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Modélisation de la Microstructure d'une Suspension de Fibres Courtes dans un Milieu Viscoélastique

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-00290590

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Submitted on 31 Aug 2020

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Fibres Courtes dans un Milieu Viscoélastique

E. Pruliere, A. Ammar, N. El Kissi, Francisco Chinesta

To cite this version:

E. Pruliere, A. Ammar, N. El Kissi, Francisco Chinesta. Modélisation de la Microstructure d’une Suspension de Fibres Courtes dans un Milieu Viscoélastique. 18e Congres Français de Mécanique, 2007, Grenoble, France. �hal-00290590�

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Modélisation de la microstructure d’une suspension de fibres courtes dans un milieu viscoélastique

Etienne Pruliere, Amine Ammar, Nadia El-Kissi, Francisco Chinesta

Laboratoire de Rhéologie

1301 rue de la piscine, BP 53 Domaine universitaire 38041 Grenoble Cedex 9, France

LMSP (Laboratoire de Mécanique des Systèmes et des Procédés) UMR CNRS - ENSAM - ESEM

151 Boulevard de l'Hôpital, F-75013 Paris, France Amine.Ammar@ujf-grenoble.fr

Résumé :

La mise en forme d’un plastique renforcé par des fibres courtes nécessite l’écoulements d’un fluide viscoélastique contenant une suspension de fibres. La modélisation de ce type d’écoulement fait intervenir des couplages entre la viscoélasticité, les fibres et la cinématique. La microstructure du milieu viscoélastique se rapporte à l’état des macromolécules. Pour décrire l’état des fibres, une fonction de distribution d’orientation est utilisée. La modélisation de ce type d’écoulement nécessite une équation décrivant le mouvement du fluide et deux équations décrivant l’évolution de la microstructure des fibres et de la viscoélasticité. Si on néglige le couplage, l’évolution de l’état des fibres et des macromolécule sont gouvernés par deux équations de type Fokker-Planck.

Nous commençons notre étude par l’acquisition de données expérimentales. Ainsi, un dispositif expérimental dédié est mis en place. Il permet d’obtenir des informations sur l’orientation des fibres dans un écoulement recirculant et sur le champ de vitesse par PIV. Nous avons aussi accès aux données de la rhéomètrie classique avec une géométrie de couette. Finalement, un modèle est proposé à partir des données expérimentales et d’une analyse théorique. Ce modèle est testé sur différent écoulements par des outils numériques adaptés.

Abstract :

Working with short fibers reinforced plastic need the flow of a viscoelastic fluid containing short fibers.

The modeling of such flows involve a coupling between viscoelasticity, fibers, and kinematics. The microstructure of a viscoelastic environment refers to the macromolecule state. To describe the fibers state, a distribution orientation function is used. If we neglect the coupling, evolution of fibers and macromolecule state are driven by two Fokker-Planck equation.

To begin, experimental data is required. A dedicated experimal device is set up. It allow to obtain data on fibers orientation in a steady recirculating flow and on the velocity field with PIV device. Classic rheometry data with a couette geometry are also available. Finally, a model is proposed from experimental data and numerical analysis.

Mots-clefs :

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1 Introduction

Il est bien connu que la structure microscopique d’un fluide complexe a une grande influence sur son comportement à l’échelle macroscopique. Inversement, le comportement macroscopique influence la structure microscopique. Il s’agit en fait d’un couplage entre la cinématique et l’état du fluide. Dans le cas d’une suspension de fibres, la structure microscopique peut être décrite par une probabilité d’orientation de fibres. Si la matrice de suspension est un fluide viscoélastique, on peut pressentir qu’il y aura également un couplage entre l’orientation des fibres et l’état des macromolécules.

Dans cet article nous nous concentrons sur l’orientation des fibres dans des écoulements modèles. Néanmoins, l’objectif final de notre étude est de donner un modèle de couplage microscopique entre viscoélasticité et fibres.

Plusieurs équations d’évolution permettent de modéliser les suspensions de fibres courtes. D’un point de vu microscopique, l’évolution de l’orientation d’une fibre dans un fluide newtonien est décrite par l’Equation de Jeffery (1995):

(

ρ ρ ρ ρ

)

ρ ρ

)) ( :

( ⊗

− + Ω

= k D D dt

d (1)

ρ est le vecteur d’orientation. Il s’agit d’un vecteur unitaire aligné sur l’axe de la fibre. D et Ω sont respectivement le tenseur des taux de déformations et le tenseur des taux de rotation. k est un facteur dépendant de la forme de la fibre.

Mais cette équation ne tient pas compte des interactions entre les fibres. L’Equation de Fokker- Planck adaptée aux suspensions de fibres Folgar et Tucker (1984) décrivent l’évolution de la distribution d’orientation (Ψ) :





∂ Ψ

∂∂

=



Ψ

∂∂ Ψ +

ρρ ρ ρ

ρ ρ

ρ ( )

) ) (

(

Dr

dt d dt

d (2)

Les interactions entre fibres sont modélisées par un paramètre de diffusion Dr.

2 Etude expérimentale 2.1 Dispositif expérimental

Le problème de la cavité est un problème modèle permettant d’étudier les phénomènes de recirculation.

Nous avons monté un dispositif permettant de visualiser l’orientation de fibres dans une cavité (FIG. 1). La cavité contenant la suspension de fibres est en plexiglas avec une section carrée de 1 cm de coté et une longueur de 11,5 cm. Nous regardons ce qui se passe pour une section au centre de la cavité, ce qui permet de nous affranchir des effets de bord. La suspension étudiée est mise en mouvement par un cylindre en aluminium dont les dimensions sont grandes devant celles de la cavité. La rotation du cylindre entraîne la recirculation du fluide. Le dispositif de visualisation est composé d’un laser associé à une lentille permettant d’éclairer un plan et d’une caméra pour l’acquisition des images.

(4)

Cavité contenant la suspension fibreuse Cylindre en rotation Laser

Dispositif d’acquisition d’image

FIG. 1 –Champ de vitesse et lignes de courants dans la cavité.

Nous avons monté un dispositif similaire pour observer l’orientation de fibres dans un cisaillement. Il s’agit d’un rhéomètre avec une géométrie de couette. La géométrie utilisé est en plexiglas, et un dispositif de visualisation similaire à celui de la cavité a été utilisé pour observer un plan de cisaillement. Dans la suite nous ne présentons que les résultats concernant la recirculation.

2.2 Composition du fluide testé

Les fibres utilisées sont en polyamide de 300 m de longueur avec une section circulaire de 19 m de diamètre. Elles sont distribuées par Swissflock. La concentration en fibre est choisie de façon à être optimale pour l’observation. Cela revient à des concentrations faibles. Il est largement vérifié que nous restons dans un régime dilué. De plus, la masse volumique des fibres est proche de celle des fluides testés ce qui rend les effets de sédimentation négligeable dans la durée de l’expérience.

Nous utilisons plusieurs fluides :

• Dans un premier temps, le fluide utilisé est une huile de colza alimentaire dont la viscosité est proche de 0,07 Pa.s. En première approximation, le fluide est considéré newtonien dans les conditions de notre expérience.

• Dans un deuxième temps, nous utilisons du polyoxyethylene (POE 5M) dilué à 0.25%

dans de l’eau. Il s’agit d’un fluide viscoélastique.

2.3 Analyse des résultats

Les résultats entre le fluide newtonien et le fluide viscoélastique testés sont proches. Pour avoir des différences, il faudra utiliser un fluide avec une élasticité plus importante à des cisaillement faibles.

Le dispositif expérimental permet d’obtenir une série de photos sur lesquelles nous observons l’orientation des fibres (FIG. 2). Pour utiliser ces résultats de façon quantitative il faut procéder à un traitement d’image. Un logiciel dédié permet d’effectuer cette étape de façon semi automatique. Nous récupérons ainsi la position et l’orientation de chaque fibre.

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FIG. 2 –Photo d’orientation des fibres.

Une fois que nous connaissons la position et l’orientation d’un grand nombre de fibres, la cavité est divisée en plusieurs carrés et pour chacun de ces carrés nous calculons le tenseur d’orientation. Nous pouvons alors visualiser les résultats en affichant des ellipsoïdes d’orientations (FIG. 3). Le grand axe de l’ellipsoïde représente la direction de plus forte probabilité. Plus l’ellipse est aplatie, plus la probabilité est forte dans la direction principale.

Dans le cas limite où nous avons un cercle, la probabilité d’orientation est la même dans toute les directions.

FIG. 3 – Etat d’orientation des fibres pour une vitesse de rotation de 6.2 mm/s.

L’écoulement se caractérise par un nombre adimensionnel de Weissemberg pour le problème des fibres défini par :

Dr

We=Vh (h est la largeur de la cavité, V la vitesse maximale imposée et Dr le coefficient de diffusion). Les fibres sont orientées dans une direction proche des trajectoires de l’écoulement et la différence entre les résultats obtenus avec différentes vitesses de rotation est très faible. La diffusion est donc vraisemblablement très faible à ces nombres de Weissemberg et dans les conditions de l’expérience.

3 Etude numérique

La détermination numérique de l’état microstructurel d’une suspension de fibres courtes a été l’objet de plusieurs études.

Les approches faisant intervenir le tenseur d’orientation ont été largement considérées. En particulier une technique adaptee aux ecoulements recirculants a ete developpee parChinesta et Chaidron (2001).

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Une autre possibilité réside dans les méthodes stochastiques considérant un grand nombre de particules. Les collisions entre particules sont modélisés par un effet brownien (Chinesta et Chaidron (2003)) ou en lissant l’effet de chaque particule et en appliquant Fokker-Planck. Cette méthode pose des difficultés dans l’évaluation des paramètres et le grand nombre de particules nécessaires entraîne des coûts de calculs souvent trop importants.

3.1 Description de la méthode utilisée

La méthode numérique de résolution que nous utilisons dans cette étude est une méthode lagrangienne basée sur les éléments finis. Cette méthode nécessite la détermination au préalable du champ de vitesse et des lignes de courants. Pour cela, une méthode éléments finis classique est utilisée sur l’espace physique (FIG. 4).

FIG. 4 – Champ de vitesse et lignes de courants dans la cavité.

Dans un deuxième temps, la méthode consiste à utiliser une discrétisation SUPG sur l’espace des configurations. Pour un problème plan, on peut se limiter à une seule dimension qui est l’angle d’orientation des fibres.

L’introduction de cette approximation ainsi que l’assemblage des matrices globales conduit à l’équation temporelle suivante :

2 0

1 Ψ+ Ψ=

dt K

K d (4)

Dans notre cas, nous considérons une ligne de courant divisée en N pas de temps. Un schéma explicite en temps nous permet d’écrire :

[

0, 1

]

) ( ) (

)

( 2

1

1 = −∆ 1 Ψ ∀ ∈ −

Ψtn+ I tK K tn n N (5)

K1 et

K2 sont des fonctions de n car elles dépendent du gradient de vitesse qui varie le long de la ligne de courant.

En posant

2 1

1 K

K t I Mn

= l’équation (5) nous permet d’écrire : )

( )

( 0

0 2

1M M t

M

tN = N N Ψ

Ψ (6)

Or la condition de périodicité sur la ligne de courant se traduit parΨ(tN)=Ψ(t0). En introduisant cette condition, l’équation (6) devient :

(

MN1MN2 M0I

)

Ψ(t0)=0 (7)

Ψ Ψ

(7)

3.2 Résultats et conclusions

Pour un We donné, une distribution d’orientation est obtenue pour chaque élément. Nous représentons graphiquement l’état d’orientation des fibres en affichant les ellipsoïdes d’orientation qui viennent du calcul des valeurs propres et des vecteurs propres du tenseur d’orientation (Chinesta et Chaidron (2003)).

L’erreur sur les valeurs numérique entre l’approche par le calcul (avec We=100) et l’approche expérimentale est de l’ordre de 30% (figure 8). Malgré l’importance de cette valeur, les angles d’orientations correspondent assez bien entre les deux approches.

FIG. 4 – Comparaison des résultats expérimentaux (à gauche) et numériques pour We=100 (à droite).

Dans le cas testé, en régime dilué, il y a très peu d’interaction entre fibres, et de façon expérimentale, on voit que le paramètre de diffusion est presque nulle.

Pour la suite de cette étude, nous allons étudier les suspensions de fibres dans une matrice fortement viscoélastique afin d’essayer d’en déduire une loi de couplage.

Références

Jeffery, G.B. 1992 The motion of Ellipsoidal Particles Immersed in Viscous Fluid. Proc. Royal Soc. A 102, p 161

Folgar, F. et Tucker III C.L. 1984 Orientation Behaviour of Fibers in Concentrated Suspensions.

J. Reinf. Plast. Composites 3, 98-119

Chinesta, F. et Chaidron, G. 2001 On the Steady solution of linear advection problems in steady recirculating flows. J. Non-Newtonian Fluid Mech. 98, 65-80

Chinesta, F. et Chaidron, G. et Poitou, A. 2003 On the solution of Fokker-Planck equations in steady recirculating fows involving short fiber suspensions. J. Non-Newtonian Fluid Mech. 113, 97-125

Références

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