EXERCICE 1 :
Soit A et B des parties d’un espace vectoriel préhilbertien réel ou complexe E. (muni donc d’un produit scalaire (. | .))
⊲ A
⊥est sous-espace vectoriel de E.
⊲ Si A ⊂ B alors B
⊥⊂ A
⊥.
⊲ A
⊥= (VectA)
⊥.
⊲ A ⊂ A
⊥⊥.
EXERCICE 2 :
Soit A et B deux sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel préhilbertien réel ou complexe E.
Prouver que (A + B)
⊥= A
⊥∩ B
⊥.
EXERCICE 3 :
E = M
n( R ) est muni du produit scalaire canonique (A | B) = tr(
tAB).
Soit S
n( R ) = { M ∈ M
n( R ) :
tM = M } et A
n( R ) = { M ∈ M
n( R ) :
tM = − M } .
1. Montrer que S
n( R ) et A
n( R ) sont deux sous-espaces vectoriels supplémentaires orthogonaux de M
n( R ).
2. Calculer la distance de M =
1 2 1
− 3 − 1 4
2 0 1
à S
n( R ).
3. Calculer la distance de N =
1 3 0
2 4 − 1
1 2 2
à A
n( R ).
EXERCICE 4 :
Soit E un espace vectoriel euclidien de base orthonormale B = (e
i)
16i6net a = (a
1, . . . , a
n) un vecteur unitaire de E.
Écrire les matrices dans B de la projection orthogonale sur R a et de la projection orthogonale sur ( R a)
⊥.
EXERCICE 5 : 1. Montrer que H =
P ∈ R
2n[X] : Z
4 1P(t)dt = 0
est un sous-espace vectoriel de R
2n[X]. Quelle est sa dimen- sion ?
2. Déterminer H
⊥et la distance de 1 à H.
3. Pour n = 1, déterminer la matrice de la projection sur H dans la base canonique.
EXERCICE 6 :
Soit A ∈ M
n( R ). Comparer rang(A), rang(
tAA) et rang(A
tA).
EXERCICE 7 :
Soit n ∈ N
∗et φ l’application de ( C
n[X ])
2dans C définie par : φ(P, Q) = 1 2π
Z
2πP(e
iθ)Q(e
iθ)dθ.
1. Montrer que φ est un produit scalaire hermitien et que la base canonique de C
n[X ] est orthonormale.
2. Étant donné Q = X
n+ a
n−1X
n−1+ · · · + a
0∈ C
n[X ], calculer || Q ||
2. Soit M = sup
|z|=1
| Q(z) | . Montrer que M > 1, puis que M = 1 si et seulement si a
n−1= · · · = a
0= 0.
Corrections
EXERCICE 1 :
Soit A et B des parties d’un espace vectoriel préhilbertien réel ou complexe E. (muni donc d’un produit scalaire (. | .))
⊲ A
⊥est sous-espace vectoriel de E.
0 ∈ A
⊥donc A
⊥est non vide. Pour x ∈ A
⊥, y ∈ A
⊥et λ ∈ K , on a :
∀ z ∈ A, (z | λx + y) = λ(z | x) + (z | y) = 0 donc λx + y ∈ A
⊥.
⊲ Si A ⊂ B alors B
⊥⊂ A
⊥.
Pour x ∈ B
⊥, on a (x | y) = 0, ∀ y ∈ B. En particulier, puisque A ⊂ B, (x | y) = 0, ∀ y ∈ A.
⊲ A
⊥= (VectA)
⊥.
A ⊂ VectA et grâce à la propriété précédente, (VectA)
⊥⊂ A
⊥. Si A 6 = ⊘ , tout y ∈ VectA s’écrit y =
p
X
i=1
λ
ia
iavec a
i∈ A et λ
i∈ K pour tout i ∈ { 1, . . . , p } . Soit x ∈ A
⊥, ∀ a ∈ A, (x | a) = 0 donc :
∀ y ∈ VectA, (x | y) =
p
X
i=1
λ
i(x | a
i) = 0. Ainsi x ∈ VectA
⊥. Si A = ⊘ , l’égalité provient du fait que A
⊥= E, VectA = { 0 } , (VectA)
⊥= E.
⊲ A ⊂ A
⊥⊥.
Si x ∈ A alors ∀ y ∈ A
⊥, (x | y) = 0 donc x ∈ A
⊥⊥.
EXERCICE 2 :
Soit A et B deux sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel préhilbertien réel ou complexe E.
• A ⊂ A + B et B ⊂ A + B donc (A + B)
⊥⊂ A
⊥et (A + B)
⊥⊂ B
⊥, ce qui implique que (A + B)
⊥⊂ A
⊥∩ B
⊥.
• Soit x ∈ A
⊥∩ B
⊥, ∀ a + b ∈ A + B, (a + b | x) = (a | x) + (b | x) = 0 et x ∈ (A + B)
⊥. Ainsi par double inclusion, on obtient l’égalité (A + B)
⊥= A
⊥∩ B
⊥.
EXERCICE 3 :
E = M
n( R ) est muni du produit scalaire canonique (A | B) = tr(
tAB).
Soit S
n( R ) = { M ∈ M
n( R ) :
tM = M } et A
n( R ) = { M ∈ M
n( R ) :
tM = − M } . 1. S
n( R ) et A
n( R ) sous-espaces vectoriels supplémentaires orthogonaux de M
n( R ).
∀ M ∈ M
n( R ), M = M +
tM
2 + M −
tM
2 ( ⋆ ), ce qui prouve que E = S
n( R ) + A
n( R ).
De plus, si M ∈ S
n( R ) ∩ A
n( R ), M =
tM = − M = ⇒ M = 0, ainsi E = S
n( R ) L
A
n( R )
Soit (A, B) ∈ S
n( R ) × A
n( R ), (A | B) = T r(
tAB) = T r(AB) = T r(BA) = − T r(
tBA) = − (B | A) = − (A | B)
On en déduit que (A | B) = 0 donc que S
n( R ) ⊂ ( A
n( R ))
⊥.
De plus, un raisonnement sur les dimensions donne : dim( S
n( R ))=dim(( A
n( R ))
⊥) ( ∗ )
( ∗ ) dim( A
n( R ))+dim(( A
n( R ))
⊥)= n
2et dim( S
n( R ))+dim(( A
n( R )))= n
2car A
n( R ) et S
n( R ) sont en somme directe.
Ainsi S
n( R ) = ( A
n( R ))
⊥2. Distance de M =
1 2 1
− 3 − 1 4
2 0 1
à S
n( R ).
En utilisant la relation ( ⋆ ), on obtient M = 1 2
2 − 1 3
− 1 − 2 4
3 4 2
+ 1 2
0 5 − 1
− 5 0 4
1 − 4 0
= S + A, avec S ∈ S
n( R ) et A ∈ A
n( R ).
d(M, S
n( R )) = || M − S || = || A || = p tr(
tAA)
(en effet : soit M ∈ M
n( R ) et S ∈ S
n( R ), d(M, S
n( R )) = || M − S || ⇔ M − S ∈ ( S
n( R ))
⊥)
Or
tAA = 1 4
26 • •
• 41 •
• • 17
donc d(M, S
n( R )) = √ 21 .
3. Distance de N =
1 3 0
2 4 − 1
1 2 2
à A
n( R ) : d(N, A
n( R )) = r 69
2 On peut également démontrer que d(M, S
n( R )) =
r 11
2 et donc que
|| N ||
2= || S ||
2+ || A ||
2= 40 (S ∈ S
n( R ) et A ∈ A
n( R )) d’où || N || = √ 40 .
EXERCICE 4 :
Soit E un espace vectoriel euclidien de base orthonormale B = (e
i)
16i6net a = (a
1, . . . , a
n) un vecteur unitaire de E.
a 6 = 0 donc R a admet un supplémentaire orthogonal dans E : E = R a L ( R a)
⊥. Il existe donc λ ∈ K , tel que : pour x ∈ E, x = λa + (x − λa) avec x − λa ∈ ( R a)
⊥.
(a | x) = (a | λa + (x − λa) ⇔ (a | x) = λ || a ||
2⇔ λ = (a | x) car || a ||
2= 1.
On a donc
x = (a | x)a + (x − (a | x)a) =
notations
p
1(x) + p
2(x) avec p
1+ p
2= id
E.
p
1(x) = (a | x)a = ⇒ M
B(p
1) =
a
21a
2a
1.. . a
na
1a
1a
2a
22.. . a
na
2. . . . . . . .. . . . a
1a
na
2a
n.. . a
2n
et ,
p
2(x) = x − (a | x)a = ⇒ M
B(p
2) =
1 − a
21− a
2a
1.. . − a
na
1− a
1a
21 − a
22.. . − a
na
2. . . . . . . .. . . .
− a
1a
n− a
2a
n.. . 1 − a
2n
EXERCICE 5 : 1. H =
P ∈ R
2n[X ] : Z
41
P(t)dt = 0
est un sous-espace vectoriel de R
2n[X] : Considérons la forme linéaire φ de R
2n[X ] dans R qui à P associe φ(P ) =
Z
4 1P (t)dt (φ est une forme linéaire non nulle puisque par exemple φ(1) = 3). On a donc compte-tenu de φ que Ker(φ) = H. A ce titre, H est donc une sous-espace vectoriel de R
2n[X ].
Pour la dimension de H : φ est non nulle donc il existe P ∈ R
2n[X ] tel que φ(P ) 6 = 0 et donc en posant Q = P φ(P ) , on obtient que φ (Q) = φ
P φ(P )
= φ(P ) φ(P ) = 1.
∀ R ∈ R
2n[X ], φ(R − φ(R)Q) = φ(R) − φ(R)φ(Q) = 0 ce qui prouve que R − φ(R)Q ∈ H .
En écrivant, pour tout R ∈ R
2n[X ], R = R − φ(R)Q + φ(R)Q, cela prouve que R
2n[X ] = H + R Q. De plus, Q / ∈ H donc H ∩ R Q = 0
R2n[X]et la somme est directe
R
2n[X ] = H L R Q et dim(H) = dim( R
2n[X ]) − 1 = 2n + 1 − 1 = 2n
2. H
⊥et distance de 1 à H : La notation d’orthogonalité est liée au produit scalaire. On considère l’application
< . | . > sur R
2n[X ] × R
2n[X ] définie par < P | Q >= Z
4 1P (t)Q(t)dt. C’est un produit scalaire sur R
2n[X ] :
• ∀ (P, Q) ∈ ( R
2n[X])
2, < P | Q > > 0 ;
• ∀ (P, Q) ∈ ( R
2n[X])
2, < P | Q >=< Q | P > ;
• ∀ (P, Q, R) ∈ ( R
2n[X])
3, , ∀ (λ, µ) ∈ ( R
2n[X])
2< λP + µQ | R >= λ < P | R > +µ < Q | R > ;
• < P | P >= 0 = ⇒ P = 0 (un polynôme identiquement nul sur un intervalle possèderait une infinité de racines, c’est contraire au théorème de d’Alembert donc il s’agit du polynôme nul. Ou on peut dire qu’un polynôme P non nul vérifie < P | P > 0)
Pour tout P ∈ H, < 1 | P >=
Z
4 1P (t)dt = 0, ce qui signifie que 1 ∈ H
⊥. Or H L H
⊥= R
2n[X ] donc dim(H
⊥) = 1 et H
⊥= Vect(1).
On peut donc calculer la distance de 1 à H en écrivant d(1, H ) = || 1 || =
s Z
41
1dt = √ 3 3. Pour n = 1, matrice de la projection sur H dans la base canonique :
la base cnonique de R
2n[X] est B = (1, X, X
2) ; on a compte-tenu de ce qui précède p(1) = 0.
X = p(X )+X − p(X ) avec X − p(X ) ∈ H
⊥= Vect(1) donc il existe λ ∈ R tel que X − p(X ) = λ ⇔ p(X ) = X − λ.
De ce fait Z
4 1t − λdt = 0 (en effet p(X) ∈ H), ce qui permet de trouver λ = 5 2 . De la même manière, p(X
2) = X
2+ µ et p(X
2) ∈ H conduit à trouver µ = 7.
Il s’en suit que mat(p, B ) =
0 −
52− 7
0 1 0
0 0 1
.
EXERCICE 6 :
Soit A ∈ M
n( R ). Comparer rang(A), rang(
tAA) et rang(A
tA).
• Premières inclusions : ∀ X ∈ M
1,n( R ), AX = 0 = ⇒
tA.AX = 0 donc ker(A) ⊂ Ker(
tAA) (1). Grâce à la formule du rang, on en déduit que : rang(A) > rang(
tAA).
Soit Y ∈ Im(A
tA), il existe X ∈ M
1,n( R ) tel que Y = A
tAX = AZ . Ceci permettant de voir que Y ∈ Im(A) : Im(A
tA) ⊂ Im(A) donc rang(A) > rang(A
tA).
• Double-inclusions : Soit X ∈ Ker(
tAA) alors
tAAX = 0 = ⇒
tX
tAAX = 0 ⇔
t(AX)(AX) = 0.
On pose AX =
y
1y
2.. . y
n
,
t(AX)(AX) = 0 =
n
X
i=1
y
i2= ⇒ ∀ i, y
i= 0 et par suite AX = 0, c’est à dire X ∈ Ker(A).
On a donc Ker(
tAA) ⊂ Ker(A) (2) et compte-tenu de (1), l’égalité. Il s’en suit (formule du rang) que rang(A) = rang(
tAA)
De plus, rang(A) = rang(
tA) = ⇒ rang(
tAA) = rang(
t(
tAA)) = rang(A
tA)
• finalement, rang(A) = rang(
tAA) = rang(A
tA)
EXERCICE 7 :
→ Pour démontrer que φ est un produit scalaire hermitien, on prouve que :
• φ(P, Q) = φ(Q, P ) (laissé au lecteur)
• φ est semi-linéaire à gauche et linéaire à droite : φ est sesquilinéaire. (laissé au lecteur)
• φ(P, P ) = 1 2π
Z
2π 0P (e
iθ)
2
dθ > 0.
• φ(P, P ) = 0 ⇒ P (e
iθ)
= 0 ⇔ P (z) = 0 pour tout nombre complexe de module 1, c’est à dire que P = 0. φ est définie positive.
On a démontré que φ est un produit scalaire hermitien.
Soit p, q deux entiers compris entre 0 et n. φ(X
p, X
q) = 1 2π
Z
2π 0e
i(−p+q)θ)dθ donc || X
p||
2= 1 2π
Z
2π 0dθ = 1 et pour p 6 = q, φ(X
p, X
q) = 1
2π 1 i( − p + q)
e
i(−p+q)θ2π0
= 0 . La base canonique est orthonormale.
Q = X
n+ a
n−1X
n−1+ · · · + a
0∈ C
n[X ].
|| Q ||
2= φ(Q, Q) = φ X
n+
n−1
X
k=0
a
kX
k, X
n+
n−1
X
k=0
a
kX
k!
= φ(X
n, X
n) +
n−1
X
k=0
a
ka
kφ(X
k, X
k) = 1 +
n−1
X
k=0
| a
k|
2. (compte-tenu du fait que (X
p)
06p6nest une base orthonormale pour φ et du fait que φ est un produit scalaire hermitien)
M = sup
|z|=1
| Q(z) | . M = 1 ⇔
n−1
X
k=0