Université Libre de Bruxelles
Faculté des Sciences – Sciences de la Terre et de l’Environnement Laboratoire d’Océanographie chimique et géochimie des eaux
COMPOSITION, PROPRIETES ET COMPORTEMENT DES AEROSOLS ATMOSPHERIQUES, DES BROUILLARDS, DES
ROSEES ET DES PLUIES EN REGION BRUXELLOISE
Thèse présentée pour l’obtention du grade de Docteur en Sciences
Sophie FALLY
2001
Remerciements
Je tiens à remercier tout particulièrement mon directeur de thèse, le Professeur Roland Wollast, pour m’avoir ouverte toute grande la porte de “La recherche scientifique”, pour son infatigable enthousiasme scientifique, pour les discussions enrichissantes, les éclaircissements profitables et les conseils avisés, et enfin pour m’avoir soutenue jusqu’au bout afin de mener à bien ce travail.
Je remercie de tout coeur le Professeur Réginald Colin pour sa patience illimitée et ses encouragements multiples et pour la confiance qu’il m’a témoignée dès notre rencontre. Un grand merci également à mes collègues actuels du Laboratoire de Chimie Physique Moléculaire, et en particulier à Pierre-François Coheur, Ann Carine Vandaele, Cathy Clerbaux et Michel Carleer, pour leur bienveillance à mon égard.
Pour leur profonde sympathie et l’ambiance amicale qu’ils font régner au laboratoire, je tiens à remercier tous mes collègues du Laboratoire de Traitement des Eaux et Pollution. Merci plus particulièrement à Hugues Paucot, Lei Chou, Pierre Wollast, et Jean-Pierre Vanderborght pour les fructueuses discussions scientifiques et les idées lumineuses jaillissant de cerveaux en ébullition constante, à Didier Bajura pour avoir entièrement conçu et réalisé plusieurs appareils de collecte et pour avoir résolu avec le plus grand talent des problèmes techniques ardus, à Marie-Cécile Koob, Olivier Valet et Olivier Dufour pour leur précieuse aide au niveau des analyses des (trop!) nombreux échantillons, à Michèle Loijens pour sa bonne humeur et son “peps”, à Nicolas Canu pour sa disponibilité, à Edouard Ledent pour m’avoir aidée à affronter les analyses statistiques, à Geneviève Jamin pour avoir solutionné au quotidien les problèmes informatiques, aux mémorants Véronique Herzl, Kallid Mellas et Kalid El-Mansouri pour avoir apporté leur pierre à l’édifice.
Toute ma reconnaissance va à tous ceux que j’ai rencontrés dans le cadre des recherches effectuées ainsi qu’au cours de mon voyage d’étude au NCAR (National Center for Atmospheric Research), et qui ont contribué techniquement, scientifiquement ou humainement à l’élaboration de ce travail. Je pense particulièrement aux collaborateurs de l’ensemble du projet Walter Hecq, Dimitri Leduc, Robert Lannoye, Pascal Dumortier, ainsi qu’à Annick Meurrens, Yves Lenelle, Alain Herbosch, Roland Souchez, et également à Guy Brasseur et Jean-François Müller.
Je tiens à exprimer mon entière gratitude à l’ULB pour son aide financière à l’accomplissement de ce travail (bourse Mini-ARC).
Finalement, le plus gigantesque des mercis à Patrick qui a su m’insuffler le courage, l’énergie,
et la conviction (et les coups de pied au ...!) nécessaires pour concrétiser ce travail, qui a toujours été
une source de confiance, d’optimisme et d’espoir, et qui a fameusement mis la main à la pâte en temps
utile.
Résumé
La pollution atmosphérique en milieu urbain est un problème préoccupant car une fraction croissante de la population mondiale vit dans les villes. Les effets de la pollution se manifestent également sur la végétation urbaine et sur notre patrimoine architectural, de sorte que c’est la qualité de la vie de l’ensemble des habitants des métropoles de la planète qui est en jeu. Il est indispensable de connaître la composition des atmosphères urbaines et de comprendre les mécanismes qui régissent cette composition pour évaluer les conséquences de la pollution, définir les exigences de réduction des émissions et établir des scénarios des tendances futures.
L’objectif du présent travail est de déterminer la composition chimique, les propriétés et le comportement des particules et des dépôts humides en Région bruxelloise. On a distingué les aérosols atmosphériques, les brouillards, les rosées (ou givres) récoltés à la fois sur les végétaux et sur un collecteur inerte, les pluies et les dépôts totaux (formés des pluies et des dépôts secs accumulés dans l’entonnoir de collecte en l’absence de pluie). Ce vaste objectif a été réalisé grâce à la collecte de nombreux échantillons sur une échelle de temps suffisante en différents endroits de la capitale, et à l’analyse de ces échantillons par des techniques variées et complémentaires (techniques classiques d’analyse d’échantillons liquides telles que spectrométrie d’absorption et d’émission atomique, chromatographie liquide, colorimétrie, ainsi que microscopie électronique et fluorescence des rayons- X). Trois collecteurs (pour le brouillard, la pluie et la rosée) ont été entièrement conçus et réalisés au laboratoire dans le cadre de ce travail. Les éléments suivants sont analysés: NO , SO , NH , Na, Mg,
3 4 4Al, Si, P, S, Cl, K, Ca, Ti, V, Cr, Mn, Fe, Ni, Cu, Zn, As, Cd, Pb.
Afin de comprendre les causes de la variabilité spatio-temporelle des concentrations, l’influence de paramètres tels que la saison, la direction du vent, et le lieu de prélèvement a été examinée. De plus, dans le cas des pluies et des brouillards, l’étude de l’évolution des concentrations au cours d’un même épisode a permis d’investiguer les processus physico-chimiques qui contrôlent le dépôt humide. Elle a permis d’acquérir une meilleure connaissance des mécanismes d’incorporation des aérosols dans la phase aqueuse et du phénomène de lessivage de l’atmosphère. Tout au long de ce travail, les interactions entre la phase particulaire (aérosols) et les phases liquides (brouillards, rosées, pluies) ont été examinées. Une relation entre les concentrations en éléments dissous et le volume d’eau de l’échantillon a été établie dans le cas des pluies, des rosées et des brouillards. Cette relation traduit un effet de dilution et démontre l’importance du mécanisme de condensation-évaporation des gouttes d’eau. L’importance du phénomène de nucléation des sulfates, nitrates et chlorures d’ammonium constitutifs de la fraction fine de l’aérosol soluble a été démontrée. Ces sels d’ammonium sont formés secondairement par des réactions de conversion gaz-particules. L’abondance des ions ammonium, et l’importance de leur action de neutralisation de l’acidité, constituent une particularité de l'atmosphère bruxelloise.
L'identification des sources de particules et d’éléments en relation avec leurs propriétés
chimiques et granulométriques a été réalisée en utilisant divers outils statistiques (corrélations entre
éléments, analyse factorielle) et géochimiques (rapports de concentration, facteurs d’enrichissement,
granulométrie). Les apports d’origine marine, continentale, biologique et anthropique (trafic,
incinération des déchets, processus de combustion) ont ainsi été clairement mis en évidence dans
l’aérosol et le brouillard bruxellois.
Errata
- paragraphe 1.2 page II.9 et Tableau II.13:
“Aérosols totaux”: comprendre “Aérosols non fractionnés”.
L’appellation Aérosols totaux est utilisée par la suite pour indiquer que les phases soluble et insolubles ont été analysées conjointement.
- page II.49: Corrections apportées au Tableau II.13: voir ci-joint.
- page III.4: Au lieu de “Une distribution bimodale et un schéma ... a récemment été proposé ...”
Lire “Une distribution bimodale et un schéma ... ont récemment été proposés ...”.
- page III.17:
Dans les trois légendes, supprimer “...différents (ou 2) auteurs. Extrait de”
Lire “...selon (ou d’après) Brasseur et al. (1999)”.
- page III.37: Corrections apportées au Tableau III.10: voir ci-joint.
- pages III.40, III.78, IV.23 et IV.74: Légende des tableaux III.13, III.26, IV.7 et IV.25:
Supprimer “et l’oxygène”.
- page III.45: Au lieu de “Tableau III.15”, lire “Tableau III.14”.
-page III.49: Supprimer le signe - devant 12, 312 et 88 dans le Tableau III.17.
- page III.92: Ajouter en haut de la page:
“Dans la Figure III.42, les contributions des différents cations aux sulfates et nitrates grossiers ont été calculées selon un schéma simplifié qui suppose que tous les ions H et NH sont associés à SO et
+ 4+ 4=NO , et que Na et Mg sont d’abord présents sous forme de sels marins (NaCl et MgCl ). Cette figure
3- + 2+ 2montre que:”
- page IV.33 Légende du Tableau IV.12:
Au lieu de “T = Métaux en traces (Al, Fe, Zn, Mn, Pb, Cu, Ni, Cd)”
Lire “T = Al, Fe et métaux en traces (Zn, Mn, Pb, Cu, Ni, Cd)”.
- pages IV.38 et IV.39 Figure IV.15:
Se référer à la version en couleurs ajoutée sous forme de page libre.
- page IV.51: Au lieu de “Tableau IV.2”, lire “Tableau IV.3”.
- page IV.139: Ajouter “anthropique” tout en bas de la page.
- Ajouter dans la Bibliographie:
Batterman S. A., Dzubay T. G., Baumgardner R. E. (1988) Development of crustal profiles for receptor modeling, Atmos. Environ., vol 22, pp1821-1828.
Bowen (1979) ibid. Van Borm et al., 1990b.
Howes (1983) ibid. Van Borm et al., 1990b.
Olmez I., Sheffield A. E., Gordon G. E., Houck J. E., Pritchett L. C., Cooper J. A., Dzubay T. G.,
Bennett R. L. (1988) Compositions of particles form selected sources in Philadelphia for
Type d'échant. Périodes de prélèvement (discontinues) Type d'analyse¶ Nb. échant.
prélevés
‘90 ‘91 ‘92 ‘93
12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5
Aérosols fractionnés SG, PD
116 #
Aérosols totaux AI, SG, XRF 57 + 21 §
Brouillards PD , PD , AI, SG, MTT
1 251
Givres-Rosées PD , PD , AI, SG
1 240
Dépôts totaux PD
1400
Pluies PD
1735
Tableau II.13: Synthèse des prélèvements et des analyses.
¶: SG= Spectres Globaux en microscopie électronique (Na, Mg, Al, Si, P, S, Cl, K, Ca, Ti, V, Cr, Mn, Fe, Zn, Pb).
AI= Analyses Individuelles en microscopie électronique.
XRF= Fluorescence des Rayons-X (Na, Mg, Al, Si, P, S, K, Ca, Ti, V, Cr, Mn, Fe, Ni, Cu, Zn, As, Cd, Pb).
PD = Phase Dissoute-éléments majeurs (NO , Cl , SO , NH , Na , K , Ca , Mg ).
1 3- - 4= 4+ + + ++ ++PD = Phase Dissoute-Al, Fe, et métaux traces (Cr, Mn, Ni, Cu, Zn, Cd, Pb).
2MTT = Métaux Traces Totaux (= soluble + insoluble)
#: 16 séries comportant chacune 9 fractions granulométriques.
§: = 21 filtres donnés par l'Institut d'Hygiène et d'Epidémiologie (IHE).
Essais de prélèvements (prototype).
Auteur Site Date Type éch. Nb SO
4Cl NO
3NH
4Na K Ca Mg
Harrison & Pio, 1983 Lancaster, NW 79-81 Filtres 65 Moy 183 119 85 240 80 6 27 18
GB s 165 69 81 229 56 4 33 14
Harrison & Allen, 1990 Colchester, East 08-11/86 Filter pack 9 Moy 72 30 44 138
GB s 50 14 37 99
02-04/87 Filter pack 16 Moy 223 86 159 327
s 139 21 75 189
Munger et al., 1990 Calif., 11/85- Filter pack 24 Moy 330 21 575 851 44 49 14
bassin LA 03/86 Min 7 4 114 150 5 20 5
Max 810 69 2033 1859 159 187 56
Sharma et al., 1990 Bombay 88-89 Filtres Moy 35 41 18 44 45 13 42 63
Pio et al., 1992 W Portugal 09/89- Impacteur 13 Moy 187 212 38 17 351 14 100 65
(Suburbain) 03/90
Tsitouridou et Samara, Thessaloniki, 03/89- Filtres 48 Moy 203 66 32 287 50 28 59 6
1993 Grèce 12/90 s 140 55 28 219 33 26 39 4
Ce travail Bruxelles 07/91- Impacteur: 16 Moy 94 51 89 168 47 5 26 11
05/92 0.4-10 µm s 66 28 54 109 29 3 16 18
Dzubay et al., 1982 Houston, Texas 09/80 Filtres :
19 Moy 350 4 240 13
< 2.5 µm s 29 4 22 10
> 2.5 µm 9 Moy 23 29 <11 12
s 4 4 11 10
Willison et al., 1989 Leeds, central 08-09/ Impacteur:
North GB 83 < 2.5 µm 31 Moy 154 6 24 149 9 16 2 2
2.5-15 µm 31 Moy 20 29 19 12 27 2 18 11
Ludwig & Klemm, 1990 Bayreuth, 01/87 Impacteur :
N-E Bavière < 1.35 µm 10 Moy 1166 23 77 938 74 30 62 21
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