COMPOSITION CHIMIQUE DE CERTAINS MIELS DE L’IRAN I. ÉLÉMENTS MINÉRAUX
Chemische Zusammensetzung einiger Honige
ausdem Iran
L Mineralische Elemente
Hassan EBRAHIMZADEH Farideh HAGHCHENASSE
Département
deBiologie,
Faculté des Sciences, Université deTéhéran, Téhéran,
IRANRÉSUMÉ
Les éléments
majeurs
et mineurs des mielscollectés
dans 17régions
de 9provinces
de l’Iran sontdéterminés
et leurs valeurs sontcomparées
à celles trouvées chez lesplantes
et dans le sol. La teneur encendres des miels de l’Iran varie entre
0,07
et0,60
% et à cepoint
de vue les mielsd’Ispahan, Kazeroun,
Abadeh et Chahdad sont ceux
qui
ont donné leplus
de cendres.La teneur en
N, P, S, Na, K, Ca, Mg
et Si(groupe
des élémentsmajeurs)
est élevée dans les miels d’Iran. Toutefois certains miels sontplus
riches en certains de ces éléments que les autres.La teneur en
Fe, Al, Zn, Cu, Pb,
Co et Ni(groupe
deséléments mineurs)
est aussi élevée dans laplu-
part des miels que dans les
plantes
et dans lesol,
bien que, même dans cesmiels,
la concentration relativeen ces
éléments
ne soit pasidentique.
D’ailleurs la teneur en certainséléments,
tels que Fe etAl,
est si éle- véequ’on pourrait
alors les grouperparmi
les élémentsmajeurs.
Il est à noter que certains miels d’Iran(miel
dePolour)
sont riches en Pb.’
Toutes ces études nous ont amené à penser
qu’il
seraitpossible
de classer les miels selon leur constitu- tion en éléments tant dupoint
de vuequalitatif que quantitatif.
Ceci auraitl’avantage
deséparer
les miels àpouvoir
nutritif de ceuxqui pourraient présenter
certainsdangers
pour les consommateurs.SUMMARY
CHEMICAL COMPOSITION OF A FEW IRANIAN HONEYS
I. - MINERAL CONSTITUENTS-
I
The
major
and minor elements of thehoney samples
collected from 17regions
of 9provinces
of Iranhave been determined and their values are
compared by
the values found inplants
and soils. The ashcontent of iranian
honeys
vary between 0.07 and 0.60 percent and from thispoint
of view theIspahan, Kazeroon,
Abadeh et Shadadsamples
haveyielded higher
ash values.The amount
of N, P, S, Na, K, Ca, Mg
and Si(the major
elementgroup)
in thehoney samples
of Iranis
high. Nevertheless
somehoney samples
are richer in these elements than the others.The amount of
Fe, Al, Zn, Cu, Pb,
Co and Ni(the
minor elementgroup)
is ashigh
in most of thesamples
as that found inplants
andsoils, although
even in thesesamples
the relative concentration of elements is not identitive. However the amount of someelements,
like Fe andAl,
is sohigh
thatthey
can be classified among themajor
element group. It should be noted that somehoneys
of Iran(Poloor honey)
is rich in Pb.
All of these studies have lead us to the idea that it is
possible
toclassify honeys according
to their ele- mentalconstitution,
eitherqualitatively
orquantitatively,
and classification has theadvantage
of separa-ting
thehoneys
which have a nutritive value from those which could beregarded
as harmful for the consu-mers.
INTRODUCTION
L’évaluation de la qualité des miels par l’étude des constituants chimiques
etbio- logiques
afait l’objet de nombreux
travaux(M ILUM , 1954; W HITE
etal., 1962), parmi lesquels la détermination de la
teneur encendre
et enéléments minéraux occupe
uneplace très importante (S TEINKRAUS
etal., 1971; V AN D EN $RAND et al., 1967; V AN M
INH
etal., 1971). Dans
tous cestravaux, les
auteurs ontessayé de chercher
unerela- tion
entrela
teneur encertains constituants des miels
etleur aspect physique (E CHKERT
et
A LLINGER , 1939; S CHUETTE
etR EMY , 1932; W HITE
etal., 1962; L ASCEVE
etG ON - NET
, 1974) afin d’établir
une normeà la fois objective
etsimple pour la classification des miels. SCHUE TTE
et sescollaborateurs (S CH U ETTE
etR EMY , 1932; S C HU ETTE
etH
UENINK
, 1937; S CHUETTE
etTRILLER, 1938; S CHUE T’ TE
etW OESSNER , 1939)
onttrouvé que la teneur de la cendre des miels
enK, Na, Mg, Fe, Cu, Mn, CI
etS
estplus élevée dans les miels foncés que dans les miels clairs, alors que la
teneur enCa, P
etSi
ne
varie pas significativement. E CHERT
etA LLIGHER (1939)
ontobservé que l’acidité des miels de California
etleur teneur
encendre augmente
avecl’intensité de la couleur.
Cette corrélation
estmoins
nettequand l’étude de la
teneur enconstituants des miels
estdéterminée
surdes échantillons récoltés
auxdifférentes époques de l’année (M ILUM , 1954; S TEIN K RAUS
etal., 1971; V AN D EN B RAND
etal., 1967; V AN M INH et al., 1971;
W
HITE
etal., 1962). Néanmoins l’importance nutritive des éléments minéraux des miels
(M ILUM
, 1954)
etla variation de la
teneur en ceséléments selon la région de récolte
etl’origine florale
est connue(V AN D EN B RAND
etal., 1967; W HITE
etal., 1962).
En Iran, à part certains
travaux surla biologie de l’abeille (T IRGARI , 1971,
a etb)
et
la composition des miels de la région du Kurdistan (A TTAR , 1958)
etdu Khorassan
(G
ASPARIAN
etV ORWOHL , 1974), l’étude comparative de la valeur nutritive des miels n’a pas été effectuée. Il
nous aparu intéressant de
commencer cetteétude par l’analyse
de la composition chimique de certains miels de l’Iran.
MATÉRIEL
etMÉTHODES
Des miels
collectés
dans 17régions
de 9provinces
de l’Iran sontutilisés
en vue del’étude qualitative
et
quantitative
deséléments minéraux.
Lamajorité
de ceséléments
estétudiée
dans les centresprovenant
d’une carbonisationpréliminaire
des échantillons sur le bec Bunsen et uneminéralisation ultérieure
desrésidus
secs dans un four à 550 °Cpendant
24 heures. Les teneurs en azote et enphosphore
ontété
éva-luées directement dans les miels.
Co, Cu, Cd, Ni, Pb,
et Zn sont extraits des cendres par la dissolution de0,1
à0,2
g de chacun deséchantillons
dans 10 ml d’une solution aqueuse 1 : 1 d’acidenitrique
et sontdosés
par unappareil
d’ab-sorption atomique.
Lapartie
insoluble dans l’acidenitrique
contient du Si dont la teneur est déterminée par la méthodegravimétrique (S HAPIRO
etB RANNOCK , 1962).
L’extraction de Ti
nécessite
d’éliminer tout d’abord le Si(S ANDEL , 1961;
SHAPIROetB RANNO C K , 1962).
Cetteopération
estréalisée
en chauffant0,1
à0,2
g de cendre dans unmélange
d’acidenitrique concentré,
d’acidefluorhydrique
28 % et d’acidesulfurique
concentré(proportions : 160,
50 et40). Après évaporation complète
des acidesnitrique
etfluorhydrique
la solution estajustée
avecH,O
à un volumedéterminé. La détermination de la teneur en Ti est effectuée par la méthode
colorimétrique (S ANDEL , 1961;
S
HAPIRO et
B RANNOC K, 1962).
Les extraits
nitriques
des cendrescontiennent,
enplus
des élémentscités
ci-dessus(Co, Cu, ...), du Na, K, Ca, Mg, Cl, S, Fe,
et Al. Parmi ceséléments,
les deux derniers sont d’abordprécipités
par le nitrate d’ammonium et lessurnageants
sont utilisés pour l’étude de Na et K parphotométrie
deflamme,
du Ca etdu
Mg
parl’absorption atomique,
du Cl par leréactif au
nitrated’argent
enprésence
de chromate depotas-
sium(K OLTHOFF
etS ANDEL , 1968)
et du S par laméthode gravimétrique, après
sa transformation en sulfa- te debaryum,
à chaud enprésence
de chlorure debaryum (KoL / rHOF p
etSnNOEL, 1968;
SHAPIROet BRAN- NOCK,
1962).
Leprécipité
contenant Al et Fe estbrûlé
à950-l’OOO
°C etpesé,
afin de déterminer la teneur del’ensemble
en AI et Fequi
se trouvent sous formed’oxydes (R 2 0,).
Lemélange
ainsi obtenu est fondu dans lefour,
enprésence
depyrosulfate
et le volume estajusté
à 250 ml. 5 ml de chacune des solutions sont utilisés pour l’étude du Fe par la méthodecolorimétrique (S ANDEL , 1961;
SHAPIROetB RANNOCK , 1962).
La teneur en P est
déterminée
par la méthodecolorimétrique (J OHNSON
etU LRICH , 1959),
en utilisant1 ml de chacune des solutions à 20 %
(V/V)
de mielsdépourvus
de cire. La teneur en N estdéterminée
à la fois par laméthode
deKjeldahl, après
laminéralisation des composés organiques
azotés enprésence
d’aci-de
sulfurique
et de selenium commecatalyseur (B EL C HER
etG OLBERT , 1951)
etd’après
la corrélation entre teneur en N etprotéines.
Lesprotéines isolées
des mielspar
l’acétone sont dosées par la méthode deLowry
et al.
(1951) après
dissolution desprécipités
dans lasoude
à 0. 1 N.Le
Mn, Ga, B, Ba, Cr, Bi, Ag, Mo, Sn, Ti,
Zr et V(ainsi
que certains deséléments
déterminésci-dessus)
sont étudiés avec un
spectrographe
modèle Jarrell. 50 mg decendre, broyée
dans un mortier en agate estmélangée
avec 50 mg degraphite
et brûlée afin de déterminer la teneurapproximative
en éléments constitu-tifs.
RÉSULTATS
ET DISCUSSIONLe résultat des déterminations de la
teneur encendres des miels
estprésenté dans
le tableau 1. Les valeurs varient
entre0,07
et0,60 %
et sontcomparables à celles des
miels des
autrespays tels que les États-Unis, la France
etla Belgique. Dans
cedernier
pays (V AN D EN B RAND et al., 1967) la
teneurmoyenne
encendres varie
entre0,07
et3,5 %. Les miels d’Ispahan, Kazeroun, Abadeh
etChahdad
sontles miels les plus riches
encendres. Nous n’avons observé
aucunerelation
entrela couleur
etla
teneur encendres des miels de l’Iran.
Les éléments minéraux des miels étudiés peuvent être rassemblés
endeux groupes : groupe des éléments majeurs comprenant N, P, Na, K, Ca, Mg
etSi (Tableau 2)
etgroupe des éléments mineurs comprenant Fe, Al, Zn, Cu, Pb, Co, Ni
etCd (Tableau 3).
Le tableau 2
montreque certains miels
sontrelativement riches
en un ouplusieurs
éléments du premier groupe : les miels de Chahdad
etSanandadj
enN, le miel de Chah- dad récolté
en automne enP, les miels de Chahdad récoltés
enautomne
etd’Ispahan
enK, les miels de Chahdad
enNa, Ca, Mg
etS,
etle miel de Kerman
enSi.
En général le N, le K
etle Si
sontrespectivement les éléments les plus abondants
des miels, bien que certains miels puissent être plus riches
enK (les miels de Damavand
etd’Ispahan) qu’en N
ouplus riches
enSi (miel de Kerman) qu’en N
etK. Le S, le Na, le Ca
etle Mg
ont uneconcentration beaucoup plus faible que les
autreséléments majeurs.
Le CI, qui fait partie également de
cegroupe, existe dans la plupart des miels, mais
sa teneur
n’était pas suffisante pour être déterminée par la méthode chimique.
Tous les miels étudiés contiennent beaucoup plus de K que de Na. En considérant le rapport
entre cesdeux éléments chez les plantes (H ELLER , 1969),
ondéduit que la
composition du miel
enK
etNa résulte de la plante
etles différences
entreles miels
d’une même région, mais récoltées pendant les différentes saisons (les miels de Chahdad
récoltes
enété
et enautomne), résulteraient de la différence des plantes utilisées par les
abeilles.
En
cequi
concerneles éléments du deuxième groupe, les résultats obtenus (Ta-
bleau 3)
montreque :
a) Certains miels
secaractérisent par l’abondance d’un
oudeux éléments de
cegroupe : les miels d’Ispahan, de Sanandadj
etde Chahdad récoltés
enété
sontriches
enFe
etAl, le miel de Polour
enZn
etPb, les miels de Sanandadj
etde Chahdad récoltés
enété
sontriches
enNi, le miel d’Ispahan
enCo
etles miels de Babol
etde Polour
enCu.
La raison de la richesse du miel de Polour
enPb mérite d’être étudiée,
car unetelle
teneur en
Pb pourrait être dangereuse pour la consommation (A TAMER , 1963).
b) Tous les miels étudiés
sontriches
enAl,
cequi pourrait probablement provo- quer des troubles digestifs
et unrachitisme par l’interaction
avecl’absorption du phos- phate (J AVILIER
etal., 1967). La
teneur en cetélément
estbeaucoup plus élevée que
celle de S
etMg
et avec cette teneuril peut être classé dans la catégorie des éléments
majeurs dans les miels d’Iran, alors qu’il n’est pas aussi élevé dans les miels des
autrespays (V AN D EN B RAND
etal., 1967).
Le tableau 4
montrela présence d’un certain nombre d’autres éléments dont l’étu- de qualitative
etquantitative
esteffectuée seulement par la spectrographie. Parmi
ceséléments le B, le Ga
etle Mn
sontles plus
communs et se trouventà
uneconcentration
plus élevée que les
autres :Ag, Ba, Bi, Cr, Mo, Sn, V
etZr.
L’ensemble des résultats obtenus
montreque la valeur alimentaire des miels varie d’un miel à l’autre. Les miels devraient être classés selon le groupe d’éléments nutritifs
prédominants. D’autre part l’abondance d’un
oud’un groupe d’éléments dangereux doit
être pris
enconsidération pour arrêter la production du miel dans les régions correspon- dantes.
Reçu
pourpublication
enseptembre
1978Eingegangen
imSeptember
1978ZUSAMMENFASSUNG
Die Mineralelemente von
Honigen
aus 17Regionen
in 9 Provinzen des Iran wurden in der Asche oder direkt in den Proben bestimmt undquantitativ
gemessen.Der Gehalt an
Mn, Ga, B, Ba, Cr, Bi, Ag, Mo, Sn, Ti,
Zn undV,
bestimmt durchSpektrographie,
wird nur mit
Näherungswerten angegeben,
während die Werte für andere Elementepräziser angegeben
werden können : Fe +
Al,
S und Si mittelsGravimetrie, N, P,
Fe und Ti mittelsColorimetrie,
mittelschemischer Methoden für N und
Cl, Flammenphotometrie
für Na undK,
undAtomabsorption
fürCo, Cu, Cd, Ni, Pb, Zn,
Cu undMg.
Der
Aschengehalt
variierte in den untersuchtenHor!!
zwischen0,07
und0,60 % je
nach derRegion,
bei einem Mittelwert von0,33.
N, P, S, Na, K, Ca, Mg
undSi,
die bei den Pflanzen und im Boden zu denHauptelementen gehören,
finden sich in höherer
Quantität
als dieübrigen Elemente; jede Honigprobe
lässt sich nach einem besonders hohen Gehalt an einem oder an mehreren der obenangeführten
Elemente charakterisieren. AlleHonige
besitzen imübrigen
einen höheren Gehalt an K als anNa,
so wie es in Pflanzen und im Boden der Fall ist.Fe, Al, Zn, Cu, Pb,
Co undNi,
die eine andereGruppe
der Elemente bilden(Spurenelemente),
findensich in
niedrigerer
Konzentration als die Elemente derobigen Gruppe.
In
einigen Honigen
aus dem Iran ist der Gehalt an Fe und AI sohoch,
dass man diese bei denHauptelementen
einreihen kann. Der erhöhte Gehalt an Al ingewissen Honigen
aus dem Iran verdientBeachtung
wegen dergesundheitlichen Störungen,
die er imOrganismus
verursachen kann. AuchPb,
ebenfalls ein toxischesElement,
findet sich ingewissen Honigen
in erhöhterQuantität.
Die ermittelten Resultate werden mit denen anderer Autorenverglichen.
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