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Sarah Delisle

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eurs nombreux avantages sont maintenant connus et documentés. Dans Toitures végétales: implantation de toits verts en milieu institutionnel1, Antoine Trottier les classe en deux catégories, soit les bénéfices d’ordre privé et ceux d’ordre public, qu’on peut lire dans le tableau 1.

«Les toits verts ont fait leurs preuves au Québec, de même que dans des climats semblables aux nôtres», affirme Xavier Laplace de Toits Vertige. L’allégation qu’«un toit vert doublera la durée de vie de la toiture»

semble véridique même sous nos latitudes. En effet, le toit vert a l’avantage de protéger les couches sous la végétation contre les rayons ultraviolets et les écarts de température.

Une question d’argent et d’image

Quant à savoir pourquoi on voit si peu de toits verts, les intervenants du milieu sont du même avis: c’est une question de coût, particulièrement dans le secteur résidentiel. «Dans un projet de construction d’une maison écologique, c’est souvent le toit vert qui est mis de côté en premier», affirme Emmanuel Cosgrove de Écohabitation.

Dans le secteur corporatif et institutionnel, c’est différent, compte tenu des moyens financiers et de l’intérêt de présenter une image verte. Au Centre d’écologie urbaine de Montréal, on confirme que «la tendance actuelle d’implantation de toits verts se situe principalement dans les domaines commerciaux et institutionnels, plutôt que dans le domaine résidentiel.»

Les coûts d’implantation varient largement selon le projet: bâtiment existant ou construction neuve, renforce-

Il y a 15 ans, c’était une curiosité.

Maintenant, s’ils ne font pas encore partie intégrante du paysage urbain, l’idée a fait son chemin. La création des toits verts, toits-terrasses et toits jardins, visait autrefois à verdir des lieux visités par des gens de prestige privilégiés. Aujourd’hui, ce sont davantage les fonctions environ- nementales qui ont favorisé

l’évolution des diverses technologies.

ment structural nécessaire (bâtiment existant), type de toit vert (intensif, extensif, semi-intensif ou autre) et complexité de l’aménagement paysager. Mis à part les travaux de renforcement, le coût d’un toit vert incluant les matériaux et la pose varie entre 10 et 15 $/pied2 pour les toits extensifs et entre 15 et 25 $/pied2 pour les toits semi-extensifs accessibles aisément à la machinerie et au transport des maté- riaux. Un coût d’au moins 50 $/pied2 de surface végétale doit être envisagé pour un toit intensif étant donné la variété et la complexité des aménagements paysagers implantés. La hauteur du bâtiment, la facilité d’accès et l’épaisseur de substrat prévue sont autant de facteurs qui peuvent augmenter considéra- blement les coûts.

Les coûts d’une nouvelle construction conçue pour l’implantation d’un toit vert augmenteront de 4 à 25 % selon qu’il s’agit d’une structure en béton ou en acier et en fonction du type de toit vert (Trottier, p. 12). Xavier Laplace estime que c’est aussi possible d’ajouter un toit vert à une maison à charpente de bois, mais que les travaux d’ajustement feront doubler les coûts.

Verdir

le toit des villes

1 Toitures végétales: implantation de toits verts en milieu institutionnel, Étude de cas : UQAM, Antoine Trottier, Montréal, Centre d’écologie urbaine de Montréal (Société de développement communautaire de Montréal) et Groupe de recherche d’intérêt public de l’UQAM, 2008, 80 pages.

On peut se procurer cet ouvrage en personne ou en ligne au Centre d’écologie urbaine de Montréal au coût de 40 $. (www.urbanecology.net)

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En plus du coût qui en ralentit plusieurs, Antoine Trottier explique une réalité montréalaise: «Étant donné qu’à Mon- tréal, 64 % des résidents sont locataires et que les avantages des toits verts ne se manifestent qu’à moyen et long terme, les propriétaires d’immeubles sont trop souvent peu enclins à investir dans cette technologie.»

Marie-Anne Boivin, agronome, chef de produit Sopranature chez Soprema et consultante en végétalisation de toitures, ajoute que «les résidents des villes québécoises ne ressentent pas encore l’urgence d’avoir un espace vert alternatif aux parcs publics. Nos villes sont dotées de beaucoup d’espaces verts publics accessibles comparativement à ce qu’on retrouve en Europe, où la densité urbaine plus importante a favorisé l’implantation des toits verts.» À titre d’exemple, mentionnons la Suisse où la banque de Bale (Suisse) s’est coiffée d’un toit vert en 1970, dans une région où le climat est loin d’être tropical. Plus près de nous, n’oublions pas le verdissement de l’Hôtel Bonaventure au centre-ville de Montréal, un projet plus que novateur à son époque.

La charge, un facteur décisif

La charge, soit la capacité portante du toit, est évaluée en amont du projet par un ingénieur en structure et elle dépend des matériaux et de la configuration de la toiture (voir le tableau 3).

Plusieurs bâtiments existants ont été conçus pour supporter des charges supérieures à celles exigées par le Code du

bâtiment, ce qui facilite l’implantation de toit vert.

Si un renforcement structural est nécessaire, la facture pourra s’avérer très salée. Les coûts liés aux modifications structurales augmenteront la facture totale de 67 à 130 % pour un toit en béton et de 145 à 270 % pour un toit en acier comparati- vement à un toit adéquatement construit pour recevoir un toit vert (voir le tableau 2).

Incitatifs financiers

Malgré le retard accusé par le Québec dans la mise en place de mesures facilitant l’implanta- tion de toits verts, il semblerait que le vent tourne peu à peu. Les orientations du program- me ÉcoACTION de Ressources naturelles Canada ont été récemment modifiées. En effet, le programme ÉcoÉNERGIE Rénovation - Bâti- ments (commerciaux/institutionnels) s’applique maintenant aux projets impliquant l’installation d’un toit vert, appuyé d’une validation interne sur les économies d’énergies. Cependant, le pro- gramme ÉcoÉNERGIE Rénovation - Maison n’accorde un incitatif financier que pour l’instal- lation d’isolants supplémentaires reconnus par Ressources naturelles Canada.

Hydro-Québec, par l’entremise du Programme d’appui aux initiatives - Optimisation énergétique

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le toit des villes

Pavillon Charles-De Koninck, Université Laval

Photo: Soprema Pavillon Charles-De Koninck, Université Laval

Photo: Soprema Photo: Soprema

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des bâtiments, est aussi une avenue à explorer. Pour être acceptés, les projets concernant des édifices à quatre étages et plus (multilogements ou secteur commercial) soumis doivent faire la démonstration, via un laboratoire indépendant, que le toit végétal permet de réaliser des économies d’énergie, donc de réduire l’utilisation de la climatisation ou du chauffage.

De plus, certains fonds sont accessibles pour des projets à saveur communau- taire tels que le Fonds écomunicipalité IGA et la Caisse populaire Desjardins.

Les crédits d’impôt pour la rénovation et l’amélioration résidentielles sont aussi une façon d’obtenir un avantage financier à l’installation d’un toit vert.

Les professionnels des toits verts espèrent que des villes québécoises favoriseront l’intégration des toits verts à leurs plans d’urbanisme et qu’elles offriront des subventions pour leur implantation. C’est chose faite depuis plusieurs années dans certaines cités nord-américaines telles que Washington

D.C. et Boston, et dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas. Toutefois, la marche est haute pour rejoindre les chefs de file comme Chicago, reconnue par l’orga- nisme Green Roof for Healthy Cities pour les efforts des dirigeants de la ville en ce sens. Plus près de nous, la Ville de Toronto a adopté un règlement qui, à compter de janvier 2010, obligera les promoteurs immobiliers à verdir au moins 20 % de la toiture de toute nouvelle construction (tours à bureaux et condominiums).

Quel toit choisir?

Le choix dépend du budget, du type de bâtiment, de l’emplacement, des objectifs (environnementaux ou esthétiques) et du temps qui sera consacré à l’entretien. Le tableau 4 permet de comparer les systèmes de toits verts extensif et intensif en fonction de leurs caractéris- tiques et des avantages et inconvénients de chacun.

En plus des toits verts extensifs et intensifs, il existe une solution hybride:

les toits semi-intensifs. Il s’agit générale- ment d’un toit ayant une faible épaisseur de terreau avec une végétation nécessi- tant des soins un peu plus fréquents, dont un apport d’eau par irrigation.

Prémisses à l’installation

Toit vert est synonyme de travaux d’équipe. Ingénieur, architecte, architecte paysagiste, designer, entrepreneur paysagiste, maître-couvreur, ferblantier et manœuvres spécialisés doivent se concerter. Les certificats de compé- tences émis par la Commission de la construction du Québec sont exigés sur le chantier. L’entrepreneur paysagiste- installateur et ses sous-traitants doivent être reconnus comme installateurs certifiés par le fabricant des membranes.

Les fournisseurs pour toits verts au Québec

Hydrotech, fournisseur de membranes d’étanchéité, offre les matériaux Garden Roof® qui sont basés sur une technologie allemande testée depuis plus de 35 ans. La compagnie propose des toits extensifs ainsi qu’un système léger de 3 pouces de terreau pesant environ 10 livres/pied2. Ces toits ont été utilisés dans des projets d’envergure à Montréal (Pavillon Lassonde de la Polytechnique de Montréal, Pavillon Bellini des sciences de la vie de l’Université McGill) et comportent généralement peu d’espèces. La compagnie s’approvisionne surtout localement. (www.hydrotechmembrane.ca) Le système Sopranature de Soprema est polyvalent avec une gamme de produits allant du toit extensif au toit intensif en passant par le semi-intensif. Ses produits sont performants pour des projets où l’aspect ornemental est prépondérant. La plupart des matériaux utilisés au Québec sont produits à Drummondville. On retrouve des toits verts Sopranature sur quelques bâtiments institutionnels au Québec tels la Bibliothèque et la Maison de la culture Côte-des-Neiges, la Bibliothèque de Charlesbourg, la TOHU, l’Institut de gériatrie de l’Université de Montréal et Le Centre hospitalier St.Mary’s. (www.soprema.ca)

Xero Flor, une entreprise allemande récemment implantée au Québec, offre des rouleaux de sedums précultivés et déroulés sur le toit. C’est un des systèmes les plus légers (12 livres/pied2 et moins) ayant une très bonne capacité de rétention de l’eau. La majorité des composantes sont importées de l’extérieur du pays. Ces matériaux ont servi à la réalisation d’un des plus grands toits verts au monde, celui de l’usine Ford de Dearborn au Michigan. (www.xeroflor-ch.ch)

ELT Easy Green est une multinationale spécialisée dans des matériaux de toits précultivés ultralégers. Sa filiale canadienne est située en Ontario. Des plaques drainantes recouvertes de sedums sont imbriquées les unes sur les autres. Il s’agirait du système le plus léger, avec seulement 8 livres/pied2. Cette entreprise offre aussi un système de murs végétaux sur plaques modulaires, murs recouvrant la fameuse Fonderie Darling, à Montréal. (www.eltlivingwalls.com)

Tableau 1. Bénéfices des toitures végétales

Bénéfices d’ordre privé Bénéfices d’ordre public Considérations esthétiques Efficacité énergétique Effets sur la santé et le bien-être Gestion des eaux pluviales

Augmentation de la durée de vie du toit Réduction de la pollution atmosphérique Efficacité énergétique Réduction des îlots de chaleur urbains Espace potentiel pour l’agriculture urbaine Protection de la biodiversité

Réduction des nuisances sonores Source: Trottier, p. 15-24.

Photo: Soprema

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TABLEAU 4. Comparaison des systèmes de toits verts extensif et intensif

ExtEnsif intEnsif

Caractéristiques Susbtrat mince Sol profond

Peu ou pas d’irrigation Système d’irrigation

Conditions difficiles pour les plantes Conditions plus faciles pour les plantes Faible diversité dans le choix des plantes Grande diversité dans le choix des plantes

Accessible, le plus souvent

Avantages Léger Renforcement de la structure du toit souvent moins nécessaire Plus facile à implanter sur une structure existante Possibilité d’inclure des arbres

S’intègre bien à des travaux de rénovation Meilleures propriétés isolantes

Idéal pour grandes surfaces Efficacité énergétique et rétention des eaux pluviales supérieures Convient aux toits de 0 à 45 degrés de pente Peut simuler un jardin naturel au sol

Faible entretien et longue durée Plus ornemental Systèmes d’irrigation et de drainage Souvent accessible

spécialisé rarement nécessaires Permet des fonctions variées:

Peu onéreux loisirs, espace vert, potager, etc.

Apparence plus naturelle

Le service municipal d’urbanisme peut plus facilement l’exiger comme condition à l’autorisation de construire

Inconvénients Efficacité énergétique et Charge plus importante sur le toit

rétention des eaux pluviales moindres Implantation très limitée sur des structures existantes Choix des plantes plus restreint Nécessité de systèmes d’irrigation et de drainage, Rarement accessible pour Coûts d’immobilisation et d’entretien nettement supérieurs des loisirs ou d’autres fonctions Plus difficile à déplacer en cas de fuite et de bris de la Moins esthétique, surtout l’hiver membrane d’étanchéité

Source: Trottier, p. 15-24. (voir l’encadré Sur le Web pour plus d’informations)

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Les garanties offertes varient d’un fabricant à l’autre et d’un fournisseur à l’autre.

Comme il s’agira de travaux en hauteur, des gardes-corps et des harnais de sécurité avec ancrages fixes sont exigés selon les particularités du toit.

Les composantes du toit

En plus des composantes normales d’un toit (support, isolant et membrane d’étanchéité), les toits verts sont consti- tués de cinq couches supplémentaires:

• Une membrane antiracine empêche les racines d’atteindre et de s’infiltrer dans la structure;

• Une couche de drainage et de réserve d’eau;

• Un tissu filtrant qui permet de contenir et de stabiliser les racines, le terreau et l’eau;

• Un substrat de croissance et d’ancrage pour les végétaux; et

• Les végétaux.

Aussi, tous les systèmes végétalisés peuvent s’installer sur toutes les mem- branes d’étanchéité, la première compo- sante en étant toujours le panneau de drainage qui se pose sur toute surface imperméabilisée. Toutefois, il est important de vérifier la garantie du fournisseur du système d’imperméabili- sation et de son poseur afin de choisir une combinaison adéquate de produits.

Irrigation

Les toits verts sont réputés pour leur grande utilité dans la gestion des eaux pluviales. Un toit vert pourra intercepter entre 25 et 100 % des eaux de pluie selon la profondeur du terreau, la proportion de matière organique, le microclimat du toit, le degré de saturation en eau du terreau, la surface foliaire, la végétation du toit et le volume des précipitations (Trottier, p. 21).

Or, peu importe le type de toit vert choisi, un accès permanent à l’eau sur le toit est requis. L’irrigation durant les deux premières années assurera l’im- plantation adéquate de la végétation. Sur un toit vert extensif, l’irrigation pour l’implantation se fera à l’aide de tuyaux microperforés, de gicleurs ou manuelle- ment, selon la superficie du toit. Par la

suite, en cas de sécheresse prolongée, l’irrigation peut être nécessaire pour conserver la végétation. Un toit vert intensif ou semi-intensif est d’office muni d’un système d’irrigation fonctionnel, habituellement doté d’un contrôleur programmable.

Substrat de culture

Chaque fournisseur utilise ses propres substrats de culture. Ils sont habituelle- ment composés d’un mélange de matières minérales et organiques. Les terreaux présentent des caractéristiques différentes relativement à la rétention d’eau, l’aération, la porosité totale, la masse volumique, le taux de matière organique, le pH, etc. Le terreau peut être transporté sur le toit dans des sacs de 25 à 40 litres ou dans des pochetons de grands volumes. On peut aussi le souffler à l’aide d’appareils spécialisés.

Visites d’entretien

Des visites annuelles sont nécessaires pour l’entretien des toits verts. Il faut:

• S’assurer de la vitalité des végétaux;

• Enlever les plantes nuisibles apportées par le vent qui pourraient endommager la membrane d’étanchéité avec leurs racines;

• Vérifier que les drains ne sont pas obstrués par la végétation; et

• Fertiliser au besoin les végétaux sur le toit (Trottier, p. 31).

Pour un toit intensif, les soins seront les mêmes que pour un aménagement

Tableau 3. Normes de charges à considérer

Charge (livres/pied2) Charge (livres/pied2)

Seul Avec neige

Neige 48 -

Terrasse 100 148

(usage public)

Toit vert 16 à 45 64 à 93

extensif

Toit vert 60 à 200 108 à 248

intensif

Tableau 2. Coûts associés au renforcement des structures

Charge de neige standard Charge de neige standard Toit terrasse (public) (2,4 kPa ou 50 lbs/pi2) + toit vert (3,6 kPa ou 75 lbs/pi2) 4,8 kPa ou 100 lbs/pi2 Béton 15,25 $/pi2 16,00 $/pi2 (s 6 %) 16,80 $/pi2 (s 10 %) Acier 4,50 $/pi2 5,00 $/pi2 (s 12 %) 5,50 $/pi2 (s 25 %) Source: Isabelle Lebrun, ing., Ville de Montréal

Photos de cette page: Services paysagers Dominique Filion

Source: Trottier

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similaire au sol en ce qui a trait au désherbage, à la taille, au fauchage et aux traitements phytosanitaires. Cependant, pour faciliter l’adoption de pratiques horticoles écologiques, Roxanne Miller, représentante aux ventes et spécialiste horticole chez Toits Vertige, suggère que «les professionnels du paysagement misent sur le compagnonnage et ne traitent que dans des cas extrêmes seulement.»

Malgré le fait que les toits extensifs visent un entretien minimum, Mme Miller recommande de faire «au moins huit visites annuelles durant les 2 années d’implantation. Ensuite, deux à trois visites annuelles seront suffisantes.» Ces interven- tions permettent d’assurer la durabilité du toit vert extensif et sont donc impératives.

La fertilisation des toits extensifs se fait par l’application de fertilisants à libération lente, préférablement d’origine organi- que. Une application annuelle est requise pour les toits intensifs et semi-intensifs. Soprema précise que «le substrat de culture devrait être arrosé à saturation avant toute application d’engrais liquide pour éviter les brûlures et les pertes par lessivage vers les drains de toiture.»

Selon Mme Miller, déneiger la toiture sera nécessaire là où le poids de la neige risquerait de l’endommager. Toutefois, il est important d’en préserver une certaine épaisseur pour protéger les végétaux du froid.

Rencontre avec Toits Vertige inc.

Xavier Laplace n’aurait pu prévoir que son étude sur l’efficacité énergétique des toits verts serait la pierre angulaire de la création de sa propre entre- prise. Les nombreux concours auxquels le jeune diplômé a participé lui ont permis de récolter diverses bourses, dont celle de la Fondation du maire de Montréal pour la jeunesse, celle du Service d’aide aux jeunes entrepreneurs Montréal Métro, celle de l’Office franco-québécois pour la jeunesse et celle du Centre de l’entrepreneurship technologique de l’École de technologies supérieures. Depuis 2005, Xavier Laplace a su allier ses talents de gestion- naire à sa passion pour devenir un spécialiste de la conception, de l’installa- tion et de l’entretien de toits verts.

Au départ, l’entreprise visait le marché résidentiel, mais la faible demande l’a orientée vers le corporatif. Depuis, une dizaine de projets sont réalisés annuellement dans ce secteur et le jeune entrepreneur compte la Société des alcools du Québec, le CHUS Hôtel-Dieu, le Collège de Rosemont, Sobeys, le Centre de formation horticole de Laval, la Société des transports de Montréal et bien d’autres parmi ses clients. Heureusement, la vague des toits verts semble avoir touché maints propriétaires résidentiels montréalais qui souhaitent aussi avoir accès à un toit-terrasse. «Les gens sont plus informés, ils connaissent les coûts et sont prêts à passer à l’action malgré le manque de subventions», affirme Xavier Laplace.

Installateur certifié de Sopranature et Xeroflor, Toits Vertige présente un produit clés en main et offre les garanties des ma- nufacturiers. L’équipe de l’entreprise est maintenant compo- sée de trois personnes à temps plein ainsi que d’une dizaine d’employés effectuant le travail sur le terrain. De plus, l’entreprise gère la totalité des travaux, de la conception jusqu’à la réalisation. Enfin, l’entretien du toit vert peut être effectué par leur division Entretien Vertige.

Enfin des végétaux!

Côté végétaux, «sur les toits, rien n’est impos- sible!» affirme Marie-Anne Boivin. Tout dépend de l’aspect esthétique recherché et... du budget!

Les différents substrats de culture permettent de composer de nombreuses combinaisons de végétaux. À titre d’exemple, voici trois classes de substrats offerts chez Soprema:

• Substrat pour systèmes extensifs non irrigués pour végétaux résistants à la sécheresse;

• Substrat pour systèmes semi-intensifs irrigués avec matelas capillaire ou par aspersion pour végétaux avec besoins moyens en eau; et

• Substrat pour systèmes intensifs irrigués de façon traditionnelle.

Puisque la rigueur des conditions climatiques est accentuée sur un toit, il importe de Sur le Web

Centre d’écologie urbaine de Montréal (www.urbanecology.net) Groupe Verdis-toit affilié au GRIP/UQAM (www.verdistoit.com) Groupe de recherche d’Iintérêt public de l’UQAM (www.er.uqam.ca/

nobel/grip)

Green roofs for healthy cities (www.greenroofs.org)

Société canadienne d’hypothèque et de logement (www.cmhc-schl.

gc.ca)

Ressources naturelles Canada, programme ÉcoACTION (www.ecoaction.gc.ca)

Écohabitation (www.ecohabitation.com) Toits vertige (www.toitsvertige.com) Soprema Canada (www.soprema.ca)

Hydro-Québec, Programme d’appui aux initiatives - Optimisation énergétique des bâtiments (www.hydroquebec.com/affaires/

appui_batiments)

Pour les informations présentées au Tableau 4, on peut consulter le site Web (www-atrium.bib.umontreal.ca)

Musée des civilisations, Ottawa Photo: Soprema

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choisir les végétaux en fonction d’une zone de rusticité plus faible que celle qui prévaut dans cette région au niveau du sol.

Des mythes à combattre

Le manque de connaissances et le poids des légendes urbaines minent encore la réputation des toits verts, selon Marie-Anne Boivin. La peur de la nouveauté a encouragé de fausses croyances, comme celles concernant la prolifération des moisissures ou les possibilités d’effondrement du toit.

Malgré tout, il y a lieu de se réjouir lorsqu’on regarde les statistiques compilées par Green Roofs for Healthy Cities à partir de la déclaration volontaire des intervenants fournisseurs de matériaux pour toits verts en Amérique du Nord. En 2007, 86 200 pieds2 de toits verts ont été implantés au Québec, soit 33 400 pieds2 à Montréal, 34 800 pieds2 à Québec et 18 000 pieds2 à Sherbrooke.

Mme Boivin souligne d’ailleurs que Le Concours de l’Association des paysagistes professionnels du Québec «permet de constater l’imagination et la créativité impressionnantes des paysagistes.» Elle ajoute qu’il faut faire appel à l’audace et que les professionnels de l’horticulture sont à même de promouvoir les toits verts auprès de leur clientèle et d’ainsi faire avancer les choses. La protection des ressources et de l’environnement doit être au centre des préoccupations horticoles et les toits verts sont une solution.

Sarah Delisle est bachelière en agronomie et journaliste indépendante.

Notre journaliste a assisté à un séminaire d’information technique offert par L’Association des paysagistes professionnels du Québec (APPQ) à l’occasion de l’EXPO-FIHOQ 2008, durant lequel Marie-Anne Boivin, agronome, chef de produit Sopranature de Soprema et consultante en toits verts, et Roxanne Miller, représentante aux ventes et spécialiste horticole chez Toits Vertige, offraient une présentation sur l’implantation et l’entretien des toits verts.

Rencontre avec Soprema

En 2007, plus de 2 millions de pieds2 de toitures végétalisées ont été implantés avec la technolo- gie Sopranature en France, plus de 3 millions en 2008 et plus de 4 millions en 2009.

La progression est linéaire et imposante. En 2007, 230 000 pieds2 ont été installés au Canada, dont près de la moitié au Québec et la progression continue, quoique beaucoup moins marquée qu’en France. Soprema se spécialise dans la fabrication de produits et revêtements d’étanchéité pour la construction et le génie civil.

Installée dans plus de 70 pays, l’entreprise est établie à

Strasbourg, en France, depuis 1908. Au Canada, Soprema engage plus de 360 employés dans ses 2 usines de fabrication

de Drummondville et Chilliwack, dans ses 11 bureaux de vente dispersés dans toutes les provinces et dans son centre de recherche et développement nord-américain de Drummondville.

Soucieuse de raffiner les connaissances dans le domaine des toits verts, Soprema s’est impliquée dans de nombreux projets de recherche depuis 1994 au Canada à l’Université Laval, au Conseil national de recherches du Canada, au British Columbia Institute of Technology, au Toronto and Region Conservation Authority Council et au Calgary Technologies Institute, entre autres. «Des toits verts ont aussi été testés à Shanghai et à Pékin, en prévision du toit vert de un million de pi2 installé en 2008 autour du stade national de Pékin pour les Jeux olympiques d’été», ajoute Marie-Anne Boivin.

En 1994, l’entreprise a d’ailleurs financé les travaux de re- cherche de maîtrise effectués par Mme Boivin sur l’adaptation de 125 espèces de plantes vivaces aux conditions des toits verts en climat nordique. Les résultats de ces recherches ont permis à la gamme de toitures végétalisées Sopranature d’être mise en marché au Canada en 1996. Ces systèmes clé en main détiennent les certifications ISO 9001 et ISO 14001 et la plupart des maté- riaux sont produits à Drummondville.

QV

Photo: Jean Dubuc, Groupe Création

Promutuel, Beauce Photo: Soprema

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