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L'IDENTITÉ LINGUISTIQUE REGIONALE DANS LA RUSSIE DU XXI e SIÈCLE: ÉMERGENCE OU CONTINUITÉ?

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Submitted on 13 Jun 2011

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L’IDENTITÉ LINGUISTIQUE REGIONALE DANS

LA RUSSIE DU XXI e SIÈCLE: ÉMERGENCE OU

CONTINUITÉ?

Nadejda Kriajeva, Lina Razoumova

To cite this version:

Nadejda Kriajeva, Lina Razoumova. L’IDENTITÉ LINGUISTIQUE REGIONALE DANS LA

RUSSIE DU XXI e SIÈCLE: ÉMERGENCE OU CONTINUITÉ?. Expressivité vs identité dans les langues :IVe colloque international d’argotologie, Feb 2010, Brno, République tchèque. pp.(14) 39131 signes. �halshs-00600098�

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KRIAJEVA Nadejda, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, France Nadejda.KRIAJEVA@univ-bpclermont.fr RAZOUMOVA Lina, Université de Transbaïkalie, Tchita, Russie lina.razumova@mail.ru

L’IDENTITÉ RÉGIONALE LINGUISTIQUE DANS LA RUSSIE DU XXI e SIÈCLE: ÉMERGENCE OU CONTINUITÉ?

REGIONAL LINGUISTIC IDENTITY IN XXI ST CENTURY RUSSIA:

EMERGENCE OR CONTINUITY?

The exploration of heritage regional language varieties and the identity quest in Russia take place against a background of protest against standard Russian, a legacy of the Soviet era, and involve heated discussions about norms and the role of regional varieties of Russian.

In this paper, we shall look into new rapidly changing mindsets about standard Russian and regional varieties. We shall also examine various recent attempts at setting up regional language policies in a number of territories.

L’identité régionale représente l’un des éléments de base permettant de conceptualiser la notion de «région» en tant qu’un espace socioculturel et politique à caractère spécifique.

L'émergence des identités régionales fait partie des manifestations importantes d’une crise politique et socioéconomique que la Fédération de Russie a connue dans les années quatre-vingt-dix du XXe siècle, après la désintégration de l’URSS. La recherche identitaire qui domine les processus de construction de nouveaux Etats dans tout l’espace post-soviétique, s'avère aussi très importante pour la Fédération de Russie représentant un paysage ethnique, linguistique et culturel très bigarré.

En effet, l’identité régionale n’est pas un ensemble monolithique méconnaissant des contradictions structurelles ou logiques. Elle se construit et évolue sous deux formes essentielles qui sont

concurrentielles. D’une part, l’identité régionale s’édifie comme un discours «à usage intérieur», destiné à stimuler des processus d’auto identification individuelle, à consolider le sentiment d’appartenance à une communauté socioculturelle, avec laquelle l’individu partagerait les mêmes valeurs, le passé commun, des aspirations et objectifs pour l’avenir.

D’autre part, ce même texte «introverti», étant au service des élites régionales, est collationné, à l’échelle étatique, avec l’identité nationale qui joue le rôle d’un texte «à usage extérieur», celui

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d’un cadre pour la spécificité régionale (Suxanov 2009: 19-20).

Sur le plan sociolinguistique, la recherche identitaire régionale est marquée par une contradiction similaire: d'un côté, émergent ou se renforcent des discours visant consolider le sentiment

d’appartenance à une communauté se distinguant par ses propres spécificités linguistiques. Et de l'autre, s'exerce la pression d’une autorité supérieure: du standard national, la langue russe «normée»1, quoi que subissant des perturbations importantes depuis la fin du XXe s..

En effet, l'exploration du patrimoine linguistique régional s'effectue dans les conditions de contestation et de modification du modèle même de la langue standard national, hérité de l'époque soviétique, dans le contexte de vives discussions entre les linguistes et dans la société en général sur la normativité et le rôle de différentes formes du substandard dans la vie des communautés linguistiques.

Nous en voudrions montrer et accentuer deux aspects importants. Dans un premier temps, notre regard sera porté sur les nouvelles attitudes qui existent vis à vis du standard national de la langue russe (le russe normé, littéraire, la («grande langue russe») aussi bien qu'à l'égard du substandard, dont les images respectives sont en train de changer de façon significative, dans la société et dans les milieux de spécialistes contribuant à l'élaboration de la politique linguistique nationale. Ensuite, nous nous arrêterons en particulier sur les tentatives de régionalisation linguistique observables depuis peu dans plusieurs territoires (sujets de la Fédération) dont la situation sociolinguistique diffère de façon considérable: la présence, le statut et le fonctionnement du russe dans leurs limites n'étant pas les mêmes2, tout en essayant de montrer les différences des approches du standard et du substandard qui existent sur le terrain.

Quel nom pour les changements en russe post-soviétique?

Les discours et les ouvrages sur les modifications vécues par la langue russe se multiplient en

1 Le terme utilisé dans la tradition linguistique russe pour désigner la langue standard.

2 Sur la division territoriale (politique et administrative) de la Fédération de Russie qui est complexe (83 «sujets» de taille et d'importance diverses: république, oblast', kraï ou district ) еt peu adaptée aux aires historico-culturelles et linguistiques, ainsi que sur sa remise en cause dans la quête régionaliste voir: KRIAJEVA KOUZMINA N. «La diversité linguistique en Russie: quel avenir?» / La Russie. Approche géographique. Coll. Sous la dir. De Gabriel Wackermann, Paris, 2007, p. 92-104.

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Russie depuis les années quatre-vingt-dix du vingtième siècle. Ils représentent une véritable panoplie des caractéristiques souvent assez passionnelles et opposées: de la «corruption», «dégradation», «jargonisation», «criminalisation», «barbarisation», «vulgarisation», à la «carnavalisation», «démocratisation», «libéralisation», etc. (Duličenko 1994, Bušev 2005, Xubner et al. 2003, Elistratov 1994)

Plusieurs linguistes qui se tiennent sur la réserve tout en cherchant à jauger ce phénomène,

rappelent que l'expansion des processus de «jargonisation», n'est pas un phénomène exclusivement russe, mais concerne la plupart des langues de l'Europe actuelle. Ils y voient plutôt une

«dynamisation intensive» des langues standard qui s'exprime généralement en trois tendences: afflux de néologismes, recherche d'une meilleure expressivité, démocratisation ou assouplissement des normes et des pratiques prescriptives (Skl’arevskaja 2001, Walter 2000, Krongauz 2008). Cherchant à comprendre ce processus de dynamisation de la langue russe, il ne serait pas inutile de tenir compte, d'une tendence qui s'avère de plus en plus évidente à valoriser les spécificités

linguistiques régionales.

Les termes mentionnés ci-dessus, soulignons-le, s'appliquent à la langue russe standard, pour désigner l’impact des formes diverses du substandard, et de l'afflux d'emprunts lexicaux, à l'anglais essentiellement, qu'elle vit depuis la fin du XXe siècle. De même, ces désignations divulguent assez nettement l'attitude des auteurs envers les processus linguistiques observés: elle ne sera pas la même chez celui qui déplore la dégradation du russe, et celui qui y voit des preuves de sa démocratisation. Ainsi, les termes choisis marquent des partis pris à l'égard de l'image du russe standard que chacun des linguistes cherche à défendre ou à démonter.

Le russe «littéraire» ou «normé»

Il convient de préciser que c'est dans les années 50-70 du XXe s. que s'impose la notion bien spécifique de la langue russe standard: celle du russe «littéraire normé» (le terme standard n'étant pas en usage des linguistes soviétiques3), complétée par la «culture de la parole», théorie et pratique 3 Le terme de standard utilisé par plusieurs linguistes soviétiques (Polivanov 1927 : 1 ; Axmanova,1966:

220,531), puis abandonné pour longtemps après les critiques acerbes de V.P. Filin (1973:3) revient de nouveau en usage.

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de sa normalisation issue des travaux du Cercle linguistique de Prague.

Du point de vue de la sociolinguistique soviétique de cette période la «langue littéraire normée» (normirovannyj literaturnyj jazyk) représente un des sous-systèmes de la langue nationale qui se trouve en interaction avec d'autres sous-systèmes (dialectes, sociolectes), mais y occupe la place dominante, «supérieure» (Galkina-Fedoruk et al. 1958, Vinogradov 1967, Filin 1973). Sa spécificité est définie négativement: le russe «littéraire normé» n'a pas de marques dialectales, il ne se réduit à aucun sociolecte, il est dépourvu de tout ce qui reléverait du langage familier. De même, son usage est attribué à un groupe de la population de russophones bien délimité: locuteurs (ou «porteurs») de la langue «littéraire» ou «normée». Ils doivent satisfaire aux trois critères: 1) le russe est leur langue maternelle; 2) ils sont nés et/ou vivent depuis longtemps (toute leur vie ou une grande partie de leur vie) en ville; 3) ils ont suivi leur scolarité dans la langue russe et ont obtenu le niveau d'études supérieures ou secondaires (Zemskaja 1979: 7-8; Krysin 1974; 1989: 33; Filin, 1973)4.

En correspondance avec l'idéal de la société socialiste ne connaissant de discrimination sociale (et donc de variation linguistique discriminante), cette approche «sociolinguistique prescriptive» imposait une codification très stricte des normes dont l'usage devrait s'élargir en faisant progressivement disparaître d'autres usages, non normés, extérieurs à ses limites.5

La notion de la «norme» en tant que phénomène objectif (tout ce qui se dit communémént dans une communauté linguistique) par opposition au système, qui est l’ensemble des potentialités de la langue, s'est avérée réduite à la notion de la norme «littéraire»: prescriptive, exemplaire, censée seule représenter une quintessence de la «grande langue russe» (Schonenberger 2004 : 42). Par conséquent, des variations dialectales et sociales, la pratique du russe par les Russes non ethniques, ainsi que toute manifestation de la spécificité régionale se sont retrouvées en position 4 Certes, il y eut une évidence du caractère fuyant de tels critères, le groupe social défini ainsi n’étant pas

homogène, présentant des niveaux d’instruction différents et une maîtrise inégale des «normes littéraires». Pourtant un recours astucieux au critère de présence inéluctable de «l'idéal des normes littéraires» dans la conscience des membres de ce groupe quelque soit leur niveau d'étude et maîtrise du russe, permit de les considérer en tant que locuteurs de la langue littéraire, en palliant ainsi l'insuffisance de la définition. Cf.: Krysin, 1974: 17-28. Cette définition perdure dans les travaux plus récents du même auteur : (Krysin 1989).

5 Cf.: «Seulement à l'époque des langues nationales développées... la langue littéraire normée en tant que forme d'existence supérieure d'une langue nationale progresse dans sa diffusion en remplaçant les dialectes et les interdialectes dans les domaines de communication orale et écrite de la société, c'est elle qui incarne la vraie norme nationale d'une langue» (Vinogradov, 1978: 292).

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d'infériorité par rapport à la forme supérieure, langue littéraire normée, mais aussi en marge de toute étude linguistique sérieuse.6 La lecture des ouvrages des années 70 du XXe siècle sur les fonctions de la langue russe normée donne l'impression que la sociolinguistique soviétique «s'impatiente devant le fait qu'après tant d'années de socialisme il y ait encore des différences sociales dans la langue»(Sériot 2009:50). Les termes jargon, argot y ont des connotations pratiquement péjoratives7, l'étude du substandard n'est envisagée que pour mieux défendre l'image de la langue littéraire

normée, forme d'existence supérieure de la langue nationale, la seule ayant de l'avenir dans la société socialiste et la seule pouvant prétendre à être appelée la «grande langue russe».

Ainsi s'explique la grande paranthèse dans les études argotologiques ou plutôt leur marginalité8, dans la Russie soviétique, ce qui n'a pas empêché le substandard ni d'exister, ni de développer des configurations variées.

Pourtant à l'ombre de la théorie officielle continuait à vivre et à se développer une autre approche de la norme, de la langue standard et de la variation linguistique ayant pour fondements les travaux des savants du XIXe et du début du XXe siècle: V.I.Dal (1801-1872), I.I.Sreznevskij (1812-1880), A.I.Sobolevskij (1857-1929), V.A.Bogorodickij (1857-1941), A.A.Šaxmatov (1864-1920) qui se penchaient sur la description du système de la langue nationale dans son ensemble, avec ses

variations régionales et sociales afin d'en déduire des lois internes ainsi que les normes, et non pour les prescrire9. Ayant connu un certain élan dans les années 20 et 30 avec les travaux de Larine B.A. (1893-1964) sur le langage oral urbain et l'argot (Larine 1928), de E.D. Polivanov (1891-1938) sur la structure du russe national (Polivanov 1927) cette conception subversive du standard national et

6 Etudes dialectales en firent une exception, même si les dialectes territoriaux étaient considérés comme « les survivances du passé vouées à la disparition». L' utilité de la dialectologie ètait reconnue pour l'histoire de la langue littéraire et pour l'optimisation de l'enseignement du russe normé dans les conditions dialectales

différentes (RUSSKAJA DIALECTOLOGIJA, Pod redakciej R.Avanesova et V.Orlovoj, M., Nauka, 1965: 20).

7 Les jargons, par exemple, furent considérés comme des «déchets linguistiques» salissant la langue des locuteurs du russe normé et ne méritant pas d'être étudiés (Filin 1973:11).

8 En réfléchissant sur les raisons du "désintérêt" des linguistes soviétiques à l'égard de l'argot et des jargons Ju. Karaulov reconnaîssait en 1991: « ... nous avions soin d'éviter l'étude de la "production linguistique négative » (KARAULOV Ju. « O sostojaniji russkogo jazyka sovremennosti »[ A propos de l'état du russe actuel], M, 1991: 4).

9 Cf.: « Il serait vraiment étrange qu’un établissement scientifique décide de prescrire comment il faut parler au lieu de décrire comment l'on parle » In : ŠAXMATOV Aleksandr « Neskol'ko slov po povodu zapiski I. X. Paxtmana [Quelques mots à propos du rapport de I. Pakhtmann] // Sbornik OR'AS , 1899, T.XVII., n°.1, c. 3].

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de la variation sociolinguistique «pernicieuse», subsistait tant bien que mal jusqu'aux années quatre-vingt-dix du XXe s. (L. I. Barannikova, E.A. Zemskaia, Ju. M. Skrebnev, V. M. Bondaletov, R. R. Gel'gardt, M.A. Gračev, A. Plucer-Sarno) dans les marges de la sociolinguistique officielle qui prenait soin d'éviter l'étude de la «production linguistique négative».

Le temps des «troubles» pour la langue littéraire normée

L'impact des changements politiques et sociaux de la fin du XXe et du début du XXIe siècle sur la langue standard a provoqué un désarroi dans les milieux des adeptes de la «culture de la parole» et dans les institutions de veille sur la pureté de la langue littéraire. Les discours sur la «dégradation» de la langue normée et sa «défense» se multipliaient, tout en restant inefficaces.

Vagues successives d’emprunts à l’anglais, la diversification des médias, l’affaiblissement du contrôle sur la production écrite, la disparition de la censure eurent pour conséquence une

«jargonisation» sans précédent du discours dans les domaines publics. Le lexique substandard, sorti en dehors de ses milieux sociaux habituels, a occupé le devant de la scène dans tous les genres de discours public en quête d'expressivité, dans les médias, marquant fortement les usages

linguistiques de tous les groupes de la population y compris les «porteurs de la langue normée». L'expansion du phénomène appelé le «jargon commun» (ou argot commun, slang commun) finit par être décrit et reconnu des institutions: l'Académie des Sciences, cette citadelle de la codification des normes du russe littéraire, donne son approbation à la publication du «Grand dictionnaire du

jargon commun».10 Le vocabulaire décrit par ce dictionnaire représente un mélange de la langue familière normée et du lexique substandard: éléments du langage oral spontané de citadins (prostoréčie), argotismes, jargonismes et dialectismes. Des dizaines de lexèmes, considérés il y a encore vingt ans comme ceux de l'argot du monde criminel, y sont enregistrés. Signalons quelques unes de ces unités qui ont fait une ascension encore plus vertigineuse, intégrant désormais le russe standard:

Bespredel: « infraction grave aux loix du monde criminel» devient «violation et absence de toute règle de

10 MOKIENKO V.M., NIKITINA T.G., Bol'šoj slovar' russkogo jargona [Grand dictionnaire du jargon commun], Spb., Norint, 2000.

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comportement»: Pravovyi bespredel, Ekonomicheskij bespredel (violation de tous les droits juridiques, violation de toutes les régles économiques);

Zakazat «commanditer un assassinat»: zakazat biznzsmena, politika, journalista, etc(commanditer un assassinat d'un

homme d'affaires, d'un homme politique, d'un journaliste);

«toussovka» «une réunion des criminels» désigne désormais «une réunion, une soirée formelle ou informelle dans tout

domaine de la vie publique »: političeskaja tussovka, svetskaja tusovka (une réunion politique, une soirée mondaine; avec tout un groupe de dérivés tusovat’sia, tusovocnyj, tusovočnik, etc.);

razborka, «règlement de compte entre les criminels» s’emploie facilement comme désignation de toute situation

conflictuelle, etc.;

močit' littéralement «faire mouiller»: assassiner; kinut' littéralement «jeter», «lancer» : arnaquer qqn;

navar littéralement «la meilleure partie du bouillon»: les gains, les bénéfices, le surplus;

kačat' prava littéralement «pomper les droits»: réclamer qqch de manière grossière soit violente;

vešat' lapšu na uši littéralement «accrocher des vermicelles aux oreilles» : induire dans l'erreur, endormir par les

paroles 11.

L'argotisation du russe commun ne s'arrête pas, constatent les spécialistes. A la recherche de l’expressivité, les médias en font usage abondant, les slangs des jeunes y puisent largement. Certains éléments, comme c'est le cas des exemples mentionnés ci-dessus, sont enregistrés par la plupart des dictionnaires récents du russe standard.

A l'origine de ces nouveaux usages linguistiques, certes, sont des transformations difficiles, souvent brutales dans la société russe de l'époque post-soviétique. Mais c'est aussi une forme de rejet collectif de la rigidité des normes de la langue standard, héritée de l'époque soviétique, et uniformisée à outrance.

Dans ces conditions, a pris un nouvel essor la conception subversive de la langue nationale accompagnée sur le plan de publication d'un véritable foisonnement des dictionnaires du lexique substandard. Ainsi, le début des années quatre-vingt-dix est marqué par un nombre important de travaux sur l'argot carcéral.12 Au début de notre siècle tout ce qui existe en dehors de la langue 11 Les exemples cités sont présents dans SOVREMENNYJ TOLKOVYJ SLOVAR' RUSSKOGO JAZYKA

[Dictionnaire raisonné du russe contemporain], Pod redakciej S.A. Kuznecova, Spb., Norint, 2004.

12 DUB'AGIN, A. BRONNIKOV, M. et al. Tolkovyj slovar' ugolovnyx žargonov [Dictionnaire raisonné de l'argot des criminels]. M., 1991; BALDAEV D.S. et al., Slovar' turemno-lagerno-blatnogo žargona: Rečevoj i

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littéraire normée devient le centre d'intérêt d'une nouvelle branche de la lexicographie russe décrivant le substandard de la langue nationale: «lexicographie argotique» (Kozyrev, Čern'ak 2004)13

.

Cette production lexicographique porte, précisons-le, sur diverses manifestations de substandard dans le russe national. Parmi ces dictionnaires il y a un nombre de ceux qui sont déjà devenus (ou redevenus, comme c'est le cas du dictionnaire de Dal14) des références obligatoires pour les

spécialistes en problématique de la variation sociolinguistique. Il s’agit, pour n'en citer que quelques uns, des dictionnaires de V. Elistratov, en commençant par son Dictionnaire de l’argot moscovite (M., 1994), suivi quelques années plus tard par le Dictionnaire du jargon commun (M., 2003), le

Dictionnaire raisonné du slang russe (M., 2005), ainsi que du Grand dictionnaire du jargon

russe (Spb., 2000) de V.M. Mokienko et T.G. Nikitina, ou encore d'un ouvrage aussi grand (vingt

sept mille d'entrées) que remarquable de M. A. Gračev, Dictionnaire de l’argot millénaire des

Russes (M., 2003) sur l'argot du monde criminel15.

Outre les recherches sur "l'argot (ou jargon) commun" russe et des sous-systèmes argotologiques de dimension nationale: argot des criminels, argot des jeunes, nous sommes en presence d'un nombre

grafičeskij portret sovetskoj t'ur'my [Dictionnaire du jargon carcéral. Portrait linguistique et graphique de la prison soviétique ] 1992, etc.; La publication des dictionnaires de ce genre a débuté d'abord à l'étranger dans les années 80. Cf.: BEN—JAKOV, Bron'a, Slovar' argo GULaga [Dictionnaire de l'argot du goulag],

Frankfurt/Main: Posev, 1982. 149 с. ROSSY J. Spravočnik po gulagu [Le guide du goulag] London, OPI, 1987; BYKOV V. Russkaja fen'a: slovar' sovremennogo interžargona asocial'nyx elementov [La «fen'a» russe: dictionnaire de l'interjargon contemporain de marginaux] / Specimina philologiae Slavicae. Munchen: Otto Sagner, 1992, 173 p. Il convient de préciser que plusieurs dictionnaires rédigés en Russie au XIXe et au début XX e s., furent destinés à l’usage «intérieur» de la police et des services pénitentiaires soviétiques. C'est le cas des dictionnaires de TRAXTENBERG V.F. Blatnaja muzyka («jargon» de prisons), Spb.,1908.; KRATKIJ SLOVAR' SIBIRSKOGO VOROVSKOGO ŽARGONA.: Posobnik agentam ugolovnogo rozyska [Petit dictionnaire du jargon des voleurs sibériens. A l'usage des agents de la police criminelle] Omsk, 1921. POTAPOV S. M. Slovar' jargona prestupnikov (blatnaja muzyka) [Dictionnaire de l'argot des criminels], M., 1927; etc.

13 V.A.Kozyrev et V.D. Čern'ak, auteurs de l'ouvrage sur la production lexicographique de la période post-soviétique, recensent plusieurs termes qui sont utilisés pour désigner cette nouvelle branche: lexicographie «argotique», «socio-dialectale», «colloquiale», «substandard», «obscène», «argotographie», «slangographie», etc. KOZYREV V. A., ČERN'AK V. D., Russkaja leksikografija [Lexicographie russe], M., 2004.

14 DAL V.I. Tolkovyj slovar' živogo velikorusskogo jazyka [Dictionnaire raisonné de la langue russe national vivant], 2-e izdanije, Spb, 1880-1882 [première édition , M.,1861-1868]. La 3e et la 4e édition de ce dictionnaire sous la rédaction de Bodouin de Courtenay (4e éd., T 1-4, Spb, 1912-14) intégrèrent le lexique obscène et argotique, absent dans les éditions antérieures. Le Dictionnaire a connu des dizaines de rééditions à partir des années 90 du XXe siècle.

15 ELISTRATOV V. Slovar' moskovskogo argo, M., 1994; Slovar' obščego žargona, M., 2003; Tolkovyj slovar' russkogo slenga, M., 2005; MOKIENKO V.M., NIKITINA T.G. Bol'šoj slovar' obščego žargona, Spb., 2000; . GRAČEV M.A. Slovar' tys'ačeletnego russkogo argo, M., 2003; Mais aussi BONDALETOV V.D. Uslovnyje jazyki russkix remeslennikov i torgovcev[Le langage secret des artisans et des commerçants russes] Vyp.[I], [II], R'azan', 1974, 1980; Tipologija i genezis russkix argo[Typologie et genèse des argots russes ], R'azan', 1987;

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croissant d'études qui sont consacrées aux mêmes sujets mais à l'échelle régionale: Lipatov A.T. Žuravlev S.A. Le dictionnaire régional du lexique substandard. Joskar-Ola. République Mari El, M., 2009; Nikitina T., Rogaleva E., Dictionnaire du slang régional. Ville de Pskov et la région de

Pskov, M., 200616 etc.

Quel russe dans les régions?

Ce dernier temps une attention particulière est vouée à la différence des situations linguistiques dans les régions où le russe cohabite avec d'autres langues, mais aussi au statut des spécificités "sociogéographiques"de la langue russe vis-à-vis du standard national et par rapport au russe des autres régions. Cette recherche est sans doute favorisée par la réflexion sur le contenu du russe standard national, l'assouplissement de ses normes, par les nouvelles attitudes aux pratiques langagières des différents groupes sociaux.

Les travaux de chercheurs consacrés aux variantes régionales17 du russe rendent évidentes deux tendances dans l’étude et la description des configurations régionales du russe qui se développent parallèlement:

identification au sein du standard national des variantes régionales: ou langues standard régionales; identification des formes substandard régionales.

En ce qui concerne la première tendance, nous constatons une forte volonté de régionalisation du standard national, de mise en valeur de la spécificité régionale qui rimeraient avec l'identité sur le plan historique et culturel. Ainsi V.I. Belikov remarque à ce sujet: «L'unité des normes du russe standard est une fiction: dans chaque région le russe standard se caractérise par des traits spécifiques et non seulement sur le plan lexical, mais aussi il concerne d’autres niveaux: formation de mots, syntaxe, phonétique» (Belikov 2005: 34).

16 LIPATOV A.T. ŽURAVLEV S.A. Regional'nyj slovar' russkoj substandartnoj leksiki. Joškar-Ola. Respublika Marij-El. M., 2009; NIKITINA T., ROGALEVA E., Regional'nyj slovar' slenga. Pskov i Pskovskaja oblast'. M., 2006.

17 Il faut noter par ailleurs une grande instabilité terminologique dans le choix des termes: «variante régionale du russe littéraire(normé)», le «russe littéraire territorial», «le standard régional», pour la spécificité du russe standard qui fonctionne dans une région historique et culturelle embrassant souvent plusieurs (p.ex. l'Oural, la ibérie, etc.); de même pour la désignation du substandard à cette échelle: «substandard régional»; «régiolecte», etc. Cf.: Toroxova 2005 :20-33.

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Rappelons par ailleurs, qu’avant la période de «libéralisation linguistique», cette idée de variation géographique de la langue normée qui émergeait de temps en temps dans les discours de linguistes, a été sévèrement critiquée et écartée par les théoriciens de la culture de la parole, comme nuisant à l'autorité et l'image du standard national. Pourtant il y avait une reconnaissance assez réservée et ambiguë de l’existence de deux variantes de prononciation normée et quelques différences dans le lexique entre les deux capitales soviétiques, Léningrad et Moscou. Quant à d'autres régions, des traits spécifiques du russe normé n' y étaient étudiés qu' à des buts «didactiques» de correction des «défauts provinciaux» : toute prétention régionaliste passait pour une atteinte à la pureté de la langue russe codifiée, pour une «fausse théorie» (Filin 1973: 6-7).

De nos jours, en revanche, le nombre des tentatives de repérer des «standard régionaux» ne cesse pas d'augmenter. Les variantes régionales du russe standard (ou standards régionaux) viennent d'être décrites dans plusieurs républiques de la Fédération: Tatarstan, Bachkortostan, République

d'Oudmourtie18, etc. L'accent s'y fait surtout sur la présence des régionalismes conditionnés par les contacts avec le tatare, l'oudmourte, le bachkir, langues qui fonctionnent dans le même éspace et contribuent ainsi à la spécificité des variantes du russe standard dans ces régions.

Nous signalons de même des travaux qui portent sur des styles fonctionnels de la langue normée dans les régions, surtout sur la langue des médias des grandes et moyennes villes d'Oural et de Sibérie: Perm, Ekaterinbourg, Tcheliabinsk, Kourgan, Salekhard, Khanty-Mansiisk, Krasnoïarsk, etc. Cependant, dans la description des régionalismes, les auteurs restent, dans la plupart de cas, sur des anciens principes de la théorie de la langue littéraire normée et de la culture de la parole.

Transposés dans le domaine régional, ces principes font naître des descriptions limitées et

limitatives: il ne s'agit que des standards régionaux effleurés de «certaines» spécificités régionales dans le domaine de la phonétique et du vocabulaire. Souvent le premier souci des auteurs est de montrer que leurs investigations ne transgressent pas les limites de la langue normée. En principe,

18 Cf.: AUPOVA L.L., Jazykovaja situacija v respublike Baškortostan: sociolingvističeskij aspekt [Situation sociolinguistique dans la république de Bachkortostan], Ufa, 2000; TOROXOVA E.A., Regional'nyj variant russkogo literaturnogo jazyka, funkcionirujuščij na territorii Udmurtii: Sociolingvističeskij aspekt [Variante régionale du russe normé de la république d'Oudmourtie], Iževsk, 2005, 236 p., etc.

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ils préfèrent rester sur les positions de simples constatations de l'existence de déviations régionales par rapport au standard national19.

La deuxième tendance portant sur la recherche et la description des formes substandard régionales

se manifeste par l'intérêt aux traits spécifiques régionaux dans le domaine du substandard étudiés en opposition au substandard national. En effet, il s’agit de la description des «coktails» substandard qui existent dans l'espace d'une même unité territoriale, et qui sont composés en proportions différentes des slangs des jeunes, des sociolectes, y compris l’argot des criminels, des dialectismes ainsi que des emprunts aux langues présentes sur le même territoire (pour les régions

polyethniques). Des travaux de ce genre décrivent les substandards russes de plusieurs grandes et moyennes villes avec ou sans leurs régions: Ekaterinbourg (Vepreva I.T., Kupina N.A.),

Krasnoïarsk (Žil'cova G.I., Tanskaja E.I.), Omsk (Bobrova G.A., Guc E.N., А.A. Unakovskaja), Tcheliabinsk (PomykalovaT. E., Šiškina L.A.), Perm (Gruzberg L.A., Skitova F.L.)20. Pourtant, le désir de valorisation du local mène certains chercheurs à un étiquetage régional des éléments linguistiques quelquefois excessif, et notamment à leur "appropriation régionale". Il arrive que les mêmes unités linguistiques se trouvent enregistrées dans certains dictionnaires régionaux en tant que dialectismes tandis que dans d'autres elles sont traitées comme argotismes régionaux, au lieu d'être considérées comme éléments communs, fonctionnant sur des aires plus vastes21.

19 Voir, par exemple, une analyse de la langue des médias de la région d'Oural qui se résume en ce que les journalistes ouraliens ne savent ni écrire ni parler le «bon russe», ils manquent d'instruction et de culture de la parole en utilisant les régionalismes: VEPREVA I.T. et al. «Otstuplenije ot norm russkogo literaturnogo jazyka v sredstvax massovoj informacii Ural'skogo federal'nogo okruga» [Transgressions des normes du russe littéraire dans les médias d'Oural], In SOVREMENNAJA RUSSKAJA REC':SOSTOJANIJE I

FUNKCIONIROVANIJE., St.-P.: «MIRS», 2008, pp.140-172. Ibid: SEMENOV V.E.,SURKOV E.E. «Russkaja reč v soznanii molodeži rossijskoj provincii»[L'image du russe parlé dans la conscience de la jeunesse

provinciale], p. 115-122.

20 Cf.: ŽIVAJA REČ URAL4SKOGO GORODA[Langage oral spontané d'une ville d'Oural] Sbornik naučnyx trudov , Sverdlovsk, 1988, 133 p.; UNAKOVSKAJA A.A. Omskoje gorodskoje prostorečie. Frazeologija. Slovar' [ Le langage spontané urbain. Phraséologie. Dictionnaire], Omsk, 2004; LUBICKAJA Е.V. Slang: regional'nye čerty i processy anglizacii. Na materiale reči molodeži Stavropol'a [Slang: traits régionaux vis à vis des emprunts à l'anglais. Etude du langage des jeunes de la ville de Stavropol], Th.: Stavropol, 2005;

PLEŠKOVA T.N.Osobennosti jazykovoj situacii Arxangel'skogo Severa i formirujuščije ix faktory

[Particularités de la situation sociolinguistique de la région d'Arkhangelsk Nord] Th.: Arkhangelsk, , 2005. - 328 p.; GRIŠINA O.A. Prosodičeskije parametry lokal'noj reči. Na materiale goroda Krasnojarska, [Les paramètres prosodiques du langage local. Etude de la ville de Krasnoïarsk] Th.: Omsk, 2003; PRIBYTOVA L. V.

Professional'nyj jazyk šaxterov Kemerovskoj oblasti / terminologija i jargon [L'argot professionnel des mineurs de la région de Kemerovo: terminologie et l'argot], Th.: Kemerovo, 2005, etc.

21 Cf. le traitement «s'appropriant» les unités lexicales zalomit's'a «passer chez qqn à l'improviste», dernut' «partir en courant»: LIPATOV A.T. , ŽURAVLEV S.A. Regional'nyj slovar'... [Le dictionnaire régional du lexique substandard. Joskar-Ola. République Mari El]., op. cit., et ALEKSENKO M.A., LITVINNIKOVA O.I.,

(13)

Conclusion

Nous constatons ainsi que la problématique régionale est présente de plus en plus dans l'étude des variations sociogéographiques du russe standard et substandard.

Néanmoins, dans la plupart des cas les recherches se font parallèlement, sans se croiser, étant en quelque sorte toujours influencées par la vision hiérarchique fortement enracinée (théorie du russe littéraire normé) de la structure de la langue nationale, qui imposait (et impose toujours) cette division de deux domaines: ce qui est dans les limites du russe normé (considéré jusque' à nos jours comme domaine «sacré» et ce qui est en dehors des limites de cet objet «sacré».

Les recherches visant a réunir ces deux domaines sont plutôt rares, pourtant il nous semble que ce dernier temps il y a une émergence d'une «nouvelle vague» que nous définissons comme troisième tendance dans la quête linguistique régionale (Erofeeva T. 2010, Erofeeva E. 2003, 2005 ; Rumin 2009, Belikov 2005). Les chercheurs qui la représentent tiennent à étudier les configurations régionales du russe (standard et substandard) en tant que un ensemble des traits, propres aux différents idiomes liés historiquement et existant dans les limites d'une région (Erofeeva E 2005). Selon eux, le russe oral spontané de villes (novoe gorodskoje prostorečie), représente le centre du système régional de la langue russe. A son tour, le noyau dur du russe oral spontané de villes est constitué en principe par une variante régionale de la langue normée qui cimente les sociolectes citadins, étant alimentée en retour par eux.

Par ailleurs, il y des tentatives de répertorier les éléments principaux du tissu de la langue russe régionale, en proposant le classement suivant (Rumin 2009: 14)de toutes les unités d'analyse:

1) éléments de la langue nationale:

а) appartenant à la langue standard (normée);

b) appartenant au russe commun: inter-régionalismes;

2) unités spécifiques à une région: régionalismes (soulignons l'extention du sens que le terme

Glagol'nye omonimy russkoj dialektnoj reči [Homonymes dans les dialectes russes], M.:ELPIS, 2005 , dans le dernier, ces lexèmes sont considérés comme 1) dialectisme de la région de Koursk; et 2) dialectisme de la région de Novgorod et de Perm'.

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«regionalisme» a connu ce dernier temps: sont compris en tant que régionalismes non uniquement les faits de langue propres à une région de la Russie mais aussi les formes du russe pratiquées dans les ex- républiques soviétiques);

3) faits limités par un territoire au sein d'une région: localismes a) dialectismes;

b) éléments d'autres langues : ethnonymes.

Cette approche nous paraît prometteuse car pour la première fois le standard et le substandard se trouvent réunis dans le même cadre d'étude en tant qu'éléments d'un seul ensemble, fonctionnant en même temps sur un même territoire en étroite cohabitation. La tâche des linguistes consiste à définir la spécificité de cette existence commune sans porter de jugements de valeur : «axiologiques» ou didactiques.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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(15)

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