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Le rôle du professeur d’EPS dans l’intégration par le sport face à la violence scolaire chez les lycéens.

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Academic year: 2022

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Le rôle du professeur d’EPS dans l’intégration par le sport face à la violence scolaire chez les lycéens.

Par, K. Faycel ; L. Zakaria

Dr. Kada Faycel ; Professeur assistant à l’institut des Sciences du Sport-Université Hassan I- Settat, faycel.kada@uhp.ma / kf_kh@hotmail.fr

Lahrache Zakaria ; Doctorant en STAPS à l’université de Bourgogne Franche-Comte, lahrache.zakaria@gmail.com

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Résumé

Cet article présente une recherche qualitative menée dans un lycée à Casablanca, auprès de trois échantillons différents. Les résultats obtenus ont permis d’avoir un aperçu sur les types de violence qui existent dans les lycées marocains, ainsi que les causes qui peuvent être derrière.

Le rôle des professeurs d’éducation physique et sportive dans la lutte contre cette violence à travers l’intégration par le sport s’avère très important, toutefois, ce rôle se trouve amoindri par des dysfonctionnements d’ordre structurel et managérial, là où ces mêmes professeurs ont réussi tant bien que mal d’orienter plusieurs de leurs élèves, qui ont réussi à échapper à une réalité difficile aggravée par leurs origines sociales et les milieux qu’ils fréquentent. Ce qui fait du professeur d’éducation physique et sportif une pièce angulaire dans le processus d’intégration par le sport, il n’est de ce fait pas le seul car d’autres intervenants sont identifiés tout au long de cette recherche.

Mots-clés :

Violence, intégration par le sport, sport scolaire, professeur d’EPS, lycéens.

The role of physical education teachers in the integration by sport in wrestling against violence in Moroccan high schools.

Abstract

This article presents a qualitative research conducted in a Moroccan high school in Casablanca, it’s a case-study with three different samples. The results allowed to have an overview on types of violence in Moroccan high schools and causes behind.

The role of physical education teachers in wrestling against violence using the integration by sport is very important. But, this role is decreased by structural and managerial dysfunctions.

Those teachers have been successful in their effort to help their pupils who managed to escape a difficult reality, deteriorated by their social origins and the circles which they frequent. That makes physical education teachers a key player in the process of integration by sport, but not the only one, because other actors are identified in this research.

Keywords

Violence, integration by sport, school sport, physical education teachers, high school students.

Le rôle du professeur d’EPS dans l’intégration par le sport face à la violence scolaire chez les lycéens.

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Par, K. Fayçal ; L. Zakaria.

Introduction

Le sport est utilisé comme moyen d’éducation, de divertissement et de cohésion sociale mais aussi d’intégration sociale. Ce dernier concept connait une très grande utilisation en Europe, surtout dans les pays qui ont connus de grandes vagues d’émigration, notamment la France, l’Allemagne, ou encore la Belgique…, pour ne citer que ceux là. Durkheim donne une définition selon laquelle « Un groupe, ou une société, est intégré quand leurs membres se sentent liés les uns aux autres par des valeurs, des objectifs communs, le sentiment de participer à un même ensemble sans cesse renforcé par des interactions régulières »1, l’intégration sociale est dans ce sens une capacité à « vivre ensemble ».

Le Conseil de l’Europe a annoncé l’année 2008 une année de l’intégration par le sport. Un rapport a d’ailleurs été publié dont le titre résume toute son importance : « le sport à l’épreuve de la diversité culturelle ». Ce rapport d’une centaine de pages a été consacré entièrement à l’intégration par le sport et à la lutte contre des phénomènes qui guettent la jeunesse européenne, comme à juste titre, la violence. Il insiste sur le fait que le sport est l’affaire de tous et que, seul, le sport ne sera en vérité pas capable de réaliser ce qui est escompté.2

Le Maroc s’inscrit aussi dans le même mouvement. Depuis 2004, date du premier colloque qui traite de l’intégration par le sport organisé à Salé, les intervenants ont souligné l’importance du sport dans l’intégration des jeunes et la prévention contre les risques qui menacent cette catégorie sociale, surtout quand il s’agit des quartiers populaires, où le manque d’activités sportives peut être un facteur qui aggrave une situation déjà difficile.3 Viennent par la suite les assises de Skhirat de 2008, avec la lettre royale annoncée à l’ouverture rappelant l’importance du sport dans ses volets éducatif, économique et sociale. Puis le fameux projet des centres socio- sportifs de proximité, dont le but principale annoncé par le ministère de la jeunesse et des sports,

1 Jean-Claude Simonet, Dictionnaire Suisse de politique sociale, 2007, sur : http://www.socialinfo.ch/cgi- bin/dicoposso/show.cfm?id=437

2 Le sport à l’épreuve de la diversité culturelle : Intégration et dialogue interculturel en Europe : analyse et exemples de pratique. Sous la direction de William Gasparini et Aurélie Cometti, Editions du Conseil de l’Europe ISBN 978-92-871-6717-0, avril 2010.

3 Actes du colloque international « Intégration par le sport : état des recherches », Salé (Maroc), 25 mars 2003,

Universités de Reims Champagne Ardenne, de Besançon et de Lille 2, Institut Royal de Formation des Cadres de Salé, Reims : UFR STAPS (URCA), mars 2004.

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est d’élargir la pratique sportive dans les quartiers populaires, afin d’assurer l’intégration des jeunes et éviter les risques relatifs à la violence et autres problèmes sociaux.4

L’utilisation du sport autant que moyen d’intégration et de lutte contre la violence n’est pas chose aisée, la violence est un phénomène très présent dans les enseignes sportives, les quartiers et les écoles du pays. La difficulté réside dans le fait qu’elle prend des formes différentes, tant elle est difficile à définir qu’elle est facile à identifier, comme le précise J-C Chesnais, qui explique que la « la violence n'est pas une, mais multiple. Mouvante, souvent insaisissable, toujours changeante, elle désigne - suivant les lieux, les époques, les circonstances, voire les milieux - des réalités très différentes »5

Quant à la violence scolaire au Maroc, une étude a été réalisée par Jean Grousset en 2002, et a révélé des chiffres choquants qui concernent la violence chez les adolescents, l’étude s’est intéressée aux lycéens et révèle que 16,8 % d’entre eux déclarent avoir été victimes de violence une à trois fois. Les garçons représentent 52,2 % de cette population. À propos des violences sexuelles, 2,8 % des jeunes du lycée déclarent en avoir été victimes avec une proportion égale de garçons et de filles. À la question sur les violences provoquées, 8,7 % répondent positivement.6

D’après les statistiques disponibles du ministère de l’éducation nationale, 24.665 cas de violence, tous types confondus à l’intérieur des établissements et à l’extérieur, ont été enregistrés entre septembre 2013 et juillet 2014. Ces violences ont eu lieu entre les élèves, mais aussi entre les élèves et les enseignants ou le personnel de l’administration scolaire. A noter que les cas de violence entre les élèves constituent 64% du total des cas contre 14% pour les cas entre élèves et enseignants.7

L’objectif de la recherche que nous présentons dans cet article, vise d’une part à dégager les principaux types de violences qui existent dans les lycées marocains, ainsi que les causes principalement sociales qui peuvent être derrière. Et puis, relever les difficultés qui entravent

4 MJS, projet des CSP, http://www.mjs.gov.ma/fr/content/centres-socio-sportifs-de-proximite-csp

5 Jean-Claude Chesnais. Histoire de la violence (en Occident de 1800 à nos jours), Paris, Éditions Robert Laffont,

Collection Les hommes et l’histoire, 1981.

6 J. Grousset, « Adolescence marocaine en milieu urbain », Santé Publique 2002/3 (Vol. 14), p. 253-262.

7 Rapport du MEN sur la violence en milieu scolaire au Maroc ; l’heure est à l’urgence, par Laila Zerrour paru le

22 mars 2016 sur H24info.ma.

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le rôle du professeur d’éducation physique et sportive dans la lutte contre cette violence, à travers l’intégration par le sport. D’autre part, la recherche permet d’identifier les autres intervenants dont les efforts peuvent converger avec ceux des professeurs d’éducation physique et sportive, pour arriver au même but. Celui de l’intégration par le sport face à une violence montante dans les lycées marocains. Nous partons de l’hypothèse que le professeur d’éducation physique et sportive pourrait être un acteur majeur dans la lutte contre la violence et l’intégration par le sport, toutefois, son rôle se trouve affaiblie par la convergence de plusieurs facteurs.

Méthodologie

Présentation des échantillons

La recherche se veut exploratoire se basant sur une méthodologie qualitative, elle concerne trois échantillons différents à savoir :

Les élèves : une population qui nous permet de comprendre les types et les causes de violence qui existent dans les lycées marocains.

Les professeurs d’EPS : permettent de relever les types et les causes de violences relevés lors du parcours professionnel, ainsi que les principales méthodes et moyens qui permettent à ces professeurs d’assurer l’intégration sociale de leurs élèves par le biais de l’activité physique. Et ensuite, déceler les différents problèmes qui entravent l’apport des professeurs d’éducation physique et sportive dans la lutte contre la violence.

Les sportifs : anciennement des élèves, ayant réussi à s’intégrer grâce au sport, cet échantillon permet de vérifier l’apport du professeur d’éducation physique et sportive dans l’intégration par le sport, ainsi que les autres intervenants qui prennent le relais une fois le champ d’intervention du professeur d’EPS limité.

Au total, l’étude a concerné 30 élèves et 6 professeurs d’EPS, ainsi que 5 sportifs professionnels. Les échantillons font partie du même cadre, c’est-à-dire du même lycée à Casablanca.

Présentation et utilisation des techniques

Deux principales techniques ont été utilisées lors de cette étude, à savoir : l’entretien « semi- directif » et le « focus groupe ». Elles ont été utilisées comme suit :

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Afin d’approcher l’échantillon des élèves, l’utilisation des « focus groupes » était la plus adaptée, afin d’avoir une variation d’idées et la participation de plusieurs élèves en même temps. Ces focus groupes ont été arrêtés après avoir atteints une certaine saturation d’idée, puisqu’au bout de cinq (5) entretiens collectifs, une redondance des idées et des informations commençait à faire surface. Chaque focus groupe était composé de 6 participants.

L’entretien semi-directif a été utilisé dans un premier temps, pour approcher les professeurs d’éducation physique et sportive, puis pour approcher l’échantillon de sportifs. Six (6) entretiens ont été réalisés auprès des professeurs d’EPS, dont 3 anciens et 3 nouveaux. Et Cinq (5) entretiens ont été réalisés auprès des sportifs.

Résultats

Les résultats sont présentés pour chaque échantillon de manière synthétique selon les propos les plus pertinents et selon la catégorisation suivante :

Résultats explicatifs des types de violence

Selon les élèves

Pour l’échantillon des lycéens, les types de violence qui ressortent font référence à des violences rencontrées lors du parcours scolaire.

Tableau n°1 : Tableau synthétique des types de violences dans le lycée témoin Selon les élèves

Types de violence

Illustration

Violence verbale

100%

(30/30)

« A.B, 18 ans, étudiant… A l’intérieur comme à l’extérieur de l’école on peut voir une violence verbale comme le harcèlement ou des insultes,... » « M.G, 17 ans étudiante, il faut voir aussi de l’autre coté, des élèves harcèlent les nouvelles profs, surtout si elles sont jeunes. »

Violence corporelle

86,6%

(26/30)

« C.T, 17 ans, étudiante, de ma part je vais rajouter une violence corporelle, et je prends l’exemple de Meriem qui m’avait dit une fois qu’un professeur au collège faisait usage de violence sur elle à tel point qu’elle souhaitait mourir pour ne pas venir le lendemain en classe. » Violence

symbolique 83,3%

(25/30)

« M.A, 18 ans, étudiant, …Pour ce qui est des notes, pour moi cela peut être une violence, dans la mesure où on commence à faire des distinctions entre les élèves dans la notation. »

Violence autoritaire

66,6%

(20/30)

« A.O, 16 ans étudiant, …pour moi il s’agit d’une violence, on nous impose un règlement qui nous oblige à nous vêtir ou à se coiffer de telle ou telle manière… »

(7)

Cyber violence

36,6%

(11/30)

«J.M, 16 ans, étudiante, c’est un type de violence, quand on prend le numéro de téléphone de quelqu’un et qu’on commence à l’harceler » « Z.H, 17 ans, étudiant, …dans ce lycée, un scandale a éclaté entre une fille et un garçon, dont la cause était ça, ils étaient ensemble dans un coin vous voyez un peu ce que je veux dire, un autre garçon les a filmé et a commencé à utiliser cela dans le chantage et la menace de la fille. » Commentaires :

Le tableau ci-dessus retrace les types de violence qui reviennent le plus selon les propos recueillis auprès des élèves. Les pourcentages indiqués pour chaque type de violence reflètent son importance et le degré de sa présence au sein du lycée témoin.

Les types de violence les plus courants dans le cas de ce lycée sont de ce fait :

- La violence verbale : Qui ressort chez la totalité (100%) des élèves, prend plusieurs formes allant des insultes aux harcèlements sexuels.

- La violence corporelle : Qui est présente à grande échelle (86,6%), les élèves confirment qu’ils ont assisté, ou qu’ils ont été victimes de violence corporelle pendant leur parcours scolaire.

- La violence symbolique : Les (83,3%) élèves confirment qu’ils sont frustrés par les notes et les manières dont ils sont évalués, ainsi que l’autorité exercé par le professeur et par l’administration, où le sentiment que l’élève n’est pas libre, lui donnent l’impression qu’il est soumis à une violence.

- La cyber violence : Ce type de violence apparaît chez (36,6%) des élèves interviewés, ces derniers confirment être victimes de chantage ou d’harcèlement par le biais d’un téléphone portable ou d’un compte sur un réseau social, surtout chez les filles.

Selon les professeurs d’EPS

Les types de violences qui ressortent dans les propos des professeurs d’EPS, sont issus de leurs expériences personnelles et leurs parcours professionnels.

Types de violence

Illustration

Violence verbale (100%)

6/6

« Z.D, Professeur d’EPS, … ils s’insultent surtout chez les garçons… »

« S.S, Professeur d’EPS, je vous donne mon propre exemple, les élèves n’admettent pas que je sois jeune et professeure, plusieurs sortes de violence passent devant moi, comme des insultes ou de l’harcèlement, je suis souvent harcelée par des étudiants dans ce lycée, avec des insinuations parfois choquantes.»

(8)

Violence corporelle

(100%) 6/6

« I.A, Professeur d’EPS, …parfois les élèves manquent de respect et ne donne pas de valeur à la matière, ils ont comme l’impression de venir à un espace libre. Ils se bagarrent… »

« S.S, Professeur d’EPS, … Deux élèves se sont battus devant moi l’autre jour. »

Violence symbolique

(33,3%) 2/6

« M.Z, Professeur d’EPS,…parfois on a l’impression que les élèves viennent à l’école remontés contre les professeurs, ils voient en ces derniers des ennemies… »

Tableau n°2 : Tableau synthétique des types de violences dans le lycée témoin, selon les professeurs d’EPS

Commentaires :

Les types de violence que l’on relève dans les propos des professeurs d’éducation physique et sportive sont au nombre de trois :

- Une violence verbale : que l’on trouve chez la totalité des professeurs d’éducation physique et sportive interviewés, ils s’accordent pour dire que la violence verbale est (100%) présente dans les écoles marocaines.

- Une violence corporelle : qui ressort encore une fois chez la totalité des professeurs interviewés (100%), ils confirment tous qu’ils ont assistés à des scènes de violence corporelle chez leurs élèves, ou connaissent d’autres professeurs qui ont été victimes de ce genre de violence.

- Une violence symbolique : ce type de violence apparaît moins chez les professeurs d’EPS interviewés (33,3%), la plupart d’entre eux ne pense pas qu’ils exercent une violence de ce genre surtout les anciens, alors que deux professeurs de la nouvelle génération confirment que le professeur est considéré d’office, comme étant quelque part un ennemi aux yeux de l’élève.

Croisement des types de violence, entre les élèves et les professeurs d’EPS

Elèves 30

Professeurs 6

Ecart entre les échantillons

Violence verbale 30 6 16,97

(9)

4ème type, présent sous forme de : Usage des téléphones et réseaux sociaux dans

le chantage, les menaces

2ème type, présent sous forme de : Bagarres, usage d’armes

blanches 1er type, présent sous forme de :

Insultes, harcèlement sexuel

3ème type, présent sous forme de : L’image du professeur, son

pouvoir, les règlements…

Types de violence

Verbale

Corporelle

Cyber violence Symbolique

Violence corporelle 26 6 14,14

Violence symbolique 25 2 16,26

Cyber violence 11 0 7,77

Tableau n°3 : Tableau croisant les types de violences dans le lycée témoin Entre les élèves et les professeurs

Les résultats obtenus auprès des élèves et des professeurs, nous donnent une idée sur ce qui se passe dans les lycées marocains, qui connaissent plusieurs types de violence. Le cas de ce lycée nous permet de connaître les types qui reviennent le plus.

Les violences les plus présentes dans les lycées marocains, peuvent être présentées comme suit :

Schéma n°1 : Les types de violence présents dans les lycées marocains

Par la même occasion, le schéma suivant permet de résumer les principaux types de violences qui existent dans le lycée, ainsi que les différentes directions qu’ils prennent :

Professeurs

Elèves

Elèves

(10)

Schéma n°2 : Les types de violence et les directions qu’ils prennent Résultats explicatifs des causes de la violence

Selon les élèves

Comme indiqué auparavant, la recherche s’est focalisée sur les causes principalement sociales, qui peuvent être derrière la violence constatée au lycée. Il s’agit de relever l’apport des agents de socialisation dans l’apparition de la violence chez les élèves, notamment les lycéens.

Causes de violence

Illustration

La famille 86,33%

(26/30)

« H.D, 17 ans étudiante, …les problèmes de famille chez les professeurs, ces derniers peuvent réagir violemment à des actions banales, vu qu’ils ont des problèmes chez eux. Et puis ce qui pourrait faire d’un élève une

personne violente, principalement c’est la famille, s’il a grandi dans une famille violente, il fait usage de cette violence sur ses camarades. » Le groupe

de pairs 63,33%

(19/30)

« H.D, 17 ans étudiante, … ou bien, si un élève a un groupe d’amis qui est violent, lui aussi il sera violent. »

« R.H, 17 ans étudiante, … Après la famille vient la rue et les amis, qui peuvent être des causes de la violence. »

Les mass médias 56,66%

(17/30)

« I.J, 16 ans étudiante, …et puis ces émissions dont le nom en dit long,

« les plus dangereux criminels » est-ce une émission à regarder ça ?

« Moudawala », des émissions qui ne vont pas aider un enfant de 6 ans à apprendre quelque chose, si ce n’est que de la violence ou de devenir un criminel… »

Intégration sociale 33,33%

(10/30)

« A.M, 18 ans étudiante, si moi par exemple j’ai une famille nombreuse, je n’ai pas de travail, je suis pauvre, comment vais-je me sentir, je serai violent, alors que d’autres gens ont des palais. La pauvreté n’est pas une mauvaise chose…»

Tableau n°4 : Tableau synthétique des principales causes de violence au lycée témoin, selon les élèves

Commentaires :

Les principales causes de la violence qui ressortent dans le lycée en question, peuvent se résumer en quatre grandes catégories à savoir :

- La famille : considérée par les élèves comme le premier facteur ou cause de la violence, la quasi-totalité des lycéens (86,33%), confirment que les comportements et les méthodes d’éducation en famille, ainsi que les problèmes et les difficultés familiales comme les divorces ou les éclatements familiaux, influencent le comportement de leurs enfants, donnant ainsi naissance à des enfants violents.

(11)

- Le groupe de pairs : il s’agit du deuxième facteur qui revient plusieurs fois (63,33%) dans les propos des élèves, les amis ayant un comportement violent influencent leurs pairs, cette influence se passe parfois d’une façon inconsciente et spontanée.

- Les mass médias : selon les élèves (56,55%), les émissions et les films proposés à la télévision, influencent forcément les jeunes, qui ont tendance à expérimenter ce qu’ils regardent à la télévision dans la vie réelle.

- L’intégration sociale : un élément important qui revient dans les propos des élèves (33,33%), celui de l’intégration sociale, ces derniers la résument dans des manifestations comme la pauvreté ou le chômage, qui peuvent conduire à la violence.

Selon les professeurs

Du côté des professeurs d’EPS du lycée cette fois, ils insistent surtout sur l’apport de la famille autant qu’acteur de socialisation. Le tableau suivant permet de retracer les propos des professeurs d’EPS, en relation avec les principales causes de violence.

Causes de violence

Illustration

La famille 100%

(6/6)

« Z.D, professeur d’EPS, en général c’est la famille qui en est la cause principale, une famille éclatée où il y a beaucoup de problèmes, l’élève vient en colère avec cette violence pour la continuer à l’école. Quelque part, il vient à l’école surchargé de violence. »

Le groupe de pairs 66,66%

(4/6)

« M.Z, professeur d’EPS, …les mauvaises fréquentations peuvent aussi être des causes de la violence »

Les mass médias 66,66%

(4/6)

« M.M, professeur d’EPS, …ajoutons que de nos jours la télévision contribue pleinement à la violence, avec ce qu’on regarde à la télévision… »

Intégration sociale

50%

(3/6)

« S.S, professeur d’EPS,…le degré d’intégration sociale apparait dans les comportements des élèves, certains élèves n’arrivent pas à trouver leurs places dans les groupes... »

« M.M, professeur d’EPS, …j’ai eu des élèves qui viennent de sortir de prison, ils ne s’intègrent ni dans le groupe ni dans la société… »

Tableau n°5 : Tableau synthétique des principales causes de violence au lycée témoin, selon les professeurs d’EPS

Commentaires :

Les causes de la violence qui ressortent chez les professeurs d’EPS interviewés, sont les mêmes que chez les élèves à des proportions différentes.

(12)

Chez les professeurs d’EPS (100%), la famille est à chaque fois présente comme cause de la violence chez les élèves, ces professeurs pensent qu’ils essayent tant bien que mal de pallier à la démission de la famille dans l’éducation de leurs enfants.

Le groupe de pairs est aussi une cause principale de la violence, certains professeurs (66,66%) d’EPS confirment qu’ils ont eu des élèves qui sont devenus violents entre leur première et leur deuxième année d’étude, suite à leurs mauvaises fréquentations.

Les mass médias sont pour (66,66%) les professeurs d’éducation physique et sportive l’une des causes à prendre en considération quand on parle de violence chez les lycéens, ces derniers sont influencés par certaines émissions et certains films qui passent à la télévision.

Le degré d’intégration sociale, est le dernier facteur qui selon les professeurs influence le comportement des élèves, cette influence se manifeste dans les groupes où ces derniers ont des difficultés à trouver place. Les professeurs (50%) confirment que la violence dans ce cas est une réaction à une mauvaise intégration dans le groupe.

Croisement des causes de la violence, entre les élèves et les professeurs d’EPS

En croisant les propos des élèves et ceux des professeurs, nous avons remarqué que les causes sociales de la violence sont identiques chez les deux échantillons. Hormis les quelques écarts de représentation, la famille et les groupes de pairs sont les principales causes, viennent ensuite les mass médias et l’intégration sociale. Le tableau suivant propose un croisement des propos des deux échantillons :

Elèves 30

Professeurs 6

Ecart entre les échantillons

La famille 26 6 14,14

Les groupes de pairs 19 4 10,60

Les mass médias 17 4 9,19

L’intégration sociale 10 3 4,94

Tableau n°6 : Tableau croisant les causes de violences au lycée témoin, entre les élèves et les professeurs

(13)

En résumé

Les causes principalement sociales de la violence dans les lycées marocains sont :

- La famille : L’éducation en famille parait comme la première cause sociale de la violence, l’enfant commence son processus de socialisation chez ses parents, l’éducation de ces derniers a une grande influence sur ses comportements futurs, des familles éclatées ou des parents violents contribuent inéluctablement dans la violence des enfants. On peut relever avec regret cette démission de la famille pour des raisons différentes, là où le relais doit être assuré par d’autres agents de socialisation.

- Les groupes de pairs : En s’écartant de sa famille, l’enfant retrouve ses pairs et commence une deuxième phase dans son processus de socialisation. Il faut préciser que l’enfant retrouve ses pairs aussi à l’école, ce qui rend les interactions entre les groupes importantes. La rencontre d’enfants violents influencent le comportement.

L’apprentissage d’une nouvelle violence se fait alors en interaction, soit en apprenant une violence verbale ou une violence corporelle dans un premier temps, pour arriver aux autre types précités.

- Les mass médias : Il faut porter un regard critique quant aux mass médias, avec les nouvelles technologies, la circulation de l’information est très rapide et leur consommation est très élevée. Mettons aussi en relation la famille et les mass médias, dans cette exposition à la violence. Là où les familles ne surveillent pas la consommation de certaines émissions ou films chez leurs enfants, alors que la télévision par exemple, propose plusieurs actes de violences en y donnant un aspect théâtral dans le but d’augmenter les audiences.

- L’intégration sociale : le degré d’intégration sociale des jeunes donne lieu à des violences, le sentiment de frustration et de besoin chez certaines catégories de jeunes, surtout issus de milieux défavorisés engendre des comportements violents.

Résultats des difficultés entravant le rôle des professeurs d’EPS dans l’intégration par le sport

L’intervention des professeurs d’éducation physique et sportive auprès de leurs élèves, en vue de lutter contre la violence à travers l’intégration par le sport ne se passe pas sans difficultés, le

(14)

tableau suivant retrace les dysfonctionnements quotidiens relevés dans les propos des professeurs d’EPS du lycée.

Difficultés rencontrées

Citation

Nombre d’élèves 83,3%

(5/6)

« M.M, professeur d’EPS,… avec plus de 40 élèves, ils ne se mettent en tenue qu’après 15 minutes minimum,… J’ai de ce fait 360 élèves que je vois 2 fois par semaine…faites vous-mêmes le compte…»

Matériels et infrastructures

100%

(6/6)

« M.Z, professeur d’EPS,… et la plupart des lycées connaissent une insuffisance d’infrastructures …au meilleur des cas on trouve un seul terrain par APS collective, il sera presque impossible de travailler » Nombre de séance

83,3%

(5/6)

« M.M, professeur d’EPS,…d’année en année, j’ai vu les heures d’EPS baisser, et le nombre d’élève augmenter, nous avions 3 heures, puis 2 heures,… »

Espace environnant

50%

(3/6)

« Z.D, professeur d’EPS, …Puis, l’environnement et les conditions dans lesquelles je travaille… »

« S.S, professeur d’EPS,…le lycée se trouve dans un quartier difficile, plusieurs fois des étrangers envahissent l’enceinte de l’école… »

Tableau n°7 : Tableau synthétique des difficultés rencontrées par les professeurs d’EPS au lycée témoin

Commentaires :

Pour les professeurs d’EPS du lycée en question, les difficultés qu’ils rencontrent dans leur quotidien sont principalement d’ordre structurel. Alors que la totalité (100%) des professeurs confirme que le matériel et les infrastructures font défaut et entravent leur intervention, d’autres facteurs rendent les choses encore plus difficiles, à savoir :

- Le nombre d’élève : le nombre d’élève par classe ne permet pas à ces derniers de profiter de l’activité physique et sportive proposée, ce que confirment 83,3% des professeurs d’EPS interviewés.

- Le nombre de séance : alors que les anciens professeurs confirment que le nombre d’heure alloué à la matière dans l’emploi du temps des élèves a baissé depuis le temps, les nouveaux les rejoignent pour dire qu’effectivement une heure de pratique par séance d’EPS, ne permet pas d’apporter grand-chose. Ce qui revient chez 83,3% des professeurs interviewés.

- L’espace environnant : l’espace où se trouve l’établissement scolaire a une influence sur le rendement des professeurs d’EPS (50%) au lycée, de nouveaux problèmes relatifs

(15)

Espace environant

(50%)

Nombre de séance (83,3%)

Nombre d'élève (83,3%)

Matériel et infrastructure

(100%)

à l’entourage de l’école se posent. Comme l’envahissement de l’enceinte du lycée par des étrangers, soit pour jouer des matchs où pour le harcèlement.

Nous pouvons dresser un schéma des difficultés que rencontrent ces professeurs, pour avoir une meilleure visibilité :

Schéma n°3 : Les difficultés rencontrées par les professeurs aux lycées marocains

Rajoutons aux dysfonctionnements précités certaines différences relevées auprès des professeurs d’EPS, surtout dans les façons de faire et de concevoir l’éducation physique et sportive, chez deux générations de professeur.

Résultats explicatifs des différences entre les générations de professeurs d’EPS

Le tableau suivant retrace les différences qui existent entre deux générations de professeurs d’EPS, notamment dans la formation et les méthodes utilisées dans l’intervention auprès des élèves, ce qui à notre sens, pourrait expliquer la baisse de l’apport de ces professeurs dans l’intégration par le sport, notamment dans l’orientation de leurs élèves sportifs vers une carrière professionnelle :

Différences

relevées Ancienne génération Nouvelle génération

Formation

« M.M, professeur d’EPS,…j’ai passé toute ma vie sur le terrain, avant j’ai passé 4 ans de formation à l’ENS… »

« M.Z, professeur d’EPS,…je suis lauréat de l’ENS, j’ai eu la chance de

passer 2 années avec des professeurs d’une autre nationalité,…d’ailleurs il faut insister sur la pratique beaucoup

plus que sur la théorie dans la formation »

« S.S, professeur d’EPS, …professeur d’EPS depuis une année, j’ai eu un BAC

scientifique, un DUT en management administratif puis une licence en management et administration du sport, ensuite j’ai fait une formation qualifiante en

métier de l’enseignement à l’ENS de Martil. Par la suite j’ai eu un master en technologie éducatif. Par la suite j’ai passé

un concours et passé une formation de presque un an à Rabat. »

(16)

Méthodes

« M.M, professeur d’EPS…mon travail consiste à, trouver un bon sportif donner le goût du sport et faire jaillir l’amour du sport chez mes

élèves.. »

«Z.M, professeur d’EPS, …au lycée, le professeur est à la fois encadrent de la matière et entraîneur quand il le faut, on ne peut pas tout demander

aux professeurs »

« Z.D, professeur d’EPS,

…personnellement, je concentre mes efforts sur l’acquisition d’une culture sportive,

c’est ça l’objectif,… »

« S.S, professeur d’EPS, …les élèves doivent apprendre par le sport, je ne veux

pas avoir un Ronaldo ou un Guerrouje, il faut que les élèves soient bien organisés et

de bons sportifs. »

Pratique sportive

« M.M, professeur d’EPS,…j’ai commencé en handball puis j’ai passé quelques années autant que volleyeur avec la Régi des Tabacs, avec quelques expériences sans grande

importance. »

« Z.M, professeur d’EPS,…ex joueur de football, je suis Widadi, ça ne va

pas vous plaire…j’ai joué aussi au basket pendant un bon moment … »

« Z.D, professeur d’EPS, … pas vraiment, je jouais un peu de basket-ball, d’ailleurs on

ne peut pas mener une double carrière sportive et scolaire au Maroc »

« S.S, professeur d’EPS, …je n’ai pas vraiment eu de parcours sportifs proprement dit, non pas vraiment… » Tableau n°8 : Tableau synthétique des différences entre les anciens et les nouveaux

professeurs d’EPS

Selon les professeurs d’EPS du lycée témoin Commentaires :

Les propos relevés auprès des professeurs d’éducation physique et sportive du lycée, permettent de tirer quelques différences entre l’ancienne et la nouvelle génération de professeurs en exercice, si l’on considère le tableau ci-dessus, on peut voir ces différences sous trois angles, que l’on peut synthétiser comme suit :

Formation

Anciens

- Une formation de 4 ans.

- Axée sur la

Méthode

Anciens

- Axée sur le sport - Professeur et

Pratique sportive

Anciens - Anciennement

sportif

(17)

Schéma n°4 : Les principales différences entre l’ancienne et la nouvelle génération de professeurs d’EPS au Maroc

Ces différences peuvent être expliquées par les disparités qui existent entre la formation des anciennes générations de professeurs d’EPS et les nouveaux, ce qui relève de la politique de formation, qui n’a cessé d’être modifiée au fil des années dans les différentes enseignes responsables de la formation des professeurs d’éducation physique et sportive.

Résultats explicatifs de la prépondérance du professeur d’EPS dans le processus d’intégration par le sport

Le professeur d’éducation physique n’est pas le seul intervenant dans le processus d’intégration par le sport. Il se trouve que d’autres intervenants interagissent pour assurer la continuité sportive des élèves, découverts dans le sport scolaire et capables de continuer leur parcours. Les propos recueillis auprès des sportifs, permettent de donner une idée sur ces intervenants, reflétant que le professeur d’EPS est effectivement la pièce angulaire de ce long processus :

Classement des difficultés

Illustration

Professeur d’EPS

100%

(5/5)

« S.H, joueur de Handball, … Il faut savoir que la plupart, pour ne pas dire tous les joueurs sportifs du sport civil, sont orientés du scolaire vers le civil par les professeurs d’EPS. »

« A.H, joueur de Handball, … Le professeur d’EPS est la pièce maitresse, ils peuvent orienter les joueurs, j’en connais plusieurs, leur rôle est très important… »

La famille 80%

(4/5)

« A.H, joueur de Handball,…malgré le niveau de vie que tu connais déjà, ma famille m’a aidé énormément, juste les dix dirhams que me donnait mon père pour le transport, ça compte. »

(18)

L’entraîneur et le club

80%

(4/5)

« M.B, joueur de Handball,… une fois dans le club, les entraîneurs prennent un peu le relais, sauf qu’il y’a des gens biens et d’autres qui n’aident personne et que ne pensent qu’à leur intérêt »

Tableau n°9 : Tableau synthétique des intervenants dans l’intégration par le sport Selon les sportifs

Les sportifs interviewés s’accordent pour dire que les professeurs d’éducation physique et sportive, sont des pièces maitresses dans le processus de l’intégration par le sport, qui commence par la découverte de sportifs au sein du lycée, dans les séances d’apprentissage.

D’autres intervenants dont la contribution est importante, ressortent aussi dans les propos recueillis auprès des sportifs ayant réussis leurs parcours d’intégration par le sport. Ainsi, et en plus des professeurs d’EPS, qui ressortent autant que principaux acteurs, les intervenants dans le processus d’intégration par le sport, sont principalement les suivants :

Schéma n°5 : Les principaux intervenants dans l’intégration par le sport au Maroc Le professeur d’EPS est la pièce maîtresse du processus d’intégration par le sport, par sa main mise sur une grande population de jeunes élèves, ce dernier permet de donner les bases d’une activité sportive en inculquant l’amour du sport. Les élèves sportifs passent plusieurs heures avec leurs professeurs, ces derniers les accueillent pendant les séances de l’Association Sportive Scolaire (ASS), obligatoires dans la totalité des lycées marocains tous les vendredi après-midi.

En plus des deux heures habituelles dans les séances d’EPS, faisant partie du programme Intégration

par le sport Le professeur

d'EPS

L'entraîneur La famille

(19)

scolaire annuel des élèves, ces derniers profitent des trois heures de l’ASS où ils forment des équipes représentant leurs lycées, qui participent aux différentes manifestations organisées par la Fédération Royale Marocaine de Sport Scolaire (FRMSS), sous la tutelle du ministère.

Lors des compétitions interscolaires, plusieurs sportifs font leurs preuves, et sont recrutés au sein des différents clubs avoisinant. Dans ce même processus, la plupart des professeurs d’EPS gardent des relations avec les clubs de différents sports, ce qui leur permet de jouer le rôle primordial dans la détection, l’entrainement puis l’orientation de leurs élèves à poursuivre leurs carrières sportives et assurer une ascension sociale par le sport.

Dans la continuité, le professeur d’EPS permet à travers son orientation de diriger ses élèves sportifs vers le sport civil, là où d’autres intervenants prennent le relais, dont notamment la famille, qui permet d’aider le sportif dans ses choix et dans le financement de sa pratique sportive.

Vient ensuite le rôle des entraîneurs, qui sont une partie intégrante des clubs, quoi que certains de ces entraîneurs ont des objectifs qui s’éloignent de l’intégration et qui s’approchent plutôt de la performance et du gain, ils permettent aux sportifs issus du sport scolaire d’atteindre un bon niveau de maîtrise. Ce qui permet à ces sportifs de se spécialiser et de réaliser une certaine ascension sociale par le biais du sport.

Discussion

Cette recherche se veut exploratoire, elle permet de soulever les types de violence qui existent dans les lycées marocains, ainsi que les causes qui peuvent être derrière. Les propos recueillis auprès de chaque échantillon ont permis de donner un aperçu sur les difficultés qui entravent l’apport des professeurs d’éducation physique et sportive, dans la lutte contre cette violence à travers l’intégration par le sport. Ce concept est large et connait la contribution de plusieurs intervenants, et il s’avère que vu la particularité du sport au Maroc, le professeur d’éducation physique et sportive en est un acteur majeur.

La violence est très présente dans les lycées marocains. Elle prend principalement les formes précitées et peut avoir des causes communes. Le dysfonctionnement dans la mission de l’un ou de l’autre des agents de socialisation connus, peut conduire à la violence. On se retrouve face à des lycéens qui ont du mal à s’intégrer dans leurs classes et dans l’espace social qu’ils partagent, ainsi ces jeunes privilégient la violence comme première façon de s’imposer ou de s’exprimer.

(20)

Il se trouve que l’intervention des professeurs d’éducation physique et sportive, dans la lutte contre cette violence, malgré sa grande importance, soit affaiblie par une réalité difficile, relative aux classes nombreuses et au manque de matériel et d’infrastructure. Rajoutons à cela une disparité méthodologique due à la différence de formation desdits professeurs, dont les plus actifs dans ce processus d’intégration par le sport, commencent à se fatiguer.

Cette recherche a permis de comprendre l’importance de la contribution du professeur d’éducation physique et sportive, dans l’intégration par le sport et la lutte contre la violence.

Plusieurs sont les sportifs qui ont réussi à faire carrière suite à l’orientation de leurs professeurs, le rôle de ces dernier est certes très important vu la réalité marocaine. Toutefois, et dans le contexte précité, le professeur d’EPS n’arrive plus à remplir entièrement cette fonction, et il n’est pas le seul intervenant dans ce processus : la famille, les entraîneurs et les clubs, sont aussi des intervenants qu’il faut prendre en considération. Ce qui confirme que le processus d’intégration par le sport est un processus complexe qui nécessite la convergence de plusieurs éléments afin d’arriver au but escompté : lutter contre la violence scolaire à travers l’intégration par le sport. Nous adhérons de ce fait à l’idée qui stipule que le sport ne peut à lui seul assurer une intégration sociale.

Conclusion

L’intégration par le sport parait comme une palliative à la démission de certains acteurs, dans la socialisation des jeunes en les préparant à la vie commune. Il apparait clairement que l’apport du professeur d’éducation physique et sportive dans la lutte contre la violence soit très important.

Il faut admettre que le professeur d’éducation physique et sportive a pu réussir, en toutes circonstances, à orienter et encadrer des élèves sportifs, les permettant de dépasser les risques de leurs espaces sociaux par le biais de la pratique sportive. Toutefois, ce manque de vision claire dans les objectifs et les utilisations du sport et de l’activité physique au Maroc, surtout dans les lycées, a donné lieu à une variation dans les interventions des professeurs d’EPS sur le terrain, accentué par des dysfonctionnements structurels et managériales.

Cette recherche a permis de donner une idée sur le rôle principal du professeur d’EPS, mais aussi de autres intervenants, dont les efforts peuvent converger pour une meilleure lutte contre la violence scolaire. Elle ouvre les pistes vers l’élargissement de l’étude à d’autres acteurs. En attendant, ce que l’on peut confirmer pour le moment est que le professeur d’éducation physique

(21)

et sportive, joue à travers l’intégration par le sport, un rôle très important dans la lutte contre les dérives sociales, dont principalement la violence. Alors que la décadence de ce rôle commence à se faire sentir, l’intervention doit être immédiate et prendre en considération toutes les difficultés qui peuvent entraver ce rôle.

(22)

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Références

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