Le Logement
en Haute Vallée de Chevreuse aidé
Un équilibre social et des générations à maintenir et développer Un patrimoine bâti de qualité
à préserver et valoriser
A com. Anssens
Cette exposition a été conçue
et réalisée par le Parc naturel régional
de la Haute Vallée de Chevreuse.
vivant et accueillant
S’il s’applique à préserver milieux naturels, paysages et patrimoine bâti qui le caractérisent et le font tant apprécier des habitants et visiteurs, le Parc naturel régional a aussi pour objectif de maintenir son territoire vivant et accueillant pour tous.
Eviter la transformation du Parc en un territoire uniquement résidentiel (“banlieue-dortoir”), y maintenir commerces, services, artisanat, équipements de proximité, y accueillir toutes les classes d’âge et les diverses catégories sociales est l’un des enjeux
importants de la charte du Parc.
Un manque de logements locatifs
Permettre l’accès au logement est l’une des clés pour atteindre ces objectifs.
Aujourd’hui, les coûts du foncier et de l’immobilier sont très élevés dans le Parc. Les logements sont majoritairement grands et essentiellement en propriété, les logements locatifs sont peu nombreux et leurs loyers sont élevés.
Rester en Vallée de Chevreuse pour un jeune débutant dans la vie active, s’y loger pour l’employé qui y a trouvé un travail ou pour l’artisan qui s’y installe est ainsi très difficile.
Le Parc manque de logements locatifs et en particulier de logements locatifs sociaux
Les petits logements sont peu nombreux Parc naturel régional
Yvelines Propriétaires Locataires non HLM Locataires HLM Logés gratuitement
1 et 2 pièces 3 et 4 pièces 5 pièces et +
Parc naturel régional Yvelines Locatif
21,4%
Locatif 40,4%
4,6%
7,5%
13,9%
74,0%
3,9%
20,5%
19,9% 55,7%
34,3%
10,4%
55,3%
18,6%
31,5%
49,9%
Maintenir un territoire
Le logement locatif aidé est l’un des types de logements à développer car il est trop peu représenté sur le Parc.
Le logement social souffre trop souvent d’une mauvaise image, alors qu’il existe dans les villages et bourgs ruraux des petites opérations de logements sociaux parfaitement intégrées….
comme c’est le cas en Vallée de Chevreuse. Aménagés dans un ancien bâtiment, construits sur une parcelle libre en cœur de village, ces logements s’inscrivent si bien dans notre paysage architectural et humain… que beaucoup d’habitants ne savent pas qu’il s’agit de logements sociaux. Découvrons les...
Ecoles, presbytères, ces bâtiments à
l’architecture caractéristique sont des éléments
importants du patrimoine bâti des communes.
Restaurés, ils ont retrouvé vie en permettant l’accueil de quelques familles dans des logements à loyer modéré.
Meulière, décors de façade, l’architecture traditionnelle de
cette ancienne école a été conservée et le préau aménagé
astucieusement en utilisant du bois en façade, permettant d’accueillir 7 logements sociaux
diversifiés (du 2 au 5 pièces) à Auffargis.
6 logements sociaux de 2 ou 3 pièces, gérés par la commune, ont trouvé place dans l’ancienne école
de Cernay-la-Ville Pendant plus de 20
ans, M. et Mme B. ont habité et tenu un commer- ce dans une commune du Parc où Mme B. est née et a toujours vécu.
En 2001 malheureusement le commerce périclite. Le cou- ple, alors sans revenus, se voit contraint d’abandonner sa maison.
Grâce à la réalisation d’un petit programme de loge- ments sociaux à l’initiative de la commune, M. et Mme B. ont pu revenir dans leur village à la veille de leur retraite. Une petite maison HLM (séjour, une chambre, une pièce en mezzanine) à
restaurer leur a été attri- buée. M. B. adore bricoler et soigne les moindres détails de sa nouvelle maisonnette devenue charmante !
“L’organisme de gestion HLM paie les matériaux et nous installons nous-mêmes les équipements : isolation, réfection des menuiseries vétustes, salle de bains, car- relage... Nous sommes vrai- ment contents d’avoir pu retrouver notre village, nos amis, la nature ! Nous avons pu aménager le jardinet à notre goût. Ce logement va nous permettre à nouveau de profiter de la vie pour notre retraite”.
”
Paroles d’habitants...
Rester dans son village pour la retraite
trop peu présent mais bien intégré aux villages
Le logement locatif aidé
Dans les communes rurales, accueillant autrefois l’instituteur, ou un employé de mairie,
les logements communaux restent majoritairement des logements de fonction.
Offrant le plus souvent un loyer modéré ou étant attribué en échange de prestations de services auprès de la commune (gardiennage, entretien, …), ces logements participent à la diversification du parc d’habitations. Fréquemment aménagés dans d’anciens bâtiments
(presbytère, école, …) ils contribuent aussi à la réhabilitation du patrimoine.
Des logements locatifs, communaux occupent les beaux volumes des anciens presbytères rénovés de Bullion (1 logement de 2 pièces
et 1 de 4 pièces) et de Bonnelles (1 logement)
au cœur des bourgs.
Une ancienne maison de gardien d’un grand domaine et une ancienne grange, accueillent des logements communaux à Châteaufort.
Une petite maison de village en meulière, intégrée dans le bâti continu le long de la rue, accueille 2 logements sociaux (2 et 3 pièces), gérés par la commune de Senlisse.
A Vieille-Eglise, la restauration d’une
ancienne ferme a permis à la commune
d’aménager 3 logements locatifs et un gîte communal.
1991. Mme D. et son mari décident de quitter Paris et de s’installer dans l’une des communes du Parc. "Nous voulions vivre à la campagne, par souci écologique et pour une meilleure qualité de vie", confie-t-elle.
Neuf ans plus tard, après le départ de son mari, Mme D. se voit contrainte de changer de logement et en fait la
demande à la mairie. "Je suis profes- seur et donne des cours dans deux communes, celle-ci et dans l’Essonne, à une vingtaine de kilomètres. Notre vie sociale et associative est ici. Il était important pour mes deux enfants d’essayer de rester dans le village où ils ont grandi."
"Il y a peu de logements sociaux ici, nous avons eu la chance d’obtenir
cette maison de poupée avec ce petit jardin et un sous-sol. Une pièce de plus serait idéale, mais les locations sont devenues hors de prix. Un logement plus grand serait difficile à assumer par rapport à mon salaire. Mais, vivre dans une maison plutôt qu’un appartement est vraiment une grande chance, nous nous y sentons chez nous."
”
Paroles d’habitants...
Vivre à la campagne et rester là où les enfants ont grandi
du patrimoine réussies
Des réhabilitations
Des logements communaux
à loyer modéré
S’inspirant des caractéristiques architecturales des anciennes maisons de village, de petits groupes de maisons locatives sociales s’intègrent parfaitement dans les villages.
A Dampierre-en-Yvelines, 8 logements sociaux de 4 pièces, sous forme de maisons individuelles accolées, reprennent les caractéristiques urbanistiques et architecturales du centre ancien du bourg : continuité bâtie, gabarits...
Pour ces logements sociaux (4 logements individuels de 3 pièces) à Bonnelles, c’est la petite maison de garde-barrière, restaurée et accueillant un des logements, qui a servi de modèle aux maisons neuves qui l’accompagnent : volumes, décor de briques...
4 logements sociaux (2 individuels et 2 collectifs, du studio au 3 pièces) ont été créés en conjuguant réhabilitation d’une ancienne maison et construction neuve au hameau de Rodon au Mesnil-Saint-Denis...
Par le jeu et l’échelle des volumes bâtis, les continuités et les décrochements, les murs... les logements s’insèrent “naturellement”
dans le cœur du hameau.
sont heureuses ! Et pour se déplacer, c’est pratique, un bus les emmène au collège.
Une navette de car me dépo- se au RER ; 25 mn de trajet et je suis à mon travail ! Ici, avec les commerces, le villa- ge offre toutes les commodi- tés sans être en ville."
Installée depuis juillet 2000, Mme S. a renouvelé son bail triennal. L’appartement qu’el- le estime idéalement situé, ne lui semble cependant pas aussi idéal à l’intérieur. Mais changer de logement n’est pas dans ses possibilités : "la région est chère, pour ache- ter comme pour louer, il faut beaucoup de moyens…"
Après son divorce, Mme S. avait souhaité se rapprocher de sa famille et s’était installée à C. dans un studio avec ses deux enfants. "Dans l’urgence, j’ai pris ce qu’il y avait de dispo- nible, mais le loyer était cher et nous étions trop ser- rés. Suite à ma demande auprès de la mairie, vu ma situation, j’ai pu bénéficier de ce trois pièces. Nous disposons d’une cave, d’un parking et d’un coin jardin devant le bâtiment.
Je ne repartirai jamais en banlieue parisienne, je crois que mes filles non plus. Là, elles ont la forêt à côté, elles
”
Paroles d’habitants...
Conjuguer la proximité de la famille, de la forêt, des commerces et des transports
à l’échelle des villages
Des petites maisons neuves
Le bois et le végétal se conjuguent dans cette petite opération de maisons locatives sociales à Magny-les-Hameaux.
ancien bâtiment communal pour y aménager quelques logements sociaux. Les ressources de M. C.
correspondaient aux critères de ce type de logement ; il put enfin accéder à sa première location. "Le cadre est génial. Voir la verdure c’est important, surtout au réveil ! Pour moi, il n’était pas question de vivre en ville."
M. C. se marie cet automne. A deux - et peut-être bientôt à trois ! -,
l’avenir s’envisage différemment.
"Nous souhaiterions rester dans notre village ou dans l’une des communes du Parc pour sa qualité de vie. En couple puis avec un pre- mier enfant, le logement deviendra un peu juste La région nous plaît, sauf côté tarif, l’image de marque du Parc coûte cher ! J’espère pou- voir acheter un jour une maison de ville à retaper, il n’y a que ça d’ac- cessible pour les jeunes."
Paroles d’habitants...
Trouver un logement pour un jeune qui souhaite quitter le cocon familial et dont le salaire avoisine le SMIC n’est pas chose simple. Originaire de l’une des com- munes du Parc et embauché par l’une d’elles, M. C. se mit en quête d’un appartement à proximité…
Les prix les plus bas se situant à près de 380 euros, aucune solution raisonnable n’apparaissait. La com- mune qui l’embauche restaura un
”
Espaces extérieurs soignés : plantations, cheminements piétons, gestion des stationnements...
pour ces groupes de petites maisons locatives sociales à Dampierre-en-Yvelines ou à Saint-Rémy-lès-Chevreuse.
Trouver un premier emploi et un premier logement
avec un accompagnement végétal soigné
Des maisons de villages
En réhabilitant d’anciennes maisons, ou par démolition-reconstruction lorsque les bâtiments sont trop vétustes ou inadaptés (hangars, ateliers), ou encore en complétant un bâtiment ancien réhabilité par une construction neuve, en respectant les continuités bâties, les gabarits (volumes, hauteurs), des petites opérations de logements collectifs sociaux s’insèrent particulièrement bien dans les centre-bourgs anciens.
En plein cœur du centre ancien de Chevreuse, une grosse maison d’angle à l’architecture traditionnelle accueille 9 logements sociaux.
Des petits immeubles dans la continuité des centres-bourgs
Ainsi 11 logements sociaux, une épicerie et une librairie occupent un ancien bâtiment réhabilité dans la rue
principale de Chevreuse.
Dans deux petits bâtiments neufs, 16 logements sociaux s’insèrent dans le bâti ancien du centre de Chevreuse et aussi
dans son réseau de chemins. Le bâtiment sur rue reprend l’alignement et les hauteurs des bâtiments anciens voisins.
Depuis la rue, après un passage sous porche, un chemin piéton rejoint la promenade des Petits ponts à travers le fond
de parcelle conservé en jardin en empruntant un ponceau.
à échelle humaine
Des habitations collectives
Plus de 60%* des logements sociaux dans le Parc naturel régional sont des logements collectifs. Ces habitations collectives sont faites
“sur mesure” dans nos villages et bourgs. Il est en effet important de rappeler que le terme “habitation collective” s’applique à toute habitation
comprenant au moins 2 logements desservis par une entrée commune.
Dans les plus petites communes, il s’agit essentiellement d’habitations de 2 à 5 logements maximum (souvent dans un bâtiment ancien réhabilité).
Les habitations de plus de 5 logements (entre 5 et 19**) se situent à l’intérieur des bourgs les plus importants, où elles sont cohérentes avec les
formes du bâti et les densités existantes.
* 80% si l’on enlève Magny-les-Hameaux, dont le parc social compte 45% de maisons individuelles.
** Aucune habitation ne compte plus de 20 logements sauf à Magny-les-Hameaux, seule commune du Parc comptant plus de 8000 habitants, au statut plus “urbain”.
aux architectures nouvelles adaptées
Des petits immeubles
Une architecture contemporaine soignée pour ces logements sociaux
bénéficiant de la vue sur le paysage de leurs balcons et loggias à Chevreuse.
Dans les quartiers plus récents, des immeubles neufs proposent des architectures diversifiées, parfois innovantes, tout en conservant une échelle adaptée.
Jeu de volumes, façades diversifiées et “jardin de devant” pour ce petit immeuble dans un quartier pavillonnaire proche du centre-bourg au Mesnil-Saint-Denis
Jeu de volumes, porches,terrasses, pour ces habitations collectives qui s’ouvrent sur une placette plantée au centre de Magny-les-Hameaux
Agents des collectivités, employés dans l’artisanat ou le commerce, retraités...
Qui habite le logement social sur le Parc ?
Pour exemple, sur un échantillon de 88 ménages répartis sur 4 communes, la profession du chef de famille est la suivante :
• 17 travaillent dans l’artisanat ou les transports : serrurier, maçon, électricien, tôlier, mécanicien, boucher, imprimeur, reprographe, chauffeur de car …
• 14 sont agents des collectivités : agent de service, technique, d’entretien, administratif, contrôleur des impôts, gardien de la paix…
• 12 sont retraités.
• 11 exercent une profession commerciale ou tra- vaillent dans la restauration : vendeur, chargé de clientèle, assistant commercial, aide-cuisinier, serveur.
• 9 sont ouvriers, chefs d’équipe ou d’atelier.
• 7 sont employés dans les secteurs médicaux ou paramédicaux ou d’aide aux familles : aide soignante, puéricultrice, infirmière, auxiliaire de vie, assistante maternelle, …
• 5 sont employés de bureau ou d’accueil : secré- taire, assistante, hôtesse.
• 3 travaillent dans l’informatique ou la recherche.
• 3 travaillent dans l’enseignement.
• 3 sont sans emploi.
qui habite le logement social sur le Parc ?
Employés, retraités
La crise du logement
La France connaît une importante crise du logement, exacerbée dans les territoires comme l’Ile-de-France, où les prix des terrains et du bâti sont élevés.
Cette crise a amené, depuis une quinzaine d’années, l’Etat à mettre en place des lois et mesures incita- tives pour favoriser le développe- ment du parc de logements et en particulier le parc de logements sociaux, comme en témoigne le volet logement du récent “Plan de cohésion social”.
63%1 des Franciliens et 48%2 des Yvelinois pourraient prétendre à un logement locatif social, au regard de leur niveau de revenus.
Différents facteurs d’évolution de la population : allongement de la durée de la vie, décohabitation, séparations (en Ile-de-France 1 couple sur 2 divor- ce ou se sépare) influent aussi direc- tement sur les besoins en logement et le type de logement demandé.
1 - Source Observatoire du logement social en Ile-de-France.
2 - Source DDE des Yvelines.
Augmenter le nombre de logements locatifs à loyer raisonnable, créer des petits
logements destinés à une première accession, autant de pistes pour parvenir à diversifier le parc de logements, tâche à laquelle s’attellent les communes avec l’appui du Parc.
Ainsi, une dizaine de communes du Parc s’impliquent actuellement dans la création de logements locatifs aidés, à différents stades : recherche de potentialités, achat d’un terrain ou d’un bâtiment pour travailler ensuite
avec un opérateur spécialisé, conception des projets, réalisation.
Dans l’esprit des exemples cités et de la Charte du Parc, ces projets concernent des opérations de quelques logements,
d’une échelle adaptée aux communes du Parc, situées à l’intérieur des villages et bourgs, dans des bâtiments réhabilités ou par
constructions neuves dans les “dents creuses”.
Le Parc soutient les communes qui le souhaitent dans leur démarche, les aidant à élaborer des cahiers des charges prenant en compte la qualité architecturale, urbanistique et paysagère reconnue des communes du territoire.
Pour que le Parc demeure un territoire
accueillant pour tous, du jeune actif au retraité à revenus modestes, dans un cadre de vie à la qualité préservée.
Bailleurs et architectes des opérations citées* : ANTIN Résidences - AXIMO - DOMAXIS - Architecte Annie Horn - EFIDIS - Espace Habitat et Construction France Habitation Architectes R. Lechauguette et J.C. Meyer - Immobilière 3F - SOGEMAC Architecte Sylvain Sermanet - Communes de Cernay-la-Ville et Senlisse.
*Tous les renseignements n’ont pu être obtenus. Contact : Parc naturel régional Maison ancienne réhabilitée ou construction neuve, le logement locatif
social s’insère harmonieusement dans les villages et bourgs du Parc...
de logements locatifs aidés
Soutenir la réalisation
Aider les communes à monter des projets
Responsable d’édition : Yves Vandewalle Conception-coordination : Marie-Laure Gaillard Recueil d’informations : Flavie Tellier Suivi technique : Virginie Le Vot Photos : Flavie Tellier, Marie-Laure Gaillard, Bernard Rombauts Conception graphique : A com. Anssens Octobre 2005