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Présentation de visages et jugement d’attractivité : l’influence de l’inclinaison latérale de la tête et du sourire

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Academic year: 2022

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Master

Reference

Présentation de visages et jugement d'attractivité : l'influence de l'inclinaison latérale de la tête et du sourire

SUTERA, Valeria

Abstract

Cette recherche s'intéresse aux jugements d'attractivité des visages selon leur inclinaison et les expressions faciales. L'attractivité est l'une des caractéristiques sociales les plus importantes du visage humain et peut être influencée par différents facteurs. Le but est d'investiguer l'effet de l'inclinaison latérale de la tête, la présence du sourire, et leur potentielle interaction, sur les jugements d'attractivité des visages dynamiques. Pour la présente étude, 60 étudiantes de psychologie ont été recrutées. Elles ont réalisé une tâche sur ordinateur d'environ 50 minutes. Les stimuli, des visages (56), ont été présentés en vidéo au centre de l'écran durant 3 secondes. Les résultats montrent qu'un visage est jugé plus attractif quand il est incliné latéralement et quand il sourit. Ainsi l'effet de l'inclinaison du visage en l'absence de sourire est plus importante qu'en présence de sourire. Ces effets ne semblent pas additifs.

La présence du sourire rend probablement un visage moins ambigu et plus attractif.

SUTERA, Valeria. Présentation de visages et jugement d'attractivité : l'influence de l'inclinaison latérale de la tête et du sourire. Master : Univ. Genève, 2019

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:120852

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Présentation de visages et jugement d attractivité : L influence de l inclinaison latérale de la tête et du sourire

Plan d’études

PSYCHOLOGIE CLINIQUE INTEGRATIVE PSYCHOLOGIE AFFECTIVE

PAR Sutera Valeria

Directeur du mémoire Professeur David Sander Dr. Sylvain Delplanque

Jury

Professeur David Sander Dr. Sylvain Delplanque Dr. Christian Mumenthaler

Genève, Juin 2019

Université de Genève

Faculté de Psychologie et des Sciences de l’éducation Section de psychologie

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Remerciements

Je tiens à remercier toutes les personnes qu’ont contribué à la réalisation de mon Mémoire et qui m’ont aidée lors de sa rédaction.

Je voudrais dans un premier temps remercier le Professeur David Sander pour m’avoir donné l’opportunité de faire partie de ce projet. Je le remercie aussi pour m’avoir toujours donné des précieux conseils et pour m’avoir suivi constamment.

Je remercie également le Docteur Sylvain Delplanque pour sa disponibilité et son aide tout au long de cette recherche.

Je souhaite remercier aussi l’ingénieur de recherche Lucas Tamarit pour avoir créé des nouveaux stimuli sur FACSGen pour nous.

Enfin, un remerciement tout particulier à ma famille et à mes amis pour leur grand soutien.

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Résumé

Cette recherche s’intéresse aux jugements d’attractivité des visages selon leur inclinaison et les expressions faciales. L’attractivité est l’une des caractéristiques sociales les plus importantes du visage humain et peut être influencée par différents facteurs.

Le but est d’investiguer l’effet de l’inclinaison latérale de la tête, la présence du sourire, et leur potentielle interaction, sur les jugements d’attractivité des visages dynamiques.

Pour la présente étude, 60 étudiantes de psychologie ont été recrutées. Elles ont réalisé une tâche sur ordinateur d’environ 50 minutes. Les stimuli, des visages (56), ont été présentés en vidéo au centre de l’écran durant 3 secondes.

Les résultats montrent qu’un visage est jugé plus attractif quand il est incliné latéralement et quand il sourit.

Ainsi l’effet de l’inclinaison du visage en l’absence de sourire est plus importante qu’en présence de sourire. Ces effets ne semblent pas additifs. La présence du sourire rend probablement un visage moins ambigu et plus attractif.

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Déclaration sur l honneur

Je déclare que les conditions de réalisation de ce travail de mémoire respectent la charte d’éthique et de déontologie de l’Université de Genève. Je suis bien l’auteur-e de ce texte et atteste que toute affirmation qu’il contient et qui n’est pas le fruit de ma réflexion personnelle est attribuée à sa source ; tout passage recopié d’une autre source est en outre placé entre guillemets.

Genève, Juin 2019

Prénom, Nom Valeria Sutera

Signature :

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Table des matières

1. Introduction ... 1

2. Partie théorique ... 3

2.1 Qu’est-ce qui rend un visage attrayant et pourquoi ... 3

2.2 Attractivité et orientation de la tête ... 5

2.3 Attractivité et émotions positives: le sourire ... 7

2.4 L’inclinaison de la tête et le sourire ... 8

3. Question de recherche et hypothèses ... 9

4. Méthode ... 10

4.1 Participants ... 10

4.2 Stimuli ... 11

4.3 Procédure et matériel utilisé ... 13

5. Résultats ... 16

6. Discussion ... 20

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1 1. Introduction

Cette recherche s’intéresse aux jugements d’attractivité des visages selon leur orientation et selon les expressions faciales. Mais qu’entend-on par le terme « Attractivité »? Il existe différentes définitions d’attractivité dans la littérature. On pourrait la définir comme « un processus préférentiel, réciproque ou non, intervenant dans les groupes sociaux avec une intensité et une durée variable selon les individus et les situations » (Maisonneuve, 1991), ou encore dire que « l’attractivité désigne la force qui attire les êtres vivants vers quelque chose ou quelqu’un » (Michinov, 2001).

Souvent dans la vie de tous les jours et dans la littérature, on retrouve le terme d’attractivité comme synonyme de beauté. Les deux sont très en lien mais ils n’ont pas exactement la même signification. L’attractivité c’est le désir personnel de s’approcher et d’être avec quelqu’un, et la beauté c’est plutôt le plaisir esthétique déclenché par les traits du visage ou du corps. Notre étude vise à analyser seulement l’attractivité mais il faut également prendre en compte des éléments de beauté tout à long des expériences sur les visages.

Pour la réalisation de cette étude, nous avons utilisé des stimuli dynamiques, sous forme de vidéo. Plus spécifiquement, montrer des visages dynamiques les rend plus réalistes et permet de communiquer plus d’informations et d’obtenir une meilleure reconnaissance des expressions émotionnelles. Souvent, les études sur les jugements des émotions utilisent des stimuli faciaux statiques sous la forme de photographies. Les expressions émotionnelles sont un facteur très important dans les jugements de l’attrait du visage. Les émotions positives, et dans notre cas spécifique le sourire, ont une grande influence sur les jugements d’attractivité autant pour des visages de femmes que pour des visages d’hommes (Golle, Mast & Lobmaier, 2014). Les auteurs ont montré que les visages ont été jugés plus attrayants quand ils souriaient. Fait intéressant, ils ont trouvé que les visages qui avaient été jugés dans la phase préliminaire de l’étude moins attrayants mais souriants étaient préférés aux visages plus attrayants mais moins souriants. Ainsi, les résultats suggèrent que le sourire peut compenser un certain manque d’attractivité.

De nombreuses études (e.g. Key, 1975 ;Ragan, 1982), ont investigué l’effet de l’orientation frontale de la tête, c’est-à-dire la tête penchée vers l’avant ou vers l’arrière. Elles se sont basées sur les études menées sur les animaux qui montrent qu’une tête penchée vers l’avant est perçue plus soumise par rapport à une tête inclinée vers l’arrière, signe de dominance. Les

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2 auteurs ont trouvé que le même phénomène s’observe chez l’être humain. Par contre l’effet de l’orientation latérale de la tête (Head Tilt) a peu été étudiée à ce jour.

Le but de cette recherche est d’étudier l’effet de l’inclinaison latérale de la tête, la présence du sourire, et leur potentielle interaction, sur les jugements d’attractivité, en utilisant des visages dynamiques. Les participants doivent donc évaluer l’attractivité personnelle éprouvée lors de la vision de différents visages, avec ou sans sourire, et avec la tête inclinée latéralement ou pas.

Pourquoi le thème de l’attractivité est intéressant? Il est très important de prendre conscience des bénéfices de l’attractivité. L’attrait physique peut donner des avantages étonnants dans plusieurs domaines, qui souvent sont oubliés. Les personnes attrayantes bénéficient d'un traitement plus favorable en matière de recrutement et de promotion professionnels et sont considérées comme plus intelligentes, plus extraverties et plus socialement qualifiées (Dion, Berscheid, & Walster, 1972). Les enseignants jugés attrayants sont considérées plus efficaces (Hamermesh & Parker, 2003). Les enfants sont punis moins sévèrement par les adultes (Dion, 1972) et les bébés reçoivent plus d'attention que les bébés peu attrayants (Langlois, Ritter, Casey & Sawin, 1995). Une préférence pour les individus attrayants se manifeste tôt dans le développement: même les nourrissons préfèrent regarder les visages attrayants par rapport aux visages peu attrayants (Langlois, Ritter, Roggmann & Vaughn, 1991). Ces avantages pourraient donc influencer nos prises de décision de manière peu consciente et créer des biais d’attractivité. Sui et Liu (2009) ont conclu que les centres de récompense situés dans le cerveau étaient fortement activés lorsque les personnes voyaient un visage attrayant, de la même manière que les drogues, l’argent et le bonheur. Il est important donc, d’analyser les composants qui peuvent rendre un visage plus attrayant par rapport à un autre.

Pourquoi cette recherche en particulier est intéressante? D’un point de vue théorique, à notre connaissance, il n’existe qu’une seule étude qui analyse l’effet combiné de l’inclinaison latérale de la tête et du sourire (Krumhuber, Manstead, & Kappas, 2007), et par conséquent, il serait utile de répliquer ce genre d’étude et de voir ainsi si nous obtenons les mêmes résultats.

De plus, il est très important de pouvoir créer notre propre étude, pour valider le paradigme et les stimuli, et pour pouvoir ensuite les réutiliser dans d’autres contextes, comme par exemple, pour des études futures et/ou dans la clinique.

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3 2. Partie théorique

2.1 Qu’est-ce qui rend un visage attrayant et pourquoi?

L’attractivité est l’une des caractéristiques sociales la plus importante du visage humain (Said

& Todorov, 2011). Le visage, donc est capable de communiquer un grand nombre de signaux visuels qui sont interprétés de manière différente selon les individus. Plusieurs études ont montré que les préférences pour certains visages sont caractérisées plutôt par des facteurs biologiques que culturels. Bien que les normes de beauté puissent varier d’une culture à l’autre, les membres de groupes ethniques différents partagent des normes d’attractivité communes (Fink & Neave, 2005).

Les jugements sur l’attractivité faciale semblent être cohérents avec la théorie des normes de la beauté fondée sur la biologie. La psychologie évolutive a mis l’accent sur trois aspects principaux qui pourraient être utiles dans l’évaluation biologique du choix du partenaire: la normalité, la symétrie et le dimorphisme sexuel.

La normalité fait référence aux visages typiques, donc aux traits du visage qui appartiennent à la population moyenne. Ces traits sont révélateurs de la santé des personnes et ils sont considérés comme optimaux surtout pour la résistance aux maladies (Fink & Neave, 2005).

La normalité est donc une expression de la qualité positive du partenaire, et les personnes jugent plus attrayants certaines caractéristiques qui montrent la bonne santé. Des études indiquent que les visages communs modifiés par ordinateur sont jugés plus attrayants que la plupart des visagesà partir desquels ils ont été construits (Fink & Penton-Voak, 2002).

La symétrie d’un visage est la correspondance exacte de la taille, de la figure et de l’ordre entre les différentes parties du même visage: donc, la distance et la proportion des yeux, du nez, de la bouche par rapport à d’autres éléments du visage. La symétrie reflète la qualité du développement des individus et ses conditions physiques, en particulier sa capacité à résister aux perturbations de l’environnement. Parmi les espèces animales, les mâles qui ont des têtes symétriques ont un succès d’accouplement nettement supérieur par rapport aux autres, et cet effet est présent aussi chez les humains avec des visages symétriques: ils sont jugés plus désirables et ils ont plus de possibilités sexuelles que les humains avec des visages non symétriques. En général, les personnes avec des visages symétriques ont une meilleure santé psychologique et physiologique (e.g. Shackelford & Larsen, 1997 ; Manning, 1995). Les évaluations de l’attractivité sont sensibles à la symétrie faciale, et en conséquence les

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4 individus préfèrent des visages symétriques selon une prospective développementale adaptative. La symétrie est aussi considérée comme le signe du visage le plus facilement détectable par le système visuel par rapport aux autres déterminants du visage.

Le dimorphisme sexuel indique l’existence de deux formes distinctes pour la même espèce, les mâles et les femelles, qui ont un aspect physique différent (taille, forme, couleur, etc.), et c’est surtout après la puberté qu’on peut voir ces changements entre les deux. Chez de nombreuses espèces, et surtout chez l’homme, la production de testostérone affecte plusieurs traits du visage. Chez les mâles pubères, on observe une croissance latérale des pommettes, des mandibules, du menton et d’autres parties spécifiques du visage. Les marqueurs hormonaux sont également présents chez les femmes, notamment le rapport entre l’œstrogène et la testostérone, et ses caractéristiques corporelles sont liées à l'âge et à l'état de reproduction. L’intérêt des femmes envers les hommes aurait une composante adaptative, qui semble garantir le succès en matière de procréation. Les femmes choisiraient des hommes qui sont perçus plutôt comme de « bons pères » pour leurs futurs enfants (Fink & Neave, 2005).

Ceci se manifeste également dans l’aspect de la peau. Une peau parfaite est une des caractéristiques humaines la plus recherchée et elle contribue à l’attirance sexuelle envers quelqu’un. Par le terme peau parfaite, on entend une peau sans lésions, éruptions, verrues, tumeurs, acné et autres encore. Une infection cutanée, par exemple, peut être la manifestation d’une perturbation de la production d’androgènes et d’œstrogènes et par conséquent une capacité de reproduction réduite. La texture de la peau du visage peut donc influencer les jugements sur l’attrait des visages, et une peau lisse est généralement considérée plus attrayante (Fink, Grammer & Thornhill, 2001). L’état de la peau peut aussi fournir des indices sur la qualité du système immunitaire de l’individu. Une défense immunitaire réduite peut être la cause d’une attaque plus agressive des parasites, et donc peut se manifester à la surface de la peau. Par conséquent, les biologistes soutiennent que l’utilisation du maquillage dans les sociétés modernes peut être fonctionnelle mais trompeuse pour les jugements des visages (Fink & Neave, 2005).

La normalité, la symétrie et le dimorphisme sexuel ont probablement des effets d'interaction sur la perception de l'attractivité. Il est donc important de savoir comment ces caractéristiques sont liées les unes aux autres. La littérature qui se base sur l’écologie, suggère plusieurs hypothèses, notamment l'hypothèse à messages multiples et l’hypothèse à signal redondant (Molller & Pomianowski, 1993).

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5 Selon la première hypothèse, l’individu considère chaque élément du visage indépendamment et séparément par rapport aux autres éléments.

A l’inverse, l’hypothèse à signal redondant propose l’existence de plusieurs caractéristiques individuelles, qui signalent des aspects différents de la qualité du partenaire, mais introduit aussi l’importance de les analyser non pas séparément mais ensemble pour avoir la meilleure estimation de l’état général du partenaire. Dans une étude récente, Grammer, Fink, Juette, Ronzal et Thornhill (2002) ont montré l’importance de cette dernière hypothèse, bien que sa validité pour l'évaluation de l'attractivité reste encore à démontrer.

Le regard est un autre élément influent de l'attractivité: le contact visuel est très important dans les interactions sociales. Dans la recherche, il y a eu moins d'intérêt pour le rôle que les indices sociaux peuvent jouer dans la perception de l'attractivité faciale, cependant, ces caractéristiques seraient probablement importantes dans nos évaluations des autres individus.

La direction du regard a un fort effet sur la perception de l’attractivité et la capacité à traiter et à interpréter le langage non verbal peut faciliter les interactions et la communication sociale (Batki, Baron-Cohen, Wheelwright, Connellan & Ahluwalia, 2000). Le regard a une influence sur différentes composantes sociales, notamment l'attention, les compétences sociales, les aptitudes sociales, la santé mentale, la crédibilité et la domination (Kleinke, 1986). En tant qu’indice saillant de l'engagement social, un regard direct peut influencer l'attrait perçu des visages. Dans ce contexte, un regard détourné peut signaler un manque d’intérêt, ce qui peut réduire l’attrait d’un individu.

En conclusion, il semble que les êtres humains ont développé au fil du temps des capacités de détection des parties du visage qui contribuent à l’attractivité éprouvée envers quelqu’un. Le visage, en tant que source d’informations très visible, peut donner beaucoup d’indications sur le potentiel reproductif et sur la beauté d’une personne. De plus, il semble que l’attrait du visage a une valeur biologique adaptative, et ces différents mécanismes sont communs dans différentes cultures. Il reste toutefois, important d’analyser les différences individuelles, surtout par rapport à ces changements hormonaux.

2.2 Attractivité et orientation latérale de la tête

Le comportement d’inclinaison latérale de la tête consiste à la pencher d’un certain angle par rapport à l’axe de conjonction des épaules. Ce mouvement a été souvent interprété comme un geste de soumission (Key, 1975). Il permet de diminuer la hauteur totale du corps, comme

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6 exemple de différenciation du statut social (Ragan, 1982), comme demande de protection (Morris, 1977), et comme moyen de communiquer l’amitié et la volonté de contact social (Halberstad & Saitta, 1987). En accord avec la théorie de la sélection sexuelle de Darwin (1871), les femmes ont tendance à rechercher des hommes ayant une dominance sociale et des biens matériels (Sadalla, Kenrick, & Vershure, 1987). La dominance sociale, donc pourrait avoir un rôle important dans l’attractivité.

Evaluer l’attractivité faciale est un phénomène très intéressant dans les interactions quotidiennes puisqu’il se produit rapidement et sans effort. Au cours de l’évolution, les personnes ont commencé à s’intéresser aux différents types de visages humains. Aujourd’hui, nous pouvons facilement identifier par exemple, des expressions émotionnelles subtiles (Ekman & Oster, 1979) et nous pouvons aussi évaluer si un visage nous plaît ou pas (Willis &

Todorov, 2006).

Différentes recherches ont étudié l’attractivité faciale soit avec des visages en position verticale soit avec des visages en position inclinée et elles ont trouvé que le changement d’inclinaison peut modifier la façon d’évaluer un visage. Plus spécifiquement un visage incliné est jugé plus attrayant qu’un visage non incliné. Otta (1994), Costa et Ricci-Bitti (2000) montrent également l’influence de l’inclinaison de la tête dans le jugement d’attractivité, celle-ci ayant un effet positif sur l’évaluation. Cet effet d’inclinaison du visage sur le jugement de l’attractivité est d’autant plus fort que la personne est jugée comme peu attirante à la base (Leader et al., 2017). Lorsqu’un visage est incliné, il est plus difficile de détecter tous les éléments qui le caractérisent, et les personnes donc remarquent moins de défauts esthétiques dans un visage. Sur la base de ces résultats, les auteurs proposent que les évaluations de l’attractivité d’un visage pourraient ne pas reposer sur la présence de caractéristiques faciales attrayantes, mais au contraire sur l’absence de caractéristiques peu attrayantes.

En général, le mouvement d’inclinaison latérale de la tête a donc un effet sur les jugements d’attractivité éprouvée envers une personne. Il semble que les hommes et les femmes peuvent se rendre plus attirants vis-à-vis du sexe opposé en modifiant la façon de pencher leur visage.

De plus, la perception du visage et, par conséquent, les évaluations de l'attractivité faciale peuvent être altérées lorsque les visages sont présentés à l'envers.

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7 2.3 Attractivité et émotions positives: le sourire

Le sourire est l’expression la plus universelle et la plus positive, présent depuis la naissance du bébé, et donc est un comportement inné et non un apprentissage culturel. Il est considéré comme une forme de langage non verbal: il peut créer des liens lorsqu’il est authentique ou au contraire, il peut provoquer du malaise lorsqu’il est forcé. Il peut changer et s’adapter selon la situation sociale, et il peut traduire la nature d’une relation lors d’une rencontre:

habituellement une personne sourit à une autre parce qu’elle souhaite commencer une relation amicale ou même amoureuse. Souvent les gens sourient lorsqu’ils ressentent des émotions positives (Ekman, 1973) mais ils peuvent sourire aussi lorsqu’ils sont malheureux (Ekman, 2009) ou gênés (Keltner, 1995). En effet, toutes les typologies de sourire impliquent la contraction du muscle zygomatique majeur, mais elles peuvent avoir des racines phylogénétiques très différentes. Il n’est pas toujours aisé de comprendre si une expression faciale traduit une émotion (affect display) d’une personne ou si la personne veut communiquer un message non verbal ou encore les deux simultanément. Mais en général, le sourire communique à l’interlocuteur, que les personnes sont plus heureuses ou qu’elles aiment la personne à laquelle elles s’adressent (Ekman, 1994). Par conséquent, selon Hess, Beaupré, et Cheung (2002), les personnes souriantes obtiennent souvent de meilleurs résultats en terme d’attractivité, de gentillesse, d’honnêteté et de compétence.

Une présentation dynamique de l’expression faciale, c’est-à-dire le passage graduel d’un visage neutre jusqu’au sa forme finale, améliore la précision de la reconnaissance des expressions faciales par rapport à une présentation statique qui montre uniquement le résultat final. La théorie des émotions discrètes postule l’apparition simultanée de toutes les unités d’action participant à une configuration spécifique de l’émotion tandis que la théorie des processus composants (Scherer, 1992) postule un début séquentiel, synchronisé avec le déroulement du processus d’évaluation. Wehrle, Kaiser, Schmidt, et Scherer (2000) se sont concentrés sur la différentiation des émotions positives, en se basant sur les différentes prédictions théoriques de Ekman (1992) et de Scherer (1992). Cette étude analyse les différences concernant le moment d’apparition des unités d’action, séquentielle ou simultanée, pour les émotions positives. Ils ont montré que la discrimination entre différents types de sourire était meilleure pour les stimuli dynamiques que pour les stimuli statiques.

Krumhuber, Manstead, et Kappas, (2007) ont examiné l’effet de la dynamique du sourire sur la perception de la personne, comme par exemple l’attrait et la dominance. Dans leur étude,

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8 l’information dynamique permet aussi d’interpréter une expression faciale comme plus authentique.

Il existe un lien entre l’expression émotionnelle d’un visage et son attrait. L’étude de Golle, Mast et Lobmaier (2014) montre que l’évaluation de l’attractivité est fortement influencée par l’intensité d’un sourire exprimé sur un visage: une expression faciale heureuse pourrait même compenser un manque d’attrait relatif du visage lui-même, autant pour les visages masculins que féminins. Différentes recherches (e.g. Mehu et al., 2007 ; Otta et al., 1996) montrent que les visages ont été jugés plus attrayants quand ils souriaient parce qu’ils reflètent le bonheur.

L’expression émotionnelle pourrait même influencer l’état émotionnel de l’observateur et donc faire en sorte que la personne éprouve de l’attraction envers l’autre.

Il est important de voir donc, comment les métriques faciales prédisent les cotations de l’attractivité pour les visages des femmes (Cunningham, 1986) et des hommes (Cunningham, Barbee & Pike, 1990). Les traits expressifs, comme la hauteur et la largeur du sourire, sont utilisés pour juger l’attractivité des visages.

D’autres recherches mettent en évidence la relation entre le sourire et le regard: Conway, Jones, DeBruine et Jones (2006) ont émis l’hypothèse que la force des préférences pour les visages avec un regard direct devrait être modérée par l’expression du visage. Ils ont expliqué que la direction du regard et l’expression faciale servent de double indice à l’intérêt social, et ils soutiennent que les personnes devraient montrer une préférence plus forte pour le regard direct dans les visages heureux que dans les visages qui expriment le dégout. Comme prévu, ils ont montré que cette préférence était nettement plus forte pour les jugements de visages heureux que de visages qui expriment le dégout, et qu’elle était particulièrement prononcée lors de l’évaluation de visages de sexe opposé. Cela suggère que l’attention et l’engagement social envers quelqu’un sont des éléments jugés comme plus attrayants, même lorsque les évaluations ne sont pas réalisées dans un contexte social authentique mais plutôt « artificiel » grâce à l’aide de photographies.

2.4 L’inclinaison de la tête et le sourire

Certaines expressions faciales sont considérées emblématiques de la séduction, comme par exemple le sourire. Ekman, Friesen, et O’Sullivan (1988) ont souligné l’existence de différents types de sourire: le sourire authentique, le faux sourire, et le sourire social. Il existe également un type de sourire spécifique à la séduction, mis en évidence par le psychologue

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9 Karl Grammer (1990): le sourire timide. C’est un léger sourire avec la tête inclinée d’un côté, légèrement penchée vers l’avant. Ce sourire peut exprimer une attitude d’intérêt et d’attraction envers l’autre, sans être intrusif ou insistant.

Krumhuber, Manstead, et Kappas (2007) ont étudié simultanément l’effet de la dynamique du sourire et l’effet de l’inclinaison latérale de la tête sur les jugements d’attractivité envers une autre personne. Ils ont trouvé que l’inclinaison latérale du visage peut influencer la signification d’un sourire exprimé. Dans cette recherche, on peut constater que l’inclinaison latérale de la tête et le sourire ont une influence sur l’attrait et la fiabilité.

L’influence du sourire est modérée par l’inclinaison latérale de la tête, le sexe du participant et le sexe du visage présenté. Cela souligne l’importance d’examiner comment ces facteurs et d’autres facteurs interagissent dans la formation de la perception de la personne (Zebrowitz &

Collins, 1997).

3. Question de recherche et hypothèses

Dans la littérature, plusieurs recherches ont étudié l’effet de l’inclinaison de la tête penchée vers l’avant ou vers l’arrière et l’influence du sourire sur les jugements d’attractivité mais il n’y a pas beaucoup d’études à ce jour qui analysent l’orientation latérale de la tête et l’influence du sourire conjointement. Le but de notre recherche est donc d'étudier les effets de ces deux variables, et leur potentielle interaction, sur les jugements d’attractivité des visages.

L’étude de Krumhuber, Manstead, et Kappas (2007), nous montre que l’influence du sourire est modérée par l’inclinaison latérale de la tête, le sexe du participant et le sexe du visage présenté. Cela souligne l’importance d’examiner ces différents facteurs et d’autres facteurs qui interagissent dans les jugements d’attractivité. L’inclinaison latérale de la tête et la présence du sourire peuvent donc avoir une influence sur le sentiment d’attraction envers quelqu’un.

Le thème de l’attractivité est très intéressant à comprendre étant présent dans plusieurs domaines de la vie de tous les jours. Souvent, les personnes ne sont pas conscientes des privilèges que l’attractivité peut lui donner. Elle influence nos décisions et nos jugements sur les autres personnes. Nous pensons donc qu’il est important d’étudier les différents composants qui rendent un visage plus attrayant par rapport à un autre, pour avoir une meilleure compréhension du sujet.

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10 On s’attend à ce que l’inclinaison latérale de la tête augmente les jugements d’attractivité, et que le sourire augmente les jugements d’attractivité. En plus de ces deux hypothèses

principales, on émet une hypothèse centrale d’interaction, selon laquelle on s’attend à ce que l’inclinaison latérale de la tête augmente les jugements d’attractivité, et ce d’autant plus qu’il y a la présence du sourire.

4.Méthode

Pour la réalisation de cette étude, les passations se sont déroulées dans la salle d’expérimentation comportementale du BBL (Brain and Behavior Laboratory) de l’UNIGE (http://bbl.unige.ch/).

4.1 Participants

Afin de réaliser la présente recherche, nous avons soumis notre dossier à la commission éthique de la FPSE. Le projet a été accepté le 12 février 2019, et cette réponse positive nous a donc permis de commencer la collecte des données.

Dans le cadre de cette étude, nous avons recruté, via la plateforme Sona-System (https://emotion-unige.sona-systems.com/), 60 étudiantes de deuxième année de Bachelor de Psychologie à l’UNIGE, âgées entre 18 et 25 ans. Elles ont participé à l’expérience afin de pouvoir valider des crédits pour le cours de « Psychologie de l’émotion » (Pr. David Sander) donné en deuxième année de Bachelor de Psychologie à l’UNIGE. Pour valider le cours, 5 heures d’expériences au total sont requises. Si le participant ne termine pas la passation, seule la durée pendant laquelle il a réalisé la tâche leur est validée.

Pour pouvoir participer à l’expérience, plusieurs critères sont nécessaires. Tous les critères ont été énoncés directement sur Sona-System. Il reste à la discrétion du participant de s’informer et de ne pas s’inscrire s’il ne correspond pas aux critères. Si, pour quelque raison que ce soit, un participant ne correspondant pas de façon évidente aux critères d’inclusions se présente, il est refusé et on lui explique que sa participation n’est pas compatible avec les critères sous- cités.

La majorité des études sur l’orientation latérale de la tête et sur l’influence du sourire ont porté sur le jugement par les hommes et par les femmes de l’attractivité des visages d’hommes et de femmes (e.g. Krumhuber, et al., 2007 ; Leder, Goller, Forster, Schlageter, &

Paul, 2017). Etant donné que la majorité des étudiants en Bachelor de psychologie de

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11 l’UNIGE sont des femmes, nous avons choisi une population exclusivement féminine, pour ne pas avoir un nombre de participants très différent entre les hommes et les femmes.

Les participants donc, sont éligibles si:

- Sont des femmes

- Sont âgées de 18-25 ans - Se déclarent hétérosexuelles

- Ne rapportent pas de troubles d’ordre psychiatrique/cognitif/neurologique connus 4.2 Stimuli

Pour étudier l’influence de l’inclinaison latérale de la tête et du sourire, variables indépendantes de cette étude, dans les jugements d’attractivité, on a utilisé des stimuli créés grâce au software FACSGen. Cet outil permet de créer des stimuli faciaux en 3D, artificiels mais réalistes, soit statiques soit dynamiques, en se basant sur le système de codage des actions faciales (FACS; Ekman & Friesen, 1976; Ekman et al., 2002). Les actions faciales permettent de représenter les expressions faciales et en même temps de répondre aux critères de reproductibilité et de comparaison de données entre différentes études. Il existe 58 UAs (Action Units), dont 20 sont souvent utilisées pour décrire la plupart des expressions faciales des émotions. Donc FACSGen nous permet de créer des visages avec des expressions faciales contrôlées de manière expérimentale. Quand on crée des visages, par défaut ils sont chauves, mais il existe la possibilité d’ajouter d’autres objets en 3D, comme par exemple des cheveux ou des poils sur le visage. Il est aussi possible de contrôler de manière limitée certaines caractéristiques importantes des expressions faciales, comme par exemple le regard ou la direction de la tête (Roesch et al., 2011).

Spécifiquement, pour la réalisation de cette étude, on a utilisé des visages masculins dynamiques, avec une coupe de cheveux unique (la plus courte, disponible sur FACSGen) avec 4 couleurs différentes (voir Figure 1).

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12 Figure 1. Exemple de stimuli utilisés dans cette expérience.

Ces visages ont été créés à partir de la base de données « GEFAV » (Geneva Faces and Voices Database) (Ferdenzi et al., 2015). Le GEFAV a été créé par le centre suisse des sciences affectives de l’UNIGE. Il est composé de visages et de voix européens de 111 personnes, dont 61 femmes et 50 hommes, âgés de 18 à 35 ans. Pour la réalisation des visages, les personnes ont été prises en photoet ensuite à partir de ces photos, une version 3D de chaque visage a été créée, utilisable dans FACSGen. Le processus qui consiste à transformer les photos en un modèle 3D, s’appelle le "photofit". Pour chaque individu, il a été développé trois types de stimuli faciaux (statique neutre, statique souriant et dynamique neutre) et deux types de stimuli vocaux. Les stimuli du GEFAV ont été contrôlés pour leur gamme d’attractivité, sur la base des évaluations d'une population ayant les mêmes caractéristiques que les stimuli. Ces visages ont été jugés plus ou moins attractifs et ils sont donc appropriés pour la présente recherche expérimentale. Il est important d’utiliser des

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13 stimuli avec différents degrés d’attractivité pour ne pas créer de biais dans les résultats. Si un visage est jugé à la base très peu attractif ou au contraire très attractif, il peut y avoir directement une influence sur les jugements d’attractivité sans tenir en compte des autres facteurs, et dans notre cas, de l’inclinaison latérale de la tête et du sourire.

Pour tester les hypothèses de recherche, on a créé des visages avec une inclinaison latérale (Head Tilt) de 15° à droite sans sourire, des visages avec une inclinaison de 15° à gauche sans sourire, des visages avec une inclinaison de 15° à droite avec sourire, des visages avec une inclinaison de 15° à gauche avec sourire, des visages sans inclinaison et sans sourire, des visages sans inclinaison et avec sourire.

4.3 Procédure et matériel utilisé

Les participantes sont invitées au Brain and Behavior Laboratory (CMU) selon la plage horaire d’inscription sans instructions supplémentaires. Dès son arrivée, la participante reçoit le formulaire de consentement. Une fois signé le consentement, elle est informée qu’elle peut interrompre et quitter la passation à tout moment sans conséquence. Il lui a été également mentionné les caractères codifiés et anonymisés des données recueillies. Dans le cas d’une interruption de la passation, la participante est informée que les données la concernant seront détruites sans délai. La participante reçoit une validation d’un nombre de minutes équivalent à la durée de sa participation. Dans notre cas, il s’agit d’une heure de validation, qui correspond à un crédit. Ensuite, elle est invitée à s’asseoir devant un ordinateur, comprenant clavier, souris, et mentonnière afin de pouvoir faire l’expérience.

Après cela, la participante débute la passation, qui est créé sur le logiciel E-prime 3.0, dont les stimuli ont été présentés sur fond noir sur le moniteur. Elle est composée de plusieurs phases : La première phase, consiste en la mise en place du matériel expérimental et du positionnement de la participante avec notamment l’ajustement de la mentonnière et de la hauteur du siège, pour assurer une présentation optimale et confortable des stimuli. Les participantes sont informées qu’en cas de gêne à la nuque durant la passation, elles pourront s’adresser à l’expérimentateur pour le notifier et une pause supplémentaire sera accordée.

La seconde phase, consiste en un questionnaire démographique sur ordinateur permettant de confirmer les informations requises dans la phase de recrutement.

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14 La troisième phase, constitue la passation expérimentale elle-même composée de deux blocs expérimentaux (A et B) contrebalancés entre les participants, soit :

Partie A:

Cette partie concerne mon mémoire (voir Figure 2): des stimuli de visages, sous forme de vidéo, donc dynamiques (56 essais au total) sont présentés au centre de l’écran durant 3 secondes. Dans les conditions inclinaison à droite ou à gauche avec sourire, le visage est présenté de face, droit au centre de l’écran, puis il s’incline à droite ou à gauche et un sourire se dessine. Dans la condition sans inclinaison avec sourire, le visage est présenté de face, droit au centre de l’écran, puis un sourire se dessine. Dans les conditions inclinaison sans sourire, le visage est présenté de face, droit au centre de l’écran, puis il s’incline à droite ou à gauche. Dans la condition sans inclinaison et sans sourire, le visage est présenté de face au centre de l’écran, seul un clignotement des yeux s’opère pour qu’ils ne soient pas statiques. Avant chaque essai, une croix de fixation est présentée à l’écran. Donc, différentes conditions sont montrées aux participantes:

- Visages avec une inclinaison et sourire (14 - 7 à droite et 7 à gauche) - Visages avec une inclinaison sans sourire (14 - 7 à droite et 7 à gauche) - Visages sans inclinaison sans sourire (14)

- Visages sans inclinaison et sourire (14)

Après chaque stimulus, la participante doit rapporter le niveau d’attractivité du visage, variable dépendante dans cette étude, qui lui a été présenté sur une échelle continue de 0 à 100 (0 = très peu attractif, 100 = très attractif). Une pause de 2 minutes est ensuite accordée à la participante qui peut passer au bloc suivant pour continuer l’expérience dès que souhaité.

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15 Figure 2. Design expérimental détaillé.

Partie B:

Cette partie est plus détaillée dans le mémoire de Matteo Laetsch: des visages statiques neutres (128 au total) sont présentés de manière aléatoire durant 50 ms dans l’hémichamp droit ou gauche (angle visuel de 15°). Plus spécifiquement:

- Visages avec une inclinaison (64 – 32 à droite et 32 à gauche) - Visages sans inclinaison (64)

La participante détermine ensuite l’attractivité du visage qui a été présenté sur une échelle de 0 à 100 (0 = très peu attractif, 100 = très attractif).

Une fois les blocs A et B terminés, la participante reçoit tous nos remerciements, et elle peut poser des questions, faire des remarques si elle le souhaite. Le temps total de l’expérience, comprenant la passation, les explications, l’ajustement du matériel et la pause est d’environ 50 minutes.

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16 Résultats

Le but de cette recherche est d’investiguer l’effet de l’inclinaison latérale de la tête et la présence du sourire dans les jugements d’attractivité des visages. On s’attend donc, à ce que l’inclinaison latérale de la tête influence positivement les jugements d’attractivité et que le sourire influence positivement les jugements d’attractivité. En se basant sur ces deux hypothèses principales, on émet une hypothèse centrale d’interaction, selon laquelle on s’attend à ce que l’orientation latérale de la tête et la présence du sourire permettent de juger un visage plus attractif, par rapport à un visage sans inclinaison latérale de la tête et sans sourire.

Pour ce qui concerne les analyses statistiques, une ANOVA à mesures répétées a été réalisée pour mesurer l’effet de l’inclinaison latérale de la tête et du sourire sur l’attractivité envers des visages. Cette analyse se base sur une variable dépendante (une échelle continue d’attractivité de 0 à 100, 0 correspondant à peu attractif et 100 à très attractifs) et deux variables indépendantes (deux facteurs intra avec deux modalités: l’inclinaison et le sourire).

Relativement à la base de données, sur les 60 sujets qui ont fait l’expérience , 8 ont été éliminés dans nos analyses statistiques: 2 sujets, suite à des problèmes techniques dans le logiciel E-prime, et 6 sujets correspondant à des valeurs extrêmes, suite aux analyses exploratoires.

Pour l’ANOVA, concernant l’effet de l’inclinaison latérale de la tête sur l’attractivité, les résultats montrent un effet significatif (F (1, 51) = 24.668, p < 0.01, η2p = 0.32), ce qui suggère que le mouvement de la tête permet de juger les visages plus attractifs par rapport à des visages sans inclinaison (voir Figure 3).

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17 Figure 3. L’effet de l’inclinaison latérale de la tête sur les jugements d’attractivité des visages. Les barres verticales (barres d’erreur) correspondent à des intervalles de confiance de 0.95. Les points représentent les moyennes de tous les sujets.

Pour l’effet du sourire sur l’attractivité, les résultats montrent un effet significatif (F (1, 51) = 75.393, p < 0.01, η2p = 0.59), ce qui suggère qu’un visage est jugé plus attractif quand il sourit, par rapport à un visage qui a une expression faciale neutre (voir Figure 4).

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18 Figure 4. L’effet du sourire sur les jugements d’attractivité des visages. Les barres verticales (barres d’erreur) correspondent à des intervalles de confiance de 0.95. Les points représentent les moyennes de tous les sujets.

Pour l’effet d’interaction entre l’inclinaison latérale de la tête et du sourire sur l’attractivité, les résultats montrent un effet significatif (F (1, 51) = 33.406, p < 0.01, η2p = 0.39), ce qui suggère qu’un visage est jugé plus attractif quand il est incliné latéralement et quand il sourit (voir Figure 5).

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19 Figure 5. Effet d’interaction entre l’inclinaison latérale de la tête et du sourire sur les jugements d’attractivité des visages. Les barres verticales (barres d’erreur) correspondent à des intervalles de confiance de 0.95. Les points représentent les moyennes de tous les sujets.

Après avoir obtenu un test du F statistiquement significatif dans l'ANOVA, on a identifié les moyennes qui ont contribué à l'effet de l’interaction entre le sourire et l’inclinaison de la tête, grâce au test post-hoc de Tukey (HSD), aussi appelé test de comparaisons multiples.

Spécifiquement, ce test nous aide à connaître les groupes qui sont particulièrement différents les uns des autres et il peut donc être utilisé pour déterminer les différences significatives entre les moyennes des groupes dans une analyse de variance. Le test de Tukey, montre une différence statistiquement non significative seulement entre la condition « inclinaison Non » et la condition « inclinaison Oui » en présence du sourire (p = 0.927). Donc, il y a un effet d’interaction entre l’inclinaison et le sourire, mais cet effet ne correspond pas au pattern d’interaction prédit.

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20 Discussion

La présente étude a comme objectif d’investiguer la possible influence de l’inclinaison latérale de la tête et du sourire dans les jugements d’attractivité des différents types de visages. Les résultats suggèrent que l’inclinaison latérale de la tête et la présence du sourire ont un effet significatif sur l’attraction, et plus spécifiquement:

1. Selon l’hypothèse principale de l’inclinaison, un visage est jugé plus attractif quand il est incliné latéralement à droite ou à gauche, par rapport à un visage qui n’est pas incliné. Ce résultat confirme notre hypothèse. En accord avec différentes recherches, l’inclinaison latérale de la tête peut faire en sorte qu’une personne soit perçue plus disponible et plus bienveillante envers son interlocuteur. Ce mouvement de la tête permet de juger les visages plus attractifs par rapport à des visages sans inclinaison (Leader et al., 2017).

2. Selon l’hypothèse principale du sourire, un visage est jugé plus attractif quand il sourit, par rapport à un visage qui a une expression faciale neutre. Ce résultat confirme notre hypothèse. En accord avec différentes recherches, un sourire est souvent jugé positivement et il influence les interactions sociales. Les sourires montrent généralement que les personnes sont heureuses et qu’elles aiment l’interlocuteur (Ekman, 1994), et par conséquent, les personnes qui sourient sont considérées plus attractives, plus gentilles et plus honnêtes que les personnes qui ne sourient pas (Hess, Beaupre´, & Cheung, 2002).

3. Selon l’hypothèse centrale d’interaction, un visage est jugé plus attractif quand il est incliné latéralement et quand il sourit. Les résultats suggèrent donc, qu’il y a un effet d’interaction significatif entre l’inclinaison latérale de la tête et le sourire. Krumhuber, Manstead, et Kappas (2007) mettent en avant l’effet de l’inclinaison latérale de la tête et du sourire dans les jugements d’attractivité.

L’interaction, donc nous donne l’information que l’effet de l’inclinaison de la tête est diffèrent selon qu’il y ait un sourire ou pas. Ainsi l’effet de l’inclinaison du visage en l’absence de sourire, est plus importante qu’en présence de sourire. Ces effets ne semblent pas additifs. Grâce au test des comparaisons multiples, on note qu’en présence d’une émotion

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21 exprimée sur un visage, dans le cas présent le sourire, l’inclinaison latérale de la tête a moins d’influence par rapport à la condition sans sourire. Par conséquent, on pourrait soutenir que l’effet contextuel interne du visage, donc le fait de bouger d’un côté ou de l’autre, est plus important quand le stimulus est légèrement ambiguë, et donc quand il ne sourit pas. Dans ce cadre, nous pensons que les visages avec une expression faciale neutre, peuvent être perçus comme plus incertains par rapport aux visages souriants. Par conséquent, ces stimuli pourraient être considérés comme plus ambigus, par les participantes.

On peut retrouver le même effet dans des situations contextuelles externes: par exemple, une personne riche est jugée en général comme plus attractive. Cet effet du contexte fonctionne quand un stimulus est un peu ambigu. Par exemple, face à une expression très claire de peur, peu de gens vont voir de la surprise. Par contre, si cette expression est un peu ambiguë et donc que ce n’est pas clair s’il s’agit de la peur ou de la surprise, c’est seulement la présence d’un danger qui va permettre à la personne d’identifier de la peur.

L’effet principal de l’orientation du visage est plus marquant pour des visages un peu ambigus. Si le cerveau a un doute inconscient de la situation, il utilise des informations externes. Pour savoir si quelqu’un nous plait, on doute moins si la personne sourit que si elle ne sourit pas. De plus si elle sourit, l’inclinaison du visage n’a pas d’importance. A l’inverse si elle ne sourit pas, on tiendra compte alors de l’inclinaison du visage.

Probablement, la présence du sourire rend un visage moins ambigüe, en le faisant gagner en attractivité. Suite à ça, on pourrait faire l’hypothèse que, le sourire rend un visage suffisamment attractif pour faire en sorte que l’effet de l’inclinaison ait moins d’importance.

Donc on pourrait dire que l’effet du sourire sera suffisamment fort pour que l’inclinaison latérale de la tête n’y ait pas d’effet significatif.

Il a été suggéré que l’influence de l’évaluation sociale doit généralement être observée dans des situations ambiguës (Fischer, Rotteveel, Evers, & Manstead, 2004). Généralement, une personne est plus influencée par les évaluations des autres si elle est confrontée à un événement émotionnel ambigu qui est difficile à évaluer. Un tel phénomène a déjà été observé chez les enfants: ils utilisent l'interprétation affective d'une situation nouvelle à travers une autre personne pour formuler leur propre interprétation et accomplir ensuite leur comportement (Feinman, Roberts, Hsieh, Sawyer, & Swanson, 1992). Selon Mumenthaler et Sander (2012), les situations ambiguës peuvent également être observées dans le domaine de la perception émotionnelle. Selon eux, il est important de prendre en compte la dimension

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22 sociale dans l’étude du traitement des expressions faciales. Dans la vie de tous les jours, les expressions sont très peu considérées isolément et par conséquent, l’information sociale donne beaucoup d’informations à la personne qui évalue une expression faciale d’une autre personne. En effet, certaines études portant sur la reconnaissance des émotions faciales ont montré une altération de la reconnaissance de la peur chez les participants. L'expression faciale de la peur est souvent confondue avec la surprise et s'est avérée moins bien reconnue que d'autres émotions dites fondamentales (Russell, 1994). L'une des explications est que les expressions faciales de surprise et de peur partagent un certain nombre de caractéristiques similaires qui rendent ces émotions difficiles à distinguer sur le plan perceptif. Pour faire en sorte que la personne voit de la peur, il suffit de mettre un danger à côté de l’expression faciale et, tout le monde va dire que c’est de la peur. Donc l’information du contexte va avoir une influence sur les jugements des expressions faciales, surtout quand celles-ci sont ambigües.

L'idée de mener cette recherche est née de la volonté de mieux comprendre l’influence de l’inclinaison latérale et du sourire dans les jugements d’attractivité des visages, étant donné que cela a été peu étudié à ce jour. Pour cette raison, on a voulu répliquer le peu de résultats existants pour avoir une base plus solide de la littérature existante sur l’attractivité des visages. Grace à cette étude, on a réalisé notre premier paradigme pour évaluer l’attractivité d’un certain type des visages dans différentes conditions, et notamment l’introduction de l’inclinaison latérale (head tilt) sur FACSGen. Ça, nous a donc permit de valider nos stimuli, pour pouvoir les utiliser dans des recherches futures, dans d’autres contextes, comme par exemple dans la clinique. Un trouble très lié à l’attractivité est le trouble hypoactif du désir sexuel. Il est un des dysfonctionnements sexuels les plus fréquents chez la femme et l'homme, et il peut avoir une grande influence dans la qualité de vie d’une personne. Les causes de ce trouble sexuel peuvent être multiples: psychologiques, relationnelles, environnementales et biologiques (Bitzer, Giraldi, & Pfaus, 2013). En particulier, le niveau de désir sexuel peut faire en sorte que les jugements de beauté et d’attractivité peuvent être différents entre eux.

Pour rappel, la beauté et l’attractivité sont deux dimensions de la perception interpersonnelle qui sont liées mais différents sur leurs aspects motivationnels sous-jacents. Ferdenzi et al., (2015) ont montré que les femmes atteintes de baisse du désir sexuel exprimaient moins d'attirance envers les visages et envers les voix d’hommes, et elles faisaient aussi moins d'efforts pour revoir les stimuli, alors que, fait intéressant, les jugements de beauté n'étaient pas altérés. L'attrait pour les stimuli sociaux relève de la composante motivationnelle du

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23 traitement des récompenses (le wanting), alors que la beauté tire plutôt profit du plaisir purement esthétique (le liking). Par conséquent, la baisse du désir sexuel chez la femme peut être caractérisée par des altérations spécifiques de la motivation, comme la tendance à se sentir attiré par une personne ou pas. Cette étude nous aide à comprendre les phénomènes normaux et les mécanismes cognitifs pathologiques impliqués dans la perception de la personne dans les relations amoureuses et sexuelles, et pourrait offrir de nouvelles perspectives sur la gestion des traitements dysfonctionnels dans ce contexte.

L’intérêt de cette recherche est de montrer comment un visage peut être considéré plus attrayant en présence des éléments qui favorisent les interactions sociales, et dans notre cas spécifique l’inclinaison latérale de la tête et le sourire. Il est important de connaitre aussi, les avantages que l’attraction peut nous donner dans la vie de tous les jours. Habituellement, les personnes attrayantes ont des expériences plus positives dans différents domaines de la vie, comme per exemple, dans les relations sociales, romantiques et professionnelles (Dion, Berscheid & Walster, 1972). Dans les relations amoureuses, elles sont souvent plus désirées et elles ont plus de facilité à trouver un partenaire (O'Sullivan & Vannier, 2013). De plus, l'attractivité physique indique chez les personnes qu’elles sont en bonne santé et qu’elles sont fertiles (DeWall & Maner, 2008). Les traits du visage attirent souvent, plus l’attention par rapport aux autres parties du corps et ils jouent un rôle crucial lors des jugements d’attractivité (Atoum & Al-Simadi, 2000). De ce point de vue, l'attrait du visage est un outil important pour comprendre les interactions sociales. Les gens pensent que ceux qui ont des visages attrayants sont plus gentils, intelligents, réussissent mieux dans la vie (Foos & Clark, 2011), et sont plus dignes de confiance que ceux qui ont des visages peu attirants (Schmidt, Levenstein, & Ambadar, 2012). Il est difficile d'ignorer l'attrait du visage, car les gens perçoivent les visages attrayants plus rapidement que les visages peu attrayants (Sui & Liu, 2009). Considérant qu'un visage attrayant suscitera des réactions comportementales plus positives, les femmes utilisent des cosmétiques pour augmenter l'attrait de leur visage.

Guéguen (2008) a mené une étude qui s'est penchée sur la question de savoir si l'utilisation de cosmétiques jouait un rôle influent sur l'attrait du visage des femmes. Leur recherche indique que les hommes s'approchent des femmes maquillées plus rapidement, par rapport à celles qui ne le sont pas. Généralement, les femmes préfèrent les hommes physiquement attirants aux hommes physiquement peu attirants (Li & Kenrick, 2006). Les femmes regardent l'attrait d'un homme, tel que la taille, qui transmet un indice biologique qu'il a plus de testostérone et des gènes sains à la progéniture (Swami et al., 2007).

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24 Cette recherche présente toutefois plusieurs limites.

Premièrement, l’échantillon n’est pas représentatif de la population. Il est homogène en termes d’âge, de genre et de statut et ne comprend que des étudiantes en psychologie. Il serait donc intéressant de prendre un échantillon plus randomisé de manière à pouvoir ensuite généraliser les résultats.

Deuxièmement, les stimuli utilisés, donc les visages construits sur FACSGen, présentent de très grandes différences en termes d’attraction: dans la phase de création de la base de données, certains visages ont été jugés très peu attractifs quand d’autres l’ont été très attractifs. Ces visages ont été présentés aux participantes de manière aléatoire. Cette différence d’attractivité, pourrait avoir un impact sur les jugements des visages présentés dans notre expérience.

Troisièmement, on a utilisé un petit nombre de stimuli par chaque condition expérimentale (14). De plus, pour l’évaluation des visages, une seule échelle a été utilisée: l’échelle d’attractivité. Ce serait intéressant d’ajouter d’autres échelles pour les jugements des visages, pour pouvoir comparer les différentes réponses données par les participants.

Les études futures pourraient inclure donc, différentes échelles d’évaluation des stimuli, comme par exemple une échelle de beauté et, une échelle sur la sympathie éprouvé envers un visage. Dans la littérature, on retrouve déjà la distinction entre l’attractivité et la beauté, surtout dans le contexte du désir sexuel (Ferdenzi & al., 2015). Les deux termes sont souvent utilisés indifféremment dans la littérature et dans la vie de tous les jours. Ils sont fortement en lien mais n’ont pas la même signification: L’attractivité est « le désir personnel de s’approcher et d’ être avec quelqu’un » et la beauté correspond plutôt au « plaisir esthétique déclenché par les traits du visage ou du corps ». Donc selon Perret (2010): « on peut trouver quelqu’un beau sans être personnellement attiré par lui ».

Dans ce contexte, ce serait aussi intéressant de prendre en compte le cycle menstruel chez les femmes, qui pourrait avoir un impact sur les jugements d’attractivité des visages. Gangestad, Simpson, Cousins, Garver-Apgar, et Christens (2004) ont montré que les femmes utilisent différents critères pour évaluer l’attractivité envers les hommes, et que ces critères changent au cours du cycle menstruel. Souvent, elles préfèrent les visages masculins pendant les jours fertiles plutôt que les jours non fertiles (Johnston, Hagel, Franklin, Fink, & Grammer, 2001).

Ces résultats pourraient être en accord avec l’adaptation biologique, selon laquelle les

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25 femmes choisissent des caractéristiques qui peuvent fournir des avantages génétiques (comme par exemple, la symétrie et la masculinité du visage) à leur progéniture. En présence de ces caractéristiques chez les hommes, il y a plus de probabilité que les femmes fertiles aient de rapports sexuels avec eux, même si ces hommes ne sont pas leurs partenaires, surtout pour des relations à court terme.

En outre, ce serait important de savoir s'il existe une différence d’évaluation d’un visage en présence de différentes intensités de sourire. Krumhuber, Manstead, et Kappas (2007) ont démontré que les personnes avec un sourire de longue durée ont été jugées plus attirantes, plus dignes de confiance et moins dominantes que les personnes avec un sourire de courte durée. De plus, les sourires à longue durée d'apparition ont été jugés plus « flirteurs » et plus authentiques. Les résultats de cette étude soulignent l'importance des propriétés dynamiques dans l'expression. La dynamique du sourire contribue aux jugements de la personnalité d’une personne. Un sourire n'a pas une seule signification pour un observateur. Différentes formes temporelles de sourires donnent lieu à des jugements différents, tant de l'expression que de la personne en soi.

En conclusion, la présente étude démontre que l’attraction envers quelqu’un peut être influencée par différents facteurs. Dans ce cas, l’inclinaison latérale de la tête et la présence d’un sourire sur un visage permettent de ressentir une plus grande attraction par rapport à un visage sans inclinaison latérale et sans sourire. On trouve aussi que, ces effets ne semblent pas additifs. Une explication possible serait, que la présence du sourire rend un visage moins ambigu, en le faisant gagner en attractivité. Probablement, le sourire rend un visage suffisamment attractif pour faire en sorte que l’effet de l’inclinaison ait moins d’importance.

Mais cette hypothèse reste à analyser dans de futures recherches.

Les résultats qu’on obtient sont très intéressants dans différents domaines de recherche et cliniques, mais il n’existe pas encore beaucoup d’études à ce sujet. Il est donc fondamental de conduire d’autres recherches pour pouvoir élargir les résultats et pour mieux connaitre les implications futures.

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