Substrats neurophysiologiques du traitement émotionnel
de l’information visuelle chez les athlètes féminines ayant subi
une commotion cérébrale
Frédérike Carrier-Toutant
1
, Christelle Beaulieu
1
, Samaël D. Papineau
1
, Alexandre Turcotte Giroux
1
, Julie Fortin
2
,
Benoit Brisson
1
, Fabien d’Hondt
4
& Louis De Beaumont
1,3
1
Université du Québec à Trois-Rivières;
2
Université Laval;
3
Centre de recherche de l'Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal ;
4
Cernec
Introduction
Commotions cérébrales
- Jusqu’à 3,8 millions de nouveaux cas décelés chaque année,
seulement aux États Unis
(Sports concussion Institute)- Effets des commotions persistent et sont exacerbés chez les
athlètes féminines
- Risque accru de subir une dépression
(Guskiewicz, Marshall, Bailes, McCrea,Herndon, Harding, Mattihew , Mihalik & Cantu, 2007),
Dépression
- Symptôme post-commotionnel fréquent
- Modification des patrons d’activation cérébrale: Réduction
répandue de l’activité cérébrale dans les aires frontales associée à
la sévérité des symptômes dépressifs
(Chen, Johnson, Petrides & Ptito,2008)
- Déficit reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
(EFE)
Les Potentiels Évoqués (ERP)
Objectif
Ce projet de recherche vise à étudier, auprès d’une population
féminine composée d’athlètes de niveaux collégial et universitaire,
l’effet
des
commotions
cérébrales
sur
la
réponse
électrophysiologique aux EFE.
Méthode
Participantes
32 femmes (M= 19,85 ans; ÉT=1,36)
Scolarité entre 12 et 16 ans (M= 13,6; ÉT=1,47)
Tâche de reconnaissance des EFE
5 blocs x 60 essais
Présentation aléatoire de 60 images
(20 EFE neutres, 20 EFE de colère et 20 EFE de joie)
Résultats
N1 AFz
Neutre
Joie
Colère
P2 Cz
Neutre
Joie Colère
Discussion
Constats principaux
N1
P2
Neutre
Joie Colère Neutre
Joie
Colère
- Plus grande réactivité de la réponse émotionnelle chez les athlètes féminines commotionnées
- Différences entre le groupe contrôle et le groupe commotion sont expliquées par la valence émotionnelle de l’information visuelle
- Suggère que les athlètes féminines commotionnées déploient davantage de ressources attentionnelles, tant aux niveaux du filtre attentionnel que de la discrimination des stimuli, à l’endroit des stimuli à valence émotionnelle que leur coéquipières n’ayant jamais subi de commotions.
- Ce patron de résultats ressemble à celui retrouvé chez les patients souffrant de dépression
N1
-Sensible au contenu émotionnel de l’information visuelle, si stimuli sont attendus (Holmes, Vuilleumer & Eimer, 2002; Holmes, Winston & Eimer, 2005)
- Importance des processus attentionnels
-Contribuerait au processus de
discrimination des stimuli (Vogel et Luck, 2000)
- Augmentation de son amplitude en réponse aux EFE chez déprimés
P2
- Niveau supérieur du traitement perceptif(Luck et Hillyard, 1994)
- Modulée par l’attention (filtre attentionnel)
- Contribuerait au processus cognitif de comparaison des inputs sensoriels avec la mémoire à long terme (Luck et Hillyard, 1994)
- Augmentation de son amplitude en réponse aux EFE chez déprimés
-7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 -50 0 50 100 150 200 250 300 A mpli tu de moy e nne (µV ) Latence (msec) contrôle commotion -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 -50 0 50 100 150 200 250 300 A mpli tu de moy e nne (µV ) contrôle commoti on -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 -50 0 50 100 150 200 250 300 A mpli tu de moy e nne (µV ) Latence (msec) contrôle commotion -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 -50 0 50 100 150 200 250 300 A mpli tu de moy e nne (µV ) Latence (msec) contrôle commotion -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 -50 0 50 100 150 200 250 300 A mpli tu de moy e nne (µV ) Latence (msec) contrôle commotion -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 -50 0 50 100 150 200 250 300 A mpli tu de moy e nne (µV ) Latence (msec) contrôle commotion F(1,31)= 4,045;p=0,05 F(1,31)= 3,832; p=0,06 F(1,31)= 3,149; p=0,09 F(1,31)= 0,929; p=0,34
Figure 1: Moyenne de l’onde N1 mesurée à AFz pour la condition neutre Figure 3: Moyenne de l’onde N1 mesurée à AFz pour la condition joie Figure 5: Moyenne de l’onde N1 mesurée à AFz pour la condition colère
a) b) Figure 2:. Distribution de l’activité électrique du cerveau enregistrée à la
surface du scalp pour N1 dans la condition neutre de la fenêtre temporelle 70-110 ms chez a) contrôles b) commotionnées Figure 4:. Distribution de l’activité électrique du cerveau enregistrée à la surface du scalp pour N1 dans la condition joie de la fenêtre temporelle 70-110 ms chez a) contrôles b) commotionnées a) b) Figure 6:. Distribution de l’activité électrique du cerveau enregistrée à la
surface du scalp pour N1 dans la condition colère de la fenêtre temporelle 70-110 ms chez a) contrôles b) commotionnées b) a)
Figure 7: Moyenne de l’onde P2 mesurée à Cz pour la condition neutre Figure 9: Moyenne de l’onde P2 mesurée à Cz pour la condition joie Figure 11: Moyenne de l’onde P2 mesurée à Cz pour la condition colère
a) b) a) a) b) b) Figure 8:. Distribution de l’activité électrique du cerveau enregistrée à la surface du scalp pour P2 dans la condition neutre de la fenêtre temporelle 111-180 ms chez a) contrôles b) commotionnées Figure 10:. Distribution de l’activité électrique du cerveau enregistrée à la surface du scalp pour P2 dans la condition joie de la fenêtre temporelle 110-180 ms chez a) contrôles b) commotionnées Figure 12:. Distribution de l’activité électrique du cerveau enregistrée à la surface du scalp pour P2 dans la condition colère de la fenêtre temporelle 111-180 ms chez a) contrôles b) commotionnées
Figure 1. Exemples de stimuli employés dans le cadre de l'étude.