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Submitted on 3 Jun 2020
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Quelle agriculture dans CLIMATOR
Frederic Huard
To cite this version:
Frederic Huard. Quelle agriculture dans CLIMATOR. Climator 2010, Jun 2010, Versailles, France.
�hal-02752889�
70 Quelle agriculture dans CLIMATOR ?
F. Huard
INRA, Agroclim, Avignon,France
*Auteur correspondant : huard@avignon.inra.fr
Introduction
CLIMATOR analyse l’impact du changement climatique sur la vulnérabilité de systèmes de culture variés en utilisant des modèles éprouvés. La démarche retenue repose sur un nombre limité de sites représentatifs des principaux agro-pédo-climats de la France, l’agriculture y étant appréhendée au sens large, à travers différentes formes de gestion et d’occupation du sol (grandes cultures, viticulture, prairie, forêt…). Un nombre limité de systèmes agricoles a dû être retenu pour fixer un cadre de modélisation. Les couverts pérennes sont représentés par les cultures fourragères, la vigne et la forêt dans des contextes techniques simplifiés. Pour les grandes cultures, en parallèle de rotations quadriennales, des pratiques agricoles théoriques en monoculture ont été simulées afin d’obtenir des résultats plus facilement interprétables.
Un panel restreint de sols et de génotypes a été retenu. Pour fixer les caractéristiques des systèmes techniques, les options les plus couramment pratiquées actuellement ont été retenues, en balayant une gamme de pratiques allant du conventionnel (objectif de rendement) au biologique.
Les sites
La démarche est multilocale, à travers 12 sites métropolitains et un site de Guadeloupe (Fig. 1), permettant d’appréhender les grands types de climat français : tropical (Guadeloupe), océanique (Rennes, Lusignan et Bordeaux), méditerranéen (Avignon et Toulouse), continental (Mirecourt, Colmar et Dijon). Les effets de l’altitude sont analysés à travers deux sites proches : Saint-Etienne (400m) et Clermont-Theix (890m).
Figure 1 : localisation des sites (alt=altitude, RR=pluie annuelle, Tm=température moyenne annuelle)
Les systèmes de culture
Cinq types d’occup ation du sol ont été retenus à partir desquels des systèmes agricoles sont modélisés à travers plusieurs niveaux d’intensification (Tab. 1). Certains systèmes ne représentent que des cas d’école (par exemple la monoculture de tournesol) mais permettent de comparer directement les sorties de différents modèles. Les choix techniques des dates de labour et de semis, la densité de plantation, l’irrigation et la fertilisation ont été déterminés au départ pour chacun des
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systèmes. Pour simuler les jours disponibles, quelques caractéristiques des exploitations agricoles (taille, main d’œuvre, équipement,….) ont été également fixées au préalable.
MI :Maïs irrigué BA : Bananier MIT : Mais tropical BB : Blé-Blé
MBCB : Maïs-Blé tendre-Colza-Blé dur irrigué Systèmes
intensifs
VI :Vignes denses, irrigués et fertilisées
GI : Prairie de graminée irriguée fauchée sur 5 ans
FCC : Forêt de pins à rotation courte (28 ans) orienté biomasse BIO : Blé tendre-Pois-Graminée fourragère (Fétuque ou Ray gras) TBSB : Tournesol-Blé tendre-Sorgho-Blé dur
TT : Tournesol-Tournesol C : Canne à sucre en pluvial
G : Prairie de graminée fauchée sur 5 ans
FCL : Forêt de pins à rotation longue (100 ans) orientée bois d’oeuvre FCM : Forêt de feuillus ou de conifère à rotation moyenne (50 ans) Systèmes à
intrants limités
V : Vignes en pluvial
Tableau 1 : les systèmes de culture dans le projet CLIMATOR
Le choix des cultivars
Pour la plupart des cultures, l’essentiel de la spécificité variétale se situe au niveau de la précocité.
Pour cette raison, pour le maïs, le blé, le sorgho, le tournesol, le colza et la vigne, deux ou trois variétés sont utilisées de façon à tester l’effet de la longueur de cycle et de la précocité et ainsi s’adapter à la modification prévisible des durées de cycle. Pour les cultures fourragères, la spécificité se situe d’avantage au niveau des capacités de la plante à la sécheresse, par la morphologie de leurs systèmes foliaire et racinaire ainsi que leur fonctionnement physiologique. Pour les autres espèces, la spécificité variétale n’est pas discriminante d’un comportement différentiel face au changement climatique et une seule variété standard a été considérée.
Les sols
L’objectif étant de combiner les résultats par type de culture et site, la démarche est basée sur 3 types de sols :
• un sol commun pour tous les sites et cultures (sol brun peu lessivé de 140 cm de profondeur et 226 mm de RU) ;
• deux sols à niveau de RU et profondeur contrastés représentatifs de chaque type de système agricole mais communs aux sites, sélectionnés à partir d’une analyse statistique de la BD des Sols de l’INRA-Infosol, en appliquant un masque en fonction de l’occupation des surfaces. Pour chaque type d’occupation, sont ressortis plusieurs sols dont deux ont été sélectionnés au regard de leur importance statistique à l’échelle nationale, pédologique et de leurs caractères contrastés ;
• le sol de Guadeloupe est un solferrallitique.
L’adaptation
L’adaptation au changement climatique existe au travers des hypothèses de travail retenues :
• en modélisant les cultures sur tous les sites et en évaluant dans quelles conditions le changement climatique en autorisera de nouvelles (ou à l’inverse en interdira les actuelles) ;
• en utilisant des variétés de durée du cycle variable, permettant l’esquive de périodes climatiques sensibles
• à travers les différents sols utlisés ;
• en testant différentes dates de semis ou ponctuellement en les optimisant ;
• en apportant de l’irrigation pour la satisfaire les besoins en eau et de la fertilisation azotée à stades (et non à dates) fixes…