• Aucun résultat trouvé

La pratique du droit international et communautaire de la sécurité sociale : étude de sociologie du droit de la coordination, à l'exemple du Portugal

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "La pratique du droit international et communautaire de la sécurité sociale : étude de sociologie du droit de la coordination, à l'exemple du Portugal"

Copied!
435
0
0

Texte intégral

(1)

Book

Reference

La pratique du droit international et communautaire de la sécurité sociale : étude de sociologie du droit de la coordination, à l'exemple

du Portugal

GUIBENTIF, Pierre

GUIBENTIF, Pierre. La pratique du droit international et communautaire de la sécurité sociale : étude de sociologie du droit de la coordination, à l'exemple du Portugal . Bâle : Helbing & Lichtenhahn, 1997, 394 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:138368

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

1 / 1

(2)

INTERNATIONAL ET

COMMUNAUTAIRE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Etude de sociologie du droit

de la coordination, à l'exemple du Portugal

Helbing & Lichtenhahn Faculté de Droit de Genève

(3)

COLLECTION GENEVOISE

La pratique du droit international et communautaire de la sécurité sociale

Etude de sociologie du droit de la coordination,

à

l'exemple du Portugal

(4)

1

COLLECTION GENEVOISE

(5)

COLLECTION GENEVOISE

Pierre Guibentif

La pratique du droit international et communautaire de la sécurité sociale

Etude de sociologie du droit de la coordination, à l'exemple du Portugal

Helbing & Lichtenhahn Bâle et Francfort-sur-le-Main 1997

Faculté de Droit de Genève

(6)

Guibentif, Pierre:

La pratique du droit international et communautaire de la sécurité sociale : étude de sociolo- gie du droit de la coordination, à l'exemple du Portugal/ Pierre Guibentif. Faculté de Droit de Genève. - Bâle; Francfort-sur-le-Main: Helbing et Lichtenhahn, 1997

(Collection genevoise) ISBN 3-7190- 1653-6

Ouvrage basé sur la thèse N° 701 de la Faculté de Droit de l'Université de Genève.

Sa publication a été rendue possible par l'octroi du Prix de faculté de la Fondation Walther Hug, ainsi que par une subvention de l'Université de Genève et un prêt de sa Faculté de Droit.

Tous droits réservés. L'œuvre et ses parties sont protégées par la loi. Toute utilisation en dehors des limites de la loi demande l'accord préalable de l'éditeur.

ISBN 3-7190-1653-6

Numéro de commande 21 01653

© 1997 by Helbing & Lichtenhahn, Bâle Conception graphique: Vischer & Vettiger, Bâle Printed in Switzerland

(7)

A la mémoire des professeurs Guy Perrin et Antonio da Silva Leal

(8)
(9)

SOMMAIRE

Table . . . IX Abréviations . . . XIX

Préface . . . XXV Remerciements . . . XXVII Note concernant la présente édition . . . XXIX Présentation ... .

Introduction . . . 5

Première partie La sécurité sociale au Portugal 15 Deuxième partie Les instruments de coordination applicables au Portugal 79 Troisième partie La pratique de la coordination: Le quotidien d'un droit complexe . . . 235

Conclusions... 343

Resumo em Português . . . 357

English Summary . . . 359

Bibliographie . . . 361

(10)
(11)

TABLE

SOMMAIRE . . . VII TABLE . . . IX ABRÉVIATIONS . . . XIX A. Organismes, publications, textes légaux . . . XIX B. Autres sigles et abréviations . . . XXII C. Notes concernant les références légales . . . XXIII a) Notation abrégée . . . XXIII b) Notation des instruments de l'OIT et des Communau-

tés européennes . . . c) Références des textes légaux portugais ... .

XXIII XXIII

PRÉFACE XXV

REMERCIEMENTS . . . XXVII NOTE CONCERNANT LA PRÉSENTE ÉDITION . . . XXIX

PRÉSENTATION

Introduction . . . 5 1.

2.

Éléments pour un modèle de la pratique du droit ... . Quelques remarques sur la méthodes

PREMIÈRE PARTIE

LA SÉCURITÉ SOCIALE AU PORTUGAL

7 12

1. La sécurité sociale portugaise dans son ensemble: genèse et

développement du système . . . 17 1.1. Délimitation du champ . . . 17

(12)

1.2. Les principales étapes . . . 18 1.2.1.

1.2.2.

1.2.3.

Des prodromes aux initiatives de la Première Répu- blique ... . Le projet corporatiste de prévoyance sociale ... . L'émergence du régime général ... . 1.2.4. La reconnaissance et la mise en oeuvre du droit à la

19 22 26 santé et à la sécurité sociale . . . 34 1.2.5. La normalisation ... . 40 1.3. La configuration actuelle du système . . . 46

1.3.1.

1.3.2.

1.3.3.

1.3.4.

1.3.5.

La législation ... . Les organismes ... . Les régimes ... . Le financement ... . Quelques éléments d'évaluation d'ensemble ... .

46 47 48 49 49 2. Le régime général, aujourd'hui: principaux dispositifs . . . 53 2.1. Les contributions . . . 53 2.2. Les prestations. . . . 54

2.2.1.

2.2.2.

2.2.3.

2.2.4.

2.2.5.

2.2.6.

2.2.7.

2.2.8.

2.2.9.

Indemnités de maladie ... . Prestations de maternité ... . Prestations d'invalidité ... . Rentes de vieillesse ... . Prestations de survivants ... . Accidents du travail et maladies professionnelles ... . Prestations familiales ... . Prestations de chômage ... . Soins médicaux ... . 3. Remarques concernant la situation des migrants au regard

55 57 59 62 63 66 70 71 74

du droit international portugais. . . 75 3.1. Règles de coordination contenues dans la législation portugaise . 75 3.2. Dispositions susceptibles de défavoriser les migrants . . . 76

3.2.1.

3.2.2.

Restrictions à 1' égalité de traitement. ... . Conditions de stage ... .

77 77

(13)

TABLE XI

3.3. L'assurance sociale volontaire. . . . 78

DEUXIÈME PARTIE

LES INSTRUMENTS DE COORDINATION APPLICABLES AU PORTUGAL

1. Le droit international de la sécurité sociale : objectifs,

développement, dispositifs . . . 81 1.1. Ses objectifs: coordination et harmonisation. . . . 81 1.2. Le développement du droit de la coordination . . . 86

1.2. l.

1.2.l.l.

1.2. l.2.

1.2. l.3.

1.2.2.

l.2.3.

Le développement institutionnel, notamment en Europe ... . L'action de !'OIT ... . La coordination dans le contexte du processus d'inté- gration européenne ... . L'action du Conseil de l'Europe ... . L'étendue du domaine de validité ... . L'extension du champ d'application ... .

87 87 91 94 98

101

1.3. Les dispositifs de coordination: caractérisation sommaire . . . l 02 1.3. l.

l.3.2.

l.3.2.1.

1.3.2.2.

l.3.2.3.

l.3.2.4.

l.3.2.5.

Les principes généraux ... . La mise en oeuvre technique des principes ... . Règles garantissant l'égalité de traitement ... . Règles de détermination de la législation applicable ..

Règles garantissant le maintien des droits en cours d'acquisition ... ." ... . Règles garantissant le maintien des droits acquis ... . L'entraide administrative ... . 2. Le droit de la coordination applicable au Portugal: vue

103

107 108 110

111

112

114

d'ensemble . . . 115 2.1. Le développement du réseau des conventions bilatérales... 116

2.1. l.

2.1.2.

2.1.2. l.

Le Traité de travail et d'assistance entre la France et le Portugal, du 30 avril 1940 ... . Les conventions de sécurité sociale ... . Etendue géographique du réseau des conventions conclues par le Portugal ... .

116 117 118

(14)

2.1.2.2.

2.1.2.3.

2.1.3.

2.1.3.1.

2.1.3.2.

Le développement du réseau: principales phases ...

Le contenu des conventions: brève description d'ensemble ... . Les accords sur les migrations ... . La sécurité sociale dans les accords d'émigration ... . La sécurité sociale dans les accords de migration conclus avec les Etats africains d'expression portu-

118 122 125 125

gaise . . . 127 2.2. L'insertion du Portugal dans les réseaux de coordination multi-

latérale . . . 128 2.2.1.

2.2.2.

2.2.3.

2.2.4.

2.2.5.

2.2.6.

Le Portugal et les instruments de l 'OIT ... . Le Portugal et les instruments du Conseil de l'Europe Les conséquences de l'adhésion du Portugal aux Communautés européennes ... . Les conventions ibéro-américaines ... . La convention du 1er juillet 1981, conclue entre le Cap Vert, le Luxembourg et le Portugal ... . La convention du 10 novembre 1982, conclue entre l'Espagne, la France et le Portugal ... .

129 131 135 139 140 141 2.3. Synthèse... 141 3. Les dispositifs: analyse et mise en perspective . . . 145 3.1. La détennination de la législation applicable... 148

3.1.1.

3.1.1.1.

3.1.1.2.

3.1.1.3.

3.1.1.4.

3.1.1.5.

3.1.2.

3.1.2.1.

3.1.2.2.

Le système normatif la Lex loci laboris et ses exceptions ... . Les autres critères de rattachement ... . Les personnes détachées ... . Personnes exerçant une activité professionnelle dans plusieurs Etats ... . L'entreprise traversée par une frontière ... . Autres exceptions ... . Les dispositions de mise en pratique ... . Les procédures liées au détachement ... . Les procédures de constatation de la législation applicable ... .

148 149 150 152 154 155 155 158 159 3.2. Le maintien des droits en cours d'acquisition par la totalisation.. 163 3.2.1. Le système normatif ... . 163

(15)

TABLE XIII

3.2.1.1. Conditions particulières ... 164

3.2.1.2. Règles de calcul. ... 165

3.2.2. Les dispositions de mise en pratique

. ...

166

3.3. Les prestations en nature ... 168

3.3.l Le système normatif ... 170

3.3.1.1. Les situations de fait envisageables ... 170

3.3.1.2. Les attestations requises ... 178

3.3.l.3. Les législations applicables ... 180

3.3.1.4. La répartition des charges en général et les modalités de remboursement. ... 181

3.3.l.5. Conditions particulières ... 183

3.3.1.6. L'éventuelle opposition motivée de l'institution corn- pétente en matière de prestations de grande impor- tance ... 187

3.3.1.7. La durée du service des prestations à l'étranger ... 188

3.3.1.8. La charge des prestations de grande importance ... 188

3.3. l.9. Règles spéciales concernant les accidents du travail et maladies professionnelles ... 189

3.3.2. Les dispositions de mise en pratique ... 189

3.3.2.1. Les rapports entre l'intéressé et l'institution appelée à fournir les soins ... 189

3.3.2.2. La demande à l'institution compétente de l'attestation requise ... 192

3.3.2.3. Les rapports entre institutions ... 194

3.4. Les prestations en espèces à court terme ... 195

3.4. l. La variété des formules normatives ... 197

3.4.l.l. Modalités du service des prestations à l'étranger ... 197

3.4. l.2. Conditions ayant trait aux circonstances du déplace- ment de l'intéressé ... 199

3.4.l.3. Montant de la prestation servie à l'étranger ... 201

3.4.1.4. Durée de la prestation servie à l'étranger ... 204

3.4. l .5. La prise en compte des faits survenus à l'étranger .... 205

3.4. l.6. L'échange d'informations entre institutions ... 205

3.4.l.7. Le traitement des cumuls ... 206

3.4.2. Les dispositions de mise en pratique: trois exemples .. 207

3.4.2. l. Les prestations en espèces en cas de maladie ou de maternité versées hors de l'Etat de l'institution corn- pétente

...

208

(16)

3.4.2.2. Les allocations familiales versées hors de l'Etat de

l'institution compétente . . . 210 3.4.2.3. Les prestations en espèces à court terme au chômeur

parti rechercher un emploi à l'étranger.. . . . 212 3.5. Les pensions (prestations en espèces à long terme)... 214

3.5.1.

3.5.1.1.

3.5.1.2.

3.5.1.3.

3.5.1.4.

3.5.1.5.

3.5.1.6.

3.5.1.7.

3.5.1.8.

3.5.1.9.

3.5.2.

3.5.2.1.

3.5.2.2.

Le système normatif ... . Les cas d'exclusion de la formule de proratisation .. . Restrictions à la proratisation ... . Le traitement des cumuls ... . Les bases du calcul . . . La prise en compte des rentes minimums ... . Le traitement des périodes brèves, respectivement des montants peu élevés ... . Modalités de paiement ... . Entraide administrative et obligations des intéressés ..

L'accès aux rentes AI selon la convention luso-suisse.

Les dispositions de mise en pratique ... . La réunion des informations concernant les migrants . La liquidation des rentes ... .

216 217 218 222 223 223 224 225 225 226 227 227 228 3.6. Remarques finales. . . . 232

TROISIÈME PARTIE

LA PRATIQUE DE LA COORDINATION:

LE QUOTIDIEN D'UN DROIT COMPLEXE

1. La définition du domaine: identifications et distinctions . . . 237 1.1. Les services chargés de l'application du droit de la coordination. 238

1.1.1.

1.1.2.

1.1.3.

LeDRISS ... . Les autres services chargés de l'application du droit de la coordination ... . Les rapports entre les services chargés de l'applica- tion du droit de la coordination ... .

238 241 244 1.2. Le contexte de l'application. . . . 246

1.2.1.

1.2.2.

1.2.3.

1.2.4.

Les organismes portugais de sécurité sociale ... . Les services extérieurs à la sécurité sociale ... . Les services des autres Etats ... . Les usagers ... .

246 248 251 252

(17)

TABLE XV

2. Le point de vue des techniciens: l'expérience de la pratique 255 2.1. La passion de la coordination. . . . 256

2.1.1.

2.1.2.

Au service des émigrants ... . La maîtrise de la difficulté ... .

256 258 2.2. La coordination comme aventure. . . . 260

2.2.1.

2.2.2.

2.2.3.

Les débuts épiques ... . L'épisode du Fonds national de solidarité . ... . Le détachement des Portugais à l'étranger ... .

261 261 263 2.3. Les difficultés ... , . . . 264

2.3.1. Les problèmes ressentis pour leur incidence budgé-

taire... 265 2.3.2.

2.3.3.

2.3.4.

2.3.5.

2.3.6.

2.3.6.1.

2.3.6.2.

2.3.6.3.

2.3.6.4.

2.3.7.

Les problèmes affectant la charge de travail ... . Les problèmes affectant les rapports avec les usagers . Les problèmes organisationnels ... . Les problèmes liés à l'environnement normatif ... . Les stratégies des autres intervenants ... . Les usages du E 111 . . . .. . Les usages de l'article 69 du Règlement (CEE) n° 1408/71 ... . Les détachements stratégiques ... . Les stratégies des Etats ... . Les problèmes des bénéficiaires ... . 3. Approche jurissociologique: les modalités de la pratique du

268 270 271 275 276 276 277 279 281 282

droit dans l'administration. . . . 287 3.1. Les procédés de confrontation entre normes et faits . . . 287

3.1.1.

3.1.2.

3.1.3.

Les mécanismes de qualification des faits ... . Les mécanismes d'interprétation ... . La routine et l'imprévu ... .

288 293 294 3.2. Moments de légitimation... 295

3.2.1.

3.2.2.

Les principes invoqués dans la pratique ... . Les rapports entre application et élaboration ... .

296 300 3.3. La place du juridique dans la pratique du droit. . . . 301

(18)

3.3. l.

3.3.2.

3.3.3.

Le critère de juridicité ... . Les variations du degré de juridicité ... . Les facteurs de lajuridicité ... .

302 304 306 4. La pratique face à la théorie. . . . 309 4.1. La présence des principes du droit de la coordination dans le

discours des fonctionnaires . . . 310 4.1.1.

4.1.2.

4.1.3.

4.1.4.

4.1.5.

4.1.6.

L'égalité de traitement ... . Le principe d'unicité de la législation applicable .... . Le maintien des droits en cours d'acquisition et le maintien des droits acquis ... . L'entraide administrative ... . Le principe de libre circulation des personnes ... . La sécurité sociale comme droit de l'homme ... . 4.2. Les rapports entre théorie et pratique du droit de la coordination,

310 312 312 312 313 314 considérés dans leur ensemble. . . . 315 5. La pratique et ses incidences: quelques éléments d'évaluation 319 5 .1. Réflexions sur l'effectivité du droit de la coordination . . . 321

5.1. l.

5.1.1.1.

5.1.1.2.

5.1.1.3.

5.1.1.4.

5.1.1.5.

5.1.1.6.

5.1.1.7.

5.1.2.

5.1.2.1.

5.1.2.2.

Observations concernant l'effectivité des principales règles de coordination ... . La !ex loci laboris ... . Les règles spéciales en matière de législation appli- cable ... . Les règles de détachement ... . Les règles de totalisation aux fins d'ouverture des droits ... . Les règles concernant la fourniture de soins hors de l'Etat compétent ... . Le service à l'étranger des prestations en espèces à court terme . . . Les règles concernant le calcul des pensions ... . Appréciation d'ensemble ... . Observations sur le concept d'effectivité ... . Commentaire d'ensemble sur les données ... .

321 321 322 323 323 324 326 328 329 329 332 5.2. L'efficacité du droit de la coordination. . . . 333

5.2.1. Efficacité au regard de l'objectif d'universalité de la

couverture internationale ... . 334

(19)

TABLE XVII

5.2.2. Efficacité au regard de l'objectif de non-cumul entre

couvertures nationales ... . 336

5.2.3. Efficacité au regard de l'objectif d'égalité de traite- ment... 336

5.2.4. Efficacité au regard de l'objectif de conservation des droits ... . 337

5.2.5. Efficacité au regard de l'objectif de bonne collabora- tion internationale ... . 338

5.2.6. Efficacité au regard de l'objectif de libre circulation des personnes ... . 339

5.3. Les effets inattendus. . . . 340

CONCLUSIONS... 343

RESUMO EM PORTUGUÊS. . . . 357

ENGLISH SUMMARY. . . . 359

BIBLIOGRAPHIE . . . 361

Note préliminaire... 361

A. Références théoriques et méthodologiques: sociologie du droit, de la sécurité sociale et des migrations . . . 362

B. La sécurité sociale au Portugal (avec quelques références de droit comparé de la sécurité sociale). . . 369

a) Publications d'organismes communautaires et d'orga- nisations internationales . . . 369

b) Publications d'organismes officiels portugais . . . 369

c) Autres publications. . . . 370

C. Le droit international et communautaire de la sécurité sociale. . . 375 a)

b) c)

Publications d'organismes communautaires et d'orga- nisations internationales ... . Publications d'organismes officiels nationaux ... . Autres publications ... .

375 377 378

(20)
(21)

ABRÉVIATIONS

A. Organismes, publications, textes légaux

Afin de faciliter l'interprétation des abréviations, celles-ci sont rédigées en caractères italiques pour les noms de publications et de textes légaux; en carac- tères ordinaires pour les noms d:organismes, même lorsqu'il s'agit de noms portugais.

AFDI AI AISS APSS ARS ASDI AVS BIT Bull. AISS CASSTM CCE CCSSTM

CDE CESS CGSS

Annuaire fi·ançais de droit international (Paris, CNRS) Assurance-invalidité (législation suisse)

Association internationale de sécurité sociale Associaçào Portuguesa de Segurança Social Administration régionale de la Santé (au Portugal)

Annuaire suisse de droit international (Zurich, Schulthess) Assurance-vieillesse et survivants (législation suisse) Bureau international du Travail

Bulletin de /'Association internationale de Sécurité (Genève, AISS)

sociale Commission administrative des Communautés européennes pour la sécurité sociale des travailleurs migrants

Commission des Communautés européennes

Caixa Central de Segurança Social dos Trabalhadores Migrantes (caisse centrale de sécurité sociale des travailleurs migrants organisme ultérieurement transformé en DRICSS, puis DRISS) Cahiers de droit européen (Bruxelles, Bruylant)

Convention européenne de sécurité sociale

Cahiers genevois de sécurité sociale (Genève, Groupe de travail Université-Cité pour la sécurité sociale); dès le numéro 8: Cahiers genevois et romands de sécurité sociale (Genève / Lausanne, Groupe de travail Université - Cité pour la sécurité sociale/

Département de droit du travail et de la sécurité sociale de la Faculté

(22)

CHSS CIASS CIT CJCE CMLRev CNSDP CNP CRSS DRICSS DRISS EEE EISS EuR FEAS FNS INE INTP ISSOPG JOCE L&SR NZZ(FA) RBSS RCC

RFAS RISS

de droit de l'Université de Genève / Institut de recherches sur le droit de la responsabilité civile et des assurances IRAL)

Sécurité sociale Revue de !'Office fédéral des assurances sociales (Berne, OF AS)

Convention ibéro-américaine de sécurité sociale Conférence internationale du travail

Cour de justice des Communautés européennes

Common Market Law Review (Dordrecht, Kluwer Academic Publishers)

Caixa Nacional de Seguros de Doenças Profissionais (caisse nationale d'assurance de maladies professionnelles)

Centra Nacional de Pensàes

Centra Regional de Segurança Social

Departamento de Relaçàes Internacionais e Convençàes de Segurança Social (anciennement CCSSTM; depuis 1995: DRISS) Departamento de Relaçàes internacionais de segurança social (v. DRICSS)

Espace économique européen

European Institute of Social Security / Institut européen de sécurité sociale

Europarecht (Baden-Baden, Nomos)

Fédération suisse des employés d'assurances sociales Fonds national de solidarité

Instituto Nacional de Estatfstica (Institut national de statistiques) Instituto Nacional do Trabalho e da Previdência

Instituto de Seguros Sociais Obrigatôrios e de Previdência Gera!

Journal officiel des Communautés européennes

Law & Society Review (Law & Society Associaton, Amherst, MA/USA)

Neue Zürcher Zeitung (Fernausgabe)

Revue belge de Sécurité sociale (Bruxelles, Ministère de la Prévoyance sociale)

Revue à ! 'intention des caisses de compensation A VS et de leurs agences, des commissions AI et des offices régionaux AI, des organes d'exécution des prestations complémentaires à l'AVS/AI, du régime des allocations pour perte de gain en faveur des militaires et des personnes astreintes à servir dans l'organisation de la protection civile, ainsi que des allocations familiales (Berne, Office fédéral des assurances sociales)

Revue fi"ançaise des affaires sociales (Paris, Ministère des affaires sociales /Ministère du travail)

Revue internationale de sécurité sociale (Genève, AISS)

(23)

RIT

RMC RtrimDE SZS!RSAS

ZjRSoz ZJAS

ABRÉVIATIONS XXI

Revue internationale du travail (Genève, BIT)

Revue du Marché commun (Paris, Les éditions techniques et économiques)

Revue trimestrielle de droit européen (Paris, Sirey)

Schweizerische Zeitschrift far Sozialversicherung /Revue suisse des assurances sociales, Berne, Stiimptli; depuis 1982: Zeitschrift fiir Sozialversicherung und benifliche Vorsorge / Revue suisse des assurances sociales et de la prévoyance professionnelle (Berne, Stlimpfli)

Zeitschriftfur Rechtssoziologie (Opladen, Westdeutscher Verlag) Zeitschrift fiir ausliindisches und internationales Arbeits- und Sozialrecht (Heidelberg, C.F. Müller)

(24)

B. Autres sigles et abréviations

A Autriche

AA AND art.

AT/MP B CH col.

Conv.

CY D

DK

E F FL I IRL IS L M M/M N NL not.

p par.

R 1408171

RU

s

s.a.

T

Accord administratif Andorre

Article

Accidents du travail / maladies professionnelles Belgique

Suisse Colonne Convention Chypre Allemagne Danemark Espagne France

Principauté du Liechtenstein Italie

Irlande Islande Luxembourg Malte

maladie/maternité Norvège

Pays-Bas Notamment Portugal Paragraphe

Règlement (CEE) n° 1408171

(Voir ci-dessous la note concernant les références légales) Royaume-Uni

Suède

Sans indication d'auteur Turquie

(25)

ABRÉVIATIONS XXIII C. Notes concernant les références légales

a) Notation abrégée

Afin d'alléger le texte et d'en faciliter la lecture, nous adopterons, dans les parenthèses et dans les notes en bas de page, la norme suivante pour les références aux dispositions d'instruments internationaux:

Pour:

Règlement (CEE) n° 1408171, article 14, al. 2, lit. a), ii).

Convention luso-suisse, article 1er, al. 2, lit. a).

Accord administratif relatif aux modalités d'application de la convention luso-suisse, article 1, al. 2. lit. a).

nous écrirons:

R 14081711412/alii.

CH-P 112/a.

CH-P[AA} 1/2/a.

b) Notation des instruments de !'OIT et des Communautés européennes L'OIT et les Communautés européennes adoptent, dans les références à leurs propres instruments, des normes de notation différentes. Ces deux normes seront maintenues dans le texte qui suit. On écrira donc:

La Convention (n° 102) de !'OIT;

Le Règlement (CEE) n° 1408/71.

c) Ré.ferences des textes légaux portugais

La désignation du texte légal sera traduite; en revanche, on respectera l'usage portugais: l'année, déjà mentionnée dans la référence, n'est pas répétée dans l'énoncé de la date. Exemple:

Decreto-lei n° 549/77, de 31 de Dezembro devient

Décret-loi n° 549/77 du 31 décembre.

(26)
(27)

PRÉFACE

L'ouvrage de Pierre Guibentif se situe à la rencontre de deux disciplines, le droit de la sécurité sociale et la sociologie du droit. C'est son premier mérite: l'inter- disciplinarité est toujours enrichissante, mais difficile à réaliser, d'autant plus lorsqu'elle porte, comme in casu, sur des domaines déjà très complexes en eux- mêmes. La perspective adoptée est originale. Ensuite, l'auteur s'est attaqué à la partie la plus compliquée et la plus technique du droit international et du droit communautaire de la sécurité sociale, celle de la coordination. Il s'agit de relier des législations nationales en vue de protéger les personnes en déplacement, dont les travailleurs migrants et leurs familles. Les liens établis doivent permettre une continuité satisfaisante de la protection, en évitant les traitements discrimina- toires à l'égard des non-nationaux et la perte de droits qui seraient liés à l'emploi ou à la résidence sur un territoire national et en reconstituant une carrière de sécurité sociale par-dessus les frontières. Le droit de la coor.dination applique pour cela un certain nombre de principes - égalité de traitement entre nationaux et non-nationaux, maintien des droits en cours d'acquisition, maintien des droits acquis, désignation du droit (système) applicable, coopération administrative - et de techniques (dont la totalisation et la proratisation).

L'auteur se livre à une analyse fine et de grande qualité alors que trop souvent la doctrine reste descriptive - des instruments de coordination, consi- dérant aussi bien les normes adoptées dans le cadre de !'Organisation internatio- nale du Travail et du Conseil de l'Europe, que le droit de la Communauté européenne (particulièrement développé dans ce domaine), sans négliger les conventions bilatérales. L'examen est de nature à intéresser aussi bien le théori- cien (par exemple sous l'angle du mérite respectif ou des lacunes de ces ordres juridiques) que le praticien (par exemple en ce qui concerne la désignation du droit applicable, l'application des principes et des techniques de la coordination aux prestations en nature, en espèces à court terme et aux pensions). La démarche est d'autant plus réussie et utile qu'elle ne demeure pas à un niveau abstrait ou général, mais qu'elle est aussi concrétisée en examinant la coordina- tion dans la perspective d'un Etat, le Portugal. L'apport est tout à fait significatif:

l'ouvrage expose en effet le système portugais de sécurité sociale, peu connu à l'étranger, et analyse les divers types d'instruments de coordination applicables

(28)

au Portugal (multilatéraux, communautaires, bilatéraux). Inutile de souligner l'intérêt pour la Suisse, traditionnellement hésitante à l'égard du multi- latéralisme, s'interrogeant à propos du communautaire et recourant essen- tiellement aux conventions bilatérales; tel est d'ailleurs le cas pour les relations Suisse-Portugal. L'ouvrage montre quels sont les effets, en matière de coordina- tion des systèmes de sécurité sociale, d'une adhésion à la Communauté euro- péenne. Last but not least, les règles de coordination ont un caractère particu- lièrement vivant: elles ont pour but de s'appliquer à des situations concrètes (au contraire des normes d'harmonisation et de convergence, qui s'adressent aux gouvernements et aux parlements) et, dans le cadre de la Communauté, elles sont régulièrement mises en évidence, éclairées, par les arrêts des autorités judi- ciaires. L'ouvrage constitue dès lors un apport important et fort bienvenu à la doctrine de la sécurité sociale. Il est également précieux par la discussion de concepts fondamentaux de la sociologie qu'il suscite. En effet, le rapprochement des normes et des pratiques, des dispositions et des interprétations, amène fatalement un questionnement des notions d'effectivité, d'efficacité, d'évaluation des régulations, notions centrales de la sociologie du droit et des organisations.

Menée par un talentueux juriste doublé d'un sociologue très au fait de la recherche actuelle, cette critique frappe par sa portée et son caractère constructif.

L'auteur inaugure ici une démarche méthodologique dont nombre de chercheurs pourront s'inspirer. Il faut l'en remercier.

Prof. Pierre-Yves Greber Faculté de Droit, Université de Genève

Prof. Jean Kellerhals Faculté des S.E.S., Université de Genève

(29)

REMERCIEMENTS

Si j'ai entrepris la recherche qui a conduit au présent ouvrage, je le dois d'abord aux professeurs Guy Perrin et Antonio da Silva Leal, qui m'ont encouragé et conseillé tout au long des premières années de travail. Ceux qui les ont rencon- trés savent ce qu'avaient de motivant, au sens authentique du terme, leur dévoue- ment à la cause de la solidarité sociale et leur passion de connaître, comprendre et éclairer les efforts tendant à réaliser cette solidarité.

Le professeur Maria Beatriz Rocha Trindade m'a donné les moyens de me consacrer entièrement à cette recherche le temps d'une étape initiale de travail, en m'associant aux activités du Nucleo de Estudos das Migraçàes qu'elle avait créé à Lisbonne, au sein de l'Instituto de Apoio à Emigraçào e às Comuni- dades Portuguesas. Ce qui m'a permis d'atteindre ce point de non-retour au-delà duquel les données déjà réunies font à elles seules obstacle à la remise en question du projet.

Il n'a plus été possible, ultérieurement, d'inscrire la recherche dans un cadre institutionnel stable. Je garde donc une reconnaissance particulière à ceux qui, hors d'un tel cadre, m'ont offert des occasions de soumettre à discussion des éléments du travail en cours, et m'ont facilité l'accès à contacts et documenta- tion. Sur ce point, je tiens à mentionner en particulier MM. Guy Clausse et Michael Dauderstadt, successivement- secrétaires exécutifs de l'Instituto de Estudos para o Desenvolvimento, à Lisbonne, le professeur Miriam Halpern Pereira, de l'ISCTE- Instituto Superior de Ciências do Trabalho e da Empresa, à Lisbonne, le professeur Rainer Pitschas, de la Hochschule jür Verwaltungs- wissenschaflen de Spire, et le professeur Maria loannis Baganha, de l'Université de Coimbra. Je dois aussi dire à quel point il a été stimulant d'être associé aux activités de plusieurs réseaux, parmi lesquels, en première ligne, )'Association pour l'étude de l'histoire de la sécurité sociale (Paris), la Sektion Rechts- soziologie de la Deutsche Gesel/schafl jür Soziologie et le Cercle de sociologie et nomo/ogie juridiques animé par le professeur André-Jean Arnaud. Il m'a également été très bénéfique de pouvoir conserver des contacts étroits avec le CETEL - Centre d'étude, de technique et d'évaluation législatives, à l'Université de Genève, ce dont je suis redevable aux professeurs Jean-François Perrin et Robert Roth, successivement directeurs du centre.

(30)

Au fil des années, j'ai pu concilier certains aspects de la recherche avec les enseignements dont j'étais chargé par ailleurs, principalement à I 'ISCTE, et, plus tard, à l'Institut international de sociologie juridique, à Ofiati. Peu de circonstances ont stimulé ma réflexion autant que la perspective d'affronter une salle d'étudiants intéressés par la matière. Par ailleurs, dans le domaine plus spécifiquement communautaire, il m'a été très formateur d'être associé pour un temps aux recherches du CEJE - Centre d'études juridiques européennes, à l'Université de Genève, sous l'orientation du professeur Gérard Hertig.

Lorsqu'il s'est agi de donner à la recherche le statut de recherche de doctorat, les professeurs Pierre-Yves Greber et Jean Kellerhals, en acceptant d'en assumer la direction, lui ont donné un élan déterminant pour son aboutissement. L'élaboration du travail final doit beaucoup à la lecture scrupuleuse qu'ils ont faite de mes manuscrits, et à leurs nombreuses et enrichissantes remarques critiques.

La présente version a aussi bénéficié des observations pertinentes qu'ont bien voulu me faire les professeurs Sérvulo Correia, de l'Université de Lisbonne, Jean-Louis Duc et Jean-François Perrin. Je leur sais gré d'avoir fait porter la discussion du travail, au-delà des questions de contenu, également sur la démarche adoptée en elle-même, sur l'approche jurissociologique.

Une recherche portant sur l'activité d'un secteur de l'administration n'est guère réalisable sans la participation des services concernés. Pour ma pati, j'ai eu la chance, au moment crucial, de bénéficier de l'appui décidé et clairvoyant de M. Sebastiào Pizarro, directeur du Departamento de Relaçoes Internacionais de Segurança Social, à Lisbonne, à qui je tiens à exprimer ici ma gratitude. Ma reconnaissance va également à M. Erik H. Lang, ambassadeur de Suisse à Lisbonne, et M. Yves Ripoche, conseiller social auprès de l'ambassade de France à Lisbonne, qui ont fait en sorte que je puisse m'entretenir, dans les meilleures conditions, avec des hauts responsables des secteurs concernés, en France et en Suisse. Je tiens aussi à remercier les fonctionnaires qui ont accepté de me recevoir, pour le temps qu'ils m'ont accordé, pour l'intérêt qu'ils ont bien voulu porter à mes questions, et pour les vues passionnantes qu'ils m'ont ouvertes sur leur pratique.

Enfin, cette recherche n'aurait pu être menée à son terme sans les encouragements et l'aide que m'ont apportés mes parents, mes proches et mes amis, en Suisse et au Portugal. Parmi eux, ma gratitude va tout particulièrement à mes parents, à Alain et à Eduardo, pour leur précieux appui linguistique, logistique et bibliographique. Et à Nena, pour son soutien efficace, et pour le pays que j'ai découvert grâce à elle.

(31)

NOTE CONCERNANT LA PRÉSENTE ÉDITION

Cet ouvrage est basé sur la thèse de doctorat intitulée La pratique du droit international et communautaire de la sécurité sociale Etude de sociologie du droit à l'exemple du Portugal, soutenue à la Faculté de Droit de l'Université de Genève en juillet 1995 et déposée en octobre de cette même année. Celle-ci dépasse le volume approprié à une édition commerciale. C'est pourquoi deux de ses cinq parties ne sont pas incluses dans la présente version: la Partie introductive, qui expose l'état de la recherche en sociologie du droit et de la sécurité sociale, et la Première partie, qui décrit les migrations internationales concernant le Portugal. On a également renoncé à inclure les annexes qui comprennent des tableaux synoptiques présentant notamment l'état des ratifica- tions des instruments pertinents, et reproduisent quelques formulaires d'applica- tion des règlements communautaires -, de même que la note méthodologique, qui rend compte des procédés de recueil des données.

La présente version est composée des trois parties concernant immé- diatement la sécurité sociale, portugaise et internationale (2ème, 3ème et 4ème parties de la thèse, devenues respectivement lère, 2ème et 3ème parties), mises à jour, dans la mesure du possible, au printemps 1997. Le plan de chacune de ces trois parties demeure inchangé. Pour faciliter la consultation des deux versions et d'éventuelles références, la numérotation des paragraphes n'a pas été modifiée (quelques paragraphes ayant cependant été regroupés), raison pour laquelle la Première partie commence ici au § 382. Les paragraphes entièrement réécrits pour la présente version sont marqués d'un astérisque.

Les principaux concepts jurissociologiques qui ont orienté le travail sont présentés ici dans une brève introduction. Sur les migrations au Portugal, le lecteur pourra consulter notamment «Le Portugal face à l'immigration>>, Revue européenne des migrations internationales, 12/1, 1996, pp. 121-138, article rédigé par l'auteur sur la base de la première partie de la version intégrale.

Celle-ci peut être consultée, à Genève, aux bibliothèques de la Faculté de Droit, du BIT et de l'AISS; à Zurich, au Sozialarchiv; à Lisbonne, à la bibliothèque de l'Jnstituto de Ciências do Trabalho e da Empresa (ISCTE) et au Centra de Documentaçào e Jnformaçào Social do Ministério da Solidariedade e Segurança Social; à Oi'iati, à l'Institut international de sociologie juridique.

(32)
(33)

PRÉSENTATION

Le droit international et communautaire de la sécurité sociale est aujourd'hui traité par une abondante bibliographie. Cependant, celle-ci est composée princi- palement de commentaires juridiques des instruments existants. Elle n'ouvre donc guère de vues sur la pratique de ce droit, telle que vécue par les intéressés et par les personnes chargées de son application.

Sans doute est-ce là une caractéristique que l'on retrouve dans bien d'autres branches du droit. Dans certains cas, ses conséquences peuvent toutefois être atténuées par Je fait que les commentaires juridiques sont élaborés et Jus dans un contexte où la pratique est connue. Lorsqu'une réglementation concerne une large part de la population (on peut penser aux grands domaines tradition- nels du droit interne), beaucoup de juristes ont l'expérience de sa pratique; qu'ils soient concernés par cette réglementation au même titre que le reste de la population; qu'ils soient directement impliqués dans sa mise en oeuvre; ou encore qu'ils aient des contacts relativement fréquents avec les agents de cette mise en oeuvre. Lorsque l'application d'une réglementation ne concerne direc- tement qu'un groupe de personnes assez restreint, elle n'est, en général, égale- ment familière qu'à quelques juristes spécialisés. Mais alors ceux-ci entretien- nent souvent des contacts - formels ou informels - relativement étroits avec les personnes chargées de cette application ou le plus directement concernées par elle (on peut penser ici, par exemple, au droit de la propriété industrielle, ou encore à certains domaines du droit international des affaires). Dans un cas comme dans l'autre, une certaine correspondance entre le cercle des juristes intéressés et Je champ des personnes immédiatement concernées facilite une sorte d'osmose entre la réflexion juridique et la pratique du droit.

Dans le domaine du droit international de la sécurité sociale, les circons- tances sont peu favorables à une telle osmose. La pratique de ce droit associe, dans beaucoup d'Etats, et notamment dans les Etats d'Europe occidentale, d'im- portants effectifs de fonctionnaires, et elle concerne une population nombreuse - en particulier tous ceux que l'on appelle, aujourd'hui moins couramment que naguère, les travailleurs migrants. Pourtant, peu de juristes se sont spécialisés dans cette matière. Et, jusqu'à ces derniers temps, les autres juristes n'étaient

(34)

guère en mesure d'aborder les travaux des spécialistes en appuyant leur lecture sur une expérience, personnelle ou indirecte, même modeste, de la pratique des règles en question. En d'autres termes, il existe ici une grande distance entre, d'un côté, les circuits de la réflexion et du débat juridiques en la matière, et, d'un autre, les lieux où se forme l'expérience de la pratique. Or cette distance pourrait être lourde de conséquences, en particulier lorsqu'il est question, dans le cadre de l'Union européenne, de procéder à «Un réexamen et une restructuration technique de grande envergure des règles de coordination des dispositions de sécurité sociale» 1

Une visée du présent travail est de contribuer à réduire cette distance. Il s'agit d'observer de près les rapports quotidiens que les personnes concernées et les fonctionnaires responsables entretiennent avec la réglementation en la matière, et de soumettre les observations ainsi recueillies non seulement aux spécialistes, mais également, dans la mesure du possible, aux juristes en général, voire au grand public.

Une telle étude devait se limiter à un domaine empirique relativement restreint. La première limitation consiste à ne traiter que l'une des trois branches qu'il est convenu de distinguer en matière de droit international et commu- nautaire de la sécurité sociale. Comme nous aurons l'occasion de le rappeler, ces trois branches sont: la reconnaissance des fondements du droit à la sécurité sociale, l'harmonisation des systèmes nationaux de sécurité sociale et la coordination de ceux-ci entre eux. C'est sur la pratique des instruments de coordination - pour faire bref, nous utiliserons généralement l'expression droit de la coordination - que portera le présent travail. Cette limitation se justifie par le fait que le droit de la coordination est celui dont l'application touche immédiatement les particuliers, tandis que les instruments fondamentaux et le droit de l'harmonisation n'ont d'incidence que dans la mesure où ils sont pris en compte par les droits nationaux de la sécurité sociale.

Une seconde limitation est d'ordre territorial. Il est en indiqué, du moins pour une première étape de recherche approfondie, de se limiter à l'activité des services d'un seul Etat. Sur la base des expériences réunies au long de ce que l'on pourrait qualifier de recherche pilote, il sera possible ultérieurement de développer un travail comparatif, indispensable mais posant de nombreux problèmes pratiques et de méthode. Nous nous centrerons donc sur le Portugal. Il s'agit d'un pays dont le droit de la coordination a connu il y a quelques années une profonde transformation, avec son adhésion aux Communautés européennes (1986). Par l'effet de cette adhésion, un ensemble de conventions bilatérales conclues entre ce pays et divers Etats membres des Communautés a été remplacé

COMMISSION EUROPÉENNE, Livre blanc - Politique sociale européenne. Une voie à suivre pour l'Union, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 1994, p. 41.

(35)

PRÉSENTATION 3

par la réglementation communautaire. Le Portugal offre donc d'intéressantes possibilités de comparer les incidences respectives des instruments bilatéraux et des instruments multilatéraux. De plus, longtemps pays d'émigration, il connaît à présent des flux d'immigration qui obligent à poser certains problèmes de coordination en des termes renouvelés. Enfin, la Suisse accueille aujourd'hui une importante communauté portugaise. Les éléments que cette étude aura permis de réunir pourront avoir une utilité pratique autant pour les membres de cette communauté que pour ceux qui sont chargés, en Suisse, de la mise en pratique du droit de la coordination la concernant, à savoir la convention conclue entre la Suisse et le Portugal, signée en 1975.

En se proposant ainsi d'étudier la pratique d'une réglementation juridique déterminée, le présent travail vient s'inscrire dans le domaine de la sociologie du droit, discipline dont la vocation, formulée en termes sommaires, est de saisir les rapports entre le droit et la vie sociale. De fait, cette discipline a fourni à cette recherche ses principaux concepts, ainsi que de nombreuses indications de méthode. Elle a constitué le point de vue à partir duquel l'observation a été pos- sible. Mais elle a, en même temps, imposé une interrogation supplémentaire. Au- delà de la question de savoir comment, concrètement, la coordination internationale en matière de sécurité sociale est mise en pratique, l'intérêt de la sociologie du droit est de comprendre comment, d'une manière plus générale, s'opère la mise en pratique d'une réglementation juridique complexe. C'est là en effet un domaine encore peu exploré par la sociologie du droit, qui pourtant a toutes les raisons d'y consacrer une bonne part de son effort de recherche.

On peut donc parler d'une stimulation réciproque entre les questions que soulève la réflexion sur le droit international de la sécurité sociale et les interro- gations plus générales de la sociologie du droit. Il existe ainsi une fo1me d'affinité de fond entre les deux disciplines, affinité qui a d'ailleurs été ressentie dès la période de développement que toutes deux connaissent dans l'après- guerre. En 1963, les Eléments de droit social européen de Léon-Eli Troclet, l'un des premiers auteurs à systématiser la doctrine du droit international de la sécurité sociale, sont publiés par l'Institut de Sociologie de l'Université Libre de Bruxelles. Arthur Doucy, directeur de l'institut, salue expressément l'ouvrage comme une importante contribution à la sociologie du droit2, tout en affirmant la nécessité d'une articulation entre les deux disciplines, et en souhaitant que le

«travail de pionnier» de L.-E. Troclet puisse inspirer «l'édifice sociologique qui ferait sortir le droit social européen des textes, pour lui donner chair et vie»3 .

Une invocation de l'Europe, du droit et de la sociologie que l'on hésiterait, au-

Cf. Léon-Eli TROCLET, Eléments de droit social européen, Bruxelles, Editions de l'Institut de Sociologie de L'Université Libre de Bruxelles, 1963, p. IX.

Ibidem, p. X.

(36)

jourd'hui, à reprendre à son compte, et qui pourtant résonne encore comme une pressante invitation à faire le bilan des rapports entre ces trois réalités.

La pratique du droit de la coordination présente des liens étroits avec divers thèmes faisant actuellement l'objet de débats animés, dans le grand public ou entre spécialistes, dont néanmoins nous ne traiterons pas. Signalons-en trois, par rapport auxquels il convient, en quelques mots, de situer le présent travail.

Parler de sécurité sociale des personnes se déplaçant entre différents Etats implique que l'on aborde le problème du statut des étrangers, problème particu- lièrement sensible en Europe occidentale depuis quelques années. Il ne saurait ici être question de se prononcer face aux diverses opinions exprimées sur ce point.

Contentons-nous de constater ceci: le droit international de la sécurité sociale, dans la mesure où il a acquis une certaine effectivité, peut être considéré comme l'indice d'une évolution universalisante qu'il est utile de rappeler, à l'heure où il est surtout question de frontières et de particularismes.

En abordant des questions de sécurité sociale, nous sommes amené à côtoyer les débats sur les transformations de l'Etat providence. Face à ces débats, deux options fondamentales pour ce travail nous éloignent de la complète neutralité. Celle qui consiste à prendre au sérieux un ensemble de dispositifs la sécurité sociale - qui joue un rôle de premier plan dans l'existence des citoyens d'Europe occidentale. Et celle qui consiste à prendre également au sérieux I 'oeuvre de ceux par qui la sécurité sociale s'est pensée, au plan national et international, au cours des étapes déterminantes de son développement récent.

Dans le domaine plus restreint de la sociologie du droit, enfin, il faut tenir compte des attentes adressées à cette discipline en matière d'évaluation législa- tive. Nous ne pourrons nous dispenser d'esquisser à la fin de notre analyse de la pratique - ce qui peut être considéré comme une évaluation des dispositifs ici étudiés. L'objectif principal du présent travail n'est cependant pas d'évaluer, mais de comprendre une pratique. Avant de s'associer à un débat portant sur l'utilité d'une loi et sur l'efficacité de sa mise en oeuvre, le sociologue du droit doit, avant tout, s'efforcer d'être en mesure de dire comment cette loi fonctionne en réalité.

(37)

INTRODUCTION

1.*1 Par son interrogation centrale comment, concrètement, les règles de coordination du droit international et communautaire de la sécurité sociale sont- elles mises en pratique? - le présent travail s'inscrit dans une tradition de recherche déjà bien établie. Nombreux sont ceux qui, plus particulièrement depuis les années 60, s'efforcent de développer moyens institutionnels et instruments méthodologiques au service d'une meilleure connaissance de ce que les uns appellent «le droit en actiom>2, les autres «le droit dans son contexte»

(Law in Context)3, et d'une réflexion mieux étayée sur le thème désormais identifié par l'expression «droit et société»4Une telle entreprise aborde inévita- blement des domaines également étudiés par une autre discipline que le droit, la sociologie. Cela offre la possibilité, à ceux qu'intéresse le thème «droit et société», de tirer parti d'une somme de connaissance des faits sociaux en général, et plus particulièrement des phénomènes ayant une probable incidence sur le droit (pensons par exemple, dans le cas présent, à la sociologie des migrations5 ). Une manière de tirer parti de cette possibilité consiste à adopter face au droit lui-même les concepts et méthodes de recherche développés par la

Pour la numérotation des paragraphes, voir supra, Note concernant la présente édition, p. XXIX; les références bibliographiques complètes des travaux cités dans cette introduction sont groupées dans la section A de la Bibliographie.

L'opposition «law in the books / law in action» est le thème d'un aiticle de Roscoe Pound (POUND, 1910), considéré comme un texte fondateur de la Sociological Jurisprudence (cf. not.

CARBONNIER, 1994, p. 128 s.). En Suisse, voir MORAND, 1981; DELLEY et al., 1982.

Exemple de ce choix thématique: le European Law Journal Review of European Law in Context, lancé en 1995, qui prend appui sur des travaux menés dans le cadre de l'Institut universitaire européen de Florence.

Voir la Law & Society Association fondée aux Etats-Unis en 1964, qui édite, depuis 1966, la Law & Society Review. Le thème est repris par de nombreuses associations et revues ailleurs dans le monde, et notamment en France, avec la revue Droit & Société (créée en 1985).

Pour des exemples de travaux qui se situent au croisement de la sociologie des migrations et de la sociologie du droit, voir not. BôCKER I MINDERHOUD, 1991; BOCK.ER, 1992, CORDEIRO I VERHAEREN, 1977; SIEVEKING, 1989, 1991. Sur les migrations au Portugal, cf. GUIBENTIF, 1996.

(38)

sociologie, donc à faire de la «sociologie du droit»6. Ce choix est à la base du présent travail.

2.* La première vocation de la connaissance sociologique est d'offrir une alternative à la connaissance que les uns et les autres ont de leur situation et de leur environnement social. Une alternative qui peut compléter la vision de chacun, et qui, éventuellement, en tant que point de vue d'un «tiers», peut faciliter la mise en rapport des approches des différents intervenants7Dans le domaine qui nous occupe, par exemple, il existe un savoir, reconnu académi- quement, des règles juridiques en cause, ainsi que des institutions dont elles émanent: la doctrine du droit international et communautaire de la sécurité sociale. Mais il existe également une connaissance des mêmes règles et une expérience des modalités de leur application: celle des fonctionnaires qui appliquent ce droit «sur le terrain», connaissance qui variera d'un service à l'autre, et d'un Etat à l'autre. Il existe aussi, chez ceux qui ont eu l'occasion de faire des demandes basées sur des instruments de coordination, une expérience des possibilités qu'offrent ces règles. Cette connaissance variera d'un bénéfi- ciaire à ) 'autre; elle sera très différente, à son tour, de celle du citoyen

«commun», qui n'a pas d'expérience personnelle en la matière.

3.* La deuxième vocation de la sociologie peut être de fournir des données qui pourront être utiles pour orienter certaines actions, entre autres des actions entreprises dans un cadre étatique, soit ce que l'on appelle des politiques publiques. Dans le domaine qui nous occupe, par exemple, il existe déjà un édifice normatif complexe. Dès lors, la question qui se pose est de savoir si les normes en vigueur contribuent à la réalisation des objectifs qui leur avaient été assignés. En d'autres termes: quels sont les effets de ces normes, et ces effets correspondent-ils aux attentes des uns et des autres?

4.* Si la sociologie du droit peut espérer atteindre, du moins dans une certaine mesure, ces deux objectifs, c'est d'abord parce que, comme toute discipline académique, elle est un lieu où les informations actuellement recueil- lies peuvent être confrontées avec un ensemble de données déjà travaillées par d'autres chercheurs8. C'est aussi parce qu'elle prend appui sur des concepts et modèles dont la pertinence a déjà été mise à l'épreuve à la fois par l'observation

Une option qui s'affirme notamment avec la création, en 1962, d'un comité de recherche en sociologie du droit, dans le cadre de l 'Association internationale de sociologie (cf. not.

CARBONNIER, 1994). Sur la sociologie du droit en général, voir aussi FERRARI (éd.), 1990.

Pour un énoncé récent de la vocation de la sociologie très voisin de celui qui est proposé ici, voir ZIEGERT, 1994, dans un texte qui répond à un exposé programmatique de RAISER, 1994, qui donne pour sa part priorité à ce que nous qualifions ici de deuxième vocation.

li est vrai que, dans le domaine que nous abordons ici, les recherches sont encore relativement rares: cf. HôLAND, 1993. Pour une étude portant précisément sur l'effectivité du droit communautaire, voir SNYDER, 1993. Pour une approche sociologique du droit communautaire de la coordination, voir les travaux de POLLMANN, 1990, 1992.

(39)

INTRODUCTION 7

et par la discussion critique, et qu'elle dispose de méthodes d'analyse déjà éprouvées dans le cadre d'autres recherches. Il s'agit ici de présenter brièvement cet outillage9

1. Éléments pour un modèle de la pratique du droit

S.* La sociologie du droit contemporaine prend son essor en se donnant pour thème principal l'écart entre ce que prévoit la loi et la réalité sociale. Cet écart est perçu par des juristes attentifs aux conséquences possibles des lois à l'élabo- ration desquelles ils sont associés - pensons par exemple, en France, à Jean Carbonnier10 - et devient progressivement une préoccupation majeure de gouvernements et administrations, après les années d'intervention massive des Etats en matière sociale et économique, qui suivent la deuxième guerre mondiale pensons par exemple, en Allemagne, aux travaux consacrés à la fin des années 70 à la «juridicisation» 11

6.* Cette préoccupation placera au coeur de nombreuses recherches juris- sociologiques le concept d'effectivité du droit12 Dans son acception stricte, ce concept correspond à un taux: le nombre de cas dans lesquels on observe une conduite conforme à une norme, sur le nombre de cas dans lesquels celle-ci devrait s'appliquer. Déjà intéressante en elle-même, la mesure de l'effectivité constitue souvent un premier pas vers un objectif plus ambitieux: confronter l'ensemble des effets d'une norme déterminée avec les objectifs qui présidaient à son adoption. Il s'agit alors de mesurer l'efficacité du droit13La mesure de l'efficacité a un intérêt direct pour certaines instances étatiques en particulier, à savoir celles qui sont associées à l'élaboration des lois. Ceci explique en partie que le thème de l'efficacité ait été approfondi dans le cadre de ce qui, au fil des ans, s'est affirmé comme une discipline spécifique: la science de la législation14

Le recours à ces deux concepts pose des problèmes sur lesquels nous aurons l'occasion de revenir (infra: Troisièmepartie, §§ 1438 ss, 1452 ss); il n'en reste Pour une présentation plus détaillée, voir la Partie introductive et la Note méthodologique dans ÜUIBENTIF, 1995.

10 Voir not. son article pionnier sur les concepts d'effectivité et ineffectivité du droit (CARBONNIER, 1958). Sur Jean Carbonnier et les sources de son intérêt pour ! 'approche sociologique du droit, voir ANDRINI / ARNAUD, 1995; sur la prise de conscience des phénomènes d'incidence des lois chez les juristes associés aux procédures d'élaboration législative, voir COMMAILLE, 1995.

11 Cf. VOIGT, 1980; ZACHER, 1987.

12 Pour une discussion de ce concept, voir PERRIIN, 1977; LASCOUMES / SERVERIN, J 986; voir aussi REHBINDER I SCHELSKY, 1972; RANGEON, 1989.

13 Sur Je concept d'efficacité, voir BLANKENBURG, 1986; sur l'évaluation législative en général, voir MADER, 1985; en sécurité sociale: AISS, 1976.

14 Sur celle-ci, voir en particulier MADER, 1985; MORAND, 1988.

(40)

pas moins qu'ils ont inspiré des travaux qui ont puissamment contribué au développement de la sociologie du droit15 .

7.* La mesure de l'effectivité et l'évaluation de l'efficacité de la loi a très largement eu recours à des indicateurs objectifs (observation des comportements d'usagers ou de fonctionnaires, mesure des coûts d'une activité, etc.) et à des données agrégées (statistiques concernant par exemple l'activité de certains services) pouvant facilement être utilisées dans la constrnction d'indices quanti- tatifs. C'est là peut-être une des raisons pour lesquelles, assez curieusement, la recherche a mis longtemps à pmier son attention sur une donnée en quelque sorte antérieure à celle que saisit le concept d'effectivité. En effet, avant de mesurer des taux sur la base du décompte de compotiements individuels, il conviendrait de se pencher sur ces comportements individuels eux-mêmes. Or les travaux portant sur ce «premier temps» de la réalisation sociale du droit ont longtemps été rares16Une raison est liée à ce qui vient d'être évoqué: les demandes de connaissance adressées à la sociologie du droit portaient celle-ci à donner priorité à l'étude de ce que l'on pourrait appeler le «deuxième temps».

Deux autres facteurs jouent sans doute aussi un rôle. Chez les plus juristes des sociologues du droit, le réflexe de ménager les domaines de disciplines voisines, telle la théorie du droit qui a pour objet notamment la réflexion sur l'application de la loi17Chez les plus sociologues, un intérêt privilégié pour les phénomènes de strnctures, lié à la fois à la confrontation avec l'héritage marxiste, aux rap- ports avec d'autres disciplines des sciences humaines, et, ici encore, aux priorités dictées par la demande de recherche18

8.* Pour saisir le moment où le droit «entre en action», la sociologie du droit se sert, pour lessentiel, de deux concepts: la pratique du droit et ! 'usage du droit. Le second19 est venu à la sociologie du droit par le biais de l'expérience politique de juristes critiques, qui ont voulu rendre compte de leur effort de faire agir les lois dans un sens autre que celui prévu initialement, stratégie désignée par l'expression «Usage alternatif du droit» 20. En y ayant recours, le sociologue du droit met en évidence le fait que, souvent, lorsqu'il s'agit de se déterminer par rapport à une règle juridique, l'intéressé est guidé en première ligne par une intention qui lui est propre, de laquelle dérivera le motif de l'observation ou de

15 Voir par exemple MORAND et al., 1977.

16 Dans ce sens, HAWKINS, 1984.

17 Cf. par exemple WRÔBLEWSKI (1993).

18 Une réaction face à cette tendance est la récente revalorisation de la sociologie du quotidien ou encore, selon l'expression de François Dubet, de l'expérience.

19 Voirnot. C.U.R.A.P.P., 1989.

2

°

Cf. not. JUNQUEIRA, 1993.

Références

Documents relatifs

Pour d'aucuns, la coutume l'était toujours restée, car ils adhéraient à la conception grotienne (G. Fitzmaurice déjà cité 19 ) ; pour d'autres, la coutume l'est quelque

REAS 3/2013, p.. lement libre de se référer, dans ses CGA, aux notions utilisées en droit des assu- rances sociales. Un parallèle n ’ est donc possible que dans la mesure où la

signifient en premier lieu la fixation par les actionnaires réunis en assemblée générale, d'un but d 'utilisation 542 des actions que le con- seil d'administration

b) la suspension ou la réduction du gain due à une suspension temporaire de travail, sans cessation de la relation de travail, notamment pour des motifs

Ainsi, l'auteur, salarié d'une maison d'édition, contribuant à la rédaction d'une encyclopédie est susceptible de voir son droit à l'intégrité se restreindre pour

De manière nettement prépondérante, la Suisse a opté pour la conclusion de conventions bilatérales, estimant qu'elles permettent de trouver plus facilement des

14. L'étape suivante consiste à repérer dans le Traité instituant la Communauté eu- ropéenne les dispositions qui concernent directement ou indirectement la sécurité

] mais cette pratique ne signifie pas et ne saurait signifier que l'Etat auquel une telle demande de sauf-conduit est adressée soit juridiquement tenu d'y faire