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Analyse et dynamique des systèmes agro-alimentaires localisés sur le territoire

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Academic year: 2022

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PROJET ECOSYAL

Analyse et dynamique des systèmes agro-alimentaires localisés sur le territoire

Juin / Décembre 2014 Rédigé par : Muriel GINESTE

Audrey CLARA avec la contribution de :

Nicolas ROMAIN Clément LARROUY Thomas VACELET

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Fiche signalétique

Nom du territoire Pays de l’Albigeois et des Bastides (TARN) Noms des rédacteurs Rédigé par :

Muriel GINESTE Audrey CLARA Avec la contribution de :

Nicolas ROMAIN Clément LARROUY Thomas VACELET Contact sur la rédaction du diagnostic Marion COUTURIER

Contact territoire Christian BRUHAT

cbruhat@pays-albigeois-bastides.org Année de réalisation du diagnostic De juin à décembre 2014

Les partenaires Partenaires du projet ECOSYAL

Pour la France :

CFPPA du Lycée agricole d’Auzeville (31) - coordonnateur du projet

Territoire de l’Albigeois et des Bastides Parc Naturel Régional des Grands Causses Parc Naturel Régional des Causses du Quercy Pays des Pyrénées Cathares

CNRS (équipe de recherche CLLE LTC)

Pour la Hongrie : Szent István Egyetem

Börzsöny-Duna-Ipoly Vidékfejlesztési Egyesület Zala Termálvölgye Egyesület

Périmètre du diagnostic Pays de l’Albigeois et des Bastides

Elargi au Grand Albigeois pour certaines analyses (ex : territoires de vie)

N° version du diagnostic V6

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3

SOMMAIRE

INTRODUCTION : PROJET ECOSYAL 6

PRESENTATION DU PROJET 6

CADRE DANALYSE : LES SYSTEMES ALIMENTAIRES LOCALISES (SYAL) 8

DU CIRCUIT COURT (CC) AU SYSTEME ALIMENTAIRE LOCALISE (SYAL) 8

Les circuits-courts, l’idée d’un recommencement 8

Les limites du concept de circuit court : 10

LES NOTIONS DE PROXIMITE ET DE LOCAVORE : ACCENTUER LEMPREINTE DU TERRITOIRE 11

DEFINITION DU CONCEPT SYAL 12

1- LES ENJEUX DES SYSTEMES AGRO-ALIMENTAIRES LOCALISES (SYAL) 15

1.1–LA PLACE DES SYSTEMES AGRO-ALIMENTAIRES LOCALISES EN EUROPE 15

1.1.1. DES RESEAUX DINITIATIVES A LECHELLE EUROPEENNE 15

1.1.2. DES PROGRAMMES DE FINANCEMENT EN FAVEUR DES SYAL 16

1.2-LES SYAL EN FRANCE 17

1.2.1-LES SYAL EN FRANCE : ETAT DES LIEUX 17

1.2.1.1 – Statistiques nationales, le recensement agricole de 2010 : une approche centrée sur

l’analyse des circuits courts 17

1.2.1.2- Les SYAL, une réponse pour redynamiser les filières et les territoires ruraux ? 17 La crise économique incite l’Etat à soutenir certaines filières 17

Un cadre réglementaire en faveur des SYAL 18

1.3.POLITIQUES ET STRATEGIES REGIONALES SUR LE DEVELOPPEMENT DES SYAL 19

1.3.1.STRATEGIE DE LA REGION MIDI-PYRENEES 19

1.3.1.1. Midi-Pyrénées met l’accent sur la qualité alimentaire 19

1.3.1.2. La création de la marque Sud-Ouest France 21

1.3.2.STRATEGIE MISE EN PLACE DANS LE TARN 22

1.3.2.1- La place des SYAL dans le TARN 22

1.3.2.2- Les dispositifs et acteurs de territoire qui contribuent au développement des SYAL dans le

Tarn 23

AGROPOINT 23

LA CHAMBRE D’AGRICULTURE DU TARN 24

LE CIVAM DU TARN 25

LE PAYS DE L’ALBIGEOIS ET DES BASTIDES 25

2- LE PAYS DE L’ALBIGEOIS ET DES BASTIDES 26

2.1-CREATION DU TERRITOIRE PROJET ET CONTOURS DU GAL 26

2.1.1.SON HISTOIRE 26

(4)

4

2.1.2.SON RAYONNEMENT GEOGRAPHIQUE 29

2.1.3.SES MISSIONS 31

2.2.DESCRIPTION SOCIO-DEMOGRAPHIQUE DU TERRITOIRE 32

2.2.1.ÉVOLUTION DE LA POPULATION 32

2.2.2.EVOLUTION DU NOMBRE DE MENAGES 35

2.2.3.ANALYSE DE LA POPULATION SELON LAGE 37

2.3.EMPLOIS, NIVEAUX DE VIE ET ACTIVITE ECONOMIQUE DU TERRITOIRE 39 2.3.1.ANALYSE DE LA POPULATION SELON LES PROFESSIONS ET LES CATEGORIES SOCIO-PROFESSIONNELLES (PCS) 39

2.3.2.NIVEAU DE REVENU MOYEN DE LA POPULATION DU PAB 39

2.3.3.LA DYNAMIQUE ECONOMIQUE GENERALE DU TERRITOIRE 40

2.3.3.1. La situation des actifs face à l’emploi 40

2.3.3.2. Analyse par les emplois et le tissu des entreprises 42

2.3.3.3. Evolution du taux de chômage 44

2.3.3.4. Typologies des campagnes qui composent le PAB 45

2.3.3.5- Les entreprises du territoire 47

2.3.4.LA PLACE DE LAGRO-ALIMENTAIRE SUR LE TERRITOIRE 48

2.4-L’ACTIVITE AGRICOLE DU TERRITOIRE DE L’ALBIGEOIS ET DES BASTIDES 50

2.4.1-LA SAU ET LA TAILLE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES 50

2.4.2-LES ORIENTATIONS TECHNICO-ECONOMIQUES DES EXPLOITATIONS (OTEX) 51

2.4.2.1 - À l’échelle du département du Tarn 51

2.4.2.2 - À l’échelle du Pays de l’Albigeois et des Bastides 52

2.4.3-CARACTERISATION DE LAGRICULTURE DU TERRITOIRE 53

2.4.3.1 – Les emplois agricoles inégalement répartis sur le territoire 53 2.4.3.2 – Vieillissement de la population agricole et problématiques de successions 54 3- LA PLACE DES SYAL DANS LE TERRITOIRE DE L’ALBIGEOIS ET DES BASTIDES 56

3.1.LA PLACE DES SYAL DANS LACTIVITE AGRICOLE DU TERRITOIRE 56 3.1.1.LES EXPLOITATIONS AYANT UNE ACTIVITE DE CIRCUIT COURTAU SEIN DU GAL 56

3.1.1.1 – La place des CC dans la production agricole 56

3.1.1.2. La commercialisation en CC par type de production 57

3.1.2.LE PAYS DE L’ALBIGEOIS ET DES BASTIDES ET SES LABELS 59 3.1.2.1 Les signes d’identification de qualité et de l’origine (SIQO) 59

3.1.2.2 Les gammes de produits bio présents sur le territoire 61

3.1.2.3 Les marques du territoire 63

3.2.L’ACTIVITE AGRO-ALIMENTAIRE ET ARTISANALE TOURNEE VERS LES SYAL 66

3.2.1.LES ATELIERS DE TRANSFORMATION ET DABATTAGE 66

3.2.3.L’ARTISANAT ET LES METIERS DE BOUCHE 68

4. LE MARCHE ET LA COMMERCIALISATION EN SYAL 70

41-L’OFFRE DE DISTRIBUTION DU TERRITOIRE 70

4.1.1.LA GRANDE DISTRIBUTION SUR LE TERRITOIRE 70

4.1.2.LES COMMERCES DE PROXIMITE (SUPERETTES, EPICERIES, MAGASINS ALIMENTAIRES) 71

4.1.3.LES FORMES DE COMMERCIALISATION EN CC 72

(5)

5

4.1.3.1. La vente directe 72

4.1.3.2. Les marchés de plein vent 73

4.1.3.3. Les AMAP et les magasins producteurs implantés sur le territoire 75

4.1.3.4. La restauration collective 76

Le projet « Manger local, c’est un régal » 77

4.1.4.L’AGRO-TOURISME CONTRIBUE AU DEVELOPPEMENT DES SYAL 78

4.2.LES TERRITOIRES DE VIE 80

4.2.1.LES « TERRITOIRES DE VIE » DU GRAND ALBIGEOIS 82

Les caractéristiques du pôle albigeois 82

Implantation des GMS, magasins biologiques et magasins de producteurs 85 Implantation des petits commerces et autres unités de distribution 86

Les hypothèses de logiques d’achat 87

4.2.2.LES TERRITOIRES DE VIE AUTOUR DE CARMAUX 89

Les caractéristiques socio-démographique de la zone 89

Implantation de la grande distribution 92

Implantation des petits commerces et autres systèmes de distribution 92

Les hypothèses de logiques d’achat 93

4.2.3.LE CENTRE-BOURG REALMONT 95

Les caractéristiques socio-démographique 95

Implantation des petits commerces et autres systèmes de distribution 96

5- EXEMPLES DE SYAL SUR LE TERRITOIRE 98

5.1. LA SICA« LES PRODUITS FERMIERS DE VAOUR » 98

5.2. LA CUMA« L’ATELIER » 102

5.3. LE DRIVE « CHOISIR ELPAIS » 105

5.4. LA FROMAGERIE SEGALAFROM 111

ANNEXES 114

QUESTIONNAIRE « PRODUCTEUR » 115

QUESTIONNAIRE « CONSOMMATEUR » 118

RESEAU BIENVENUE A LA FERME 121

RESEAU GITES DE FRANCE 122

RESEAU ACCUEIL PAYSAN 122

(6)

6

Introduction : projet EcoSyal Présentation du projet

L’élaboration de ce diagnostic territorial s’inscrit dans le cadre du projet EcoSyal.

L’objectif du projet EcoSyal est de construire, à travers un groupe projet, une démarche d’accompagnement des territoires et des acteurs du territoire, pour une meilleure connaissance et le développement de systèmes alimentaires localisés.

Cette démarche intègre :

➢ Le développement d’un outil de Diagnostic des “Systèmes agro-alimentaires localisés”

(DIAGSYAL), intégrant un répertoire des offres de services et ressources disponibles sur les territoires. DIAGSYAL est un outil informatique, intégrant des fonctionnalités SIG, associé à une méthode d’analyse.

➢ La constitution d’un réseau de partenaires en charge de participer au développement de l’outil et d’expérimenter le pilote du DIAGSYAL sur un territoire. Le projet est piloté par le CFPPA d’Auzeville. Il compte 5 territoires projets partenaires :

Le projet intègre également une dimension internationale : l’objectif est, dans la phase exploratoire, de mettre en place une démarche similaire sur deux territoires projets hongrois, offrant des caractéristiques agricoles et socio-économiques et des contextes politiques différents.

Actuellement le projet EcoSyal est en phase exploratoire. L’objectif est de dessiner les contours du projet et son ambition (analyse du besoin et des attendes des partenaires, identification des

(7)

7 contraintes techniques, définition des fonctionnalités de l’outil et d’une méthode de diagnostic) pour en évaluer sa faisabilité.

Créer un outil de diagnostic des systèmes alimentaires localisés (DIAGSYAL) :

● Doit fournir des indicateurs types pertinents,

● Doit automatiser une partie significative de l’acquisition des données,

● Doit intégrer des outils de visualisation (graphes, cartes) favorisant l’analyse (lecture, compréhension, comparaison) et de traitement statistique,

● Doit intégrer des outils de capitalisation et d’analyse dynamique (ex : comparaison entre deux situations, progression d’une activité, etc.),

● Doit intégrer des outils d’acquisition de données (questionnaires d’enquêtes),

● Doit permettre la coopération entre les territoires notamment par la mise en commun de données (système d’information partagé),

● Doit être reproductible à l’échelle nationale et internationale à terme.

L’outil de diagnostic est un simple support technique qui permet la capitalisation, le traitement et l’analyse de données. Son utilité n’a de sens que s’il est associé à une méthode de diagnostic. Le projet EcoSyal intègre donc la création d’un outil de diagnostic à une méthode d’analyse.

Dans la phase exploratoire, la réalisation du présent diagnostic a pour objectif d’aider l’équipe projet à définir une méthode d’analyse.

(8)

8

Cadre d’analyse : les systèmes alimentaires localisés (SYAL)

Impossible d’imaginer une méthode de diagnostic sans poser les bases du cadre d’analyse. Le concept de Système alimentaire localisé s’inscrit dans une longue tradition de travaux scientifiques.

A ce titre, il est important de préciser l’origine de ce concept ainsi que les raisons qui font que nous le posons comme grille d’analyse de notre méthode de diagnostic.

Du circuit court (CC) au système alimentaire localisé (SYAL) Les circuits-courts, l’idée d’un recommencement

Le mode de distribution en circuit court a toujours existé (vente directe, marché de plein vent).

Historiquement, il est le premier mode d’approvisionnement des villes et permettait notamment de développer des activités agricoles péri-urbaines organisées en couronne des agglomérations.

Jusqu’en 1959, la distribution alimentaire en France se fait principalement à travers les circuits courts et les magasins de proximité (boucherie, charcuterie, traiteur, boulangerie, poissonnerie, crémier, épicier). Le premier a modifié le modèle vente-achat sera Edouard Leclerc. En 1949, il réinvente le concept d’épicerie. Son objectif : offrir des produits de consommation courante à prix de gros pour rendre les produits de consommation accessibles à tous. Pour y parvenir, il invente un nouveau procédé commercial : s'affranchir des intermédiaires en s'approvisionnant directement chez les producteurs1. Difficile à croire, mais Edouard Leclerc bâtira sa réputation sur ses prises de position pour les producteurs et sa volonté de réduire les intermédiaires pour pratiquer des prix plus attractifs contrairement aux épiceries. Il participera à l’invention de la consommation de masse. En 1959, les familles Fournier et Defforey créent le groupe Carrefour et ouvrent le premier supermarché à Annecy en s’appuyant sur un modèle de distribution en self-service importé des Etats-Unis.

De nos jours, 6 grandes enseignes se partagent le marché de la grande distribution en France : Casino, Carrefour, Système U, E. Leclerc, Intermarché, Auchan2. 70 % des achats alimentaires se font en grande distribution3. Petit à petit, les grands groupes de la grande distribution ont structuré et regroupé leurs approvisionnement dans des centrales d’achat, l’objectif étant d’offrir une offre diversifiée et identique dans l’ensemble des magasins de l’enseigne, quel que soit leur implantation sur le territoire. Parallèlement, l’industrie agroalimentaire, pour répondre à un besoin de praticité et aux modifications de pratiques chez le consommateur, a innové et développé des gammes de plus en plus élaborées de produits prêt-à-cuisiner et prêt-à-consommer. En amont, c’est l’âge d’or de l’agriculture intensive. Ces nouveaux modèles de production, de transports, de distribution et de consommation, l’ouverture des échanges commerciaux à l’international, vont contribuer à éloigner le consommateur du producteur.

A partir de 1996, les scandales alimentaires (vache folle, fièvre aphteuse, poulet à la dioxine) vont servir de catalyseur à une prise de conscience d’un système de production, de transformation, de transport et de distribution complexe et anxiogène. Si des progrès remarquables ont été faits en

1

http://www.bretagne.com/fr/culture_bretonne/histoire_de_bretagne/histoire_contemporaine/edouard_lecler c_invente_les_grandes_surfaces

2 GINESTE, M. L’innovation des enseignes de la grande distribution, TESA31, Dossier n°1, février 2013.

3 Bellamy, V., Léveillé, L., Consommation des ménages : quels lieux d’achat pour quels produits ?, INSEE, n°

1165, nov. 2007.

(9)

9 matière de sécurité alimentaire et de traçabilité des produits, le récent scandale dit « de la viande de cheval » a ouvert une nouvelle brèche dans la rupture de confiance du consommateur. Circuits opaques, traders de viande, sous-traitants en cascade, fraude à l’étiquetage et industriels trompés sur la nature des produits qu’ils utilisent… autant de raisons qui taillent en pièce le sentiment de confiance du consommateur vis-à-vis des acteurs de la filière.

En réaction, on peut faire plusieurs constats :

- Le consommateur a multiplié ses lieux d’achat4. En moyenne il fréquente 6 lieux différents.

- Un retour au magasin de proximité5. Quatre raisons sont évoquées par le consommateur : la praticité par la proximité géographique, la recherche de professionnalisme et de la qualité (notamment pour les bouchers et les boulangers), le lien avec le commerçant, la redynamisation du quartier,

- Certains produits sortent du caddie6 : viande, fruits et légumes et pain. On préfère manger moins de viande, mais acheter de la bonne qualité chez le boucher. On fréquente plus les marchés de plein vent et les boulangeries de proximité.

- La bonne image des marchés de plein vent, notamment producteurs,

- Une volonté du consommateur de contribuer à « faire vivre » le territoire, en rétablissant le lien avec les producteurs, mais également avec les autres acteurs du territoire (artisanat, IAA de qualité, etc.)

Au-delà des formes traditionnelles - vente directe, marchés à la ferme ou forain – les démarches en circuits courts se diversifient au sein du territoire et sur l’ensemble des filières7. Début des années 2000, une poignée de militants vont, en se calquant sur le modèle japonais du teikké, développer des modèles de distribution alternatifs : la vente en paniers8 et créer de nouvelles formes d’engagement entre producteurs et consommateurs. Depuis de nouveaux concepts émergent : drive, vente en ligne, machine à distribution automatique, camionnette, fermes cueillette, magasins de producteurs…

A la demande du Ministre de l'agriculture et de la pêche, un groupe de travail est constitué en janvier 2009 sur la notion de circuits courts de commercialisation des produits agricoles9. Une définition précise des CC est actée. Il s’agit d’un mode de commercialisation des produits agricoles qui s'exerce

4 Cf Etude « Comportements d’achats alimentaires des consommateurs du pôle toulousain » - Décembre 2011

5 Cf. les études publiées par le Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie et celles publiés par Kantar Worldpanel.

6 Cf Etude « Comportements d’achats alimentaires des consommateurs du pôle toulousain » - Décembre 2011

7 Lanchade, E. (sous la direction de), Circuits-courts : une relation de proximité, Chambres d’agriculture n°991, Mars 2010.

8 En 2001, suite à un voyage New-York, Denise et Daniel Vuillon vont créer la première AMAP à Toulon. Depuis les réseaux se sont multipliés (AMAP, ruche qui dit oui, drives et magasins producteurs, livraison à domicile, etc.) – cf. Weidknnet, A., AMAP : histoire et expériences, Nouvelles éditions Loubatières, 2011.

9 Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche, rapport du groupe de travail : « Circuits courts de commercialisation », mars 2009.

(10)

10 soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte à condition qu'il n'y ait qu'un seul intermédiaire10.

Les circuits courts regroupent deux grands types de commercialisation11 : - la vente directe (des producteurs aux consommateurs) :

• vente à la ferme (panier, cueillette, marché à la ferme, etc...)

• vente collective (point de vente collectif ou panier collectif)

• vente sur les marchés (marchés de producteurs de pays, marchés paysans,

• marchés polyvalents)

• vente en tournées (avec éventuellement point relais de livraison) ou à domicile

• vente par correspondance (internet, etc...)

• vente organisée à l'avance (AMAP)

• accueil à la ferme (gîtes, tables d'hôtes...) avec consommation sur place des produits de la ferme

- la vente indirecte (via un seul intermédiaire) :

• à la restauration (traditionnelle, collective,...)

• à un commerçant-détaillant (boucher, épicerie de quartier, GMS, etc...)

Il peut s'agir de produits bruts ou de produits transformés12. Cela implique, soit que le producteur s’équipe en amont et embrasse les métiers de transformation et de commercialisation, soit que l’intermédiaire est un transformateur et/ou un commerçant. Ce schéma pose notamment la question des circuits courts de produits carnés… Un animal est élevé par un agriculteur, il doit être abattu dans un abattoir agréé, ensuite il doit être découpé et conditionné, pour être vendu. Dans l’hypothèse que ce soit le producteur qui assure lui-même la vente, on compte une chaîne de trois acteurs, dont deux intermédiaires…

Les limites du concept de circuit court :

Une approche des systèmes alimentaires localisés par le simple prisme de lecture des circuits courts présentent quelques limites :

La définition des CC sous-entend mais n’acte pas la notion de territoire. Elle n’intègre pas la notion de distance. La vente par internet notamment peut être considérée comme un CC. La notion de proximité est importante dans l’approche territorialisée des SYAL.

La lecture, qui consiste à ne prendre en compte qu’une chaîne simplifiée d’acteurs (trois maximum), ne permet pas de tenir compte d’agro-chaînes plus complexes, intégrant des forces territoriales importantes, tant au niveau économique, que des savoir-faire.

• Une lecture strictement linaire des chaînes d’acteurs (de la fourche à la fourchette), ne permet pas de tenir compte des acteurs territoriaux qui contribuent au développement des SYAL, mais qui ne sont pas directement impliqués dans la chaîne de valeurs (ex : chambres consulaires, collectivités territoriales, pôles de compétitivités, organismes d’accompagnement à l’innovation, dispositifs de financements publics, etc.)

10 http://agreste.agriculture.gouv.fr/recensement-agricole-2010/methodologie-718/

11 Idem, page 3.

12 Cette définition a été actée dans le plan d’action pour développer les circuits courts, publié par le Ministère de l’agriculture et de la pêche, le 14 avril 2009.

(11)

11 Les notions de proximité et de locavore : accentuer l’empreinte du territoire Catherine Hérault-Fournier13 interroge le concept de CC, sur trois dimensions : la distance géographique, la nature des intermédiaires et le degré d’engagement entre les acteurs de l’échange.

La tendance, étant donné les limites du concept de CC, est de lui substituer la notion de circuit alimentaire de proximité (CAP). Sachant qu’à ce jour, aucune définition officielle ne définit ce concept. Toutefois, il permet d’ajouter de nouvelles dimensions :

- La notion de distance géographique. Pour le mouvement des locavores, la notion de distance est primordiale. Un locavore consomme majoritairement des produits locaux (entre 70 et 85 % de sa consommation), c’est-à-dire produits dans un rayon situé entre 50 et 170 km du lieu de consommation. Il peut intégrer quelques aliments issus de productions plus lointaines (sel, épices, chocolat, café, etc.). Ces produits doivent représenter un faible pourcentage de la consommation totale et sont appelés produits « Marco Polo ». Toutefois un grand nombre de limites découlent de cette contrainte géographique :

▪ l’accès à l’offre, notamment pour les métropoles, dont l’urbanisation grandissante les éloignent des zones de production,

▪ la diversité de l’offre, certains aliments ne pouvant être produits que dans des zones spécifiques…

Les limites géographiques (région, département, pays) sont souvent invoquées pour définir le

« local », mais ces « frontières » sont vite dépassées face aux pratiques14 et aux réalités agricoles.

- La notion d’intermédiaire. Elle pose la question de la distance « raisonnable » à trouver entre le producteur et le consommateur, mais également la nature de l’intermédiaire et son rayonnement économique et patrimonial sur le territoire (savoir-faire, impact sur le bassin d’emplois, etc.) Il ne s’agit plus de prendre la longueur de la chaîne comme valeur déterminante, mais plutôt la localisation de l’agro-chaîne au cœur du territoire. Le produit doit rester tout au long de son circuit, de sa production jusqu’à sa consommation en passant par sa transformation et son conditionnement, au sein du territoire. Cet élargissement permet notamment de prendre en compte des savoir-faire, notamment dans les métiers de la transformation, qui jouent un rôle majeur sur la qualité et la valeur patrimoniale et identitaire d’un produit.

- La notion d’engagement, qui contribue à construire le lien de proximité entre le vendeur et le consommateur : doit-elle être explicite ou implicite ? Certaines formes de commercialisation en circuit court se font sur la base d’un contrat d’engagement entre le vendeur (ex : producteur en AMAP) et le consommateur. Ce dernier s’engage sur un montant de prestation annuel et peut également s’engager sur une participation directe sur l’exploitation (cueillette, réparation, entretiens) ou sur la gestion de la distribution des paniers. Ce modèle, bâti sur une approche militante, tend à s’essouffler avec le temps et sous la pression des contraintes de la vie quotidienne. Actuellement, le consommateur est prêt à s’engager sous condition que le contrat d’engagement ne soit pas trop contraignant en temps et en énergie. L’engagement doit se faire avant tout par l’acte d’achat.

Le concept de circuit de proximité apporte des dimensions intéressantes à la réflexion :

● la proximité géographique, qui pose les notions d’ancrage territorial et de distance géographique

13 HERAULT FOURNIER C., Les circuits courts : défintion (s) et enjeux, Les carnets de Pro de Lipocro, n°1, juin 2010.

14 HERAULT FOURNIER, Op. Cit

(12)

12

● la proximité dans la relation producteur/produit/consommateur. Elle intègre la notion de

« lien social » et pose la question de comment se construit ce lien ? Par la rencontre avec le producteur, à travers le professionnalisme d’un commerçant, ou par un signe distinctif apposé sur un produit (marque, label, SIQO). Elle sous-tend donc un lien fort de confiance à trouver entre le produit, et à travers lui, les acteurs de la filière du territoire, et le consommateur.

Toutefois, comme pour les CC, les CAP restent dans une vision linéaire de l’organisation de la filière, ce qui ne permet pas une lecture complexe des systèmes d’acteurs impliqués sur le territoire.

Définition du concept SYAL

La notion de Système agroalimentaire localisé (SYAL) 15 est apparue […] dans un contexte de crise des sociétés rurales, d'aggravation des problèmes environnementaux et des nouveaux défis alimentaires posés aux différentes sociétés des pays du Sud et du Nord, tant du point de vue quantitatif que qualitatif. La première définition a été avancée en 1996 pour chercher à rendre compte, dans ce contexte, de regroupements géographiques d'entreprises agroalimentaires qui résistaient ou innovaient à partir de stratégies de valorisation de ressources et produits locaux. Les SYAL sont alors définis comme des ensembles «d'organisations de production et de service (unités de production agricole, entreprises agroalimentaires, commerciales, de services, restauration) associées à un territoire spécifique par leurs caractéristiques et leur fonctionnement. Le milieu, les produits, les hommes, leurs institutions, leur savoir-faire, leurs comportements alimentaires, leurs réseaux de relations, se combinent dans un territoire pour produire une forme d'organisation agroalimentaire à une échelle spatiale donnée16». Une référence forte, dans cette définition, est faite au

« territoire ». Mais elle apporte d’autres dimensions qui sont essentielles à la lecture de l’activité agricole et agro-alimentaire d’un territoire. Ces dimensions pouvant être des axes de réflexion essentiels dans la méthode d’analyse de l’activité (au sens large) que génère, et qui gravite autour de l’agriculture et l’agro-alimentaire dans un territoire.

La définition du SYAL intègre également l’idée de « chaîne » d’acteurs. Cela permet d’associer à cette définition des SYAL, celle des agro-chaînes portée par le pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation. Le concept d’agro-chaînes est une chaîne de valeur qui vise tout d’abord, à analyser les attentes futures du marché et de consommateurs, puis à remonter chaque maillon de la chaîne en passant par la transformation, la collecte, la production, la sélection et ce, jusqu’au territoire de l’agriculteur17.

15 in : « le temps des SYAL », Muchnik J., Requier-Desjardins D., Sautier D., Touzard J.M.. 2007. Economies et sociétés (29)

16 Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et

Systèmes Agro-alimentaires et Ruraux (Sarl), Systèmes agroalimentaires localisés : organisations, innovations et développement local, Montpellier, 1996.

17 Le concept d’agro-chaîne est porté par le pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation et permet de construire des chaînes d’acteurs (maillon) pour mieux penser l’innovation, en s’appuyant sur une approche

(13)

13

Source : Agri Sud-Ouest Innovation

La démarche bottom up qui consiste à partir des attentes du marché pour penser l’innovation ou l’offre produit/service est essentielle. Par contre, l’approche SYAL pose le territoire comme un élément déterminant, alors que le concept d’agro-chaîne le pose en finalité et tente de répondre à la l’ultime question : quelles retombées et conséquences pour le territoire ? En termes de retombées économiques, sociales et environnementales.

D’autre part, le concept d’agro-chaîne ne tient pas compte des réseaux d’acteurs qui contribuent à produire de la valeur : les acteurs des processus d’émergence de l’innovation, les financeurs publics ou privés, les collectivités territoriales, les consulaires, les interprofessions et les syndicats professionnels, etc.

La complexité des SYAL est de comprendre et mesurer ces chaînes d’acteurs qui aident à faire émerger les projets collaboratifs (acteurs facilitateurs) et qui structurent les agro-chaînes territoriales (acteurs impliqués). L’ensemble de ces compétences associées construisent les systèmes alimentaires localisés.

bottom up, en partant des attendes des consommateurs (marché). Cf.

file:///C:/Users/Muriel/Downloads/plaquette_2014-vf.pdf

(14)

14 En conclusion, nous pouvons garder la définition suivante :

Un système alimentaire localisé qualifie toute organisation d’acteurs (publics, privés, collectifs et/ou individuels, agriculteurs, industriels, artisans, consommateurs) qui a pour objectif le développement d’agro-chaînes (courtes et longues) ancrées dans un territoire et produisant une valeur ajoutée pour ce dernier (économique, sociale, patrimoniale, environnementale etc.) :

Attentes et besoins des consommateurs du territoire.

Émergence et fonctionnement de réseaux locaux (de production, de transformation, de commercialisation, d’appui au développement, etc.).

Qualification territoriale de produits.

Description et analyse de savoirs et savoir-faire (préservation, transmission, valorisation).

Processus territoriaux d’innovation.

Etc.

Un SYAL est donc basé sur l’importance de la reterritorialisation de l’économie et la valorisation des ressources locales. Un SYAL considère le territoire comme source de valeur ajoutée, et essaie de s’adapter à sa typicité et à ses acteurs.

(15)

15

1- Les enjeux des systèmes agro-alimentaires localisés (SYAL) 1.1– La place des systèmes agro-alimentaires localisés en Europe

1.1.1. Des réseaux d’initiatives à l’échelle européenne

En Janvier 2008, la recherche sur les SYAL connaît un rapide essor au niveau européen, avec la création de l’ERG Syal (European Research Group)18. Ce groupe de recherche est composé de trente institutions (laboratoires, départements, ou centres de recherches) de divers pays européens. Il étudie19 :

● Les SYAL comme concept pouvant répondre aux défis de l’agriculture de demain : peuvent-ils être une réponse face aux enjeux de l’agro-écologie et aux développements économiques des territoires ?

● Les synergies entre les SYAL et les synergies territoriales : collaborations public/privé, préservation et valorisation du patrimoine naturel et culturel, intelligence territoriale, etc.

● Les réseaux d’acteurs locaux liés à la production, l’innovation, la commercialisation et la consommation.

● Les supports de communication (ou signes distinctifs) entre produits et consommateurs (informations, traçabilité) : SIQO, étiquettes, marques, labels, etc.

● Le lien entre alimentation et culture gastronomique (patrimoine, tourisme, identité)

● Les outils de transfert du savoir, pour former les acteurs de territoire, notamment à l’innovation.

Les missions de ce groupe sont essentiellement : la recherche, l’enseignement et la formation, le transfert de connaissances (notamment par la publication de travaux), l’assistance technique (notamment juridique et réglementaire), la coopération avec des pays situés en dehors de l’espace européen.

Parallèlement, l’Union Européenne a inscrit les problématiques SYAL dans certains programmes et financements :

● PROM Stap (Promotion de l’approche de “l’étable à la table”) : il s’agit d’encourager les autorités régionales de certains territoires européens à améliorer l’offre et l’innovation en matière de circuits courts.

● Elle a financé, entre 2008 et 2010, le projet FAAN (Facilitating Alternative Agro-food Networks: Stakeholder Perspectives on Research Needs) dont l’une des missions était d’analyses des politiques actuelles (européennes et nationales) pour mesurer, dans quelle mesure, elles étaient un frein ou un vecteur de développement des SYAL. Pour ensuite proposer une analyse de besoins.

18 http://www.lse.ac.uk/government/research/resgroups/EPRG/home.aspx

19 http://syal.agropolis.fr/item/erg-syal-uk

(16)

16 1.1.2. Des programmes de financement en faveur des syal

La politique de développement rural de l’Union européenne sur la programmation 2014-2020 s’appuie sur la mise en place d’une stratégie commune d’utilisation des fonds dans le but de renforcer la cohérence et l’efficacité de ces derniers pour atteindre les objectifs de la stratégie Europe 2020 (compétitivité, durabilité et inclusion sociale) :

Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) dans lequel s’inscrit notamment l’approche LEADER (Liaison Entre Action de Développement de l’Economie Rurale)

Fonds européen de développement régional (FEDER) Fonds social européen (FSE)

Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP)

Par ailleurs, afin de prendre en compte la longue expérience en matière de promotion de l’innovation de la politique de développement rural, des mesures relatives au transfert de connaissance ou aux investissements ont été programmées sur la période 2007/2013 par les États membres dans l’objectif d’encourager l’innovation. Ces mesures resteront disponibles pour la programmation 2014-2020 et seront renforcés dans le cadre du partenariat européen pour l’innovation (PEI).20

Note :

Au niveau national, concernant plus particulièrement le FEADER, la France élabore un cadre national État/Régions car certains éléments méritent d’être cadrés ou mutualisés au niveau national. Ce nouveau règlement de développement rural reprend les 6 priorités de l’Union pour le développement rural :

• Favoriser le transfert de connaissances et l’innovation dans les secteurs de l’agriculture et de la foresterie, ainsi que dans les zones rurales,

• Améliorer la viabilité des exploitations agricoles et la compétitivité de tous les types d’agriculture dans toutes les régions et promouvoir les technologies agricoles innovantes et la gestion durable des forêts,

• Promouvoir l’organisation de la chaîne alimentaire, y compris la transformation et la commercialisation des produits agricoles, le bien-être des animaux ainsi que la gestion des risques dans le secteur de l’agriculture,

• Restaurer, préserver et renforcer les écosystèmes liés à l’agriculture et à la foresterie,

• Promouvoir l’utilisation efficace des ressources et soutenir la transition vers une économie à faibles émissions de CO 2 et résiliente aux changements climatiques, dans les secteurs agricole et alimentaire ainsi que dans le secteur de la foresterie,

• Promouvoir l’inclusion sociale, la réduction de la pauvreté et le développement économique.

20 http://agriculture.gouv.fr/programmation-2014-2020-union-europeenne

(17)

17

1.2- Les SYAL en France

1.2.1 - Les SYAL en France : état des lieux

1.2.1.1 – Statistiques nationales, le recensement agricole de 2010 : une approche centrée sur l’analyse des circuits courts

Pour la première fois, en 2010, le recensement agricole français intègre le concept de circuit court.

Dans un premier temps, en s’appuyant sur les informations du recensement agricole principalement, nous pouvons extraire des informations sur le développement des formes de commercialisation en circuits courts (vente directe et vente indirecte avec pas plus d’un intermédiaire). Pour l’instant, la collecte de données du recensement agricole ne permet pas d’avoir une approche complexe des systèmes alimentaires localisés sur un territoire.

En moyenne, en 201021, 21% des exploitants vendent en circuit court, soit un producteur sur cinq.

Les deux produits principalement vendus en CC sont le miel et les légumes, viennent ensuite les fruits et le vin. Ils sont particulièrement développés dans le Sud-Est de la France et notamment en Rhône- Alpes. Aquitaine et Midi-Pyrénées, qui concentrent respectivement, 14 et 15 % des exploitations avec des volailles, vendent trois à quatre fois moins en circuit court que la région Provence qui compte quinze fois moins de producteurs22.

A l’exception de la viticulture22, les exploitations qui commercialisent en circuit court ont une surface agricole utilisée (SAU) plus faible. Pour quatre exploitants sur dix, hors viticulture, distribuant via un CC, ce type de vente représente plus de trois quarts du chiffre d’affaires total de l’exploitation22 (notamment pour les filières miel, vin, légumes et produits laitiers).

L’approche CC restreint l’analyse des systèmes alimentaires localisés. Elle ne tient pas compte des systèmes alimentaires complexes qui existent sur un territoire et participent à son dynamisme économique et culturel. Quid de la part de la production locale vendue directement aux magasins de grande distribution implantés sur le territoire ou des industries agro-alimentaires qui transforment et créent de la valeur économique et patrimoniale en transformant la production locale au cœur même du territoire ?

1.2.1.2- Les SYAL, une réponse pour redynamiser les filières et les territoires ruraux ? La crise économique incite l’Etat à soutenir certaines filières

La crise économique de 2008 et l’augmentation significative du coût des matières premières vont fortement impacter les filières de l’élevage (bovins, ovins, caprins, porcine et volaille). S’ajoute à ce contexte économique défavorable, une situation sanitaire préoccupante entre 2007 et 2008, avec l’épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO) ou « langue bleue du mouton », à l’origine de l’une des plus graves crises sanitaires que la France ait connue depuis les cinquante dernières années, causant des pertes économiques importantes pour les filières ovine et bovine22. La France sera touchée par la deuxième vague de l’épizootie, on dénombrera entre juillet 2007 et juillet 2008, plus de 21 500 cas.

Au-delà des pertes directes de bétails, s’ajoutent des pertes indirectes importantes : diminution de la

21 Agreste, Commercialisation de produits agricoles : un producteur sur cinq vend en circuit court, n°275, janv.

2012. http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_primeur275.pdf

22 BRICQ Nicole, La gestion de l’épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO) : tirer des enseignements pour l’avenir, Commission des finances SENAT, juillet 2008. Cf. http://www.senat.fr/rap/r07-460/r07-460-syn.pdf

(18)

18 production de lait, problèmes de fertilité et d’avortement, pertes économiques liées aux restrictions de circulation et d’échanges d’animaux.

Les graphes ci-joint montrent bien que l’ensemble des filières viandes va être impacté par ces situations de crise. En 9 ans, le revenu des agriculteurs n’a pas beaucoup évolué et reste au niveau ou en dessous du niveau de revenu de 2004 !

En 2012, la filière lait est dans une situation économique critique et la filière viande dans une situation préoccupante. En réponse aux difficultés rencontrées par ces deux filières, l’Etat, débloque en 2013 des aides financières23. Les producteurs cherchent des solutions pour être moins fortement soumis à la volatilité des prix. Les circuits de commercialisation courts et de proximité sont désormais choisis par un jeune sur deux qui s’installe24.

Un cadre réglementaire en faveur des SYAL

En réponse à la crise économique que connaît l’agriculture en France, le gouvernement Fillon publie en 2010 la “Loi de modernisation de l’agriculture”25 couplé à un “Plan national d’alimentation”

(PNA). Ce texte fixe 4 objectifs : stabiliser le revenu des agriculteurs, renforcer la compétitivité de l'agriculture, mettre en place une véritable politique de l'alimentation et lutter contre le "gaspillage"

des terres agricoles.

Face à la volatilité des prix, cette loi rend obligatoire les « contrats écrits » d’engagement entre producteurs et acheteurs. L’objectif étant de sécuriser le prix, la durée et le volume de la production

23 http://agriculture.gouv.fr/Aides-exceptionnelles-a-l-elevage

24 Lafarge J-L, Les coûts de production à la hausse, conjoncture 2012, Chambre d’agriculture des Pyrénées- Atlantiques, décembre 2012.

25 LOI n° 2010-874 du 27 juillet 2010 de modernisation de l'agriculture et de la pêche

(19)

19 agricole et de garantir un revenu correct aux agriculteurs. Elle place l’Observatoire des prix comme organe central de surveillance des pratiques de contractualisation.

D’autre part, la loi fixe le principe d'une politique de l'alimentation inscrite dans le Code rural. Elle est définie par le Gouvernement qui rend compte devant le Parlement tous les 3 ans dans un programme national pour l'alimentation (PNA). Ce programme prévoit les actions à mettre en œuvre dans les domaines suivants :

- l'accès pour tous à l'alimentation, en particulier les plus démunis ; - la sécurité sanitaire, la santé animale et végétale ;

- l'éducation et l'information sur l'alimentation et sur les matières premières agricoles ; - la loyauté des allégations aux consommateurs ;

- la qualité gustative, nutritionnelle, le patrimoine alimentaire ;

- la promotion des terroirs, le développement des circuits courts et de l'approvisionnement de proximité, l'utilisation de produits locaux en restauration collective.

Face à l’instabilité de la conjoncture économique nationale et internationale, les circuits-courts et de proximité sont perçus comme des opportunités intéressantes de diversification des débouchés pour les agriculteurs. D’autre part, ils sont un enjeu pour l’agriculture périurbaine et permettent de bâtir des programmes d’actions impliquant l’urbain et le rural au cœur des territoires.

Un grand nombre de régions de France vont s’engager dans des plans d’actions d’accompagnement et de développement des CC et des CAP. En amont, au niveau de la production, en favorisant l’installation, en accompagnant les projets d’investissement, notamment en créant des dispositifs de co-financement Région/FEADER, en soutenant des projets collectifs de transformation (abattoirs, ateliers de découpes et/ ou de transformation, conserverie, outils de vinification, démarche de commercialisation…)

On peut noter également, au niveau national, la politique de recherche appliquée et de développement agricole et rural est mise en œuvre notamment dans le cadre du Programme national de développement agricole et rural (PNDAR). Le ministère en charge de l’agriculture contribue à son financement au moyen du compte d’affectation spéciale « développement agricole et rural » (CASDAR).

1.3. Politiques et stratégies régionales sur le développement des SYAL

1.3.1. Stratégie de la région Midi-Pyrénées

1.3.1.1. Midi-Pyrénées met l’accent sur la qualité alimentaire

En Midi-Pyrénées26, comme à l’échelon national, 16 % des exploitations agricoles vendent tout ou partie de leur production en circuit-court. Les principaux produits vendus sont : œufs, volailles, produits laitiers, viandes, légumes, fruits, miel et vin.

26 Agreste Midi-Pyrénées, Les circuits courts de commercialisation, n° 66 – avril 2012.

http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/R7312A12.pdf

(20)

20 Mais la région est principalement tournée vers la « qualité alimentaire », une notion qui est localement fortement corrélée aux Signes d’Identification de Qualité et d’Origine (SIQO). Elle organise notamment, chaque année, un salon de la « qualité alimentaire », qui valorise essentiellement les filières sous signe officiel de qualité. 22% des exploitations de la région produisent sous SIQO.

En 2012, 120 produits de Midi-Pyrénées bénéficiaient d’un Signe d’Identification de Qualité et d’Origine (SIQO) en Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) et Vins De Qualité Supérieure (VDQS), en IGP (Identification Géographique Protégée), en Label Rouge ou en Agriculture Biologique. L’ensemble des filières est concerné avec néanmoins une prédominance des filières animales (viandes ovine et bovine, fromages, palmipèdes gras, volailles maigres, porc et charcuterie). La production sous signe officiel (hors Agriculture Biologique) concerne plus de 14 000 exploitations27 dites "professionnelles"

réparties sur l’ensemble du territoire. Avec près de 118 000 ha en Agriculture Biologique pour 2 427 producteurs, Midi-Pyrénées est la 2ème région française en Agriculture Biologique par le nombre d’exploitations. Ces exploitations représentent 4.6 % de la SAU28.

Les SIQO sont :

Appellation d’Origine Protégée Appellation d’Origine Contrôlée Agriculture Biologique

Indication Géographique Protégée

Spécialité Traditionnelle Garantie Label Rouge

Les signes officiels de qualité permettent d’assurer une traçabilité de qualité aux consommateurs.

Chaque label est associé à un cahier des charges. Certains comme l’AOC, AOP et IGP intègre explicitement la dimension territoriale. Ils permettent de garantir une qualité de production et/ou des savoir-faire et une origine géographique. Ce n’est pas le cas pour les labels « Label rouge » et AB, qui n’ont pas de lien propre à un territoire.

L’intérêt principal de ces labels est de permettre aux consommateurs d’identifier les produits dans les rayonnages de la GMS en garantissant une certaine qualité et donc en favorisant le sentiment de confiance. Ils constituent donc des outils de valorisation important pour les produits commercialisés en circuits longs. Ils contribuent à construire le lien entre les acteurs d’une filière locale en SIQO et le consommateur, qui ne se situe pas forcément sur le territoire de production.

27 Soit près de 27 000 emplois concernés (UTA) - Irqualim- - dossier de presse - 20 ans de qualité alimentaire

28 http://draaf.midi-pyrenees.agriculture.gouv.fr/Signe-d-Identification-de-Qualite

(21)

21 Toutefois, une étude faite par le CREDOC en 2007 permettait de relativiser l’impact d’un SIQO sur l’achat d’un produit. A la question, quels sont, pour vous, les critères de qualité d’un produit ? Les SIQO arrivaient en 8ème position, les trois premiers étant : le goût, l’apparence et le prix…

Les SIQO sont peu présents dans les filières de commercialisation courte. Le poids de l’agriculture biologique est probablement le plus fort. Dans le département de la Haute Garonne par exemple29, seulement 4 % des exploitations sont sous label Bio et pourtant 17 % de la production est vendue en CC. 50 % des producteurs bio du département ont une activité en CC. Toutefois, 70 % des produits vendus en CC n’ont ni marque, ni label, ni SIQO…

La région Midi-Pyrénées investit également dans le développement des filières courtes. Les organismes de développement, comme Midi-Pyrénées innovation /expansion, IRQUALIM, les chambres d’agriculture, etc., accompagnent des projets (conseil et ingénierie financière). A titre indicatif, 300 projets individuels d’investissements pour la transformation à la ferme ont été aidés pour un total de 2 235 000 € entre 2009 et 2013, mobilisant autant de crédits FEADER30.

Dans le cadre du plan installation transmission, la Région MP appuie l’installation des jeunes agriculteurs qui ont besoin de répondre à certaines conditions avant de démarrer. La majorité des bénéficiaires de ce dispositif construisent leur projet en circuits courts. Les productions les plus concernées sont maraîchage, petits fruits et apiculture, et les projets en élevage, arboriculture et viticulture se développent. Avec en moyenne 47 dossiers par an dont un tiers en bio, la Région a consacré 2 262 000 € d’aide à l’installation progressive entre 2009 et 201331.

1.3.1.2. La création de la marque Sud-Ouest France

Portée par les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, la bannière Sud-Ouest France a pour objectif d’améliorer le résultat économique des agriculteurs et des filières agro-alimentaires des deux régions via l’exportation des produits bénéficiant d’un Signe d’Identification de la Qualité et de l’Origine (SIQO), ainsi que des produits sélectionnés sur des critères d’origine des matières premières et de typicité liée aux territoires, respectant des cahiers des charges précis et bénéficiant d’un plan de contrôle.

Deux « Maisons Sud-Ouest France » sont aujourd’hui implantées en Chine au cœur des nouveaux quartiers commerçants des grandes villes chinoises. C'est donc, pour les producteurs du Tarn, une opportunité d'accès simplifié au marché chinois.

A l’heure actuelle, la fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon pose question quant à la pérennité de cette bannière en l’état ou de son éventuelle fusion avec la marque « Sud de France ».

29 Chambre régionale d’agriculture, Les circuits courts en Haute-Garonne, étude 2010. http://www.haute- garonne.chambagri.fr/IMG/pdf/Synthese_Circuits_courts.pdf

30 La lettre régionale de l’agriculture biologique en Midi-Pyrénées, 2ème trimestre 2014 n°7.

31 Ibid

(22)

22 1.3.2. Stratégie mise en place dans le Tarn

1.3.2.1- La place des SYAL dans le TARN

L’Assemblée départementale a validé en mars 2012 un nouveau cadre stratégique pour l’agriculture et l’agroalimentaire tarnais, en remplacement du Plan Tarn : CAP’AGRI. Ce projet vise à définir un programme de développement pour le Tarn agricole sur la période 2013-2015.

Il est élaboré sous l’impulsion du Conseil général, de la Chambre d’agriculture et de leurs partenaires (CCI, Chambre de métiers, Maison de l’Elevage, Agropoint…).

L’enjeu est la définition d’un projet partagé entre le Conseil général, les organismes de développement et les acteurs des filières agricoles. Il porte sur 5 axes de développement32 :

Axe 1 – Maintenir et développer l’emploi lié à l’agriculture dans les territoires Axe 2 – Redonner de la compétitivité à l’élevage et aux filières viandes

Axe 3 – Concilier politique de l’eau et développement d’une agriculture durable

Axe 4 – Développer de la valeur ajoutée des productions en cohérence avec les enjeux de développement durable

Axe 5 – Valoriser la filière Forêt-bois Tarnaise

Les axes 1 et 2 auront un impact indirect sur le développement de SYAL. Le premier est spécifiquement orienté vers la pérennisation de l’activité agricole par l’aide au maintien (transmission) et à l’installation et au développement des formes de coopérations territoriales (coopératives, GAEC, etc.) Le deuxième axe est plus orienté sur l’élevage et notamment la modernisation des outils de production, avec une action spécifique sur l’innovation en matière d’organisation et de valorisation des viandes. Il s’agit bien de favoriser le consommer local, notamment en restauration collective, d’accompagner les partenariats éleveurs/artisans de bouche, de développer de petites structures laitières de transformation et de conduire une réflexion collective sur l’abattage spécifique (ex : Aïd).

L’axe 4 est centré sur le développement de circuits-courts et filières de proximité, des matières premières et des produits consommables. Il s’agit à la fois de favoriser l’implantation et le développement d’ateliers de transformation, mais également de porter des projets de logistique et de plateformes pour favoriser la diffusion des produits sur le territoire. L’axe 4 compte 7 actions complémentaires :

• Accompagner les entreprises utilisatrices d’une ressource issue du Tarn.

• Valoriser les productions sous signes officiels de qualité et les démarches incluant l’approche environnementale et l’agriculture biologique.

• Valoriser les marques territoriales dont la marque départementale de l’agro-alimentaire

« Saveurs du Tarn ».

• Appuyer la structuration de nouvelles filières et renforcer la compétitivité des filières fragilisées.

• Encourager les démarches locales et labellisées, notamment en production fermière, ainsi que les productions emblématiques du Tarn.

32 Programme de développement agricole et agro-alimentaire tarnais 2013-2015. Cadre stratégique issu des rencontres départementales de l’agriculture 2013.

(23)

23

• Favoriser les projets d’innovation en lien avec le développement durable et avec la réduction du gaspillage alimentaire.

• Valoriser les débouchés non alimentaires de sous-produits et des productions agricoles.

1.3.2.2- Les dispositifs et acteurs de territoire qui contribuent au développement des SYAL dans le Tarn

AGROPOINT

AGROPOINT

Histoire & Contexte : Compte tenu du poids du secteur agroalimentaire dans le Tarn, il est apparu aux entreprises ainsi qu’aux Chambre de Métiers et de l'Artisanat, Chambre d’Agriculture et Chambre de Commerce et d'Industrie du Tarn qu’il était nécessaire de créer une structure collective capable de fédérer l’ensemble des acteurs de ce secteur d’activité.

Cette structure, Agropoint, a ainsi été créée à l’initiative du Conseil général.

Date de création : 1994

Partenaires : Département du Tarn,

Chambre d'agriculture du Tarn,

CCI du Tarn,

CMA du Tarn,

Aria (Association Régionale des Industries Alimentaires de Midi- Pyrénées) - signature d’une convention en 2013),

Comité du tourisme du tarn,

Logis du Tarn,

Ecole des Mines,

Fonlabour (lycée agricole),

Ineopole (centre de formation),

Maison familiale rurale Peyregoux ,

Label Oc per l’occitan.

Fonctionnement : C’est une association de loi 1901.

Le Conseil d’Administration de l’association est composé comme suit :

1 président, 2 vice-présidents, 1 secrétaire, 1 trésorier,

4 Conseillers Généraux titulaires,

6 Représentants des entreprises de production/transformation et de distribution,

4 Représentants des filières ou structures.

Equipe : 5 salariés :

1 directeur,

1 chargée de communication,

1 chargée de mission restauration collective & nutrition,

(24)

24

1 chargé de mission GMS,

1 secrétaire administrative.

Adhérents : 120 adhérents, dont une centaine d’entreprises (agriculteurs, artisans et industriels), 9 magasins distributeurs et une dizaine de partenaires.

cotisation au prorata du chiffre d’affaire de l’entreprise → volonté d’équité et d’accessibilité

Missions : - Ses missions s’inscrivent dans le cadre stratégique pour l'agriculture et l’agroalimentaire tarnais “Plan Tarn” pour la période 2002-2012 et Cap’agri pour la période 2013-2015.

Consolidation et aide développement d’entreprises déjà installées.

Mission de service et d’accompagnement dans de nombreux domaines (stratégie commerciale, accompagnement marketing, appui à la vente, communication, hygiène, qualité, sécurité sanitaire des aliments, restauration collective, nutrition).

- Appui spécifique à la restauration collective (validation des menus, aide sur la recherche des producteurs, organisation des rencontres Rest and co)

LA CHAMBRE D’AGRICULTURE DU TARN

Au-delà de leur mission consultative (représentative du monde agricole), les chambres d’agriculture ont des missions d’intervention. Elles initient, coordonnent et appliquent sur le terrain des programmes d’intervention répondant aux attentes de l’agriculture et de la société. La chambre d’agriculture du Tarn dispose d’une commission dédiée aux circuits courts et filières territorialisées, dirigée par Claudine Etevenon. Les missions de développement des circuits courts sont rattachées au pôle « filières territorialisées ». Le groupe de travail « produits fermiers / circuits courts /marques » a en charge la mise en application du programme circuits courts.

Depuis janvier 2013, elle publie un petit bulletin sur cette thématique, intitulée : « Circuits courts : lettre d’information aux producteurs ».

Elle propose un accompagnement dans les domaines suivants : - Aide à la délivrance de l’attestation de producteur-vendeur.

- Accompagnement à l’obtention de subventions notamment pour la transformation de produits à la ferme.

- Organisation, en collaboration avec le Pays de l’Albigeois et des Bastides et d’Agropoint, de rencontres entre les producteurs et les acteurs de la restauration collective.

- Suivi, à travers d’études, de l’activité restauration collective.

- Accompagnement des producteurs qui souhaitent travailler avec la restauration collective.

- Développement de l’activité d’agro-tourisme à travers le réseau « Bienvenue à la Ferme » : intégration dans un réseau, marque soumise à une charte qualité, mise à disposition d’outil

(25)

25 d’identification et de valorisation (site web, logos, kit de promotion, tarifs préférentiels sur des emballages, etc.), gratuité de l’attestation de producteur/vendeur).

- Développement de « Marchés de Producteurs de Pays ».

- Formation et accompagnement à la création de sites de vente en ligne.

- Développement de « drives fermiers », unité collective de distribution pour les producteurs. Le premier a vu le jour, en 2014 sur la commune du Séquestre.

LE CIVAM DU TARN

Les Civam sont les Centres d’initiative pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu Rural.

Ce sont 8000 adhérents agriculteurs et ruraux répartis dans 170 associations et 45 régions différentes qui travaillent en groupes locaux pour un développement durable et solidaire et le maintien de campagnes vivantes et accueillantes.

Dans le Tarn, il s’agit du Civam « Promo Terroir Tarnais » qui a pour mission l’aide à la création des projets émanant de ses adhérents.

Actuellement le CIVAM travaille autour de trois projets :

1- L’organisation des portes ouvertes deux fois par an : « de ferme en ferme » en avril et « un dimanche à la ferme » en octobre

2- L’organisation de buffets fermiers pour particuliers ou entreprises (activité traiteur) tout au long de l’année.

3- La création et le développement d’un drive fermier associé à un magasin de vente sur place dont le nom est Choisir al Païs.33

Le CIVAM a pour projet de développer l’accueil à la ferme à destination du grand public, des scolaires

LE PAYS DE L’ALBIGEOIS ET DES BASTIDES

Le pays de l’Albigeois et des Bastides est également un acteur/facilitateur sur le territoire pour le développement et la mise en œuvre des circuits courts. Un grand nombre d’actions sont menées, notamment sur le marché de la restauration collective locale, en partenariat avec les autres acteurs du territoire (chambre d’agriculture, Agropoint, etc.)

Le chapitre suivant détaille l’histoire et les missions du Pays de l’Albigeois et des Bastides.

33 Cf. fiche projet partie 5.3

(26)

26

2- Le Pays de l’Albigeois et des Bastides

Définition du « Pays » et du GAL

Le Pays est une structure de développement local qui anime une démarche de développement multisectorielle et transversale en partenariat avec tous les acteurs du territoire: élus locaux, acteurs économiques, responsables associatifs et syndicaux, habitants engagés sur le territoire34. Le pays de l’Albigeois et des Bastides est un Groupement d’Action Locale (GAL) : Ensemble de partenaires socio- économiques privés et publics installés dans des territoires ruraux. Ces groupes sont chargés de mettre en place une stratégie de développement organisée en accord avec le programme européen LEADER.

2.1- Création du territoire projet et contours du GAL

2.1.1. Son histoire

Le territoire du Pays de l’Albigeois et des Bastides était organisé depuis les années 80-90 à travers:

- les associations de développement territorial et rural : GREAVI, Ségala du Tarn et Comité de Bassin d’Emploi du Nord du Tarn.

- les Communautés de Communes (dont certaines sont de création récente) qui couvrent aujourd’hui 85 % des communes du territoire.

Les associations du SEGALA et du GREAVI ainsi que le Comité de Bassin d’Emploi du Nord du Tarn ont été à l’initiative, avec les EPCI, des démarches qui ont conduit à la définition du périmètre d’étude et à la constitution de l’association de préfiguration pour la mise en place du Pays.

1. Les démarches préparatoires avec l’Association de Préfiguration

C’est en janvier 2000 que les trois intercommunalités du Ségala et du Carmausin (Communautés de communes Ségala-Carmausin et VAL 81, District urbain du Carmausin) avec l’association du Ségala du Tarn engagent la réflexion sur les enjeux de la LOADDT35 et la question de l’élargissement territorial vers le Ségala aveyronnais et l’Albigeois pour le périmètre d’étude du futur Pays. Les réflexions avec le Ségala aveyronnais n’ayant pu aboutir, de nouveaux contacts sont établis avec le secteur du Causse Nord-Ouest du Tarn (Association du GREAVI) et les élus de l’Albigeois.

Une première rencontre de tous les élus représentant l’ensemble des collectivités concernées par le territoire envisagé (Ségala, Carmausin, Cordais, Albigeois) est organisée le 5 janvier 2001 à Rosières. La Communauté de Communes du Ségala-Carmausin a alors décidé de monter un dossier avec l’Association du Ségala pour positionner le territoire et coordonner les réflexions préalables à la définition d’un périmètre d’étude.

Dans le même temps, le Comité de Bassin d’Emploi du Nord du Tarn décide d’engager la réflexion début 2001, suite à son Assemblée Générale du 7 décembre 2000. Les communes et les

34 http://www.pays-albigeois-bastides.org/site/fr/chapitre.php?chap=67

35 Loi d'Orientation sur l'Aménagement et le Développement Durable du Territoire

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