L ' é c o n o m i e d e l a F r a n c e
D. Martina
NATHAN
SOMMAIRE
( OMI'OI; I I:\II v i s La population française 4 Ménages, couples, familles 6 Immigrés et étrangers 8 La population active 10
Les catégories socioprofessionnelles 12 Le nouveau consommateur 14
La consommation 16 L'épargne 18
Le patrimoine des ménages 20 Pauvreté et exclusion 22 M \( K()l ( ONOMIK L'évolution de la croissance 24 Les cycles de l'activité 26 L'évolution des équilibres 28 Inflation et désinflation 30 Inflation et chômage 32 La politique budgétaire 34 La dette publique 36
La politique monétaire avant l'euro 38 L'évolution du financement 40 Les taux d'intérêt 42
La politique du franc fort 44 Thèses de « l'autre politique » 46 Le partage travail-capital 48 Les inégalités : salaires et revenus 50 ADMINISTRATIONS
Prélèvements obligatoires 52 La fiscalité de l'entreprise 54 La taxe à la valeur ajoutée 56 Les dépenses de protection sociale 58 Le financement de la protection sociale 60 Les retraites 62
L'aide sociale 64 Les minima sociaux 66 Les dépenses de santé 68 Indemniser le chômage 70 L'Etat-providence contesté 72 Le budget de l'État 74 Les collectivités locales 76 KMI'LOI
Compter les chômeurs 78 Les frontières du chômage 80
Chômage et chômeurs 82 La transformation du travail 84 La mobilité de l'emploi 86 La précarisation des emplois 88 Le temps partiel 90
La durée du travail 92 Le débat sur les 35 heures 94 Politique de l'emploi : 1 96 Politique de l'emploi : II 98 Les bénéficiaires de la politique de
l'emploi 100
Le coût de la politique de l'emploi 102 L'adaptation au chômage 104
l'RODl ( M O N
Le capitalisme français 106 Les branches 108
La vie des entreprises 110 Les grands groupes 112 Les PME 114
L'agriculture 116 L'industrie 118
Les services marchands non financiers 120 L'énergie 122
Les transports 124 Le système bancaire 126 Les entreprises publiques 128 Nationalisations et privatisations 130
L \ l L R H ! k
Les échanges extérieurs 132 Structure des échanges 134 La compétitivité-prix 136 Les investissements directs 138 La balance des paiements en 1997 140 Du franc à l'euro 142
Le Système européen des Banques centrales 144
Politique monétaire et euro 146 Budget et euro 148
Change et euro 150
Euro et marchés financiers 152 Index 154
© É d i t i o j i ^ t K a n ^ Paris, 1999. ISBN 2-09-177958-X
MODE D'EMPLOI
Divisé en six parties, l'ouvrage s'organise par doubles pages.
Chaque double page fait le point sur un thème et fonctionne de la façon suivante :
À gaucheUne page synthèse apporte toutes les informations pour comprendre le sujet de la double page.
À droite
Une page explication développe un point particulier qui illustre et complète la page de gauche.
COMPORTEMENTS
La population française
La population de la France atteint aujourd'hui 58,6 millions d'habitants. Cependant, sa croissance ralentit depuis 1975. Parce que la fécondité diminue et que l'espérance de vie augmente, la population vieillit. On peut craindre en outre que le renouvelle- ment des générations ne soit désormais plus assuré.
La croissance de la population française
D Entre le r e c e n s e m e n t de 1946 (40,5 millions) et l'estimation de 1997 (58,5 mil- lions), la population de la France métropolitaine augmente de plus de 40 %. Cet accroissement provient pour les 2/3 environ de l'excédent naturel (naissances moins décès) et pour 1/3 environ du solde migratoire (immigration moins émigration).
D Dans ces quarante années de croissance, deux phases doivent être distinguées.
Jusqu'en 1974, une forte natalité associée à une baisse constante de la mortalité entraîne un excédent naturel d'environ 300000 personnes par an : la croissance est rapide. À partir de 1975, la baisse de la natalité fait c h u t e r l'excédent naturel à 200000 : la croissance se ralentit. Le solde migratoire accentue cette évolution.
- Le vieillissement de la population française
D La population française vieillit. Les personnes âgées de 60 ans et plus, qui repré- sentaient 12,7 % en 1901 et 16 % en 1946, représentent maintenant 20,1 %.
D La cause essentielle de ce vieillissement est la chute de la fécondité : les nais- sances étant moins nombreuses, la proportion de jeunes diminue. La fécondité peut être estimée en calculant le taux de fécondité par âge, rapport du nombre de nais- sances au nombre de femmes d'un âge donné. En additionnant ces taux pour chaque âge compris entre 15 et 49 ans (période de fertilité), on obtient l'Indicateur Conjonc- turel de Fécondité (ICF) qui mesure le n o m b r e moyen d'enfants par femme dans l'hypothèse où les taux observés au moment du calcul resteront les mêmes dans le futur. Après la période du « baby-boom » (1944-1964) où l'ICF fut compris entre 2,7 et 3, la fécondité a décru régulièrement et l'ICF est maintenant égal à 1,7.
D La baisse de la mortalité est la seconde cause du vieillissement: les décès étant plus tardifs, la proportion de personnes âgées augmente. La mortalité peut être esti- mée par l'espérance de vie à la naissance, c'est-à-dire l'âge moyen des décès. L'espé- rance de vie était en 1950 de 63,4 ans pour les h o m m e s et de 69,2 ans pour les femmes ; elle est maintenant respectivement de 73,7 ans et de 81,8 ans.
- La question du r e n o u v e l l e m e n t d e s générations
D On estime qu'aujourd'hui le renouvellement des générations serait assuré si la descendance finale de chaque femme était égale à 2,1, c'est-à-dire si chaque femme mettait au monde en moyenne 2,1 enfants. Avec un solde migratoire nul et une mor- talité inchangée, la population serait alors stationnaire.
D La valeur actuelle de l'ICF fait craindre que ce nouvellement ne se réalise pas.
Cependant, l'ICF ne mesure pas la descendance finale. Sa faible valeur actuelle peut être due à des premières naissances de plus en plus tardives. Les d é m o g r a p h e s pensent ainsi que l'ICF augmentera bientôt grâce à la croissance de la fécondité des 30-35 ans, sans pour autant laisser espérer une descendance finale de 2,1.
LE VIEILLISSEMENT
DE LA POPULATION FRANÇAISE
M Pyramide des âges au 1er janvier 1998
Effectifs des classes d'âge en milliers a. Déficit des naissances dû à la guerre de 14-18 b. Déficit des naissances dû à la guerre de 39-45 c. Baby-boom
d. Risque de non - remplacement des générations
N Population par groupe d'âge
M Projection à l'horizon 2020
La part des moins de 20 ans décroît constamment.
La part des 20 - 59 ans passe par un maximum en 1995 et décroît ensuite.
La part des plus de 60 ans croît constamment à partir de 1980.
M Évolution projetée de différents groupes d'âge
Ménages, couples, familles
Instabilité des couples et recomposition des familles, baisse de la fécondité et croissance des familles monoparentales, cohabi- tation juvénile et désaffection envers le mariage, croissance des personnes seules : le paysage conjugal et familial est devenu plus flou et plus complexe ces dernières décennies.
Les m é n a g e s
D Constituent un ménage les occupants d'un même logement. Cette notion met donc l'accent sur le pôle de consommation que forment les personnes qui vivent ensemble.
D Du recensement de 1968 au dernier recensement de 1990, le nombre de ménages a crû de 15,8 millions à 21,5 millions. Dans le même temps, leur taille moyenne diminuait de 3,06 à 2,57 personnes. La France compte donc beaucoup plus de ménages que par le passé, mais le nombre d'occupants de chaque logement a diminué de 0,5 en 22 ans.
D Cette diminution de la taille des ménages reflète le bouleversement des struc- tures familiales. La réduction de la fécondité, la baisse du nombre des mariages et l'accroissement de celui des divorces, la poursuite de la décohabitation entre les adultes actifs et leurs parents âgés, la montée du nombre de personnes âgées et leur isolement croissant: toutes ces transformations ont joué dans le même sens.
- Les couples
D Constituent un couple un homme et une femme qui vivent ensemble. Cette notion met donc l'accent sur la cohabitation des hommes et des femmes, mariés ou non.
D Du recensement de 1968 à celui de 1990, la vie en couple progresse légèrement:
en 1968, 46,8 % des hommes et 44,6 % des femmes vivent en couple, 50,5 % et 47,4 % en 1990. Cette relative stabilité globale recouvre en fait d'importantes modifications par groupe d'âge. Les 20-24 ans vivent moins en couple que leurs aînés : la cohabi- tation juvénile ne compense pas la chute des mariages. Il en est de même des 30-50 ans qui divorcent beaucoup plus que leurs aînés. En revanche, les plus de 50 ans vivent plus longtemps en couple : ils ont peu divorcé et la mortalité a reculé.
H i Les familles
D Constituent une famille au moins deux personnes appartenant à un ménage : soit un couple avec ou sans enfant, soit un parent seul avec au moins un enfant (famille monoparentale). La notion de famille met donc l'accent sur la vie en couple et/ou la filiation à l'intérieur d'un ménage.
D Du recensement de 1968 à celui de 1990, la famille s'est profondément transformée:
- la taille de la famille a diminué. La proportion des familles sans enfant a agmenté (50 % des couples n'ont pas d'enfant mineur en 1990, contre 44,0 % en 1962), celle des familles nombreuses s'est effondrée (de 7,7 % à 2,6 % pour les familles de quatre enfants mineurs et plus). La composition de la famille s'est recentrée: la propor- tion des familles de deux enfants mineurs a augmenté (de 17,0 % à 18,4 %) ; - la proportion de familles monoparentales a augmenté (de 9,3 % à plus de 13,2 %).
Elles résultent maintenant du divorce et non plus, comme jadis, du décès d'un parent;
- la désaffection pour le mariage a entraîné une explosion des naissances hors mariage (1/3) ; la fréquence des divorces a favorisé l'essor des familles recomposées.
MÉNAGES ET FAMILLES SELON LES RECENSEMENTS
a Évolution de la taille des ménages
(En %)
La diminution de la taille moyenne des ménages n'est pas due aux deux tailles médianes (3 et 4 personnes) : leur part est exactement la même en 1962 et 1990 (33,4 %). Elle est due à l'effondrement des ménages de 5 et 6 personnes (familles nombreuses) et à l'augmentation du nombre de ménages de 1 ou 2 personnes (célibataires, personnes âgées isolées, couples sans enfant, parent-seul avec enfant).
M Ménages suivant le type de ménage (En %)
Aux recensements de 1968, 1975,1982, ne pouvait être considé- rée comme "enfant » qu'une personne de moins de 25 ans. Au- dessus de 25 ans, cette même personne devenait « personne isolée ». Ainsi, une mère vivant avec sa fille de 26 ans étaient deux personnes isolées et constituaient un ménage sans famille.
Depuis une quinzaine d'années, les enfants quittent de plus en plus tardivement le logement familial (prolongation des études, chômage des jeunes). Pour cette raison, la limite d'âge imposée dans l'ancienne définition de la famille a été abandonnée.
M Situation familiale des personnes suivant le sexe (En %)
(a) la définition de la famille est ici celle du recensement de 1982.
Lecture : en 1990, 82,7 % des hommes vivent en famille, comme enfant ou comme parent).
Immigrés et étrangers
L'immigration est la source de la population étrangère, mais on peut être immigré sans être étranger (et inversement). Pays de forte immigration jusqu'au milieu des années 1970, la part des immigrés dans la population n'a pas varié entre les deux derniers recensements (7,4 %), et celle des étrangers a diminué (6,8 à 6,3 %).
- Population immigrée et population étrangère D Il faut distinguer étranger et immigré. Un étranger est une personne qui ne possède pas la nationalité française: le critère est la nationalité. Un immigré est une personne née étrangère en dehors de la France, mais qui y réside : le critère est le lieu de naissance.
D Les personnes nées en France de parents étrangers ne devien- nent françaises qu'à leur majorité (ou à partir de 16 ans si elles le demandent) : il existe donc des étrangers qui ne sont pas des immigrés (0,7 million au dernier recensement). Une fois en France, un immigré peut rester étranger ou acquérir la nationalité fran- çaise par mariage ou naturalisation : il existe donc des immigrés qui ne sont pas des étrangers (1,3 million). Mais la majorité des immigrés a conservé sa nationalité d'origine (2,9 millions).
Recensement de 1990 (en millions)
- Flux d'immigration et évolution de la population immigrée
El Depuis une trentaine d'années, le flux d'immigration (entrées d'immigrés) est en diminution constante. Entre 1968 et 1974, on l'estime à 210 000 en moyenne par an;
entre 1975 et 1993 autour de 100000 chaque année; actuellement, moins de 70000. Une politique d'immigration de plus en plus restrictive explique cette évolution.
D Une population immigrée augmente avec le flux d'immigrations, mais elle diminue avec les décès d'immigrés et les retours au pays. Si les entrées l'emportent sur les décès et les retours, cette population augmente; dans le cas contraire elle diminue.
Par exemple, la variation de la population immigrée entre les recensements de 1982 et 1990 (+ 130 000) est égale aux entrées (800000) moins les décès (350000), moins les retours (340 000). On constate ainsi une forte différence entre l'immigration (100000 par an) et la croissance de la population immigrée (seulement 16 000 par an). Cette faible croissance de la population immigrée depuis le recensement de 1982 contraste avec la période 1962-1975 (un million d'immigrés en plus).
- De l'immigration à la population étrangère
D Pour une population immigrée donnée, la population étrangère est d'autant plus faible que le nombre d'acquisitions de la nationalité française est élevé. Cette situation concerne actuellement environ trois immigrés sur dix; elle correspond principale- ment soit à une naturalisation, soit au mariage avec un(e) Français(e).
D Pour une population immigrée donnée, la population étrangère est d'autant plus
forte que la fécondité des immigrés restés étrangers est forte. On constate actuelle-
ment une surfécondité des immigrées venues du Maghreb ou de Turquie, phénomène
qui a tendance à diminuer au fur et à mesure que se prolonge le séjour en France.
LES ÉTRANGERS ET L'EMPLOI
M Étrangers actifs en mars 1997 M Part des étrangers dans la population active
Les é t r a n g e r s d a n s l ' e n q u ê t e sur l'emploi (mars 1997)
D'après cette enquête, le nombre des étrangers actifs en France est d'environ 1 570000 per- sonnes, dont 365000 chômeurs. Presque un travailleur étranger sur deux est ouvrier et près de un sur quatre est employé. L'emploi des étrangers se situe principalement dans la construction, les services aux particuliers et aux entreprises, le commerce et les industries de biens intermédiaires.
Depuis un siècle, la part des étrangers dans la population active a connu d'amples fluctua- tions principalement reliées aux grandes tendances de l'activité économique : forte crois- sance due à la reconstruction qui suit la Première Guerre mondiale (7,4 % en 1931), chute avec la crise des années 1930 (6,1 % en 1936), croissance avec les besoins des trente glo- rieuses (7,3 % en 1975), décroissance ensuite avec les mesures de restriction prises pen- dant la crise actuelle (6,1 % en 1997).
M Chômage suivant la nationalité
La population active
Chaque année, les Français au travail ou voulant travailler sont de plus en plus nombreux : la population active croît. Il s'agit là du résultat global de mécanismes antagonistes : la démographie et le travail des femmes jouent positivement, la prolongation de la scolarité et les retraites plus précoces négativement.
- La croissance de la population active
D En 1997, 25472800 personnes sont présentes sur le marché du travail (population active), qu'elles aient un emploi (population active occupée: 22 280000) ou qu'elles en cherchent un (chômeurs : 3 192 000). La croissance de la population active est vive dans les années 1960 (+ 153000 par an en moyenne), s'accélère dans les années 1970 (+ 194000), ralentit dans les années 1980 (+ 123000) et les années 1990 (+ 109000).
D Cette évolution de la population active est le résultat global de deux facteurs : - le facteur démographique : il s'agit de la variation de la population totale en âge de travailler ;
- les variations des taux d'activité : il s'agit de la variation de la proportion des per- sonnes actives au sein d'une population donnée en âge de travailler.
■
MHi Le facteur démographique et la croissance de la population active D Le facteur démographique a toujours contribué à l'augmentation de la population active depuis 1960, mais on constate un fléchissement à partir de 1975: environ + 245000 par an en moyenne entre 1960 et 1975, environ + 200000 par an depuis 1975.
D Le facteur démographique se décompose en deux : l'accroissement naturel (les naissances moins les décès) et le solde migratoire (immigration moins émigration).
- Dans les années 1960, le solde migratoire représente plus de la moitié de la crois- sance démogaphique. Cela est dû à la forte immigration liée aux besoins industriels.
- À partir de la fin des années 1960, les générations du « baby-boom » prennent pro- gressivement le relais. Le solde migratoire n'est plus égal qu'au quart du facteur démographique dans la première moitié des années 1970 et à moins de 5 % ensuite.
- À partir du début des années 1980, les jeunes en âge de travailler sont de moins en moins nombreux et la part du solde migratoire augmente faiblement (10 % environ).
Les taux d'activité et la croissance de la population active
D Les taux d'activité ont varié de façon très contrastée selon l'âge et le sexe.
- L'activité des 16-24 ans a considérablement diminué à cause de l'extension de la scolarité: d'abord celle des garçons (dès le début des années 1960), puis celle des filles (massivement à partir des années 1980). La crise a accentué le phénomène.
- L'activité des 55-59 ans (hommes) et des 60-64 ans (hommes et femmes) s'est effon- drée. Le phénomène apparaît dès les années 1980 et s'accentue encore aujourd'hui.
- L'activité des femmes de 24 ans à 54 ans a constamment augmenté, en particulier entre 40 et 50 ans. L'activité féminine fléchit désormais peu avec la venue d'un ou d'eux enfants, et les reprises d'activité après interruption sont plus rapides et fréquentes.
D La résultante de ces différents facteurs sur la population active a joué dans un
sens fortement négatif dans les années 1960, très souvent négatif et parfois positif
dans les décennies 1970 et 1980, à nouveau franchement négatif à partir de 1990.
POPULATION ACTIVE ET TAUX D'ACTIVITÉ
M Catégories socioprofessionnelles de la population active
En milliers
1. Depuis 1990, les appelés au service national sont inclus dans la population active en tant que salariés.
M Taux d'activité par sexe et âge
Populations active et totale
Selon l'INSEE, la population active devrait continuer à croître jusqu'en 2005, stagner jusqu'en 2010 et décroître fortement ensuite.
On prévoit que sous les conditions de fé- condité actuelle, la croissance de la popu- lation totale est assurée jusqu'en 2020.
Cette évolution divergente impliquera une forte croissance de la productivité des ac- tifs, et/ou un allongement de la vie active, et/ou une diminution des retraites, et/ou un nouveau recours à l'immigration.
M La décomposition des variations de la population active
Source: Recensements
+ comptes nationaux pour 1991 -1997.
Les catégories
socioprofessionnelles
La société française depuis la guerre a connu de profondes muta- tions : recul du monde agricole et ouvrier, montée des employés et des cadres, explosion du travail féminin et des retraités.
La nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) 111 La nomenclature PCS (CSP avant 1982) répartit la population de 15 ans et plus selon des catégories définies par un e n s e m b l e de critères : le métier, le s e c t e u r d'activité, le statut (salarié ou indépendant), l'appartenance au secteur privé ou public, la qualification, la position hiérarchique, l'activité ou la non-activité.
D Elle comprend six groupes d'actifs, un groupe de retraités et un groupe de per- sonnes sans activité professionnelle. Les six groupes d'actifs sont divisés en trente et une catégories socioprofessionnelles correspondant elles-mêmes à quatre cent cin- quante-cinq professions. Les trois étages des PCS sont ainsi parfaitement emboîtés.
■ H La n o m e n c l a t u r e d e s PCS et l'évolution des professions
D L'évolution essentielle depuis les années 1960 est l'explosion des « cols blancs » : cadres, professions intermédiaires, employés. Ils représentent ensemble plus de la moitié de la population active. Les employés sont devenus le groupe le plus impor- tant d'actifs (7,5 millions), mais ce sont les cadres qui ont connu l'expansion la plus forte. Les raisons de cette croissance résident d'abord dans la multiplication des fonctions administratives et commerciales dans les entreprises et ensuite dans le développement des administrations lié à la montée de l'État-providence.
D Le s e c o n d trait m a r q u a n t est le déclin des ouvriers. Leurs effectifs diminuent depuis 1978. Ils constituent cependant le second groupe d'actifs (6,8 millions). La diminution du poids des fonctions directement productives dans les entreprises est la cause de cette régression globale qui touche très fortement les moins quali- fiés (les OS), alors que les ouvriers qualifiés voient leurs effectifs croître.
D Le troisième phénomène est l'effondrement du nombre d'agriculteurs : de 4 millions en 1954, ils ne sont plus actuellement que 730000. C'est la chute du nombre des petites exploitations qui entraîne cette évolution, alors que celui des grosses augmente.
D Enfin, le salariat s'est considérablement développé à partir des années 1960 et concerne maintenant 89 % de l'emploi. Les petites entreprises, fragiles mais en per- pétuel renouvellement, conservent leur importance dans l'artisanat et le commerce.
La n o m e n c l a t u r e des PCS et l'évolution de l'activité
D Le groupe social le plus important est désormais un groupe d'inactifs. En raison de l'abaissement de l'âge de la retraite, du développement des préretraites et de l'allon- gement de la durée de vie, les retraités représentent maintenant plus de 21 % des personnes de plus de 15 ans, pourcentage qui va encore s'accroître dans le futur.
D L'explosion du taux d'activité des femmes a modifié la répartition par sexe de nom- breuses professions. Embauchées dans le secteur tertiaire, elles dominent largement chez les employés (77 %) et dans certaines professions intermédiaires (enseigne- ment, santé). Les femmes cadres, encore minoritaires (1/3), sont en forte croissance.
- POPULATION SELON LES PCS EN 1997
Le nouveau consommateur
Les transformations des modes de vie ont des conséquences pro- fondes sur la consommation. Aux comportements stables de la
« société de consommation » se sont substituées des attitudes diver- sifiées et changeantes rendant l'adaptation des entreprises aux besoins des clients beaucoup plus difficile aujourd'hui qu'hier.
Lucidité et individualisme
D Le nouveau consommateur est attentif et lucide : c'est un calculateur. Pour certains groupes sociaux, le poids du chômage est déterminant: il explique la recherche systématique des prix les plus bas et l'approvisionnement auprès des «hard dis- counters ». De façon générale, l'élévation du niveau scolaire développe la rationalité:
avant l'achat, on s'informe et on compare, on remet volontiers en question « l'effet de marque n. Enfin, l'explosion du travail féminin oriente la consommation vers des produits qui permettent d'économiser le temps (surgelés, équipement ménager...).
D Le nouveau consommateur a le souci de soi : c'est un individualiste. L'éclatement des familles fractionne la c o n s o m m a t i o n et l'oriente vers l'individu ( p e r s o n n e s vivant seules) ou ses enfants (familles monoparentales). À l'intérieur des familles se développent des choix personnels comme en témoignent le multi-équipement (plu- sieurs chaînes hi-fi ou téléviseurs) ou les loisirs individuels. De façon générale, l'attention accrue portée à son corps se traduit par l'accroissement des dépenses de santé et la montée des dépenses consacrées au sport et à l'hygiène.
MtMtM Contestation s y m b o l i q u e et solidarité
LI Pendant les trente glorieuses, la consommation est volontiers imitation (signe d'un niveau social) et ostentation (signe d'une progression sociale). Avec la mon- tée des incertitudes, ces composantes symboliques sont remises en cause. Les com- portements se recentrent vers des produits liés à la famille (bricolage, jardinage), aux enfants (loisirs, éducation), et vers l'épargne de précaution (assurance-vie).
Les spécialistes parlent de besoins de « coocooning » et de « réassurance n.
D Simultanément, certaines valeurs de solidarité apparaissent, même si leurs consé- quences sont encore marginales, c o m m e le souci de l'écologie (succès des «pro- duits verts » ou « sincères ») ou l'apparition d'un protectionnisme spontané (achats de produits fabriqués en France). Beaucoup plus importante est la solidarité inter- générationnelle : disposant de temps libre et de revenus élevés, les retraités valides apportent aide domestique et financière aux enfants et petits-enfants.
Émergence de nouvelles couches sociales et de n o u v e a u x m a r c h é s D Certaines évolutions sociologiques sont cruciales pour l'avenir de la consomma- tion : la domination des biactifs, la forte croissance des monoménages actifs et le com- portement des 50-65 ans. Ces trois groupes sociaux ont des revenus élevés et une forte consommation. Ils représentent désormais 65 % des foyers et ce chiffre augmente.
D L'apparition de nouveaux marchés est tout aussi importante. Il s'agit par exemple de la révolution technologique dans les « produits brun » (télécommunications, dif- fusion du son et de l'image). Il peut s'agir aussi de l'extension du marché à la sphère privée (aide aux personnes âgées, garde des enfants, par exemple).
Internationalisation
des entreprises 138 Interventions économiques .... 74 Interventions sociales 74 Investissement 24, 27 Investissement direct.... 138-139 Investissement net 138
ISF 74
La Poste 20, 128
Libéralisation des mouvements
de capitaux 138
Libre échange 47
Licenciement 89
Licenciement économique 96
Liquidité 19
Lire 46
Livre 46
Livret A 19-21
Livret bancaire 19
Livret bleu 19-21
Livret d'épargne 20
Livret d'épargne populaire
(LEP) 20-21
Livret de caisses d'épargne .... 18 Livret défiscalisé 21
Livret fiscalisé 20
Livret jeunes 20-21
Location immobilière 108
Logement 16,18,20
Logement de rapport 20
Loi bancaire 127
Loi de décentralisation 76
Loi de finance 75
Loi de règlement 74
Loi de Wagner 73
Loi Madelin 63
Loi quinquennale 98
Loi Robien 98
Loisirs 16-17
M3 28
Marché des changes 152 Marché des titres de créances
négociables 153
Marché du travail 10
Marché interbancaire 152 Marché monétaire.... 39,42,146,
152
Marché obligataire 153 Marché unique 138,142
Marchés boursiers 18
Marchés des actions 152 Marchés financiers 40, 152
Marges 136
Marges de fluctuations 150
Marginalisation 22
Mariage 6
Mark 44,46
Marketing 15
Masse salariale 50
Maternité-famille 58
MCE 2 ... 150
Mécanique de la dette 37 Médecine préventive 68
Médicaments 68-69
Ménages 6-7, 20
Ménages, couples, familles 6
Métier 12
Minima sociaux 66-67
Minimum invalidité 66-67 Minimum vieillesse .... 62, 66-67
Mise en pension 146
Mobilité 86
Mobilité sociale 104
Mondialisation 138
Monnaie o u t . 150
Monnaie bancaire 38
Monnaie divisionnaire 37 Monnaie unique 44, 142, 145
Monopole naturel 47
Monopole public 112
Mortalité 4
Multi-équipement 14
Multiplicateur 34
Natalité 4
Nationalisation 130
Nationalité française 8
Naturalisation 8
Niveau des prix 38
Nomenclature d'activités et de produits (NAP) 108
Nomenclature PCS 12
Nouvelle pauvreté 22
Noyau dur 106,131
Objectif de la politique
monétaire 146
Objectif final 146
Objectif intermédiaire .... 38,146
Objectif ultime 38
Obligations 18,20
Obligations emprunts d'État .. 21
Offre de travail 100
Offre potentielle de travail.... 100 Offre publiques d'achat
(OPA) 106
Open market 39, 147
Opérations de refinancement 146 Opérations de refinancement
à plus long terme 147 Opérations de réglage fin.... 146
147
Opérations principales
de refinancement 147 Opérations structurelles 147 Organisation des pays
exportateurs de pétrole
OPEP) 30,122
OS 12
Ouverture de l'économie 133 Ouverture de l'économie
française 132
Ouvriers ... 12-13, 82
Ouvriers agricoles 13 Ouvriers non qualifiés 13 Ouvriers qualifiés 12-13 Pacte de stabilité 151 Pacte de stabilité et de
croissance 148
Pacte pour l'emploi 96 Pacte pour l'emploi
des jeunes 97
Parc électronucléaire 122
Parité fixe 44
Parité franc-mark 44
Part des dépenses nettes
dans le PIB 53
Part des dépenses propres
dans le PIB 53
Partage travail-capital 48-49 Participations croisées 106
Patrimoine 20
Patrimoine financier 18,20 Patrimoine liquide 20 Pauvreté 22-23, 64, 69
Péage 124
Pénétration étrangère 137
Pensée unique 47
Pension de réversion 58, 62
PER 21
Performance globale 84
Pertes 112
Petite entreprise 114 Petite et moyenne entreprises
(PME) 114-115
Pétrole 123
PIB 27
PIB marchand 132
Placement 18
Placement financier 21 Placement immobilier 20
Placement long 20
Placement risqué 20
Plafonds de réescompte 39
Plan Câble 118
Plan Calcul 118
Plan d'épargne en actions
(PEA) 19-20
Plan d'épargne logement.. 19,21 Plan d'épargne populaire
(PEP) 19,21
Plan de relance 26
Plan de stabilisation 31
Planche à billets 35
Plein emploi 24
PMI 115
PMI Intermédiaires 115
Poids de la dette 37
Pôles 106
Politique agricole commune
(PAC) 116-117
Politique budgétaire 34,74, 148-149,151
Politique commune
de change ... 150
Politique conjoncturelle de
relance 96
Politique de change 44, 46 Politique de l'emploi 96-98 Politique de relance 34 Politique de réserves
obligatoires 146
Politique de taux
d'intérêt 46,146
Politique du « franc fort » 30, 45 Politique monétaire.... 34, 38-39,
42,146-147 Politique monétaire
commune 145
Politique monétaire
européenne 144
Politique structurelle libérale.. 96
Population 4
Population active 10-11 Population active agricole.... 116 Population étrangère 8
Population totale 11
Population totale en âge
de travailler 10
Pouvoir d'achat.... 16,18, 30, 32, 94,104-105
Précarisation 88-89
Précarité 22
Préférence communautaire .. 117 Prélèvement extérieur 30 Prélèvement obligatoire.... 34, 52 Préretraite 80,96,100-101 Prestations chômage.... 58-59,70 Prestations d'inadaptation
professionnelle 58
Prestations de cessation anticipée
d'activité 58
Prestations de maladie, d'infirmité, d'invalidité, et accidents du travail 58 Prestations de protection
sociale 58
Prestations de services
sociaux 58
Prestations fiscales 58 Prestations sociales .... 48, 50, 59 Prestations vieillesse 59 Prime de liquidité 43 Prise de contrôle 131
Prise en pension 146
Privatisation .... 20, 106, 130-131
Prix 32, 121
Prix agricoles 116
Prix d'exportation 137 Prix d'intervention 117
Prix d'objectif 117
Prix de seuil 117
Prix des échanges extérieurs 132 Prix des exportations 132 Prix des importations ... 132 Prix du pétrole ... 122
Prix HT 56
Prix relatifs ... 121
Prix TTC 56
Production de masse 24 Productivité 47,116,121
Produits brun 14
Produits manufacturés 134 Professionnalisation 84
Professions 12
Professions intermédiaires 13 Professions libérales 13
Profits 30,48, 112
Programme de stabilité 148 Protection complémentaire .... 58 Protection sociale 16,18,54,
58, 60-61,73
Protectionnisme 47
Provisions 54,126
Pyramide des âges 5
Qualification 12, 84,104
Qualité des soins 69
Quart-monde 22
Quotas laitiers 117
Quotient familial 58
Rapport démographique 63
Rationalité 14
RATP 128
Réactivations d'entreprises .. 110
Réassurance 14
Récession 25-27
Recettes fiscales .... 35-36, 74-75 Recettes fiscales brutes 56 Recettes non fiscales 75 Recherches-développement.. 118 Recours au médecin 69
Redistribution 49
Redistribution des revenus 47, 73 Redistribution horizontale 72 Redistribution verticale 72 Réduction du temps
de travail (RTT) 94
Réescompte 39
Régime des fonctionnaires 62 Régimes à prestations définies 63 Régimes mutualistes 58
Régimes spéciaux 62
Relation franc-mark 45 Relation inflation-chômage.... 33 Renouvellement
des générations 4
Rentabilité 18-19, 34,126 Rentabilité du capital 24
Rentier 47
Répartition 24, 62-63 Répertoire Sirène 110
Réseau Écureuil 20
Réserves de change 140 Réserves obligatoires 39,147 Réserves supplémentaires 39 Réserves sur les crédits 39 Réserves sur les dépôts 39 Résidence principale 20-21 Résidence secondaire ... 20
« Respiration »
du secteur public 130 Ressources de l'État 74
Restructurations 118
Retraite à 60 ans 96-97
Retraites 58,60,62
Retraites par répartition 72
Retraités 12-13
Retraits d'activité 100
Revenu 18,50
Revenu agricole 116
Revenu d'activité .. 22-23,50,72 Revenu d'assistance 72 Revenu de remplacement 102 Revenu de transfert 22 Revenu disponible brut 49 Revenu disponible brut
des ménages 48
Revenu du capital 48
Revenu du patrimoine 48, 50
Revenu du travail 48
Revenu imposable 55
Revenu minimum d'existence 66 Revenu minimum d'insertion
(RMI) 58-59, 66-67,98
Revenu nominal 30
Revenu primaire 49
Revenu réel 30
Rigidités 98
Risque 19
Risque de change 145,153
Risque de défaut 152
Risque de perte en capital 42
Risques-pays 126
Salaire 30, 32,48,50
Salaire brut 54-55,104
Salaire médian 50
Salaire minimum 47,104
Salaire moyen 50
Salaire net 48,55,104
Salaire réel 32
Salariat 12
Salarié 12, 24
Santé 16, 58, 68
Scolarité 10
SEBC 144,147
Secteur agricole 134
Secteur d'activité 12
Secteur public 128
Secteur tertiaire 24,108
Sélectivité 39
Services 108,112,114,134 Services aux entreprises 120 Services aux particuliers 120 Services collectifs 72 Services financiers 108 Services intermédiaires 120 Services marchands 121 Services marchands aux ...
entreprises 108
Services marchands aux particuliers ... 108