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DOSSIER DE PRESSE BRISER LE SILENCE : VIOLENCES INTRAFAMILIALES, ABUS ET MALTRAITANCES DANS L ÉGLISE

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Academic year: 2022

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DOSSIER DE PRESSE

UNION DES ÉGLISES ADVENTISTES DES ANTILLES ET GUYANE FRANÇAISES

UAGF

BRISER LE SILENCE : VIOLENCES INTRAFAMILIALES,

ABUS ET MALTRAITANCES DANS L’ÉGLISE

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B R I S E R L E S I L E N C E 2

BRISER LE SILENCE Violenc es in tr af amiliales, abus e t mal tr ai tanc es dans l’É gli se

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3 B R I S E R L E S I L E N C E

PÉRIODE : du 3 septembre 2022 au 24 septembre 2022 PORTEUR : Union des Antilles et de la Guyane Françaises

des Adventistes du 7ème Jour

COORDINATRICE DU PROJET : Mme SABLIER Patricia

directrice régionale des Affaires Publiques et de la Li- berté Religieuse

CONTACTS

Eddy-Michel CARPIN président de l’Union des Antilles et de la Guyane Françaises des Adventistes du 7ème Jour Tél. 0696 343 085

Mail : emcarpin@live.fr

Adresse : UAGF 29, route de Ravine Vilaine BP 738 Fort-de-France 97200

Patricia SABLIER directrice régionale des Affaires Publiques et de la Liberté Religieuse à l’Union des Antilles et de la Guyane Françaises des Adventistes du 7ème Jour

Tél. 0690 644 022

Mail : patricia-sablier@wanadoo.fr

Adresse : UAGF 29, route de Ravine Vilaine BP 738 Fort-de-France 97200

Ésaïe AUGUSTE directeur régional des Communications à l’Union des Antilles et Guyane Françaises des Adventistes du 7ème Jour

Tél. 0696 248 929

Mail : esaie.auguste@wanadoo.fr

Adresse : UAGF 29, route de Ravine Vilaine BP 738

Fort-de-France 97200

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B R I S E R L E S I L E N C E 4

CONSTATS

À L’ORIGINE DU PROGRAMME Briser le silence

Des chiffres éloquents en France hexagonale montrent les dérives sociétales sur les plus fragiles (femmes, enfants, seniors, personnes en situation de handicap).

Un constat effrayant à partir des statistiques en France Hexagonale et les conséquences sur le devenir de ces enfants : Violences sexuelles subies dans l’enfance (source : enquête conduite du 10 au 19 septembre 2019 par Ipsos, auprès de 502 français(es) âgés(es) de 18 ans et plus, ayant été victimes de viols et d’agressions sexuelles dans l’enfance, 83% de femmes et 17% d’hommes, constituant un échantillon interrogé par internet via l’Access Panel Online d’Ipsos. )

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5 B R I S E R L E S I L E N C E

Toutes les églises quelles qu’elles soient, sont le reflet de la société dans

laquelle elles sont placées : leurs membres sont donc aussi impactés par les dérives de celle-ci :

Rapport de la CIIVISE : Commission Indépendante sur l’Inceste et les

Violences Sexuelles faites aux Enfants : Conclusions intermédiaires 31 mars 2022

D’autres dénominations ont été sévèrement impactées par le fléau des abus de toutes sortes avec la publication du Rapport SAUVÉ (2021) pour l’ÉGLISE Catholique.

Les chiffres alarmants en matière de violences

dans les DOM et dans la Caraïbe

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a) Violences faites aux femmes dans les DOM

b) Violences faites aux enfants dans les DOM / France Hexagone

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B R I S E R L E S I L E N C E 6

À l’occasion des semaines annuelles de la famille et de la santé en Septembre 2022, l’UAGF veut entamer une réflexion profonde sur les violences intra-familiales, abus de toutes sortes et maltraitances sur les femmes, enfants, hommes, seniors, handicapés.

Même dans les milieux où des valeurs humaines et spirituelles fortes sont proclamées, ces fléaux sont bien présents. L’Église veut désormais montrer clairement son camp : elle se place résolument du côté des victimes tout en ayant une action constructive auprès des offenseurs.

Ainsi, l’Église sera un lieu privilégié de résilience et de guérison mais aussi un lieu de prévention pour favoriser DESCRIPTION DE L’ACTION

L’Église adventiste au niveau mondial n’échappe pas à ces dérives

Peu d’études ont été publiées sur ce sujet

• 2006 : une étude sur 1431 adventistes de 70 églises sur 5 états des USA : source : Drumm and al, 2006 Social work and christinanity

o Niveau inquiétant de violences entre partenaires

o 65% déclarent avoir eu un comportement dégradant ou contrôleur au moins 1 fois dans leur vie

o 46% ont été victimes de violence conjugale courante o 29% victimes de violences sexuelles

o 10% ont subi de graves violences physiques

Ces chiffres qui datent de 2006 peuvent avoir évolué et des études, dont nous n’avons pas encore les résultats, sont en cours de réalisation.

4

• Visée interne : les dirigeants et les membres d’église des Antilles et Guyane Françaises des Adventistes du 7ème Jour

• Équipes éducatives, élèves et parents des écoles adventistes aux Antilles-Guyane

PUBLICS CIBLES SUPPORT / FORMAT

• Visioconférence : « ZOOM »

identifiant : 990 7176 961 mdp :777777

• En ligne : YouTube UAGF

• En présentiel dans les églises locales

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7 B R I S E R L E S I L E N C E

OBJECTIFS GÉNÉRAUX

1/ Sensibiliser tous les membres à la notion d’abus et de maltraitances

2/ Rappeler la législation française en matière d’abus et de maltraitance

3/ Rappeler la position officielle de l’Église en matière d’abus sexuels sur enfants, maltraitance envers les femmes, les hommes et les seniors

4/ Donner des lignes de conduite aux responsables pour se protéger et protéger ceux qui leur sont confiés 5/ Former les responsables des Fédérations et Mission à réagir face à ces maltraitances et ainsi prévenir ces dérives graves et dangereuses pour les femmes abusées, hommes, et les enfants abusés, au sein de l’ÉGLISE.

1. Information des leaders de l’UAGF à l’intérieur des Fédérations Mission

2. Information des comités d’églises

3. Information grand public adventiste sur 3 semaines au mois de septembre 2022 principalement

4. Famille : du 3-9 septembre 2022

5. Milieu scolaire : du 12-15 septembre 2022 6. Santé : du 17-24 septembre 2022

OBJECTIFS OPÉRATIONNELS

FINALITÉ DU PROJET Protéger les plus faibles de nos populations (enfants, seniors, personnes en situation de handicap), pour faire de nos églises dans le territoire de la Guadeloupe, Martinique et Guyane française des lieux de paix, de sécurité, d’écoute et de soutien, et enfin des lieux de résilience et de guérison pour toutes les victimes d’abus divers.

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B R I S E R L E S I L E N C E 8

BRISER

LE SILENCE

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9 B R I S E R L E S I L E N C E

Continuum : stratégies à mettre en place après la Conférence – Briser le silence 1. Former des leaders et informer le grand public sur ses droits et ses devoirs

2. Faire de la prévention pour les générations futures en commençant par les enfants (écoles maternelle et primaire et collège…)

3. Permettre de libérer la parole (mise en place de cellules d’écoute avec personnel formé ad hoc)

4. Pérenniser l’action dans le temps : inscrire dans les programmes de l’église des moments de sensibilisation sur la problématique des abus de toutes sortes.

5. Mettre en place dans nos églises un cycle de prévention :

a. Primaire : Avant que le comportement violent n’apparaisse, travailler sur des attitudes à changer et sur les règles que cela entraîne

b. Secondaire : Intervenir pour prévenir la violence pour une situation qui peut se reproduire. Trouver un traitement pour les agresseurs

c. Traiter après la survenue de la violence. Conduire les victimes vers la guérison. Trouver un traitement pour les agresseurs

Nos temps forts :

1- Formation pour les leaders de l’Eglise Adventiste aux Antilles-Guyane : mai 2022 2- Formation des dirigeants des églises locales : du 5-8 septembre 2022

3- Semaine de la famille centrée sur la violence domestique : du 3-9 septembre 2022 pour l’ensemble du public adventiste

4- Semaine sur les abus au niveau des écoles adventistes : du 12-15 septembre 2022 5- Semaine de santé : du 17-24 septembre 2022 pour l’ensemble du public adventiste Nos intervenants :

1- De l’extérieur :

Professeur David WILLIAMS : David R. Williams Chair, Department of Social &

Behavioral Sciences, Harvard T.H. Chan School of Public Health, Professor of African and African American Studies and of Sociology, Harvard University Professeur Zéno CHARLES-MARCEL : professeur associé de médecine Interne

Loma Linda University, LOMA LINDA Californie, USA). Directeur Associé du département des Ministères de la Santé, General Conference of Seventh Day Adventist Church, Silver Spirng, Maryland (USA)

2- De nos territoires (Guadeloupe, Martinique et Guyane) :

a. Avocats : Me VEGA, Me ALGER, Me TOLASSY-SAULO, Jeanne Emérante DEFOI b. Médecin psychiatre : Dr SEJOR-PÉLIS Simone

c. Psychologues : K. CLAUDE, N. SOUPREMANIEN, M. VALCY, L. ZIE, d. Assistantes sociales : E. SELBONNE, S. ADÈLE

e. Éducateurs : J. LOIAL

f. Thérapeutes diplômés, conseillers conjugaux : J. BIBRAC, T. LAMBERT g. Diplômés en relation d’aide : E.M CARPIN, T. GÉLIE

h. Administrateurs-pasteurs UAGF : E-M CARPIN, J. BIBRAC

i. Spécialistes en communication numérique : E. AUGUSTE, R. SOUPREMANIEN, S. RÉGIS

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Union des Antilles et Guyane Françaises 29 route de ravine vilaine 97200 Fort-de-France

Tél : 0596 79 92 79 - www.uagf.org

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INTERVENTIONS SUR LES 3 SEMAINES SEPTEMBRE 2022

date Sujet Intervenants Format

1 Ven 2 19h

F A M I L L E

Le respect de l’image de Dieu en l’homme J. BIBRAC Églises-message écrit

2 Sam 3 Culte d’adoration : La dignité et la valeur de chaque individu J. BIBRAC Églises-message écrit 3 Sam3

a-midi Relever efficacement le défi de la violence intrafamiliale (identifica-

tion des différentes formes de violences…) D. WILLIAMS

Traducteur : P. Capricorne ZOOM

YOUTUBE UAGF 4 Dim 4

19h J’ai été abusée , j’ai été maltraitée … J. BIBRAC + Nick SOUPREMANIEN

+ M.VALCY Églises-message écrit

5 Lun 5 19h

Formation 1 (comités) : Comment accueillir la parole : identité des protagonistes : victime, agresseur, sauveur

Quel accompagnement ? Paroles à dire et à ne pas dire

Moïse VALCY

Psychologue ZOOM

6 Mar 6

19h Formation 2 (comités): conséquences des abus et maltraitances

dans l’enfance . Témoignage YOUTUBE jeune homosexuel Zéno CHARLES MARCEL

Traducteur : Léon Gustarimac ZOOM

7 Mer 7 19h

Le cycle de la violence , profil des agresseurs . La notion d’emprise : comment repérer une relation toxique ?

Témoignage prières

Nick SOUPREMANIEN Kétsia CLAUDE (témoignage)

(Guyane) Jacques BIBRAC

ZOOM YOUTUBE UAGF 8 Jeu 8

19h Formation 3 (comités) : obligations légales face aux violences et aux

abus VEGA Nicole, Avocate ZOOM

YOUTUBE UAGF 9 Ven 9

19h Différences entre conflits conjugaux et violence conjugale Moïse VALCY

Sandra ALGER, avocate ZOOM

YOUTUBE UAGF Sam 10

Lun 12 E C O L E

SENSIBILISATION DANS LES ÉCOLES Mar 13

Mer14 Jeu 15

10 Sam17

Culte d’adoration : Peut-on justifier la violence intrafamiliale à

partir de la Bible ? Pasteur E-M CARPIN

Président de l’UAGF

ÉGLISES-message écrit

Youtube des 3 champs sur les radios et télévision

11 Sam 17

a-midi FORUM ORGANISÉ DANS LES 3 CHAMPS PAR LE DÉPARTEMENT

SANTÉ ZOOM ET YOUTUBE

De chaque champ

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12 Dim 18

19h S

A N T É

Comment repérer les signes d’alerte chez un adulte maltraité, chez un membre d’église, chez un senior, chez une personne en situation

de handicap ?

Emma SELBONNE

Sylviane ADELE ZOOM YOUTUBE UAGF

13 Lun 19 19h

Prévention : Comment fabrique-t-on des victimes ? (discriminations diverses)

Comment fabrique-t-on des abuseurs ou offenseurs ?

Jacques LOIAL Laura ZIE

ZOOM YOUTUBE UAGF 14 Mar 20

19h Abus sur les enfants : les signes d’alerte chez l’enfant victime

d’abus, conséquences médicales, psychologiques et sociales Zéno CHARLES-MARCEL

Traducteur : ZOOM YOUTUBE

UAGF 15 Mer 21

19h Éducation et prévention : style de vie et impact des medias Esaïe AUGUSTE, Rony SOUPREMANIEN,

Sébastien REGIS

ZOOM YOUTUBE UAGF

16 Jeu 22 19h

Conduite à tenir devant une situation d’abus et de maltraitance.

o Rappel de la législation française o La position de l’Église

Jeanne Emérante DEFOI / Sandra ALGER

J. BIBRAC (UAF) ZOOM YOUTUBE UAGF

17 Ven 23

19h Comment faire preuve de résilience quand on a été victime ? K. CLAUDE psychologue (Guyane) ZOOM YOUTUBE UAGF 18 Sam 24 Culte d’adoration : « Les pierres crieront… »

Luc 19 : 39-40 Pasteur T. LAMBERT

(Martinique)

ÉGLISES-message écrit

Youtube des 3 champs sur les radios et télévision

19 Sam 24

a-midi FORUM ORGANISÉ PAR L’UAGF Accompagner la victime dans son choix de révéler ou non : réalités, avantages et inconvénients ….

Avocate : A. TOLASSY-SAULO Assistante sociale : E SELBONNE et S. ADÈLE

Médecin : Dr SEJOR-PELIS Pasteur :T . GELIE

Thérapeute conseiller conjugal : Psychologue : CLAUDE K.

Modérateurs : Jean-Marc MEDEUF- Dany MARIVAL

ZOOM YOUTUBE UAGF

RESSOURCES NUMÉ- RIQUES SUR CES SU-

JETS Transmises par l’UAGF

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Briser le silence

Violences, abus et maltraitance dans l’église

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Durant ce mois de septembre 2022, l’Église adventiste aux Antilles et Guyane françaises, aborde cette question si souvent passée sous silence : la violence intrafamiliale, les abus et maltraitances dans l’église.

Oui, oui, cette question nous concerne bien nous aussi en tant qu’Église chrétienne adventiste.

C’est une erreur de croire que ces questions ne concernent que les autres.

Ces dernières années, notre communauté n’a pas été épargnée par des affaires judiciaires, impliquant des membres et des dirigeants ecclésiastiques dans des affaires d’abus et de violences intrafamiliales.

En effet, l’Église est un microcosme de la société : c’est pourquoi, ces situations de violences, d’abus et de maltraitances au sein de la famille, qui font trop souvent la une des journaux, ne l’épargnent pas non plus.

Si ces questions ont été souvent cachées, justifiées et tolérées, aujourd’hui, nous souhaitons briser le silence, car trop souvent ce dernier a prévalu aux dépens des victimes.

Aussi, avec ces réflexions, invitons-nous chaque membre à une prise de conscience sur ces questions qui touchent plus de personnes qu’on ne le pense et à être un acteur de la non- violence.

Disons tous non à la violence intrafamiliale et non aux abus et maltraitances dans tous les lieux où vivent les humains.

Objectifs de cette formation

1- Sensibiliser les responsables en ce qui concerne les violences intrafamiliales, les abus sexuels et toutes autres formes de maltraitance car sensibiliser et éduquer constituent la première étape dans la lutte contre ces abus.

2- Donner des lignes de conduite aux responsables pour se protéger et protéger ceux qui leur sont confiés

3- Sensibiliser et responsabiliser l’ensemble des acteurs qui œuvrent avec les enfants au sein de l’église……

4- Faire en sorte que notre Église puisse être un lieu apaisant et apaisé où chaque membre se sente bien et développe un sentiment de bien-être pour son épanouissement physique, mental, social, émotionnel et spirituel afin d’accomplir fidèlement la Mission.

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FORMATION DESTINÉE AUX :

PASTEURS ET ANCIENS

LEADERS DE TOUS LES DÉPARTEMENTS DE L’ÉGLISE

PERSONNELS DE DIRECTION DE TOUS LES ÉTABLISSEMENTS ADVENTISTES

COMITÉS D’ÉGLISE

Tous les professionnels (professionnels de santé, famille, enfants, avocats…)

Lundi 5, mardi 6, jeudi 8 septembre 2022 19h (heure des Antilles)

20h (heure de Guyane)

Sur zoom uniquement

Identifiant : 990 7176 961

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Semaine de la famille

2-9 septembre 2022

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1 Vendredi 2 septembre 2022

Le respect de l’image de Dieu en l’Homme

Texte biblique : Genèse 2 : 27, Psaumes 139 : 14

Introduction

Parler de respect aujourd’hui n’est pas désuet, car c’est l’apanage de toute société qui veut vivre et avoir des relations saines, paisibles et protectrices. Un proverbe oriental déclare : « Le respect est le lien de l’amitié ». L’amitié parmi les peuples passe par le respect de la différence des uns et des autres. Dans l’Église, « société d’amis chrétiens », le respect est au centre des rapports fraternels et religieux. Cela s’explique par le fait que le christianisme repose sur la création de l’homme à l’image de Dieu. Le respect de l’image de Dieu en nous et en l’autre nous fait découvrir la portée de la réciprocité relationnelle.

Le respect : une notion fondamentale dans les relations humaines.

Lorsque David déclare, « Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes Œuvres sont admirables et mon âme le reconnait bien ». (Psaumes 139 : 14), il reconnait qu’il est un être précieux parce que son Créateur a fait de lui un être de valeur. En effet, créés à l’image de Dieu, l’être humain (tout homme et toute femme) doit se respecter en tant que « créature si merveilleuse ». Valeur fondamentale, le respect commence d’abord par soi-même. Si l’on est conscient de sa participation à la divinité et si l’on a accepté sa beauté intérieure et extérieure, l’on est sur le chemin du respect de ce que l’on est. Il convient bien entendu de cultiver et de respecter cette beauté. Par la suite, vient le respect de l’autre parce que l’on aura appris à se respecter. Le respect de l’autre passe par la reconnaissance qu’il est aussi « une créature si merveilleuse » ; il est ainsi digne de respect. En d’autres termes, la façon dont on interagit avec l’autre révèle ce qu’il représente pour nous. La manière dont nous traitons les gens en dit long sur nous-mêmes et comment on se perçoit. Nous avons été créés dans l’amour pour le respect de soi et pour le respect de l’autre (humain et divin). Comme l’affirme Andrée Maillet :

« L’âme est conscience et respect avant tout, conscience de l’être, respect de l’être, avec ses composantes : compassion, liberté, vérité ». Dieu a voulu que le respect fasse partie de la structure de l’être : c’est un bien immatériel donné à la créature par le Créateur.

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2 L’image de Dieu en l’homme

Dans Genèse 2 : 27 nous lisons que « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme ». Ce texte renforce l’idée de respect envers le sexe masculin et le sexe féminin. L’image de Dieu se trouve dans l’homme et la femme, donnant ainsi à la race humaine une authentique égalité en termes de valeur et de représentativité divines.

L’homme n’est pas plus que la femme, et vice versa. En fait, ce qui leur confère leur humanité c’est l’image de Dieu. Ils ne sont humains qu’à cause de leur relation et ressemblance avec le divin. Cela sous-tend que l’un et l’autre se ressemblent, se complètent et se différencient dans l’unité de l’image de Dieu. Imago Dei (l’image de Dieu) est vraiment un appel au respect de soi et de l’autre ; c’est-à-dire un reflet du respect de Dieu. L’histoire de la Création se construit sur l’amour de Dieu manifesté par le don de son image, de soi-même pour que cela inspire dans tout l’univers une adoration et une communion. C’est bien là que se situe la relation respectueuse qui doit animer la créature de Dieu. Ses paroles et Ses actes disent à quel point elle est consciente et qu’elle reconnait que l’humain n’est pas n’importe qui ; il est l’image de Dieu sur terre.

En définitif, ce qui renforce le respect, c’est l’image de Dieu en l’homme. Imago Dei montre la signification, l’importance et la force des liens qui existent entre l’humain et Dieu.

L’expression donne la profondeur de la connexion entre Dieu et l’homme. L’homme est à l’image de Dieu dans son essence morale, spirituelle et intellectuelle. Les humains reflètent la nature divine de Dieu dans les attributs reçus de Dieu. Ce sont des qualités différentes des autres créatures : compréhension rationnelle, liberté créative, la prise de décision, la capacité d’une auto- actualisation, et le potentiel pour le dépassement de soi. Imago Dei implique que Dieu prend soin de sa créature, de son image. Dieu aime l’homme afin que l’homme aime l’homme. Ellen White déclare : « Quand Adam sortit des mains de son Créateur, il lui ressemblait, physiquement, mentalement et spirituellement. “Dieu créa l'homme à son image”. Genèse 1:27. Le dessein de Dieu était que, plus l'homme avancerait dans la vie, plus il lui ressemblerait — mieux il refléterait la gloire du Créateur. Toutes ses facultés pouvaient se développer; leurs dimensions, leur vigueur étaient destinées à croître sans limites. Des champs d'études et de recherches immenses et merveilleux s'offraient à elles. Les mystères de l'univers visible — les “merveilles de celui dont la science est parfaite” (Job 37:16) —

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3 invitaient l'homme à l'étude. Cet homme dont le grand privilège était la communion face à face, cœur à cœur, avec son Créateur ». (Éducation, p.17).

La destruction de l’image de Dieu.

Satan cherche par tous les moyens à détruire cette image en faisant de l’homme un loup pour l’homme. La Bible nous avertit sur les intentions de Satan : « Veillez, votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera » (1 Pierre 5 : 8). Le diable utilise des êtres humains pour faire du mal à d’autres humains en réveillant en eux leur animalité en lien avec leur côté charnel. En effet, depuis l’entrée du péché dans le monde, l’être humain est capable du meilleur comme du pire. Depuis que Satan a chuté, il a entrainé et continue d’entrainer l’homme dans sa chute par la tentation. Ainsi, tous les hommes ont cette double propension à faire le bien ou à faire le mal.

Ellen White affirme que la désobéissance d’Adam a plongé l’humanité dans une « contre- ressemblance » avec Dieu. Elle souligne qu’« à cause du péché, la ressemblance de l'homme avec Dieu s'estompa, jusqu'à disparaître presque totalement. Les capacités physiques de l'homme s'affaiblirent, ses facultés intellectuelles s'amoindrirent, sa vision spirituelle se voila.

Il était devenu mortel. Cependant, sa race n'était pas abandonnée au désespoir. Dans l'infini de son amour et de sa miséricorde, Dieu avait conçu le plan du salut et accordé à l'homme une seconde chance. Restaurer en l'homme l'image de son Créateur, le rendre à la perfection pour laquelle il avait été créé, assurer le développement de son corps, de sa pensée, de son âme, pour que le plan divin de la création soit réalisé, devaient être l'œuvre de la rédemption. C'est le but de l'éducation, l'objet grandiose de la vie ». (Éducation, p. 17).

L'amour, qui est à l'origine de l'acte créateur et rédempteur, a été remplacé par l’indifférence, la haine, l’égocentrisme, et l’abus et la maltraitance sous toutes ses formes. En effet, une des manières dégradantes utilisée par l’ennemi de nos âmes est l’avilissement par les abus et la maltraitance. Ces derniers constituent des crimes ignobles aux yeux de Dieu parce qu’ils touchent à l’être de Dieu. L’image de Dieu est toujours en référence à son être. En d’autres termes, l’image dit qui est Dieu. Une manière sûre et certaine de détruire cette image se fait par l’abus et la maltraitance. L’agresseur ou l’offenseur détruit cette image en lui et fait de même avec la personne qu’il agresse ou offense. Ce qui montre que l’image morale de Dieu fut presque oblitérée par le péché d’Adam, mais par les mérites et la puissance de Jésus elle peut

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4 être renouvelée. L’homme peut avoir l’image morale de Dieu dans son caractère ; Jésus la lui donnera s’il la veut et lui la demande.

L’abus et la maltraitance : maux profonds de nos sociétés

Selon l’OMS (organisation mondiale de la santé, 8 juin 2020), la maltraitance à l’enfant désigne les violences et la négligence envers toute personne de moins de 18 ans. Elle comprend toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, de sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligeant, ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité, dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir. Parfois, on considère aussi comme une forme de maltraitance le fait d’exposer l’enfant au spectacle de violences entre partenaires intimes.

La maltraitance des personnes âgées consiste en un acte unique ou répété, ou en l’absence d’intervention appropriée, dans le cadre d’une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime. Ce type de violence constitue une violation des droits humains et englobe les violences physiques, sexuelles, psychologiques ou morales ; les abus matériels et financiers ; l’abandon ; le défaut de soins ; et l’atteinte grave à la dignité ainsi que le manque de respect. Il y a maltraitance quand un geste singulier ou répétitif, ou une absence d’action appropriée, intentionnelle ou non, se produit dans une relation où il devrait y avoir de la confiance, et que cela cause du tort ou de la détresse chez une personne aînée.

La maltraitance des enfants est un problème mondial qui a de graves conséquences, à vie, pour ceux qui en sont victimes. Malgré l'existence de plusieurs études menées dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, les données font encore défaut pour de nombreux pays. Les études internationales révèlent cependant qu’un quart des adultes déclarent avoir subi des violences physiques dans leur enfance et qu’une femme sur 5 et un homme sur 13 déclarent avoir subi des violences sexuelles dans leur enfance.

La maltraitance entraîne des souffrances pour les enfants et leurs familles et peut avoir des conséquences à long terme. Elle provoque des conséquences comportementales et psychiques, et peut favoriser les pathologies cardiaques, le cancer, les suicides et les infections sexuellement transmissibles.

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5 L’image de Dieu contre les abus et la maltraitance

Abuser et maltraiter un être humain quel qu’il soit, c’est rabaisser l’image de Dieu à sa plus vile expression. N’ayons pas peur des mots : celui qui abuse et maltraite son prochain (adulte, enfant, ainé) s’attaque directement à la personne de Dieu en tant Créateur et Rédempteur. Il assume l’idée qu’autrui n’a plus de valeur intrinsèque alors que la valeur intrinsèque de l’homme est liée à son appartenance originelle. Le péché n’a pas anéanti l’image de Dieu en l’homme. L’un des points importants est que, par droit de création, notre libre-arbitre est encore entre nos mains. C’est toujours le fruit de l’image divine en nous. Malheureusement, certains font le choix de devenir « bourreau » dans leurs rapports avec les autres. Il ne faut pas se tromper, l’image de Dieu mérite le respect car Dieu est saint et amour. Ce qui doit conditionner nos rapports avec les autres est aussi la sainteté et l’amour. La sainteté parce que notre vocation céleste remplit notre vie de pensées pures et bienveillantes. L’amour parce qu’il s’agit du motif qui élève notre vie au niveau du Créateur.

L'expression abus d'enfants n'est pas employée dans la Bible, mais celle-ci nous apprend que les enfants sont précieux au cœur de Dieu et que ceux qui leur font du mal encourent sa colère.

Quand ses disciples ont cherché à empêcher les enfants de venir à Jésus, il les a repris en ces mots : « Laissez les petits enfants venir à moi et ne les en empêchez pas, car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent » (Marc 10.14), puis il a pris les enfants dans ses bras et les a bénis (verset 16). La Bible, la Parole de Dieu, nous apprend à bénir les enfants, pas à abuser d’eux.

La Bible condamne aussi la maltraitance sexuelle des enfants. Les sévices et le harcèlement sexuels sont particulièrement dévastateurs et la Bible est pleine de mises en garde contre le péché sexuel. Forcer un enfant à participer à des actes sexuels est un crime épouvantable. En plus de pécher sexuellement, l'auteur d'un tel acte détruit aussi l'innocence d'une des personnes les plus vulnérables qui soient. L'abus sexuel ravage ses victimes dans tout leur être, dans leur image de soi à leurs limites physiques et au lien spirituel entre eux et Dieu. S'il s'agit d'un enfant, sa personnalité encore fragile est souvent altérée à vie et ne guérira jamais sans une aide appropriée.

La Bible interdit aussi les maltraitances psychologiques et affectives des enfants, Éphésiens 6:4 avertit les parents de ne pas « irriter » ou provoquer leurs enfants, mais de les « élever en leur donnant une éducation et des avertissements qui viennent du Seigneur ». Une discipline verbale trop dure, sans amour, la manipulation affective ou un cadre de vie instable aliènent les enfants de leurs parents et rendent toute instruction et correction inutiles. Trop d'enfants sont battus ou font l’objet de mauvais traitements physiques par des parents qui soulagent ainsi sur eux leur propre colère et frustration. La discipline est constructive et se doit d’être le fruit de

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6 l’amour, mais en aucun cas administrée sous le coup de la colère.

Conclusion

Respecter l’image de Dieu, c’est respecter et honorer Dieu. On ne peut faire du mal à son prochain sans faire du mal à Dieu ou heurter le Créateur de l’homme. L'amour, qui est à l'origine de l'acte créateur et rédempteur, a été remplacé par l’indifférence, la haine, l’égocentrisme, et l’abus et la maltraitance sous toutes ses formes. Abuser et maltraiter un être humain quel qu’il soit, c’est rabaisser l’image de Dieu à sa plus vile expression. La Bible condamne on ne peut plus clairement la maltraitance sous toutes ses formes. Nous qui reconnaissons que nous portons en nous l’image de Dieu, glorifions le dans nos rapports avec les autres. Ce n’est ni par la force et ni par la puissance que nous réussirons mais c’est par l’Esprit de Dieu. Ne laissons ni Satan, ni le péché et ni la chair nous séduire au point de renier l’image de Dieu en nous. L’Éternel nous aime d’un amour si infini, que les personnes abusées comme leurs abuseurs peuvent trouver l'espoir, le pardon et la guérison en Jésus-Christ. Tout est possible à celui qui croit et qui s’abandonne entre les mains du Sauveur.

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7 Samedi 3 septembre 2022

La valeur de la dignité humaine

Introduction

Le sujet de la dignité humaine doit (re)trouver sa place dans nos Églises vu son importance pour notre humanité. Plusieurs textes bibliques font allusion à la dignité humaine :

Galates 3 : 28 : Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ.

Jean 13 : 16 : En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur, ni l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé.

Genèse 1 : 27 : Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme.

1 Jean 3 : 17 « Si quelqu'un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui ?

Matthieu 7 : 12 Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes.

Jean 15:17 : Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.

Matthieu 10:24 :Le disciple n'est pas plus que le maître, ni le serviteur plus que son seigneur.

Luc 6 : 36 : Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux.

Ces quelques textes cités donnent un aperçu de la dignité humaine. Ils permettent de voir sa portée sur l’existence et d’avoir un regard éclairé sur soi et sur l’autre. Sans nul doute, la dignité est reçue de Dieu afin de reconnaitre la valeur de chaque individu dans la société. L’Église doit mettre un point d’honneur à rappeler l’importance de la dignité pour que chaque membre d’Église développe des rapports « dignitaires », d’égalité en dignité avec autrui.

La dignité humaine en tant que valeur sûre

Nous ne devons cesser de souligner que l’homme sans dignité n’est plus humain. Il s’agit d’une valeur qui marque l’appartenance irréductible de l’homme à l’Humanité, entendue au sens de communauté humaine. La notion d’humanité est étroitement associée à de la définition de la dignité, dans la mesure où la dignité est reconnue sans autre condition que comme appartenant à l’humanité. Cela s’entend bien, vu que le seul être crée à l’image de Dieu est

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8 l’homme. L’homme est créé avec une morale, un sens pour différencier le bien du mal. C’est dans ce sens que l’on entendra cette affirmation de Kant : « La moralité ainsi que l’humanité en tant qu’elle est capable de moralité, c’est donc là ce qui seul a de la dignité ».

Depuis le 26 Juin 1945 la Charte des Nations Unies qui affirme dans son préambule, la foi « dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites ». Cette foi sera réaffirmée à l’occasion de l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 10 décembre 1948 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Dès le préambule, il est énoncé que : « la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux constitue le fondement de la liberté, de la justice, de la paix dans le monde ». Le Conseil Constitutionnel déclare que la sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toute forme d’asservissement et de dégradation est un principe à valeur constitutionnelle.

La dignité se veut désormais une valeur universelle, personnelle à chaque homme mais commune à tous, une valeur que tous les hommes auront en partage. La notion « d’égale dignité » marque cette volonté d’affirmer que la dignité est la même pour tous les hommes.

C’est la religion qui permet le mieux de poser l’universalité de la dignité humaine, puisque nous sommes censés être créés à l’image de Dieu, nous sommes donc tous frères, « tous unis entre nous par un lien indélébile ». Nous appartenons à la famille humaine, instituée dès le commencement du monde. Cette fraternité, n’est surtout pas un vain mot pour le chrétien, il est renforcé par le sang de Christ (texte biblique)

Ce qui importe désormais c’est l’affirmation de la dignité dans les rapports entre les hommes. C’est dans ces rapports avec ses semblables que l’homme prend conscience de sa dignité, non pas qu’elle naisse de ce rapport, mais c’est ce rapport qui la révèle et qui l’assoit définitivement. Jésus lui-même a dit « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous faîtes de même pour eux » Matthieu 7 : 12.

Le philosophe de la dignité Kant l’a énoncée de la manière suivante : : « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne, que dans la personne de tout autre ». C’est cette formule qui est la plus connue des juristes et généralement la plus reprise par les auteurs qui prennent comme modèle la dignité, d’où découle l’obligation de respecter la dignité.

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9 La dignité comme refus de l’abus et de la maltraitance

L’abus et la maltraitance portent atteinte à la dignité de l’homme. Attenter à la dignité de l’homme revient à porter atteinte à l’humanité toute entière dont l’homme fait partie. Lutter contre les abus, c’est protéger la dignité de la personne humaine avec une efficacité tout à fait unique, et insaisissable (qui nous dépasse), en réponse aux horreurs commises. Du principe du droit à la dignité découlent d’autres droits : le principe de la primauté de la personne humaine, du respect de l’être humain dès le commencement de sa vie, l’inviolabilité de l’intégrité, l’absence de patrimonialité du corps humain, et l’intégrité de l’espèce humaine.

Et c’est en se référant au principe de la dignité que le droit international et celui des droits de l’homme se sont engagés dans un processus de lutte contre toute forme d’asservissement ou de dégradation de la personne humaine. Les références à ce concept de dignité se retrouvent dans nombre d’instruments universels :

Art. 3 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales : « Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants ».

Art. 1 de la Convention sur les droits de l’homme et la biomédecine de 1997) : « Les Parties à la présente Convention protègent l’être humain dans sa dignité et son identité et

garantissent à toute personne, sans discrimination, le respect de son intégrité et de ses autres droits et libertés fondamentales à l’égard des applications de la biologie et de la médecine ».

Alinéa 1 du préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme

1948 : « Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables, elle constitue le fondement de la paix dans le monde ».

Article 16 du Code civil : « La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie

»

La dignité c’est l’obligation finalement qui m’est faite de toujours tenir compte de cette valeur spéciale qui est en chacun de nous : nous sommes des sujets moraux, responsables et qui inspirent le respect. Cette obligation de respect est source de droits et de devoirs : droit au respect de sa dignité et devoir de respecter sa dignité, et celle des autres. La dignité

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10 implique la réciprocité, elle est dans la relation de moi avec moi-même, mais aussi de moi avec les autres.

Si la notion de dignité est indéfinissable, il ne faut pas pour autant en conclure que l’on ne sait pas à quoi elle renvoie. Elle renvoie à l’essence de l’homme, et a une triple dimension :

1. Elle est à l’échelle de l’humanité, ce qui distingue les hommes des autres êtres vivants,

2. Elle est à l’échelle humaine, ce qui rassemble tous les hommes,

3. Elle est à l’échelle individuelle, cette obligation qui est faite de toujours respecter l’homme, soi-même comme humain, et l’autre comme humain

L’incarnation : une dignité encore plus élevée

La Bible déclare que Jésus « s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme » (Philippiens 2 : 7). Nous lisons aussi : « la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1 : 14). Ainsi, Jésus a élevé encore davantage la dignité de l’humanité. Lui, le fils de Dieu, a accepté de naître parmi les hommes, de vivre avec les hommes, mais surtout de mourir pour l’humanité. Il était vraiment humain, donnant ainsi une valeur incommensurable à l’humanité de l’Homme.

Ellen G. White écrit dans livre Jésus-Christ (pages 25 à 29) :

« Par sa vie et par sa mort, le Christ a fait plus que de simplement réparer les ruines causées par le péché. Satan voulait séparer à jamais l’homme de Dieu; or en Christ nous devenons unis à Dieu plus étroitement que si nous n’avions jamais péché. En assumant notre nature le Sauveur s’est rattaché à l’humanité par un lien qui ne sera jamais brisé, qui subsistera d’âge en âge. “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique!”.

Ce n’est pas seulement pour porter nos péchés, pour mourir en sacrifice pour nous, qu’il a été donné; Dieu l’a donné pour toujours à l’humanité déchue. Pour assurer son conseil de paix immuable, Dieu a donné son Fils unique comme partie intégrante de la famille humaine, pour toujours participant de notre nature. Ainsi se trouve garanti l’accomplissement de la parole divine. “Un enfant nous est né, un fils nous a été donné; l’empire a été posé sur son épaule.”

En la personne de son Fils, Dieu a adopté la nature humaine et l’a transportée au plus haut des cieux. C’est le “Fils de l’homme” qui partage le trône de l’univers. C’est ce “Fils de l’homme” à qui on donne pour nom: “le Conseiller admirable, le Dieu fort, le Père d’éternité, le Prince de la paix.”

Le Je suis est l’arbitre placé entre Dieu et l’humanité, posant sa main sur l’un et sur l’autre.

Bien que “saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs”, il n’a pas honte de nous appeler ses frères.

En Christ la famille de la terre et celle des cieux sont reliées l’une à l’autre. Le Christ glorifié est notre frère. Le ciel est enchâssé dans l’humanité, l’humanité est enlacée au sein de l’Amour

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11 infini. Dieu dit, au sujet de son peuple: “Ils seront tous comme les pierres d’un diadème, brillant dans la terre sainte. De quelle beauté, de quel éclat on les verra resplendir.”

La hauteur à laquelle seront élevés les rachetés sera un témoignage éternel rendu à la miséricorde de Dieu. “Dans les siècles à venir” il montrera “la richesse surabondante de sa grâce par sa bonté envers nous en Christ-Jésus. ... Désormais les principautés et les pouvoirs dans les lieux célestes connaissent par l’Eglise la sagesse de Dieu dans sa grande diversité, selon le dessein éternel qu’il a réalisé par le Christ-Jésus notre Seigneur. »

Position de l’Église Adventiste contre l’abus et la maltraitance (informations que vous trouverez sur https://www.adventist.org/official-statements/child-sexual-abuse/;

https://adventiste.org/spiritualite/declarations-officielles/abus-sexuel-sur-un-enfant/ )

« Les adventistes du septième jour affirment la dignité et la valeur de chaque être humain et dénoncent toutes les formes d'abus physiques, sexuels et émotionnels et de violence familiale.

Nous reconnaissons l'ampleur mondiale de ce problème et les graves effets à long terme sur la vie de toutes les personnes concernées. Nous croyons que les chrétiens doivent répondre aux abus et à la violence familiale à la fois au sein de l'église et dans la communauté. Nous prenons au sérieux les rapports sur les abus et la violence et avons discuté de ces questions mises en évidence lors de cette assemblée internationale. Nous pensons que rester indifférent et insensible, c'est tolérer, perpétuer et potentiellement étendre un tel comportement.

Nous acceptons de prendre notre responsabilité de coopérer avec d'autres corps professionnels, d'écouter et de prendre soin des personnes victimes d'abus et de violence familiale, de souligner les injustices et de prendre la défense des victimes. Nous aiderons les personnes dans le besoin à identifier et à accéder à la gamme de services professionnels disponibles.

Lorsque des changements d’attitudes et des comportements offrent des possibilités de pardon et de nouveaux départs, nous fournirons un ministère de réconciliation. Nous aiderons les familles en souffrance à cause de relations qui ne peuvent rétablies. Nous aborderons les questions spirituelles auxquelles sont confrontées les personnes maltraitées, en cherchant à comprendre les origines de la maltraitance et de la violence familiale et en développant de meilleures façons de prévenir ce cycle récurrent ».

(Cette déclaration a été approuvée et votée par le Conseil administratif de la Conférence générale des adventistes du septième jour (ADCOM) et a été publiée par le bureau du président, Robert S. Folkenberg, lors de la session de la Conférence générale à Utrecht, aux Pays-Bas, du 29 juin au juillet. 8, 1995.)

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12 De même « la Bible condamne les abus sexuels sur les enfants dans les termes les plus forts possibles. Il considère que toute tentative pour troubler, brouiller ou dénigrer les frontières personnelles, générationnelles ou de genre par un comportement sexuellement abusif comme un acte de trahison et une violation flagrante de la personnalité. Il condamne ouvertement les abus de pouvoir, d'autorité et de responsabilité parce qu'ils frappent au cœur même des sentiments les plus profonds des victimes envers eux-mêmes, les autres et Dieu, et brisent leur capacité à aimer et à faire confiance. Jésus a utilisé un langage fort pour condamner les actions de tout individu, qui soit en paroles ou en actes, fait trébucher un enfant.

La communauté chrétienne adventiste n'est pas à l'abri des abus sexuels sur les enfants. Nous croyons que les principes de la foi adventiste du septième jour exigent que nous soyons activement impliqués dans la prévention. Nous nous engageons également à aider spirituellement les personnes abusées et maltraités, les offenseurs et leurs familles dans leur processus de guérison et de rétablissement, et à tenir les employés de l'Église et les dirigeants laïcs de l'Église pour responsables de maintenir un comportement personnel approprié, comme il convient à des personnes occupant des postes de leadership spirituel et de confiance. » En tant qu'Église, nous croyons que notre foi nous appelle à :

1. Soutenir les principes du Christ pour les relations familiales dans lesquelles le respect de soi, la dignité et la pureté des enfants sont reconnus comme des droits divinement imposés.

2. Créer une atmosphère où les enfants qui ont été maltraités peuvent se sentir en sécurité lorsqu'ils signalent des abus sexuels et peuvent sentir que quelqu'un les écoutera.

3. S'informer complètement sur les abus sexuels et leur impact sur notre propre communauté ecclésiale.

4. Aider les ministres et les dirigeants laïcs à reconnaître les signes avant-coureurs d'abus sexuels sur des enfants et à savoir comment réagir de manière appropriée lorsqu'un abus est suspecté ou qu'un enfant signale avoir été abusé sexuellement.

5. Établir des relations avec des conseillers professionnels comme référents et des agences locales d'aide aux victimes d'agression sexuelle qui peuvent, grâce à leurs compétences professionnelles, aider les victimes d'abus et leurs familles.

6. Créer des directives/politiques aux niveaux appropriés pour aider les dirigeants d'église à : a) S'efforçant de traiter avec équité les personnes accusées d'abus sexuels sur

des enfants,

b) Tenir les agresseurs responsables de leurs actes et administrer une discipline appropriée.

7. Soutenir l'éducation et l'enrichissement des familles et des membres de la famille à : a) Rejeter les croyances religieuses et culturelles courantes qui peuvent être

utilisées pour justifier ou dissimuler les abus sexuels sur les enfants.

b) Construire chez chaque enfant un sentiment sain de valeur personnelle qui lui permet de se respecter et de respecter les autres.

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13 c) Favoriser des relations chrétiennes entre les hommes et les femmes à la maison

et dans l'église.

8. Fournir un soutien bienveillant et un ministère de rédemption basé sur la foi au sein de la communauté ecclésiale pour les victimes d'abus et les agresseurs tout en leur permettant d'accéder au réseau disponible de ressources professionnelles dans la communauté.

9. Encourager la formation d'un plus grand nombre de professionnels de la famille pour faciliter le processus de guérison et de rétablissement des victimes et des agresseurs.

(La déclaration ci-dessus est éclairée par les principes exprimés dans les passages scripturaires suivants : Gen 1 :26-28 ; 2 :18-25 ; Lév 18 :20 ; 2 Sam 13 :1-22 ; Matt 18 :6-9 ; 1 Cor 5:1-5 ; Éph 6:1-4 ; Col 3:18-21 ; 1 Tim 5:5-8.)

(Cette déclaration a été votée lors de la réunion de printemps du Comité exécutif de la Conférence générale, le mardi 1er avril 1997, à Loma Linda, en Californie.)

Conclusion

La dignité humaine est un bien précieux donné par le Créateur, de plus elle est renforcée et élevée de manière majestueuse par le Rédempteur (le fils de Dieu et le fils de l’homme). Nous sommes tous des êtres de valeur et distingués. Cela ne vient pas de nous en tant que tel, mais du regard divin sur la créature. Le roi David déclare : « tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, Et tu l’as couronnée de gloire et magnificence ». (Psaumes 8 : 5). Respecter la dignité humaine, c’est respecter et honorer le Dieu de la dignité humaine. Ensemble élevons la dignité humaine en disant non aux abus et à la maltraitance.

Le 15 avril 2020, une décision forte dans le respect de la dignité a été prise à la fin d’une discussion animée sur la plateforme zoom, suivie d’un vote, lors de la deuxième journée de la réunion du Printemps de l’Église adventiste, l’une des deux rencontres administratives annuelles de l’église mondiale. Les dirigeants de l’Église adventiste du septième jour ont demandé à ce que les Divisions de la Conférence Générale prennent des mesures concrètes pour s’assurer que les organisations et les institutions de l’église travaillent clairement à prévenir les abus sexuels. Dans le même temps, les dirigeants régionaux se sont engagés à continuer de travailler à l’élaboration de protocoles détaillés visant à prévenir ou répondre à toute plainte d’abus sexuel dans l’église.

Aujourd’hui :

« Les abus au sein des foyers, au sein de l’église même, sont une triste réalité à laquelle nous devons faire face avec compassion, conscience et éducation. » dit Willie OLIVER le directeur du département du Ministère de la famille de la Conférence Générale. « Il y a de nombreuses personnes qui souffrent en silence et qui pensent que l’église n’en a rien à faire. Mais l’église

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14 se sent concernée » rappelle Heather-Dawn Small, la responsable du Ministère de la femme de la Conférence Générale.

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15 Dimanche 4 Septembre 2022

J’ai été abusée, j’ai été maltraitée

Texte biblique 2 Samuel 13 : 1-21

Certaines histoires de la Bible ont de quoi nous glacer le sang. Malheureusement, encore aujourd’hui, ces histoires se répètent inlassablement comme de vieux cauchemars que d’aucuns aimeraient oublier. L’histoire de Tamar nous rappelle que l’instinct mauvais de l’homme peut se révéler à tout moment.

Tamar, une femme victime d’abus et maltraitance

L’histoire, connue de tous, se déroule à la cour royale de David et traite du viol de sa fille par l’héritier du trône (2 Samuel 13). Amnon désire sa belle demi-sœur Tamar au point de se rendre malade, mais n’ose pas le révéler. Yonadav, un douteux « ami de la famille », le découvre et lui conseille de se rendre malade (2 Samuel 13,5) pour que le roi puisse lui rendre visite. Il devra alors exiger de son père que Tamar lui prépare une nourriture pour malade et qu’elle la lui apporte. Le roi David devient ainsi, sans le savoir, un instrument de l’intrigue de son fils, puisqu’il envoie lui-même sa fille à l’héritier du trône. Suivant l’instruction de son père, la fille du roi prépare sans méfiance les gâteaux désirés et, après avoir renvoyé tous ses serviteurs, elle entre dans la chambre à coucher pour servir la nourriture à l’homme prétendument malade. En fait, il ne veut pas manger, mais coucher avec elle (2 Samuel 13,9- 14). Quand la jeune femme se rend compte qu’elle est seule avec son frère et que ses pleurs ne l’aideront pas, elle tente d’abord de faire appel à la conscience morale d’Amnon en lui disant qu’un tel outrage ne se fait pas en Israël (2 Samuel 13,12). Camoufler l’effet déshonorant du viol ne l’aidera pas non plus. Comme dernier argument afin d’arrêter la menace, elle lui promet en effet le mariage, car le roi ne le lui refusera pas. La femme garde son sang-froid, dirions- nous aujourd’hui, mais cela ne l’aide pas pour autant. L’héritier du trône viole sa propre sœur dans le palais royal ! Après le crime commis, il est pris de dégoût à l’endroit de la femme qu’il désirait tant auparavant. Il la rejette et, quand elle refuse de partir, parce qu’elle espère évidemment que l’acte sera corrigé par le mariage, il fait appel à la servante qu’il avait précédemment renvoyée, pour jeter dehors sa demi-sœur.

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16 Tamar agit cependant différemment des sociétés patriarcales où la femme se devait de rester modeste pour protéger l’honneur familial. Au lieu de se taire pour ne pas mettre en danger la réputation de sa famille, elle rend le crime public. Dans un acte de deuil ostentatoire, elle se met des cendres sur la tête, déchire sa robe royale et crie sur la place publique pour que tout le monde le sache (2 Samuel 13,19). Quand son frère Absalon entend ses cris, il suspecte avec horreur qu’Amnon aurait pu lui faire violence. Il conseille alors à sa sœur de se taire et de ne pas prendre à cœur ce qui s’est passé : il s’agit de son frère ! Absalon la prend dans sa maison ; mais ses chances d’une vie heureuse, d’un mariage avec des enfants ou même d’un mariage porteur d’une influence politique sont anéanties. En tant que princesse non mariée, elle vit alors une vie recluse (2 Samuel 13,20).

Après avoir impitoyablement dépeint les actions et le sort de Tamar, la principale victime, le narrateur rapporte la réaction des hommes : « Quand le roi en entend parler, il se met très en colère » (2 Samuel 13,21), mais il ne fait rien, probablement pour éviter de provoquer un remue-ménage. Absalon rompt tout contact avec son demi-frère Amnon (2 Samuel 13,22) jusqu’à ce que l’occasion se présente de le faire tuer pour venger sa sœur et, en même temps, pour devenir le premier dans la succession au trône (2 Samuel 13,23-38)

La femme abusée, une victime ?

Tout au long de l’histoire de l’Humanité, on a tenté de persuader les femmes victimes d’agressions sexuelles que ce n’était pas si grave et que cela ne devrait pas être pris trop à cœur, puisque la réputation et l’honneur des familles ou même des institutions religieuses ou militaires ou politiques étaient au-dessus du bien-être des individus. Cette tactique a également couvert les abus dans l’Église au cours des siècles. Si la victime veut qu’on la respecte, elle doit se taire pour ne pas mettre en péril la réputation de l’institution. Après la dernière guerre mondiale, il était conseillé aux femmes violées de se suicider afin de rétablir l’honneur de la famille blessée. Au lieu de les aider, on leur faisait honte. Si la campagne #MeToo s’attaque maintenant aux agressions sexuelles dans les relations de travail et de pouvoir, un autre domaine de violence structurelle apparaît dans les cultures patriarcales où les femmes ont les mêmes droits que les hommes, mais ne peuvent pas les faire respecter dans tous les domaines.

Même nos cultures occidentales ne sont pas encore équitables entre les sexes. Les femmes – et les hommes – doivent encore exiger l’égalité entre les sexes à tous les niveaux, en particulier en ce qui concerne l’égalité de rémunération pour un travail égal, mais surtout en ce qui concerne le droit à l’intégrité physique et psychologique. Les agressions sexuelles de toutes

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17 sortes sont un moyen de terroriser les femmes ou d’autres personnes (comme les homosexuels).

Ceux qui commettent de tels actes – au vu et au su de tout le monde ! – doivent être traités comme des criminels et sévèrement punis.

Si nous prenons la Bible au sérieux en tant que texte canonique à interpréter, et si elle doit donc être actualisée à chaque fois et dans chaque culture pour nous parler encore aujourd’hui, alors ces textes sur la violence sexuelle offrent un point d’appui pour résister. Ils doivent être lus comme comme avocats des victimes, en ce sens qu’ils ne laissent pas les auteurs s’en tirer en silence, mais qu’ils les nomment et désignent leurs actes. La Bible aborde le sujet du viol.

Comme on peut s'y attendre, elle le décrit comme un crime et une atteinte grave au corps humain créé par Dieu (Genèse 34). Chaque mention du viol dans la Bible le condamne. Il y a, par exemple, Deutéronome 22.13-29, un passage révélé à la nation d'Israël juste avant son entrée dans la terre promise sous la direction de Josué, qui interdit explicitement le fait de forcer une femme à un rapport sexuel contre son gré, ce qu'on appelle aujourd'hui un viol. L'objectif de ce commandement était de protéger les femmes et la nation d'Israël contre le péché.

La souffrance de la victime

Un abus sexuel marque la personne au fer rouge, la souille, la pousse à se cacher des autres. La honte est souvent l’un des premiers sentiments ressentis par la victime. C’est un mélange de peur du rejet et de colère envers l'abuseur, qui n'ose pas s'exprimer.

La honte est liée au regard que la victime porte sur elle-même ; elle se voit comme souillée à vie. C'est son regard qui devra changer. Elle se pansera en changeant sa manière de se penser.

Se sentant honteuse, la personne abusée a deux solutions : se mépriser elle-même ou mépriser l'abuseur et ceux qui lui ressemblent. Dans les deux cas, le résultat est le même : elle s'autodétruit, car la haine de soi ou la haine de l'autre sont toutes les deux destructrices. Le mépris d'elle-même peut concerner son corps, sa sexualité, son besoin d'amour, sa pureté, sa confiance. Ce mépris de soi a quatre fonctions : il atténue sa honte, étouffe ses aspirations à l'intimité et à la tendresse (se mépriser anesthésie le désir), lui donne l'illusion de maîtriser sa souffrance et lui évite de rechercher la guérison de son être.

Si l'on demande à une personne qui a subi un abus sexuel quel est son ennemi, elle répondra sans doute : "C'est le coupable de l'abus." Cela semble tellement évident.

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18 En fait, le véritable adversaire, c'est la détermination de la personne à rester dans sa souffrance, dans sa mort spirituelle et psychique et à refuser de revivre. L'ennemi réside donc, paradoxalement, dans la victime elle-même

!

Ces dégâts constituent un torrent tumultueux qui balaie tout dans l'âme, et qui inclut : le sentiment d'impuissance, celui d'avoir été trahi(e) et le sentiment d'ambivalence, ainsi que plusieurs autres symptômes. L'abus sexuel a été imposé à la victime. Qu'il se soit produit une fois ou cent fois, avec ou sans violence, ne change rien au fait qu'elle a été dépossédée de sa liberté de choix. Ce sentiment d'impuissance entraîne de graves dommages. La personne abusée perd l'estime d'elle-même, doute de ses talents et se croit médiocre. A force de renoncer à sentir la douleur, elle devient comme morte. Elle perd le sentiment d'exister, semble étrangère à son âme et à son histoire. Elle perd le discernement concernant les relations humaines, ce qui explique que les victimes d'abus tombent souvent à nouveau sous la coupe d'un pervers, ce qui renforce leur sentiment d'impuissance.

La personne abusée se sent trahie non seulement par l'abuseur en qui elle avait confiance, mais aussi par ceux qui, par négligence ou complicité, ne sont pas intervenus pour faire cesser l'abus.

Les conséquences de la trahison sont : une extrême méfiance et la suspicion, surtout à l'égard des personnes les plus aimables ; la perte de l'espoir d'être proche et intime avec autrui et d'être protégée à l'avenir, puisque ceux qui en avaient le pouvoir ne l'ont pas fait

Que dire du sentiment d’ambivalence qui peut exister chez la victime. Il consiste à ressentir deux émotions contradictoires à la fois. Ici, l'ambivalence gravite autour des sentiments négatifs (honte, souffrance, impuissance) qui ont parfois été simultanément accompagnés du plaisir, qu'il soit relationnel (un compliment), sensuel (une caresse), ou sexuel (le toucher des organes), dans les premières phases de l'abus.

Le conseiller doit expliquer à la personne qu'elle n'est pas responsable d'avoir éprouvé un certain plaisir, car il est normal qu'elle ait apprécié les paroles et les gestes de "tendresse" de l'abuseur. C'est la nature qui a donné à l'être humain cette capacité à ressentir du plaisir. Ce qui n'est pas normal, c'est la perversion de celui qui a prémédité ces attitudes affectueuses pour faire tomber une proie innocente dans son piège. C'est lui le seul responsable.

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Conclusion

La victime d’abus ou de maltraitance souffre terriblement, beaucoup plus que l’on ne pense.

Cependant, la culpabilité, la honte, le mépris, l'impuissance, la haine, le désespoir, devront peu à peu être remplacés par les sentiments plus adéquats que sont la colère envers l'abuseur et ses complices, et la tristesse face aux dégâts subis. Cette tristesse ne doit pas mener à la mort, au désespoir, mais à la vie, c'est-à-dire à une foi, une espérance et un amour renouvelés. Il est important de se rappeler que l’Éternel entend la souffrance de chaque victime d’abus ; il se tient à ses côtés pour consoler, apaiser, réparer, restaurer et faire justice. Le Créateur ne détourne pas son regard de sa créature, il prend en compte les blessures physiques et morales causées par le ou les agresseurs.

La victime devra cesser d'écouter les voix intérieures qui la maintiennent dans la culpabilité et la honte et se mettre à l'écoute de la voix de la vérité, qui la conduira vers la libération. Elle devra aussi abandonner les voies sans issues que des personnes bien intentionnées mais incompétentes lui proposent : nier l'abus, le minimiser, oublier, pardonner au coupable sans que celui-ci se soit sérieusement repenti, tourner la page, cesser de se plaindre, etc.

La voie menant à un mieux-être comprend deux étapes : regarder la réalité en face, et décider de revivre. Oui, il est possible par la grâce abondante de Dieu de renaître des cendres (sortir des affres de l’abus et de la maltraitance) du désespoir, de la douleur, du chagrin et de la désolation qui marquent la vie d’une victime. Par les meurtrissures de Jésus-Christ, la guérison devient possible, une nouvelle page s’ouvre, et l’estime de soi permet le processus du pardon.

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INTERVENTION SPÉCIALE

Samedi 3 septembre 2022

Comment relever efficacement le défi de la violence intrafamiliale

identification des différentes formes de violences…

INTERVENANT : David WILLIAMS PhD, MPH, MDiv Professeur, Université de Harvard, directeur associé (hon.), Ministères de la santé , Conférence générale des adventistes du septième jour

15h30 (heure des Antilles) 16h30 (heure de Guyane) Zoom : Identifiant : 990 7176 961

Mdp : 777777

Youtube de l’UAGF ou

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Semaine de la santé

17-24 septembre 2022

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Références

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