• Aucun résultat trouvé

Developpement epidemique d'un "enroulement a nervures jaunes" , transmissible par la greffe , dans les vignobles de Champagne

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Developpement epidemique d'un "enroulement a nervures jaunes" , transmissible par la greffe , dans les vignobles de Champagne"

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-02726538

https://hal.inrae.fr/hal-02726538

Submitted on 2 Jun 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Developpement epidemique d’un ”enroulement a nervures jaunes” , transmissible par la greffe , dans les

vignobles de Champagne

A. Caudwell, J. Larrue, C. Badour, C. Palge, R. Bernard, Myriam Legay

To cite this version:

A. Caudwell, J. Larrue, C. Badour, C. Palge, R. Bernard, et al.. Developpement epidemique d’un

”enroulement a nervures jaunes” , transmissible par la greffe , dans les vignobles de Champagne.

Agronomie, EDP Sciences, 1983, 3 (10), pp.1027-1036. �hal-02726538�

(2)

Développement épidémique

d’un « enroulement à ner-

vures

jaunes

», transmissible par la

greffe,

dans les

vignobles

de

Champagne

Antoinc CAUDWELL Jean LARRUE Claude BADOUR Claude PALGE Raymond BER-

NARD Michel LEGUAY

I.N.R.A. - Station de Recherches sur les Mycoplasmes et les Arbovirus des Plantes, B. V. 1540, F21034 Dijon Cedex

(

*

) Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC), 5, rue Henri-Martin, F51204 Epernay (

**

) Office National Interprofessionnel des Vins de Table (ONIVIT), 21, place de la République, F21000 Dijon

RÉSUMÉ Un enroulement de la vigne, transmissible par la greffe, se développe de façon épidémique dans les jeuncs vignobles issus de clones en Champagne. Il se distingue de l’enroulement viral par l’apparition d’un jaunissement des nervures en fin de saison chez les ceps les plus gravement atteints.

La symptomatologie tend à rapprocher cette maladie de l’enroulement tandis que son épidémiologie la rapproche du bois noir.

L’hypothèse la plus vraisemblable concernant l’identité de cette maladie serait celle d’une épidémie de bois

noir survenant sur des vignes uniformément atteintes par un virus latent.

L’existence de souches fortes et de souches faibles de l’agent pathogène résulte probablement du caractère indigène de l’agent pathogène du bois noir et de la proximité de ses centres de différentiation.

Mots clés additionnels : Vigne, enroulement, bois noir, interaction antagonisre, épidémie, variabilité agent

pathogène, centres de différentiation, jaunisses, virus, mycoplasme. MLO.

SUMMARY Epidemic of a graft-transmissible « leaf roll with vein yellowing » in the vineyards of Champagne.

A graft-transmissible leafroll-like disease is expanding in the young clone-issued vineyards of the Champagne region. Its special peculiarity is to show, late in the fall, a yellowing of the veins on the most affected plants.

The symptomatology of the disease is close to that of the leafroll virus disease, but its epidemiology is similar

to that of the « bois noir » yellows disease. The most likely hypothesis concerning the cause of the disease would be that of a « bois noir » epidemic, expanding in vineyards uniformly infected by a latent virus. The

occurrence of strong and weak strains of the pathogen is most probably a consequence of the native origin of

the « bois noir « pathogen, which is close to its centers of differentiation.

Additional key wot’ds : Grapevine, leafroll, blackwood, antagonist interaction, epidemic, strains of the pathogen, differentiation center, yellows, virus, mycoplasm, MLO.

I. INTRODUCTION

On connaît depuis longtemps l’existence d’un enroule- ment à nervures jaunes dans les vignobles du Nord Est de la France. Il a été rapproché selon les cas, soit du bois noir, soit de la virose de l’enroulement (fig. 1).

Ce syndrome a soulevé des questions dans la région de Beaune, lors des prospections faites pour la recherche des

foyers de bois noir (fig. 8 de la publication de CAUDWELL, 1961). Par ailleurs, BADOUR (CIVC Epernay) considère qu’il a toujours observé ce symptôme dans les vignobles de Chardonnay en Champagne (comm. pers.).

Aussi longtemps que l’on observait des vignobles issus de

sélection massale, cette maladie a été, le plus souvent,

confondue avec l’enroulement et l’on supposait qu’elle avait

été apportée avec les bois, à la plantation. Cette confusion n’était plus possible dans les vignes issues de clones, de plus

en plus nombreuses, où la maladie apparaît rapidement sur

de nombreux ceps, de façon indépendante de l’origine des

bois. La virose de l’enroulement n’est en effet jamais épidémique. Ces considérations ont amené BERNARD &

L

EGUAY(ONIVIT Dijon), BADOUR & PALGÉ !CIVC Eper- nay) à faire appel à l’LN.R.A. en automne 1981.

Nous voudrions donner ici une description des symptô-

(3)

mes et de l’épidémie en faisant la différence avec l’enroule- ment d’une part, avec le bois noir d’autre part. Nous analyserons ensuite les résultats des essais de transmission par bouture et par la greffe et nous discuterons des

hypothèses qui peuvent être retenues sur les causes de cette maladie.

II. MATÉRIEL ET MÉTHODES

L’enroulement à nervures jaunes a été étudié dans 3 vignobles de Chardonnay, issus de clones, représentant

11 351 ceps plantés en 1978 dans 2 régions de Champagne,

les côtes de Sézanne et la montagne de Reims. Les terrains n’avaient jamais porté de vigne précédemment et ils avaient été néanmoins traités contre les nématodes. Les bois

provenaient de clones, bien connus et réputés sains de Bourgogne. Ils ont été greffés en Champagne sur le porte- greffe 41 B, lui-même cloné.

La notation de la maladie a été faite en automne, au moment de la plus forte expression des symptômes, sur la

totalité des ceps de ces 3 vignobles et également sur quelques autres d’âge différent.

Ils ont été notés simplement « malades » ou « sains » en

1980 et 1981. A partir de 1982, une échelle de gravité de 1 (peu malade) à 3 (très malade) a été adoptée.

Les mesures du poids de vendange, du nombre de grappes, ainsi que les analyses aenologiques ont été faites dans le laboratoire du Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) à Epernay.

Les bois malades utilisés pour les essais de bouturage et

de greffage ont été prélevés dans les vignobles notés. Les bois sains, Chardonnay ou Pinot noir, provenaient des plantations sélectionnées de l’Office National Interprofes-

sionnel des Vins de Table (ONIVIT).

Les greffages ont été réalisés en collaboration par l’I.N.R.A. (Dijon), le Lycée de Beaune, l’ONIVIT et le CIVC. Ils ont été faits sur les bois dormants, au mois de

mars, en « greffe: anglaise », avec une stratification en caisse et la plantation en pépinière. Les bois de chaque cep malade ont été greffés avec les bois d’un seul cep sain, pour constituer des « familles sanitaires ». Chaque famille comprenait des boutures malades, des boutures saines, et

des séries d’assemblages « greffon sain sur porte-greffe

malade » et « greffon malade sur porte-greffe sain ». Dans

ce dernier cas, un œil du porte-greffe a été conservé pour vérifier la transmission de la maladie.

L’indexage de la virose du « Corky bark » a été réalisé par le greffage en vert des greffons à éprouver sur des boutures

vertes de l’indicateur LN 3-3.

III. SYMPTOMATOLOGIE

Les ceps malades se développent normalement durant le

printemps et le début de l’été. Ce n’est que début août que

se décèlent les premiers symptômes. On note tout d’abord

un aspect plus clair et plus glauque du feuillage. Cette

décoloration est suivie de l’enroulement des feuilles vers le dessous à la manière de ce qui se passe à la même époque

chez les ceps enroulés. A partir de cette date, les symptômes

s’accentuent jusqu’à la chute des feuilles. Nous décrirons ici les symptômes que l’on peut observer en fin de saison sur le cépage Chardonnay (fig. 1).

Les pieds malades sont atteints dans leur totalité. Cepen- dant, certains rameaux sont touchés plus précocement et plus gravement que les autres. Les bois paraissent normale-

ment aoûtés. Les grappes ne semblent pas affectées bien que le rendement soit réduit et que l’analyse révèle, dans le moût, une chute importante de la teneur en sucre et une augmentation de l’acidité (tabl. 1).

Les feuilles des vignes malades sont toutes enroulées vers

le dessous, mais ceci s’accompagne selon les ceps, de 2 types de jaunissements :

- chez certains ceps, on observe une chlorose diffuse qui n’épargne que le fin réseau vert des nervures de tous ordres

(fig. 2) ;

- chez d’autres ceps, les nervures principales (de 1!! et

2

eordre) jaunissent, ainsi que le liséré de limbe qui les

entoure. Ce caractère évoque le bois noir, mais le jaunisse-

ment fait ici un dessin plus régulier (fig. 3).

Il existe des cas de passage de l’un à l’autre de ces 2 types de coloration. D’autre part, les 2 apparaissent sur les mêmes

clones au cours de la même épidémie. Nous pensons donc

qu’ils concernent bien la même maladie. Les expériences de prémunition apporteront à ce sujet des informations

complémentaires.

Le jaunissement des nervures s’accompagne toujours

d’un grand affaiblissement du cep. Nous avons vérifié qu’il s’agissait là de l’atteinte la plus « grave » de la maladie. En

effet, le symptôme de jaunissement des nervures s’accompa-

gne toujours d’une chute brutale du poids de la vendange

(4)

Ces chiffres proviennent d’un échantillon de ceps sains et

malades’prélevés au hasard dans le vignoble. Les différences observées ici entre les ceps sains et les ceps malades sont systémati-

ques.

(note 3 dans la fig. 4). Cette chute est due pour une large part à une réduction du nombre de grappes par cep (fig. 5),

mais également à une diminution du poids moyen des grappes (fig. 6).

Nous notons donc que la différence entre les ceps à chlorose diffuse (notes de maladie 1 et 2) et les ceps à

jaunissement des nervures (note 3) influence profondément

le rendement de la vigne et la qualité du produit. Il s’agit

sans aucun doute de 2 niveaux très différents de l’infectivité de l’agent pathogène.

Nous verrons que cette maladie a pu être transmise au Pinot noir par la greffe (fig. 7). Ceci a permis de constater

que sur ce cépage, les symptômes sont presque identiques à

ceux de la virose de l’enroulement. Un oeil exercé peut cependant préciser que le rougissement des feuilles est plus

faible que chez cette virose et l’enroulement des feuilles plus prononcé.

On peut dire en résumé (tabl. 2) que « l’enroulement à

nervures jaunes » n’est identique à aucune maladie connue.

Comme chez la virose de l’enroulement, les ceps sont atteints sur tous leurs rameaux, les bois sont aoûtés, les feuilles s’enroulent et les raisins sont turgescents. Cepen- dant, les nervures jaunissent en fin de saison sur les ceps les

plus malades, alors qu’elles resteraient vertes s’il s’agissait

de la virose de l’enroulement.

Le jaunissement des nervures rapprocherait au contraire

« l’enroulement à nervures jaunes » du bois noir. Cepen- dant, les différences restent importantes. On ne voit jamais,

comme chez le bois noir, de ceps atteints partiellement, sur

certains rameaux seulement. D’autre part, il y a toujours

aoûtement des rameaux, alors que le non-aoûtement est l’une des caractéristiques du bois noir. Enfin, les raisins sont

turgescents, alors qu’ils se flétrissent dans le cas du bois noir.

La symptomatologie tend globalement à rapprocher

l’enroulement à nervures jaunes de la virose de l’enroule- ment, tandis que l’épidémiologie va la rapprocher du bois

noir.

IV. ÉPIDÉMIOLOGIE

On assiste à l’apparition rapide de l’enroulement à

nervures jaunes dans les jeunes plantations au moment de la

3 c

feuille. Pour le vignoble planté en 1978, présenté sur la

(5)

figure 8, nous avons noté par exemple, un pied malade en

1979 et une centaine en 1980. Une cartographie de l’épidé-

mie dans 3 vignobles clonaux laisse apparaître des taches très lâches, sans rapport avec les clones d’origine des greffons ou des porte-greffes (fig. 8). Curieusemcnt, il semble qu’il y ait peu de rapports entre la localisation des ceps nouvellement malades chaque année (en 1982 par

exemple) et les foyers précédents. Tout se passe comme si le

vignoble était, chaque année, infecté à partir d’un foyer

extérieur à lui, (probablement situé dans le bas à gauche du plan de la figure 8). Cette observation pourra guider la

recherche du vecteur.

La progression de la maladie se ralentit dès la 4efeuille,

comme s’il y avait rapidement « saturation », bien avant que la parcelle soit entièrement malade. Un équilibre semble

s’établir lorsque 3 à 6 p. 100 des ceps sont atteints. Le même

phénomène s’observe dans l’épidémiologie du bois noir et

l’on s’est interrogé sur la nature du facteur qui peut ainsi

« saturcr » rapidement ces épidémies. Tout se passe comme

(6)

si la vigne ne se montrait sensible que lorsqu’elle est très jeune et si sa sensibilité diminuait ensuite rapidement avec l’âge. Un phénomène semblable a été décrit pour le cépage

« Couderc 13 » dans une épidémie de flavescence dorée

(C A UD WELL

, 1964, p. 66).

Cette hypothèse semblerait confirmée, aussi bien dans le

cas du bois noir que dans celui de l’enroulement à nervures

jaunes, par le fait que, dans chaque parcelle, les pieds

devenus tardivement malades, après la 4efeuille, le sont toujours faiblement (fig. 8). Ceci nous introduit au pro- blème posé par la gravité des symptômes:

Les 2 dernières années de notation ont tenu compte de la gravité de la maladie. Nous avons expliqué plus haut que certains ceps ont des symptômes faibles, avec les feuilles enroulées et la chlorose diffuse, tandis que d’autres ont des

symptômes forts et montrent le jaunissement des nervures.

Sachant maintenant que la sensibilité paraît diminuer avec l’âge, nous limiterons notre analyse au cas des ceps atteints dès leur jeune âge.

Chez ces derniers, le caractère « fort » ou « faible » de la maladie se maintient d’année en année sur les mêmes ceps

(fig. 8). Ceci pose un problème pour des plantations clona- les, car on ne peut expliquer ces différences par des

particularités génétiques ou sanitaires des ceps au départ.

Le même phénomène a toujours été observé dans l’épidé- miologie du bois noir.

En résumé, l’épidémiologie de l’enroulement à nervures

jaunes ressemble beaucoup à celle du bois noir, maladie qui

se retrouve souvent dans les mêmes régions. Nous n’avons relevé que des ressemblances. Le tableau 3 récapitule les principales.

V. TRANSMISSION PAR BOUTURES ET PAR LA GREFFE

Des bois malades et sains ont été prélevés durant l’hiver 1981-1982, en Champagne, dans les vignes clonées de

Chardonnay.

Des boutures ont été, d’une part, plantées en serre à Dijon. Les bois des ceps malades ont donné des pousses malades et les bois de ceps sains, des pousses saines. La maladie des nervures jaunes est donc transmissible par les boutures.

Un essai de greffage a, d’autre part, été réalisé au Lycée

de Beaune au printemps 1982 et mis en pépinière dans cet

établissement (fig. 7).

Les notations de cet essai en automne 1982 ont montré

une transmission parfaite de la maladie des nervures jaunes

par la greffe (tabl. 4). La transmission se fait à 100 p. 100 par les boutures (colonne 1) et dans tous les cas où la greffe

a été bien prise ; on le voit dans le cas où le partenaire

malade est le porte-greffe (colonne 2) et dans le cas c’est

le greffon (colonne 4). On a compté à part, dans la colonne 3, les assemblages où le greffon malade est mort

(7)
(8)

Les résultats expriment les observations faites sur la pousse du partenaire sain. Ils sont donnés ici globalement, pour la somme de toutes les familles. Les rapports supérieurs représentent le nombre de transmissions rapporté au nombre total d’assemblages de chaque type. Les rapports inférieurs expriment les mêmes données en pourcentages.

The results are given for the symptoms occurring on the sprout of the healthy partner. They are given overall for the sum of all families. The top ratio represents the amount of effective transmission, relative to the total number in each type of association. The lower ratio is the same

datum given in percent.

prématurément en pépinière. Nous constatons ici encore

86 p. 100 de transmission, ce qui montre que l’agent pathogène passe rapidement des tissus malades aux tissus

sains.

Aucune transmission n’a été obtenue dans les familles

témoins, où l’on avait choisi comme partenaires « malades »

des ceps restés sains dans les vignobles infectés.

Dans une seule « famille », appelée F, nous n’avons obtenu aucune transmission, ni par bouture, ni par la greffe.

Elle faisait donc contraste avec toutes les autres. Puisqu’il n’y avait pas de symptôme sur les boutures, nous l’avons décomptée à part et avons vérifié l’état du partenaire

malade au vignoble. Il s’agissait d’un cep noté très peu malade en 1981 et non malade en 1982. Nous avons appelé

« Clone F » ce porteur sans symptôme. Ceci nous introduit

à l’étude des relations entre les symptômes notés en pépinière et ceux qui ont été relevés sur le partenaire

malade au vignoble.

Il était apparent en pépinière, toutes les plantes d’une

même « famille » se trouvaient côte à côte, que l’on avait obtenu des symptômes graves dans certaines familles et des

symptômes faibles dans d’autres (fig. 7). Cette observation

nous a incités à rechercher qu’elles étaient les relations de ce

phénomène avec la diversité des symptômes observés au vignoble que nous avons déjà évoquée à propos de la

symptomatologie et de l’épidémiologie.

La figure 9 donne pour chaque famille, la relation entre la moyenne des notes observées sur les greffes en pépinière et

la note donnée simultanément au vignoble au partenaire

malade. La relation est très étroite.

Nous pouvons dire en résumé que l’enroulement à

nervures jaunes se transmet par les boutures et par la greffe.

Cette transmission est rapide et elle se fait à 100 p. 100

lorsque la greffe est bien prise. Les ceps à symptômes forts

transmettent des symptômes forts, tandis que les ceps qui

montrent au vignoble des symptômes faibles transmettent

des symptômes faibles.

VI. DISCUSSION ET CONCLUSIONS

A. Nature de la maladie

La première idée venue à l’esprit était, nous l’avons dit,

d’identifier cet « enroulement à nervures jaunes » à la virose de l’enroulement. Les symptômes étaient peu différents,

(9)

mais leur apparition en masse dans les plantations clonales,

sans relation avec l’origine des bois, était inexplicable, car

l’enroulement ne: se transmet que par les bois.

Il y a donc bien épidémie d’une maladie qui n’est identique, sur le Chardonnay, à aucune autre maladie de la

vigne.

Cet énoncé ressemble à une conclusion, même si elle est

rapidement émise. Cependant, plusieurs hypothèses peu- vent être faites sur la nature de la maladie.

Dans une 1‘ehypothèse, on peut considérer que l’on a affaire à une maladie qui ne ressemble à aucune autre et

qu’il s’agit en conséquence d’une nouvelle maladie. Rien ne

permet actuellement de rejeter cette hypothèse (tabl. 5).

Dans une 2ehypothèse, nous retiendrons que l’enroule- ment à nervures jaunes présente exactement la même

épidémiologie que le bois noir dans une région justement

le bois noir existe (tabl. 3), et que les symptômes des

2 maladies ont quelques ressemblances (tabl. 2).

S’agirait-il donc du bois noir et, dans ce cas, pourquoi se

manifesterait-il par des symptômes que l’on pourrait quali-

fier d’atténués ?

Nous pouvons suggérer 2 réponses à cette « atténuation » des symptômes (tabl. 5).

La 1!° réponse serait de supposer que l’on a affaire à un

variant de l’agent pathogène du bois noir. Ce variant

pourrait être génétique ou sanitaire (mutation ou virose de l’agent pathogène). On connaît des virus de mycoplasmes

cultivables et il n’est pas impossible qu’il en existe chez les agents pathogènes des jaunisses. La chose cependant n’a jamais été signalée.

La 2eréponse à cette « atténuation », et la plus vraisem- blable, serait de penser à l’interaction avec un virus latent

généralisé dans les vignobles considérés qui modifierait

l’expression des symptômes du bois noir. Cette réponse

n’est pas donnée gratuitement, car on connaît d’autres cas

d’interaction entre une jaunisse de la vigne et une virose, qui se sont manifestées de façon antagoniste, par une

expression atténuée de la jaunisse. C’est ainsi par exemple

que les ceps « court noués » sont atteints plus rarement et

moins gravement par l’épidémie de flavescence dorée

(CAUDWELL, 1964).

Le virus incriminé devrait nécessairement être un virus latent, qui ne donne pas de symptôme sur le Chardonnay.

Ceci élimine probablement les virus de l’enroulement et du

court noué, qui tous deux donnent sur ce cépage des symptômes connus.

Le Corky bark, qui ne donne pas de symptôme sur le Chardonnay a été éprouvé au laboratoire par LARRUE dès l’automne 1981. Ce virus existe en Bourgogne et en Champagne sur certains clones, aussi bien sur les ceps atteints des nervures jaunes que sur ceux qui sont restés

sains. Cependant, il ne peut être incriminé car il n’est pas

généralisé dans les vignes atteintes par l’épidémie de

l’enroulement à nervures jaunes.

L’inventaire des autres virus qui pourraient être latents et

généralisés a été entrepris par la Station de Pathologie végétale de l’I.N.R.A. à Colmar (VUITRENEZ, WAL-

TER & LEGIN).

Ces recherches pourraient être facilitées par le fait évident que le virus latent et généralisé provient du porte- greffe 41 B très utilisé en Champagne et non des greffons Chardonnay. Cette idée, qui n’était au départ qu’une suggestion (CAUDWELL, 1981), était basée sur le fait que les plantations clonales de Champagne comprenaient 5 clo-

nes de greffons très différents et, au contraire, 2 clones probablement frères du porte-greffe 41 B. Celui-ci était

donc seul susceptible d’avoir généralisé un virus. Un fait plus récent a apporté une confirmation de cette hypothèse :

on a pu comparer les clones de Chardonnay de Champagne

à leurs vignes mères en Bourgogne. On les a vus touchés ici et là par le bois noir en Bourgogne et par l’enroulement à

nervures jaunes en Champagne. Or, le seul facteur inter-

venu ultérieurement sur la plantation de Champagne a été

la greffe sur le 41 B. Il paraît donc évident que s’il y a un virus latent et généralisé, il vient de ce porte-greffe.

Cette observation des mêmes clones en Bourgogne et en Champagne permet d’émettre une autre conclusion. Si les différences symptomatologiques observées entre le bois noir

et l’enroulement à nervures jaunes proviennent bien de la

Références

Documents relatifs

marge brute – remise – prix d’achat net – prix de vente hors taxe – coût d’achat prix de vente toute taxe comprise – prix d’achat net – frais d’achat – prix

Mise en valeur du travail de création : Ronsard au gré des poèmes associe le mythe de Méduse à un autre mythe, complète et dépasse le mythe en attribuant à

* Détermination de la graduation 100 : on plonge le réservoir du thermomètre dans de l’eau en ébullition sous la pression atmosphérique normale.. Le liquide dans le capillaire

En plus de toutes ces raisons ponctuelles, il existe deux importantes exceptions à l’octroi de l’exécution forcée de l’obligation : la présence d’un droit de révocation

Si l'application d'une loi provinciale à une entreprise fédérale a pour effet de l'entraver ou de la paralyser, c'est, , le signe quasi infaillible que cette sujétion

Pendant le jeu, chaque équipe peut utiliser une chance (soit un carte, soit regarder dans la boite).. Chaque équipe a un bonus de 10 chances

 Obtenir une figure de diffraction (en utilisant des moyens très simples, peu coûteux) de manière à pouvoir déterminer le mieux possible la largeur d'une fente très fine

Si on l’observe suivant la flèche et qu’on la représente en coupe, le plan de coupe A-A passe par le plan médian des nervures et la vue en coupe A-A obtenue ci-dessous donne une idée