louées.

Côté rempart de la Passière, l’aménagement de terrasses, puits et canalisations en avant du grand bâtiment du XIIe s. - élargi entre temps - semble lié aux jardins de l’abbaye. Le gros mur qui ferme le domaine abbatial au sud sera conservé jusqu’au XVIIIe s.

DU XIII

e

AU XVI

e

S., UNE

OCCUPATION PLUS CLAIRSEMÉE

3 2 3

4

1

4 5

6 7

0 5 cm

1

2

8

(7)

2008

ARCHÉOLOGIEEN BOURGOGNEN° 10

L’ÉTAT ET LE PATRIMOINE ARCHÉOLOGIQUE

Le Ministère de la Culture, en application du Livre V du Code du Patrimoine, a pour mission d’inventorier, protéger et étudier le patrimoine

archéologique. Il programme, contrôle et évalue la recherche scientifique tant dans le domaine de l’archéologie préventive que dans celui de la recherche programmée.

Il assure également la diffusion des résultats.

La mise en œuvre de ces missions est confiée aux Directions Régionales des Affaires Culturelles (Services Régionaux de l’Archéologie).

Maître d’Ouvrage : INRAP ARCHÉOLOGIE EN BOURGOGNE Publication de la DRAC Bourgogne - Service Régional de l’Archéologie 39 - 41 rue Vannerie 21000 Dijon tél. : 03 80 68 50 50 Conduite de l’opération : Benjamin Saint-Jean Vitus / INRAP / ARTeHIS -UMR 5594- Dijon Textes :

Benjamin Saint-Jean Vitus Fabienne Ravoire / INRAP Crédit photographiques : Loïc de Cargouët / INRAP Claire Jacquy / INRAP Jérôme Mercier / INRAP Marie-Noëlle Pascal / INRAP

Benjamin Saint-Jean Vitus Luc Staniazek / INRAP Edouard Jacquot / SRA-DRAC Bourgogne Céline Henry Plans et dessins : Stéphane Alix / INRAP Yamina Amrane / INRAP Jean Gelot / INRAP Philippe Gerbet / INRAP Claudine Munier / INRAP Patrick Nogues / INRAP Pascale Sarazin / INRAP Céline Henry Directeur de collection : Agnès Rousseau / SRA - DRAC Bourgogne Maquette :

Laurent Jacquy Graphisme : Céline Henry Impression : Filigrane-Nitry ISSN : 1771 - 6640 Dijon, 2008

INRAP

Avec près de 1 800 collaborateurs et chercheurs, l’Inrap est la plus importante structure de recherche archéologique française et l’une des toutes premières en Europe.

Etablissement public national de recherche, il réalise l’essentiel des diagnostics archéologiques et des fouilles en partenariat avec des aménageurs privés et publics (collectivités territoriales, sociétés d’autoroutes, Réseau Ferré de France,...), soit près de 2 500 chantiers par an en France métropolitaine et dans les Dom.

NEVERS

Au carrefour des voies de communication terrestres et fluviales, Nevers jouit d’un site naturel particulièrement favorable dans un environnement encore préservé.

La butte qui surplombe la Loire est le site primitif de l’oppidum, du castrum romain puis de la Cité.

La ville de Nevers compte plusieurs édifices représentatifs de l’évolution et de la diversité de l’architecture civile (Palais ducal et maisons à pan de bois), militaire (remparts et portes) et religieuse (telles l’église Saint-Etienne ou l’église Sainte-Bernadette du Banlay exemple de l’architecture contemporaine).

Nevers c’est aussi le lieu des Rencontres internationales de Jazz, du Mois de la Photo et du Festival “Musiques et danses traditionnelles”.

71 SAÔNE-ET-LOIRE 89 YONNE

18 CHER

Chevroches

Nevers 45 LOIRET

03 ALLIER

21 COTE-D’OR

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES Service animation du patrimoine de la ville de Nevers

Rue Marguerite-Duras : visites à thèmes, visites guidées, ateliers pour enfants, animations pédagogiques.

Animatrice : Agathe Maugis.

Tél. : 03 86 68 46 25.

Musée municipal Frédéric Blandin Promenade des Remparts à Nevers.

Conservateur : Françoise Reginster.

Le musée est actuellement fermé au public en raison des travaux de rénovation et d’agrandissement.

Tél. : 03 86 68 44 60.

Maison de l’archéologie (Service municipal d’archéologie) rue Jean-Desveaux.

Tél. : 03 86 68 47 67.

Références

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