HAL Id: jpa-00208134
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Submitted on 1 Jan 1974
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Élargissement Stark de raies hydrogénoïdes entre niveaux élevés d’ions multichargés
A. Poquérusse
To cite this version:
A. Poquérusse. Élargissement Stark de raies hydrogénoïdes entre niveaux élevés d’ions multichargés.
Journal de Physique, 1974, 35 (2), pp.121-128. �10.1051/jphys:01974003502012100�. �jpa-00208134�
ÉLARGISSEMENT STARK DE RAIES HYDROGÉNOÏDES
ENTRE NIVEAUX ÉLEVÉS D’IONS MULTICHARGÉS
A. POQUÉRUSSE
Laboratoire de
Physique
des MilieuxIonisés, École Polytechnique, 17,
rueDescartes,
75230 Paris Cedex05,
France(Reçu
le 18juin 1973,
révisé le 4septembre 1973)
Résumé. 2014 On étudie
théoriquement l’élargissement
Stark des raieshydrogénoïdes
d’ions multi-chargés,
entre niveauxd’énergie
élevés,lorsque
les ionsperturbateurs agissent quasi-statiquement
et les électrons par
impacts, spécialement
par collisionsinélastiques.
On enprécise
les lois de varia- tion suivant les charges et les nombresquantiques.
Ces lois permettent d’obtenirrapidement
unprofil quelconque,
àpartir
des résultatsnumériques
réduitsqui
sontprésentés.
On effectue unecomparaison
détaillée avec des résultatsexpérimentaux
récents.Abstract. 2014 Stark
broadening
is studiedtheoretically
forhydrogenic
lines frommulticharged
ions, betweenhighly
excited levels, whenperturbing
ions contributequasi-statically
and électronsby impacts, especially by
inelastic collisions. Itsdependence
uponcharges
and quantum numbers is outlined. Thisscaling
allows aquick
évaluation of anyprofile,
from reduced numerical results that arepresented. Theory
iscompared
in détail with récentexpérimental
results.Classification Physics Abstracts
5.235 - 6.570
1. Introduction. -
L’élargissement
Stark des raieshydrogénoïdes
dans lesplasmas
a faitl’objet
denombreuses
expériences
surl’hydrogène [1]
et l’héliumionisé
[2]. L’apparition
desplasmas
chauds etdenses, spécialement
lesplasmas produits
parlaser,
a récem-ment
permis
des observations sur des ions fortementchargés [3]-[5].
Ils’agit
du casimportant
où une raieest émise dans le domaine visible par un ion de forte
charge
effectuant une transition entre niveaux degrands
nombresquantiques principaux.
Si l’ion aplus
d’unélectron,
il est souventquasi hydrogénoïde
pour une telle raie. Aussi est-il intéressant d’étendre les théories courantes
[6], [7]
del’élargissement
Starkdes raies
hydrogénoïdes
à ces conditions nouvelles.C’est ce que nous tentons, d’une part en mettant l’accent sur les
particularités
introduites par lesgrands
nombresquantiques : lissage
duprofil quasi statique ionique, importance
des collisions électro-niques inélastiques
dans leprofil d’impact ;
d’autre part enprésentant
des résultatsnumériques qui permettent
d’obtenir unprofil
pour desparamètres
très
généraux, grâce
àl’emploi
d’échelles réduites.Enfin une
comparaison
avec des résultatsexpéri-
mentaux
[4] soulignera
certaines limites de lathéorie,
l’accord moyen étant d’ailleurs encourageant.D’après
la théorie deBaranger [6]
et Griem[7],
une raie émise par un atome soumis au
champ
élec-trique
fluctuant d’unplasma
a pourprofil d’élargisse-
ment Stark :
Cette formule suppose
qu’une partie
desparticules perturbatrices, généralement
lesions,
crée unchamp
Fà variation lente
(approximation quasi statique),
distribué suivant la loi de
probabilité W(F).
Le niveausupérieur
a(respectivement
inférieurb)
de laraie, composé
d’états ce(resp. ~),
est soumis au hamiltonien d’effet StarkH (F) (resp. Hb(F)). L’opérateur pulsa-
tion
úJab(F) = ~Ha(F) - Hb(F)]Ih agit
dansl’espace
des raies
qui
a pour éléments les états doubles1 CI.[3 ~.
Les autres
particules, généralement
lesélectrons,
sont au contraire
supposées rapides
etl’approximation
des
impacts
résume leur effet dans unopérateur d’élargissement
cpab,qui
seraexplicité plus
tard.d est le moment
dipolaire
de l’atome et l’intensité de la raie est normalisée :(nous
appellerons
l’émetteur atome même si c’est union).
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01974003502012100
122
Nous traiterons d’abord les deux cas limites où l’on peut
négliger
soit 9.b(profil quasi statique),
soit
úJab(F) -
evo(profil d’impact),
mo étant lapulsation
de la raie nonperturbée.
2. Profil
quasi statique.
- 2.1 PROFIL STATIQUE LISSÉ. - Si N est la densitéélectronique,
on introduitune distance moyenne ro =
(4 nNj3)-1/3
et lechamp correspondant Fo = e/(4
n80r’).
Considérons dansce
champ
un atomehydrogénoïde
soumis à l’effetStark linéaire. En coordonnées
paraboliques [8], [9], 0),,b(FO)
estdiagonal
et la raie subit ladécomposition
bien connue :
Z est la
charge
du noyau(ou
celle du couragissant
sur l’électron
optique quasi hydrogénoïde)
et z = Z-1sera la
charge
totale de l’atome.n(n’)
est le nombrequantique principal
du niveausupérieur (inférieur), nWH
=EH l’énergie
d’ionisation de l’atomed’hydro- gène
et ao son rayon de Bohr. nl, n2(n,, n2)
sontles nombres
quantiques paraboliques
des sous-niveaux Stark. On posera : An== ~ 2013 ~ ~
=(n
+n’)/2.
Le calcul
numérique
de l’intensité des composantes faitapparaître
que l’intervalle défini sur l’échelle K parK ~ 1 n2 - n’2
= 2 n An contientplus
de 99%
de l’intensité totale
(les
composantesextrêmes,
àKmaX = n2 + n’2 - n - n’,
sont trèsfaibles).
La formegénérale
duprofil
nedépend pratiquement
que de An et, pour Anfixé, s’élargit proportionnellement
à n.Ceci
suggère
d’une part deprendre
la moyenne duprofil localement,
c’est-à-dire sur un intervalle voisin de l’écarttypique
entrecomposantes
AK =An,
d’autre part d’utiliser une échelle defréquence
réduite L définie par :
ou en
longueur
d’onde :On obtient
ainsi,
en convoluant ladécomposition statique lab(c~) (formule (2)]
avec parexemple
unprofil triangulaire symétrique
delargeur
totale à mi- hauteur dK =An,
unprofil qui
se stabiliserapide-
ment
quand n croît,
pour An fixé. L’écart absolumaximal, pour n’
= 2 et dans les casrespectifs
On =1 1à
4,
vaut6, 17,
24 et20 %
du maximum duprofil limite ;
il décroît en gros commen- 3.
Lafigure
1présente
lesprofils
limites(calculés
en fait pour n =20), après
normalisation du maximum. Onpeut
aussi y comparer ladécomposition
Stark deHP (raie 4-2)
avec le
profil
pour An = 2(l’autre
moitié desprofils
s’obtient par
symétrie).
FIG. 1. - Profils Stark moyens dans le champ électrique statique Fo.
F est la longueur d’onde réduite :
Les cercles indiquent la décomposition Stark de la raie Hfl.
2.2 MOYENNE SUR LE CHAMP. - Holtsmark
[ 10]
a donné la distribution de
probabilité
duchamp
Fpour des
particules indépendantes,
sous la formed’une fonction
WH({3) où fi
=F/F~
est lechamp exprimé
par rapport à unchamp
normal :z est une
charge
moyenne, c’est-à-direpratiquement
la
charge
de l’ionperturbateur dominant, qui
a pour densité7V~ ~ N/z’.
Tenantcompte
des interactions entreparticules,
Mozer etBaranger [11], puis
Hoo-per
[12]
ont calculé la distributionW(e)
duchamp quasi statique baignant
un atome neutre ousimple-
ment ionisé
(z
= 0 ou1)
sous l’influence d’ionssimplement chargés (z’
=1).
e est lechamp
réduitF/Fo
et leparamètre
r est lerapport
du rayon moyen à la distance deDebye électronique :
r part de 0
(Holtsmark)
et est limité à0,8
pour unereprésentation
correcte des corrélations. Enfin O’Brienet
Hooper [13]
ont étendu la théorie à un atome decharge quelconque perturbé
par des ions decharges quelconques
etprésentent
les résultats pour z =1, z~ = 1 et 2, 7V++/7V+ = 1 et oo.
En attendant la
publication
éventuelle par ces auteurs de résultats pour z et z’plus élevés,
nousproposerons des formules
empiriques d’extrapolation qui devraient,
du moins pour z et z’modérés,
êtreplus précises
que denégliger
purement etsimplement
l’effet soit des corrélations
(r
=0),
soit des fortescharges.
Nous avons effectué la moyenne sur le
champ
Fdes
profils statiques précédents
pour les distributions[10]
et[12].
Le tableau 1 donne leslargeurs
totales(réduites)
à mi-hauteurAL,
desprofils quasi statiques
TABLEAU 1
Largeur
totale à mi-hauteurdLs
duprofil quasi statique
pour z’ = 1, en unités de,fréquence
réduite :ainsi obtenus. On remarque sur la
figure
2 que ceslargeurs
suivent sensiblement laposition
Smax du maximum des distributionsW,(e).
Eneffet,
lesFIG. 2. - Champ électrique quasi statique de probabilité maximale (z = 0 ou 1, z’ = 1 et 2), rapporté au cas c’ = 1, r = 0 (à densité électronique fixe), en fonction du paramètre d’écran r. Les points indiquent la largeur des profils quasi statiques (z’ = 1) rapportée
au même cas.
courbes
~(s)
dans leurpartie
utile(E
voisin de8~J
sont
approximativement
affines les unes des autres(exactement affines,
biensûr,
pour r =0).
Plusprécisément,
si An = 1 à4,
z = 0 ou1,
z’ = 1 :Il
paraît
donc raisonnable de tenter une extrapo- lation de~L5
à des valeurs de z et z’plus
élevées ense fondant sur les variations de 8max’ Or pour z =
1,
j = 1 et
2,
Emax estreprésenté
à 1% près
par la for- mule :Comme l’influence des variations de z est assez
faible si r = 0 et encore diminuée par les
corrélations,
cette
expression,
d’ailleurs exacte pour r =0,
doitgarder
uneprécision
suffisante tant que les z’ sont modérés. On peut alors noter l’invariance de ~maX pour r =0,74.
La formule
(8)
se rapporte enprincipe
à un atomede
charge
z =1,
mais comme Gmax et leslargeurs
diminuent de moins de
a 0 °/ quand
z passe de 0 à 1 pour z’ =1,
larépulsion émetteur-perturbateur
aurasans doute
beaucoup
moins d’influence que les interac- tions entreperturbateurs
et l’effet d’écran des élec- trons. On peut d’ailleurs se référer à la forme asymp-totique [13]-[14] (simplifiée) :
qui
conduit à évaluer unchamp
de coupure :Si ce
champ dépasse
parexemple 10,
on pourranégliger
l’influence de z sur lalargeur
duprofil (on
ne peut en dire autant pour les ailes de la raie
!).
Les
profils quasi statiques complets
sontreprésentés
en même
temps
que lesprofils généraux (§ 4)
sur lesfigures
3 à 6 =0).
2.3 CONDITIONS DE VALIDITÉ. -
D’après
les pro-priétés
des transformées deFourier,
à la duréet ~
z’1~3 r a/v
de la collision d’un iontypique
devitesse v
correspond
unélargissement
Aù) -1 /t.
L’approximation quasi statique
est valable[6], [7]
si Aa) reste
négligeable
devant lademi-largeur
duprofil :
où l’on a
pris
AL - 1. T est latempérature,
A lamasse
atomique
desperturbateurs,
M la masse du proton, m celle de l’électron.Nous avons fait ici une
approximation supplémen- taire,
à savoir la moyenne locale duprofil statique,
ce
qui
a pour effet desupprimer
laparticularité
dela composante non
déplacée (An impair) lorsqu’on
fait la moyenne sur le
champ
F[15].
Ceci est valablepourvu que
l’élargissement
de la composante centraledépasse
l’écarttypique
entre composantes AK = An.124
FIG. 3, 4, 5, 6. - Profils d’élargissement Stark pour différentes valeurs de la largeur d’impact élastique réduite I1Lc. L’émetteur est un ion de charge simple soumis au champ quasi statique d’ions de charge simple, avec le paramètre d’écran r.
La composante
centrale, prise isolément,
est parexemple élargie
par les collisionsélectroniques
élas-tiques (§ 3).
On trouvenumériquement
lalargeur :
d’où la condition :
qui
ressemble à laprécédente
et sera vérifiée pour nassez
grand. Quant
àl’élargissement Doppler,
ilest rarement suffisant à lui seul
quand (11)
est vérifiée.Par
ailleurs, l’approximation quasi statique
n’est pas forcément valable au centre même de la raie et desmesures récentes
[1], [16]
y montrent un effet delissage supplémentaire
malexpliqué.
3. Profil
d’impact.
- 3 . 1 L’OPÉRATEUR D’ÉLARGIS-SEMENT. - Dans
l’approximation
desimpacts [17]-[19J,
l’effet des collisions est entièrement
représenté
parun
opérateur
dont les éléments de matrice sont,pour des électrons de vitesse r et au
premier
ordre dudéveloppement
deperturbation
que n’annule pas la moyenne sur lesperturbateurs :
Si l’on
représente
le hamiltonien deperturbation
de l’atome
V(t)
par lepotentiel
coulombiendipolaire
d’une
particule classique
en mouvementrectiligne uniforme,
on obtientaprès l’intégration
sur lesparamètres d’impact
p[7], [18] :
R =
Zdl(ea,)
est le rayon vecteur de l’électronoptique
en unitésatomiques. Ra.Ra (de
mêmeR~. R*)
doit secomprendre £ Ra 1 }’ ).
7Ra
oùy
la somme,
qui portait
sur tous les états de l’atome dans la formule(13),
ne toucheplus
maintenant queceux dont l’écart
d’énergie liway
est assez faible pourjustifier l’approximation t)
= 1. On admetque les variations du facteur de
phase
annulentl’intégrale
sur la durée t -plv
d’une collision pour tous les autresétats, qui
ne vérifient donc pas :Waypjv
1 .( 15)
Si y
appartient
comme a au niveau a, onparle
de collision
élastique,
sinon de collisioninélastique.
Pmax est un
paramètre d’impact
maximalégal
à lalongueur
deDebye,
car l’effet d’écran rend ineffi-caces les collisions
lointaines,
ou défini par la for- mule(15)
s’il se trouve alors êtreplus petit :
Pour les collisions
inélastiques,
on retiendra engénéral
le second terme, wi étant l’écart entre niveaux successifs -wo/An (voir § 3 .3),
et pour les collisionsélastiques
lepremier.
Onpourrait
éventuellement considérer pour celles-ci le second terme en prenant pour úJ1 l’écart moyen entre composantesquasi statiques
à l’intérieur d’un niveau[20]-[21]
ou l’écartAco du
point
duprofil
au centre de la raie(coupure
de Lewis
[22]
pour les ailes deraies).
Le
paramètre d’impact
minimal pm;n sert à exclure les collisionsfortes, qui
rendentcaduque
la théorie deperturbation.
En estimant un élément de matrice moyen det/J ab
par2) n~
pour des collisionsélastiques
etpar n4
pour des collisionsinélastiques (d’après
lesdemi-largeurs du § 3.2),
on obtient ensuivant
[18] :
On estime
grossièrement
l’effet des collisions fortesen
ajoutant
aulogarithme
de(14)
la constante0,5 (terme
deLorentz-Weisskopf). L’intégration
de(14)
sur une distribution de vitesse maxwellienne donne
alors,
avec(16), (17),
en annulant lelogarithme
pour Pmax ~Pmin et
engardant
les deuxpremiers
termesdu
développement
del’exponentielle intégrale [23] :
1 où l’on
prend
maintenant dans(17)
la vitesse ther-mique (2
soit :3 .2 LARGEURS
ÉLASTIQUE
ETINÉLASTIQUE.
- Pre-nons dans la formule
(1)
Wab = unités depulsation. L’intégration
sur Fdisparaît
et lasymétrie sphérique
permet de n’inverserl’opérateur 1(w - WI)
+Ç
que dans le sous-espace des raies1 correspondant
à l’une des troispolarisations
du rayonnement
(le plus rapidement
en coordonnéessphériques).
Le calcul
numérique
montre alors que, pour des collisionspurement élastiques,
leprofil
est(à
laprécision
de sortie des résultats :0,05 %,
avec n7)
lorentzien avec une
largeur
totale à mi-hauteur :Pour des collisions
élastiques
etinélastiques prises
en
totalité,
l’intensité des ailes par rapport à unprofil
de Lorentz croît avec n et n’(quelques %
d’écartà
dt/J tot
du centre pour la raie7-6)
et lalargeur
est :Numériquement,
ces formules serapprochent
decelles que Griem
[24]
donne pour les ailes lointaines.126
Précisons que le
premier
cascorrespond (§ 3 .1 )
àRa Ra == L y >. y| Ra,
où y parcourt les étatsIl
du niveau a, et le second à
Ra . Ra ==(R2)a (cf.
discus-sion
du § 3.3).
Dans le cas
général
où lelogarithme inélastique (18), (19)
n’est ninégligeable,
niégal
aulogarithme
élastique,
il faudrait enprincipe remplacer
dans(18) (In
+0,2) t/1 ab
paravant
d’appliquer (1) [21].
Nous nous contenterons de faire cetteopération
sur leslargeurs
finales :Enfin, exprimons
cettelargeur
collisionnelle en unités defréquence
réduite(3), (4) :
3.3 CONDITIONS DE VALIDITÉ. -
Rappelons
la condition fondamentale de validité de
l’approxima-
tion des
impacts.
Il fautqu’une
collisiontypique
soitfaible : ce
qui
donne pour des électrons :d’où la
condition,
essentiellementopposée
à(11) :
En
fait,
il faut aussi s’assurer que les collisions fortes sontséparées
dans letemps,
mais en les définis- sant par( 17),
on retrouve la même condition.Passons maintenant en revue les
principales approxi-
mations faites en cours de route.
On peut
négliger
la coupure deLewis,
c’est-à-dire considérer toutes les collisions(élastiques)
commecomplètes,
si la duréetypique p,lv (pD :
distance deDebye)
desplus
lentes reste inférieure àOc~ - l,
oùL1w est l’écart au centre de la
raie,
soit :D’après
les résultats de[18], l’approximation
destrajectoires rectilignes s’applique
dèsqu’elle
est valablepour Pmax
(interaction
coulombienneénergie
cinéti-que),
cequi
donne les conditions :(élastique) 1 (26)
(inélastique)
.(26)
Les collisions
élastiques
le sont vraiment si ellesvérifient
(15).
Lafréquence (3 n/Z)
WH d’une transitiondipolaire permise
entre sous-niveaux Stark donne la conditionsuivante,
difficilement violée :Pour les collisions
inélastiques,
lafréquence
co, 1de la
première
transition( An ) 1
=1)
nous a servià définir le même Pmax pour toutes les transitions.
Comme selon
[21]
les éléments de matrice pour1 1
= 1dépassent
60%
de la somme pour 0 et que la division de par dn n’interviendrait que dans unlogarithme,
la surestimation de lalargeur inélastique
doit rester modérée. C’est néanmoins unpoint
que l’onpourrait améliorer,
de même quel’expression
de B dans la formule(22) qui
n’est entoute
rigueur
valable que pour des collisions inélas-tiques négligeables
ou totalement efficaces(Inmel
=lnél
ou = PD pour
plusieurs An).
Finalement,
entre collisionsélastiques
et inélas-tiques,
l’incertitude estplus grande
sur cesdernières,
d’autant
plus qu’étant plus proches,
elles subirontdavantage l’effet,
mal connu, du terme depotentiel quadrupolaire
et des ordres suivants deperturbation [20]-[21],
ainsi que duprocédé
de coupure des expo-nentielles de
(13) (expressions
exactes en[19], [25]).
En outre, si Pmax
dépasse
peu Pmin’ les collisions fortes deviennentprépondérantes
et unegrande
incertitudeen
résulte,
cequi
rendrait intéressant un calculprécis
de leur effet comme en
[26].
4. Profil
général.
- Si dans la formule(1)
OJab et 9,,b sont tous deuxpris
en compte, on nedispose plus
que de lasymétrie cylindrique,
cequi oblige
àinverser
l’opérateur úJab(F)]
+ dans deuxdes trois sous-espaces des
raies ~ correspondant
aux différentes
polarisations.
Il faut en outreintégrer
sur F et le volume de calcul croît en gros comme
n3 n’6,
d’où l’intérêt d’une méthoded’extrapolation.
Or,
on a vu que leprofil quasi statique
nedépend pratiquement
de n et n’ que parAn,
moyennantl’emploi
de lafréquence
réduiteL,
et .que tous lesparamètres
duprofil d’impact
se réduisent en gros à sa seulelargeur AL,.
On peut donc penserqu’une
fois On et
W(F) fixés,
leprofil
dans les cas intermé-diaires est en
pratique
déterminé parI1Lc.
Dans cette
optique,
nous avons calculé lesprofils
pour
quelques
valeurs deI1Lc
relatives à des collisionsélastiques,
avec certaines distributions dechamp [10],
[12]
et pour des raiesjusqu’à 5-4, 5-3, 7-4,
7-3. Lesprofils,
normalisés en hauteur et enlargeur,
sontprésentés
sur lesfigures
3 à 6 et leslargeurs
réduites AILsur la
figure
7. Il ne faut sans doute pas attendre deces courbes une
précision
meilleure que 10%,
commele
suggèrent
les écarts entre résultatslorsque n
variepour An fixé. La
comparaison,
faite dans un seul cas,avec le
profil
relatif à des collisionsélastiques
+ iné-lastiques
de mêmeI1Lc,
montre que si la forme duprofil
est un peumodifiée,
lalargeur
n’est pas affectée.FIG. 7. - Largeur totale à mi-hauteur réduite AL en fonction de la largeur d’impact élastique réduite I1Lc. L’émetteur est un ion de charge simple soumis au champ quasi statique d’ions de charge
simple, avec le paramètre d’écran r.
On constate que pour An = 2 et
4,
lalargeur
totaleAIL est sensiblement la somme des
largeurs quasi statique I1Ls
etd’impact I1Lc,
cequi
permetd’envisager
pour les
profils
intermédiairesl’emploi
des extra-polations
duparagraphe
2.2 pour d’autresW(F).
De même pour An = 1 si >
0,7 I1Ls.
L’évolutionsingulière
de lalargeur
pour An = 3provient
de ceque la
largeur quasi statique
est due surtout aupic
central
(Fig.
1,5),
tandis quel’élargissement
élec-tronique
faitprogressivement
intervenirl’important
maximum secondaire. Il est clair que dans ce cas une observation au
voisinage
de la tiansition ne pourra,sans une
grande incertitude, s’interpréter uniquement d’après
lalargeur
à mi-hauteur.5.
Comparaison
avecl’expérience.
- Nous faisonsla
comparaison
avec lesprofils expérimentaux
obtenuspar Irons
[4]
dans unplasma
de carbone etd’hydro- gène
correctement résolu dans le temps et dansl’espace,
pour des raiesoptiquement
minces et delargeur Doppler négligeable.
Le calcul deslargeurs
est fait suivant les méthodes
précédentes,
avec 5 - 5.Le tableau II
présente
leslargeurs
calculées et leurécart par rapport aux valeurs
expérimentales,
ainsique la contribution relative de la
largeur quasi
sta-tique
à lalargeur
totale et le rapport deslargeurs
dues aux collisions
inélastiques
etélastiques.
L’accordavec
l’expérience
est bon pour lepremier couple N, T, sauf, curieusement,
pour CVI 5290. Le désaccordsystématique
pour le secondcouple N,
T est peut- être dû à lapetitesse
dulogarithme
de collision inélas-tique (0,5
à0,7)
alors que ces collisions sont encoretrès
importantes.
De toutefaçon,
l’accord est meilleurque pour les valeurs
théoriques d’Irons, qui
surestimefortement les
largeurs quasi statiques
en les propor- tionnant auchamp
moyen de HoltsmarkTABLEAU Il
Largeurs
totales à mi-hauteurthéoriques con1parées
aux valeursexpérimentales
de[4].
128
Notons
qu’avec
laprésente théorie,
les densités déduites deslargeurs
de CVI 3434 et CV 2982 dans[5]
seraient à réduire d’un facteur 3 environ.
Nous comparons
également
les troisprofils
d’Ironsles
plus proches
de lathéorie,
pour lalargeur,
auxprofils théoriques (Fig. 3)
ayant lesparamètres
lesplus
voisins(i1.Lç
=0,49 ;
r =0),
enadaptant
laFIG. 8. - Profils théoriques de largeur adaptée (trait gras) et profils expérimentaux d’Irons (les points de mesure sont répartis entre
les deux traits fins) pour les raies CVI 3434, CV 4945 et CV 2982,
avec une température de 34 eV et une densité électronique de 2,6 x 1018 cm-3.
largeur.
On constate un bon accord dans deux cas(Fig. 8).
Dans l’autre cas(4945),
les ailesthéoriques
sont trop
hautes,
mais comme la raieexpérimentale
est
large
dansl’absolu,
doncexplorée
relativement moins loin que les autres, il n’est pas exclu que ceciprovienne
d’une surestimation du fond continu(la
coupure de Lewis
n’agit
que pour ~~, > 170Â).
6. Conclusion. - Une théorie
approchée
a étéprésentée, qui
permet d’évaluerrapidement l’élargis-
sement Stark d’une raie
hydrogénoïde
d’ion multi-chargé,
pour des nombresquantiques
élevés. On atenu compte de la modification du
champ quasi statique
due aux ionsperturbateurs multi-chargés.
L’importance
des collisionsinélastiques
estsoulignée
et le cas où leur estimation
imprécise grève
le résultatest éclairé par la
comparaison
avecl’expérience,
par ailleurs relativement satisfaisante. Certains
points théoriques (§ 3.3 notamment)
restent àapprofondir,
mais on peut
déjà envisager l’élargissement
Starkcomme instrument de
diagnostic
dans le domainedes
plasmas
chauds et denses(T -
10 ou 100eV,
N >
1017 cm-3)..
,7. Remerciements. - Je tiens à remercier le Dr E. Fabre pour
l’encouragement qu’il
m’aapporté
dans cette
étude,
ainsi que le DrNguyen-Hoe
pour de fécondessuggestions.
Note
complémentaire
La Salle et al.
[27]
ont mesuré tout récemmentl’élargissement
Stark de la raieinfrarouge
12-13de
l’hydrogène (À
=88,7 pm),
pour une densitéélectronique
de2,4
x1014 cm-3
et à bassetempé-
rature,
0,16
eV(collisions inélastiques négligeables).
Nous calculons une
largeur théorique
de1,7
gm,compatible,
comme celle de2,0
nm que donnent cesauteurs, avec les résultats
expérimentaux,
compte tenu de lalargeur
instrumentale de3,2
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