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Repenser la science. Helga Nowotny, Peter Scott et Michael Gibbons. Belin, Paris, 2003, 318 p.

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La revue pour l’histoire du CNRS 

10 | 2004

Penser la pensée. Les sciences cognitives

Repenser la science

Helga Nowotny, Peter Scott et Michael Gibbons. Belin, Paris, 2003, 318 p.

Éric Dagiral

Édition électronique

URL : https://journals.openedition.org/histoire-cnrs/427 DOI : 10.4000/histoire-cnrs.427

ISSN : 1955-2408 Éditeur

CNRS Éditions Édition imprimée

Date de publication : 5 mai 2004 ISBN : 978-2-271-06145-4 ISSN : 1298-9800 Référence électronique

Éric Dagiral, « Repenser la science », La revue pour l’histoire du CNRS [En ligne], 10 | 2004, mis en ligne le 07 mars 2006, consulté le 20 mai 2021. URL : http://journals.openedition.org/histoire-cnrs/427 ; DOI : https://doi.org/10.4000/histoire-cnrs.427

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Comité pour l’histoire du CNRS

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Repenser la science

Helga Nowotny, Peter Scott et Michael Gibbons. Belin, Paris, 2003, 318 p.

Éric Dagiral

L'ouvrage Repenser la science, sous-titré Savoir et société à l'ère de l'incertitude1, constitue une tentative de réponse aux débats amorcés par la publication de The New Production of Knowledge2 en 1994 - recueil non traduit en français.

Ce premier ouvrage collectif, constitué d'une série d'articles, faisait état de changements fondamentaux dans l'accomplissement de la recherche, et mettait l'accent sur une rupture historique dans les modes de production de la connaissance, survenue au sortir de la Seconde Guerre mondiale. La thèse détaillée dans Repenser la science reprend la partition en deux modes de production, le « mode 2 » succédant au

« mode 1 » : le contexte d'application des connaissances (transdisciplinaire) supplante les seuls intérêts académiques (disciplinaires), l'organisation des lieux et de l'activité deviennent moins hiérarchiques et institutionnalisées, le travail d'évaluation s'effectuant selon des modalités toujours plus variées. Enfin, l'autonomie traditionnelle de la science cèderait la place à une exigence de responsabilité sociale accrue (réflexivité).

1 La large réception de ces thèses a notamment suscité trois séries de critiques, portant sur la périodisation (avec 1945 comme point de rupture), sur l'identification

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problématique de la recherche « de mode 1 » avec la rhétorique des scientifiques, et enfin sur les matériaux mobilisés pour dresser un tel constat, que quelques études de cas sont venues nuancer. Les auteurs de Repenser la science s'attachent donc dans cet essai à détailler leur tableau en précisant la place tenue par l'évolution du contexte social, dans sa « co-évolution » avec la recherche scientifique. Entre « société de connaissances », « société de l'information » et « société du risque », ils discutent les tenants technologiques et culturels des mutations à l'œuvre, ainsi que la redéfinition des relations entre les universités, les entreprises et les États (qui constituent la « triple hélice »). Les trois premiers chapitres s'appuient sur les notions de complexité et de dislocation des frontières pour appuyer la thèse de l'intrication des rapports science - société, la formule « le contexte répond » devant illustrer tour à tour les inquiétudes du public, et l'impératif de la rationalité économique, toujours plus présent dans le quotidien de la recherche : « Le futur est ainsi relié au présent par un espace-temps imaginaire empli d'un potentiel supposé vulnérable et sensible aux actions, aux désirs et aux peurs des hommes ». Le cœur de l'ouvrage développe la question de la place des

« gens » dans la connaissance scientifique, et distingue pour ce faire entre connaissances « faiblement », « moyennement » et « fortement » institutionnalisées, c'est-à-dire où le contexte social émet un signal faible à fort à propos du contenu de la recherche lui-même. Les programmes nationaux de R&D appartiennent au premier groupe, bien qu'ayant des visées économiques et sociales ; les sciences de l'environnement et la recherche médicale sont, elles, bien plus fortement contextualisées, par l'intermédiaire de mouvements écologistes et d'associations de malades. Cette hiérarchisation débouche sur l'idée que « plus une discipline scientifique est fortement contextualisée, plus la connaissance produite a des chances d'être socialement robuste » La connaissance socialement robuste est donc également celle qui est acceptée par le plus grand nombre.

2 Cette thèse assume son entreprise de dissolution d'un hypothétique noyau épistémologique dans la dernière partie de l'ouvrage, et revendique une sociologisation de l'épistémologie - mot d'ordre qui n'a pas attendu cet ouvrage pour oser s'affirmer -, ainsi qu'une pleine entrée de la science dans l'agora. Comme son titre ambitieux l'indique, l'ouvrage propose donc pour l'essentiel une vue panoramique et programmatique des rapports entre science et société, synthétisant au passage un ensemble de vues sur ces questions3. Il est, à ce titre, des plus stimulants, bien qu'il n'entre que modestement dans le détail d'études de cas, de controverses, et dans l'histoire des rapports science - société.

NOTES

1. Paru à l'origine en 2001. H. Nowotny, P. Scott, M. Gibbons, Re-Thinking Science.

Knowledge and the Public in a Age of Uncertainly. Cambridge, Polity Press.

2. M. Gibbons, C. Limoges, S. Schwartzman, P. Scott, M. Trow, The New Production of Knowledge. The Dynamics of Science and Research in Comtemporary Societies, Londres, Sage, 1994.

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La revue pour l’histoire du CNRS, 10 | 2004

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3. U. Beck ou B. Latour par exemple.

INDEX

Mots-clés : science, scientifique, recherche, savoir

AUTEUR

ÉRIC DAGIRAL

Doctorant, LATTS (ENPC - UMLV)

Repenser la science

La revue pour l’histoire du CNRS, 10 | 2004

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