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Analyse des besoins des personnes accueillies et temoignages

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

par le Secours populaire en Ile-de-France

Projet SPF-IDF/DRIAAF

LES DESSOUS DE L’ASSIETTE D’UNE PERSONNE ACCUEILLIE

Valérie DALBARD Déborah MOUGIN

ANALYSE DES BESOINS ET SOUHAITS DES USAGERS

DE L’AIDE ALIMENTAIRE AU SECOURS POPULAIRE

(2)
(3)

« Je n’arrive pas à avoir un logement et je vis dans un hôtel avec mes trois enfants, dans une petite chambre de 8m2. Je n’ai pas le droit de cuisiner, alors mes enfants n’ont jamais de nourriture chaude. »

(Femme, hébergée par le 115 avec ses trois enfants, bénéficiaire du Secours Populaire)

« - Avez-vous accès à d’autres moyens d’entraide ? D’autres associations par exemple ?

- Je vais au Restos du Cœur, mais en ce moment, ils sont fermés. Je vais là-bas, parce que même si la qualité est moins bonne, en quantité, c’est clairement mieux ! Maintenant qu’ils sont fermés, c’est beaucoup plus dur, donc je viens plus souvent ici. »

(Femme, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution d’Asnières)

« Avant, j’allais un peu à la Croix Rouge, mais plus maintenant. Avec leurs chèques là, chaque fois que je passais en caisse, c’était l’horreur. Si je prenais un peu de chocolat avec le chèque, j’avais l’impression que la caissière me jugeait, genre j’aurais dû prendre que de la salade. Ici, j’ai moins de choix, mais en sortant, je fais semblant de sortir d’un supermarché normal, personne ne sait que je suis venue. »

(Femme, bénéficiaire du Secours Populaire de Paris)

« Les fruits et les légumes, on sait bien qu’on devrait en manger plus, mais on n’a pas les moyens, avec 5 enfants. On sait bien que c’est bon pour la santé, mais à part faire les fins de marchés … Je connais tout le monde dans mon quartier, j’ai fait la fin du marché une fois, et le lendemain, les enfants se sont fait insulter à l’école … Alors tant pis pour les 5 fruits, on mange des haricots verts et des petits pois, c’est déjà bien. »

(Femme, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution de Paris)

« Mais à quoi il sert, Madame, votre questionnaire ? Du poisson, on nous dit d’en manger deux fois par semaine ; moi, je voudrai en manger tous les jours, mais c’est cher, beaucoup trop cher ! Et ici, on me donne que du poisson pané, je n’aime pas ça … Que voulez-vous que je vous dise ? Oui, je mange du poisson, seulement une fois par mois, et qu’est-ce que vous allez y changer ? »

(Femme, retraitée, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution de Champigny).

Tous les témoignages ont été recueillies par Déborah MOUGIN, pendant l’enquête, lors des entretiens avec les usagers de l’aide alimentaire accueillis au Secours Populaire.

(4)
(5)

Résumé :

Interrogées sur leur comportement alimentaire, les personnes accueillies au Secours populaire avouent dépendre autant de l’aide alimentaire que de leurs achats pour leur approvisionnement majoritaire en nourriture. Leur régime alimentaire peu équilibré, très déficitaire en fruits et légumes et trop riche en produits gras sucrés salés se limite à un repas et une collation par jour. 88% des usagers de l’aide alimentaire ne vivent pas des conditions de bonne sécurité alimentaire. Ils souhaitent trouver en distribution autant de produit de première nécessité (lait, huile, pâtes, sucre…) que de produits frais (viande, légumes, fruits, yaourt, œufs…).

Je tiens tout particulièrement à remercier :

• Pour leur gentillesse et leur patience, les 1169 personnes sollicitées parmi lesquelles 512 répondants

• Pour leur accueil et leur implication, les équipes des 25 structures sélectionnées sur 6 fédérations en Ile-de-France

 Paris

 Chelles, Melun, Nemours, Noisiel, Sénart

 Evry, Grigny, Les Ulis, Ris-Orangis, Savigny sur Orge

 Asnières, Boulogne, Clichy, Gennevilliers, Nanterre

 Champigny, Villejuif, Villeneuve le Roi, Vitry

 Argenteuil, Bezons, Franconville, Pierrelaye, Taverny

• Pour leur mobilisation et leur disponibilité, les 60 bénévoles missionnées en chargés d’enquête ou opérateurs de saisie

• Pour leur intérêt et leur collaboration opérationnelle, les référents fédéraux du projet et l’ensemble des secrétaires généraux

• Pour son soutien, François Mauvais responsable du pôle alimentation de la DRIAAF (Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, l’agriculture et de la forêt d’Ile-de-France)

.

• Pour son sens de l’organisation et son excellent relationnel, Déborah MOUGIN, ma complice et responsable du terrain d’enquêtes

• Pour sa confiance et son enthousiasme, la coordination du Secours populaire Ile-de- France, Frédéric VEDEL, Nicolas RAYNAL, et tout spécialement, pour l’ensemble des raisons précitées, Brigitte BERLAN co-auteure et porteuse du projet.

(6)

Table des matières

Introduction ……… 7

A/ Méthodologie ……… 7

1. Plan de sondage ……… 7

2. Suivi de terrain ………8

B/ Sources d’approvisionnement ……… 10

C/ Habitudes de consommation ………12

1. Fréquences de consommation ………12

2. Régime alimentaire ………13

3. Adhésion aux préconisations du Plan National Nutrition Santé … 14 D/ Indice de sécurité alimentaire ……… 16

E/ Souhaits ……… 17

1. Top 10 des produits souhaités en distribution ………17

2. Attentes et commentaires du public interrogé ……… 18

Conclusion ……… 19 Références

Annexes :

Annexe 1 : Liste des denrées alimentaires sélectionnées

Annexe 2 : Liste des figures

Abréviations

A.B.P.A. : Analyse des Besoins des Personnes Accueillies

DRIAAF : Direction Régionale et Interdépartementale de l’Alimentation, l’Agriculture et de la Forêt d’Ile-de-France

F.A.O. : Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation

P.N.N.S. : Plan National Nutrition Santé

SPF : Secours populaire français

Contact : Valérie DALBARD responsable de projet : valerie.dalbard@spf-idf.org

(7)

Introduction

En partenariat avec la DRIAAF (Direction régionale et interdépartementale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt d'Île-de-France), le Secours Populaire d’Ile-de- France a conçu un projet d’amélioration de l’aide alimentaire fournie par les structures distributrices franciliennes. Composé de plusieurs volets (analyse des besoins, formation des bénévoles intervenants pour l’aide alimentaire, échanges avec les bénéficiaires sur leurs savoir-faire, prospection et développement de nouveaux partenariats …), ce projet a pour vocation d’adapter au mieux l’offre proposée aux besoins des personnes accueillies.

Le volet « Analyse des besoins » est constitué de deux étapes :

1. Le point de vue des responsables de structures distributrices nous a permis de lister les produits distribués et de les classer par importance.

2. La seconde étape consiste à recueillir les besoins et les souhaits des usagers de l’aide alimentaire.

Démarche inédite à l’initiative du Secours populaire, cette seconde étape consiste à interroger les personnes accueillies sur leurs sources d’approvisionnement, leurs habitudes de consommation ainsi que leurs souhaits pour mieux comprendre leur comportement alimentaire. Une aide alimentaire perfectionnée en qualité et quantité ne pourra se construire qu’avec l’implication des usagers. Le Secours populaire a accueilli 150 000 personnes dont près de 70 000 enfants pour l’aide alimentaire, en 2014 en Ile-de- France; plus de 10 000 000 équivalents repas leur ont été distribués.

Ce document propose un résumé des principaux résultats de l’enquête.

Il s’accompagne d’une présentation animée visionnable et accessible en ligne grâce au lien suivant :

http://prezi.com/brthplf32zub/?utm_campaign=share&utm_medium=copy&rc=ex0share

A/ Méthodologie

1. Plan de sondage

Le plan de sondage est stratifié suivant 2 degrés : les structures et les personnes accueillies.

• 1er degré : La moitié des structures distributrices de l’aide alimentaire sur chaque territoire intéressé sont sélectionnées par tirage au sort à probabilités inégales pondérées par le nombre de familles déclarées en 2014.

 L’éligibilité des structures tirées au sort est vérifiée sur les bases suivantes :

 Distributions prévues pendant la période d’enquête [14/04/2015-31/07/2015]

 Accord et intérêt du responsable de structure et de son équipe pour le projet

 Local de distribution adapté à la conduite de l’enquête

 La moitié des structures tirées au sort sont éligibles et sélectionnées pour l’enquête, soit les 25 structures remerciées en page 2 sur les 6 fédérations participantes.

• 2ème degré : Les personnes accueillies en distribution sont sollicitées de manière aléatoire. L’éligibilité des personnes sollicitées est vérifiée sur les bases indiquées dans le suivi de terrain. Le taux de sondage global est fixé à 2% du nombre de familles déclarées en 2014 pour chaque fédération participante, soit 500 questionnaires complets à réaliser sur la totalité du terrain d’enquête. 512 questionnaires complets ont été saisis. Ils se répartissent comme suit :

75 : 103 77 : 66 91 : 105

92 : 111 94 : 57 95 : 70

(8)

2. Suivi de terrain : 1169 personnes sollicitées

Figure 1 : Répartition des personnes sollicitées suivant les critères d’éligibilité et d’enquête

Les chargés d’enquête bénévoles se sont rendus dans les structures sélectionnées pendant les distributions alimentaires et ont sollicité les bénéficiaires sans présélection. A partir de ce stade, le questionnaire n’est administré qu’aux personnes éligibles et volontaires comme le montre le suivi de terrain en fig. 1.

Trois critères ont été choisis pour définir l’éligibilité des personnes sollicitées : 1. Parler et comprendre le français pour pouvoir répondre au questionnaire 2. Connaître le dispositif de l’aide alimentaire (ne pas venir pour la 1èrefois) 3. Ne pas avoir déjà enquêté la personne ou un membre du même foyer.

26% du public sollicité (309 personnes) ne remplissent pas ces critères dont la plus grande partie, 18%, pour un problème de langue, 6% en 1èredistribution et 2% de personnes dont le foyer a déjà été enquêté.

Les personnes sollicitées éligibles peuvent aussi refuser de répondre : c’est le cas de 30%

d’entre eux (347 personnes), majoritairement en raison du manque de temps (22%) mais aussi ne souhaitant pas divulguer des informations personnelles (1%), pas intéressé (4%) ou refus non motivé (3%).

Enfin, 512 questionnaires complets et exploitables ont été administrés, soit 44% du public sollicité.

Ce suivi de terrain révèle plusieurs informations intéressantes :

 6% des personnes sollicitées, servis pour leur 1ère distribution, représentent le renouvellement et/ou l’accroissement du public accueilli dans les structures enquêtées sur les 4 mois d’enquête.

Langue 18%

1ère distribution 6%

Déjà enquêté 2%

Temps 22%

Perso 1%

Pas intéressé

4% Sans raison 3%

Equipé avec enfant

29%

Equipé sans enfant

12%

Non équipé avec enfant Non équipé sans 2%

enfant 1%

Public enquêté 512 Q

44%

Refus 347 30%

Inéligible 309 26%

(9)

 18% du public sollicité ne comprend pas suffisamment le français pour répondre au questionnaire… Arrivé depuis peu sur le territoire français, ce public migrant, méconnaissant les dispositifs d’accès à ses droits vitaux vit des situations de très grande précarité. Au-delà de cette enquête qui n’a pas pu prendre en considération leurs besoins, ce chiffre interpelle sur la qualité de l’accueil, du suivi et de la gestion de l’accompagnement que le Secours populaire peut leur proposer.

Concernant les questionnaires complets exploités, deux critères ont été choisis pour décrire, de manière plus détaillée, le comportement alimentaire des personnes accueillis : la présence ou l’absence d’enfants de moins de 18 ans à charge, et l’accès ou non à un équipement suffisant pour réchauffer, cuire et conserver les aliments :

 70% du public enquêté a des enfants de moins de 18 ans à charge

 6% du public enquêté vit dans un foyer non équipé (c’est-à-dire sans accès à un équipement pour réchauffer, cuire les aliments ou conserver les aliments).

Par ailleurs, il est intéressant de noter que :

 22% du public enquêté vit dans un logement précaire (ni locataire, ni propriétaire, ni hébergé par un proche) dont les ¾ dans un hôtel social. 23% des ménages vivant dans ces conditions de logement n’ont pas accès à un équipement suffisant pour s’alimenter correctement, proportion comparable aux 25% des personnes déclarant ne pas cuisiner, par obligation ou par choix, dans l’enquête ENFAMS 2014[1].

 Bien que la cantine scolaire nourrisse plus d’un enfant sur deux en France, seuls 41% des enfants concernés par l’enquête déjeunent à l’extérieur.

Ce document présente les résultats globaux sans distinction de publics (avec ou sans enfant, équipé ou non); Des résultats plus détaillés sont disponibles en prenant contact avec la responsable du projet dont les coordonnés sont disponibles page 6 .

[1] Enquête ENFAMS : Enfants et familles sans logement personnel en Ile-de-France Observatoire du Samusocial de Paris Octobre 2014

« - Avez-vous accès à un équipement vous permettant de faire cuire ou chauffer les aliments ?

- On peut répondre « oui » et « non » en même temps ?

- Normalement, une seule réponse est valable … Pourquoi ne pouvez-vous pas choisir entre « oui » et « non » ?

- Normalement, je n’ai pas le droit de cuisiner, le propriétaire de l’hôtel où je suis l’a interdit. Mais il gère deux hôtels, donc il n’est pas tout le temps là : le mardi, le jeudi et le dimanche, je sors un petit réchaud, et je fais chauffer du poisson, des œufs ou de la viande pour mes repas du jour, et pour le reste de la semaine … Enfin, pas beaucoup de poisson quand même, parce que ça sent fort, donc j’ai peur que le propriétaire s’en rende compte et me demande de partir. »

(Homme, hébergé à l’hôtel par le 115, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution d’Argenteuil)

(10)

B/ Sources d’approvisionnement : Une forte dépendance à l’aide alimentaire

Pour chacune des 43 denrées alimentaires génériques (dont 3 aliments spécifiques bébé) sélectionnées pour leur couverture de l’ensemble des familles nutritionnelles (annexe 1), il a été demandé à la personne interrogée si l’approvisionnement majoritaire pour ce produit est :

• L’achat

• Une autre source, source non commerciale : l’aide alimentaire fournie par le SPF, les autres associations, les proches, les services sociaux ou le glanage.

• Je ne m’en procure pas

L’analyse globale (tous produits confondus) des stratégies d’approvisionnement met en évidence la dépendance des personnes accueillies vis-à-vis de l’aide alimentaire, comme le montre la figure 2

Achat 43%

Autre source 39%

Je ne m'en procure pas N : 512 18%

Sur l’ensemble des 43 denrées alimentaires sélectionnées, 43% du public enquêté se fournissent majoritairement par l’achat, 39% par les sources non commerciales; 18% des personnes interrogées ne se procurent pas l’une ou l’autre des denrées précitées.

En considérant que le taux de dépendance à l’aide alimentaire = % Autre source (% Achat + % Autre source) on peut étudier ses variations globalement, ou dans le cas du seul recours au SPF, produit par produit.

Figure 2 : Répartition des sources d’approvisionnement majoritaires sur l’ensemble des 43 denrées alimentaires sélectionnées

« A chaque fois que l’on vient, on repart avec des sacs énormes ! C’est bien, mais toutes les deux semaines, ou toutes les semaines, ca serait quand même plus pratique. Là, il faut gérer le stock, faire des prévisions pour pouvoir tenir à la fin du mois. Et puis, les produits frais, on les mange la première semaine, mais pour la suite, on fait comment pour les fruits et les légumes ? »

(Femme, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution d’Asnières)

(11)

Comme l’indique la figure 3, 48% du public enquêté avoue dépendre de l’aide alimentaire pour leur approvisionnement majoritaire tous produits confondus. Les personnes interrogées comptent autant sur l’aide alimentaire que sur leurs achats pour se nourrir.

Cette dépendance vis-à-vis des différents moyens d’entraide varie de 20% pour le pain à 67% pour les conserves.

Même quand le SPF est le seul et unique moyen d’entraide, le taux atteint 40% et varie dans les mêmes proportions que précédemment suivant les denrées (minimum de 20%

pour le pain et maximum de 58% pour les conserves).

Ce résultat mis en perspective avec la fréquence des distributions révèlent l’insécurité alimentaire probable du public concerné. La faible différence de dépendance entre les personnes isolées (seulement SPF) et celles qui utilisent plusieurs moyens d’entraide montre le peu d’impact que peuvent avoir ces solutions multiples sur la stratégie d’approvisionnement majoritaire.

Tous moyens d’entraide Seulement SPF

Figure 3 : Variations du taux de dépendance à l’aide alimentaire par produit

Figure 4 : Top 10 des produits achetés (orange), récupérés gratuitement par des sources multiples (jaune) ou par le seul SPF (blanc) ou bien délaissés (vert)

(12)

C/

Habitudes de consommation :

1. Fréquences de consommation : 1,5 repas par jour

Pour chacun des 43 aliments, l’adulte est interrogé sur la fréquence de sa propre consommation et celle de ses enfants.

A partir de ces informations, il est possible de représenter les menus typiques et les habitudes de consommation d’un foyer bénéficiaire du Secours populaire sur une semaine.

Figure 5 : Libre représentation* du régime alimentaire d’une personne accueillie au Secours populaire à partir de la compilation des fréquences de consommation recueillies pour chacun des 43 produits alimentaires

La diversité des produits consommés (environ 6 familles nutritionnelles différentes par jour sur 12 familles nutritionnelles possibles) est convenable.

En revanche, la compilation des fréquences de consommation conduit à évaluer le nombre de repas à 1,5 par jour, soit un repas et une collation.

Seul le pain et le lait sont consommés tous les jours, mais à raison d’une seule portion par jour.

* La taille des portions n’étant pas connue, la figure 5 est une libre représentation des menus quotidiens.

(13)

2. Composition du régime alimentaire : Déséquilibre nutritionnel

Grâce aux fréquences de consommations, il est possible d’évaluer la composition nutritionnelle de l’alimentation des personnes accueillies, et de la comparer aux résultats d’études références dans ce domaine :

• Le régime équilibré défini par Nicole DARMON[2]

• Le régime alimentaire de la population française d’après l’enquête INCA2[3]

25%

33%

25%

2% 12%

3%

Régime équilibré

[2]

Féculent Fruits et Légumes

Produits laitiers Viande poisson œufs Matières grasses Produits gras sucrés salés

21%

26% 15%

3% 12%

23%

Adulte INCA2

[3]

18%

16% 22%

10% 2%

32%

Enfant INCA2

[3]

31%

15% 23%

10%

19% 2%

Adulte Secours Populaire

26%

12% 28%

8%

24% 2%

Enfant Secours populaire

Figure 6 : Comparaison des compositions nutritionnelles du régime équilibré défini par Nicole DARMON avec ceux de l’adulte Secours populaire, de l’enfant Secours populaire ainsi qu’avec les résultats de l’étude INCA2 pour l’adulte et l’enfant .

En utilisant la procédure de classement des denrées de Nicole Darmon[2] et les quantités moyennes consommées identifiées dans INCA2[3] comme taille de portion , la comparaison (fig.6) du régime équilibré, au centre, avec ceux de l’adulte interrogé et de ses enfants (en haut) montre un déséquilibre certain, comme l’a suggéré le film des menus de la semaine visualisé dans la figure 5.

[2]Darmon N.Recommandations pour un colis d'aide alimentaire équilibré Information diététique, 2008 [3] INCA2Etude Individuelle Nationale des Consommations Alimentaires AFSSA 2006-2007

(14)

L’adulte Secours populaire et ses enfants ont un régime très déficitaire en fruits et légumes (15% et 12% au lieu de 33%), trop réduit en viande, poisson œufs (10% et 8% au lieu de 12%).

Ces déficits sont compensés, pour l’adulte, par une surconsommation de produits gras sucrés salés (19% au lieu de 3%) et de féculents (31% au lieu de 25%) et pour l’enfant, par une surconsommation de produits gras sucrés salés (24% au lieu de 3%) et de produits laitiers (28% au lieu des 25%) .

Ce déséquilibre n’est pas la conséquence d’une plus grande méconnaissance des préconisations du Plan National Nutrition Santé[4]chez les personnes en grande précarité par rapport à la population générale car à l’exception du très important déficit en fruits et légumes, le régime alimentaire du public accueilli au Secours populaire est assez similaire à celui du français moyen.

Les adultes Secours populaire et INCA2[3] ont des régimes alimentaires équivalents en ce qui concernent leurs consommations de viande/poisson/œufs, de matières grasses ajoutées et le déséquilibre des produits gras sucrés salés, mais celui de l’adulte Secours Populaire reste très déficitaire en fruits et légumes (-11%). Ce déficit est compensé par une consommation supérieure de féculents (+10%) et de produits laitiers (+8%).

Les enfants Secours populaire et INCA2[3]ont des régimes alimentaires semblables en ce qui concernent leurs consommations de viande/poisson/œufs, de matières grasses ajoutées. Celui de l’enfant Secours populaire est moins déséquilibré en produits gras sucrés salés (24% au lieu de 32%), plus pauvre en fruits et légumes (-4%). Ces variations sont compensées par une consommation supérieure de féculents (+8%) et de produits laitiers (+6%), denrées (pâtes, riz…et lait ) peu onéreuses et abondantes en distribution.

Bien que la taille des portions reste inconnue, le régime alimentaire des personnes accueillies au Secours populaire est composé d’un repas et demi par jour peu équilibré.

Leur alimentation est impactée par un accès économique restreint aux denrées de qualité nutritionnelle supérieure.

3. Adhésion aux préconisations du Plan National Nutrition Santé

[4]

Depuis 2001, Le Plan National Nutrition Santé[4](P.N.N.S) cherche à améliorer la santé des Français par l’alimentation en conseillant des repères nutritionnels. Largement médiatisées, les préconisations (5 fruits et légumes minimum par jour, 3 produits laitiers par jour, … ) ont été définies dans le but d’amener le plus grand nombre de personnes, au moins la moitié de la population à respecter ces repères au quotidien.

Grâce aux fréquences de consommation de l’adulte interrogé et des ses enfants, nous pouvons comparer l’adhésion des personnes accueillies au Secours populaire aux préconisations du P.N.N.S.[4] pour les 4 familles d’aliments suivantes : fruits et légumes, produits laitiers, viande/poisson/œufs et féculents.

Seules les adhésions aux préconisations concernant le sucre et les lipides ne pourront pas être mesurées ici car ces repères sont évalués en fonction de l’apport énergétique total (moins de 12,5% pour le sucre et moins de 35% pour les lipides), donnée non disponible à partir des fréquences de consommation. Cependant, l’excédent de produits gras sucrés salés révélé dans le régime alimentaire du public accueilli fait douter de leurs facultés à respecter ces 2 repères.

[4]Plan National Nutrition Santé 2011-2015: http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/PNNS_2011-2015.pdf

(15)

Figure 7 : Proportions d’adultes et d’enfants du Secours populaire respectant les préconisations du Plan National Nutrition Santé

Comme l’indique la figure 7, l’objectif du P.N.N.S.[4] n’est atteint que pour les féculents puisque 55% des adultes interrogés et 53% des enfants concernés en consomment de 3 à 6 portions par jour. Pour le repère Viande/poisson/Œufs, la proportion du public accueilli au Secours populaire (49%) est légèrement en dessous de l’objectif. Elle diminue autour de 30% en ce qui concerne le repère des produits laitiers (28% des adultes et 31% des enfants), soutenue par la consommation de lait. L’objectif le plus en difficulté concerne la préconisation en fruits et légumes puisque seuls 12% des adultes et 16% des enfants atteignent le repère.

Le régime alimentaire du public accueilli affiche un déséquilibre où les produits gras sucrés salés l’emportent largement sur les fruits et légumes car ils sont, à la fois, plus accessibles économiquement et plus denses énergétiquement, plus roboratifs à raison d’un repas et demi par jour.

(16)

D/ Indice de sécurité alimentaire : Une forte insécurité alimentaire

Avec un comportement d’approvisionnement fortement dépendant de l’aide alimentaire et un régime alimentaire peu équilibré composé d’un repas et demi par jour, la question de la sécurité alimentaire des personnes interrogées s’est posée.

En termes de sécurité ou d’insécurité alimentaire, la procédure de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (F.A.O.) est la plus aboutie.

La F.A.O. définit la sécurité alimentaire selon 3 critères :

• la Disponibilité de la nourriture (plutôt bonne en France, pas de situation de famine)

• l’Accès (physique et économique) à la nourriture

• l’Utilisation de la nourriture

L’organisation mondiale établit l’indice de sécurité alimentaire en croisant les 3 indicateurs suivants :

1. La vulnérabilité[5]:

Plus le pouvoir d’achat baisse, plus le ménage développe des stratégies d’adaptation pour se nourrir comme aller dans les hard discount pour payer moins cher, sauter des repas, diminuer les portions, solliciter l’aide alimentaire des associations, glaner sa nourriture…

Plus ces stratégies sont nombreuses, et plus le ménage devient vulnérable à l’insécurité alimentaire. Pour mesurer la vulnérabilité, nous avons utilisé le taux de dépendance à l’aide alimentaire des personnes accueillies (pondéré par le pourcentage de non approvisionnement sur l’ensemble des produits) puisqu’il définit leur accès à la nourriture.

2. La diversité[6]

3. La consommation[7]

Les 2ème et 3ème indicateurs concernent l’utilisation de la nourriture. Le ménage interrogé en consomme-t-il des quantités suffisantes et diversifiées?

1%

9%

37%

41%

12%

0% 20% 40% 60%

Insécurité alimentaire critique Insécurité alimentaire sévère Insécurité alimentaire modérée Sécurité alimentaire vulnérable Sécurité alimentaire bonne

Vulnérabilité

Régime alimentaire

Figure 8 : Indice de sécurité alimentaire du public accueilli au Secours populaire selon la procédure de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation

[5] Measuring the Food Access Dimension of Food Security : A Critical Review and Mapping of Indicators Leroy, Ruel, Frongillo, Harris and Ballard…Food and Nutrition 2015 36(2) 167-195

[6] Score de Diversité alimentaire des Ménages (SDAM) pour la mesure de l’accès alimentaire des ménages Guide d’indicateurs Version 2 FANTA 3 Septembre 2006

[7] Food Consumption analysis : Calculation and Use of the food consumption score in food security analysis version 1 World Food Programme, ODAV 2008

(17)

A partir des fréquences de consommation, on calcule le nombre de familles alimentaires consommées par jour (diversité) et le score de consommation (somme des fréquences de consommation, chacune pondérée par une valeur nutritionnelle de référence).

Donc en croisant la vulnérabilité, la diversité et la consommation de nourriture, l’indice de sécurité alimentaire (fig.8) montre que seulement 12% des ménages accueillis au Secours populaire sont en situation de bonne sécurité alimentaire.

A partir de la deuxième barre, ils utilisent des stratégies d’adaptation de plus en plus nombreuses pour réussir à se nourrir et la qualité de leur régime alimentaire diminue parallèlement progressivement :

• 41% sont en situation vulnérable

• 37% sont en insécurité modérée

Avec une vulnérabilité maximum et un régime pauvre et peu diversifié, 10% des ménages interrogés souffrent d’insécurité alimentaire sévère.

Peu de comparaisons pertinentes sont à disposition puisque la F.A.O. n’entreprend ces analyses que dans des pays en guerre ou en famine. Cependant, ce profil de public se retrouve dans l’enquête que la F.A.O. a menée, en 2012 au Liban auprès de réfugiés Syriens. En France, la dénutrition n’a été évaluée qu’indirectement par le taux de pauvreté monétaire, ou l’accroissement régulier des bénéficiaires de l’aide alimentaire.

Les 88% des ménages accueillis au Secours populaire en situation d’insécurité alimentaire souffrent de malnutrition chronique et, en conséquence, développent des pathologies comme l’obésité, le diabète, l’anémie ainsi que l’affaiblissement de leurs défenses immunitaires associé à un stress endémique.

E/ Souhaits

1. Top 10 des produits souhaités en distribution

63% 40%

37% 35%

29%

27%

23%

22%

21% 20%

50% de produits de base

Figure 9 : Top 10 des produits souhaités en distribution avec les pourcentages respectifs de personnes les ayant plébiscités

50% de produits frais

(18)

Concernant les produits souhaités en distribution, les réponses du public interrogé révèlent à la fois les manques et les attentes des personnes accueillies concernant leur alimentation.

Le top 10 des produits souhaités en distribution est composé de :

• 50% de produits de base, les plus consommés : lait (plébiscité par 63% du public enquêté), huile (37%), sucre, pâtes, ….

• 50% de produits frais, les plus déficitaires dans leur régime alimentaire : viande (40%

du public enquêté), légumes frais hors pomme de terre (35%), yaourt, fruits frais, et en 10èmeposition les œufs (plébiscité par 20% des personnes interrogées).

Figure 10 : Classement des produits souhaités en fonction de la typologie du public enquêté

Il est intéressant de constater que la sélection des produits est pratiquement invariante, comme le montre le tableau en figure 10, que le public interrogé vive avec ou sans enfant, dans un foyer bien équipé ou pas.

2. Attentes et commentaires du public interrogé

70% du public interrogé ont laissé un commentaire en fin de questionnaire où ils font part à la fois de leur gratitude mais aussi de leurs attentes vis-à-vis de l’organisation et des produits souhaités en distribution.

• « Merci les bénévoles » : 40%

Ce pourcentage prend en compte les remerciements, mais aussi les commentaires sur le bon accueil, l’écoute, le lien social créé, la gentillesse….

• Fréquences et organisation des distributions : 11%

• Produits Hygiène et Entretien : 7%

• Produits Hallal : 5%

• Produits Frais : 3%

• Respect des dates limite de consommation : 2%

Ces dernières attentes et remarques ne sont pas réparties de la même manière sur les 6 fédérations.

« On sait que la viande halal est dure à trouver, et qu’en plus, c’est juste pour une partie des gens qui viennent ici. On ne peut pas demander aux bénévoles de ne distribuer que ça ! Mais le problème, c’est que nous, du coup, on n’a pas de viande, et on n’a pas plus que les autres sur les autres aliments. Si on ne prend pas de viande, ils pourraient nous donner des œufs ou du poisson supplémentaires, sinon, c’est pas très juste. »

(Homme, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution de Grigny)

(19)

Conclusion

Le Secours populaire accueille 150 000 personnes pour l’aide alimentaire en Ile-de-France et distribue plus de 10 millions d’équivalents repas par an qui limitent leur insécurité alimentaire.

88% des ménages interrogés ne vivent pas en bonne sécurité alimentaire. Ils dépendent autant de leurs achats que de l’aide alimentaire, soutien pourtant ponctuel, pour leur approvisionnement en nourriture. Leur régime quotidien est constitué d’un repas et demi à l’équilibre nutritionnel imparfait. Tous souhaitent que l’aide alimentaire leur apporte autant des denrées de grande consommation que celles qui leur font défaut comme les produits frais.

Pour lutter contre l'insécurité alimentaire des personnes accueillies au Secours populaire, plusieurs propositions pourraient être envisagées soit à l’échelon des structures distributrices, soit au niveau fédéral, régional :

• Modifier les fréquences de distributions pour stabiliser le soutien alimentaire

• Diversifier les denrées distribuées en multipliant les fournisseurs de proximité

• Développer des partenariats spécifiques avec la filière viande, fruits/légumes et produits laitiers

Références

[1] Enquête ENFAMS : Enfants et familles sans logement personnel en Ile-de-France Observatoire du Samusocial de Paris Octobre 2014

2] Darmon N.Recommandations pour un colis d'aide alimentaire équilibré Information diététique, 2008

[3] INCA2Etude Individuelle Nationale des Consommations Alimentaires AFSSA 2006-2007 [4] Plan National Nutrition Santé 2011-2015 : http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/PNNS_2011- 2015.pdf

[5] Measuring the Food Access Dimension of Food Security : A Critical Review and Mapping of Indicators

Leroy, Ruel, Frongillo, Harris and Ballard Food and Nutrition 2015 36(2) 167-195

[6]Score de Diversité alimentaire des Ménages (SDAM)pour la mesure de l’accès alimentaire des ménages

Guide d’indicateurs Version 2 FANTA 3 Septembre 2006

[7]Food Consumption analysis: Calculation and Use of the food consumption score in food security analysis version 1 World Food Programme, ODAV 2008

(20)

Aliments Lait

Fromage affiné

Yaourt/fromage blanc frais Dessert lacté/crème dessert Fruit frais

Fruit sec Jus de fruits Fruit en conserve Légume frais hors pdt Pomme de terre entière Légume sec

Légume en conserve, surgelé Légume en soupe, en purée Sucre

Miel et sirop

Chocolat et confiserie Confiture

Chips/apéritifs salés Biscuits secs sucrés Huile/Margarine Beurre

Farine

Céréales complètes Couscous/ Semoule/blé Pâtes

Riz

Pizza, crêpes, tartes salées Sandwiches

Plats cuisinés Salades composées Œufs

Poisson Viande

Charcuterie et salaisons Pain

Biscotte

Viennoiserie/brioche Gâteaux et pâtisseries Café

Thé/infusion Chocolat à boire

Aliment Bébé lait maternisé Aliment Bébé petits pots Aliment Bébé Céréales

Annexe 1 : Liste des denrées alimentaires sélectionnées

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Annexe 2 Liste des figures :

Figure 1 : Répartition des personnes sollicitées suivant les critères d’éligibilité et d’enquête

Figure 2 : Répartition des sources d’approvisionnement majoritaires sur l’ensemble des 43 denrées alimentaires sélectionnées

Figure 3 : Variations du taux de dépendance à l’aide alimentaire par produit

Figure 4 : Top 10 des produits achetés (orange), récupérés gratuitement par des sources multiples (jaune) ou par le seul SPF (blanc) ou bien délaissés (vert)

Figure 5 : Libre représentation* du régime alimentaire d’une personne accueillie au Secours populaire à partir de la compilation des fréquences de consommation recueillies pour chacun des 43 produits alimentaires

Figure 6 : Comparaison des compositions nutritionnelles du régime équilibré défini par Nicole DARMON avec ceux de l’adulte Secours populaire, de l’enfant Secours populaire ainsi qu’avec les résultats de l’étude INCA2 pour l’adulte et l’enfant

Figure 7 : Proportions d’adultes et d’enfants du Secours populaire respectant les préconisations du Plan National Nutrition Santé

Figure 8 : Indice de sécurité alimentaire du public accueilli au Secours populaire selon la procédure de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation

Figure 9 : Top 10 des produits souhaités en distribution avec les pourcentages respectifs de personnes les ayant plébiscités

Figure 10 : Classement des produits souhaités en fonction de la typologie du public enquêté

Présentation animée visionnable et accessible en ligne grâce au lien suivant : http://prezi.com/brthplf32zub/?utm_campaign=share&utm_medium=copy&rc=ex0sha re

(22)

« - Et votre fils qui mange à la cantine, est-ce qu’il consomme des pâtes à la même fréquence ?

- Oui.

- On ne prend en compte que les repas qui sont pris à l’intérieur de votre maison, donc normalement, les fréquences doivent être plus basses …

- Quand il est à l’école, je ne mange pas, ou alors, juste un morceau de pain que je trempe dans le café ; sinon, il a plus rien quand il rentre. Alors oui, les fréquences sont les mêmes, quand il n’est pas là, je me prive »

(Femme, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution de Paris)

« - Et pour les légumes frais, quelle est votre source d’approvisionnement principale ? - J’en prends un peu ici, mais bon … Non, c’est plutôt de l’achat, pour les tomates et le manioc.

- Vous n’en prenez pas beaucoup en distribution ?

- Le problème, c’est que … Regardez, aujourd’hui, j’ai pris ça. On m’a dit que c’était des endives. C’est bien, c’est joli, c’est vert. Mais ça se mange comme de la salade, ou comme des épinards ? Je n’ai jamais vu ça avant ! Si je veux faire des bons plats avec des légumes, il faut que je connaisse le légume ! Donc j’achète sur les marchés. »

(Femme, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution de Boulogne)

« Les gens qui distribuent, ils sont gentils, mais des fois, ils me forcent à prendre des gâteaux qui sont périmés. Ils disent que ça ne pose pas de problème de santé. Mais moi, j’ai des enfants, je ne veux pas leur donner des trucs périmés, on sait jamais ce que ça peut leur faire ! »

(Femme, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution de Paris)

« Je vous ai déjà dit que j’avais du diabète, pourquoi me demandez-vous si je mets du sucre dans mon café ? Déjà qu’arrêter de prendre mon carré de chocolat la soir c’est dur, vous n’allez pas arrêter de me le rappeler ! Je ne mange plus ce que je veux ! »

(Femme, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution de Melun)

« - A quelle fréquence consommez-vous des pizzas, des crêpes, des tartes salées ?

- Si c’était seulement pour moi, je n’en mangerai jamais, ce n’est pas bon pour la ligne (rires). Mais pour les enfants, j’en fais deux, trois fois par semaine. Ils rentrent de l’école, ils ont faim, je leur fais plaisir comme ça ! Et comme je ne peux pas vraiment leur donner autre chose … »

(Femme, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution de Paris)

« - Et votre fils, il mange plusieurs yaourts dans la journée ?

- Je ne peux pas vraiment vous répondre … Le midi, je sais qu’il aime bien en prendre un de temps en temps, mais le soir, je ne sais pas. Je fais des ménages dans des entreprises, je commence à travailler à 18h, et quand je rentre, il a déjà mangé et il est devant la télé. Je suppose qu’il aime ça, mais savoir s’il n’en prend qu’une fois ou si c’est deux fois par jour, je ne peux pas savoir ! »

(Femme, bénéficiaire du Secours Populaire, centre de distribution de Paris)

Tous les témoignages ont été recueillies par Déborah MOUGIN, pendant l’enquête, lors des entretiens avec les usagers de l’aide alimentaire accueillis au Secours Populaire.

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