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La place de l’entreprise sur le territoire

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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La place de l’entreprise sur le territoire

The place companies occupy on the territory

J.-P. Delwart1

1 Président de l’Union Wallonne des Entreprises

A l’heure de l’actualisation du SDER, nous avons voulu poser la question de la place de l’entreprise sur le territoire : aujourd’hui et demain.

Si elle veut assurer son redéploiement et son développement, la Wallonie doit disposer de l’espace né- cessaire à la matérialisation et à l’essor d’activités économiques sur son territoire. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Le potentiel est loin d’être utilisé: il reste de la marge, sans qu’il faille pour autant sacrifier l’environnement ou le bien-être de nos concitoyens sur l’autel d’une croissance économique aveugle.

Mais de croissance économique, et vigoureuse, il en faut; lorsqu’on évolue à quelque 88 % de la moyenne du produit intérieur brut de l’Europe des 27, on ne se pose même pas la question ! Voilà pourquoi l’utilisation intelligente, rationnelle et planifiée des 17.000 km

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de Wallonie doit faire partie de tout programme politique, Marshall ou autre, présent ou à venir. Du SDER aussi ! Ces efforts entrepris pour mobiliser de l’espace pour l’activité économique doivent être poursui- vis afin d’assurer une gestion plus performante du territoire garantissant une offre adéquate qui réponde aux impératifs de développement économique de la Wallonie.

At the time the SDER is being updated, we wanted to ask the question of the place companies occupy on the territory : today and tomorrow.

If it wants to insure its redeployment and development, Wallonia has to offer the necessary space for the realization and progress of economic activities on its territory. It is not the case today. The potential is far from being used : there is a margin remaining, without the need to sacrifice the envi- ronment or the well-being of our citizens in the name of a blind economic growth.

Yet we need a strong economic growth. Knowing that we evolve in some 88 % of the average of the gross domestic product of Europe 27, it would be indecent to ask the question!

That's why the intelligent, rational and strategic use of the 17.000 km² of Wallonia has to be a part of any political program, the Marshall Plan or other, present or to come. Of the SDER as well ! These efforts to mobilize space for the economic activity must be pursued to insure a more efficient management of the territory that guarantees an adequate offer which meets the imperatives of economic development of Wallonia.

Mots-clé : Développement économique, entreprises, territoire Keywords : Economic development, companies, territory

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Nombre et répartition des entreprises

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En Wallonie, on compte 71.007 entreprises du secteur privé en activité pour l’année 2009, soit :

• 20,4 entreprises pour 1000 habitants ;

• 28,7 % du total des entreprises belges.

Les entreprises wallonnes du secteur privé fournissent 645.100 postes de travail, ce qui représente près de 65 % de l’emploi salarié de la Wallonie (secteur privé et secteur public).

En moyenne, une entreprise wallonne emploie neuf personnes, ce qui place cette entreprise-type dans la catégorie des PME. Par ailleurs 99,6 % des entreprises wallonnes relèvent de cette catégorie. Ces PME em- ploient plus de 78,5 % des salariés du secteur privé en Wallonie, soit près de 510.000 personnes.

L’évolution du nombre d’entreprises est le résultat de trois mouvements : les créations, les disparitions (ces- sations d’activités et faillites) et les flux d’immigration d’entreprises.

Le taux de création net annuel moyen entre 2000 et 2010 s’élève à 2,9 %, contre 3,4 % en Flandre. Cela représente une moyenne d’un peu moins de 2.300 en- treprises supplémentaires chaque année en Wallonie.

Les provinces du Hainaut et de Liège regroupent cha- cune un tiers des entreprises wallonnes. Le dernier tiers se répartit entre les provinces du Brabant wallon, de Namur et du Luxembourg. C’est le Brabant wallon qui affiche le taux de concentration d’entreprises le plus élevé, avec 24 entreprises pour 1.000 habitants.

Pour la Wallonie dans son ensemble, ce taux est de 20,4.

Chaque province dispose d’infrastructures d’accueil spécifiques pour les entreprises : les parcs d’activité économique (PAE). Plus de 6.350 entreprises y sont installées (près de 9 % des entreprises wallonnes) re- présentant 142.000 emplois directs (plus de 20 % de l’emploi salarié wallon).

2 Sources ONSS (données décentralisées), IWEPs et calculs UWE J.-P. Delwart — Photo F. Dor

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Combien y a-t-il d’entreprises en Wallonie ?

SourceS : oNSS (DoNNéeSDéceNtraliSéeS) et BNB - calculS uWe

Quelle est la place des grandes entreprises en Wallonie ? SourceS : oNSS (DoNNéeSDéceNtraliSéeS) - calculS uWe

La place de l’entreprise sur le territoire

La caractérisation de l’implantation et la quantification des surfaces sont abordées selon deux angles de vue : l’affectation et l’occupation. L’affectation représente la situation « de droit » ou théorique. L’occupation repré- sente la situation « de fait » ou situation réelle.

L’examen de la situation actuelle, confrontant affec- tation « de droit » (planologique) et occupation réelle, conduit aux constats suivants :

• 1,6 % (27.900 ha) du territoire est affecté à l’activité économique par le plan de secteur (affectation « de droit », ou théorique) contre 2,8 % en Flandre ;

• 1,2 % (21.000 ha) du territoire est occupé par l’ac- tivité économique (occupation réelle au cadastre) contre 3,4 % en Flandre ;

• près de 50 % du territoire occupé réellement par l’activité économique (21.000 ha) se situent en dehors des 27.900 ha des zones d’activité écono- mique du plan de secteur ;

Les parcs d’activité économique (PAE) représentent près de la moitié de la zone d’activité économique, l’autre moitié est la propriété d’autres opérateurs (ports autonomes, communes, propriétaires privés dont entreprises, etc.). Sur l’ensemble de la Région, on en dénombre 224, dont sept parcs scientifiques et six parcs logistiques, représentant une surface totale de 12.500 ha.

Une certaine spécialisation de ces zones (accueil des entreprises industrielles et des entreprises de grande taille d’autres secteurs), très utile à l’ensemble de l’économie wallonne, se dégage de ces chiffres. On peut toutefois se demander si les politiques d’ac- cueil des entreprises la favorisent suffisamment. On constate en effet que certains terrains sont occupés par des acteurs dont les activités pourraient aisément se déployer en zone urbaine, laissant ainsi la zone d’activité économique aux activités industrielles et à celles qui y sont liées.

Aujourd’hui, il y a 4,7 ha consacrés à l’activité éco- nomique industrielle pour 1000 habitants en Wallonie contre 6 ha/1000 habitants en Flandre. Pour l’ensemble de l’activité économique, on compte 6,8 ha/1000 hab en Wallonie contre 7,8 ha/1000 hab pour la Flandre. Il Secteur privé au 31 décembre 2009

Wallonie Belgique

Entreprises 71.007 247.830

Population 3.487.028 10.796.493

Entreprises par 1000 habitants 20,4 23,0

Salariés 645.100 2.661.366

Taille moyenne des entreprises

(nbre salariés par entreprise) 9,1 10,7

Entreprises et salariés par taille d'entreprise - 2009 Unités locales Effectifs salariés Chiffres

absolus Parts

relatives Chiffres

absolus Parts relatives

TPE 59.418 83,7% 162.317 25,2%

PE 9.605 13,5% 193.900 30,1%

ME 1.677 2,4% 149.959 23,2%

GE 307 0,4% 138.924 21,5%

Total 71.007 100,0% 645.100 100,0%

Evolution du nombre d'entreprises entre 2000 et 2010 Taux annuel moyen (% du total des sociétés commerciales)

Wallonie Flandre

Taux de création brut 8,0% 7,5%

Taux de disparition brut 5,1% 4,1%

Taux d'immigration géographique net 0,3% -0,01%

Taux de création net 2,9%* 3,4%

*En moyenne, 2300 entreprises supplémentaires par an Quel est le taux de création d’entreprises en Wallonie ? Source : iWePS (SurBaSeDelaBaNqueDeDoNNéeS coFace Belgium - verSioN juiN 2011) - calculS : uWe

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L’affectation planologique (situation de droit) : 1,6 % du territoire wallon (27.900 ha) est dédié à l’activité économique au sens du PDS

L’occupation réelle de la zone affectée à l’activité économique : Plus de la moitié de la zone dédiée à l'activité économique au plan de secteur est occupée par d'autres activités, dont 7.000 ha qui sont occupés par l’agriculture

L’affectation au PDS de l’activité économique réelle : Près de 50 % (10.500 ha) de l’activité économique existante se situe hors zone d'activité économique au plan de secteur

Nombre d’hectares occupés par l’activité industrielle / 1000 habitants : comparaison Wallonie-Flandre.

Pour l’ensemble de l’activité économique : 6,8 ha/1000 hab (W) contre 7,8 ha/1000 hab (VL). Il faudrait 3500 ha d’activités économiques en plus en Wallonie pour atteindre le ratio flamand.

faudrait 3500 ha d’activités économiques en plus en Wallonie pour atteindre le ratio flamand.

Il est également intéressant de constater que la Flandre, qui est davantage confrontée à la nécessité de gestion parcimonieuse du sol, disposait en 2008 de 2.300 ha immédiatement disponibles, soit 2,3 fois la disponibilité wallonne à cette date.

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Le SDER et les entreprises

Le SDER de 1999 a été un document marquant de planologie territoriale pour la Wallonie mais force est de constater que sa mise en pratique sur le terrain est entourée d’un certain flou.

Il a toutefois la qualité d’avoir préservé son statut de document d’orientation et d’avoir permis une gestion parcimonieuse du territoire sans verrouiller à l’excès l’indispensable développement d’activités nécessaires au bon fonctionnement d’une région.

Le futur SDER doit préserver ces qualités tout en y ajoutant le lien que le territoire doit tisser avec les plans de développement économique que s’est donnée et se donnera encore la Wallonie.

En résumé, le SDER actualisé :

• doit rester un outil d’orientation (il faut éviter la dé- rive actuelle de confusion entre outils d’orientation et d’affectation mais aussi entre les outils d’échelle territoriale différente) ;

• doit permettre de poursuivre l’accueil et le déve- loppement de l’activité économique dans le res- pect de l’utilisation parcimonieuse du territoire ;

• doit être en phase avec les plans de développe- ment de la Région (Marshall en particulier).

L’important chantier du SDER ne doit pas faire oublier d’autres mesures d’aménagement du territoire que doit prendre le Gouvernement wallon :

• Lancer les procédures de révision de plan de sec- teur décidées par le GW en 2010 (1712 ha) ;

• Mettre en œuvre les 408 ha complémentaires déci- dés par le GW ;

• Equiper l’ensemble des zones révisées d’ici 2020 ;

• Réfléchir dès à présent aux besoins d’après 2020 ;

• Réhabiliter les friches ayant un réel potentiel de re- conversion, principalement économique ;

• Verduriser les autres (hors menace grave) ;

• Remettre à niveau les parcs d’activités existants pour rencontrer les nouveaux besoins des entre- prises;

• Susciter l’usage et développer la base de données régionale des terrains disponibles pour l’activité économique.

Conclusion

Une région doit déployer beaucoup d’imagination, de détermination et de moyens – intellectuels et finan- ciers – pour assurer son développement.

Les efforts entrepris s’exercent toutefois en grande partie à l’intérieur d’un cadre territorial donné.

Rien ne serait pire, pour la Wallonie, que de ne pas disposer de l’espace nécessaire à la matérialisation et à l’essor d’activités économiques sur son territoire.

Ce n’est pas le cas. Mieux, on s’aperçoit que le poten- tiel est très loin d’être utilisé : il reste de la marge, sans qu’il faille pour autant sacrifier l’environnement ou le bien-être de nos concitoyens sur l’autel d’une crois- sance économique aveugle.

Mais de croissance économique, et vigoureuse, il en faut. Lorsqu’on évolue à quelque 88 % de la moyenne du produit intérieur brut de l’Europe des 27, on ne se pose même pas la question.

Voilà pourquoi l’utilisation intelligente, rationnelle et planifiée des 17.000 km2 de Wallonie doit faire partie de tout programme politique, Marshall ou autre, pré- sent ou à venir.

Le Gouvernement wallon s’est attelé à la tâche dans un louable souci de rendre les choses plus simples et plus rapides. Ce sont là en effet les recettes d’une mobilisation efficace de l’espace nécessaire à nos en- treprises.

Ces efforts doivent toutefois être poursuivis pour assu- rer une gestion plus performante du territoire garantis- sant une offre adéquate qui répond aux impératifs de développement économique de la Wallonie.

Et comme l’espoir mène d’autant plus sûrement au succès qu’il s’accompagne d’actes constructifs, les quelques recommandations proposées par l’UWE sont de nature à y contribuer.

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