IDEP/ET/CS/2159-
1 8 kvR. 1972
IDEP - COURS SOUS-REGIQNAl
SUR L1INTEGRATION ECONOMIQUE
DE La SOUS-REGION RU MAGHREB
(Afrique
du Nord :3-28
Mars1969 )
Par
A. STOUTJESDIJK notions unies
institut africain de developpement economique
et de planification
'ffãã
FEVRIER 1969
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A. STOUTJESDIJK Page i
NOTES DE COURS
INTRODUC TIOU«-
Il est difficile de traiter quantitativement des avantages de
l'intégration,
notamment lorsqu'il faut évaluer ces bienfaits par rapport à la situation hypothétique qui se serait présentée en l'absence du pro-j. L'évaluation des réalisations des projets existants est en outre rendue difficile par la quasi-absence de données concrètes, à l'excep¬
tion des échanges. Or, le développement des échanges peut ne pas être nécessairement et directement lié à l'effort d'intégration. Nombre de projets actuels sont d'origine trop récente pour permettre une évaluation des industries à base régionale et il est, en.tout cas, difficile de déterminer l'industrie qui est en fait basée sur un marché régional, exception faite des cas où les projets ont été réellement exécutés dans le cadre d'une politique régionale d'investissements..
Des difficultés identiques s'attachent à l'appréciation de la
disponibilité des facteurs. Nous ne disposons pas d'un grand nombre de données sur les apports de l'aide et de données sur les flux des inves¬
tissements privés, couvrant des périodes assez longues pour permettre de tirer des conclusions précises. D'ailleurs, les apports de. l'aide et les apports de l'investissement privé sont tous deux sujets à de fortes variations annuelles dissimulant les tendances sous-jacentes. Compte
tenu de ces restrictions, les évaluations suivantes des projets actuels ont été établies très prudemment en ce sens que seuls sont mentionnés les avantages dont on peut prouver qu'ils sont, sans équivoque, dûs à l'intégration.
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A. STOUT JESDIJK
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LA COMMUNAUTE ECONUMIW.UE DE L'AFRIWUE DE L'EST (EGEA),
Le Marché Commun Est Africain
(
la Communauté Economique de l'Afrique de l'Est depuis le 1er Décembre1967),
au sein duquel sont regroupés depuis 50 ans le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie, est sans nul doute, jusqu'à cette date, le projet d'intégration régionale le plus important d'Afrique. Le nombre des services communs, gérés conjointementpar les trois pays et la croissance et le volume des échanges inter¬
territoriaux ne le cèdent en rien aux réalisations des autres regroupe¬
ments régionaux africains.
Toutefois, malgré les deux facteurs mentionnés ci-dessus, l'importance économique du Mafché Commun n'a probablement été, jusqu'à présent, que marginale j les premières evaluations des avantages nets du Marche Commun en ce qui concerne le Produit Intérieur Brut ont atteint
au plus 1,5 à 2 p.100 au cours des deux, dernières années, l'un des principaux facteurs ayant contribué à cette évaluation apparemment peu
plausible, étant l'absence quasi-totale en Afrique de l'Est d'un marché
commun défini basé sur les industries.,
La répartition des avantages et des pertes, résultant du fonctionnement du Marché Commun et des services communs, si maigres qu'ils aient été, a souvent été la source la plus grande de crise en
Afrique de l'Est, ce qui prouve dans une certaine mesure que l'on se fait
en Afrique de l'Est, une idée excessive de l'importance de ces avantages.
Les différents systèmes de compensation en Afrique, notamment une
première tentative de planification régionale de l'investissement, ont dramatiquement échoué et les nouvelles mesures figurant dans le Traité
de 1967 et portant création de la Communauté, ne sont pas susceptibles d'engendrer d'importantes
améliorations,
sauf peut-être le projet de Banque de Développement de l'Afrique de l'Est, qui a pour but d'investir la plus grande partie de ses capitaux dans les pays associes les plus déshérites de la Communauté.IDEP/ET/CS/2159
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Le fonctionnement des services communs en
Afrique de l'Est a
revêtu une importance
décisive
pourle maintien du marché commun, du fait
qu'il n'y a
jamais
eu aucundoute que leur interruption causerait un
dommage
considérable, à la fois du point de vue budgétaire et du point
de vue de la qualité des services
dont jouissent tous les pays membres.
L'UNION DOUANIERE DES ETaTS D'AFRIQUE
CENTRALE (UDEAC).
L'ULEAC était composée des pays de
l'ancienne Afrique Equato-
riale française
(Tchad, Gabon, Congo—Brazzaville,
s.l'¬et République Centre-
Africaine)
et de laRépublique fédérale du Cameroun. Les quatre premiers
ont conclu en 1959 un accord
établissant l'Union Douanière Equatoriale.
(UDE)
àlaquelle le Cameroun
aadhéré pleinement en 1964
•à partir de
1965, ces cinq pays
ont constitué 1'UDEAC. Ces pays, du poiht de vue
des marchés, sont parmi les
plus petits d'Afrique et leurs économies sont
encore largement
axées
surla production primaire destinée à l'exporta¬
tion. Les secteurs industriels sont
extrêmement petits, à l'exception du
Congo qui a une
importante industrie de transformation orientée vers le
Marché Commun et le Gabon qui est un
producteur important de produits
miniers. Le commerce
inter-territorial,
ausein de 1'UDEAC, consiste
actuellement pour la
quasi-totalité,
enproduits manufacturés légers
(cigarettesn bière et sucre) qui sont exportés par le Congo dans les
autres pays membres.
A ce stade, l'influence
de 1'UDEAC
surle développement écono¬
mique a été
très faible
;le secteur minier du Gabon n'est pas tribu¬
taire de l'union douanière er les
exportations de produits manufacturés
du Congo aux autres pays
membres continueraient probablement, même en
l'absence de l'union
douanière. Contrairement à l'Afrique de l'Est, les
services communs ne jouent pas un
rôle majeur dans I'UDEaC, étant donné
qu'ils ont été
progressivement abolis après l'indépendance. Compte tenu
de l'aide substantielle accordée par
la France
pourque ]'union douanière
se maintienne, l'apport de
l'aide étrangère aurait pu être moins impor-
tani en l'absence d'accord entre
les cinq
pays.IDEP/ET/CS/2159
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Le traité de 1965 portant création de l'UDEAC comporte un cer¬
tain nombre de mesures destinées à promouvoir un développement équitable
au sein de l'union. La politique de répartition des industries dans l'UDExiC est en fait beaucoup plus avancée que dans toute autre région d'Afrique, bien que l'on doit admettre, étant donné le niveau peu élevé
de développement industriel* qu'il y aura beaucoup moins d'obstaolse
à surmonter. Le système de compensations prévu pour les droits d'entrée
a déjà soulevé des objections et il faut s'attendre, sur ce point, à
d'autres difficultés, dans l'avenir. Jusqu'à présent, toutefois, les pays de l'UDEAC sont arrivés à un accord sur le lieu d'implantation d'un
certain nombre d'industries parmi lesquelles une raffinerie de pétrole
(construite
avec l'aide de la France, et propriété commune des cinqpays)
et deux cimenteries, ainsi qu'à un accord sur la spécialisation dans le secteur du textile. En outre, les pays de l'UDEAC gèrent conjointement
avec la plupart des autres pays africains francophones, une compagnie aérienne.
Depuis le 1er Avril
1968,
la situation en ce qui concernel'UDEAC est confuse. Le Tchad et la République Centre-Africaine ont quitté l'UDEAC pour former l'Union des Etats d'Afrique Centrale avec le Congo
(Kinshasa).
Toutefois, de sérieuses difficultés sont apparues entre les membres de ce nouveau groupe et son avenir ne semble pas très brillant et l'UDEAC pourrait bien retrouver finalement sa composition initiale.IDEP/ET/CS/2159-1
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A. Stout.jesdi.jk
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