HAL Id: jpa-00205553
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Submitted on 1 Jan 1963
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Pompage optique des centres F dans KBr
N.V. Karlov, J. Margerie, Y. Merle-d’Aubigné
To cite this version:
N.V. Karlov, J. Margerie, Y. Merle-d’Aubigné. Pompage optique des centres F dans KBr. Journal de
Physique, 1963, 24 (10), pp.717-723. �10.1051/jphys:019630024010071700�. �jpa-00205553�
717.
POMPAGE
OPTIQUE
DES CENTRES F DANS KBrPar N. V.
KARLOV,
Institut Lebedev, Moscou
J.
MARGERIE,
École Normale Supérieure, Pariset
Y.
MERLE-D’AUBIGNÉ,
Laboratoire de Physique Générale, S. A. C. M., Grenoble.
Résumé. 2014 On a étudié
en présence d’un champ magnétique et en
lumière
polarisée circulairement,l’absorption optique des centres F du KBr. On en a déduit que la bande F possède une structure.
La méthode optique utilisée permet d’étudier sur des échantillons très peu concentrés certaines propriétés de l’état fondamental telles que la relaxation spin-réseau. Les conditions d’inversion
de populations dans l’état fondamental par pompage optique ont été étudiées en fonction de l’in-tensité lumineuse et du champ magnétique.
Abstract. 2014 The
optical absorption of F-centers in KBr has been studied in a magnetic field
with circularly polarized light. The conclusion of this study is the existence of a structure in the F-band. The optical method we used permits the study of some properties of the ground state (e.g. Spin lattice relaxation) even with very dilute
samples.
The conditions for inverting the populations of the ground sublevels by optical pumping have been studied as a function ofthe static magnetic field and the pumping light intensity.
JOURNAL DE PHYSIQUE tOME 24, OCTOBRE 1963,
1. Introduction. - En
vue d’étendre le domaine
d’application
des masers dans les gammesmilli-m6triques
etsubmillimétriques,
il est int6ressant d’étudier lespossibilités
de pompageoptique
dans les solides.R6cemment,
des masers a rubispomp6s
optiquement
ont ete decrits[1], [2].
Dans cesexp6-riences,
la source pour le pompage est un laser à rubispulse,
dont la faiblelargeur spectrale
permet
d’exciter s6lectivement un des sous-niveaux du fondamental. Une etudeg6n6rale [3], [4], [5]
despossibilités
de pompageoptique
sur des centresparamagnétiques
dans les cristaux montrequ’il
est souhaitable de pomper avec une transitionayant
unegrande
forced’oscillateur,
donc enutili-sant une bande
d’absorption
large.
Le retour a 1’etat fondamental faisant intervenir des processusnon
radiatifs,
a degrandes
chances de s’effectuer avec la meme vitesse vers les diff6rentssous-niveaux
fondamentaux
i
>. Un pompage detype
Dehmelt est alors seulpossible.
Pourqu’il puisse
r6aliser une inversion depopulations
dans 1’etatfondamental,
il fautqu’il
existe des coefficientsd’absorption
diff6rentskpv
des divers sous-niveauxi >
pour la lumi6re de pompage depolarisation
pet de
frequence
v. L’6chantillon doit doncposs6der
les 3
propri6t6s
suivantes :temps
de relaxationspin-reseau long ; grande
forced’oscillateur ;
coef-ficientsd’absorption
kr
differents pour les diverssous-niveaux
>.Le succ6s des
experiences
de pompageoptique
enlumi6re non
polaris6e (spin heating)
[6],
[7]
montre
que les centres F des
halogenures
alcalinsposs6dent
les deuxpremi6res
de cespropri6t6s.
Reste a savoirsi ils
poss6dent
la troisième. Unessai,
tenté parWieder et
Hyde
[8]
sur KCI s’est rwelen6gatif.
Par
contre,
lesexperiences que
nous allons d6crireont montre que, pour
les
centres F deKBr,
si onenvoie de la lumi6re
polarls6e
circulairementparal-lelement au
champ,
c’est,
suivant lalongueur
d’onde
utilisée,
l’un ou 1’autre des sous-niveauxZeeman
qui
absorbe Ieplus.
Une structure nonrésolue par
absorption
optique
ordinaire a ainsi puetre mise en evidence dans la bande F. La meme
experience
fournit6galement
(effet
trigger)
unmoyen sensible d’étude de certaines
propri6t6s
dufondamental,
meme sur des 6chantillons tres peuconcentres : Par
exemple,
temps
de relaxationspin-reseau
en fonction duchamp
magn6tique
di-recteur. A
partir
des r6sultats obtenus sur 1’6tatexcite et des
temps
de relaxation mesures pour lefondamental,
les conditions de pompageoptique
ont ete étudiées
th6oriquement
et v6rifi6esexperi-mentalement.
II. M6thode de mesure. - On observe les
varia-tions de la lumi6re a+ transmise a travers 1’echan-tillon
lorsqu’on
fait varier lespopulations
des deux sous-niveaux du fondamental. Pour faire varier cespopulations
defaçon
connue, on fait varier lechamp
magn6tique
et on attend que1’equilibre
de Boltzmann soit atteint. Pour6galiser
les popu-lations des sous-niveauxZeeman,
onpeut
soitannuler le
champ Ho,
soit saturer la resonancepara-magnetique 6lectronique
des centres F situ6e dans la bande X pour unchamp
continuHo
de l’ordrede 3 000 Oe
(g
=1,99).
Si
10
est 1’intensite de la lumiere incidente et I l’intensit6 de la lumi6retransmise,
on d6finit pour718
un
rayonnement
depolarisation
p et de nombre d’onde v Ie coefficientd’absorption
k’PlJ tel que(1 :
6paisseur
del’échantillon).
Comme 1’6tat fondamental des cEntres F pos-s6de 2 sous-niveaux
jl/2
> et1-
1/2
>, on a :w1/2 et q-1/2 sont les
populations
relatives des sous-niveaux1/2
> etI-
1/2
>.Le fondamental 6tant un doublet de
Kramers,
la
sym6trie
(1)
exige
que :II est clair que deux mesures de k’Pu faites sur le
syst6me
avec deuxr6partitions
depopulations is
différentes et connuespermettent,
d’obtenir lesvaleurs des coefficients
d’absorption
individuels kf$z
etkfuz.
On étudie donc l’effet sur la lumièretrans-mise I d’un
changement
despopulations
des niveaux1/2
> etI-
1/2
>dans la
plupart
de nosexpériences lllk’PU
« 1. La dur6e de vie de 1’etat excite 6tant tr6s faible[9],
sapopulation
resten6gligeable,
done si w1/2 etw-1/2
sont les nouvellespopulations
rela-tives des 6tats1/2
> etj- 1/2
> on aet
1’equation (1)
devient :La formule
(2)
peut
etre utilis6e de deuxma-nières :
a)
On fait varier defaçon
connue lespopulations
relatives des deux sous-niveaux
(par exemple
enr6alisant
l’équilibre
de Boltzmann pour deux valeursoppos6es
duchamp)
on mesure leEIfI
correspondant
et on en d6duit la différencekfl2
-k-fI2.
1/2
1/2-b)
Une fois connus les coefficientskfl2
etk-fI2,
l’intensit6 de la lumi6re transmise
permet
deme-surer de
facon permanente
lespopulations
respec-tives des niveaux
1/2
> et1-1/2
> etd’analyser
ainsi un processus de relaxation dans le niveau
fondamental ou, si le faisceau lumineux est
intense,
Ie processus de pompage
optique.
MONTAGE EXPERIMENTAL. - Le
montage
expéri-mental
(voir
fig. 1)
est une modification de celui(1) Dans la mesure ou les g BHo des etats excites et
fondamentaux restent tres faibles devant la largeur de la transition optique, ce qui est le cas de toutes nos
exp6-riences.
employ6
par Brossel etMargerie
[10]
pour 6tudier la banded’absorption
verte du rubis. L’echantillonest
place
dans une cavité resonnante bande Xrec-tangulaire
perc6e
sur sagrande
face pourper-mettre le passage du faisceau lumineux.
L’échan-FIG. 1. - Montage experimental.
(1) Echantillon. -
(2) Cavite resonnante bande X.
-(3) Polariseur circulaire. -
(4) Cryostat a helium. --(5) Electroaimant. -
(6) Lampe a incandescence. --(7) Monochromateur Bausch et Lamb. - (8), (9) Photo-multiplicateurs 1P 21. -
(10)
Galvanometre. - (11) Pontde resistances. -
(12) Galvanometre enregistreur.
tillon et la cavite sont dans un bain d’hélium
main-tenu au-dessous du
point X
pour éviter l’ébullition. L’ensemble estplace
dans 1’entrefer d’un 6lectro-aimant Varian 1.2".Un jeu
de miroirs et de lentillespermet
de faire arriver le faisceau lumineuxparal-16lement au
champ.
La source lumineuse est unelampe
a incandescence associ6e a unmonochro-mateur Bausch et Lomb.
Le
polariseur
circulairef abrique
par la « PolaroïdCompany ))
estplace
dans le bain d’hélium contrela f enetre d’entrée de la cavit6. La lumiere trans-mise est detectee
grace
a unphotomultiplicateur
1P 21. Pour minimiser les fluctuations
rapides
etles derives de la
lampe,
unepartie
de1’energie
dufaisceau lumineux est réfléchie par un miroir
semi-transparent
pour former un faisceau de reference que l’on concentre sur un deuxiemephotomulti-plicateur
1P 21. Pour mesurer l’intensit6 lumineusemoyenne
transmise,
on mesure directement lecou-rant du
premier photomultiplicateur.
Pour mesurerde faible variations de l’intensit6
lumineuse,
lescourants de sortie des deux
photomultiplicateurs
r6sis-tances
réglé
de telle sorte’que
le courant mesure dans legalvanom6tre
soit nul en 1’absence dechamp
magn6tique.
Avec cedispositif
le bruitexprime
en pour cent de l’intensit6 lumineusetrans-mise est inf6rieur a
0,1
0/0.
PREPARATION DES ECHANTILLONS. - Les
mono-cristaux de KBr ont ete fournis par
« Quartz
etSilice)). Ils ont ete color6s par addition suivant une
m6thode maintenant
classique [11].
Le
cristal estchauff6 a 550 °C
pendant
12 heures dans un tubeen
presence
de vapeur depotassium.
A la sortie du four le tube estplonge
dans un bain dep6trole
etcass6. On obtient ainsi une «
trempe
)) efficacequi
6vite la formation de colloide. Les cristaux sont
ensuite clives aux dimensions voulues en lumi6re
rouge,
puis
conserves dans l’obscuritéjusqu’A
leur utilisation.Les
experiences
ontport6
sur trois 6chantillonsdont les
caractéristiques
sont r6sum6es dans le tableau I ci-dessous.TABLEAU I
III. Variation des eoeffieients
d’absorption
des sous-niveaux Zeeman en fonction de lalongueur
d’onde. - Pour KBr la bande
ne
poss6de
pas destructure
apparente
a latemperature
de l’héliumliquide.
Le sommet de la banded’absorption
esttrouve pour v = 16 700
cm-1;
lalargeur
de labande a mi-hauteur est de 1 700 cnl-1.
FIG. 2,
La variation
A7/7
lorsque
lechamp
Inagnétique
continue prend les valeurs
+88100eet-88100e
a ete 6tudi6e a la
temperature
T =1,85
OK enfonc-tion de la
frequence
lumineuse. Lespopulations
des sous-niveaux à
1’equilibre thermique
sontcalcul6es dans ces conditions et la formule
(2)
permet
de calculer les differencesk’+-" kc; + , "
(fig.
2).
Les mesures ont ete effectu6es pour les trois 6chantillons avec un bon accord entreles resultats : Pour
chaque
v, lerapport
des3(kl’/+2,’ - k1i )
mesures est6gal
aurapport
des kw(cf.
avant derni6religne
du tableauI).
Depetits
6cartspeuvent
etre attribués aux tensions internesqui d6polarisent
la lumi6re(2).
La connaissance de/C"11+-’
-k’-+,;’
et du coefficientd’absorption
mesureen
champ
nul kau =0,5
(ka+,’
+kc’-+I’)
permet
de calculer lesd’ absorption
et(fig. 3).
Les courbesd’absorption optique
des deux sous-niveaux ont sensiblement la forme mais elles sont d6cal6es de 130 cm-1 environ. Ced6calage
une structure de 1’etat excite des centres F dans KBrqui
n’est pas résolue parabsorption optique
ordinaire,
vue lagrande largeur
de la bande F. 11 est
impossible
dedire,
pour lemoment,
si cette structure est de meme nature quecelle observe par Rabin et Schulman
[12]
sur lescentres F dans CsCl et CsBr.
(2) Les tensions internes ont ete observees entre pola-roids croises et sont probablement principalement dues a la trempe effectuée au cours de la preparation. Du fait de
ces tensions, nous avons sans doute sous-estim6 me fo et le
d6calage entre les deux courbes de la figure 3 par un fac-teur compris entre 1,04: et 1,36.
720
FIG. 3.
Nous pouvons donner une
explication
ph6nom6-nologique
de la structure observ6e enutilisant,
pour le
nous avons
le modèleapproximatif
classique
d’un atomealcalin.
La bande F serait alors associ6e aux 2 raies de resonanceD1
etD2 (281/2
-+2p 1/21
2PS/2). On
sait quel’absorptiona
du niveau1/2>
est constituee d’une raie
unique,
d’intensité 3 a1’emplacement
deD2
tandis quel’absorption
a+de
i- 1/2
> consiste en 2 raies d’intensité 2et 1 aux
emplacement
deD,
etD2
respecti-vement. Si ces raiess’élargissent
beaucoup,
onobservera une raie
unique
d’intensite 3 aux2/3
del’intervalle entre
.D2
etD1.
Or,
pr6cis6ment,
nousobservons pour les centres .F de KBr des
absorp-tions e+ d’intensités
6gales
apartir
der 1/2
> et1- 1/2
>,I’absorption
de1-
1/2
> 6tant décalée de 130 cm-1 vers le bleu. Si nous admetton§ lavalidite du modele
precedent D,
serait done décalé de3/2
X 130 ~ 200 cm-1 vers le bleu parrapport
a
D2-
C’ est-a-dire que la structure fine du niveau excite P des centres F serait invers6e.(P3i2
au-dessous de
P1/2.
Constante decouplage spin-orbite
À = - 200 x
2/3
= - 130cm-1).
Une rotation
Faraday paramagnetique
est 116e aJH différence entre
k’+-v
etkbh%§.
Elle estqualita-tivement calculable a
partir
des courbes de lafigure
3. L’effet doit etrepositif
sur les ailes de labande F et
n6gatif
au sommet.L’expérienee
aenti6rement confirm6 cette
prevision (3) :
En lu-mi6re a+ c’est done bienl’absorption
du niveau1- 1/2
>qui
est décaIée vers Ie bleu et la struc-turespin-orbite
du niveau excite est bien invers6e dans la mesure of le modele assimilant la bande F aux raiesD1
etD2
est valable.En
fait,
lesclassiques
des centres F(3) La constante de Verdet paramagnétique au sommet de la bande est de --
0,1 minute/cm/gauss a 1,85 OK pour
l’echantillon C. On peut utiliser cet effet Faraday
para-magn6tique pour mesurer les populations de 1’etat
fonda-mental [13] et realiser des expériences comparables a celles decrites au paragraphe IV ci-dessous.
semblent conduire a une interaction
spin-orbite
beaucoup plus
faible etpositive [14].
II nous semblequ’avant
de tenter uneinterpretation theorique
desrésultats
precedents,
il sera sage derépéter
l’expé-rience sur les centres F dans d’autres
halog6nures
alcalins.IV.
Stude
dequelques
propri6t6s
de 1’etatfon-damental. 2013 La méthode
optique
utilis6e estparti-culièrement bien
adaptee pour
mesurer certainespropriétés
de 1’etat fondamental :- analyse
de la raie de resonanceelectronique ;
- mesures des
temps
de relaxationspin-reseau
pour des tres faiblesconcentrations ;
- variation du
temps
de relaxationspin-reseau
en fonction du
champ ;
- etude de 1’effet Back-Goudsmit.
Ces etudes ont ete effectu6es avec un faisceau
lumineux de faible intensite afin de ne pas
per-turber les
populations
des sous-niveaux du fonda-mental. Lalongueur
d’onde de la lumi6re était maintenue fixe v = 17 300 cm-1.Afin de v6rifier que l’intensit6 de la lumi6re transmise donne une
image
exacte despopulations
des sous-niveauxfondamentaux,
on a fait variersystématiquement
lechamp
continu entre 760 Oeet 8 810 Oe et la
temperature
entre1,85
OK et2,11
OK. Dans cedomaine,
la difference despopu-lations des sous-niveaux Zeeman est
proportion-nelle a
H ofT à
mieux que 4%
cequi
estsuperieur
a la
precision
des mesures. Laproportionnalité
deAIII
aHo JT
a ete vérifiée cequi justifie
lam6-thode de mesure utilis6e.
1)
RESONANCEÉLECTRONIQUE
DU FONDAMENTAL.- La resonance
6lectronique
du fondamental a 6t6observ6e par voie
optique.
Si enpresence
de puis-sancehyperfréquence
dans la cavite on passerapi-dement a travers le
champ magn6tique
de reso-nance, on observe l’inversion depopulations
parpassage
rapide.
Onpeut
aussi observer la saturation de la resonance.Lorsque,
en 1’absence depuissance
hyperfréquence
dans la cavite etapr6s
avoirpola-ris6 le
syst6me
despins
dans lechamp
deresonance,
on inverse le sens du
champ,
on observed’après
1’6quation
(2)
une variation relative de l’intensit6lumineuse
puisque
Si au
contraire,
avec les memes conditionsini-tiales,
on sature laresonance,
on doit observerPour obtenir effectivement dans ces conditions un
(Al/I), 6gale
a la moitie de(AIII)l,
il fautbalayer
lechamp
continu autour de sa valeuimoyenne dans une
plage
d’environ 200 Oe. Laraie de resonance des centres F est, en
effet,
inho-mog6ne (élargissement hyperfin
par les noyauxvoisins) :
Si on en sature unepartie
seulement,
« Ietrou creus6 )) n’a pas diffuse au bout d’un
temps
comparable
aT1.
2)
TEMPS DE RELAXATION SPIN-RÉSEAU. - Al’oppos6
de cequ’ont
observe Ohlsen et Hol-comb[15],
le retour versl’équilibre
de Boltzmann apartir
d’unetemperature
despin
infinie ou m6meFIG. 4.
negative
se faittoujours
exactement suivant uneexponentielle.
La variation deT1
en fonction duchamp magn6tique H 0
est donn6e par lafigure
4 pour les 6chantillons dilu6s A et B et 1’echantillonplus
concentre C. Pour les 6chantilloiis faiblement concentres et pourHo compris
entre 2 500 et8 800
Oe.,
T1 ~
Ho-x
avec x =1,8
± 0,2.
Dans Iedomaine étroit de
temperatures explor6
la varia-tion avec latemperature
est en accord avec uneloi en
T- I indiquant
un processus direct. A 3000Oe,
T1 T
= 410 s oK.Pour I’echantillon
C,
11 foisplus
concentre,
T1
est
plus
court et varie peu avec lechamp H 0 ;
savariation avec la
temperature
estapproximati-vement en
T--1,
ou,peut-6tre,
plus
lente. Ces loisde variation sont en accord avec celles observ6es
dans KCI par Ohlsen et Holcomb. L’ordre dc
gran-deur des
temps
de relaxation observes ainsi que leurs variations avec latemperature
et lechamp
magn6tique
peuvent
etreexpliques
en admettantque le processus de relaxation dominant est du a la modulation par les vibrations du reseau du
cou-plage hyperfin
entre 1’61ectron des centres et les noyaux depotassium
et de brome voisins(4).
Deigen
et Zevin[16]
ont calcul6 Ietemps
de rela-xation pour les centres F dans KCI suivant cemod 61e. Ils trouvent effectivement
qu’a
bassetem-p6rature
1/T1
NH5
T et suivant la valeuradoptee
pour la vitesse du son dansKCI,
ils calculent a3 000 Oe.
T1 T
de l’ordre de 480 a 5 000 s °K.Ce calcul est en bon accord avec les r6sultats
experi-mentaux connus pour les centres F dans KCI. A
3 000 Oe.
MacAvoy
et al.[7]
trouventDans le cas de KBr les interactions avec les noyaux
voisins sont
plus importantes
et on doit biens’attendre a des
temps
de relaxationplus
courts.3)
EFFET BACK-GOUDSMIT. - Si onpolarise
lesyst6me
despins
a 8 000Oe,
etqu’on
ramènerapi-dement le
champ
a 1000Oe,
on n’observe pas dechangement
brusque
de l’intensit6 lumineusetrans-mise. Le
signal
varie avec une constante detemps
deplusieurs
minutes
(T1
a 1000Oe).
Si aucon-traire on ram6ne
brusquement
lechamp
a unevaleur inférieure a 100
Oe,
on observe une variationbrutale de la lumiere transmise. Cette variation est
d’autant
plus grande
que la valeur atteinte pourHo
est
plus
voisine de zero. Elle estpartiellement
re-versible. Ellepourrait
etre due a unchangement
adiabatique
de lapolarisation 6lectronique qui,
par effetBack-Goudsmit,
serait transmisepartiel-lement,
enchamp faible,
auxspins
nuel6airesvoi-sins. Si cette
hvpoth6se
estexacte,
laquasi
rever-sibilit6 de1’effet
montre que lapolarisation
nu-eléaire ainsi creee ne diffuse pas
trop
rapidement
rans l’échantillon mais reste sur les noyauxentou-dant le centre F.
V.
Pompage optique.
- L’ eff et de la lumi6re sur les centres F se traduit de deuxfamous :
d’unepart
al’équilibre
lespopulations respectives
des deux sous-niveaux ne sontplus
cellescorrespon-dant à
1’6quilibre
deBoltzmann,
d’autrepart, l’état
d’6quilibre
n’est pas atteint avec letemps
derela-xation
thermique
T1
mais avec une constante detemps
Tplus
courte. Ces 2 effets ont ete observes.Pour determiner les
populations
des sous-niveaux dans un 6tat donne dusyst6me,
on mesure leAI/I
quand
apartir
de cet 6tat on realise unetemp6-rature de
spin
infinie(en
ramenantrapidement
lechamp
a la valeur convenable et en saturant laresonance) :
On 6vite ainsi les erreurs 6ventuellesdues a des derives de l’intensité lumineuse sur de
longs
intervalles detemps.
1)
CALCUL DU CYCLE DE POMPAGE OPTIQUE.-Si on admet que pour un centre F dans 1’etat
(4) Nous remercions le Pr A. Abragam qui nous a sugg6r6 cette explication.
722
excite les
probabilités
de retour dans les deuxsous-niveaux Zeeman du fondamental sont
6gales
(voir
cycle
de pompage,fig.
5),
la variation de popu-lations w1/2 duniveau
+ 1/2
> ob6it a1’6quation
FI G. 5. - Cycle de pompage dans le diagramme de «
coor-donn6es de configuration ».
Le
premier
terme du deuxi6me membre rendcompte
del’absorption lumineuse,
le deuxi6me duretour des centres a 1’6tat fondamental
apr6s
lecycle
de pompage, le troisi6me de la relaxationther-mique.
7tl/2 est lapopulation
relative du niveau1/2
> à1’6quilibre
de Boltzmann :Le coefficient oc est de la forme
ou
Tp
est un(( temps
entreabsorption
dephotons »,
inversementproportionnel
a l’intensit6 lumineuse incidenteIo.
Si nous posonsl’équation (3)
peut
s’écrire :Done,
lapopulation
relative du niveau1112
> tend vers la limite :avec la constante de
temps r
telle que-
L’inversion de
populations
est r6alis6elorsque
7tl/2 >0,5,
doned’apr6s
l’égalité
(4)
lorsque
L’inégalité
(6)
necessite6videmment,
commecondition
pr6alable kL’,/,
>kfï2
cequi, d’apr6s
lafigure
3,
est realise si on pompe en 6+ avecv > 16 700 cm-1 ou si on pompe en a- avec
v 16 700 cm-1.
2)
OBSERVATION ET ETUDE EXPÉRIMENTALE DUPOMPAGE OPTIQUE. - L’intensité lumineuse est
multipliée
par 300 environ parrapport
auxexpé-riences
pr6c6dentes.
Lapuissance
lumineuse regue par0,12
cm2 d’échantillon est alors estime àquelques
microwatts. La lumiere estpolaris6e
en a+et son nombre d’onde est 17 450
cm-1,
salargeur
spectrale
est de l’ordre de 200 cm-1. Nousop6rons
sur 1’echantillon dilu6 B. Dans ces
conditions,
lerapport
observe despopulations
desniveaux
11/2
> et-1/2
> dans unchamp
de 760 Oe est de1,08,
alorsqu’àl’équilibre
deBoltzmann,
il serait de0,95.
La constante detemps -c
a ete 6tudi6e enfonc-tion de l’intensit6 lumineuse
Io
regue par 1’echan-tillon achamp magn6tique
fixe(H 0
= 760Oe).
Comme on le voit sur la
figure 6, 1/r
est fonctionFIG. 6.
lin6alre de
Io
cequiest
en accord avec1’6qua-tion
(5).
Lapente
de la droite obtenuepermet
de calculerTp
en fonction deIo.
L’intensité lumineuse
1,
n6cessaire pour r6aliserl’égalité
despopulations
a ete 6tudi6e en fonctiondu
champ magnetique
continuHo (fig.
7).
La courbe en traitplein
a 6t6 calculée àpartir
del’inégalité (6)
danslaquelle
les diff6rents para-m6tres sont connus.T 1
a 6t6 determine en fonction duchamp
(fig.
4).
k"+."
etkll+ 11
sont connus( fig. 3).
T, est déterminé en fonction de l’intensit6 lumi-neuse
Io
(fig.
6).
Les
points
repr6sentent
pourcinq
valeurs deIo,
lechamp expérimental H 0
pourlequel
les popu-lations des niveaux11/2
> et1-
1/2
> sontren-dues
6gales
par l’effet combine de la lumi6re et de la relaxationspin-reseau.
La courbe de la
figure
7s6pare
leplan
Ho, Io
endeux
regions :
Dans laregion
inf6rieure latemp6-rature de
spin
a1’equilibre
estpositive,
dans laregion superieure
elle estnegative.
L’accord entrel’expérience
et la courbeth6orique
est assez bon.FIG. 7.
Le retour a 1’6tat fondamental d’un centre F
fait intervenir des transitions non radiatives
(fig.
5),
on aurait done pu penser,qu’au
cours de cettetransition,
les niveaux+
1/2
> et-1/2
> ne sepeuplent
pas6galement,
maisplutot
suivant uneloi de Boltzmann. Les calculs faits dans cette der-niere
hypoth6se
montrent 1’existence d’unchamp
critique
Hc au-dessusduquel l’inversion
de popu-lations nepourrait
etre r6alis6equelle
que soitl’in-tensite lumineuse I.
D’après
les r6sultats de lafigure
3,
He serait6gal
a 2 800 Oe pour KBr a lalongueur
d’onde de pompage laplus
favorable et a1,85
OK. L’obten-tion detemperatures
despin negatives jusqu’a
deschamps
de 3 900 Oe montrequ’il
n’en est rien. Notrepremiere
hypoth6se (probabilité
de retour6gales)
estbeaucoup plus proche
de lareality
comme le montre la
figure
7. Desexperiences plus
pr6cises
etemployant
des intensites lumineusesplus
6lev6es seraient n6cessaires pour savoir si cettepremiere hypoth6se
est enti6rement correcte ouseulement
approch6e.
VI. Conclusion. - Les r6sultats obtenus sur les
temps
de relaxation et la structure de 1’etat excitemontrent l’utilité des m6thodes de detection
optique
enphysique
du solide. La nature de lastructure de Fetal excite n’est pas encore
expliquee.
En vue d’élucider cette
question,
il sembleint6-ressant de
reprendre
la memeexperience
dans d’autreshalog6nures alcalins,
notamment ceuxdont
l’absorption
en lumiere naturellepresente
d6jh
une structurepartiellement
résolue.En vue de r6aliser un maser
pompe optiquement
suivant ce processus, il serait int6ressant d’étudier
les def auts de reseau dans des cristaux
ioniques
tels queMgO
ouCaO,
danslesquels
les raies de reso-nance6lectronique
neprésentent
pasd’élargis-sement
inhomog6ne
par lesspins
nuel6aires. En raison desgrandes
forces d’oscillateur et destemps
de relaxationlongs,
les def auts de reseau semblentparticulièrement
adaptés
a 1’etude d6taill6e descycles
de pompageoptique
dans les solides.Manuscrit regu le 19 juillet 1963.
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