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MERCREDI 07 JUILLET 2010 - 24 RAJEB 1431 - N° 4741- PRIX: ALGÉRIE : 10 DA - FRANCE : 1 EURO - ISSN 1111-2166

Le Quotidien Edition Nationale d'Information D'ORAN

BATNA: UN MORT ET CINQ BLESSÉS DANS UNE EXPLOSION DE GAZ

P. 4

LES DOUANES

METTENT À L’AMENDE DES SAOUDIENS

La société aurait loué illégalement une base-vie

à Hassi Messaoud

P. 2

M’DINA J’DIDA OU L’INSTRUCTION

PRISE EN OTAGE

P. 15

Boumerdès

Une erreur technique derrière la mort

de 30 tonnes de poisson

P. 4

UN TAUX DE RÉUSSITE

ET DES

EXPLICATIONS

Baccalauréat

P. 2

Ph.: APS

(2)

E V E N E M E N T

02

Le Quotidien d'Oran Mercredi 07 juillet 2010

Le Quotidien

Fax Pub: 041.32.69.06 Fax et Rédaction 041.32.51.36 /32.69.06

Président Directeur Général

Directeur de la Publication

Mohamed Abdou BENABBOU

Direction - Administration Rédaction centrale 63, Ave de l'ANP - Oran

B.P.N°110 - Oran Tél. 041.32.63.09 32.72.78 / 32.91.34 32.86.66 / 32.86.67 / 32.86.68

149.574 exemp.

Tirage du N°4740

INTERNET: http://www.lequotidien-oran.com E-mail : infos@lequotidien-oran.com

publicite@lequotidien-oran.com admin@lequotidien-oran.com lequotidiendoran@yahoo.fr

D'ORAN D'ORAND'ORAN D'ORAND'ORAN

Diffusion : Ouest: SEDOR Tél.: 041.41.94.31/41.65.31 Centre: SEDOR - Est: SO.DI. PRESSE - Sud: TDS Edition Nationale d'Information

Editée par la SPA ORAN - PRESSE au Capital de 148.156.200,00 DA

Imp. : Oran : imprimerie

"Le Quotidien d'Oran"

Alger : SIMPRAL Constantine : S.I.E.

Ouargla: S.I.A.

Rédaction Constantinoise Tél. : 031.64.19.81 -Fax : 031.64.19.80 Rédaction Algéroise

Tél. : 021. 74.96.39 -Fax : 021. 74.71.57 M. Saadoune

41,1 millions de rials saou- diens (10,9 millions dollars).

C’est la somme que devra payer la société saoudienne

«Red Sea Housing Algérie»

en vertu d’une décision de justice algérienne datée du 30 juin dernier et signifiée le 5 juillet à l’entreprise saou- dienne. Celle-ci était poursui- vie par l’administration douanière pour non-paie- ment d’anciennes taxes et d’amendes. La compagnie saoudienne a estimé, dans un communiqué, que le ju- gement est le fruit d’un

«malentendu» entre l’admi- nistration de Red Sea Hou- sing et les responsables de l’administration des douanes algériennes au sujet de la mise en application des exonéra- tions fiscales accordées aupa- ravant à l’entreprise. Red Sea Housing a annoncé qu’elle comptait faire appel de sa décision de justice. La nou- velle a eu un impact immé- diat à la Bourse saoudienne où l’action de Red Sea Hou- sing a baissé de 3,8% par rapport à la clôture de la veille, soit 48,80 rials contre 50,25. C’est le niveau le plus bas de l’action en huit mois.

Red Sea Housing Service Algérie a été créée en 2006 dans le cadre d’un partena- riat algéro-saoudien. Sa spé- cialité, selon son site électro- nique, est la «construction de bases de vie et la prestation de services dans des camps militaires et des camps de tra- vail». Red Sea Housing s’est retrouvée sous les feux de l’actualité en avril dernier. Le journal En-Nahar avait fait état d’un courrier adressé par le Premier ministre Ahmed Ouyahia au ministre des Fi- nances dans lequel il instrui- sait les parties concernées à engager les procédures léga- les contre «Red Sea Housing Services» pour non-respect des clauses contractuelles qui lui ont ouvert le droit à des avantages fiscaux accordés aux investisseurs étrangers.

L’entreprise saoudienne a bénéficié des avantages pré-

T

rois terroristes ont été abattus, mardi après- midi par les forces de sécu- rité combinées, au quartier

«Haï Nouara», aux environs de M’sila, a-t-on appris de source sécuritaire. Il s’agit, se- lon cette même source, d’un

«premier bilan» dès lors que l’opération se poursuivait en- core vers 17 heures, des coups de feu étant échangés entre les forces de l’ordre et un groupe terroriste dont le nombre n’est pas déterminé.

M. Aziza

L

’amélioration significative du taux de réussite au baccalauréat, cette an- née, atteignant les 61,23%, n’est nul- lement «politique», a affirmé le secré- taire général du ministère de l’Edu- cation nationale, Boubekeur Khaldi, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son ministère.

Pour Boubekeur Khaldi, cette évolu- tion positive dans le taux de réussite trouve son explication dans les multiples actions de réforme engagées par le sec- teur de l’Education. Le SG du ministère citera entre autres, l’introduction de nou- veaux programmes de qualité, l’amélio- ration de qualité et la disponibilité du manuel scolaire, le rattrapage et l’orga- nisation des séances de soutien scolai- re, le recrutement d’enseignants licen- ciés toutes filières confondues, en exi- geant la spécialité dans la matière et la formation ainsi que d’autres actions inscrites dans le cadre de la réforme engagée depuis 2005. M.Khaldi a recon- nu que l’implication des parents d’élè- ves dans les projets éducatifs et leur sou- tien continu à leurs enfants durant le cursus scolaire est aussi pour une gran- de partie le secret de ce taux exception- nel jamais enregistré. Le SG du minis- tère a en outre rendu un grand homma- ge aux enseignants qui se sont engagés pleinement dans les cours de rattrapage et les cours de soutien. «Certains d’en- tre eux, et dans certaines wilayas ont tra- vaillé les jours de repos et même le vendredi» a-t-il déclaré.

Et pour prouver que ce taux de réus- site «n’est pas politique», le conférencier a rappelé son évolution durant les dix dernières années, en faisant ressortir que celui-ci ne dépassait pas 40 % avant la réforme. Mais, précise-t-il, depuis la ré- forme (2005), le taux n’a pas cessé de croître d’une année à l’autre d’une fa- çon continue et progressive. «En quatre années, nous avons enregistré une aug- mentation de plus de 20 points» a souli- gné le SG du ministère de l’Education.

vus dans le code des inves- tissements et son objet était la construction, l’aménage- ment et l’installation de loge- ments préfabriqués.

LOCATION ILLÉGALE ET ACTIVITÉS NON

DÉCLARÉES Le contrat d’investisse- ment, par lequel l’entreprise a bénéficié des avantages, prévoyait la réalisation entre 20 et 30 logements préfabri- qués par mois dans la région de Hassi Messaoud. L’entre- prise aurait, selon le courrier cité par le journal, violé la loi en vigueur en louant de ma- nière illégale sa base-vie si- tuée dans la région de Hassi Messaoud. Elle aurait égale- ment exercé des activités non déclarées comme la restau- ration, les fournitures et les services. On lui reprocherait également d’avoir contourné la loi en matière d’importa- tion de biens pour une va- leur de 450 millions de DA.

Ahmed Ouyahia a ordonné l’annulation des avantages et exonérations accordés à la société en vertu du code des investissements. Il a égale- ment demandé une enquête fiscale approfondie et une saisine éventuelle de la justi- ce. L’amende infligée semble être le fruit de l’annulation des avantages concédés ini- tialement dans le cadre du code des investissements.

L’incidence de l’amende pourrait être importante sur les comptes de l’entreprise, indique un économiste saoudien, Mohamed Imra- ne. L’amende équivaut, se- lon lui, à près de la moitié de bénéfices prévus pour l’année en cours. Red Sea Housing a dégagé un bé- néfice de 24 millions de rials au 1er trimestre 2010 et son bénéfice annuel serait infé- rieur à 100 millions de rials.

Pour Mohamed Imrane, Red Sea Housing qui a subi les contrecoups de la crise financière et de la baisse des investissements dans le secteur pétrolier pourrait connaître des difficultés.

La société aurait loué illégalement une base-vie à Hassi Messaoud

Les douanes

mettent à l’amende des Saoudiens

Des recherches sont opérées en parallèle car il n’est pas ex- clu, a-t-on également affirmé, que ce quartier boisé, situé sur les rives de l’oued Ksob, abri- te d’autres terroristes. Une opération de recherches avait été déclenchée début juillet, donnant lieu, la semaine dernière dans la commune de Ain Rich (150 km au sud de M’sila), au démantèle- ment d’un réseau de soutien aux groupes terroristes cons- titué de huit individus.

Trois terroristes abattus à M’sila

Répondant, à ceux qui ont évoqué des sujets faciles et à ceux qui pensent que les correcteurs ont noté avec légèreté ces épreuves, le SG du ministère a précisé que le choix des sujets a été fait le plus normalement du monde. Il a expliqué que les sujets ont été choisis sur la base d’un tirage au sort et qu’ils ont été éla- borés par des enseignants de la matiè- re. Pour ce qui est des notes, M.Khaldi a répondu que l’élève qui a eu 19/20 en philosophie, mérite cette note. «Il a eu 20/20, pour la première correction puis 19/20 au cours de la deuxième correc- tion» a-t-il expliqué, précisant qu’il est le seul à avoir cette excellente moyenne sur 3 millions de notes. Il s’agit d’une exception, et l’exception est permise»

Selon le SG du ministère, 43 direc- tions de l’Education sur les 50, ont en- registré un taux dépassant 50%. Le meilleur taux de réussite a été enregis- tré par la wilaya de Tizi Ouzou avec 79,41 % contre 58,99 en 2009. Le con- férencier dira que le taux de réussite le plus faible a été enregistré dans la wi- laya de Djelfa avec 38,09 %. Khaldi affirme que l’enseignement des langues étrangères dans cette wilaya fait cruel- lement défaut. «Il y a un déficit en ma-

tière d’enseignement de langues étran- gères et même ceux qui enseignent ne sont pas très qualifiés» a-t-il indiqué. Et d’ajouter que partout ailleurs, «nos éta- blissements souffrent de manque d’en- seignants dans les langues, notamment des enseignants de qualité que ce soit pour la langue française, l’anglais et même pour la langue arabe». Pour M.Khaldi, malgré ce taux de réussite, il reste beaucoup à faire en matière de langues, de mathématiques et de phi- losophie. Des commissions du secteur travaillent dans ce sens pour trouver des solutions à moyen et à long terme.

Pour ce qui est des établissements pri- vés, le taux de réussite au bac au ni- veau national est de 48,51 %. Et le taux de réussite à l’examen des candidats li- bres est de 22,51%.

Les 49 bacheliers ayant obtenu leur bac avec la mention excellent seront re- çus par le président de la République pour la remise des cadeaux. Les 5227 candidats ayant obtenu la mention très bien, la remise des cadeaux se fera par groupes dans sept wilayas (Constanti- ne, Alger, Annaba, Batna, Ouargla, Tizi Ouzou, Tlemcen). Les candidats seront reçus par des ministres et les walis.

Baccalauréat

Un taux de réussite et des explications

Kharroubi Habib

L

es pouvoirs publics ont ren floué financièrement des en treprises étatiques moribon des avec l’objectif qu’elles puissent, dans leurs secteurs res-

pectifs, servir d’instruments de régulation et offrir à la clientèle des services dont le coût n’obéit pas à la loi de la spéculation. C’est ainsi par exemple que les usagers des transports urbains ont vu, avec une satisfaction com- préhensible, le retour sur ces créneaux d’entreprises publiques dont les prix de transport ont été tarifés à hauteur acceptable pour leurs bourses.

Tant que ces entreprises s’en sont tenues à leur of- fre de prix abordable pour les citoyens, leur ministère de tutelle avait bon argument de s’opposer aux deman- des récurrentes des transports privés d’augmenter les leurs. En toute justice, il n’est plus en droit de le faire à partir du moment où il a autorisé ces entreprises publi- ques de son secteur à relever leurs prix de transport sous prétexte de leur permettre de faire face à des pro- blèmes de trésorerie. Les opérateurs privés justifient eux aussi leur doléance par la même raison.

Dans le secteur public, celui des transports et tous les autres, les entreprises «assainies» et renflouées financièrement sont pratiquement dans l’incapacité d’être performantes et encore moins de faire la con- currence à leurs compétiteurs privés, dès lors que leur mode de management est resté le même que celui qui les a mis en faillite.

Le retour de l’Etat dans certains domaines d’acti- vité qu’il avait totalement abandonnés au profit des opé- rateurs privés n’est pas une hérésie en son principe, au regard du comportement globalement négatif de ces

Quand l’Etat prêche le mauvais exemple

derniers. Mais pour être profita- ble à l’économie nationale et aux citoyens, faut-il que la démarche ne réinstaure pas les réflexes et le type de fonctionnement qui fut celui du secteur public au temps de sa gestion admi- nistrée. Les augmentations que les entreprises pu- bliques du transport urbain ont été autorisées à pra- tiquer sont légitimement décriées par les usagers et vont être une incitation pour les transporteurs pri- vés à en faire de même.

En ces temps d’inflation galopante, la décision est assurément le mauvais signal qu’une administration pu- blique se devait d’éviter. Il est à craindre que l’augmen- tation qui vient de prendre effet dans les transports ur- bains publics ait un effet boule de neige, non seulement dans le secteur mais en d’autres. Les boulangers, pour ne citer qu’eux, ne manqueront pas de remonter au cré- neau pour revendiquer que leur doléance concernant une hausse du prix du pain soit considérée avec la même logique que celle ayant rendu possible l’augmentation consentie aux opérateurs publics du transport urbain.

Le comble avec la décision du ministère des Trans- ports est que l’augmentation de prix qu’il a entérinée n’aura pas forcément le résultat escompté pour les en- treprises sous sa tutelle. Pas celui en tout cas de l’équilibre budgétaire dès lors, nous le répétons, qu’elles perpétuent un système de gestion obsolète dilapideur des deniers par manque de rigueur et excès de procédures bureaucratiques.

Il est vrai que l’aisance financière que procurent les hydrocarbures est en train de faire oublier les raisons qui ont mené à l’échec de l’économie étatisée.

Ph.: APS

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Le Quotidien d'Oran

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Mercredi 07 juillet 2010

Yazid Alilat

C

’est un «petit pavé» dans la mare que vient de lancer un des responsables de l’UG- CAA, Hassan Bellout, selon lequel la rareté du poisson en Algérie s’explique notamment par la pollution des côtes et des zones de pêche.

Des tonnes de matières organiques et des dé- chets solides industriels et urbains sont direc- tement déversées dans la mer, a t-il déploré.

La déclaration de M. Bellout vient ainsi con- firmer les observations de scientifiques et pro- fessionnels de la pêche, qui avaient déjà aver- ti contre ce phénomène rampant de la pollu- tion marine. Et encore, M. Bellout ne fait qu’ef- fleurer le sujet, tant les côtes algériennes sont aujourd’hui dans un piteux état. La rareté du poisson, explique t-il, vient notamment de la détérioration de l’environnement marin, par- ticulièrement près des côtes. Rarement, même s’il existe un ministère de l’Environnement et des mesures draconiennes contre la pollution marine, un responsable algérien n’a osé poin- ter un doigt accusateur vers un phénomène de dégradation avancé des côtes nationales, en l’absence de tout contrôle des déversements industriels et urbains anarchiques dans les oueds, souvent directement sur les plages. Il

Mokhtaria Bensaâd

C

e sont 2.100.000 do- ses de vaccin qui ont été commandées, dont 1.695.000 doses seront fournies par le leader mon- dial dans les vaccins, le labo- ratoire Sanofi Pasteur. Le vaccin antigrippal pour les enfants sera aussi disponible avec 120.000 doses com- mandées. Contrairement à l’année dernière, où ce pro- duit a fait polémique du fait du retard accusé dans sa li- vraison et la nouvelle dispo- sition du ministère de la San- té écartant les officines de sa commercialisation, cette an- née, la situation semble meilleure avec cette com- mande faite dans les temps et l’intégration de nouveau des officines dans la vente du vaccin. Les doses com- mandées seront disponibles au niveau des hôpitaux et des officines à la fin du mois de septembre, selon le plan- ning établi par l’Institut Pas- teur d’Algérie.

C’est ce qui ressort de la réunion du Groupe régional d’observation de la grippe (GROG), tenue jeudi dernier à l’Institut national de santé publique (INSP) pour débat- tre du bilan de la saison grip- pale 2009/2010. Une ren- contre qui a vu la présence de la coordinatrice nationale du GROG, le Dr Hanoune, du Dr Derrar, responsable du laboratoire de référence de la grippe à l’Institut Pasteur d’Algérie et du professeur Mesbah, directeur de la pré- vention au ministère de la Santé. Le bilan présenté par le Dr Hanoune révèle que le

La pêche victime de la pollution et des bandes organisées

cite ainsi le cas de la ville de Bou-Ismail, dans la wilaya de Tipaza où des déversements de déchets toxiques se font, au vu et au su de tout le monde, directement sur la plage de la ville, devenue dangereuse pour la baignade.

Par ailleurs, M. Bellout, abordant la hausse des prix du poisson, notamment de la sardine, parle de «bandes organisées» qui ont accapa- ré le marché. Ainsi, il a déploré la fermeture de conserveries de poissons, poussées à la faillite du fait de la hausse des prix de la sardi- ne. «Les bandes organisées font que le prix de la sardine, souvent vendue en haute mer, res- tent à la hausse, même en jetant le surplus, et étouffent les conserveries», qui ne peuvent acheter leur matière première à n’importe quel prix. Le cas de l’usine de sardine de Ténès, dans la wilaya de Chlef est, à cet égard, édi- fiant. Ouverte vers les années 2000, cette usi- ne, implantée près de Oued K’sob, à quelque 10 km à l’ouest de Ténès, a fait faillite pres- que trois années après son inauguration. Elle a été victime des prix en hausse permanente de la sardine. Depuis le début de l’année, le prix de la sardine ne descend plus au-dessous des 100 dinars, les jours de grande abondan- ce de poisson, sinon, la cote de l’anchois reste au delà de la bourse de la ménagère. Par

ailleurs, l’un des grands problèmes de la pê- che en Algérie, selon M. Bellout, reste la vente en haute mer, et sur pied, du poisson pêché dans les eaux territoriales nationales à des ar- mateurs étrangers, généralement espagnols.

Ce qui se murmurait depuis plus de dix ans, entre gens de mer, a été ainsi dénoncé par ce responsable au niveau de l’UGCAA. Même s’il n’a défoncé que «des portes ouvertes», M.

Bellout aura ainsi le mérite de dénoncer pu- bliquement ce que beaucoup de responsables du secteur savent : le poisson noble pêché en Algérie se vend sur les marchés européens, et est consommé par les Espagnols et les Italiens, quand ce ne sont pas des habitants des pays voisins. Il y a dans ce registre, la pêche effré- née et non réglementée de la crevette, du poul- pe et des crustacés qui sont vendus en haute mer, dans les eaux internationales. Cela est une vérité que les gens de mer savent, mais souvent n’osent pas en parler ; les intérêts fi- nanciers étant trop importants. Le «coup de gueule» de Hassan Bellout sera-t-il suivi d’effet par notamment un plus grand contrôle des pê- cheries, surtout celles au-delà des six mille marins ? L’Algérien ne consomme plus de pois- son depuis quelques années, même si la cor- poration compte, selon M. Bellout, près de

52.000 pêcheurs et quelque 4.250 unités de pêche, entre chalutiers et sardiniers. La pro- duction de poisson de l’Algérie reste très fai- ble, à peine 187.000 tonnes les mauvaises an- nées, allant à 200.000 tonnes les bonnes an- nées. «Des propositions concrètes visant l’amé- lioration des conditions de réception et de com- mercialisation des produits halieutiques, dans le respect des conditions commerciales, notamment celles liées aux prix», seront pré- sentées par un groupe de travail, a annoncé la semaine dernière le ministre du Commerce, M.

Mustapha Benbada. Mais, pour le ministre de la Pêche, M. Khanafou, il s’agit surtout de met- tre «un terme à l’anarchie qui prévaut actuelle- ment au niveau des 11 pêcheries réparties à travers le territoire national. «Nous voulons, (à travers un nouveau cadre juridique) réguler la commercialisation des produits halieutiques en vue de conférer davantage de transparence au secteur où les opérateurs activent sans cahier des charges», affirme le ministre de la Pêche. A l’UGCAA, on considère que l’avenir des gens de mer est «inquiétant», autant par des prati- ques maffieuses au niveau d’un marché des produits de la mer pas totalement contrôlé par l’Etat, que par des pratiques de pêche qui font

‘froid dans le dos».

pic de l’activité grippale inten- se a été enregistré entre les mois de novembre et de dé- cembre, contrairement à la saison 2008/2009 où le pic a été enregistré entre janvier et février. Le rapport fait ressortir qu’à la mi-décem- bre, le GROG a enregistré un pic de 3.500 cas pour 100.000 habitants.

Toutes les franges de la so- ciété ont été touchées, selon le responsable du laboratoi- re de référence de l’OMS de la grippe à l’Institut Pasteur dAlgérie, le Dr Derrar, avec une prédominance pour la tranche d’âge 5/15 ans qui a enregistré un taux de16%.

Durant cette saison grippale, qui s’est étalée du 4 octo- bre2009 au 9 avril 2010, un million cinq cent mille cas de syndromes grippaux ont été enregistrés au niveau de 6 wilayas du centre du pays, à savoir Alger, Blida, Médéa, Tizi-Ouzou, Tipaza et Boumerdès. Cette rencontre a permis aux 200 médecins sentinelles du GROC d’abor- der les virus grippaux qui ont circulé durant la saison 2009/

2010, leur mode de transmis- sion et leur fréquence.

Selon le même responsa- ble du laboratoire de réfé- rence de l’OMS, l’introduc- tion de certaines technolo- gies de diagnostic rapide a permis de diminuer les con- traintes organisationnelles, d’optimiser les ressources hu- maines et matérielles ainsi que l’amélioration des per- formances du réseau de sur- veillance, où sont impliqués l’Institut national de la santé publique (INSP) et l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA).

Grippe saisonnière

Le vaccin

de nouveau dans les pharmacies

En prévision de la prochaine saison grippale, l’Algérie a doublé sa commande de vaccin

contre la grippe saisonnière destinée à couvrir ses besoins

cette année.

Le cosmos.DZ : un cristal qui mange

Kamel Daoud

D

u point de vue d’un sa- tellite neurasthénique qui regarde la terre na- tionale depuis son espa-

ce, c’est une situation de paradoxe : voici un pays, le nôtre, qui importe presque tout, sauf lui-même et qui ne sait fabriquer ni des routes comme les fourmis ou les Chinois, ni des allumettes et qui met un argent fou à former des étudiants en lettres, en sciences islami- ques, en histoire et autres desserts de l’idéologie do- minante. C’est ce qui ressort de plus en plus, année après année, des statistiques des grandes tendances du Bac et des formations universitaires où il y a plus d’étudiants en lettres «arabes» et de moins en moins dans les instituts des sciences exactes. Le pays pos- sède de plus en plus (des milliers de mille) de so- ciologues, psychologues, littéraires, imams infor- mels, et seulement une dizaine de bons plombiers, de bons réparateurs d’ascenseurs et à peine vingt maçons capables de faire ce que fait un demi-Maro- cain plâtrier. Le pire, c’est qu’on continue, selon la logique du vrac et du chiffre, à se gausser des pour- centages de réussite dans le bac, de places pédago- giques, de diplômés en fin de cursus et universitai- res toutes gammes confondues. Du coup, on com- prend, dans la brusquerie de la révélation encore con- fuse, que ce n’est pas un problème politique, de for- mation ou de réforme, mais un énigmatique disfonc- tionnement de la biologie nationale: là où un organis- me forme ce dont il n’a pas besoin et évite de former ce qui peut assurer sa survie, on ne peut faire qu’un seul constat : c’est une volonté molle de se suicider, mollement. Pas d’autres explications possibles. C’est comme de voir, à partir de la stratosphère, un Alle- mand perdu dans le désert, sans eau ni parents pro- ches, continuer à fabriquer des Mercedes ou recopier

des formulaires d’accès à des sau- nas. Même vu de loin, on com- prendra vite que cet homme est fou, qu’il n’est pas Allemand et qu’on ne peut pas construire une Mercedes avec un manuel de grammaire arabe écrit à la main à El Basso- ra, il y a neuf siècles.

Et pourtant c’est notre cas. Si, dans un pays qui ne sait pas fabriquer des ponts, on continue de produire des historiens et des techniciens en sciences islami- ques, (quel concept bizarre : une science qui a une religion ??), c’est qu’au fond, on ne veut pas vivre ou, plus pernicieux encore, on ne se soucie pas de vivre.

C’est valable comme première conclusion, mais c’est encore une autre question qui revient : est-ce possi- ble de vouloir mourir si on n’est pas Japonais et si on n’est pas déjà mort ? Impossible. Donc, ce corps na- tional algérien possède un secret, une ruse de survie, un moyen alternatif à l’emprise manuelle sur le cos- mos. Réponse : la rente. Si un animal s’arrête de chas- ser pour manger tout en offrant le spectacle d’une in- solente survie, c’est qu’il mange d’une autre manière.

La nôtre, c’est le pétrole et la main-d’œuvre importée.

C’est ce qui nous permet de nous offrir ce luxe surréa- liste de former selon des formations dont personne n’a besoin, ni en cuisine ni pour survivre, ni pour trou- ver de l’eau. C’est l’explication : notre instinct de survie est vicié par un accès trop facile à la nourritu- re. Nous avons été un échec du socialisme, nous som- mes un échec du darwinisme et une panne du libéra- lisme. Qui sommes-nous ? Un bug alimentaire dans la chaîne des dévorations essentielles à l’évolution du cosmos et sa motricité. Nous ne faisons pas partie de la logique de la chaîne alimentaire. Pour nous, il s’agit d’un tuyau miraculeux qui nous permet d’envoyer et de former des historiens pour aller sur la lune.

Ph.: Arch.

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Le Quotidien d'Oran Mercredi 07 juillet 2010

Oualid Ammar

A

nas El Faki, ministre égyptien de l’Informa- tion, semble avoir été instruit par son président de la République pour que «la crise footballistique» ne connaisse pas un nouvel épisode fâcheux qui viendrait contrarier le la- borieux dégel des relations bi- latérales, très crispées depuis l’automne 2009.

Au lendemain de la visite à Alger du Président Moubarek, la presse égyptienne rapporte que Anas El Faki a émis une cir- culaire à l’intention des médias de son pays. Le ministre égyp- tien de l’Information leur re- commande de traiter avec «cal- me, objectivité et sans préjugés»

les prochaines compétitions de football entre les équipes algé- riennes et égyptiennes. En ef- fet, Al Ahli et Ismaïli d’Egypte sont dans la course de la Cou- pe de la Ligue des Champions d’Afrique, en même temps que le JS Kabylie.

La circulaire du ministre con- cerne également le suivi et le contrôle des programmes spor- tifs sur les chaînes de télévision officielles et privées. La presse égyptienne « people » n’a pas encore réagi à cette gestion tu- télaire des médias privés, no- tamment. Pour les observa- teurs, l’initiative du ministre égyptien de l’Information est un gage de la volonté du Caire d’apaiser les esprits, de calmer le jeu. Naturellement, on peut se demander pourquoi Le Cai- re n’a pas agi de la même ma- nière durant l’automne 2009.

Où était le ministre de l’Infor- mation ? Où étaient les instan-

Naït Ali H.

L

a ville de Fréha, si- tuée une trentaine de kilomètres à l’est du chef-lieu de Tizi Ouzou, a été paralysée, hier ma- tin, par une grève de pro- testation initiée par des comités des villages de la région de Ath Jenad, pour protester contre le rapt d’un commerçant par un groupe armé qui exige le paiement d’une rançon de 3 milliards de

Tizi Ouzou

Sit-in et grève pour obtenir la libération d’un jeune enlevé

centimes en contrepar- tie de sa libération.

En effet, les com- merces essentiellement ont été fermés pendant qu’un sit-in se tenait de- vant le siège de la mai- rie où se sont regroupés de nombreux citoyens en guise de solidarité avec la famille du jeune commerçant, enlevé depuis plus trois jours, puis pour soutenir la demande de sa libéra- tion sans paiement de

rançon comme exigé par ses ravisseurs.

Des citoyens ont ini- tié avant-hier des opé- rations de recherches pour tenter de retrou- ver le jeune homme en- levé, avant de passer au mouvement de grè- ve d’hier. D’autres ac- tions de mobilisation populaire sont atten- dues pour les pro- chains jours dans le but d’obtenir la remise en liberté du commerçant.

M. Bensafi et N. A. H.

P

lus d’une centaine de personnes ont été vic- times, lundi dernier, d’une intoxication alimentaire après avoir consommé des gâteaux dans une fête de mariage à Aït Boumahdi, 35 km au sud-est de la wi- laya de Tizi Ouzou, avons- nous appris auprès de la protection civile. En effet, les éléments des Ouacifs de la protection civile ont été alertés vers 02 heures du matin d’avant-hier pour évacuer plus d’une soixantaine de personnes soufrant de diarrhée, vo- missements et fièvre après que des particuliers eurent évacué des dizaines d’autres cas dans la même nuit. Néanmoins toutes les personnes admises à la polyclinique des Ouacifs l’ont toutes quittée après que l’équipe médicale leur eut prodigué les soins né-

117 personnes intoxiquées à Tizi Ouzou et Aïn Témouchent

cessaires. Les victimes conviées à cette fête com- me trois cents autres per- sonnes ont toutes consom- mé des mille-feuilles, la veille dimanche, et l’on suspecte donc cet aliment comme cause principale de cette première intoxica- tion alimentaire de la sai- son estivale à Tizi Ouzou.

Par ailleurs, dix-sept per- sonnes invitées à une fête de mariage organisée ce week-end dans la commu- ne de Hassi El-Ghalla (20 km à l’Est de Aïn Témou- chent) ont été victimes d’intoxication. Leur cas a nécessité leur évacuation vers les UMC de la poly- clinique d’El-Amria. Les victimes de l’intoxication alimentaire ont pu quitter plus tard la structure hos- pitalière non sans avoir reçu les soins nécessaires.

En outre, une équipe des services d’hygiène, qui avait été dépêchée sur les

lieux, avait pu prélever des échantillons sur des pro- duits à grande consomma- tion telle l’eau potable.

Cette eau sur qui juste- ment les services concer- nés soupçonnent d’être à l’origine de cette intoxica- tion même si le laboratoi- re destinataire des échan- tillons d’analyses n’a pas encore livré tous ses résul- tats. Dans ce cadre, le non- respect des règles d’hygiè- ne notamment dans le stockage de l’eau potable à utiliser lors de ce genre de fêtes est pointé du doigt par les services sanitaires qui, par la même occa- sion, appellent à plus de rigueur. A noter que cet incident intervient après une longue campagne de sensibilisation sur les in- toxications alimentaires lancée récemment par les services sanitaires de la wilaya, en plus d’ac- tions préventives.

Sport et politique

L’Egypte veut calmer le jeu

ces de la déontologie profes- sionnelle égyptienne ? On se souvient que le fils aîné du Pré- sident Moubarak, l’homme d’affaires Alaa Moubarak, avait eu des mots très offen- sants à l’égard des Algériens sur la chaîne satellitaire «El Masria». Il avait accusé les Al- gériens de s’être livrés à des

«actes de terrorisme… avant, pendant et après le match» au Soudan, qualifiant les suppor- teurs algériens de «mercenai- res». Devant le parlement égyp- tien et sans citer nommément l’Algérie, le Président Hosni Moubarak, a déclaré : «L’Egyp- te ne fera pas preuve de laxis- me envers ceux qui portent at- teinte à la dignité de ses ci- toyens». Les Algériens étaient alors très choqués par l’outran- ce des attaques et des insultes proférées sur les chaînes de té- lévision égyptiennes. Et on se demandait alors jusqu’où peut déboucher la crise diplomati- que entre l’Algérie et l’Egypte ? En Algérie, on avait été égale- ment choqué par l’attitude de plusieurs intellectuels égyptiens qui avaient appelé à en finir avec le panarabisme dans «le- quel l’Egypte donne pour ne recevoir en retour que de la haine». Incroyable! Avant cet- te circulaire El Faki, rien n’avait incité les responsables égyptiens à freiner ces extra- ordinaires dérives.

Il faut dire qu’à la fin de l’été 2009, les conditions politiques internes au pays du Nil étaient particulières. Si particulières que le régime égyptien parais- sait totalement disposé à en découdre avec les «frères algé-

riens». Gamal Moubarak, fils du président et son héritier pré- somptif, s’était ostensiblement investi derrière l’équipe natio- nale de «Misr». Le match de barrage de Khartoum devait être, avec une victoire acquise d’avance, un moment clé de sa marche à l’intronisation com- me futur «Raïs» du pays. Le match de barrage de Khartoum était donc saturé de politique.

Et lorsque, le onze égyptien a perdu, ce fut la débandade dans les cercles partisans du Raïs et de son fils Gamal. Le football devait servir à faire pas- ser, plus facilement au sein des masses égyptiennes, la candida- ture de son «fiston». Le but de Antar Yahia en a voulu autre- ment. Cela explique, sans que cela soit acceptable, les réac- tions hystériques anti-algérien- nes qui ont suivi leur disqualifi- cation au mondial sud africain.

Juillet 2010, la poussière est retombée. Du moins, en partie du côté algérien. On ne sait pas comment le Président Mouba- rek va régler sa succession, l’an- née prochaine. El Baradeï, l’an- cien patron de l’AIEA, est ren- tré au pays. Avec le soutien des

«Frères Musulmans», il devrait s’aligner dans cette course au fauteuil présidentiel. A 82 ans, le Raïs ne semble pas encore avoir dit son dernier mot. Sur le terrain sportif, El Ahly et El Ismaïlia eux auront à en décou- dre avec la JS Kabylie. En prin- cipe ces compétitions de foot- ball se dérouleront, à distance respectable, de l’échéance pré- sidentielle égyptienne. En tous cas, les Algériens n’accepteront pas de servir d’exutoire aux af- faires internes égyptiennes.

Depuis le match de Khartoum, Le Caire semble l’avoir com- pris. Et la circulaire El Faki en est un premier indice.

Après la visite «d’amitié et de courtoisie» du Président Moubarek à Alger, le ministre égyptien de l’Information a instruit tous les médias de son pays de veiller à traiter

objectivement les prochaines rencontres de football entre les clubs égyptiens et algériens.

LA CIRCULAIRE ANAS EL FAKI

LE FOOT ET LES PRÉSIDENTIEL-

LES ÉGYPTIENNES

Ph.: APS

K. R.

L

es résultats des ana- lyses et autres tests effectués sur des échan- tillons de poissons morts, dans la nuit du 15 au 16 juin dernier à la ferme agricole de Cap-Djenet, sont en- fin connus. Pour rap- pel, ce ne sont pas moins de 30 tonnes de loup de mer et de daurade qui ont péri

Boumerdès

Une erreur technique derrière la mort de 30 tonnes de poisson

dans les bassins d’éle- vage de la ferme aqua- cole de Cap-Djenet.

Selon le directeur de la pêche de Boumerdès, M. Kadri, les résultats des tests de laboratoire, notamment ceux de Draâ-Benkheda (Tizi- Ouzou) et Bou Ismaïl (Tipaza), sont catégori- ques : en aucun cas les poisson sont morts par empoisonnement ou d’une quelconque ma-

ladie. Selon la même source, la cause de la mort est à rechercher du côté de l’erreur techni- que dans la conduite de l’élevage des poissons.

Pour leur part, les res- ponsables de la ferme aquacole ont rejeté tou- te idée selon laquelle il s’agirait d’un sabotage de personnes ou de pro- fessionnels hostiles au développement de ce genre d’élevage.

U

ne femme est décé- dée et cinq mem- bres de sa famille ont été blessés dans une ex- plosion de gaz naturel, survenue dans la nuit de lundi à mardi à Barika (80 km à l’ouest de Ba- tna), a indiqué mardi la protection civile.

Selon la même sour- ce, les éléments de la protection civile se sont rendus sur les lieux de

Batna

Un mort et cinq blessés dans une explosion de gaz

l’accident, lundi peu après 20 heures, accom- pagnés par les agents techniques de la com- mune pour «évacuer, non sans difficultés, la victime âgée de 25 ans, ainsi que les blessés âgés entre 9 ans et 43 ans». Une fois sortis des décombres, les blessés ont reçu, sur place, les premiers soins, avant d’être évacués sur l’hô-

pital de Barika, a-t-on ajouté à la protection civile, précisant que le mur de façade du rez- de-chaussée de l’habita- tion a été soufflé par l’explosion, pendant que les murs des étages ont été fissurés. Une enquête a été aussitôt diligentée par les servi- ces compétents pour déterminer l’origine de cet accident mortel.

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D É B AT

Le Quotidien d'Oran

05

Mercredi 07 juillet 2010

Par Hacène Saadi *

C

’est le cas de toutes les idées reçues assénées comme des vérités éternelles, enthou- siasmes nés d’impulsions et d’élans spontanés pour un besoin de changement d’habitudes et ac- coutumances, ou d’une tradition bien établie mais qui a fini par en- nuyer une génération donnée, et autres excroissances socioculturel- les et fausses vérités nées des rap- ports humains et de la communi- cation en général, et cependant à durées éphémères.

Il y a des livres et des auteurs qui dans l’immense flux de production d’ouvrages et de textes de tous bords passent inaperçus, insoup- çonnés ou dans l’indifférence à peu près générale, tant l’attention des uns et des autres est accaparée par les problèmes de l’heure, politiques, médiatiques, du show business ou de quelque chose d’apparenté, d’auteurs à succès de librairie, et autres phénomènes de mass-mé- dias. Les temps qui courent trou- vent souvent un malin plaisir de reléguer au second plan, ou même dans l’oubli, certains livres de pen- seurs lesquels en d’autres temps, d’autres lieux, auraient été pleine- ment appréciés à leur juste valeur.

J’avais acheté, il y a quelque temps de cela, un livre d’un auteur qui, curieusement, ne figure pas en- core dans le gotha des philosophes contemporains-gotha établi par les sacro-saints magazines à géométrie variable- et qui pourtant écrit dans le domaine depuis plus d’une qua- rantaine d’année, et a un certain nombre de fidèles lecteurs en Fran- ce et même outre-Atlantique.

«La philosophie comme manière de vivre» de Pierre Hadot (Le livre de poche, 2003), titre issu d’une traduction anglaise d’Arnold Da- vidson, philosophe Américain bien connu en Europe, d’un texte très peu accrocheur de Pierre Hadot, paru quelques années auparavant, et intitulé «Exercices spirituels et philosophie antique». Ce livre a tout de même réussi à vivement intéres- ser les adeptes de la philosophie comme «choix de vie» en vue

«d’une expérience… visant un exercice sur le chemin de la sa- gesse». Dans l’introduction à l’ouvrage Jeannie Carlier (ensei- gnante à l’Ecole des Hautes Etu- des en Science Sociales, à Paris) parle de ce livre (résultat des en- tretiens d’Arnold Davidson et elle- même avec Pierre Hadot) qui s’inscrit dans le parcours intellec- tuel et moral de l’auteur, comme une voie éclairée et inévitable vers la philosophie en tant que manière de vivre, et selon la perspective uni- verselle des anciens, comme un

«dépassement de soi» qui concer- ne les savants, les hommes politi- ques et tout le genre humain. Ce livre, selon une jolie formule de Jeannie Carlier, a une unité «qui tient de la sonate plus que de la dis- sertation philosophique», c’est-à- dire à plusieurs mouvements de thèmes alternant avec des répon- ses savantes pour philosophes de métier, des réponses adaptées pour

Manière d’être, manière de vivre

Il est un fait lancinant, un paradoxe répétitif qui tiendrait beaucoup plus d’un sophisme de l’éphémère que d’une simple contradiction, ou singularité, qui heurterait le bon sens, et qui consiste à prendre un engouement de mode – généralisé en apparence à travers des couches entières de populations des temps

apprentis philosophes, ou d’une manière générale pour tout lecteur ayant un penchant pour apprendre une certaine manière de vivre.

Pour moi, la leçon essentielle à retenir de «La philosophie comme manière de vivre» est qu’il faut «vi- vre dans le seul moment où nous vivons, c’est-à-dire le présent, ne pas vivre dans le futur, mais au con- traire comme s’il n’y avait pas de futur, comme si nous n’avions que cette journée, que ce moment à vi- vre, le vivre alors du mieux possi- ble, comme si… c’était le dernier jour, le dernier moment de notre vie, dans notre rapport à nous-mê- mes et avec ceux qui nous entou- rent» (PP.259-60).

Le présent seul est ainsi notre bonheur, il faut le vivre intensé- ment, vivre chaque heure, chaque minute de notre vie «comme si l’on voyait le monde pour la dernière fois, mais aussi pour la première fois» (P.269). De cette façon, nous nous débarrasserons de la mor- telle vision routinière des choses et des êtres de ce monde. Nous nous apercevrons alors «de la splendeur du monde qui nous échappe habituellement» (P.270).

Pour résumer tout ce qu’il avait voulu dire sur cette leçon de sages- se, Pierre Hadot pointe le doigt en direction de Socrate, Epicure, Lu- crèce, Sénèque, Marc Aurèle, Mon- taigne, Rousseau, Kant, Goethe, William Blake, Thoreau, Nietzsche, Rilke… c’est-à-dire tout le fleuron de la philosophie occidentale (mais aussi extrême-orientale, telle la phi- losophie Taoïste(1) de Tchouang- Tseu ou Zhuangzi du 4ème siècle avant Jésus Christ), comme art de vivre, de la poésie et de l’amour de la nature, de l’Antiquité à nos jours.

De tous ces grands textes de la phi- losophie on pourrait extraire un art ou une manière de vivre intensé- ment chaque moment de notre existence, qui prolonge assuré- ment l’espoir et nous permet à moyen ou à long-terme d’affron- ter avec sérénité la mort.

A

joutez à cette pure joie et ce bonheur d’exister inspirés de la sagesse des anciens, une sorte d’esthétique du désir et du temps de vivre, qui mènerait à une ivres- se de chaque instant de notre vie, mais ivresse éclatée et projetée dans l’avenir, comme le suggère, avec de solides arguments et ima- ges fortes, Nicolas Grimaldi dans le livre au titre emblématique, «Le désir et le temps» (P.U.F, 1971), et vous aurez un petit tableau –assez complet- d’un art de vivre.

Nicolas Grimaldi, philosophe con- temporain, à peine postérieur à Pierre Hadot en terme d’âge, mais dont les premiers textes dans le mé- tier coïncident avec ceux du pre- mier, avec cependant une orienta- tion différente, et concernant des sujets aussi divers que l’expérience esthétique, l’ontologie du temps, la liberté, le mal, la jalousie et l’amour, les préjugés et paradoxes, l’imagi- naire… En somme des réflexions qui tournent autour de l’homme

«en quête du sens de sa vie», quête aussi énigmatique que la quête du

«moi» et du «mal». «Le Désir et le Temps», même près de quarante ans après sa première publication, n’a pas pris l’ombre d’une ride, et se lit toujours, non pas bien sûr avec la fraîcheur de sa nouveau- té, mais avec un intérêt croissant pour son traitement de l’ontolo- gie du désir (conscience et nature comme désirs) son ontologie du temps (d’une ontologie à une autre, des symboles esthétiques du désir et du temps, de l’esthétique et du sacre de l’instant), sa ré- flexion sur «les ruses de la tem- poralité», et la fin en apothéose avec «le temps et la sagesse»

C’est cette dernière recherche d’une sagesse qui nous a amené à rapprocher «La philosophie comme manière de vivre» de Pierre Hadot avec «Le Désir et le Temps» de Ni- colas Grimaldi ; et bien que les ré- flexions des deux auteurs soient, en apparence, assez divergentes, l’in- térêt esthétique- sur les prolonge- ments et la stylisation d’une vie moulée dans la philosophie com- me art de vivre – en est le même.

D

ans son questionnement sur le pouvoir de la parole, sur la ré- solution du temps par la parole et la condition métaphysique de l’homme, pour aboutir enfin à une recherche d’une sagesse, Nicolas Grimaldi aboutit à quelque chose comme une maïeutique, ou même une thérapeutique à la Socrate, non pas seulement par la parole – et la parole philosophique en particulier – mais par une intégration du de- venir ( si nous réalisons que c’est en acceptant d’accueillir ce «deve- nir» au travers d’un système sym- bolique et par la fonction hyposta- siante – fonction de substitution – du langage, ce par quoi «l’irréel peut être vécu comme le réel et le réel comme le propre signe de l’ir- réel», une manière d’exorciser ce devenir, et le vivre sans vagues appréhensions et souvent de peurs et d’inquiétudes réelles) dans le présent intemporel, de la sorte «la beauté de l’instant» [pour- rait] être vécue comme la présence de l’éternel» ( P.465)

Pour Grimaldi, donc, «Le présent peut être vécu non comme l’ajour- nement indéfini, mais comme l’im- minence de l’avenir, et même com- me la joyeuse irruption de l’avenir dans le présent. Ou bien, comme dans ces églises où les vitraux trans- muent les différentes lumières du temps en la même et sempiternelle pénombre, le temps psalmodie l’éternité» (PP.464-65). Plus loin, dans cette recherche inlassable d’une sagesse, en passant par tous les bonheurs de l’ivresse (de l’ivres- se sportive à l’ivresse d’aimer, à l’ivresse de boire, et toute sorte d’ivresse que l’individu pourrait connaître) dans l’action et l’esthé- tique de la contemplation, il dit ceci : «L’ivresse est le bonheur d’un temps pulvérisé en instants dont chacun requiert la conscience tout entière. La conscience y vit la présence de chaque instant comme un fascinant face à face. Chaque instant est rempli par la plénitude de chaque acte. Dans l’ivresse, l’ins-

tant se dilate vers l’avenir, et par l’effet d’astringence de l’action, l’avenir se recroqueville sur la bor- dure de l’instant. L’au-delà est ren- fermé dans le champ étroit de l’ici.

Sans passé ni avenir, l’ivresse est un sensualisme amnésique où, d’instant en instant la conscience répudie dans l’acte sa négativité, et s’intègre à ce qui est comme l’écu- me dans la mer» (PP.470-71).

Cette jouissance dans l’ivresse de l’instant, cette «Beauté de l’instant…

vécu comme la présence de l’eter- nel» font de l’auteur –à un point nodal de toute la philosophie du li- vre – un continuateur de la philoso- phie d’Epicure (à cause du concept central de ‘désir’ qui fait un avec l’être conçu, par les Grecs de l’Anti- quité, comme «infini dans le fini, li- mite où l’instant coïncide avec l’éter- nité». Noëlla Baraquin et Jacqueli- ne Laffitte «Dictionnaire des philo- sophes», Armand Colin, 1997).

Plus de trente ans après ce livre fondateur, Nicolas Grimaldi publie un autre autour d’une série de ré- flexions sur des sujets aussi variés que «l’énigme du mal», «l’imagi- naire» comme condition primor- diale de l’homme, les ambiguités de l’art, et entre autres l’art prous- tien, le «moi» et ses paradoxes, en passant par le style car, pour l’auteur, «Le vrai corps de mon vrai moi, c’est mon style». Cette pen- sée «sur le vif» est destinée à amor- cer avec le lecteur un «dialogue in- térieur» avec lui-même.

«Préjugés et Paradoxes» (P.U.F, 2007), car tel est le titre de son ouvrage, est un «livre de conversa- tion», extrêmement riche en sugges- tions qui aident à réfléchir et à re- considérer certains aspects connus ou mal connus de la littérature, de l’art (l’art étant, par exemple, pour Proust «une propédeutique à l’amour»), de l’imaginaire et de la perception, inséparable de notre imagination car «il nous serait im- possible de percevoir ce qu’on ne pourrait pas imaginer», et d’autre part ce que pourrait être l’origine et les manifestations du mal.

P

armi les plus belles pages de ce livre, ce sont celles consacrées au continuum perception-imagina- tion. Ainsi, notre imagination con- tinue notre perception, et la premiè- re est sans cesse alimentée dans sa continuité par notre perception, de telle sorte que ce qu’on perçoit est souvent transformé ou reconstruit par notre imagination, mais cette reconstruction ne sera plus viable si elle viendrait à divorcer d’avec la perception. Les informations qui nous assaillent par le truchement de la perception sont là pour confor- ter ou récuser notre interprétation.

En soubassement de ces réflexions, il dit, en substance, que «percevoir c’est imaginer. Or ce que nous ima- ginons en ouvrant notre fenêtre et en regardant dans la rue est, il est vrai, rarement aussi exotique, aus- si imprévu, aussi surprenant, que la télévision nous invite à imaginer.

De là vient ce sentiment si ordinai- re, si répandu et si peu reconnu, que la réalité est bien moins de l’autre côté de la rue que de l’autre

côté de l’écran. Car ce que nous appelons alors réalité n’est en fait autre chose que l’expérience que nous faisons du temps : morne, ré- pétitif et routinier ici, tandis qu’il nous semble là délié, rapide, agile, imprévisible et aventureux» (P.108).

D

ans le même ordre d’idées, il essaie de caractériser, dans un style tout à fait proustien, ce que la mémoire, ravivée par l’imagination perceptive puis créatrice, extrait à la manière de «fouilles archéologi- ques» du passé du narrateur de la

«Recherche du temps perdu», à sa- voir «l’image d’un sourire, puis cel- le d’un regard, celle d’une coiffure et d’une démarche, d’un port de tête et d’un parfum» (P.113).

Un peu plus tôt, il disait dans une admirable prose, toujours dans le continuum perception imagination, ceci à propos de «Du côté de chez Swann» :

«Lorsque le narrateur ‘revoit’ les étés de son enfance à Combray et le visage de sa mère se penchant vers lui avant qu’il ne s’endorme, il n’y a presque rien dans ce qu’il ‘re- voit’ de semblable à ce qu’il voyait.

Car alors il ne voyait pas seulement le regard, ou le sourire, ou le visa- ge, ou la silhouette de sa mère.

C’était tout ensemble et à la fois qu’il percevait la maison de son grand-père, l’odeur de l’escalier, le bruit des conversations dans le jar- din, la douceur de son lit, le trem- blement de la lumière, l’atmosphè- re de sa chambre, et, fugacement, l’apaisante présence de sa mère lui donnant un baiser […] Mais les images que nous retrouvons du passé sont toutes en charpie, iso- lées, séparées, successives, même si elles sont parfois contigües, com- me des photographies dans un al- bum. Proust a donc bien raison de parler d’une recherche, car, à la différence de ce que nous avions vécu, nos souvenirs ne nous sont pas donnés d’un seul coup. Nous lisons le présent. Mais nous épelons le passé» (PP.112-114).

L’imagination créatrice de l’écri- vain pas plus que le travail d’un ar- chéologue «n’invente ce qu’il dé- couvre», elle, «ne fait que retrou- ver, non pas ce qu’étaient alors les choses mais l’impression [qu’on] en avait. Ce n’est pas un monde aboli que je retrouve, mais le moi que j’étais alors face à lui, ce même moi que je suis encore» (P.114) Lire les livres, c’est autant d’aven- tures que nous n’avons pas eues.

Grâce à notre imagination et ses sortilèges, nous pouvons perpé- tuer le même désir exotique de voyager sous d’autres cieux, d’autres climats, accomplir des voyages métaphysiques au cœur des œuvres originales, être fasciné dans notre voyage amoureux par le mirage d’une femme dont nous rêvons être aimé.

* Professeur, Université de Constantine actuels- pour une manière d’être

considérée, à tort, comme naturelle, de vivre et de penser, de choix de lectures et d’appréciations d’œuvres de toutes sortes, le tout comme une espèce de vogue qui perdure, parce que portée à bouts de bras par les médias lourds (télévision, télématique, magazines et journaux

à grands tirages) , et qui va être

progressivement, inéluctablement érigée en vérité durable pour la grande majorité, mais néanmoins tout à fait conjoncturelle et donc destinée à disparaitre à la faveur d’un autre engouement, imprévisible et impromptu, pour une minorité fort peu influencée par le mouvement de mode.

Notes

1- Le Taoïsme est essentiellement une doctrine philosophique et religieuse qui tourne autour de la notion de Dao (Tao) ou «la voie qui permet à l’individu d’acquérir une certaine ‘vertu‘

et d’atteindre le bonheur».

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C ULTURE

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Le Quotidien d'Oran Mercredi 07 juillet 2010

Par Abderrahmane Mebtoul*

U

n important ouvrage vient d’être mis en vente en ce mois de juin 2010 par Mr Chérif Ouabdesselam ca- dre supérieur et manager pendant de très longues années au niveau du mi- nistère de l’Energie et de Sonatrach (PDG de filiales et vice-président) en- tre 1965 et 1978 sur un sujet d’une brûlante actualité «Le management d’entreprise dans les pays du tiers-mon- de». L’ouvrage de Mr Chérif Ouabdes- selam, que j’aie eu l’honneur de suivre la rédaction et le plaisir de préfacer, li- vre à la fois une analyse théorique et pratique intéressante sur le manage- ment de l’entreprise et surtout sa pro- pre expérience faisant le lien entre la théorie et la pratique, ce qui fait cruel- lement défaut dans notre pays ( faibles- se de symbiose entre nos universités et le monde économique) par une dé- monstration de vérité sans complaisan- ces et sera me semble-t-il un ouvrage de référence et un guide profitable aux seuls intérêts supérieurs de l’Algérie.

L’auteur montre qu’avec la nouvelle configuration de la division interna- tionale du travail, produit historique de l’évolution du développement du capitalisme que l’on nomme aujourd’hui mondialisation, le capi- tal se socialise dans différents dispo- sitifs techno-organisationnels influant dans le rapport des individus au tra- vail dont le nouveau système de com- munication est déterminant dans les savoirs sociaux, ayant des incidences à la fois sur la gouvernance d’entre- prise, la gouvernance sociale et poli- tique. Aussi, face à ces mutations, on ne saurait occulter l’anthropologie économique qui est un des facteurs essentiels pour le manager, ce que montre très bien l’auteur, cette appro- che socioculturelle évitant l’économi- cisme, qui rend compte de la com- plexité de nos sociétés. Cette appro- che s’inspire des importants travaux

Par Djamel Belaïfa

C

e premier tome des mémoires de l’ex-ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et an- cien condamné à mort est plus qu’un recueil de témoignages sur une pério- de douloureuse mais désormais assu- mée de l’histoire de France. C’est une nouvelle page qui vient enrichir le re- gistre consacré à l’écriture de l’histoire de la lutte de Libération nationale par ceux qui l’ont vécue. C’est à la fois une contribution au devoir de mémoire et un hommage aux valeureux combat- tants de la 7ème wilaya. Ces mémoires d’une période souvent méconnue de la Guerre d’Algérie restituent ainsi des parcelles de l’histoire de ce combat pour la libération.

Abderrahmane Meziane-Chérif, l’un des acteurs de la fameuse opération contre le dépôt de pétrole de Moure- piane en France, rapporte fidèlement, tels qu’il les a vécus, les faits d’armes de ces combattant de l’ombre qui ont opéré sur le territoire français. Une lutte qui s’est déroulée en France même et qui n’a pas suffisamment fait l’objet de témoignages écrits, malgré l’importan- ce de ce second front.

Dans une sorte de biographie, l’auteur raconte sa participation à la Guerre de Libération en France et nous fait découvrir quelques aspects méconnus de l’Organisation Spéciale (O.S.) dans l’hexagone même et dont il était l’un des éléments les plus ac- tifs. Ce livre constitue un témoignage poignant sur les soldats de cette armée de l’ombre qui a pris le relais, sur le territoire français proprement dit, du combat contre le joug colonial pour

soulager l’ALN qui subissait, en 1958, dans les montagnes, les assauts des opérations du général Challes. Ce ré- cit relate quasiment jour pour jour ce combat dans un milieu hostile, même si le soutien d’une partie de la société civile française fut précieux, comme en témoigne longuement l’auteur.

Dans la préface, maître Jacques Ver- gès, un des avocats du FLN, note à propos du combat du FLN en France:

«Il est une expérience unique et par cela même méconnue, celle de l’OS en France. Jamais la lutte chez l’enne- mi n’a connu une telle ampleur, illus- trée, entre autres, par la destruction du dépôt pétrolier de Mourepiane. L’his- toire de Meziane-Cherif Abderrahma- ne, qui fut responsable de cette action, est de ce point de vue exemplaire.»

L’ouvrage est aussi une reconstitution d’un itinéraire, d’une trajectoire d’un jeune Algérien, révolté par le système colonial, son engagement au service de la cause nationale, son arrestation et son procès qui lui valut une con- damnation à mort à laquelle il échap- pa miraculeusement. L’opération de Mourepiane, dont il était l’un des con- cepteurs et des exécuteurs, était l’une des opérations qui ont eu pour effet de déstabiliser la France de l’intérieur.

Avant d’aborder son exil, l’auteur consacrera une partie de son ouvra- ge à son village d’El Eulma et à son enfance (… «Le souvenir des mer- veilleux troubadours qui arrivaient au village et qui narraient l’exploit des preux chevaliers» (…) «Les en- fants des colons et leurs regards hau- tains (…) «Les récits de grand-mère sur les «roumis» (….), etc.

L’auteur s’interroge et interpelle la

virgule. Une envie renouvelée de rou- vrir une nouvelle page avant même d’en finir la précédente. Grâce à lui,

«les héros de l’ombre», ceux qui ont souvent été les oubliés de l’Histoire, ressuscitent et prennent place dans notre mémoire collective. L’auteur, conscient de leur apport précieux dans

«La Guerre d’Algérie en France Mourepiane : l’armée des ombres» de Abderrahmane Meziane Chérif

Une nouvelle page de l’histoire de la lutte de libération

sous l’angle de l’approche de l’anthro- pologie économique de l’économis- te indien prix Nobel Amartya SEN où d’ailleurs selon cet auteur, il ne peut y avoir de développement durable sans l’instauration d’un Etat de droit et de la démocratie tenant compte de l’anthropologie culturelle de chaque so- ciété, qui permet à la fois la tolérance, la confrontation des idées contradictoi- res utiles et donc l’épanouissement des énergies créatrices. Ne devant pas con- fondre Etat de droit et démocratie, cela ne signifie pas qu’il ne puisse pas y avoir d’économie de marché sans démocra- tie qui est le but suprême, comme le montre certaines expériences histori- ques en Asie et en Amérique latine, mais avec le développement, à tra- vers le temps, naissent des couches moyennes productives qui aspirent de plus en plus à la gestion de la Cité, la démocratie étant le but suprême.

Aussi cet ouvrage vient au bon mo- ment où notre économie connaît un déficit de management stratégique, une activité indispensable à la création d’emplois et à la production de riches- ses. Dans ce cadre, l’auteur montre que le management d’entreprise constitue une condition préalable à la gouvernan- ce institutionnelle à la suite des impor- tants travaux du prix Nobel d’écono- mie Douglass North , et plus récem- ment des prix Nobel 2009 Olivier Williamson et Elinor Ostrom (2009) qui ont mis en relief les liens entre les insti- tutions et la bonne gouvernance.

L’auteur montre clairement l’évolution historique du concept de bonne gou- vernance et qu’il serait erroné d’affir- mer que la bonne gouvernance serait l’assimilation à la quantification de la croissance du PIB / PNB vision méca- nique dépassée par les institutions in- ternationales elles-mêmes, la crise de l’État et la récente crise mondiale d’oc- tobre 2008 dont les effets se font tou- jours sentir en est la preuve concrète, ne connaissant pas seulement une cri-

se interne touchant à ses fonctions et à sa structure, mais concerne davantage la capacité de l’État à asseoir sa légiti- mité ainsi qu’à formuler des politiques publiques en phase avec les besoins socio-économiques. Et l’auteur de dé- velopper largement un des fondements du mangement stratégique du fait, qu’aucun résultat satisfaisant tant pour le client que pour l’entreprise ne peut être obtenu sans la mise en place de structures autonomes accompagnées de délégations de pouvoirs et surtout la réforme de l’école, mère de toutes les réformes. L’auteur insiste à juste ti- tre, sur la qualité et non en se limitant aux dépenses monétaires, afin que les entreprises puissent se développer et ré- sister à la concurrence imposée par la mondialisation, et surtout de repenser l’actuel système économique mondial injuste en intégrant le défi écologique, ce système actuel favorisant la bipola- risation Nord/Sud, la pauvreté préjudi- ciable à l’avenir de l’humanité, accélé- ré d’ailleurs par les gouvernances les plus discutables de la part de certains dirigeants du Sud.

Aussi, je crois sincèrement que ce li- vre pourrait contribuer efficacement à une meilleure prise de conscience de l’urgence pour l’Algérie de passer d’une économie de rente à une économie productive indépendante des hydrocar- bures en s’appuyant sur quatre piliers : Le développement de l’activité mana- gériale au sein des entreprises, le sa- voir, l’organisation en réseaux et une bonne gouvernance liée à un Etat de droit. J’espère que cet important ouvra- ge suscitera des débats contradictoires, l’intellectuel devant douter constam- ment, et cela doit s’appliquer également aux politiques. C’est à quoi contribue l’excellent ouvrage de Mr Ouabdesse- lam que je recommande tant aux déci- deurs, aux managers, aux journalistes qui accomplissent un important travail de vulgarisation et aux étudiants.

*Professeur d’université

Ouvrage de Chérif Ouabdesselam

Le management d’entreprise dans les pays du tiers-monde

«La Guerre d’Algérie en France Mourepiane : l’armée des ombres»

par Abderrahmane Meziane-Cherif. Cet ouvrage préfacé par Jacques Vergès vient de paraître aux éditions Edif 2000 PubliSud.

conscience de ses concitoyens: «De jour en jour, nous apparaissait une contradiction fondamentale. Pourquoi alors, si nous avions été si grands et si puissants par le passé, étions-nous dominés par ces colons dont la plu- part manquaient visiblement de la plus élémentaire éducation…» . Il raconte aussi l’influence du scoutisme, parti- culièrement de si Tahar Boucif, com- missaire des SMA… , les massacres de Sétif du 8 Mai, etc., autant de facteurs qui ont contribué à son engagement total en faveur de la cause nationale.

C’est ainsi qu’il débarqua à la fin des années 1950 en France avec comme seule arme dans ses bagages un pa- triotisme inébranlable forgé dans le malheur. Il attira rapidement sur lui l’attention des responsables de la Fé- dération de France du FLN et fut, malgré son jeune âge, intégré rapide- ment dans les réseaux de la résistan- ce. Lancé dans le feu de l’action, le jeune « Allaoua» montrera des dispo- sitions précoces qui gagneront la con- fiance de ses chefs. Il sera l’un des ar- tisans de plusieurs opérations et plus particulièrement celle demeurée célè- bre de la destruction du dépôt de pé- trole de Mourepiane. Il fut aussi dési- gné responsable d’un important ré- seau opérationnel chargé d’exécuter des opérations contre des objectifs économiques et stratégiques. Il échap- pa à la guillotine de justesse et rentra en Algérie en 1962.

L’auteur, partie prenante des faits, se remémore le moindre détail, sa narra- tion envoie à un chef-d’œuvre dramatique ou un roman de guerre où l’émotion est présente à chaque paragraphe, chaque point et à chaque

la lutte pour la libération, leur consa- crera des pages entières. Un homma- ge plus que mérité. Certes, Meziane- Chérif ne s’inscrit pas dans la lignée des auteurs historiens, mais les faits de guerre qu’il rapporte dans son livre doivent contribuer à l’écriture de l’His- toire de la Guerre d’Algérie.

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