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N 48 - Octobre 2005 Lettre statistique et économique de Haute-Normandie À Y REGARDER DE PLUS PRÈS Dans les diagnostics qui portent sur l économie haut

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Lettre statistique et économique de Haute-Normandie

À Y REGARDER DE PLUS PRÈS Dans les diagnostics qui portent sur l’éco- nomie haut-normande, un relatif « sous-dé- veloppement » du secteur tertiaire est souvent mis en avant, en particulier pour le tertiaire supérieur. Certes, la part des servi- ces dans l’emploi total (69%) est presque 5 points inférieure à la moyenne nationale.

Mais cette moyenne est tirée vers le haut par l’Ile-de-France et la Haute-Normandie se situe en fait « dans la moyenne » des ré- gions, au 11e rang sur 22. De même, pour ce qui est des services aux entreprises, la région se distingue surtout par ses services opérationnels, en général peu qualifiés (in- térim, nettoyage, gardiennage), mais elle n’est pas si mal dotée en activités de conseil et d’assistance (10e rang), qui pour la plu- part correspondent à ce qu’on appelle le tertiaire supérieur. Les emplois dits « métro- politains supérieurs » recouvrent une grande partie de ces services de haut niveau. La Haute-Normandie occupe là aussi une position médiane, meilleure même que les autres régions du Bassin pa- risien. Mais les deux agglomérations haut-normandes d’envergure nationale, Rouen et Le Havre, apparaissent relative- ment peu dotées en emplois supérieurs eu égard à leur taille. Autre idée à nuancer : la proximité de Paris, souvent invoquée pour expliquer cette situation, en particulier pour Rouen, ne semble pas avoir des effets si évi- dents : Reims dispose de davantage d’em- p l o i s m é t r o p o l i t a i n s s u p é r i e u r s q u e Limoges, et Orléans est mieux dotée que Dijon, Nancy, Metz ou Clermont-Ferrand. Si Paris pénalise le développement d’emplois supérieurs dans les villes voisines, c’est cer- tainement dans des créneaux d’activité qui restent limités.

Jérôme FOLLIN Responsable de la division

« Etudes sur l’aménagement du territoire »

S O M M A I R E

EMPLOI

LES EMPLOIS MÉTROPOLITAINS SUPÉRIEURS EN HAUTE-NORMANDIE

Un avantage menacé au sein

du Bassin parisien. . . 1

ENTREPRISES

LES ÉTABLISSEMENTS DE 500 SALARIÉS ET PLUS DU SECTEUR MARCHAND EN HAUTE-NORMANDIE Un élément important du tissu économique haut-normand . . . 4

CONJONCTURE LA CONJONCTURE

LES EMPLOIS MÉTROPOLITAINS SUPÉRIEURS EN HAUTE-NORMANDIE

Un avantage menacé au sein du Bassin parisien

Michaël LÉVI-VALENSIN N° 48 - Octobre 2005

L’Ile-de-France concentre une grande partie des emplois métropolitains supérieurs français. Pourtant, les régions limitrophes ne sont pas tellement désavantagées. La Haute-Normandie, en

particulier, se situe dans la moyenne des régions de

province et même un peu mieux que les autres régions proches de la capitale. Elle le doit surtout à la taille relativement élevée de ses principales agglomérations, Rouen et Le Havre. La situation des villes moyennes comme Vernon et Louviers est particulièrement favorable, contrairement à Dieppe et Elbeuf.

L

es emplois métropolitains supé- rieurs (EMS) recouvrent les fonc- tions économiques dont le contenu décisionnel est élevé et qui contribuent à l’image de marque et au rayonnement des villes où elles s’exercent. Onze fonc- tions métropolitaines supérieures, cor- respondant à des domaines d’activité différents, peuvent être distinguées (voir encadré ci-contre).

Le rapport de ces emplois à l’emploi t o t a l d e c h a q u e r é g i o n p l a c e l a Haute-Normandie dans une situation re- lativement favorable, en partie grâce à l’urbanisation plus marquée de la région (La Haute-Normandie est la 5e région française la plus urbaine). En effet, les emplois métropolitains supérieurs sont principalement localisés dans les gran- des agglomérations. Pour cette raison, seuls les emplois présents dans les aires

Part dans l’emploi métropolitain supérieur au niveau régional :

•Services aux entreprises(24,4%) : cadres des servi- ces aux entreprises

•Recherche(17,9%) : ingénieurs et cadres techniques de recherche, études ou développement dans les établissements industriels, chercheurs de la re- cherche publique, emplois supérieurs des établisse- ments de recherche et d’enseignement supérieur

•Transpor ts(12,1%) : ingénieurs et cadres des

transports

•Commerce(10,7%) : cadres des commerces de gros

et interindustriel

•Gestion industrielle(9,6%) : cadres de direction, d’administration et de finance des établissements industriels

•Banque-Assurance(7,3%) : cadres des banques et

des assurances

•Art(5,8%) : artistes et emplois supérieurs artisti- ques, artisans d’art

•Commercial dans l’industrie(4,4%) : ingénieurs et cadres commerciaux, technico-commerciaux dans les établissements industriels

•Télécommunications(3,9%) : ingénieurs et cadres des postes et télécommunications

•Informatique dans l’industrie(2,0%) : ingénieurs et c a d r e s d e l ’ i n fo r m a t i q u e d e s é t a bl i s s e m e n t s industriels

•Information(1,9%) : cadres et emplois supérieurs de l’information

LES FONCTIONS MÉTROPOLITAINES SUPÉRIEURES

EMP LO I

UNE POSITION ASSEZ FAVORABLE AU SEIN DU BASSIN PARISIEN…

En 1999, la part de l’emploi « straté- gique » dans l’emploi total s’élève à plus de 9% en France métropolitaine, dépas- sant même 16% en Ile-de-France. Avec une proportion de 5,3% (soit 29 000 em- plois), la Haute-Normandie se situe dans le milieu du classement des régions (13e rang). La proximité de la capitale appa- raît finalement assez peu pénalisante. Il est même intéressant de noter que la région devance les autres régions du Bassin parisien (1) (Picardie, Cham- pagne-Ardenne et Basse-Normandie sont classées dans les dernières régions avec la Corse).

(2)

La Haute-Normandie se distingue particulièrement dans les emplois supé- rieurs des transports : 2e région fran- çaise dans ce domaine, elle marque encore plus cette spécificité par rapport aux autres régions du Bassin parisien sur ce plan.

Les fonctions liées à la gestion indus- trielle et à l’informatique dans l’industrie sont également bien représentées (res- pectivement 8e et 9e rangs). C’est le reflet de la place importante de l’industrie en Haute-Normandie.

Moins bien dotée que la moyenne na- tionale dans les deux grands domaines que sont les services aux entreprises et

Le découpage du Bassin parisien retenu dans cet article a été créé en 1992 par la DATAR, et est reconnu par l’en- semble des conseils régionaux concernés. Cet ensemble c o m p r e n d 2 8 d é p a r t e m e n t s : c e u x d e s r é g i o n s Ile-de-France, Centre, Basse-Normandie, Haute-Nor- mandie, Picardie, Champagne-Ardenne plus les départe- m e n t s d e l a S a r t h e e t d e l ’ Yo n n e . U n e f r a c t i o n significative des actifs résidents dans ces départements travaillent en Ile-de-France.

BASSIN PARISIEN

En % 14,7 7,2 4,7

Contour du Bassin parisien Contour départemental

Source : Recensement de la population 1999 (exploitation complémentaire)

IGN - Insee 2005

TAUX D’EMPLOI MÉTROPOLITAIN SUPÉRIEUR DANS LES AIRES URBAINES DES DÉPARTEMENTS

la recherche (42% du total des EMS), la Haute-Normandie est cependant dans la même situation que les autres régions du Bassin parisien.

Enfin, dans tous les autres secteurs, très variés (34% des EMS), la région se situe légèrement en retrait par rapport au niveau national et aux autres régions du Bassin parisien.

…MAIS FRAGILISÉE LORS DE LA DERNIÈRE DÉCENNIE

Si la situation de la région, observée en 1999, n’est pas vraiment défavorable, l’évolution constatée sur la décennie 90 l’est davantage : la Haute-Normandie est en effet la région française dans laquelle les emplois « stratégiques » ont le moins progressé entre 1990 et 1999 (+8,5%

contre près de +15% dans la moyenne des régions), perdant ainsi deux places a u p r o f i t d e l a B o u r g o g n e e t d e l’Auvergne.

La faiblesse de la croissance en Haute-Normandie est principalement due au développement moins rapide des services aux entreprises : premier do- maine d’emplois métropolitains supé- rieurs (1/4 du total en Haute-Normandie), il ne s’est accru que d’à peine 10%, contre +20% en moyenne dans les autres régions et +15% pour le Bassin par isien. Le commerce de gros (en

Art

Banque

assurance Commerce

Commercial dans l’industrie

Gestion

industrielle Information

Informatique dans l’industrie

Services aux entreprises

Télécom-

munications Transports Recherche

Total des EMS*

Bassin parisien (hors Ile-de-France) 0,34 0,44 0,61 0,26 0,48 0,12 0,07 1,25 0,24 0,42 0,95 5,18

Hors Bassin parisien 0,44 0,48 0,83 0,32 0,50 0,15 0,13 1,86 0,33 0,39 1,26 6,69

France 0,61 0,76 1,03 0,39 0,57 0,30 0,18 2,86 0,39 0,54 1,40 9,04

Haute-Normandie 0,31 0,39 0,57 0,23 0,51 0,10 0,11 1,29 0,21 0,65 0,95 5,31

Rang de la Haute-Normandie 20 17 19 16 8 22 9 14 22 2 17 13

Aires urbaines Rouen Référentiel Le Havre

Référentiel Evreux

Référentiel Elbeuf Dieppe Louviers Vernon

0,40 0,36 0,25 0,45 0,31 0,27 0,19 0,27 0,15 0,45

0,65 0,49 0,24 0,62 0,59 0,57 0,12 0,18 0,10 0,21

0,74 0,78 0,58 0,68 0,50 0,65 0,43 0,43 0,45 0,33

0,24 0,29 0,18 0,30 0,24 0,29 0,25 0,16 0,34 0,48

0,44 0,44 0,42 0,48 0,41 0,51 0,61 0,65 0,99 0,95

0,12 0,14 0,07 0,19 0,15 0,13 0,00 0,08 0,01 0,13

0,09 0,10 0,04 0,04 0,12 0,07 0,15 0,04 0,55 0,34

1,81 1,89 1,07 1,38 1,64 1,22 0,53 0,77 0,81 1,41

0,34 0,45 0,13 0,27 0,32 0,23 0,02 0,09 0,15 0,09

0,59 0,33 1,54 0,45 0,22 0,30 0,24 0,37 0,40 0,17

1,09 1,89 0,85 1,38 0,53 0,78 0,70 0,27 1,57 3,74

6,50 7,16 5,37 6,22 5,04 5,01 3,24 3,30 5,51 8,30

Source : INSEE - Recensements de la population 1990 et 1999 exploitation complémentaire Unité : %

Note : Pour les trois plus grandes aires urbaines de la région, le référentiel est constitué d’aires urbaines du Bassin parisien dont le nombre d’emplois est comparable.

* EMS : Emplois Métropolitains Supérieurs.

TAUX D’EMPLOI MÉTROPOLITAIN EN 1999 PAR FONCTION

Art

Banque

assurance Commerce

Commercial dans l’industrie

Gestion

industrielle Information

Informatique dans l’industrie

Services aux entreprises

Télécom-

munications Transports Recherche

Total des EMS*

Emploi total Bassin parisien

(hors Ile-de-France) 28,5 5,3 -8,3 -1,1 -3,1 30,0 18,9 15,2 29,7 26,3 47,7 15,1 3,2

Hors Bassin parisien 36,4 0,8 -4,2 0,2 2,5 26,6 31,2 19,2 64,6 30,0 40,1 18,4 6,2

France 29,3 5,3 -3,3 -10,8 -7,2 17,7 22,2 19,7 69,7 23,6 27,5 14,8 3,8

Haute-Normandie 25,1 7,4 -16,9 -5,6 -3,2 15,5 31,6 9,6 38,7 3,3 34,1 8,5 1,5

Source : INSEE - Recensements de la population 1990 et 1999 exploitation complémentaire Unité : %

* EMS : Emplois Métropolitains Supérieurs.

VARIATION DU NOMBRE D’EMPLOIS MÉTROPOLITAINS ENTRE 1990 ET 1999

baisse plus marquée) ainsi que les télé- communications et les transports sont également moins bien orientés. Ce der- nier secteur, point fort de la Haute-Nor- mandie, a en effet stagné depuis 1990 alors qu’il s’est fortement développé sur le reste du territoire national tout comme a u s e i n d u B a s s i n p a r i s i e n . L a Haute-Normandie perd ainsi peu à peu sa position maîtresse par rapport à l’en- semble des régions françaises dans les transports. La région se comporte mieux que la plupart des autres régions seule- ment dans les domaines banque-assu- rance et informatique dans l’industrie ( m a i s l e s e f fe c t i f s c o n c e r n é s s o n t faibles).

Au sein du Bassin parisien, la posi- tion de la Haute-Normandie se dégrade sensiblement. A l’exception de la Cham- pagne-Ardenne (où l’évolution est égale- ment faible), les autres régions proches de la capitale connaissent des rythmes de croissance environ deux fois plus sou- tenus. La Basse-Normandie bénéficie notamment d’une forte poussée de la re-

(3)

En se limitant aux emplois dans les aires urbai- nes, le taux d’emploi métropolitain supérieur est plus faible dans les régions du Bassin parisien hors Ile-de-France qu’en dehors de celui-ci : 5,2%

contre 6,7%. A première vue, la proximité franci- lienne semble donc produire un déficit d’emplois métropolitains. Somme toute, l’écart observé est relativement faible et il doit surtout être relativisé, particulièrement sous deux angles :

d’une part, les principales métropoles françai- ses de province sont en dehors du bassin pari- sien (Rouen est la plus grande aire urbaine du Bassin parisien après Paris) et le taux de fonc- tions supérieures est très lié (positivement) à la taille de l’aire urbaine ; l’ensemble Bassin pari- sien hors Ile-de-France est donc en quelque sorte “ pénalisé ” par un effet de taille de ses ai- res urbaines ; pour preuve, en comparant les ai- res urbaines des régions limitrophes de l’Ile-de-France avec celles du reste de la pro- vince dans des catégories de taille homogène, peu de différences significatives apparaissent ;

d’autre part, les chiffres en général plus faibles constatés pour le Bassin parisien sont pour certaines fonctions plutôt le résultat d’une dif- férence nord-sud : c’est le cas pour les fonc- tions liées à l’art, à l’information et même de façon moins marquée aux services aux entre- prises, qui constituent la catégorie la plus nom- breuse d’emplois supérieurs.

Il y a même des fonctions métropolitaines supé- rieures pour lesquelles la proximité de Paris semble constituer un avantage. Par exemple, les trois fonctions spécifiques à l’industrie (com- merce, gestion et informatique) apparaissent net- tement plus présentes dans les franges franciliennes en faveur de départements comme l’Eure, l’Oise ou l’Eure-et-Loir. Les villes “ de frange ” sont en effet surtout des pôles d’activité industriels alors que les emplois technologiques ou financiers sont plus développés en Ile-de-France.

En terme d’évolution, l’influence parisienne n’ap- paraît pas s’exercer de façon très significative non plus. Dans les années 90, les emplois métropoli- tains ont juste un peu moins progressé dans le Bassin parisien (+15% contre +18,5%), particuliè- rement dans les plus petites aires urbaines ; les principales agglomérations des régions proches de Paris ont elles, pour la plupart, enregistré des croissances de l’ordre de 20%.

Les télécommunications, les services aux entre- prises et le commerce dans l’industrie (excepté en Picardie) sont les seules fonctions à s’être plus nettement renforcées en Ile-de-France au détri- ment des régions du Bassin parisien, distancées par les autres régions.

PROXIMITÉ DE L’ILE-DE-FRANCE ET FONCTIONS SUPÉRIEURES :

UN EFFET LIMITÉ

cherche et la Picardie d’une très bonne tenue des fonctions commerciales et des d o m a i n e s b a n q u e - a s s u r a n c e e t transports.

LES SERVICES AUX ENTREPRISES SE DÉVELOPPENT MOINS VITE

QU’AILLEURS

Pour les autres fonctions stratégiques également, les évolutions sont plus sou- vent en défaveur de la région. Pour les services aux entreprises, tout d’abord, la Haute-Normandie reste un peu mieux dotée que les autres régions du Bassin parisien (hors Ile-de-France), mais la Basse-Normandie ou la Picardie, par exemple, connaissent des croissances deux fois plus fortes. Pour la recherche, la Haute-Normandie connaît la même croissance que la Picardie (+34%), mais nettement moins for te qu’en Cham- pagne-Ardenne (+57%) et surtout qu’en Basse-Normandie (+66%).

L’informatique dans l’industrie fait toutefois figure d’exception, avec un ren- forcement conséquent dans les deux ré- g i o n s n o r m a n d e s , a l o r s q u ’ o n enregistrait des reculs sensibles en Pi- cardie ou en Champagne-Ardenne (ce secteur ne recouvre cependant que quel- ques centaines d’emplois).

ROUEN ET LE HAVRE

ASSEZ PEU DOTÉS POUR LEUR TAILLE

Les emplois métropolitains supé- rieurs sont, par définition, for tement concentrés dans les principales aires ur- baines de la région, à commencer par Rouen, Le Havre et Evreux. Les particu- larités de la Haute-Normandie sont donc logiquement le reflet de ses pôles ma- jeurs. La spécificité régionale dans la fonction transports, par exemple, s’ex- plique par l’importante activité portuaire du Havre, mais aussi de Rouen. De même, la relative faiblesse de la fonction recherche se vérifie à la fois à Rouen, au Havre et à Evreux.

L’image globale de la région est tou- tefois un peu différente si on analyse

chacune de ses principales aires urbai- nes en tenant compte de leur taille et de leur statut. Rouen et Le Havre se situent à un niveau relativement faible au regard des métropoles de même taille au plan national (à l’instar des grandes villes du Nord) mais à peu près dans la moyenne des grandes villes du Bassin parisien.

Rouen accuse toujours un certain déficit en matière de recherche et Le Havre dans la fonction banque-assurances et d a n s l e s s e r v i c e s a u x e n t r e p r i s e s (malgré un rattrapage en cours). Mais sur la dernière décennie, les deux principa- les agglomérations haut-normandes ont connu une croissance plus faible des EMS que leurs homologues du Bassin parisien (surtout Rouen). Cette faiblesse provient de la forte baisse de la fonction commerce dans les deux aires urbaines, ainsi que de la stagnation des transports et des ser vices aux entrepr ises (à Rouen). Dans le même temps, la re- cherche s’est toutefois plus renforcée qu’ailleurs (environ +50% dans les deux cas) et l’informatique dans l’industrie a plus que doublé à Rouen.

Avec 5% d’emplois métropolitains su- périeurs, l’aire urbaine d’Evreux se situe à un niveau satisfaisant pour sa taille.

Elle a en effet bénéficié d’une croissance significative entre 1990 et 1999 (environ +20%), à l’image d’un grand nombre de villes du Bassin parisien (notamment Beauvais et Chartres). Cette croissance est surtout à mettre à l’actif des services aux entreprises, maintenant bien pré- sents dans la capitale de l’Eure.

VERNON ET LOUVIERS EN POINTE

Parmi les aires urbaines de taille moins importante, quatre comptent un peu plus d’un millier d’emplois métropoli- tains supérieurs : Vernon, Elbeuf, Dieppe et Louviers. Ces effectifs peuvent être considérés comme faibles pour Dieppe et pour Elbeuf (à peine plus de 3% d’em- plois « stratégiques » dans les deux cas), qui ont en commun une faible présence des services aux entreprises. Elbeuf a toutefois connu une décennie 90 favo- rable (notamment dans la recherche) contrairement à Dieppe, en baisse.

Louviers et surtout Vernon bénéfi- cient de densités d’emplois supérieurs élevées compte tenu de leur taille. Ces deux agglomérations sont très bien pour- vues dans les postes de la recherche et de gestion dans l’industrie. Vernon se

Pour en savoir plus :

« Onze fonctions pour qualifier les grandes villes », Insee Première n° 840, mars 2002.

« D e s e m p l o i s e n fo r t e c r o i s s a n c e » , AVAL n° 17, septembre 2002.

Une aire urbaine est définie comme un ensemble de communes d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain, et par des communes ou unités urbai- nes dont au moins 40% de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle urbain ou dans des com- munes attirées par celui-ci.

DÉFINITION

distingue également par la fonction servi- ces aux entreprises et Louviers par l’in- formatique dans l’industrie. Grâce aux emplois supérieurs dans l’industrie et à la recherche, Louviers a enregistré une croissance significative dans les années 90, beaucoup plus que Vernon❑

(4)

LES ÉTABLISSEMENTS DE 500 SALARIÉS ET PLUS DU SECTEUR MARCHAND EN HAUTE-NORMANDIE

Un élément important

du tissu économique haut-normand

Jean-Philippe CARITG

E NTR E P R ISES

Le rôle majeur joué par les grands établissements dans l’emploi régional place la Haute-Normandie au 4e rang des régions françaises, derrière l’Ile de France, l’Alsace et le Nord-Pas-de-Calais. Un salarié haut-normand sur sept travaille dans une de ces grandes entités qui relèvent sept fois sur dix de l’industrie, en particulier de l’automobile, de la chimie et des transports.

A

fin de bénéficier de la navigabilité de la Seine, de ses débouchés maritimes et de la proximité de la région parisienne, de nombreux établissements ont choisi de s’installer le long de l’axe séquanien et à proximité de ses deux grands ports : Le Havre et Rouen. Cela se vérifie surtout pour les grandes unités employant au moins 500 salariés. En effet, près des 2/3 des grands établisse- ments régionaux sont installés à proximi- té de cet axe.

DES UNITÉS PEU NOMBREUSES MAIS INFLUENTES

Au 1er janvier 2004, le nombre de ces grands établissements s’élève à 1 900 en France, dont 59 en Haute-Normandie.

Cela représente environ le millième de tous les établissements haut-normands (c’est deux fois le taux national).

Peu nombreux, ils emploient néan- moins une importante main d’œuvre sa- l a r i é e . E n e f fe t , c e s g r a n d s établissements contribuent pour plus de 14% à l’emploi salarié de la région.

Hormis l’Ile-de-France, seules les ré- gions Nord-Pas-de-Calais et Alsace connaissent des taux supérieurs (res- p e c t i ve m e n t 1 4 , 7 % e t 1 6 , 1 % ) . L a moyenne nationale hors Ile-de-France at- teint 10,5%.

Le plus petit d’entre eux (Atofina à Serquigny) emploie plus de 500 person- nes et le plus grand (Renault à Sandou- ville) plus de 5 000 au 1er janvier 2004.

La présence de grands établisse- ments est une des caractéristiques de l’économie régionale et surtout de l’in- dustrie. En effet, le tiers des emplois in- dustriels de la région (contre le quart en France) est regroupé dans des entités d’au moins 500 salariés.

La tertiarisation croissante (sept em- plois salariés sur dix) de l’économie haut-normande concerne peu les gran- des unités régionales : sept emplois sur dix des grands établissements régionaux relèvent de l’industrie contre moins de la moitié au niveau national.

PLUS D’UN SALARIÉ SUR CINQ TRAVAILLE POUR L’INDUSTRIE

AUTOMOBILE

L’industrie automobile, avec l’implan- tation de Renault et de ses deux établis- sements à Sandouville et Cléon, mobilise plus de 22% de la main-d’œuvre des

grands établissements haut-normands (soit le double du taux national pour l’in- dustrie automobile).

Les grands établissements de la chimie sont particulièrement bien repré- sentés en Haute-Normandie. Avec plus de 7 000 salariés, ce secteur concentre 12% de l’emploi, soit deux fois et demi le taux national du secteur. Les grands noms de la chimie sont implantés dans la vallée de la Seine : Exxon Mobil Chemi- cal installé à Notre-Dame-de-Graven- chon, Atofina et Chevron-Oronite à Gonfreville-l’Orcher.

Ces secteurs entretiennent des rela- tions souvent fortes avec les grands éta- blissements du secteur pétrolier dont ils dépendent pour leur approvisionnement en produits raffinés. Première région française pour le raffinage de pétrole brut importé en France, la Haute-Normandie a attiré sur son territoire trois grandes raf- fineries : Total (plus de 1 000 salariés) à G o n f r ev i l l e - l ’ O r c h e r, E s s o à Notre-Dame-de-Gravenchon et la Cou- ronnaise de Raffinage (plus de 500 per- sonnes) à Petit-Couronne. En terme d’emplois, le poids des grands établisse- LES GRANDS ÉTABLISSEMENTS INDUSTRIELS EN HAUTE-NORMANDIE

(5)

ments de ce secteur est trois fois plus im- por tant en Haute-Nor mandie qu’au niveau national.

L’industrie pharmaceutique possède plusieurs grands établissements en Haute-Normandie : Aventis est installé au Trait et à Val-de-Reuil, Rhône-Poulenc est implanté à Saint-Aubin-les-Elbeuf et Glaxo-Wellcome à Evreux. Ses 5 350 sa- lariés mobilisent 9% des emplois des grands établissements (contre seulement 3% au niveau national).

Grande utilisatrice d’eau, la produc- tion d’électricité d’origine nucléaire emploie 2 000 personnes réparties entre les deux grandes unités littorales de Paluel et de Penly.

De grands établissements de l’aéro- nautique sont également présents dans l a va l l é e d e l a S e i n e . I l s ’ a g i t d e SNECMA moteurs à Vernon et d’Hispa- no-Suiza installé à Gonfreville l’Orcher.

Premier pôle mondial du flaconnage de luxe, la Vallée de la Bresle offre son savoir-faire verrier à deux grands établis- sements de plus de 1 000 salariés : Saint-Gobain-Desjonquères installé au Tréport et les Verreries du Courval si- tuées à Hodeng-au-Bosc.

LES TRANSPORTS : DEUXIÈME POURVOYEUR D’EMPLOIS

Moins du tiers des grands établisse- ments appar tient aux secteurs de la construction et du tertiaire. La quasi-tota-

lité (15 sur 19) se situe le long de la Seine et principalement dans les agglo- mérations du Havre (5 établissements) et de Rouen (8 établissements). Ils em- ploient 30% des salariés des grands établissements.

Après l’industrie, les transports cons- tituent le secteur d’activité dont relèvent l e p l u s s o u ve n t l e s g r a n d s établissements. Ces derniers regroupent 14% des effectifs des grands établisse- ments et sont partagés entre 8 entités. Ils concernent principalement les transports ferroviaires (4 300 salariés répartis entre les dépôts du Havre, Rouen, Sotteville et Saint-Etienne-du-Rouvray), le Port Auto- nome du Havre (plus de 1 000 salariés) et les Transports en Commun de l’Agglo-

mération Rouennaise (moins de 1 000 salariés).

Dans la construction, Quille (plus de 1 000 salariés) est le plus impor tant des grands établissements non-indus- triels. Les ser vices aux entreprises concernent France Télécom, les servi- ces administratifs de Ferrero, un centre d’essai technique de Renault à Au- bevoye et les trois établissements de la s é c u r i t é i n s t a l l é s à S a i n t - S a u- veur-d’Emelaville. Les activités finan- c i è r e s n e c o m p t e n t q u e d e u x établissements de plus de 500 sala- r i é s à S o t t e v i l l e - l e s - R o u e n e t Saint-Etienne-du-Rouvray. Le com- merce ne possède qu’un établissement de plus de 500 salariés, une enseigne du groupe Auchan implantée au Havre.

De tous les établissements non-in- dustriels, seul Center Parcs relevant des loisirs et installé dans l’Eure est excentré.

DES ÉTABLISSEMENTS DÉPENDANTS DE GRANDS GROUPES

La présence de ces grandes unités fa- vorise souvent la mise en place d’un réseau important de sous-traitants et de fournisseurs, contribuant ainsi indirecte- ment à soutenir l’emploi régional. Cepen- dant, ces grandes entités sont plus souvent dépendantes de l’extérieur que les unités de moins de 500 salariés. En effet, plus des 2/3 de leurs effectifs (contre moins du 1/3 pour les établissements de moins de 500 salariés) dépendent d’entre- prises dont le siège social ne se situe pas en Haute-Normandie. Dans les grands établissements industriels, ce taux dé- passe même les 3/4 des effectifs❏ LES GRANDS ÉTABLISSEMENTS NON-INDUSTRIELS EN HAUTE-NORMANDIE

Haute-Normandie France

Nombre % Nombre %

Industrie IAA

Biens de consommation Automobile

Biens d’équipement Biens intermédiaires Énergie

43 048 0 5 355 13 143 6 052 13 655 4 843

70,7 0,0 8,8 21,6 9,9 22,4 8,0

953 448 73 294 125 239 210 179 237 937 247 833 58 976

47,5 3,7 6,2 10,5 11,9 12,3 2,9

Construction 1 381 2,3 24 854 1,2

Commerce 1 280 2,1 125 818 6,3

Transports 8 515 14,0 287 716 14,3

Activités financières 1 078 1,8 173 681 8,6

Activités immobilières 0 0,0 13 993 0,7

Services aux entreprises 4 844 8,0 370 378 18,4

Services aux particuliers 719 1,2 58 151 2,9

Ensemble 60 865 100,0 2 008 039 100,0

Source : REE (Sirène) 2004

Champ : ICS et établissements de 500 salariés et plus

L’EMPLOI SALARIÉ DES GRANDS ÉTABLISSEMENTS EN 2004

Références

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