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Interroger l’institutionnalisation de l'espace de la cause des femmes

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Academic year: 2022

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APPEL A COMMUNICATION Journées d’étude

Interroger l’institutionnalisation de l’espace de la cause des femmes Dynamiques, enjeux, effets

Ces journées d’étude proposent d’interroger l’institutionnalisation de l’espace de la cause des femmes, entendu au sens de « configuration des sites de mobilisation au nom des femmes et pour les femmes dans une pluralité de sphères sociales » (Bereni, 2015). Depuis les années 1970, les différentes mobilisations féministes ont permis de faire émerger sur différentes scènes (administratives, politiques, universitaires, associatives, syndicales etc) des actrices et acteurs œuvrant pour la cause des femmes, et ce à différents niveaux (national, européen, international par le biais d'ONG notamment). Ainsi, en France, le colloque de Toulouse de 1982, point de départ de la structuration du champ des recherches et études féministes, les conférences mondiales des femmes amorçant le référentiel d'égalité hommes-femmes dans l'Union Européenne, ou bien le décollage de la représentation des femmes en politique durant la décennie 1990, sont autant d'événements considérés comme fondateurs de l'institutionnalisation de l'espace de la cause des femmes.

L'institutionnalisation de la cause des femmes semble donc s’être progressivement imposée comme un état de fait, tant dans les études universitaires (Baudino, 2000 ; Dauphin, 2010) que dans les discours des militant.e.s, certain.e.s s’en félicitant d’autres la dénonçant. Mais que recouvre ce processus ? Comment mesurer cette institutionnalisation ? Quels sont les effets de cette professionnalisation dans les différents champs de l’espace ? A quels écueils se heurte cette dynamique ? Assiste-t-on à une marginalisation intra-institutionnelle des problématiques féministes ? Quels sont les effets de l'institutionnalisation sur les trajectoires des actrices et acteurs concerné.e.s ?

Ce sont les enjeux épistémologiques et politiques ainsi que les effets de l’institutionnalisation de la cause des femmes, à l’échelle macro et microsociologique, que ces journées d’étude entendent saisir à partir de trois axes de réflexion.

AXE 1 : Les enjeux épistémologiques

de l'institutionnalisation de l'espace de la cause des femmes

Ce premier axe entend saisir les enjeux épistémologiques soulevés par l’étude de l’institutionnalisation de l’espace de la cause des femmes. En effet, l’emploi même de ce terme

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charrie un ensemble de représentations pour les actrices inscrites dans cet espace. Pour certaines, il traduit la reconnaissance par l’Etat et ses institutions de leurs revendications tandis que pour d’autres, la notion renvoie à des processus de dépolitisation. Quels sont alors les enjeux sous- tendus par les usages de ce concept ?

Par ailleurs, la notion même d'institutionnalisation, abondamment utilisée en sciences sociales mais peu interrogée en elle-même, pourra faire l'objet d'une recherche épistémologique et théorique. Quels sont les risques et les intérêts heuristiques à utiliser cette catégorie dans nos recherches ? D’un point de vue méthodologique, peut-on, à l'instar d'Harriet Silius (2002) à propos de l’institutionnalisation des études féministes, déployer une méthode pour mesurer et objectiver ce phénomène dans d’autres champs (administratif, partisan, syndical, associatif, économique, etc) ?

AXE 2 : Quels sont les enjeux politiques de l'institutionnalisation de l'espace de la cause des femmes et les effets sur les pratiques des actrices et acteurs concerné.e.s ?

Les enjeux politiques de l'institutionnalisation de l’espace de la cause des femmes sont forts notamment parce qu'il s'agit de visibiliser des rapports sociaux de pouvoir ayant cours également au sein même de ces institutions. Cependant, force est de constater que dans beaucoup d'espaces, l'institutionnalisation ne signifie pas légitimation mais marginalisation. A ce constat s'ajoute la question de la dépolitisation : l'institutionnalisation est-elle nécessairement un synonyme de dépolitisation et de prise de distance avec l'espace militant ? Quelles stratégies sont déployées et de quelles marges de manœuvres disposent les acteurs et actrices dans les institutions pour agir ? Comment penser la posture d' « outsiders intégré.e.s » (Möser, 2011) ? Quelles sont les contraintes générées par la mise sur agenda dans le cadrage des revendications et leur transformation en politiques publiques (Jacquot, Mazur, 2010) ? Quelles sont celles considérées comme recevables et lesquelles sont mises de côté ?

De plus, la question des enjeux politiques ne saurait être dissociée de l'internationalisation des thématiques ayant trait à l'espace de la cause des femmes : Quels problèmes soulève ce phénomène? Assiste-t-on à une « ONGisation » de la cause des femmes ?

Les communications développant une analyse « par le bas » de l’institutionnalisation de l’espace de la cause des femmes, c'est-à-dire s'interrogeant sur les pratiques professionnelles et/ou militantes des organisations et des acteur.trice.s et participant à la mise en œuvre de politiques publiques issues de revendications féministes, seront privilégiées, ainsi que celles qui étudieront les problématiques que pose à l'échelle internationale l'institutionnalisation.

AXE 3 : Ce que l’institutionnalisation de la cause des femmes fait à ses actrices

Cet axe propose de saisir les transformations de l’espace de la cause des femmes sous l’angle des trajectoires de ses actrices.

L’émergence de politiques publiques visant l’égalité des sexes depuis les années 1960-

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1970 semble s’accompagner d’une professionnalisation de certaines activités, telles que l’égalité professionnelle (Blanchard, 2013 ; Rabier, 2013) ou la lutte contre les violences conjugales (Delage, 2014; Herman, 2013). Quelles opportunités professionnelles sont ainsi permises par l’institutionnalisation de la cause des femmes ? Quelles tensions révèle-elle également ? Quelles rétributions et quels stigmates ces actrices retirent-elles de leur participation dans les différents sites de l’espace de la cause des femmes à l’aune de son institutionnalisation ?

On pourra également s’intéresser aux circulations réalisées par les actrices d’un champ à l’autre, du champ associatif au champ partisan, syndical ou étatique ou encore dans le champ économique. Comment s’opèrent ces reconversions militantes (Gaubert, Lechien, Tissot, 2005) et quelles sont les conditions de leur réussite ?

Modalités pratiques

Cet appel à communication est ouvert à tou-te-s les chercheur.se.s en sciences humaines et sociales. Les propositions faites par de « jeunes chercheur.se.s » (master, doctorat) sont largement encouragées. Les comparaisons internationales sont également les bienvenues.

Le résumé, de 3000 caractères maximum devra présenter la problématique, le cadre théorique et méthodologique ainsi que les principaux résultats.

Ce résumé est attendu le 1er septembre 2016 et doit être envoyé à l’adresse suivante : je.institutionnalisation@gmail.com.

Dans la mesure du possible, une partie des éventuels frais liés à la participation à cet évènement pour les non-francilien.ne.s sera prise en charge. Suivant le nombre de contributions reçues, le comité d’organisation se réserve la possibilité́ d’organiser cet évènement sur deux jours.

Les journées d’études se tiendront les 1 et 2 décembre 2016 dans la salle 159 du site Pouchet du CNRS (59-61, rue Pouchet, 75 017 Paris).

Calendrier

Date limite de réception des propositions : 1 septembre 2016 Annonce des propositions retenues : 15 septembre 2016 Envoi du texte la communication : 15 novembre 2016 JE : 1 et 2 décembre 2016

Comité d’organisation

Marie Perrin, Université Paris 8, Cresppa-CSU Alice Romerio, Université Paris 8, Cresppa-Labtop

Comité scientifique

Catherine Achin, Université Paris-Dauphine, Irisso Laure Bereni, CNRS-EHESS, CMH

Soline Blanchard, CNRS-EHESS, CMH

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Ioana Cîrstocea,CNRS EHESS-Paris 1, CESSP-CSE Anne-Marie Devreux, CNRS, Cresppa-CSU

Alban Jacquemart, CESDIP (CNRS/UVSQ)

Nicky Le Feuvre, Institut des sciences sociales – UNIL Sophie Pochic, CNRS-EHESS, CMH

Anne Revillard, Science Po, OSC-LIEPP

Bibliographie indicative

ALVAREZ S., "Beyond NGO-ization ? Reflections from Latin America ", Development, n°52, juin 2009.

ANDRIOCCI Muriel, « Entre colère et distance : les ‘études féministes’ à l’université », L'Homme et la société, n°158, 2005.

ANDRIOCCI M., FALQUET J., FERRAND M., HOUEL A., LATOUR E., LE FEUVRE N., METSO M., PICQ F., « Etat des lieux des enseignements et des recherches sur le genre en France », dans FOUGEYROLLAS-SCHWEBEL D., PLANTÉ C., RIOT SARCEY M., ZAIDMAN C. (dir.), Le genre comme catégorie d’analyse : sociologie, histoire, littérature, Paris, L’Harmattan, 2003.

ARAMBOUROU C., « L'éclipse d'une politique municipale du genre. Effets du leadership et de l'institutionnalisation », Travail, genre et sociétés 2012/1 (n° 27), p. 111-124.

BAUDINO C., « La cause des femmes à l'épreuve de son institutionnalisation », Politix, Vol 13, n°51, 2000.

BANASZAK L-A, The Women's Movement. Inside and Outside the State, Cambridge, 2009.

BERENI L., La bataille de la parité. Mobilisations pour la féminisation du pouvoir, Economica, coll.

« Etudes politiques », 2015.

BERENI L., « Penser la transversalité des mobilisations féministes: l'espace de la cause des femmes », in BARD C., 2012, Les féministes de la 2ème vague, PUR, p. 27-41.

BERNAL V., GREWAL I., Theorizing NGO's : States, Feminism and Neoliberalism, Next Waves : New Directions in Women's Studies, Duke University Press, 2014.

BLANCHARD S., De la cause des femmes au marché de l'égalité:l'émergence de l'espace de l'accompagnement à l'égalité professionnelle en France (1965-2012), thèse de doctorat de sociologie sous la direction de N.Le Feuvre, Université Toulouse 2-Le Mirail, 2013.

BONNET M-J., « De la libération des femmes à l'institutionnalisation d'un féminisme bon chic, bon genre », Lesbia Magaine, nov 2002.

BLATRIX C., « Devoir débattre. Les effets de l'institutionnalisation de la participation sur les formes de l'action collective », Politix, vol. 15, n°57, 2002.

BOUSSAGUET L.et JACQUOT S., « Mobilisations féministes et mise à l'agenda de nouveaux problèmes publics », Revue française de science politique, 2009/2 Vol. 59, p. 173-181

CHABAUD-RYCHTER D., DESCOUTURES V., DEVREUX A-M., VARIKAS E., (dir.), Sous les sciences sociales, le genre : relectures critiques de Max Weber à Bruno Latour, Paris, La Découverte, 2010.

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DELAGE P., “Violence Conjugale / Domestic Violence. Sociologie comparée d’une cause féministe (France / États-Unis, 1970-2013)” ), thèse de doctorat de sociologie sous la direction de E. FASSIN, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), 2014

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GASPARD F., « Où est le féminisme aujourd'hui ? », Cités, 2002.

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JACQUOT S., L’égalité au nom du marché ? Émergence et démantèlement de la politique européenne d’égalité entre les hommes et les femmes, Bruxelles, Editions P.I.E. Peter Lang, 2014

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Références

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