• Aucun résultat trouvé

Un géant mondial en quête de stabilité

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Un géant mondial en quête de stabilité"

Copied!
19
0
0

Texte intégral

(1)

MERCREDI 24 FÉVRIER 2021 - 12 RADJAB 1442 - N°9265 PRIX 30 DA - FAX : RÉDACTION : 021 67 06 76 - PUBLICITÉ : 021 67 06 75 - TÉL : 021 67 06 51 - 021 67 06 58

Photo : Samir Sid

Edition du Centr e - ISSN IIII - 0074

l SONATRACH : 50 ANS APRÈS SON ÉMANCIPATION

l 65 ANS APRÈS SA CRÉATION

UGTA : de la gloire à la décadence

lL’Union générale des travailleurs algériens boucle, aujourd’hui, sa soixante-cinquième année d’existence, un parcours jalonné de hauts et de bas avec, en premier lieu, une période faste et une phase noire qui se

poursuit encore de nos jours, durant laquelle elle n’est devenue que l’ombre d’elle-même. PAGE 4

l 24 FÉVRIER 1971

Une date fondatrice pour l’industrie

pétrolière et gazière algérienne

Par le DrMourad Preure (P. 6 et 7)

BILLET (PAS) DOUX

PAUVRES BELOUIZDADIS, JETÉS DANS LA GUEULE DU LOUP !

Alors qu'ils devaient évoluer chez eux, avec toutes les mesures sanitaires pré- vues, contre un club sud-africain qui aurait déplacé une vingtaine de per- sonnes au plus, toutes certainement tes- tées, les Belouizdadis vont se retrouver en Tanzanie, le seul pays au monde qui refuse de prendre des mesures contre le Covid-19. Et où tous les variants peuvent se retrouver sans qu'on le sache ! Son Président, John Magufuli, affirme qu'au- cun cas ne circule dans le pays.

Pourtant, «les lits d'hôpitaux sont remplis et les enterrements s'enchaînent» ! Le CRB court un grave danger, mille fois plus grave que s'il avait évolué en Algérie contre Mamelodi Sundowns. Plus malin, le WA Casablanca, qui s'est retrouvé dans le même cas, jouera à

Ouagadougou, au Burkina, pays qui ne se croit pas plus fort que la pandémie.

M. F.

Un géant

mondial en quête de stabilité

l En attendant des jours plus cléments, il n’a pas encore

fini de s’écouler le temps depuis que Sonatrach n’inspire de la part des spécialistes nationaux des questions du pétrole et de l’énergie en général que des commentaires et

analyses mitigés induits, d’abord, par la conjoncture peu favorable propre à la compagnie et son environnement,

puis, depuis un peu plus d’une année maintenant, en conséquence de la pandémie qui a produit des effets dévastateurs sur l’ensemble des compagnies mondiales même parmi les plus puissantes, qui n’ont d’ailleurs pas

encore fini de compter leurs pertes.

PAGE 5

l FFS : FACE À LA COLÈRE DE SA BASE

La direction tente de

circonscrire

la crise

(2)

P P

Le dessin de Karim

Soirperiscoop@yahoo.fr

S O I T D I T E N PA S S A N T S O I T D I T E N PA S S A N T

Par Malika Boussouf malikaboussouf@yahoo.fr

La prison se charge des convictions !

S

oit elle les abîme et finit par les éteindre complète- ment, soit elle les raffer- mit ! Tout dépend des rai- sons pour lesquelles quelqu’un va en prison.

Celles qui font qu’une personne passe du statut d’homme de pouvoir poli- tique et financier à celui de sombre prédateur incarcéré pour avoir sai- gné le pays et vidé les caisses de l’Etat. Celles- là transforment l’autorita- risme, l’arrogance et le mépris assumé du haut responsable lâché par ses sponsors en impuis- sance à se défendre contre ce que, lui-même, a contribué à mettre en place. Et il y a celles et ceux dont la prison n’en- tame en rien la détermina- tion et la certitude que le triomphe démocratique mérite qu’on lui sacrifie une perte de liberté.

Quand on joue dans la cour des grands, on fait peu cas de ce qui se passe en bas. À ce niveau-là, on est, généra- lement, tout à fait

convaincu que, pour tenir le citoyen à distance des privilèges et entretenir sa soumission, comme l’af- firmait le sinistre Ouyahia, il faut l’affamer.

La tentation autoritaire n’a pas renoncé. Elle fait de la contestation une pratique passible d’inter- nement. Surtout lors- qu’elle se fixe pour objec- tif de fournir aux consciences qui doutent les mots qui balaient ce dernier et aident à rendre l’éveil permanent. Ceux qui ont été incarcérés durant de longs mois, pour avoir enfreint l’inter- dit, exprimé librement leur rejet de la situation qui prévaut ou pour en avoir rendu compte, ont été graciés ! Pas réhabili- tés ! Ils demeurent, par conséquent, coupables d’avoir porté préjudice à la réputation du système et à l’image de ceux qui le servent.

Les graciés ont une épée de Damoclès qui leur pend sur la tête. À la moindre récidive, ils retournent en prison.

Celle-là même qui, au lieu d’enterrer les convic- tions, a mûri les certi- tudes et fabriqué des héros enfantés par un Hirak que l’on aurait grand tort de croire essoufflé.

Des hommes et des femmes exemplaires aux- quels le mouvement populaire s’identifie et dont il porte fièrement l’étendard. Voilà pour- quoi le moyen de garan- tir une expression loin des standards actuels reste celui qui s’oppose au musellement des voix émancipatrices par les résidus d’une intendance honnie.

M. B. 

Mercredi 24 février 2021 - Page 2

Les médecins exerçant en libéral continuent de crier haut et fort leur exclusion de la stratégie de vaccination. Alors que beaucoup de leurs collègues étaient en train de recevoir la seconde dose du vaccin contre le Covid-19, les médecins libéraux peinent à se faire vacciner. Inscrits comme le reste de la population sur des listes au niveau des polycliniques dédiées à la vaccination, les médecins libéraux attendent d'être contactés pour pouvoir être vaccinés. Ils dénoncent la politique du deux poids

deux mesures qui les a exclus de fait de la liste des populations prioritairement éligibles à la vaccination.

ERISCOOP ERISCOOP

Résultat sondage

Pensez-vous que le dernier remaniement va booster l’action du gouvernement ?

8,72%Oui Non

80,69% Sans opinion 10,59%

Êtes-vous favorables à la décision de réduire le nombre des départements

ministériels ?

NON Sans opinion

OUI

Un jour, un sondage

DIGOUTAGE

Par Arris Touffan Par Arris Touffan

Emprunt au confrère Karim Aïmeur du Soir d’Algériequi a couvert le Hirak l’autre jour : «Une foule impressionnante a sillonné le centre-ville à l’occasion du deuxième anniversaire du déclenchement du mouvement populaire du 22 février 2019. Les manifestants ont renouvelé les revendications du Hirak et appelé à un changement radical du système politique.» Voilà, rien à ajouter.

A. T.

Terrain du Hirak

Les médecins libéraux dénoncent

Sanitaires «privatisés»

A l’Université Alger 3 de Ben Aknoun, anciennement Faculté de droit, les étudiants sont «priés» de ne pas avoir d’urgence physiologique car en cas de besoin, ils sont obligés de s’acquitter de dix dinars pour accéder aux toilettes. Situation insolite et qui doit interpeller les responsables du secteur !

ÉMISSION ANIMÉE PAR TAREK

HAFID

Reçoit, ce mercredi 24 février 2021, Nacer Mehal, journaliste qui

se trouvait le 24 février 1971 à Hassi-Messaoud. Temoignage sur

cette journée historique.

EN DIRECT À 18H00 sur notre page Facebook

Le Soir d’Algérie Publicité

(3)

Le Soir d’Algérie

Mercredi 24 février 2021 - PAGE

3

Actualité

Droit d’inventaire vs changement

de serrures

Comme dans un vrai… commerce en passe de changer de gérant ou carrément de

propriétaire,

l’Assemblée nationale est en train de procé- der à un inventaire - matériel, bien évidemment - dans la foulée de la décision de sa dissolution prise par le chef de l’Etat il y a quelques jours. Dans l’absolu, ça aurait pu être une procédure de routine qui n’aurait intéressé personne, pas même le personnel chargé de l’exé- cution technique de l’opération qui, dans ce genre de situation, ne fait généralement que bâcler le travail.

Mais en l’occurrence, nous ne sommes pas dans «l’absolu». La dissolution d’un Parlement est tout de même un événement assez rare en démocratie ; on imagine alors ce que cela représente chez nous.

Parce qu’en démocratie, les man- dats parlementaires vont à leur terme, sauf en de rares situations de crise induites généralement par d’impossibles cohabitations. Alors, quand ça advient dans un système qui a tous les apparats d’une démo- cratie dont l’institution parlementai- re est emblématique, c’est qu’il se passe vraiment quelque chose d’important. Quelque chose qui dépasse une «cohabitation» forcée.

C’est d’ailleurs révélateur : en démocratie, c’est un fait possible grâce aux… élections démocra- tiques. Mais comme ça crée parfois des situations compliquées d’al- liances à trouver et de «hiérarchie dans la différence» difficiles à gérer, on a trouvé les justes réformes et les ajustements dans la durée des mandatures pour venir à bout de ces situations souvent courtes mais toujours pénibles. On est, évidemment, loin de ces « sou- cis » mais il arrive quand même qu’on procède à la dissolution de l’Assemblée comme c’est le cas présentement. Et le Parlement ayant toujours été l’incarnation du pire dans le fonctionnement du système, on imagine la charge symbolique qui se fait sentir au moment d’évoquer… l’inventaire.

Pour la petite ironie, il faut savoir que c’est une… formalité qui sur- vient à chaque nouveau mandat, ce qui conforte tout le reste quant aux promesses de changement de fond dans la perspective des prochaines élections législatives. Mais inven- taire pour inventaire, on se sur- prend à scruter, au-delà des chan- gements de serrures et de la comp- tabilité des chaises, à imaginer un vrai… inventaire de ce «Parlement»

dans ses deux chambres. Ses

«majorités» imposées, ses faux débats, ses arrangements gros- siers, ses lois injustes, ses silences criminels, ses listes achetées ven- dues, ses privilèges honteux, ses arrogances insupportables et ses incompétences royales. Voilà l’in- ventaire que les Algériens atten- dent et ça n’indique pas vraiment que c’est à l’ordre du jour. Les ser- rures et les chaises…

S. L.

Constances

Slimane Laouari laouarisliman@gmail.com

FFS : FACE À LA COLÈRE DE SA BASE

La direction tente de circonscrire la crise

Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – L’Instance présidentielle du FFS s’est réunie, hier mardi, au len- demain de la célébration du deuxiè- me anniversaire du mouvement populaire à travers une forte mobili- sation citoyenne dans plusieurs wilayas du pays. Contrairement aux manifestations du Hirak d’avant la crise sanitaire et durant lesquelles les dirigeants du parti étaient tou- jours sur le terrain, ce 22 février 2021, les responsables du FFS étaient invisibles dans les rues, et leur présence était très timide et même discrète. Après la rencontre de deux dirigeants du parti avec le chef de l’Etat, sans que beaucoup d’autres responsables soient au courant de cette rencontre (certains ont été informés de son déroule- ment la veille au soir), et la déclara- tion d’un conseiller du Premier secrétaire où il affirme que le Hirak est devenu «un instrument de régression», des doutes ont plané sur la nouvelle position du FFS par rapport au mouvement populaire.

Et les militants ont multiplié les dénonciations de cet acte, en s’en démarquant. C’est dans ce contex- te que la réunion de l’instance pré-

sidentielle du parti a eu lieu hier.

Dans un communiqué sanctionnant cette réunion, le FFS dit encoura- ger ses militants «à poursuivre le combat dans cette révolution popu- laire pour un changement démocra- tique dans le pays, car nous sommes conscients du rôle histo- rique et déterminant qui nous incombe à tous, pour conduire ce processus salutaire visant à sauver notre pays d’un effondrement iné- luctable de ses institutions».

Dénonçant le régime qui «se can- tonne dans un immobilisme des- tructeur qui pousse à la révolte», le FFS a réaffirmé son attachement à une sortie de crise basée sur un dialogue responsable. «Partant du principe qu’aucun dénouement de cette crise multiforme n’est envisa- geable et encore moins viable, dans un contexte exacerbé par la répression policière et judiciaire, le chaos économique et l’exclusion, le FFS a engagé une dynamique de concertations et d’échanges avec des partis politiques, des personna- lités nationales et des organisations syndicales. Ces consultations visent à créer un climat de confian- ce favorable à des approches

consensuelles et convergentes de sortie de crise», lit-on dans la même déclaration. Et de considérer que le contexte politique national actuel ne peut plus supporter d’autres «dérives autoritaires et d’autres échecs». Il se dit convain- cu que la voie de la sagesse et de la raison doit prévaloir sur les scé- narios catastrophes des extré- mismes de tous bords, des appren- tis sorciers et des pyromanes de tout acabit, sommant «les tenants du pouvoir à s’engager sérieuse- ment dans un élan patriotique de changement pacifique de l’ordre établi». Pour le FFS, cet engage- ment devra être illustré par une volonté politique de créer un climat de détente et de confiance en faveur de ce changement. Dans le

cas contraire, le parti estime que le Hirak «risque à tout moment de reprendre avec plus de détermina- tion et d’intransigeance, si le pou- voir continue d’ignorer ses préoccu- pations».

«Cette ignorance, qui frise le mépris de la volonté populaire, se manifeste par le renforcement du dispositif répressif, l’instrumentali- sation de certains médias, et le rejet systématique de toutes les ini- tiatives politiques de sortie de crise, qui proposent des solutions concrètes et consensuelles pour désamorcer ce contexte particuliè- rement explosif», explique le plus vieux parti de l’opposition, appelant à «jeter les bases d’une deuxième République».

K. A.

Photo : Newpress.

Au lendemain de la rencontre de ses dirigeants avec le chef de l’Etat, très critiquée par sa base, le FFS appel- le ses militants à continuer leur engagement au sein du mouvement populaire, et dénonce le régime qui «se can- tonne dans un immobilisme destructeur qui pousse à la révolte, alors qu’une telle situation exige des actions fortes, notamment sur le plan politique».

LÉGISLATIVES ANTICIPÉES

Le MSP «prêt pour la compétition»

C’est un appui sans réserve qu’apporte le Mouvement pour la société de la paix (MSP) à l’agenda du président de la République.

Abderrezak Makri assure que son parti se tient prêt pour «la compéti- tion». Le numéro un du MSP dit avoir pris acte des engagements de Abdelmadjid Tebboune pour la tenue d’élections «libres et hon- nêtes» qui pourraient donner lieu à la formation d’un gouvernement

«partisan» et «élargi».

Nawal Imès- Alger (Le Soir)- Abderrezak Makri est ressorti confiant de sa rencontre avec le président de la République. Les engagements pris par ce dernier pour l’organisation d’élections législatives anticipées qui ne seraient entachées d’aucune fraude ont convaincu le numéro un du MSP qui assure que sa formation politique était prête à prendre part à ce rendez-vous électoral.

Dans une vidéo de près d’une heure publiée sur sa page Facebook, Makri a longuement expliqué les raisons qui ont amené le parti à naturelle- ment cautionner ce processus qui, dit-il, inter- vient dans «un nouveau climat» qui laisse entre- voir du changement. Comment en est-il arrivé à cette conclusion ? Le numéro un du MSP estime que ce qui est encourageant, ce sont les enga- gements pris par le président de la République

«entendus de mes propres oreilles», assure Makri qui ajoute que les premiers engagements pris pour la libération des détenus avaient déjà été respectés. Pour les législatives anticipées, Abdelmadjid Tebboune s’est engagé à ce qu’elles soient le reflet de la volonté populaire, ce qui fait dire à Makri qu’il s’agit là de «la tran- sition démocratique» qui va permettre au lende- main des élections législatives à la classe poli- tique de «s’entendre autour d’un gouvernement élargi avec un soutien populaire et partisan». Se défendant de jeter l’opprobre sur ceux qui ne cautionneraient pas ce processus, Makri estime néanmoins que «ceux qui ont peur des élections

sont ceux qui ne sont pas structurés et qui négo- cient sous la table pour des intérêts personnels».

Le président du MSP est longuement revenu sur le processus ayant mené le parti à adopter cette position, rappelant comment le parti avait dit non à la proposition qui lui avait été faite par Sellal pour rejoindre le gouvernement en 2017 mais surtout comment le parti est dans l’opposition depuis de longues années et a accompagné le Hirak depuis le premier jour. Dès le 22 février, assure Makri, les militants du MSP étaient dans la rue, expliquant que «lorsque les gens sont dans la rue, soit il y a renversement du régime en place, et les figures du mouvement prennent le pouvoir et ce n’est pas ce qui est arrivé, enco- re moins ni l’ambition du Hirak qui n’a pas choisi la confrontation avec le pouvoir, soit ils entrent en discussions et dialoguent avec le pouvoir, et ça c’est dans l’esprit de la conférence de Mazafran». Après des mois de marches, une seule solution s’imposait, selon Makri, et qui consistait à ce que les acteurs du Hirak se ren-

contrent. Ses tentatives de rassembler ses par- tenaires de la CNTLD autour d’une nouvelle ini- tiative «pour parler d’une seule voix au pouvoir»

n’ont pas abouti puisque, dit-il, «les parties qu’on a sollicitées ont tourné le dos à l’esprit de Mazafran et ont choisi la rupture avec le pou- voir». A ce moment-là, «c’était l’impasse» mais l’initiative de Aïn Benian, dit-il, «aurait pu sauver la situation, malheureusement, certains acteurs ont participé à la non-réussite de l’initiative».

Makri déplore que «les bonnes intentions du parti n’aient pas trouvé d’écho ni dans l’opposi- tion ni dans le pouvoir», avant d’évoquer la pré- sidentielle que tout le monde s’accorde à quali- fier de transparente. Idem pour le référendum sur la Constitution pour lequel, dit-il, le non aurait pu l’emporter puisque, là aussi, dit-il, les témoi- gnages s’accordent à dire que la fraude n’y avait pas droit de cité. Autant de raisons qui font espé- rer le MSP…

N. I.

Un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé devant la cour d’Alger, hier, à l’occasion de la reprise du procès de Chouaïb Oultache. Après près d’une heure d’attente, le procès a tout bon- nement été reporté.

Le procès de l’ex-chef de l’unité aérienne de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Chouaïb Oultache, a été reporté, hier, au 4 mars prochain. Report prononcé par la présidente de la 2echambre, après que les avocats du prévenu ont été déclarés absents, ainsi que, d’ailleurs, plus d’une trentaine de témoins appelés dont la quasi-totalité ne s’est pas présentée. Parmi eux figure Anis Rahmani, actuellement incarcéré à la prison de Koléa pour une autre affaire. Le tribunal a, selon la présidente, ordonné la présence de certains témoins, dont Anis Rahmani et d’autres, qu’il souhaite entendre en tant que témoins privilégiés, ainsi que la défense du prévenu, dont personne ne sem- blait connaître les raisons de cette défection.

Chouaïb Oultache est condamné pour homicide volontaire avec préméditation, possession d’armes à feu et dans une affaire de malversations et de passation de marchés douteux au profit de la société ABM (Algeria Business Multimedia).

Ahmed Kessi

JUSTICE

Report du procès en appel

de Chouaïb Oultache

(4)

Le Soir d’Algérie

Mercredi 24 février 2021 - PAGE

4

Actualité

M. Kebci - Alger (Le Soir) - Quel triste sort que celui de la cen- trale syndicale qui s’est muée d’un instrument de lutte de la cause ouvrière en un levier entre les mains d’une oligarchie qui a failli emporter l’Etat-Nation.

Un Etat dont l’édification était, pourtant, un des objectifs straté- giques de sa création en 1956, à savoir le souci ressenti par Idir Aïssat et ses compères fondateurs, Mohamed Flissi, Ben Khedda, Benaïssa Atallah, Abane Ramdane et Hassen Bourouiba, de se doter d’une organisation syndicale ayant pour mission de faire participer les travailleurs à la lutte libératrice.

Quelque 100 000 travailleurs adhé- rèrent dès les premières années à l’Union syndicale des travailleurs algériens USTA (créée par Messali Hadj).

Une fois le pays ayant recouvré son indépendance, la centrale syn- dicale a grandement participé à l’œuvre de l’édification nationale et de la construction de l’Etat. Sauf que, et comme le relevait, hier mardi, Abdelmadjid Azzi, au fil des ans, et avec l’avènement du multi- partisme et de la pluralité syndicale, l’UGTA a vu son influence diminuer considérablement parmi le monde ouvrier face à la concurrence de syndicats autonomes plus actifs.

Plus que cela, selon celui qui fut secrétaire général adjoint de la cen- trale syndicale, quatre ans durant, de 1974 à 1978, celle-ci a vu sa mis- sion «dévoyée pour devenir un levier entre les mains du patronat et du pouvoir».

Et pour cause, ajoute Azzi, le choix des responsables à la tête de l’UGTA se faisait «ailleurs qu’en son sein puisque son autonomie était toute relative, elle qui a constitué un moyen d’arriver au pouvoir ou d’y demeurer». Et de souhaiter que l’UGTA «retrouve ses fondamentaux et ses valeurs» en renouant avec la mission qu’elle n’aurait jamais dû abandonner, «celle de jouer pleine- ment son rôle naturel de contre-pou- voir en défendant les intérêts moraux et matériels des travailleurs et, ainsi, se départir de ses accoin- tances avec l’oligarchie, notamment

durant ces dernières vingt années».

Soit durant le règne de Abdelmadjid Sidi-Saïd qui avait succédé, en 1997, à Abdelhak Benhamouda, assassiné en janvier de ladite année par les terroristes islamistes. Sidi Saïd était contraint à céder sa place dans la foulée du mouvement popu- laire du 22 février 2019 qui réclamait le départ inconditionnel de tous ceux qui incarnaient le personnel du pou- voir, notamment celui aux manettes du pays durant le long règne du pré- sident de la République déchu, Abdelaziz Bouteflika. Lui qui était corps et âme embarqué dans l’op- tion calamiteuse du 5e mandat prési- dentiel et qui a assisté à l’envoi en prison de nombre de ceux avec les- quels il a longtemps monnayé le soutien de la centrale syndicale, fini- ra par comprendre qu’il était devenu indésirable. Ce qui l’a poussé à

organiser sa succession en organi- sant un congrès lors duquel son favori, Salim Labtacha, a été introni- sé. Et l’ancien député, qui a manqué un mouvement de redressement au sein de son ex-parti, le Parti des tra- vailleurs, a, depuis, imprimé à l’ex-

syndicat unique, une démarche marquée du sceau d’une «absence»

caractérisée sur le monde du travail.

Une «transparence» jalonnée, par moments, par des sorties ponc- tuelles pour signifier son appui à une quelconque démarche du pouvoir

dans sa feuille de route de sortie de crise.

Autrement dit, le souhait de Azzi que la centrale syndicale retrouve son âme n’est, visiblement, pas pour demain.

M. K.

65 ANS APRÈS SA CRÉATION

UGTA : de la gloire à la décadence

Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Le déta- chement des citoyens vis-à-vis des gestes bar- rières devient de plus en plus perceptible sur les lieux à forte affluence et dans les commerces et restaurants. Un constat qu’il est aisé de faire en flâ- nant tout le long des avenues d’Alger-Centre et de ses environs.

La distanciation sociale n’est plus de mise et les autres mesures de protection sont tout autant négligées. La plupart des personnes qui vont et

viennent ne jugent apparemment plus « utile » de porter un masque de protection. Seules quelques- unes le mettent convenablement pour couvrir la bouche et le nez.

D’autres, en revanche, le portent uniquement pour la forme sur le menton, voire pas du tout. Le non-port du masque de protection à l’extérieur engendre a priori moins de risques de contamina- tion. Mais le danger est d’autant plus grand lorsque ce relâchement est observé dans les espaces clos.

D’ailleurs, de nombreux commerçants qui étaient pourtant à cheval sur l’application des mesures barrières à l’intérieur de leurs locaux n’en tiennent, en ce moment, plus compte. «J’ai fini par me lasser de rappeler à chaque fois mes clients à l’ordre», justifie ce gérant d’une supérette située à Didouche-Mourad. Celui-ci est bien conscient qu’il est exposé à un risque de fermeture mais ce détail l’inquiète peu. «En même temps, les contrôles sont de moins en moins rigoureux qu’au moment où les cas de contamination étaient repartis à la hausse», a-t-il souligné. Il reconnaît lui-même avoir lâché du leste.

On aperçoit pratiquement la même scène dans plusieurs magasins d’habillement, non loin de la supérette. Le nombre de clients n’est plus limité à deux ou trois personnes, dans cette boutique de chaussures pour femmes. Sur la vitrine, on annon- ce que le port du masque est obligatoire et qu’une distance d’au moins un mètre doit être respectée

entre les personnes. Mais rien de ce qui est inscrit dans cet avis n’est appliqué à l’intérieur. A l’excep- tion des deux vendeuses, rares sont les clientes qui portent correctement un masque de protection.

Le gérant du magasin dit, d’un côté, s’inquiéter par rapport à ce relâchement, mais de l’autre, à part rappeler ses fidèles clientes à l’ordre en les invitant à mettre leur masque et à s’éloigner les unes des autres, aucune mesure stricte ne semble être imposée par ce dernier pour les contraindre à res- pecter les dispositions de sécurité.

D’autres commerçants ont assuré qu’il devient de plus en plus difficile de convaincre les citoyens de respecter les gestes barrières. Ils mettent ça sur le compte de la nette décrue des contaminations au Covid-19. «Inconsciemment, on se dit que le virus faiblit, donc pas besoin de respecter au détail près les consignes sanitaires», fait savoir ce res- taurateur. D’autant plus que pour cette catégorie de commerçants, il est impossible de dire à un client de mettre un masque alors qu’il a besoin de sa bouche pour manger.

Les spécialistes ne cessent, quant à eux, de prévenir que la menace d’une troisième vague plane toujours. Ils somment la population d’être responsable et de continuer à respecter les mesures de distanciation sociale, de se laver les mains et de porter un masque dans les espaces confinés particulièrement.

M. Z.

L’Union générale des travailleurs algériens boucle, aujourd’hui, sa soixante-cinquième année d’existence, un parcours jalonné de hauts et de bas avec, en pre- mier lieu, une période faste et une phase noire qui se poursuit encore de nos jours, durant laquelle elle n’est devenue que l’ombre d’elle-même.

Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Le directeur général de l'Institut Pasteur, le Dr Fawzi Derrar, avait assuré, il y a quelques jours, que les personnes ayant été infectées par le coronavirus ne nécessitent qu’une seule dose du vaccin anti-Covid-19.

Selon lui, ces personnes ont déjà acquis une immunité contre cette maladie et ne devraient être vacci- nées qu’une fois et ce, six mois

après l’infection. Cette donnée scien- tifique qui découle des recherches effectuées dans plusieurs pays occi- dentaux, notamment en France et au Canada, ne semble pas pour autant intéresser les autorités sanitaires algériennes. La preuve : le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de Covid-19 n’a tou- jours pas étudié cette question qui reste en suspens. Certes, précise

le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre dudit comité, «c’est ce que recommandent les dernières remon- tées scientifiques, mais le comité n’a pas encore débattu de cette problé- matique pour le moment».

Le principe de la vaccination, rap- pelle le président du Syndicat natio- nal des praticiens de santé publique (SNPSP), est justement d’introduire des composants de l’agent causal (virus dans le cas de la Covid-19), pour susciter une réaction du systè- me immunitaire. «L’agent introduit génère les effets de la maladie de manière atténuée chez une person- ne saine. Il reproduit ce qui se fait naturellement par l’infection», explique-t-il. Le DrLyes Merabet pré-

cise, à cet effet, que les experts ont retenu six mois après l’infection comme durée de la couverture immunitaire. «Les gens qui ont été atteints par la Covid-19 ont été en contact avec le germe de façon natu- relle, et ont développé un niveau de protection immunitaire naturelle suffi- sant pour les protéger pendant six mois. Ils n’ont besoin donc que d’une seule dose de vaccin dans les délais.

Elle sera un rappel pour renforcer la mémoire immunitaire afin de repro- duire les anticorps et la réaction immunitaire», dit-il. Adopté par nombre de pays occidentaux, ce pro- cessus risque en Algérie de se heur- ter à des obstacles. Soulignant les capacités «limitées» de notre pays

en termes de tests PCR et de tests sérologiques, le président du SNPSP s’interroge : «Comment peut-on donc identifier toutes les personnes atteintes par la Covid-19 ?» Il fait remarquer qu’un titrage anticorps s’impose à une grande partie de la population, afin de savoir si la per- sonne maintient un taux d’anticorps suffisant pour la protéger. «C’est très difficile à réaliser puisque nous man- quons de moyens et de tests. Nous manquons de tests PCR et nous sommes incapables de réaliser des tests de sérologie chez tout le monde. Nous sommes obligés d’ad- ministrer deux doses pour chaque personne», conclut-il.

Ry. N.

UNE SEULE DOSE DE VACCIN POUR LES PERSONNES DÉJÀ ATTEINTES PAR LA COVID-19

Un processus difficile à adopter en Algérie

Le recours à une seule dose de vaccin anti-Covid-19 pour les personnes ayant fait une infection au virus SARS-CoV-2 n’a pas, pour le moment, été tranchée en Algérie. Ce processus préconi- sé dans certains pays occidentaux ne risque pas de suivre le même chemin dans notre pays en raison des contraintes liées aux moyens techniques permettant d’identifier toutes les per- sonnes porteuses des anticorps de cette maladie.

Photo : DR

RESPECT DES MESURES BARRIÈRES À ALGER

Inquiétant relâchement des citoyens

La décrue avérée des cas de contami- nation au Covid-19 se traduit depuis

quelques semaines en société par un abandon quasi-total des mesures bar- rières instaurées en vue de casser la chaîne de transmission du virus. Si le port du masque de protection s’est, à un moment donné, généralisé, son utilisa- tion se fait de plus en plus rare dans les espaces publics. Le comportement de certains de nos concitoyens laisse pen- ser que la pandémie a déjà été oubliée.

Cela ne manque pas de susciter l’inquié- tude des spécialistes qui appellent ces derniers à faire preuve d’une grande prudence en maintenant les mesures de protection les plus élémentaires.

(5)

Le Soir

d’Algérie Actualité

Mercredi 24 février 2021 - PAGE

5

Un demi-siècle d’indépendan- ce énergétique, voilà une belle opportunité pour une halte qui s’offre à Sonatrach afin de voir où elle en est et vers où elle va.

Sonatrach qui, à son corps défendant, focalisera toujours autant l’attention, notamment en ces temps où tout n’est pas comme dans le meilleur des mondes pour une compagnie qui a été tant soumise aux desidera- ta de ceux qui décident dans le pays.

Le plus récent des chiffres en date illustre parfaitement la zone trouble que traverse la compa- gnie qui nourrit l’Algérie. Selon une très récente étude de l’IFP énergies nouvelles, l’héritier de l’Institut français du pétrole, il est révélé que les investissements de Sonatrach en Algérie, qui représentaient 76% du total de toutes les compagnies activant dans le pays en 2019, ont chuté de 44% en 2020, soit un mon- tant de 2,5 milliards de dollars, au moment où la trentaine d’autres compagnies présentes en Algérie ont vu leurs investis- sements chuter de 18%. Un chiffre qui en dit long sur l’impact

des multiples causes ayant affecté l’activité de Sonatrach, pas seulement depuis l’avène- ment de la crise sanitaire mon- diale. Toutefois, Toufik Hakkar, le P-dg de Sonatrach, ne semble pas affecté plus que cela, lui qui, il y a quelques semaines, expli- quait que malgré la pénible conjoncture imposée par la pan- démie en 2020, la résilience dont a fait preuve Sonatrach «a permis de faire face aux consé- quences de la double crise en limitant son impact sur ses acti- vités opérationnelles et ses capacités financières.

On rappellera tout de même que selon les chiffres officiels, les revenus engrangés par l’ex- portation des hydrocarbures se sont élevés à 22 milliards de dol- lars en 2020, soit une baisse de 30%, l’équivalent de 11 milliards de dollars, par rapport à 2019, une année d’ailleurs pas extraor- dinaire pour la compagnie natio- nale qui a tant souffert depuis des années de problèmes autre- ment plus attentatoires à son nom et, par ricochet, au pays.

Une compagnie qui a eu à traverser depuis des temps loin-

tains plein de zones de turbu- lences mais, comme le reflètent les 40 milliards de dollars d’in- vestissements étalés sur les cinq années qui viennent, n’en garde pas moins «la tête froide» sur ses objectifs, dont celui de demeurer compétitive, notam- ment en misant sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures, dont les textes d’application n’ont pas fini malheureusement de se faire encore désirer certes, mais devrait lui permettre d’envisager des années moins stressantes sur les plans de la production et de la prospection plus particuliè- rement, et en finir ainsi avec cette instabilité du cadre juri- dique qui lui a porté tellement tort, comme le rappelait, il n’y a pas longtemps, Mourad Preure dans une des émissions hebdo- madaires de notre journal.

Mourad Preure qui rappelait, en

effet, combien était «intéressan- te» la loi 86/14 relative aux acti- vités de prospection, de recherche, d'exploitation et de transport par canalisation des hydrocarbures.

Un cadre juridique stable qui permettait à Sonatrach de tirer son épingle du jeu comme le rappelait Mourad Preure dans le même cadre, lorsqu’il affirmait :

«Alors que Sonatrach n’investis- sait pas, elle avait au minimum 51% sans mettre 1 dollar.

C’était au partenaire de prendre les risques dans le contrat de partage-production.

Puis est venue la catastrophique loi de 2005…», a expliqué l’ex- pert pétrolier qui a joint ainsi sa voix à la multitude de spécia- listes de divers horizons qui en appellent à une stabilité des lois pour espérer susciter l’intérêt des porteurs de capitaux étran-

gers, ceux-là mêmes qui ont, par la suite, laissé la compagnie nationale patauger dans les eaux troubles, essuyant des scandales à n’en plus finir et consommant des P-dg à un ryth- me qui a fini, entre autres, par faire fuir les investisseurs notamment durant la première décennie des années 2000.

Période sombre qui a fait dire au même expert qu’est Mourad Preure qu’il n’y a pas eu une compagnie qui a enduré une crise aussi longue, d’autant que

«si notre pays veut réussir sa transition énergétique, c’est Sonatrach qui la mènera. Les grandes révolutions que l’Algérie est amenée à connaître dans le domaine énergétique, c’est Sonatrach qui doit les mener».

Dans l’immédiat, en attendant que les textes d’application de la loi sur les hydrocarbures soient ficelés, et selon son premier res- ponsable qui s’exprimait récem- ment dans les colonnes de la publication du groupe, durant l’année 2021 Sonatrach enregis- trera une croissance de la pro- duction et des ventes.

«À moyen terme, nous conti- nuerons à satisfaire les besoins croissants du marché national, qui atteindront 70 millions TEP à partir de 2024, tout en mainte- nant un niveau d’export au-des- sus de 90 millions TEP annuelle- ment, grâce à la mise en production de nouveaux gise- ments dans les régions sud- ouest et sud-est», a promis Toufik Hakkar.

Azedine Maktour

En attendant des jours plus cléments, il n’a pas encore

fini de s’écouler le temps depuis que Sonatrach n’inspire de la part des spécialistes nationaux des questions du pétrole et de l’énergie en général que des commentaires et analyses mitigés induits, d’abord, par la conjoncture peu favorable propre à la compagnie et son environne- ment, puis, depuis un peu plus d’une année maintenant, en conséquence de la pandémie qui a produit des effets dévastateurs sur l’ensemble des compagnies mondiales même parmi les plus puissantes, qui n’ont d’ailleurs pas encore fini de compter leurs pertes.

SONATRACH : 50 ANS APRÈS SON ÉMANCIPATION

Un géant mondial

en quête de stabilité

Photo : DR.

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Un vrai challenge pour l’Algérie

Rym Nasri – Alger (Le Soir) – L’Algérie est plus que jamais déterminée à sortir de l’addiction des énergies fossiles. Elle compte réellement passer de l’actuelle ébriété énergétique à la sobriété énergétique. Pour relever ce défi, la cinétique de l’investissement sur le gaz naturel et le pétrole doit rapidement être freinée. L’avenir est désormais dans l’énergie verte provenant du soleil, de l’éolien et de la géothermie.

Aujourd’hui, le recours aux énergies renouvelables est incon- tournable. Finies les centrales thermiques et place aux centrales solaires et éoliennes. D’autant que le coût du Kw/h d'électricité solaire, assurent les experts, est moins élevé que celui du Kw/h d'électricité thermique.

La mise en place d’un ministè- re dédié exclusivement à la Transition énergétique et aux Energies renouvelables est venue

renforcer et consolider la démarche de l’Etat. Des plans d’action ont été ainsi mis en place.

Un projet de 15 000 mégawatts et un autre de 1 000 mégawatts doi- vent être concrétisés chaque année, et ce, jusqu’à 2035.

Même la Sonelgaz, estime le ministre de la Transition énergé- tique et des Energies renouve- lables, Chems-Eddine Chitour, doit, elle aussi, faire sa mutation et aller vers la transition énergé- tique. Selon lui, la création d’une

«société bis» qui s’occuperait du renouvelable, en mettant en place le plan solaire et le plan éolien, reste indispensable.

Outre la transition énergétique, le ministère du secteur mise éga- lement sur la rationalisation de la consommation d’énergie. Les transports sont pointés du doigt comme étant des plus grands gisements d’économie d’énergie.

Dix-sept millions de tonnes de

pétrole, dont deux millions impor- tés, et dix millions de tonnes de gasoil sont annuellement consom- mées. «Il faut faire des économies d’énergie, d’autant qu’il n’y aura plus d’importation de carburant en 2021», fait remarquer le PrChitour. Les pouvoirs publics envisagent ainsi d’abandonner l’essence et le diesel et d’opter pour le GMC et le GPL.

En 2020, pas moins de 80 000 voitures ont été converties au GPL, tandis que 200 000 autres le seront en 2021. Une opération qui permettra d’épargner 200 000 tonnes d’essence. «Nous comp- tons nous attaquer au plus grand gisement qui est celui du gasoil et du diesel. Pour la première fois, l’Algérie va mettre en place le die- sel fioul», note le ministre. La locomotion électrique reste, tout de même, l’une des plus grandes ambitions du ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables. Un grand chantier qui s’impose, puisque les voitures thermiques vont de plus en plus être retirées du marché européen.

Selon le Pr Chems-Eddine Chitour, notre pays a un délai de

dix ans pour réussir la révolution de la locomotion électrique qu’il préconise de démarrer au plus vite, sans perdre de temps. Le schéma national de l’importation des véhicules doit donc être revu pour les voitures, mais aussi pour les bus et les trains qui doivent se mettre à l’énergie électrique.

Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables avait assuré que l’Algérie s’est déjà dotée de cinq

bornes électriques, destinées aux stations de service de Naftal, implantées sur l’autoroute Est- Ouest. Mieux encore, ces sta- tions, précise-t-il, seront dotées d’électricité solaire. La transition énergétique est, certes, en marche, mais le court délai de dix ans, pour réussir ce modèle éner- gétique, impose au gouvernement de redoubler d’efforts et de mettre en place des solutions innovantes.

Ry. N.

L’ère des énergies fossiles sera révolue. L’adoption au

plus vite d’un nouveau modèle énergétique est plus que

vitale. Un challenge que l’Algérie semble prendre au

sérieux depuis quelques mois. Pour réussir sa transition

énergétique, elle mise sur l’énergie verte et la rationalisa-

tion de la consommation d’énergie.

(6)

Le Soir

d’Algérie Actualité

«Tout ce qui n’est pas en train de naître est en train de mourir. »

Bob Dylan

«Une nation dont le peuple est incapable de concevoir l’avenir est condamnée à périr. »

Miyamoto Musashi, un samouraï du XVI

e

siècle

Le 24 février 1971 est une date fon- datrice pour l’industrie pétrolière et gazière algérienne. C’est surtout un for- midable défi d’essence novembriste qui a eu pour résultat la prise en main par l’Al- gérie de ses ressources en hydrocar- bures. Il y a cinquante ans, sous la direc- tion du Président Houari Boumediène, l’Algérie nationalise 51% des intérêts des compagnies pétrolières concessionnaires dans les gisements algériens, 100% des

intérêts liés aux gisements gaziers, ainsi que ceux détenus par les sociétés de transport d’hydrocarbures.

Il s’agit véritablement d’une décision historique survenue onze années après la naissance de l’Opec et qui va inaugurer une vague de nationalisations décisive dans les pays producteurs. C’est la fin des contrats de concession qui prévalaient dans les relations entre compagnies inter- nationales et pays producteurs et qui réduisaient le rôle de ces derniers au seul prélèvement des royalties et des impôts pétroliers, les excluant de toute gestion de leur domaine minier.

La naissance des compagnies pétro- lières nationales sera le grand acquis de cette histoire militante dont le 24 février 1971 sera un jalon essentiel. Ce sont ces compagnies nationales qui, désormais, incarneront l’Etat souverain dans ses rela- tions avec les compagnies pétrolières internationales. Elles vont acquérir une compétence et s’imposeront comme un acteur-clé dans l’industrie du pétrole. Le grand acquis pour l’Algérie de cette déci- sion stratégique prise par Houari Boume- diène c’est le rôle nouveau assigné à Sonatrach, née en 1963, avec l’indépen- dance algérienne.

Le grand acquis, on ne le souligne pas assez, c’est aussi la culture du challenge, le sens du défi, dont cette date a ainsi imprégné l’identité profon- de de Sonatrach. Et nous savons com- bien cette culture du challenge participe et a participé par le passé aux réussites et à la construction de la puissance américai- ne, et, plus récemment du miracle asia- tique par exemple. Lorsque nous parlons avec des techniciens et ingénieurs qui étaient dans les installations pétrolières désertées subitement par les techniciens étrangers en 1971 par mesure de repré- sailles contre les nationalisations, ils nous disent combien ils sont encore surpris par le fait qu’ils aient réussi à contrôler ces installations et à les faire fonctionner sans dommages. Cette expérience les a révé-

lés à eux-mêmes. Nazim Zouiouèche, Mohammed Baghli et El Hadj Mohammed Fechkeur, Allah yerhamhoum, Moham- med Brahimi, «le père des foreurs algé- riens», les jeunes ingénieurs projetés depuis la caserne de Cherchell où ils effectuaient leur service national vers les installations de production du Grand Sud, Nordine Aït Laoussine qui pilotait la périlleuse opération, tous nous confiaient combien ils se sont sentis renaître à la faveur de ce défi complètement fou qu’ils étaient tenus de remporter. Ils étaient peu nombreux alors que les responsabilités opérationnelles pour une industrie si com- plexe sont exigeantes et ne laissent aucu- ne marge à l’erreur. Ils ont réussi. Ils n’en revenaient pas ! De ce déclic est née véri- tablement l’industrie algérienne des hydrocarbures.

Les hommes et les femmes du 24 février 1971 ont démontré qu’il nous était

possible, nous, Algériens, de remporter une victoire décisive, dépasser nos limites, neuf ans après l’indépendance.

Cinquante ans après, et pour remporter les nouveaux défis posés à notre pays, il est en effet impératif de garder en mémoi- re ce moment fort de notre histoire que représente ce challenge. Saisir l’essence profonde de cet évènement exceptionnel est une étape indispensable pour affronter les défis du futur avec comme axe fort la nécessité de régénérer la symbolique novembriste du 24 février 1971 en la pla- çant dans une perspective d’excellence, d’innovation et de compétitivité.

La crise économique que traverse le monde et dont la pandémie a été le déclencheur, l’amplificateur, est une crise systémique de forte intensité. Elle survient dans le contexte d’une économie mondiale globalisée où se meuvent des acteurs globaux, les firmes enjambant les frontières et surpassant en puissance les Etats. Dans ce processus de mondialisa- tion, il y a un accroissement de l’interdépen- dance et de la complexité, les concurrents vont toujours plus vite, le changement s’ac- célère et devient de plus en plus chaotique.

La forte interdépendance entre acteurs dans ce «grand village mondial» induit un potentiel de diffusion exceptionnel des crises. Les frontières sont de plus en plus floues et inopérantes par ce fait. La puis- sance des nations est fondée sur la puis- sance de leurs firmes, la compétitivité, le pouvoir innovant de leurs champions industriels nationaux entraînant derrière eux universités et recherche nationales.

Et il faut alors, pour corriger le déficit d’identité que subissent naturellement les individus et les groupes sociaux, sans cesse ballottés dans ce maëlstrom, ajus- ter en permanence les référents aux réali- tés changeantes et aux nouveaux para- digmes qui s’imposent. Voilà pourquoi enrichir puissamment le capital symbo- lique de la nation par la célébration du 24 février dans une perspective novem- briste renouvelée est indispensable.

L’innovation est à la base de l’avantage concurrentiel des nations, et de leur puis- sance en dernière analyse. Dans la même perspective, la puissance pétro- lière des pays producteurs ne réside plus dans le niveau de leurs produc- tions et de leurs réserves mais dans la performance, dans la compétitivité de leurs acteurs énergétiques nationaux, de leurs entreprises, de leurs territoires, de leurs institutions financières, de leurs uni- versités et centres de recherche. Valoriser l’innovation et les innovateurs, valoriser l’excellence, c’est mettre sûrement en route l’Algérie de demain. Ainsi, mettre en perspective le 24 février c’est dire : «Aimer et servir la patrie aujourd’hui c’est être compétitif, c’est innover, anticiper le chan- gement pour le maîtriser, encourager l’ini- tiative et les entrepreneurs, c’est tendre vers l’excellence.» Voici l’écrin où doit se fondre la fierté nationale, voici la voie la plus sûre pour conquérir le futur !

«L'âge de pierre ne s'est pas fini faute de pierres, l'ère du pétrole ne se finira pas faute de pétrole.» Cette boutade, attri- buée à Zaki Yamani, est d’une criante réa- lité aujourd’hui. La planète serait-elle en train de passer de l’ère du pétrole vers une autre ère, plus immatérielle, moins saisissable, sans que nous le sachions, sans que nous nous en rendions même compte ? Risquerions-nous de nous retrouver pantois, demain, désarmés irré- médiablement et encore étonnés du mau- vais tour qui nous a été joué ?

Les turbulences que connaît aujour- d’hui l’industrie de l’énergie, dans un contexte de puissantes reconfigurations de l’économie mondiale, ne préparent- elles pas un ordre nouveau établissant une hiérarchie des nations encore plus impitoyable, parce que désormais irréver- sible, et dont nous serions cette fois-ci, et de manière irréversible, les parias ? L’électromobilité n’est-elle pas, par exemple, l’arme fatale pour dépouiller les pays producteurs de leur pouvoir sur l’économie mondiale et recentrer celui-ci dans les pays de l’OCDE et les grands émergents ? Ces réponses posent fonda- mentalement la question de la souverai- neté nationale et de la puissance dans un monde interdépendant et où le change- ment s’accélère avec des discontinuités, des ruptures qui établissent de manière

irréversible de nouveaux rapports de force.

Elles nous ramènent vers un nouveau paradigme de l’Etat-nation dans un contexte d’accroissement de la complexité et de l’incertitude. La présence de res- sources pétrolières est présentée par les esprits simples comme une malédiction, un peu comme si le Rhin en Allemagne, ou le Yang-Tsé-Kiang en Chine, ou encore le Nil en Egypte pouvaient être considérés comme des malédictions. Nous avons, à dessein, comparé les ressources pétro- lières à des fleuves, tant leurs vertus struc- turantes et leur impact multidimensionnel sont forts, tant ils sont aussi un vecteur de communication, de désenclavement et

d’ouverture dans le monde. Archimède disait : «Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde.» Mais bien entendu, tout dépend de l’usage qu’on en fait, tout dépend de son ambition stratégique, de sa posture vis-à-vis du futur, et là est tout le problème, nous y reviendrons.

Les convulsions actuelles de l’éco- nomie mondiale impactent fortement l’industrie pétrolière internationale et convergent toujours vers le marché, se manifestant à travers la volatilité et le niveau relativement faible actuellement des prix. Voilà pourquoi il ne faut surtout pas — jamais — se focaliser sur les évo- lutions erratiques du marché pétrolier mais veiller toujours à comprendre les ten- dances lourdes à l’œuvre, bien lire et anti- ciper les évolutions de l’économie mon- diale. Si celle-ci ne repart pas, la demande ne repartira pas ; si la demande ne repart pas, les prix resteront faibles. Toute aug- mentation des prix (causée aujourd’hui par un extrême sacrifice des pays de l’Opec+ conjugué avec un hiver rigoureux aux Etats-Unis, particulièrement au Texas qui en a réduit la production en même temps que les faibles températures ont augmenté la demande pour le chauffage) reste fragile. Il faut se départir de la vision phobique du marché pétrolier, maudissant sa volatilité naturelle et en même temps en attendant le salut.

Le contexte de crise rendra hypothé- tique toute orientation haussière robuste des prix dans une échéance de trois ans, au minimum. La faible diversification de

notre économie avec pour conséquence son excessive exposition aux cycles du marché pétrolier est une forte vulnérabilité qu’il faut impérativement traiter par un pro- jet national de relance économique fondé sur le potentiel de notre pays en tenant compte des réalités internationales et des tendances à l’œuvre dans le monde. Ceci étant dit, l’Algérie a un réel avenir en tant qu’acteur énergétique.

Mais il lui faut opérer un véritable ren- versement de perspective stratégique et viser une insertion active dans l’économie mondiale, à travers ses entreprises, ses universités, entraînées par Sonatrach, son puissant acteur énergétique.

Lorsque nous parlons avec des techniciens et ingénieurs qui étaient dans les installations

pétrolières désertées subitement par les techniciens étrangers en 1971 par mesure de représailles contre les nationalisations, ils nous disent combien ils sont encore surpris par le fait qu’ils aient réussi à contrôler ces installations et

à les faire fonctionner sans dommages.

Cinquante ans après, et pour remporter les nouveaux défis posés à notre pays, il est en effet

impératif de garder en mémoire ce moment fort de notre histoire que représente ce challenge.

Saisir l’essence profonde de cet évènement exceptionnel est une étape indispensable pour

affronter les défis du futur.

Mercredi 24 février 2021 - PAGE

6

Par le D

r.

Mourad Preure

(*)

24 FÉVRIER

Une date fondatrice pour l’industrie

Références

Documents relatifs

A l’échelle de la CC de Blaye , l’évolution de la population la plus élevée est enre- gistrée pour Saugon (+12%). A l’inverse, les communes de 10 000 habitants ou plus

Le coefficient de mobilisation du potentiel fiscal par habitant pour Venelles contre 115% pour les communes de 1 000 à 10 000 habitants du département LA

J'ai monté ma tente pile sur la ligne de sorte que j'ai dormi avec le haut du corps dans l'hémisphère nord et le bas dans l'hémisphère sud…... Panama, Costa Rica,

A l’échelle de la CA de Béziers-Méditerranée , l’évolution de la population la plus élevée est enregistrée pour Sauvian (+20%).. L’évolution de la population la plus

Nous lui devons notamment l’ouverture de la revue à l’international, lui conférant ainsi une visibilité accrue dans un monde de l’édition tourné le plus souvent vers une

Copyright © APMEP Lorraine - Tous droits réservés. Copyright © APMEP Lorraine

Remplis les cases avec les pions de cinq couleurs différentes de telle façon que chaque couleur apparaisse une et une seule fois dans chaque ligne, chaque colonne et chaque

Les activités culturelles en Algérie ayant été suspendues en 2020 dans le sillage des mesures de confinement décidées pour endiguer la propagation de l’épidémie de