1 Nombres entiers, d´ecimaux, rationnels 2
2 Les nombres r´eels 2
2.1 Borne sup´erieure, borne inf´erieure . . . 2
2.2 Intervalles de R . . . 4
2.3 Partie enti`ere . . . 5
2.4 Approximations d´ecimales . . . 6
Mathieu Mansuy - Professeur de Math´ematiques en sup´erieures PCSI au Lyc´ee Saint-Louis (Paris) mansuy.mathieu@hotmail.fr
1 Nombres entiers, d´ ecimaux, rationnels
D´efinition.
On appelle ensemble des entiers naturels, l’ensemble N={0; 1; 2;...}
On appelle ensemble des entiers relatifs l’ensembleZconstitu´e des entiers naturels et de leurs oppos´es.
On appelle nombre d´ecimal un nombre x admettant un nombre fini de chiffres apr`es la virgule, c’est-`a-dire un nombre de la forme 10pn, avec p∈Zetn∈N. On noteD l’ensemble des nombres d´ecimaux.
On appelle nombre rationnel un quotient d’entiers relatifs, c’est-`a-dire un nombre de la forme
p
q, avec p∈Z etq∈N∗. On noteQl’ensemble des nombres rationnels.
Remarques.
On a N⊂Z⊂D⊂Q.
Ces inclusions sont strictes. En particulier, un nombre rationnel n’est pas forc´ement d´ecimal :
1
3 par exemple ne peut s’´ecrire sous la forme 10pn. Si c’´etait le cas, on aurait 3p = 10n, donc 3 divise 10n, ce qui est absurde.
2 Les nombres r´ eels
2.1 Borne sup´erieure, borne inf´erieure
Rappel. Rest muni d’une relation de comparaison≤ qui est dite relation d’ordre total.
D´efinition.
Soit A une partie deR. On dit que :
M ∈Rest un majorant deA si : ∀a∈A, a≤M.
m∈Run minorant deA si : ∀a∈A, m≤a.
M ∈R est le plus grand ´el´ement de A (ou maximum) si : M ∈Aet M est un majorant de A. Un tel ´el´ement est unique, not´e M = max(A).
m∈Rest le plus petit ´el´ement de A (ou minimum) si : m∈A etm est un minorant de A.
Un tel ´el´ement est unique, not´e m= min(A).
D´efinition.
Soit A une partie non vide et major´ee de R. On appelle borne sup´erieure de A le plus petit des majorants deA. Un tel ´el´ement est unique, not´e sup(A).
Soit B une partie non vide et minor´ee de R. On appelle borne inf´erieure de A le plus grand des minorants de A. Un tel ´el´ement est unique, not´e inf(A).
Ra la propri´et´e de la borne sup´erieure, c’est `a dire :
Toute partie non vide et major´ee de R poss`ede une borne sup´erieure.
Toute partie non vide et minor´ee de Rposs`ede une borne inf´erieure.
Th´eor`eme 1
Remarque. On prendra garde au fait qu’une partieApeut poss´eder une borne sup´erieure sans avoir de plus grand ´el´ement. Inversement, si A poss`ede un plus grand ´el´ement a, alors a = sup(A) : en effet,
pour toutb∈A, on a b≤a, doncaest un majorant deA ;
siM est un majorant deA, alors pour toutb∈A,b≤M. En particulier,a≤M Ainsia est le plus petit des majorants : a= sup(A).
Exercice. Compl´eter :
min(A) inf(A) max(A) sup(A)
A={1} 1 1 1 1
A={2,4} 2 2 4 4
A=]1,5[ × 1 × 5
A= [−5,0[ -5 -5 × 0
A={1/n|n∈N∗} × 0 1 1 A={x∈Q|x2≤2} × −√
2 × √
2
A= [2,4[∩Q 2 2 × 4
Montrons cela pourA={1/n|n∈N∗}={1,1/2,1/3, . . .}.
1 est un ´el´ement deA, et pour tout n∈N∗, on a 1/n≤1. Donc 1 = max(A) = sup(A).
0 est un minorant deA. Et sim minorant deA, on a m≤1/npour toutn∈N∗. Par passage `a la limite, on obtient m≤0. Ainsi 0 est le plus grand des minorants deA. C’est donc la borne inf´erieure : inf(A) = 0.
Enfin supposons queA poss`ede un plus petit ´el´ement a. Alors il existek∈N∗ tel quea= 1/k.
Mais alors k+11 ∈A, et k+11 < a. D’o`u une contradiction.
Soient Aune partie non vide et major´ee de RetM ∈R.
M = sup(A)⇔
M est un majorant deA
∀M0 majorant deA, M ≤M0
⇔
M est un majorant deA
∀b < M, b n’est pas un majorant deA
⇔
∀x∈A, x≤M
∀ >0, ∃x∈A tel queM− < x Th´eor`eme 2(Caract´erisation de la borne sup´erieure)
Soit B une partie minor´ee non vide et m∈R.
m= inf(B)⇔
m est un minorant deB
∀m0 minorant deB, m0 ≤m
⇔
m est un minorant deB
∀a > m, an’est pas un minorant de B
⇔
∀x∈B, x≥m
∀ >0, ∃x∈B tel quex < m+ Th´eor`eme 3(Caract´erisation de la borne inf´erieure)
Exemple. Soient A etB deux parties major´ees non vides de R. On note A+B ={a+b ; (a, b) ∈ A×B}. Montrer queA+B admet une borne sup´erieure, et que sup(A+B) = sup(A) + sup(B).
CommeAetB sont non vides,C =A+B est non vide. Pour toutx∈C, il existe (a, b)∈A×B tels que x=a+b. De plus, a≤sup(A) etb≤sup(B) doncx≤sup(A) + sup(B). AinsiC est major´ee par sup(A) + sup(B), donc admet une borne sup´erieure.
Montrons que supA+ supB est le plus petit des majorants de C. Soit M un majorant de C, on a donc pour tout a∈ A et b ∈ B, a+b ≤ M. Ainsi a≤ M −b, et ceci pour tout a∈ A.
M −b est donc un majorant de A. Par comparaison d’un majorant au plus petit d’entre eux, on obtient sup(A)≤M−b. On obtient alorsb≤M−sup(A) et ce pour tout b∈B. De mˆeme, par comparaison d’un majorant au plus petit d’entre eux, on obtient sup(B) ≤ M −sup(A).
Finalement sup(A) + sup(B)≤M.
On a finalement montr´e que sup(A) + sup(B) est un majorant deC, et c’est le plus petit des majorants de C. Donc sup(C) = sup(A) + sup(B).
2.2 Intervalles de R
Rappel. On appelleintervalle de Rtoute partieI non vide de Rde la forme suivante :
siI est major´ee et minor´ee, I = [a, b] ={x∈R, a≤x≤b}, [a, b[, ]a, b] ou ]a, b[ ;
siI est major´ee et non minor´ee, I =]− ∞, b] ={x∈R, x≤b}, ]− ∞, b[ ;
siI est minor´ee et non major´ee, I = [a,+∞[={x∈R, x≥a}, ]a,+∞[ :
ou bien si I =R.
Soit I une partie non vide de R. Alors:
I est un intervalle ⇔I est unepartie convexe: ∀(x, y)∈I2, [x, y] ={tx+(1−t)y, t∈[0,1]} ⊂I Propri´et´e 4(caract´erisation des intervalles)
Preuve. L’implication⇒est clairement v´erifi´ee. Montrons l’implication r´eciproque. Soit doncI une partie convexe et non vide de R. Il faut discuter des cas o`u I est major´ee ou non, minor´ee ou non.
Traitons le cas suivant : supposons que I soit major´ee et minor´ee, et que b= sup(I), a = inf(I) ∈/ I
⊃ soit x∈]a, b[. Il existe >0 tel que a+≤ x ≤b−. Par propri´et´e de la borne sup´erieur et inf´erieure, il existey, z ∈I tels que y < a+et z > b−. Mais alors par hypoth`ese, [y, z]⊂I.
Puisque x∈[y, z], on a doncx∈I. On a donc montr´e que ]a, b[⊂I.
2.3 Partie enti`ere
Soit x∈R, il existe un unique entierp∈Ztel que : p≤x < p+ 1.
Propri´et´e 5
D´efinition.
Cet unique entier relatif, not´e bxc ouE(x), est appel´epartie enti`ere de x.
Preuve. Soit x ∈R, et consid´erons l’ensembleB ={k∈Z|k ≤x}. B est une partie non vide de Z et major´ee. On sait alors qu’elle poss`ede un plus grand ´el´ement p. Alors
p∈B ⇒p≤x, p+ 1∈/B ⇒p+ 1> x.
Montrons `a pr´esent l’unicit´e : soient p1, p2 tels que
p1 ≤x < p1+ 1 etp2≤x < p2+ 1.
Alors−p2−1<−x≤ −p2 et par somme on obtient
p1−p2−1<0< p1−p2+ 1.
Puisque p1−p2 ∈Z, on en d´eduit quep1−p2= 0.
Remarque. La partie enti`ere dex est le plus grand entier relatif inf´erieur ou ´egal `a x.
Exemple. b5c= 5,b−2c=−2,bπc= 3, b−πc=−4,bec= 2, b−ec=−3.
x y
bxc
2.4 Approximations d´ecimales
Soit x∈Retn∈N. Alorspn=b10nxc est l’unique entier tel que : pn≤10nx≤pn+ 1, soit pn
10n ≤x≤ pn+ 1 10n . D´efinition.
Le nombre d´ecimal pn
10n est appel´e approximation d´ecimale par d´efaut de x `a la pr´ecision 10−n. Le nombre pn+ 1
10n est appel´e approximation d´ecimale par exc`es dex `a la pr´ecision 10−n.
Exemple. 1,414≤√
2<1,415 `a 10−3 pr`es, 3,1415≤π <3,1416 `a 10−4 pr`es.
Remarque. Soit x∈R. Pour tout n∈N, notonsun= pn
10n l’approximation d´ecimale par d´efaut de x. On a alors 0≤x−un≤10−n pour toutn∈N. Par passage `a la limite, on obtient par le th´eor`eme des gendarmes limn→+∞un = x. On a ainsi obtenu une suite (un) de nombres rationnels qui tend vers x∈R. On traduit cette propri´et´e en disant que Qest dense dansR.