UNE GALERIE DE PERSONNAGES
DE ROMAN
Par les élèves de Seconde 2
Année 2016‐2017
OBJET D’ETUDE SECONDE : REALISME ET NATURALISME DANS LE ROMAN. Le personnage de roman, vision de l’homme et du monde.
Ecriture d’invention : inventez un Rap ou un Slam sur un personnage de roman parmi quelques chefs‐d’œuvre de la littérature française au XIXe et au XXe. Durée : 5 minutes. Seul ou à deux.
ZOLA La Fortune des Rougon
Thérèse Raquin Germinal Nana
BALZAC Le père Goriot
La peau de chagrin Eugénie Grandet
HUGO Les misérables
Notre‐Dame de Paris Le dernier jour d’un condamné
Claude Gueux
STENDHAL Le rouge et le noir
FLAUBERT L’éducation sentimentale
GIONO Un roi sans
divertissement Le hussard sur le toit
CAMUS La peste
L’étranger
MAURIAC Le nœud de vipères
Génitrix
Thérèse Desqueyroux
SARTRE Les mots
DUMAS Les trois mousquetaires
OBJECTIFS DE L’EXERCICE:
Faire ressortir le personnage de roman, la vision de l’homme et du monde de l’auteur qu’il porte.
Comparer des personnages pour tenter en classe de comprendre l’évolution du personnage et du genre romanesque du XIXe au XXe.
Etre créatif ! Maîtriser les codes de l’écriture d’invention. Musique, texte, montage technique.
Contraintes d’écriture : 1/Le fond
Vous devrez bien entendu, lire le livre que vous avez choisi.
A la manière des « rappeurs » ou « Slameurs » actuels, vous décrirez de manière réaliste la vie de personnages célèbres de roman. Vous vous attacherez à décrire d’une part le contexte dans lequel ils vivent : milieu social, déterminisme social et héréditaire (pour ceux qui préfèrent un traitement naturaliste du sujet, à réserver aux romans naturalistes), lieux où se déroulent l’histoire, etc...D’autre part, analysez les sentiments du personnage, ses désirs et son destin. Vous ferez apparaitre la confrontation entre ces désirs et la réalité.
2/ La forme :
Vous ferez rimer votre texte
La longueur doit être celle d’une chanson de rap ou de slam Vous devrez proposer un accompagnement musical et un refrain
Vous enregistrerez votre travail et nous passerons la bande‐son à la classe.
Vous devrez imprimer le texte de votre chanson.
3/ Méthode : Les recherches
Pour guider vos recherches, renseignez‐vous sur :
1/ Le siècle, l’auteur, le mouvement littéraire auquel il appartient, l’œuvre, le contexte historique. Penser à une problématique. Que voulez‐vous montrer du personnage ?
2/ Faire un bref résumé de l’histoire pour faire la trame de votre chanson.
3/ Les personnages
Le personnage principal : vision de l’homme et vision du monde.
Un ou deux autres personnages importants dans l’histoire et que vous aurez choisis : faire leur portrait physique et moral.
4/ choisir un extrait significatif de la vision du monde de l’auteur. Vous pouvez choisir de ne
raconter qu’un épisode du roman. Vous pouvez citer des phrases du texte ou de ce qu’en a
dit l’auteur.
ETIENNE LANTIER Germinal, Emile Zola
Par Lucie Garnier
Sous le Second Empire, le 13
eRougon‐
Macquart
De la calamité des prolétaires il s’empare
Sous la fatigue du siècle, la grisaille, la mauvaise mine,
Des strates sociales les gens se lassent, courbent l’échine.
Il Etienne une fois un marginal semé Dans la fange de Montsou, ce germe abandonné
S’ôte de l’aigreur nocturne ce germe inhalant
Exhalations fétides de ces terres sortant.
refrain
Les pioches rythmant de leur incantation perfide
Les mineurs maudissant l’éternelle réalité,
Brassant, la tête lourde, les yeux vers l’aube levés
Ce nuage opaque colportant mortels acides.
Les pioches rythmant de leur incantation perfide
Les mineurs maudissant l’éternelle réalité.
Par les matins glaciaux, dans l’antre du Voreux
Se bousculent, s’amassent, grouillent les miséreux.
Accroupie dans ce creux gorgé de chair humaine,
La Bête soufflait de sa terrible haleine.
refrain
Calamités sur leurs dos épuisés s’abattent,
Calamités sociales, économiques se hâtent.
Lantier s’indignant, la révolte prenait âme,
L’entier gouvernement étouffant cette flamme.
refrain
Dans la course effrénée des mineurs affolés,
La Bête piégeait Catherine et Lantier Dans un enlacement mortel, sur ce lit de boue.
Ainsi ils s’aimèrent dans le désespoir de tout.
Sous le Second Empire, le 13
eRougon‐
Macquart
De cette sombre traversée naît, jaillit l’espoir.
L’odeur de la flore ce germe inhalant,
Nature en renaissance, monde en
changement.
COSETTE
Les Misérables, Victor Hugo Par Inès Ogé
Acte 1, scène 1 :
Je suis Cosette, ma vie n’a pas toujours été une fête
J’ai vécu le pire de ce que peut vivre un être humain
Mais un homme, très bon, m’a tendu la main, Il m’a montré le chemin,
Refrain
Je suis Cosette, ma vie n’a pas toujours été une fête
Mais la bonté humaine…. a changé mon être
Je suis Cosette, et je vous raconte mon histoire,
Comme une causette qu’on fait au comptoir
Fille de Fantine et Tholomyés Etudiants à Paris,
qui se rencontrent et tombent en liesse
Pas de chance, après 1 an de plénitude, Ils ont perdu leurs certitudes
Et c’est l’horreur, ils se séparent mais c’est trop tard
Car l’arrivée de Cosette se prépare.
Refrain
Je suis Cosette, même pas un 1 an Je vis des jours tranquilles avec maman
Tout m’est indifférent, Je suis bien, vraiment….
Maintenant, j’ai 3 ans…elle trouve un job dans le Nord….maman
On dit les Hauts de France maintenant….
Et me voilà mise en pension chez les Thénardier… Tu parles…., la mauvaise idée.
La mère Thénardier…, Sans cœur, blonde, rouge, ignoble, charnue et carrée.
Son Mari tout rikiki, anguleux, osseux, l’air cassé…
Mais toujours en pleine santé
Je vis avec leurs filles Azelma et Eponine, les bien aimées
Mais les 2 vieux me battent, m’insultent, m’en font baver,
Je suis leur servante, toujours habillée de haillons,
Pas comme leur 2 cendrillons….
Je suis Cosette, chez les Thénardier, je dors dans un clapier,
Et quand je pourrais me reposer, Sous la table, je dois tricoter … Dans ma niche comme ils disaient…
Refrain
Je suis Cosette…, j’ai 8 ans
Je n’’ai pas eu le droit d’être une enfant, A ce moment, maman, malade, perd son travail et n’a plus d’argent…
Pour payer ces…. mauvaises gens…
Pour m’arracher de là elle appelle son
ami Jean Valjean…juste avant de nous
quitter pour le néant. Jean Valjean, ne
perd pas de temps,
Et comme c’est dur, paye une grosse somme à ces ordures,
Et va enfin m’offrir un nouveau futur.
Ce Jean Valjean, je l’appellerai « père », Et lui, comme sa fille me considère.
Au couvent de Picpus où refuge nous trouvons
On dit de moi que je suis une cendrillon
Le reflet de l’idéal romantique,
Mais en dépit de mon sourire magnifique,
Mes yeux tristes restent le miroir De mon enfance noire.
Refrain
J’ai 13 ans, j’adore me promener avec mon père
Sur l’allée du Luxembourg, où j’aime passer l’après‐midi sur un banc…
Je l’ai bien vu ce Marius me regarder en faisant le fier,
Mais dans son regard j’ai vu qu’il ne partageait pas mes sentiments
A 15 ans, j’avais changé
Et à Marius, ça ne lui a pas échappé…
Je l’ai vu tout faire pour me rencontrer Visiblement j’étais son être aimée….
Il m’a trouvée et avons commencé une idylle passionnée.
Le 16 février, nous nous sommes mariés,
Et le lendemain, Jean Valjean a conté à Marius la vérité… Sur mon enfance désespérée…
Sa réaction nous en a séparés… Mais c’était une réaction erronée… Quand nous l’avons réalisé Et que de père nous nous sommes rapprochés
C’était trop tard Il s’est éteint quelques heures plus tard. Voilà, c’est mon histoire…. Celle de Cosette, cendrillon moderne, qui vous montre l’espoir
Refrain
Comme dans le conte de fée Et Jean Valjean, la fée marraine qui m’a sauvée Des terribles Thénardier, Ces gens ignobles et mal intentionnés
Comme de sa belle‐mère et ses deux
sœurs… M’épargnant de sombrer dans
la torpeur Comme cela arrive parfois
dans la réalité Mais il faut toujours
compter sur la félicité…
JEAN‐PAUL SARTRE Les Mots
Par Arnaud Guillen
Refrain :
Que je meure pour naître à la gloire Que la gloire vienne d'abord et me tue Jean Paul Sartre ne connut pas d'autorité
Son père étant mort trop peu après sa naissance
Il a passé dans la liberté son enfance Maître incontesté de sa propre destinée Sa mère ayant l'âge à peine d'être sa sœur
Et ses grands‐parents l'aimaient de bien trop bon cœur
Pendant tout le temps qu'il resta un jeune enfant
Sa crainte d'autorité était néant
Toute sa jeunesse il resta un enfant solitaire
Ayant pour compagnons les héros de ses livres
C'est donc seul qu'il apprit à penser et à vivre
Car jamais il ne fut à l'école primaire L'unique fois où il vit le milieu scolaire Afin d'avoir comme il se doit quelques leçons
Son comportement envers les autres garçons
Fut si distant que très vite ils le méprisèrent
Sa mère le retira bien vite des cours Le succès ayant dès le début fuit
Il fallut donc qu'un maître vienne pour lui
Condamné à être seul il était toujours Il voyait la vie comme une pièce de théâtre
Il fallait faire semblant d'être naturel Il fallait maintenir l'aspect superficiel Quitte à pour cela les sentiments abattre
Tout était apparences, un vaste mensonge
Pour garder l'illusion que la vie est normale
Tout ce qui était imprévisible était mal Il n'y a que la nuit qu'on a droit à des songes
Le temps toujours doit s'écouler avec logique
Etre aussi prévisible qu'une histoire écrite
Une histoire dont il faut respecter le script
La vie est une suite de clichés photographiques
Tout doit s'enchaîner sans la moindre interruption
Sourire, dire bonjour, être un charmant galopin
Etre sage comme une image dès le matin
Le scénario de la vie exclut l'opposition
Ainsi Jean Paul fait semblant toutes ses
jeunes années
Agissant comme un petit garçon poli et courtois
Se montrant devant les adultes vivants et plein de joie
Pour cacher que la vie entière est falsifiée
Il ne trouvait d'échappatoire que dans les livres
Et il rêvait d'être un héros pour ceux de son âge
Savoir qu'il ne l'était pas le mettait en rage
Aussi se plongeait‐il dans les histoires pour survivre
Longtemps il fut seul et sans aucun ami A lire, paraître heureux et se
morfondre
Penser sa vie dans une bibliothèque sombre
Quand une idée bouleversera sa vie Il se mit à écrire. Juste pour écrire Pour laisser sa trace dans le monde Des grands écrivains pénétrer la ronde Il se mit à écrire plus par devoir que par plaisir
Il n'envisageait pas le succès, la gloire Il écrivait car il en ressentait la nécessité
Les mots se suivaient, jamais il ne relisait
Car laisser à l'humanité son œuvre était devenu un devoir
Refrain
Que je meure pour naître à la gloire
Que la gloire vienne d'abord et me tue
RAPHAEL DE VALENTIN La peau de chagrin, Balzac Par Zina LOTFY & Apolline FROGER
Paris, octobre 1830,
C’est après avoir perdu ma dernière pièce d’or
Que je me mets en chemin pour rejoindre la mort.
Mais pourquoi un destin aussi sombre ? Voilà pourquoi j’ai voulu rejoindre l’ombre.
Mon père, mon père, mon père…
Etait un homme très sévère
Lui qui me voyait comme si j’avais huit ans,
A toujours été très exigeant.
Source d’une souffrance incomprise, Il mourut laissant son entreprise.
Le destin de cette famille était fatal, Et c’est le chagrin qui en fut
responsable.
Refrain
Comment admettre à vingt‐six ans, Que sa vie dépend,
D’un bout de talisman.
Et comment faire arrêter le temps Pour devenir l’amant,
De celle que j’aimais tant.
J’étais ruiné, j’étais désespéré, je voulais me tuer,
Mais je ne pensais pas trouver Ce vieillard qui dans son magasin Me tendit la main.
Je vis alors la lumière,
Qui vint exaucer mes prières :
« Si tu la possèdes, tu posséderas tout.
A chaque vouloir elle décroîtra Tout comme tes jours » me dit‐il.
C’est ainsi que je repris ma vie,
Pensant échapper à la terreur de la nuit.
Mais au fur et à mesure qu’il rétrécit, Ce chagrin me vole la vie.
Et moi qui voulait juste de ce pont me jeter,
Ma mort est seulement retardée.
Refrain
Je n’ai jamais cru pouvoir tomber amoureux.
Tout d’abord Fœdora qui m’a rendu heureux.
Hélas, son cœur de pierre a eu raison de moi,
Et me laissa seul, subissant mon émoi.
Ensuite vint le tour de Pauline.
Jeune fille fraiche, qui avait bonne mine,
Innocente et à la fois élégante Avec ses boucles ondulantes.
C´est en souhaitant son amour, Que j’ai lancé le compte à rebours.
La peau s’était rétrécie Ainsi que ma vie.
Refrain
Si je n’ai pas trouvé l’amour en étant miséreux,
Quand je serais riche, je tomberais amoureux.
Ou du moins je le pensais…
Je vivais dans mon palais, Où je mangeais à ma guise,
Et où je n’omettais pas faire une bise.
Lorsqu’un jour je revis ma bien aimée
Pauline était là, et m’admirait.
Le bonheur était enfin là Mais il ne dura pas.
Je m’éteins, Sur son sein.
Ni la richesse, ni l’amour n’ont réussi à me sauver
De cette mort qui fut seulement
reportée.
MEURSAULT L’Etranger, Albert Camus Par Julie Kohler et Alicia CEBRIAN
J’arrive dans mon village natal.
L’été, pour ma mère a été fatal.
Je ne suis pas triste. Je ne suis pas ému.
La vie ne vaut pas la peine d'être vécue.
Je m’pose, tranquille sur le sable Je retrouve Marie une compagnie agréable
On va chez moi, coucher puis parler Puis elle est partie me laissant m’ennuyer
J’essaye de socialiser c’est beaucoup trois personnes d’un coup
Et Marie, pourquoi pas l’épouser ? Après tout, elle me l’a demandé Refrain
Certains disent que je suis froid, mystérieux, passif, bizarre, sans âme, solitaire
Mais suis‐je comme cela ? Suis‐je si impopulaire ?
Moi l’Etranger je m’en fous de la société
Des règles et des conventions Je m’en fiche de bien parler
Des amitiés, des obligations qui sont qu’ décoration
Je vais, seul sur la plage
Plus envie, de retourner chez moi Sans le penser j’me suis retrouvé entouré
L’Arabe aussi, était armé Le soleil, me brûlait les joues
Les gouttes de sueur, me rendaient fou
Mon front faisait mal, mes oreilles sifflaient
Et les pulsations dans les veines, m’obsédaient
Je suffoque je sors mon pistolet
Et sans réfléchir, j’ai visé l’Arabe: Bang Il était à terre et puis je ne sais pourquoi : bang (4)
On m’arrête, changeons d’endroit Refrain
Je suis d’abord interrogé puis enfermé et jugé
La salle du tribunal est oppressante : je suis entouré
Des témoins sont appelés à la barre Je m’en fiche, il fait trop chaud j’en ai marre
Quelques instants plus tard je suis condamné à mourir
Je repense à toutes les personnes que je connais avant de dormir
Au final c’est plutôt elles qui vont souffrir
Et puis la mort c’est pas ce qu’il y a de pire
A l’approche de ma mort un prêtre vient me parler,
Il pense que me confesser m’aiderait à m’en aller
Je ne crois pas en Dieu, ahah à quoi ça sert ?
Et pourquoi je devrais l’appeler « mon
père » ?
Refrain
Je n’en peux plus qu’il se taise je commence à exploser
Est‐ce qu’on pourrait dans cette prison penser en paix ?
Moi je n’ai pas peur je me confronte à la vérité
Je vais mourir je ne vais pas le nier Je savourais, cette dernière nuit
Et goûtait une dernière fois aux privilèges d’une vie
Cette belle nuit je l’ai acceptée
La mort n’est que liberté et la vie
fatalité.
JEAN VALJEAN
Les misérables, Victor Hugo
Par Cyrielle Vukadinovic et Carla Villalon Certains le nomment Fauchelevent,
d’autres M. Madeleine
Quelques‐uns M. Leblanc mais son vrai nom es Jean Valjean.
Ancien forçat, 19 ans au bagne, il ne connaît que la haine,
Conséquence de la peine pour avoir volé un pain d’une maison de campagne.
Sa rencontre avec M. l’évêque, âme généreuse,
Qui le rendra un homme de bien, Avec une vie moins malheureuse.
Maire d’un village, il se retrouve dénoncé par le policier Javert,
Homme implacable, effroyable, homme impitoyable.
Il réussit à s’échapper pour exécuter sa promesse :
Celle de sauver la pauvre Cosette fille de Fantine morte à cause de la disette.
Refrain
On est laid à Nanterre, C’est la faute à Voltaire, Et bête à Palaiseau, C’est la faute à Rousseau.
Je ne suis pas notaire, C’est la faute à Voltaire, Je suis petit oiseau, C’est la faute à Rousseau.
Notre héros arriva à la ville des lumières,
Suivi de la petite et alla au lieu des prières.
Il la mit au couvent ou il vivra
Chez le jardinier Fauchelevent pendant 6 ans.
En sortant du couvent, Cosette ayant 15 ans
Rencontra Marius jeune étudiant Et ils tombèrent amoureux réciproquement
Les Thénardier firent la connaissance du jeune homme
Leur fille tomba amoureuse,
Mais malgré tout elle le conduit vers cosette ce qui la rendit très
malheureuse
La révolution éclata et avec elle, elle emporta deux de nos personnages : Eponine et Gavroche de très jeune age.
Refrain
Valjean eu pitié de Marius blesse d’une balle.
Le porta chez lui à travers les égouts comme s’il s’agissait d’un châle
Récupéré il demanda en mariage la fille de son sauveur.
Les noces ne furent a peine célébrées que notre héros s’échappa en voleur.
Marius ne laissa plus Valjean s’approcher de cosette,
Atteint d’une maladie fatale il nous en la laissant muette
Mes amis, retenez ceci, il n'y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes.
Il n'y a que de mauvais cultivateurs.
La vraie question, c'est celle‐ci : le
travail ne peut être une loi sans être un
droit. Nous n'insistons pas, ce n'est
point ici le lieu. Si la nature s'appelle
providence, la société doit s'appeler
prévoyance .
NANA
Emile Zola
Par Laetitia Rouby
Déblatérant ses répliques devant une salle comble Muse d'une nuit,
Déesse d'une infinité jouant la Vénus Blonde, Jeune remplissant les femmes de jalousie
Ses courbes féminines, et le grain de sa peau brûlant sous les feux de la scène.
A peine arrivée que déjà les hommes sont fous d'elle.
Mère d'un enfant à à peine 18 ans,
Ses envies se résument au luxe et à l'argent.
REFRAIN
Arrivée dans ce nouveau pays,
Son but ne se résout pas à avoir des amis, Elle recherche la célébrité,
Sans se soucier des autres elle ne pense qu'à sa destinée.
Eve dans le pêché, jouant avec le feu,
Ses membres fins s'agrippant à la chair des plus vieux, Créature à l'allure féerique, idolâtrée par ses amants,
Doux poison à l'aspect de cyanure qui ronge leurs sentiments.
Toujours à la conquête de l'argent, elle joue l'entremetteuse, Nécessitant toujours plus, de rêves elle est vendeuse.
S'abandonnant à la débauche toujours elle fait des siennes, Coureuse de pantalons, véritable péripatéticienne.
REFRAIN
De ses préoccupations ne ressortent que les tensions de ses favoris, Pour elle et son fils Louis ils sont prêts à y mettre le prix,
C'est ainsi qu'ils lui offrent hôtels, présents et gâteries, Cherchant à lui procurer les plus belles années de sa vie.
«Elle va souffrir» disait‐on,
Et la petite vérole leur donna raison.
Cette fragile créature sur son lit de mort,
Avec la noblesse qui pleure, sur la sublimation de ce corps.
JULIEN SOREL
« L’homme en noir qui voit rouge » Le Rouge et le Noir, Stendhal
Par Hugo Hervé et Pedro Garcia
Refrain :
Je veux le monde ou rien du tout Je veux la gloire à mes genoux
Pas de menus plaisirs, pas de petits désirs
Qu’importe les plaies de l’amour fou Je mets la corde à votre cou
Pas de menus plaisirs, pas de petits sourires…
On m’a souvent dit : « reste à ta place » Les acquis des nantis te dépassent Le lit où tu es né t’interdit de viser plus haut
Rampe au lieu d’espérer, tu n’es bon qu’à courber le dos
Fils de Charpentier, vraiment pas gâté A la maison l’ambiance : plutôt musclée Il faut scier, scier rien que scier
Je veux sortir de cette médiocrité Mais voilà que les Rênal me veulent comme percepteur
Le loup dans la bourgeoisie, cela ne leur fait pas peur
Je déteste d’où je viens et je hais où je vais
Mais voyons un peu, on ne sait jamais…
Madame de Rênal, c’est la douceur d’une femme
Trop longtemps privé, je ne résiste à ses charmes
Mon sang ne l’est pas mais mon cœur est noble
Rester ici cela serait ignoble‐
Parmi les abbés, je me fais un ami Et très vite me voilà à Paris
Le Marquis de La Mole cherche un secrétaire
Je fais l’affaire et quitte le séminaire Amen à tout amène à rien, maudit soient le sort, les lois, je ne m’y soumets pas !
Ne me demandez pas de marcher droit J’enterrerai avec moi le soumis que l’on veut que je sois !
Refrain
Alors j’avale les livres, apprends le latin Le Nouveau Testament du soir au matin
Et si je devenais prêtre ? Pourvu que je parte
Je réussirai aussi, mon cher Bonaparte ! Les salons parisiens, c’est pas ma tasse de thé
Dieu soit loué ! Mathilde apporte la gaîté
La fille du Marquis s’ennuie de son rang Je ferai tout pour devenir son amant On est ce qu’on est. Tu dis merci et c’est tout
Il faudrait s’incliner sans s’indigner jusqu’au bout
Soit tu naîs Roi, soit tu n’es rien. Mais
dis‐moi
Pourquoi ce chemin de croix ?
Ça y est, j’y suis presque : futur père, anobli
N’en déplaise à tous, je me marie ! Mais voilà alors que j’arrive au plus haut
Mon premier amour me poignarde le dos .
Je suis perdu, comment a‐t‐elle pu, elle si pure ?
Elle en mourra de ma main je le jure Jeté en prison, je vomis ma haine De cette société qui n’est pas la mienne Refrain
MILADY DE WINTER
Les Trois Mousquetaires, Alexandre Dumas Par Lola Balaguer
Anne de Breuil, jeune religieuse incontestée,
Séduit, s'enfuit avec le prêtre, ce pêcheur.
Il se suicide, elle l'avait quittée sans douleur
Alors, de cet acte immonde elle avait payé
D'une fleur de Lys rouge, sur le bras gravée
Plus tard, avec le Comte de la Fère elle se maria
Un jour qu'ils chassaient, elle tomba, son bras à découvert
Furieux de cette marque, de la fourbe il se délivra (1)
Il fuit les grands bois, elle indemne partit pour l'Angleterre
Lui brisé devint mousquetaire(2), en Milady elle se changea
Refrain
De Dieu je me suis détachée, des hommes souvent j'ai joué
Et jamais je ne m'en déferai, sensuelle, vénéneuse j'étais
Mais, en un siècle où les femmes étaient en manque de liberté
Je puis affirmer que de moi rien en ait été
Elle n'hésitait pas à cacher, fausser son identité
En Charlotte Backson ou Lady Clarick elle se changeait
Les noces furent chantées avec un homme de la perfide Albion(3)
Bientôt elle l'acheva pour gagner sa propre liberté
Veuve, elle devint pour son Eminence(4) un des meilleurs espions Le pouvoir et l'amour de la Reine elle devait abattre
Elle vola les ferrets à l'amant(5) d'un coup de théâtre
Et son destin varia, croisant celui des mousquetaires
Jusqu'à sa funeste destinée, leurs futurs se lièrent
Pour la mission, elle enlaça sa propre vie amoureuse
Refrain
Le vif d'Artagnan, d'une fourberie ébranla l'ambitieuse
Par cette calomnie, elle cria qu'elle se vengerait
Milady tenta par deux fois de le tuer en pure perte
Elle baissa sa garde, et par Athos(6) à été découverte
Trahie une fois encore(7), le Comte anglais apprit ses injures
A Londres, elle fut sans tarder prisonnière de son beau‐frère
Ensorcelante, elle charma son geôlier entre les murs
Pour elle il réalisa l'impossible:
meurtrier à son tour
John Felton(8) anéantit Buckingam(9),
pour unique raison: l'amour
De retour en France, sous peu au couvent elle se confina Cachée là, Constance, maîtresse du vaillant D'Artagnan Milady, découvrant les liens charnels unissant les amants Au moment où d'Artagnan entrait, de rage l'empoisonna Son destin était maintenant à la merci des mousquetaires Aidés par d’anciens de ses martyrs
Ils la rejoignirent à Armentières
Et le verdict fut unanime, ils tueraient la meurtrière
La séduction, les charmes et la persuasion ne l'ont pas sauvée Le grand bourreau l'avait décapitée
Et dans le Lys jeté.
Notes
(1) il la pend
(2) il devient Athos, un des trois mousquetaires
(3) synonyme péjoratif de l'Angleterre, ennemi juré de la France (4) Cardinal de Richelieu, ennemi de la Reine de France
(5) Lord Buckingam, amant de la Reine de France (6) Ancien époux de Milady
(7) Les Mousquetaires révélèrent au Compte de Winter le meurtre qu'avait commis Milady
(8) le geôlier de Milady
(9)Amant de la Reine.
LOUIS
Le nœud de vipères, Mauriac Par Ophélie Rigaud et Carisa Ben‐Mensah
Louis un riche futur décédé se plongea dans ses écrits
Pour oublier les malheurs de sa vie Garçon isolé il n’avait pas beaucoup d’amis
Car en voulant toujours être le meilleur Il en oubliait le bonheur
Après de brillante études , il devint un avocat fameux
Mais n’était pas pour autant heureux Tout son destin apparaissait comme un parcours
Où à aucun moment il ne pouvait trouver secours
Refrain
Rejeté par sa famille
Il demeure dans les malheurs de sa vie En recherche d’héritier ne pouvant plus compter sur les siens
Car ils n’étaient pas assez bien Le vieillard frustré
À penser que tout le monde était contre lui
Préféra se venger
De sa femme qui menait Un silence acharné
Un calme, une certaine indolence envahit Louis
Quoi qu’il fasse, il était incompris Il s’en alla à Paris
Et y découvrit Un fils caché
Durant toutes ces années
Né d’une aventure sans lendemain Le manque d’un père était dur pour le gamin
Mais une fois de plus sa famille vint gâcher le moment
En planifiant un malicieux plan Mais le vieil homme s’en aperçut Et il fut déçu
Refrain
En menant leur bataille Tous avaient oublié un détail L’amour qu’ils portaient A leur famille bien aimée
Il comprit qu’il fallait arrêter les épreuves
Partir pour toujours serait sa dernière œuvre
Les enfants affamés par l’argent
En avaient oublié leurs parents mourants
La mort inattendue de leur mère, de sa femme
Leur fit prendre conscience Que le temps passait vite
Ils regrettèrent de ne pas lui avoir dit qu’ils l’aimaient
Mais c’était trop tard, elle les avait quittés
Dans ses derniers jours Il trouva une paix profonde Étant à l’automne de sa vie Souffrant de cette maladie
N’en avait plus rien à faire de sa vie L’heure de Louis était venue
Et Dieu vint prendre le vieil homme avant qu’il ait pu finir ses écrits
De son enfance à la mort de sa femme Le nœud de Vipères, dominé par la haine et la revanche
Aura dominé sa vie
Tout porte à la fois la mort et la vie.
LE PERE GORIOT
Balzac
Par Luna Duvacher et Kenza Thyfa
Rastignac, jeune étudiant de 21ans Courtois, sûr de lui, intelligent, Venu de sa belle campagne Pour conquérir Paname, Se lance le défi de l’affronter Elle et sa belle société
Dans une pension miteuse De la rue Neuve Sainte‐Geneviève A la pension Vauquer,
Il croise le chemin
De ce vieux père presque centenaire.
Vont se croiser leurs destins.
Refrain
Rastignac, jeune ambitieux, rêve de s’introduire dans la haute société.
Le Père Goriot, peu chanceux, par ses filles qu’il aimait tant s’est fait abandonner.
« L’Obéissance était ennuyeuse, la Révolte impossible et la Lutte incertaine. »
Rastignac, jeune homme pauvre et ambitieux
Qui regarde la bonne société avec des yeux
A la fois surpris et envieux.
Rastignac arriviste, affairiste et énergique
Mais aussi décideur, loyal et lucide Montre les moyens de triompher : Séduire, constituer un réseau, intriguer, Immortelle incarnation du cynisme et de la manipulation,
L’Homme a les moyens d’avoir sur sa vie une répercussion
Refrain
Parlons de ce Père Goriot Qui vit pour ses angelots Goriot est un de ces pères,
Qui a su séduire un garçon ouvert Il le voulait pour l’une de ses filles, pour elle
Et a donc tout fait pour que leurs bonheurs soient éternels
Pour lui sa seule fonction est d’être un père
Il perd donc tout contact avec le réel pour se consacrer à sa vraie terre, Ses filles, leur joie de vivre, et surtout leur bonheur
Cette affection sans mesure est un torrent d’amour dont il a peur
Rastignac doute de la sincérité que Delphine lui porte
Celui‐ci ne cesse de le calmer et le réconforte
Ses filles n’en veulent qu’a son argent, Et cela le mène à l’anéantissement.
Refrain
Balzac peint dans le Père Goriot la passion paternelle,
Comme toute passion elle est folle et mortelle.
Balzac sociologue rigoureux et déterminé,
Humaniste épris de liberté et d’équité En quête d’un équilibre entre réussite individuelle et justice sociale.
Balzac aurait pu écrire :
« Rastignac, c’est moi. » Refrain
LANGLOIS
Un roi sans divertissement, Jean Giono Par Rim Tyouss
Village du Trièves,
Enfoui sous la neige, Marie Chazotte, Jules, Ravanel et Dorothée
Victimes de Monsieur. V Sans doute assassinés Disparition sur disparition Langlois fait son apparition
1843, M.V de Chichiliane, sous la neige enfouie
Inconnu aux visages infinis Personnages intraçables Enquêtes interminables Le village est terrifié
Comment sortir quand le meurtrier n'est pas identifié
Coincé l'hiver, coincé la nuit En attendant le printemps, on fuit En attendant le soleil, on crie
44, Le temps passe, aucune nouvelle L'hiver revient encore plus fidèle Café de la Route, Langlois hiberne Café de la Route, Saucisse gouverne
45, Frédéric à la scierie sur la route d’Avers,
Il y succède à son père, à son grand‐
père, à son arrière‐grand‐père
Il découvre le hêtre implacable hêtre, complice affable
L'assassin est piégé Dorothée est retrouvée M.V est découvert
Refrain
Hé, Langlois ! Mais qui es‐tu ? Un être aussi ambigu
Langlois, tu t’ennuies ?
Sommes‐nous tous tes ennemis ? Le sang c’est esthétique
La mort c’est magnifique Qu’y a‐t‐il de plus gai Que du sang versé ?
Langlois, le magnifique
Deux balles, Bam Bam, en pleine cage thoracique
L'assassin est tué Langlois l’a assassiné Etait‐ce un accident ?
Langlois donne sa démission Homme qui s’ennuie,
Capitaine de la gendarmerie Ou plutôt homme qui se divertit ?
46, l’énigme est de retour
Nouveau commandant aux bras lourds L’hiver trop vite venu,
Il organise une battue Langlois, l’héroïque
Deux balles, Bam Bam, en pleine cage thoracique
Le loup est abattu Le loup n’est plus.
Refrain
1867, Saucisse nous dit Langlois a autre chose qu’attendre que vous ayez compris
Il était cassant
Complètement angoissant Invité affable, courtois et attentif Aucune raison d’être craintif Allons lui chercher une femme Delphine est sa nouvelle madame
Octobre, Langlois, à son habitude
Fait preuve d’un drôle d’attitude Immobile toute la nuit,
Le sang d’une oie en agonie
Le sang sur la neige, très propre, rouge et blanc, c'était très beau.
Creusons notre tombeau
Justement, le voilà, Le voilà, notre Langlois
Le voilà, le voilà, le voilà Le voilà, il sort Le voilà, il fume
Cigare à la bouche, il disait Bâton de dynamite, c’était Refrain
Langlois, c’est le diable qui joue fleur Langlois, c’est le pique qui joue le cœur Fascine par le sang Il tue facilement
Personnage indéchiffrable Personnage incroyable Lucidité désabusée Fascinant et fasciné
Roi en proie à l’ennui Piédestal suprême pour lui Monarque absolu, Homme résolu
Besoin irrépressible de cruauté
La nature est une menace, il faut s’en débarrasser
Double de chacun de nous Il surpasse le tabou
Pulsions secrètes, conscience morale La vie elle est fatale
Les hommes qui réfléchissent, ils s’ennuient
Langlois, lui, il réfléchit
L’humanité elle est moyenne
Les abimes effrayant de l’âme humaine Langlois, il l’a compris Giono, il nous l’écrit
Refrain
Grand maitre d’un rite cruel Au sommet de sa gloire Satisfait d’instincts mortels Ce n’est plus qu’un vieillard Va falloir se divertir
Mais sans divertissement, comment faire ?
Un roi sans divertissement est un être plein de misère.
ESMERALDA
Notre‐Dame de Paris, Victor Hugo Par Delphine Marescq
Elle ne sait pas d'où elle vient Ni qui sont ses parents
Seule, elle danse pour les passants Elle met son corps à jour sous l’regard des bohémiens
Presque enlevée par Quasimodo Lui envoyé par Claude Frollo Avec Gringoire, elle s'est mariée Mais c'était pour l'sauver Et c’était de la pitié
Car elle a toujours aimé
Le cher Phoebus, en secret.
Un rendez‐vous entre amants Claude Frollo le sachant,
Phoebus est poignardé et Esmeralda accusée.
Refrain
Gargouilles, colonnes
Tout pour que la cloche sonne(sonne) Esmeralda partira, mais
Les hommes toujours…seront déterminés
L’archidiacre essaye toujours désespéré
La liberté contre un baiser.
La bohémienne est écœurée Elle dit tout c’qu’on veut
Mais toujours pas de baiser (pas de baiser)
Protégée dans ce lieu ; La cathédrale, et le bossu Lui toujours assidu, Contre Frollo le vieux
Toujours envieux envers la bohémienne
La kidnappe pour la faire sienne.
Esmeralda, haineuse, le repousse Il l’emmène à une adresse,
La recluse qui la hait Est en fait sa mère égarée Oui, elle la reconnait Grâce au soulier donné.
Refrain
Sa mère, tuée, par des gardes Esmeralda dite coupable, blafarde Est pendue sur la place de la Grève Etant pourtant une fille généreuse
…de Phoebus elle était amoureuse.
Quasimodo espère toujours en son rêve Pousse Frollo du haut de Notre‐Dame Vengé de ce drame
Il saute retrouver
Celle qu’il a toujours aimée.
C’est la fin tragique, la fin tragique Telle que le veut Victor‐Hugo le tragique.
CLAUDE GUEUX
Victor Hugo Par Lucas Marzin
Je vois les portes de la mort s'ouvrir Plus peur des tueries publiques
Je sens l'air qui se fige autour de moi et l'écho de ma voix Ils m'ont enfermé, séquestré et tout enlevé
C'est pourquoi j'ai tué, tout avoué et tout donné
J'ai beau menacer et supplier toute cette armada
Mais moi ce que je vois c'est la mort qui s’approche a grands pas Désespéré, je ne compte plus avancer
Seule la liberté pourra délier les chaı̂nes du péché
Je vais perdre ma vie mais avec la tête haute Je vais gagner le paradis comme si ce n’était pas ma faute
Et quand je pense pourquoi j’ai volé, j'ai tué
Je pense à tout ce que j'ai fait mais rien ne sert de pleurer J'avance pas à pas vers cette machine de mort Je regarde patiemment tous ces visages sans remords
Cette foule autours de moi n'attend que ça
Elle attend que le piège se referme sur moi comme sur un rat Ils attendent avidement que la mort me prenne Mais tous ces gens‐ là ne connaissent pas la valeur humaine
Alors le bourreau d'un air impassible Me prend et m'amène vers la guillotine
En montant sur la mort je me souviens du pain que j'ai volé
Mais trop tard la mort a déjà décidé
Je fermais les yeux et dis tout bas; « pour la pauvreté » Jamais je ne vais avouer tous mes péchés, je vais devoir assumer
Je me suis toujours demandé : pourquoi est‐ ce que je vis ? Pourquoi est‐ ce que je respire ? Pourquoi est‐ ce que j’échoue ? Je tente en vain de me l'expliquer. J’attends l'arrivée de tous les loups.
Parfois je regarde le ciel qui n'est que le plafond de ma cellule Je reste là, sur mon lit de condamné, et je regrette tous mes faits Je contemple les barreaux de ma cage et vois passer les libellules
Tout n'est qu'illusion Je présume.
THÉRÈSE RAQUIN
Zola
Par Aurore Mullier
Notre histoire commence dans une mercerie de Vernon,
Un homme demande la bienveillance d'une petite fille sans prénom,
“Voici une enfant dont tu es la tante. Sa mère est morte... je te la donne.”
Seize ans après, elle avait une vie étouffante, obligée d'être une tranquille personne.
Une jeune femme, au profil grave, couchée dans le même lit que son cousin, Muette, au regard vague, mais un sang africain,
Bientôt ils se retirèrent dans une maison au bord de l'eau, Un jardin, rivière blanche, vastes coteaux verts à l'horizon.
La vie était meilleure pour elle, elle pouvait vivre, Une existence brûlante et emportée, enfin sourire, Courir, bondir, ses yeux noirs et agrandis,
Pouvant enfin faire ce qui lui était interdit.
Malheureusement, son destin était arrangé depuis longtemps,
“Nous attendrons que Thérèse ait vingt et un ans.”
Refrain
Thérèse, tigresse enfermée dans un corps humain, Ton apparente tranquillité disparaı̂tra demain,
Ton corps ne pourra plus retenir cette passion endormie, Elle sortira bientôt de cette chair assoupie.
Laissez les fougues de sa nature avec soin cachées sortir, Ses emportements terribles ne veulent plus dormir, Cette vie de convalescence ne peut te replier,
Expliquez‐moi le sens d'une indigène dans une vie cloı̂trée.
Oui, je parle du maudit mariage des deux gamins, Ce maudit mariage que voulait tellement Mme Raquin, Les mois, les années s'écoulèrent, le jour arriva, Thérèse devenait grave, sa vie ne changeait pas.
Un nouveau caprice de Camille, il voulait vivre à Paris, Froide et indifférente, elle accepta sans aucun souci, Arrivée dans la boutique, elle vit sa vie s'écrouler, Une galerie sale et humide, complètement glacée.
Face à cette réalité, la gorge pleine de sanglots,
Elle serait à nouveau enfermée, elle le sut tout aussitôt,
Elle vivait dans une ombre humide, silence âcre, écrasant, Elle voyait sa vie s'éteindre devant elle tout lentement.
Boum! Grand visage frais, homme fort, le premier qu'elle voyait, Laurent, nature sanguine, voix pleines de rires qui la troublaient, Un homme calculateur et confiant, paresseux et prudent,
Commença leur liaison d'un baiser silencieux et violent.
Refrain
Huit mois après, ils décidèrent de tuer Camille,
Promenade sur la Seine, Camille noyé, les deux tranquilles, Adieu hypocrite, menteuse, dans la douceur bourgeoise étouffée, Toute douce, toute silencieuse, rêvant de mordre et de frapper.
Mais au lieu d'se sentir libre un autre sentiment l'emprisonnait, Le spectre de Camille toutes les nuits la visitait,
Des nuits de fièvre, cauchemars et insomnie terrible, Le mariage était pour elle la seule solution possible.
Une autre période de souffrance et d'hypocrisie débuta;
Mensonges et encore mensonges pendant deux ans ceci dura, Mais la nuit des noces, le spectre de Camille revint,
Thérèse était épouvantée, les cauchemars l'écrasaient sans fin.
Crises atroces de souffrance et de terreur,
Des secousses profondes qui la privaient de son bonheur, Les baisers, les caresses, absentes pendant deux années, Ne chassaient pas le spectre qui sans cesse l'affolait.
La folie la consomma, ne cessait de grandir, La seule solution qu'elle trouva était de mourir.
Refrain
Dans une vie cloı̂trée...
Dans une vie cloı̂trée...
UN CONDAMNE A MORT
Le dernier jour d’un condamné Victor Hugo, par Dimitri Dumas et Axel Durut
Exécution
J’tourne en rond, j’tourne en rond, j’tourne en rond
Plus j’me rapproche de l’heure, plus j’aimerais être ailleurs.
J’voulais juste être un homme bon, Mais le destin a fait de moi un tueur.
Maintenant j’comprends que la vie, faut pas la foirer,
Une simple erreur et tout est gâché.
Au début on n’ imagine pas être autant piégé,
On ne s’en rend que compte quand on se fait juger.
De ma maison à Bicêtre,
Jusqu’à ce qu’on coupe ma tête,
Pourtant il y a peu de temps, j’avais une vie normale,
Mais je l’ai détruite par l’irréparable.
Dans cette cellule, j’suis resté trop longtemps,
En attendant la mort, j’vous jure c’est effrayant.
Du coup je veux laisser une trace en écrivant
Pour dénoncer cet acte inhumain, pourtant si évident.
Refrain
Nooon, j’veux pas mourir ! Nooon, je veux m’enfuir ! Nooon, j’mérite pas ça !
J’vous en supplie, par pitié, libérez moi.
Imaginez‐ vous une seule seconde, A ma place vous seriez d’jà dans un autre monde.
Nooon, je n‘y crois pas !
Ca ne peut pas se passer comme ça.
Pourtant chaque s’conde qui passe me rapproche de l’enfer,
J’ai beau tout essayer mais il n’y a rien à faire.
Le prêtre me dit de garder la foi mais j’n’y crois pas,
Tout ce pour quoi je priais, n’est plus avec moi.
Le garde m’appelle, m’sort du cachot, et m’dit qu’c’est l’heure,
Vers là où je vais, j’entends la foule, ça n’annonce rien de bon.
J’arrive sur place, j’vois l’arme fatale, je tremble de peur,
J’aperçois l’bourreau, synonyme de mon exécution.
Seul contre tous, j’suis vulnérable, j’n’ai aucune chance.
Les gens prennent ça pour un spectacle, mais y’a nuance.
Je vois des visages, inconscients de ce que je vis,
Si c’est ça la France j’suis pas fier de mon pays.
Ca y est j’arrive enfin sur cette estrade tant redoutée,
Bâillonné, ligoté, que puis‐je faire ? Je me retrouve sous cette lame si aiguisée.
J’entends le clac, et ainsi commence une nouvelle ère.
Refrain
Nooon, j’veux pas mourir ! Nooon, je veux m’enfuir ! Nooon, j’mérite pas ça !
J’vous en supplie par pitié libérez moi.
Imaginez ‐vous une seule seconde, A ma place vous seriez d’jà dans un autre monde.
Nooon, je n‘y crois pas !
Et pourtant ça s’est bien passé comme ça.
MONSIEUR DE CAZENAVE
Génitrix, François Mauriac Par Diana Rodrigues
Ça c'est mon histoire M. de Cazevane Je ne suis pas jeune J'ai une cinquantaine Je me suis toujours laissé
Laissé convaincre par ma mère Pendant la nuit je sentis
Comme la cloche retentit Même si pour un petit instant J'eus une petite préoccupation Elle disparut à l'instant.
La suivante matinée,
C'est en ce moment de grâce Que se mit sur moi en place, Une interminable lamentation.
Refrain
"Tu ne manges pas, chéri. Il faut manger." disait‐elle
Je sentis le monde tomber Je le sentis tout sur moi Une énorme haine vers elle Qui laissa Mathilde mourir.
Elle me fit aussi coupable En me faisant son complice.
En ce moment bien précis Je me sentis confondu, Toute ma rage se mélangea La soif de vengeance m'atteint.
Tout irait contre ma mère Ma vengeance serait terrible Je ne serai pas sensible.
Je me sentis bien heureux D'être auprès de ma Mathilde, De ma petite habitude.
Le sommeil criait mon nom Mais en signe de respect Je vaincus la grande fatigue.
«Je ne veux pas que Mathilde soit
Je ne consens pas qu’elle parte, qu’elle disparaisse si rapidement dans le temps.
Refrain
A cause de toi j'ai perdu L'opportunité d'amour T'as détruit tout mon cœur Je me sens alors très seul.
Dans ce monde des injustes Les vivores sont près de tous.
Depuis que j'étais enfant T'es une mère très possessive Tu m’as toujours contrôlé
Tu veux encore manipuler Je sens du dégoût
Mais maintenant ça a changé.
Là c'est moi qui contrôlais Je te fis perdre sommeil Et laisser ton plat complet Car ton plan n’était pas fait Pauvre vieille de famille riche Qui perdis contre "La morte"
Pour la première fois
Je ne veux plus perdre de temps.
Tout au fond de mon petit coeur Tu sais bien que tu me manques Depuis que tu m'as laissé
J'ai commencé à subir La possession de ton âme Je sens forte ton amertume Qui m'a fait jeter dehors Les personnes les plus âgées,
Celles qui m’ont toujours bien apprécié.
Pauvre Marie de Lados.
Toute une vie pleine de repentir, Rempli de pertes et tristesse.
Quand j’étais près de périr Une âme blanche est apparue Marie de Lados revenue.
DOCTEUR RIEUX
La peste, Albert Camus Par Roch Rahir et Lucas Perrin
Tout commence un jour d’avril en 47,
Avec l’histoire du docteur Rieux et d’sa vie abstraite Une rencontre banale avec un rat mort au pied d’sa porte
Et si c’n’était pas assez sa femme est presque morte Récrimination contre la municipalité, Plus de 6000 rats morts ont étés ramassés, Les rues retrouvent leur propreté la ville se croit sauvée,
Mais quelques jours après tout a recommencé Docteur Rieux consulte ses confrères, Le vieux Castel, l’un d’eux, confirme ses soupçons,
Il s’agit bien d’la peste, faîtes tous attention!
Refrain:
Maladie, souffrance, épidémie, peste, Un symbole de désarroi céleste, Tous les péchés humains, châtiés en somme Châtiment divin pour l’impiété de l’homme,
La ville s’installe peu à peu dans l’isolement, La peur, l’enfermement modifient les comportements,
Difficultés d´discuter, socialiser, communiquer, Maintenant les gens commencent à s’suicider,
Rambert journaliste séparé d’sa fiancée, Bloqué à Oran, la ville étant infectée,
Tarrou réaliste et courageux, Rambert désespéré et malheureux,
Décident de rejoindre le Docteur Rieux, Joseph Grand employé d’la mairie,
Tombe gravement malade, on le croit perdu, Un nouveau remède apparaît, il est finalement guéri
Et soudain les rats sont réapparus Refrain
Dernières victimes à la fin du fléau Des proches et des amis ont péri Mais maintenant, la folie est finie.
GRENOUILLE
Le parfum, Patrick Suskind Par Camille Biecheler
Refrain
Qui maîtrise les odeurs, maîtrise le cœur des hommes
Il désirait l’odeur de toutes ses victimes De ces êtres si rares qui inspirent l’amour
C’est un enfant bâtard, né sur un étalage De légumes et de poissons en plein cœur de Paris
Lors d’une journée chaude, très vite abandonné
Par sa jeune mère qui bientôt sera tuée Le nouveau‐né étrange, de partout rejeté
Atterrit chez un prêtre à qui l’on expliqua
Que cet enfant n’avait aucune odeur qui soit
Et le bon père Terrier lui procura un toit.
A l’âge de neuf ans, Jean‐Baptiste Grenouille
Rencontre Baldini, un très grand parfumeur
Et se dit qu’il serait, envers et contre tous
Le génie des odeurs, le Mal dans un parfum.
Refrain
Ce prodige de nez se retrouva plus tard Assassin à quinze ans, dans la rue des marais
D’une jeune fille rousse dont il voulait garder
Au fond de son esprit, l’odeur si merveilleuse.
Quelques années plus tard, Baldini étant mort
Il partit vers le Sud pour pouvoir explorer un nouvel univers
D’odeurs inconnues, Mais…
Il haïssait les hommes, voulait s’en éloigner et décida ainsi de vivre retiré Dans une haute montagne où il pensait rester jusqu’à son dernier jour sans être dérangé mais…
Il n’avait pas d’odeur et il s’en rendait compte.
Il descendit alors, quitta sa vie d’ermite Mais s’il avait choisi de continuer sa vie Ce fut par méchanceté, et puis par pur défi.
Refrain
Arrivé jusqu’à Grasse, il est alors épris Du même sentiment que des années plus tôt il avait ressenti
Cette jeune fille nommée Laure portait gravé en elle
Le funeste parfum qui obsédait Grenouille
La folie meurtrière toucha vingt‐quatre jeunes filles
Dont il voulait garder en une essence maudite
L’odeur si attirante que toutes dégageaient
La vingt‐cinquième fut, on pouvait le prédire
La belle Laure qui, dans un sommeil paisible
Ne put point échapper au coup sourd de matraque
De notre meurtrier.
Refrain
Avec tous ces extraits, le répugnant
Confectionna alors cet onguent fabuleux Qui le sauva sans peine, même de la pendaison.
Le soir de ce miracle, il regagna Paris La chère et tendre ville où il avait connu Les premières odeurs et avait des souvenirs
Il avait acheté la mission de sa vie Manipuler les hommes à l’aide de senteurs
Et ce héros maudit prit alors le chemin D’un cimetière grouillant de voleurs, d’assassins
De toute la racaille, qui dans la nuit acide
Errent sans un logis Refrain
S’enduisant du parfum, il créa une émeute
On se jeta sur lui, et puis ce fut la fin,
De cet homme qui compta parmi les plus horribles de son époque
Il avait déclenché par cette émanation Des envies cannibales chez ces gens dangereux
Ils dévorèrent Grenouille et s’en trouvèrent joyeux
Car pour la première fois ils avaient accompli
Quelque chose par amour.
BONUS
Rap Le Père Goriot Léo BLANC et Julien VERNIER
Le Père Goriot est un résident de la maison Vauquer.
C'est le plus vieux mais ne se fait pas respecter.
Il a passé sa vie à gagner de l'argent Car il a travaillé pendant tant de temps.
Il a tout investi pour ces deux filles chéries
Delphine et Anastasie qui lui ont tout pris.
Les gendres du vieillard ont tout volé
Jusqu'à n'avoir plus aucun billet.
A la maison Vauquer il monte d'étage en étage,
Des apparts moins bien à chaque fois qu'il déménage.
Tous les habitants pensent qu'il gâche son argent
Sauf ce jeune homme qui a un bon jugement.
Rastignac veut tenter sa chance à
Paname,
C'est un jeune ambitieux qui a une belle âme.
Il rencontre Delphine encouragé par Goriot,
Et en fait son amante après quelques restos.
Refrain
Plus personne n'a de sous C'est la dèche partout.
Il voulait être un héros Et s'retrouve sans dinero.
Il descend socialement,
Y'a que Rastignac qu'est présent.
Ses filles qu'il adore L'ont vendu à la mort.
Les gendres de Goriot n'ont plus une
thune.
La pauvre Delphine se retrouve à crier à
la lune.
Le vieil homme en apprenant ceci Veut saisir la justice pour reprendre son grisbi.
Le pauvre vieillard fait un malaise, Il voit la mort arriver contre son aise.
Il voudrait être en compagnie de sa famille.
Son dernier désir : parler à ses filles.
Delphine apprend que son père est mourant,
Mais son indifférence à cela prend le devant.
Le regard d'Anastasie est peu différent, Voir son père n'est pas dans son emploi du temps.
Le père Goriot finit par s'taper la faucheuse,
Mais à ses obsèques y'aura pas ses filles pleureuses.
Rastignac décide de payer l'enterrement Parce que chez le vieux y'a vraiment plus d'argent.
Refrain
La seule trace de ses filles à son enterrement
Un carrosse vide payé pour montrer aux gens.
Rastignac aussi sympa qu'il est A payé les obsèques de ce vieil infortuné.
Goriot a offert sa vie à ses filles adorées Qui ont fini par le délaisser.
Celui qui a presque tout donné
Par ses bien‐aimées se retrouve abandonné.