La fabrication du sujet politique. Réflexivité, subjectivités et pouvoir.
Séminaire IRIS-EHESS Programme 2017-2018 EHESS, 54 Bd Raspail, 75006 Paris
(attention, changements de salle d’une séance sur l’autre)
Jeudi 25 janvier 2018 : Eric Wittersheim (EHESS-IRIS)
« La politique mélanésienne au prisme des subjectivités: réflexions sur les logiques électorales au Vanuatu »
13 h-17 h, salle A05_51, 54 bd Raspail 75006 Paris
Jeudi 22 février 2018 : Annick Louis (Université de Reims-CRIMEL, EHESS-CRAL)
« Enquête et enquêteur dans la discipline littéraire »
13 h-17 h, salle A05_51, 54 bd Raspail 75006 Paris
Jeudi 22 mars 2018 : Hélène Combes (CNRS – CERI)
« Destinées contestataires à Mexico : enjeux des protocoles d'enquêtes et des choix d'écriture autour des pratiques ordinaires du politique »
13 h-17 h, salle A05_51, 54 bd Raspail 75006 Paris
Jeudi 5 Avril 2018 : Elisabeth Cunin (Université de Nice – IRD, CIRESC, URMIS)
« Entre ethnographie des institutions et trajectoire biographique. Le rôle de Juan Comas dans la naissance de l'indigénisme et de l'anti-racisme »
13 h-17 h, salle AS1_08, 54 bd Raspail 75006 Paris
Jeudi 7 Juin 2018 : Manuel Schotté (Université de Lille-CERAPS)
« Faire ses preuves. L'autorité comme processus et comme relation »
13 h-17 h, salle AS1_23, 54 bd Raspail 75006 Paris
Jeudi 28 juin 2018 : Bastien Bosa (Universidad del Rosario, Bogotá, Colombia ; Chercheur invité EHESS-IRIS)
« Chronique d’une mort annoncée – l’assassinat de Mamo Adolfo (1928-Sierra Nevada de Santa Marta)
13 h-17 h, salle A05_51, 54 bd Raspail 75006 Paris
Organisateurs : Alban Bensa (EHESS – IRIS) ; Manon Capo (EHESS – IRIS) ; Daniele Inda (EHESS –
IRIS) ; Julie Métais (EHESS – LAHIC-IIAC), Anna Pomaro (EHESS-IRIS)
Au cours des séances de ce séminaire, nous abordons les potentialités heuristiques d’une approche réflexive et attentive aux subjectivités pour l’étude du phénomène politique. Notre approche consiste à éclairer au plus près les actions et les positionnements tant stratégiques qu’affectifs des personnes qui participent à l’enquête, ainsi que la dimension interlocutoire des situations ethnographiées, leur temporalité et leur inscription dans des contextes marqués par des rapports de force eux-mêmes politiquement et historiquement construits. Elle a des implications épistémologiques importantes quant à la production et la restitution de nos « matériaux ». Nous prêterons une attention particulière à la façon dont l’enquête et, plus globalement, le savoir anthropologique, peuvent être pris dans les situations observées. En outre, quand les « matériaux » sont des documents – personnels ou institutionnels, d’archives, graphiques ou écrits, etc. –, nous explorerons les dispositifs qui permettent d’y repérer l’expression subjective, le destin singulier, les intérêts et les stratégies de ceux qui y sont mis en scène et/ou de ceux qui les ont produits. Enfin, nous nous interrogerons sur le travail de mise en texte de l’enquête ethnographique ainsi envisagée, en nous attachant notamment aux outils narratifs que les sciences sociales peuvent déployer.
Ces choix épistémologiques nous conduisent à apporter sur l’objet politique un éclairage que ne permettraient pas des approches plus totalisantes. Ils sont particulièrement à même de déboucher sur une appréhension fine des rapports ordinaires au politique et de leurs processus d’élaboration, au sein et en dehors des lieux formels du pouvoir. Les propriétés et processus mis en lumière ne sont plus seulement ceux de la politique en tant que domaine séparé et spécialisé, mais ceux du politique comme aspect de la vie sociale globale (Balandier, 1967) touchant aux rapports de pouvoir, d’autorité, de compétition à l’œuvre dans la cité au sens classique du terme (ou plutôt d’une cité donnée). Ces choix permettent de saisir tant les contraintes (effets de conjoncture, rapports de force, etc.) qui délimitent l'espace des possibles (Pierre Bourdieu, 1980) auquel sont confrontés les individus dans une situation concrète et à un moment donné, que d'analyser les marges de manœuvre dont disposent les sujets, les stratégies qu'ils développent, et les négociations qu'ils mettent en place.
Contacts : manon.capo@ehess.fr, metais@ehess.fr, daniele.inda@ens.fr, anna.pomaro@ehess.fr
Les étudiants qui souhaiteraient valider ce séminaire peuvent prendre contact par mail avec l’un-e de nous, ou venir nous trouver à la fin de la séance de janvier.
Ce séminaire est associé au projet CAPES-COFECUB « Les régimes nationaux de l’autochtonie. Situations autochtones et question nationale dans les Amériques et en Océanie »