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Le Rappel (Paris. 1869). 1900/04/07.
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LSA
>
L
n
Deu900
A TRAVERS LE
SALON CequicaractériseleSalondecetteannée, lepremierSalondu nouveausiècle,c'est qu'ilapeudecaractère.Onleparcourtsans ennui,carladiversitén'ymanque pas.Ra-rement,troprarement,ona l'occasionde s'intéresser.Beaucoupd'images,peude peinture,ensomme.Jesaisbienquedans leportraitM. Ferdinand Humbert, danslepaysageM. Adrien Demont exposentdesœuvresdupremiermérite; qui maintiennentsur les envoisdes étrangersla supérioritéde notreécole. Sans douteaussi, un jeuneartiste, àquil'onsoupçonnaitdéjàbeaucoupde talent,M. Emile Wéry, affirmece talent avecuneautoritédécisivedans sesBateliersd'Amsterdam; maisd'autre partil n'enestpasmoinsvraiquenos paysagistes,ayantempruntéà l'impres-sionnismedesnotationsfinesetaiguësde lalumière,cequiétaitla nouveautéà la foisla plushardieet la plusheureuse decettepetiteécoleaujourd'huiàpeuprès disparue,cherchentdesformulesnouvelles ourenouvelées,et lescherchentavecplus decuriositéquedesuccès,tandisquela plupartdenosportraitistessesatisfonttrop aisémentdeformules, dontlesplusrécen-tescommencentdéjàà dater.Cesobserva-tionsnesontpasd'unespritchagrin;
nous avons,enArt,unevitalitéetdesressources quinesemblentpasprèsdesetarir;
tous leschampsnousdemeurentouverts,tous lesespoirspermis.Maisilconvenait demar-quer,audébutdecetterapidepromenadeà traversle Salon,qu'ilyachezcertainsde nosartistesune nuancesensible d'inquié-tude,peut-êtreféconde,etchezd'autresune nuance,plusfâcheuse,d'immobilité.Ceci dit,iln'yapaslieud'yinsisterpourcette fois,carleSalonde1900,installéencamp volant,oùl'oncompted'illustres absten-tions,oùdesartistesde grandetjustere-nomonttenuàfigurersimplementpourla forme,nepouvaitêtreet n'est,en effet, qu'unSalon«d'attente».LEJARDINDELASCULPTURE Pouravoiraccèsauxsallesdepeinture, onentreparla placede Breteuil,et l'on iraverselejardin,modesteetenlongueur, oùlesenvoisdelastatuairesontéparsdans cebeaudésordrequeBoileaului-même es-timaittrès«artiste».C'est,commeonsait, airetraditionparisiennequela sculpture nesoitpasaménagéelejourdu vernis-sage.
Cetteannéeencore,on pourrase livrer aupetitjeuquiconsisteàdécouvrirlenom àcVartistetracénégligemment dansquel-querecoindesonœuvreouà le deviner d'aprèsl'exécution,cequi
a
plusd'élégance, maiscequiexposeà des-méprises.Voici, parmice désarroipittoresque, lesren-seignementsquej'airecueillis etlesimpres-sionsquej'ainotées.L'envoi leplusmonu-mentalest celuide M. Mac Mon-niès, leshérosdela guerreaméricainede 4803-4865.Cegroupeénormedoitêtre érigéà Brooklyn,et n'y feravraiment pas mal.Son tort, c'estd'êtreunpeu touffu,maisla compositioncouronnée pard'héroïquesfiguresplanantes,
garde dela ligneet de l'allure.L'effortde l'artiste,efforttrès généreux,n'aura pasétéperdu.Unautremonumentqui s'aperçoitdeloinestceluidudocteur Ro- chardparM.LouisBreitel.Ilestd'as-pectsobrementdécoratif,en marbreeten bronze,ets'élèveraà Saint-Brieuc.Il faut lrouver,maisilenvautlapeine.legroupe marbredeM.PaulGasqpourletombeau deSpuller.Unefiguredeboutet drapée, sévèreavecgrâce,posematernellementsa mainsurl'épauled'unjeunegarçonnuqui symboliseles générationsnouvelles,très joliment,carila,sansypenser,lesourire Ileplusfranc,unairmartial,etuncharme antique.Auxlèvresdecegavrochepleinde styleseposeraitsanspeine,et légère,la chansonde Sophocleà Salamine.Cette façond'honorerjftiruntombeau siharmo-nieuxla mémoiredeSpullerquifut par dessustoutunbravehomme,unexcellent citoyen,et unministreremarquablement consciencieux,a ensoiquelquechosede trèsgrec,detrèsphilosophiqueaussietqui doitplaire.Ellenoussauve,deplus,d'un monumentofficieletfroid.J'enfinisavec lasculpturefunéraire,du moinscelleque j'aivue,ensignalantle tombeaududucde Nemourspourla chapelledeDreux,par M.Campagne.Il estsimpleetconsiste enunportraitduduccouchéenseshabits militaires.Mais,pourêtresi strictement classique,ilmanqueunpeud'accent.LeGénieduSommeiléterneldeM. Ho-race Daillon a un caractère pres-quepurementdécoratif.Ilseraittoutaussi bienunMorphéeoumêmeunBacchus,car danslacoupe qu'iltientd'unemaindéfail-lante,ilsemblequ'onnepuisseboireque l'oublidel'heurequipasse.M.Edmond Ftfsca dans son Jésuscondamnéà mort,aséparélargementsesfigures,Ceci faitressemblersongroupeà untableau,et lecolorisdusculpteur évoquecurieuse-mentlesouvenirdeMunckacsy.Jen'aipu voirenplacel'envoideM.Guillaume, François1erci Marguerited'Angoulême, mais* je ne sauraisl'omettredans cettenomenclature,si sommairequ'elle soit,nonplusquela figureallégoriquede
M.DenisPuech,t'EcoleCentrale.Un hautrelief,deM.HenriSchimd,Vieillir, m'a sembléd'unecompositionnaïveà [afoisetsavante,aurésumétoutaimable. Unvieillardregardeavecmélancoliepasser dansleschampsdeuxamoureux. Lepay-sageoùvontceux-ci,est un paysagede fresque,légeretchantant.L'anatomiedu vieillard,fouilléeavecgoût,setient
à
égale distancede la conventionacadémiqueet d'unpartiprisréaliste.DeM.Llaneces'ainotéunfloyaquine ressemblepasbeaucoupà son
rtrait
par lui-mêmemaisdontle masqï4tourmenté etétrange,ressembleen quelquefaçonàsongénieetàsonœuvre.M.Fournierà un Chardinamusant,d'unfairesouple, etquial'espritdenepass'inspirertropdu fameuxpastelduLouvreenlerappelantà ceuxquiaimentChardinensonnatureleten sonintimité.Parmilesbustes,j'aireconnu le ColonelMarchand,par M. Berns-tamm, en bronze,et JI. EdouardCo-lonne,terrecuitedeM.Marqueste,tous deuxd'unevieparlanteetd'unefinequalité.
Enfin,un peuavantd'entrerauxsalles depeinture,àdroite,sidu moinsellen'a pasétébougée,jerevoisencoreavecplaisir lastatuedeM.Feinberg. quiestjolie,ner-veuse,«d'attaque»,commeondit,etqui porteuntitrepleindesonoritéetdefrissons, LeRappel.Je ne donnepaslongtempsà cepetittambour,quisonnedesiboncœur lachargeauxarméesde la République, pourpassergénéral. LA PEINTURE NousentronsdansleSalonI, et nous commençonsnotrevisite,commenous iacontinuerons jusqu'àsonterme,ensui-vantlacimaisedegaucheàdroite.
- SALLE 1
M.Chocarne-Moreau:Charité.Deux bonnessœursapportentà deuxpauvres petitsmiséreuxquisontcouchéscontreun murdanslaneigequelquesréconfortants. Lesdeuxmiséreuxsont,àn'enpasdouter, «enfantsdela Savoie». Jeferail'élogede M.Chocarne-Moreauendisant quede-vantsontableauonnesongepas toutd'a-bordà
la
romancelarmoyantedeGuiraud.M.Bridgman: UnBoissecret.Des demoisellesbienmisesetdutemps deslé-gendesfleuriesdansunboisféeriqueoùdes daimsfamiliersmontrentleurgoûtdela bonnemusique
;
décorclair,maissec,dans legenredel'EcoleanglaiseetdeRossetti, sansle lointainmystèreetlecharme lyri-que.André Brouillet: UnPortraitde jeunefemme,corsageblanc,rubansbleus. Portraitquis'enlèvebien,avecuneélégance soutenue,surunfonddetapisserie,d'un choixdiscret.Monregret,quej'avoue,est den'avoirpastrouvédanslevoisinagede ceportraitfortparisien,etpourl'agrément ducontraste,quelqu'une decespaysanne-riesdelaTouraineoùM. Brouilletse montresisincèreensonamourdesêtres, deschoses,etdelalumière.M. Béronneau: Douloureuse sta-tion.Lafamilleen deuilestdevantl'é-glise,dontla portes'ouvrepourlaisser passageàlabière.M.Béronneauarendu avecvéritél'émotionet la tristessedela scène.C'estdonclouerlepeintrequede constaterquesontableaun'estpasagréable àregarder.
M.Brozikoccupeenpartielaparoidu fonddecettesalleavecunevastecomposi-tion historique,Proclamation deGCOl"-ges de Podiébradcommeroi de Bo-hême.Cetableaua été commandéà l'artisteparun groupedepatriotes tchè-ques.Illeurferacertainement grandplai-sir.Pournous,notrepatriotismen'estpas encause,etilsuffitdereconnaîtrequeM. Brosika déployédanscettetoile,etsur unebelleétendue,desqualitésdecoloriste etdemetteurenscène.Cequifaitunpeu défaut,pournous,,c'estunepremièreet forteimpression.Lesattitudessontvariées commelesphysionomies.Iln'yapasassez demouvementd'ensemble,iln'ya pasce frissonsingulierquiestla surviedel'his-toireetquedonneunepagedeMichelet, uneesquissedeDelacroix.
Lasageet consciencieusecomposition deM.Brozikn'endécorerapasmoinsle mieuxdumondelagrandesalledel'hôtel de villedePrague. C'estmêmelàseule-mentqu'ellepourra vibrerunpeudavan-tage.
M. Bertier : L'approchede l'orage. Encoreuneimmensetoile,un paysagede lacetdemontagne, d'unrendutropendé-coretentrompe-l'œil,où il y a pourtant descoinsd'unefacture ferme,avecsincé-ritéetavecliberté.Lesrochersnotamment sontsolideset«profonds».Onaimeraità voirdeM.BERTIERuntableaudechevalet oùilauraittraitélemêmemotifd'altitude, avecunenuanceenplusdecaractèreetde grandeur.
M.GeorgesCaïn
:
un Portraitde Femme,déjàâgée.Unetenueserréedans destonsdélicats,éteints,chardinesques. Undosmeilleursportraitsdu Salon, l'ceu-vrepatienteettrèssûred'unpeintrequia dugoûtetcroiraitenmanquers'ilfaisait rienpourqu'onleremarquât.M.Bardes,danslesFumeursde ha-ckichau Cai-te,se souvientdeDecamps, maissansqu'ily aitimitation. C'estfor-tementpeint,etsanscesrecherches defan-taisieorientalequinesontqu'uneadresse, untrucdepeintresmontmartrois.
M. Boiry,dans sonDanteauxEn-fers,prodigued'uncôtéla nuitsombre etdel'autrelesfeuxdeBengale.Pourtant cettetoileassezmélodramatique, peuplai-santeentoutcas,gardeun refletd'étran-getéassezsentie.Lepeintres'ysouvient deDelacroix,mais—etjen'entendspasle luireprocher—pluspourlesentimentque pourlacouleur.
-SALLEII
Dansla salleII, enallanttoujoursde gaucheàdroite,nousrencontronsd'abord unpaysagetrèscaractérisé,bienlumineux, deM.Paul Buffet, Grandsmimosas d'Algérie; puis,le longdela cimaise, M. MauriceBompard,lesTripiersde CalledelaMadone.C'està la viepopulaire de VenisequeM. Bompardapplique sonsenstrèsparticulierd'observationet d'exotisme.Tableauvif,gaidepalette,mais quiparcertainsdétailsmeparaîtprouver queM.BOMPARDadmirele fairesi véridi-quedesLeNain,plusque
la
fantasmagorie merveilleusedeZiem,surtoutquandil se trouveàVenise.M.Besson:Aubanc.En facede l'é-glise,unefemmejeuneencorevieillieet
uséeparlamisère,unouvrierquidortet unautrepauvrediablequiattendra,sans doutejusqu'ausoir,laset résigné.Les peinturesqu'onentrevoitsousleporchede l'églisejettentun frissonmystérieuxde couleurdanscetteombretristeet dolente. Detellesidées,imprécisesetrares,sontd'un peintrecommed'unpoète.Nullebanalité danscesymbolisme,quidemeurenaïf.On souhaiteraitseulementqueM. Besson affirmât,nonplusdansunsonnet,mais dansun poème,sa personnalitéd'artiste extrêmementdélicat,quimetsafiertéetun peusacoquetterieà neplairequ'auxdéli-cats.
M. Chrétien
:
Naturemorte.Les poireauxsontlégèrementacides,peut-être, maistoutlereste,leshuîtres,lechaudron, lesbouteillessurtout,amusement ettriom-phedupeintre,sontd'unbeaumétier,et d'unetouchespirituelle.M.Cagniart : UnHautFourneau. Illancedesflammescommeunvolcan fac-ticesuruncielduNord,bleu,violet,d'un tonhumide.Etleshommesvontet vien-nent,ouvriersquiont finileurtâcheou quilacommencent
Dansl'enferdelaforceobéissanteettriste. L'impression,pourfarouchequ'ellesoit, restedramatiqueet forte,la mêmeque laissentcertainschapitresdeGerminal. M.Buland : le Déjeuné deslaveu-ses.Ellesdéjeunentdansdu soleil.La fillette,debout,avecses cheveuxroux dorésdelumière,estunefigurevigoureuse. Ailleurs,danslespersonnages,il ya du ;<creux».Effetjusteprobablement,mais imprudencedel'artistedepoursuivre l'in-tensitéauxdépensdelaconstructionetdes dessousdudessin.
M.Dupain:PortraitdeM.Tisserand, iel'Institut,avecsonbelhabitvert.Rien [lemoinsàdireetrienàajouter,
M.Gelhay
:
Laliseuse.Unintérieur trèsgentildedétailsetdebibelots.Leplus jolidetousestlajeunefemmeenrosequi litdansunefinelumière.Cequadrorespire l'intimité;
l'artistey a apportétoutson entrain—etl'afaitlentement,avecscru-pule..
M.Bouguereau:
LeJeuneFrère.La grandesœurleporteen sesbras,avecdes airsdemadone.Ilestblond,etila danssa posel'abandonclassiqued'un bambino. Commefond,un boisirréel,jeveuxdire sanspoésie.Coloriscommetoujours bril-lanteetlisse,commetoujoursdessinsavant, pur,etfroid,surtoutM.Cabié:
L'étangfroid.et lesarbresdeM. Harpignies,et unepincéede poudre d'orpourenveloppertoutcela.
TantqueM.Cabiépeindra, M.Har-pignies,plusheureuxquele personnage duconte,ne risquerajamaisdeperdre sonombre.M.AmédéeBuffet
:
La SainteFa-millefuyantdeBethléem.Le bonSaint Josephcherchesaroutedansl'ombre,sur lesentierrocailleux;laviergeestpâleet très humaine. Cettetoile,malheureuse-menttropobscure,etd'uneexécutiontrop rude,offreuncurieuxmélangederêverieet deréalisme.Elleévoqueainsile souvenir desvieuxmaîtresflamands,enparticulier dePatenier,ou,plusprèsdenous,de M.Cazin.Elleprendle regard,et c'est dommagequecesoitpourle perdredans sonobscurité.SALLE III
M. Berne-Belle
cour
: En Embus-cade.Lespetitslignardssontcachés der-rièredesrocsoudesarbres,et sansmalice lesuhlanss'avancent parlaplaine.Excel-lenteillustrationmilitairedansunpaysage aéré.M.Jules Breton
:
Ardeurs decré-puscule.Lesfaneusess'enreviennentà latombéedujour.Leschamps,d'unvert déjàreposé,s'étendenttrèsloin,et par delà,c'estlebleuetlemystèredel'horizon. Aucieldesnuageslégers, quel'adieusu-prêmedusoleilnuanced'unrosequiva mourir.C'estun petittableau,d'uneex-quisenaïvetéd'émotionetoù seretrouve danslamoindretouchelegrandamourdu vieuxpeintrepaysanpourla lumièredu paysnatal,saprédilectiondepoètepourle rêvefondudansla viecommeun ton richeetdélicat,etenfin,commeditVictor Hugod'unversquiestun cieldeJules Breton,pour:
«Lesheuresdesoleiletdelunemélées.» M.Faber du Faur: Retraite(1812), Uneminusculepeinture avecdesempâte-mentsbizarresetminutieux,quelquechose commeunMonticellidesujetmilitaire, uneimpressiondegrandeurconfuse, ex-trêmementcurieuse.
-M. Castiglione
:
UneMatinéechez sonEminenceleCardinal.Toutlemonde pose.C'estchatoyantd'étoffes,maisfigé d'attitudes,fortitalien,à lafaçondeM. Vibert.M.Foubert:SoirauborddelaMarne. Unpaysagesimpleet quifaitbiendansla lignesombredesbois,et dansun azur nuageux.
M.Brispot
:
LaCritiqueduPortrait. Unede cesscènesd'observation caricatu-rale où excellaitau tempsjadis M. Biard.Lesbourgeoisquiont l'aird'être desprovinciaux,et unabbéapprécientet discutentl'œuvredel'artistequi,àl'écart, sffalédansunfauteuil,ragedegarderle ailence.C'estmieuxpeintqueM.Biard.M.Comerre
:
Portraitdela baronfte deS. Portraitd'apparat,aveclourdcollier deperles,etarmoiriesdansle coindela toile.M.ErnestDavid:DesFleurs unebran-chedecapucines,jetéesartistement,d'un éclatdouxet chaudpar sa douceurmême.
M. Baudin: En Provence. Desres-semblancesunpeuduresavecun Monte-nard,maisunemeraudacieusementbleue, justeetjolie.
M.Breauté
:
Le Choixd'unMvr-ceau.Deuxjeunesfemmesen déshabillé roseet
gris,brasnus,prèsdeleurpiano.Unintérieurcoquet,où la lumièrecourt etsecache,etse devinedanslestentures légères.M.Breautéestundesplushabiles àdonnerà cesscènesintimeslecharme,le capriceparisien.Maisil se répète,etvoici déjàbiendesfoisqu'iljoueenvirtuosece mêmemorceau.
SALLE IV
M.Chaigneau: LaNuitclaire.La nuitestclaireet elleest lunaire,etdans cettenuit,lesmoutonsfontun frisson blancenmarche.M.Chaigneau,quiestle peintrepatriarchedemoutons,a ici des réminiscencesde Milletetde Charles Jacque, maisfortadoucies.Sapeinture, intéressante,est,elleaussi,lunaire.
M.BenjaminConstant
:
LePortrait deJI. StephenLiégearden habitgris, trèscorrect,trèschic,surundecesfonds jaunesd'où lescoloristesdetempérament aimentà détacherhardiment leurmo-dèle.M.Emile Breton
:
Brumea
Hiver. Unpaysagedel'Artois,trèsfroid,avecun cielbleud'uneprofondeur pâle,quecou-pentlesbranchesneigeuses.Dela force, jusqu'àl'excès,saufdansleciel,sidélicat, unpoèteM.Desgoffes.écrirait:
simalade.L'aiguièretraditionnelle surunedraperierosevif.M.WilliamCot : uneBethsabée, vi-siblementunpeutropcousine desprinces-seslégendairesdeGustaveMoreau.Les détailsd'architecturesontcurieuxet ont l'airsérieux.
:'
--- SALLE
V
M.Cachoud
:
Brumeet Rosée,un grandpaysagede Savoiebienrempliet profond.Cielennuagéet souriant.Les vaches,qui sontdansl'eaudulac,sont d'unevéritéhollandaise.Cetableaud'un jeunepeintrevautparlasincéritéjoyeuse —oufinementattendrie—del'exécution. Enytravaillant,le peintrerêvait.à son travail.M.Béraud:Unedesplusgrandes «ma-chines
»
duSalon.LaVillede Paris,en-touréederosesnudités,descendlaSeinesur lenaviresymboliquequetraînent descour-siersmarins,parmidesNaïadesetdes Tritons.M.Béraudqui
a
beaucoupfréquentéle Louvre,esthantéiciparRubenset ses élèves.Anssipeut-onjustementconstater qu'iladanssavasteapothéosedesparties fortdécorativeset d'autresd'unefougue quelquepeuincohérente.M.Chéron
:
A Pralognan(Savoie). Unpaysagedemontagne« duriuscule», maisoùdesdétails,préciset pittoresques sontd'unamoureuxdel'Alpeensoleillée.Ici,s'ouvreà droitela salle27,undes grandssalonscentraux,quenousallons parcourir,selonnotreordreaccoutumé,de gaucheàdroite.
M.Dabadio:LeDépartdesIslandais. UnchapitredeMonfrèreYves. Lespê-cheurssurlepontdubateau,têtenue, écoutentlaprière.Lamerest doucement chantante,le cielperlé.M. Dabadie,
ennecherchantpasàcomposersontableau, lui a donnédu caractère,un attraitde poésierudeetnaïve.Cette
«
prièreàbord» n'estnullement«romance».
M.Brunin : Rembrandtet Saskia, safemme.QuoiqueM.Brunin prétend
quec'estlà un souvenird'Amsterdam, c'estd'abordduRoybetmiroitant.
M.Gorguet.Unedestoileslesplus hautesduSalonetassurément lapluslon-gue.Elleestdestinéeà l'HôteldeVillede Douniet représentel'entrée,danscette Vih,du roiJeanleBon.Lepeintrea dé-penséuneffortconsidérabledanscettetoile décorative, et,avecdespartispristrèsheu-reuxdedessinet detons,ila réussiàce qu'elleeûtl'aspectricheetlecharmeplus précieuxencored'unefresque,ou plutôt d'unevieilleimageriedemissel.C'esttrès savantcommeprocédéet comme ordon-nance.Lacompositionsedéveloppeenun mouvement,onpeutdireenunrythme so-lennelet lent.Debeauxgroupespleinsde souvenirsgothiques(ouflorentins,témoin legroupeà la Masacciodesbourgoisde gauche)secontrastentets'équilibrent har-monieusement.C'estdel'érudition,c'estde l'artvoulu,concerté,calculé,maisqui causeet quilaisseuneimpression d'ar-chaïsmeaimable,amusanteetartiste.
M.Rouffet: LEpopée.Autregrande toileàgrandspectacleetfantaisiemilitaire quifaitfaceàcelledeM.Gorguet. Lescolo-rationsn'avaientpasbesoindecevis-à-vis pourqueleurbrutalitéparûtchoquante.
M.Fouqueray:LeVengeur.Lesmarins delaPiépubliquevonts'enfoncersouslesflots, cernésdetoutepart.M.Fouquerayasu prêterà quelquesuns debeauxgestesetde beauxcris,etunerésignationà la mort, unentêtementfurieuxet silencieux,plus héroïqueencore.Maisla tonalitégénérale du tableausetientdansun gristriste, vraimenttrop
assourdi.
»
>
?Revenantsurnospas,nousentronsdans lasalleVI,oùnousreprenonsla cimaise.
M. Girardet
:
LesPremierspasdu roideRome.Danslejardin,il joueauxsoldats debois,et sonpèrelui tendles bras.Anecdoted'actualité,tandisqu'on jouel'Aiglon,maispeinteavecunerare sécheresse.M.MarcelBaschet.Unpetitportrait defemmesurfondvertquial'élégance,la sobretenueetlagrâcesubtiledecepeintre amoureusementféministe.
M.Demont
:
PlageduNord.Leplus beeupaysageduSalon,d'unefletintense ettriste.Lesoleilsecoucheet meurtdans les nuées,audessusde la meret «sa gloire»,commeparlelepoète,«couledesa blessure».La mersemblefrissonner,au loin,sombreet
glauque,laplageestnue;
aucun bruit.Lanuitvavenirdanssonef-froiet sonsilence.Riennetroublecette harmoniedésoléedelanatureet dela lu-mière.Etpourtant,danscettetoile,d'unmétier [superbe,cequiestplusadmirablequela
forcedupaysage,cequiestlapoésieet le rayonnement,c'estl'émotionpressentiedu peintre,c'estunfrissonhumaindanscette si-lencieuseimmensité.Ceuxquiaiment vrai-mentRuysdaëlpeuventpenseràluidevant cetteplageduNord,etpoursarécompense, M.Demont,quiadûypenserlui-même, nedemanderaitpasautrechose.
M.Lambert
:
DesChats,malinscomme dessingesetquifontlesyeuxdouxàl'idée deleursuccèsparisien.M.Danguy.Unefigurechavannesque, la SolitudedansunpaysagedeCazin.
M. Joseph Bail
:
Cendrillon.Elle rêve,deboutdanslalumière.MaisM.Bail ne s'estguèreoccupéd'elle.Il a soigné l'ombretrèsrembranesque dumur,etsur-toutparterreunecarafeà moitiépleine d'eau,transparenteetmerveilleuse.SALLE VII.
M.Jean Geoffroy:Sortiedeprix. UnescènedeParislestementtroussée,un prétextepourlepeintredemontrer desfri-mousseséveilléesdepetitesfaubouriennes contentes.
M.RichardHall
:
PortraitdeM.le marquisde Castellaneassisà unetable de travail.Bonportrait,ressemblant, vivant,maispourquoisi sévère?M.de Castellaneà sesmomentsperdusserait-il unpenseurM.Guillemet?
:
LaTourdelaIfougue. Uneimpressiondeplagegriseetvraie,M.Chéca : Mazeppa.Sonmartyreva prendrefin,carle chevalqui l'emporte semblecomplètementfourbu.
M.Jan Monchablon
:
LaValléedela Saône.Trèsbeaupaysageavecsesterrains supérieurementétablisdansleurvariété fuyantejusqu'àl'horizonlimpide. Lepro-cédéfinetmenudeM.JanMonchablonest souventd'un«beaupeintre».M.GeorgesSauvage
:
UnPortrait dejeunehomme,vivantet
modeste,qui voussuitdesyeux.MmeDemont-Breton:
Première au-dace,premierfrisson,autrementditl'entrée àlamerdedeuxpetitsbaigneurs.Lamer estbonne—dansle tableau
aussi
etles nusdesenfantsont desfinesses qu'ap-prouverait l'œild'unpèretrèsgrandpein-tre.M.Defrance
:
Rebecca.Unmélange,qui sepopularise'delChavanneset deCazin, maisaveccelatropdeconventiondansles bibliquesbergers.IlsmériteraientlePrixde Rome.Lessalles8et23sontréservées àlagra-vure.J'yainotéun PuvisdeChavannes, d'allurestrèsmilitaires,commeilétait,de M.Barré,destypesparisiens (eauxfor-teset pointessèches)deM. Chaline, pleinsdecouleur,unedélicategravurede M.LoysDelteil,d'aprèsM.J. Dampt, lesenvoisdeMM.Brunet Debaisne (Cantorbery) FrédéricJacque,(Voya-geurségarés,deMillet),Patricot (la processiondesroismagesd'aprèsGozzoli), MatheyDoret(M0Louised'après Nat-tier), etLéopoldFlamengdontl'Ado-rationdesBergersd'aprèsVander Goes estunburinexquisdefidélitéetdefinesse.
Nousrevenonssurnospasàla - SALLE IX
M.Ferrier
:
Florimonda.Unepeinture décorative,unpeutapageuse, ensesrama-gesdetonsvifs.Lefàcheux estquelemé-tierdecesdécorationsà
laBoccacesoiten générald'unefroideurtouteparnassienne.Gagliardini:Lesoir,lacJlajewr.Le peintrea plusd'aiseetd'aplombdansses vuesdeProvence.M. Pointelin
:
Vallondu Jura.La causseestbrune,le cielestgris.l'espace estvaste.M. Pointelinétablitun ciel commepersonne,maistoutde mêmeil simplifietropsonprocédé.Je regretteses bouquetsd'arbresquiautrefoispoussaient avecuneâpretémélancoliquedansle sol calcairedeseshautessolitudes.M.FrançoisFlameng
:
Portraitde MmeVoular-Larski.Unportraitblancsur unrideauorageuxetunhorizondecollines sombrementbleuescommeilyenàchez Reynolds.Portraitun peuimpérieux d'expression,etdansledétailun peuim-périal.SALLE X
M.Tattegrain:Unportraitd'homme intitulésimplementEtude,quiest char-mant,et modeléparl'intérieuravecune forceM.Humbert,queriennedénonceDeux portraitsetnefaitsentir.d'enfants, M'.Alexandre
et
MlleEisaGrand,dansun parcavecdeschiens,selonla modean-glaise.CesontlesportraitsduSalonoùil yale
plusdegrâceet deflatteriesavante d'exécution,sansquecelle-cicessed'être sobreetraffinéeensa discrétion.Cesont làdesportraitsqu'onpeutregarderaux yeuxet auxmains,ona latentationde diredesportraitsde granderace.Sans doutelatoiledeM.Humbertn'apasla grâcesuprêmedeReynolds,quiest mys-térieuse;
ellen'apasla joieéclatantedu métierquidistingueGain&borough.Mais parsonéléganceintime, etsongoût,qua-litéfrançaise,celle-là,ellesupporterait, semble-t-il,lesplusdangereuxvoisinages.M.Mesnager
:
Danslesi
rianons.Un parcauxteintesdéjàrousses, oùlecheva-lieretlamarquises'enlacentdansle rêve d'unbaiser.C'estéteintetdoux,et attristé commeunefêtegalantedeVerlainesLesoirtombait,unsoiréquivoqued'automne. M.Henner
:
Rêve.Unefigurenue,au modelé fuyant;sousl'orfluidedesche-veux,un fondd'ombrechaleureuse,où pleuresansdoutequelquesourceinvisible. C'esttoutetc'esttoujoursle«rêve»
d'un peintre.M.Marchand:Uncomplotdedemi-solde souslaRestauration.Lestypes etlescostu-messontamusantsd'exactitude,maisle pittoresquemoralfaitd'abordle prixde cettetoile,placéeunpeuhaut.
M.Jules Laurens
:
LeverdeLune.Ce vieuxet charmantpaysagiste.del'Orient nousmontrecettefoisun paysagecrépus-culaireethivernal,d'uneprécisionferme d'uneimpressionpoétique.
SALLEXI
M.J.-B.Frédéric Ragot: Derniers rayons.Unbeaupaysage,un paysagerecueilli
defindujour,avecunciellimpide ettendre,parsemédenuages,un deces cielscommeentrouventseulement cesrê-veurssolitairesdont parleFromentin, « qu'uneombreaffecte,qu'uncoupde. soleilenchante
».
,
M.Parèdes:UnmariageàValence.Une toilebrillanteetaussid'unclinquantqui n'estpasassezàlaFortuny.
M.Clément
:
ÇaColle.Unescènequi intéresseralesamateursdebillard,et un intérieurdecafé,oùlalumièredugazetla. fuméefontuneatmosphèrequelepeintrea trèssubtilementrendue.M.Cayron
:
Unfortélégantportrait rosedejoliefemme.M.Cogghe:LeCoupdelafin.Unerixe aéclatédans« l'Assommoir»et ilyaeu meurtre.Oncontientl'assassin,tandisque l'ouvrierfrappéparluidéfailleà unetable. Lascène-auneallureassezmouvementéeet le murest trèspittoresque aveclebario-lagedesesafffchespopulaires.
Nouspassonsdansle grandsalonXX", enprenantà droite.Nousytrouveronspeu dechose. Lessallesdufondsontenquel-quesortesacrifiées.
SALLE XX
M.Pinta
:
La Cène,peintureassez froidequel'on pourraitrecommanderàJ M.Muntzpour la décorationdestemples 1protestants. 4
M.Joy
:
LeChristetl'Enfant.Unescène del'Evangilemoderniséedanslescostumes' à lamanièredeBida.La femmepenchée versl'enfanta unmouvementd'unesou-,w" plessetoutà
faitgracieuse.MlleGuyon
:
LesParques.Unsujet témérairequeMlleGuzona traitéavec assezdefranchisepicturale, maissansas-sezdecaractère.CesontlàencoredesPar-ques
d'opéra..
j
;M.
Albert Thomas:
LesNymphes pleurentAdonis dansunboissacré.Com-positiondu meilleurgoûtantique,etqui rappellelesplusjolispaysagesvirgiliensde M.RaphaëlColin.M.Moulin
:
Aprèsla
Faute. Desmuscu-laturesassezmichelangesques,maistrop delourdeur,surtout—constatationqueje déploreen la faisant—dansla nudité d'Eve.Nousrepassonsdansla SALLE XII
M.Masure
:
SaVagueannuelle,etqu'on aimeàrevoir,carellebougeetrutileendes nuancesversicolores, quisontvraisembla-bles.M.Pagès:LaToilettedumodèlequ'on voitdedosetqui'semontreainsi avecquel-quecomplaisance.M.Jamar:UnebonneMarineavecdes bateauxquivontvraimentsurl'eau,etqui mêmecourentdurdanslevent.
M.Jules Lefebvre
:
Portrait del'ar-chitecteSanson,la cigarette àlamain,fa-milieretdistingué.SALLEXIII
M.Laurent-Gsell
:
UneJeuneMère. Ilya dusentimentet del'abandon,mais quelsingulierparti-prisde couleur,et commel'artistea su etsaurapeindre au-trementlM.Decamps
:
SalledeMichel-Ange,au Louvre.Unpetittableauexactet vivant, oùlestonsdelapierre,despeintures,des marbres,sontposésdansleurnuancejuste. Ceréalismesi délicatnousrendl'âme mêmeduvieuxMusée.M.Léoncede Joncières
:
A Tana-gra.UneidylleentreunDaphnisquigarde sontroupeaud'animauxroseset blancset uneChloébiensage,quifilelalainedans ladoucelumière.Unevignette pourl'An-thologie.M.Duvent : Unefamilledebateliers descend,ensamaisonquimarche,lefleuve aucoursmonotone,au bercement mélan-colique.Cette toileaunejoliesûretéetso-liditéd'exécution.Elleestsincère, véridi-que,émuesansétalagedesentimentalité. Elleestd'unpeintre,et
c'estdéjàbeau-coup.
-SALLE XIV
Cesontlessallesdespastelset des aquarelles.M.HenriMartiny exposeun Danteau pointillé,dontleprofilperdune laisseentrevoirquelenez.Nousretrouvons là encoreM.Chrétienavecunenature morte,M.Faberdu Faur avecun pas-sagedelaBérésinaoù le grouillementdes foulesestobtenupardestouches juxta-poséesetenrelief. DeM.Laurent-Des-rousseauxunegouache d'uneperspec-tivecharmante,unealléed'eauentrede grandsarbres.
-SALLE XVI
j Cesontlesminiatures.Commeditleverg duDante,onregarde etonpasse.Jemen-tionneaumoins,enpassant,lescadresde MmesDebillemontetLenique. SALLES XVII,
XVIII
ET XIXJe réuniscestroissallesquisontdans l'ensembleassezvides.Nousy noterons,, pourl'idée,unamusantet minuscule Na-poléon,de M.Atalaya,vudedos,tout seulsurunegranderouteà l'heureoùle
-soleilsecouche. -Etn'ayantrienà battre,ilbattaitlesoleil,> commeditunversdeJ. B.d'Aurevilly.On rencontredanscessalles untrèsbonpor-traitdevieillefemmedeM.Miller,une agréablefantaisiedécorativeet mytholo-gique,la Toilettede Véms,de M.Léon Perrault, unvastepaysagedeM.Del* py quimetplusdechosesdansunmnîiw.
Lé.groupedescnftinls-et dcsjennesgens nusquidansentsanssoucidela Mortest d'undessinsavoureuxet le réalismedu panneaucontrai, la Mortsaisissant les vieillardsetparfoisà Timproviste lesamarits,aunevervemacabredignedes anciensmaîtresgothiques.L'œuvreserait plusintéressanteencoresiellenetrahissait pasla doubleinfluencedu peintresuisse M.Hodleret du peintrebruxelloisM. Frédéric.
Dansla salle XVIIIM.lAlerq a unetoiled'unajolienotemystique
et
ten-dre,Donnez-nousnotrepainquotidien.C'est lerepasdelafamIlle,lamèreseulementet
-te.s:":&mxfiilfe&yd^as-des-tonsclairs-<juîontunecaressantedouceur.Et lesmetstout simplesposéssurlatablesontunedesplus finesnaturesmortesdu Salon,toutàfait en harmonieavecla délicatesse desenti-mentquienvelopped'unmystèrecette toilesirêvée.
,i SALLE XXI
i
M.AiméMqrçt:Unportraitd'homme suron decesfondsbrouillésqu'affectionne M.Bonnat.Del'expression,del'énergie, et deladureté.M.Lynch:
Unportraitdefemme,en blanc,dontla têtea quelque froideur,maisdontla robeestunsijolisourire
î
,M.RéalierDumas
:
LaRmère mdor-mie,oùl'eaufleuriesongetoutbas,àl'om-:
hrede beauxrideauxd'arbres.M.J.-P.
Laurens. Leportrait,sévère,deM.Goy-;;; unhautmagistratquinerit pasquandifc posepoursonportrait.
M.H. d'Estienne.Lajeunemalade, unescènesentimentalemaistraitéed'unfairemoderne,ala Tassaërt,
avecune réellepuissancecommeavecune réelle pitié.
-SALLEXXII
M.Marsc
:
Expulsés, autresujetlar-moyant,quiéchappeà la banalitéparla: force,peut-êtreexcessiveettropsinistrede* l'exécution.M.Luigi Loir
:
Lestravaux duMétro-politain,ruedeRivoli.UnpaysagedeParis, bienéclairé,biengrouillantet aveccela trèslointain.M,Mau.ry.Un Sous-Bois,quimirait faitrêverDiaz,tantlepastichede sama-nièreyadevirtuositéM.Henri Martin
!
:
la Beauté,une-flgureplutôtlaidequiparmidesfleursdei songesemble«s'élever-en uneassomption glorieuse.Lesseinsdans-l'ombre,
le
ventrwJ danslalumière,sontdesmorceauxd'un veloutéexquis;etd'unepuissance magis-trale;
seulementlemaîtreicipourraitbien êtreM.Fantin
Latour.
SALLE XXIV
M.CharpentierBosio:Portraitd'un général.Peinturequi
a
delatenueetdelabravoure.
MlleParsons:UmFamilledePêcheurs-':
deHollande,traite aveclargeur,-etdans unsentimentd'intimitétoutehollandaise.
M.Richeniont
:
LaCharitédeSaine. Yves.Parmiles pauvres.il
reconnaîtle Christ.Compositionsage,peinturesavante etimpressionassezdécevante.«
SALLE XXV
M.Darrisn
:
L'heureoitl'on allume. Restitutionaniméeetamusante duboule-vardavecdestypesderastaquouèreset
de camelotségalementtrèsparisiens.Mlle Homard:
Portraitd'unecravaterouge etd'unejeunefemme.M.Roybst
;
PortraitdeM.Waltncr, l'illustregraveur,toujoursen reitre.Un chaudRoybet,c'est-à-direun ?norceau brillantetlégèrementfroid.SALLESXXVI"
XVIII
et XXIX,
Cesontlestroisdernièreset ellesrenfer-. mentpeudechose.Ilsuffit denepasomet-trederegarderlesPOÍssansdcM.Vollon,.. lespaysagesdeMM.Zuber et Anguin, etsurtoutleportraitdeMUcÇoraLapancrie, parNI.Tardieu,trèsjoliparsa seuleres-semblance.Maisilfauts'arrêteret admirer longtempsdevantlatoiledg M.Weryles Bateliers(A.'mlerda,m).C'estlemêmesujet queceluitraitéparM.Duvent,maisilya ici,eriplus,unepoésieétrange, etpéné-trante,etdansla perspective desarchitec-turesdela «VeniseduNord» uneévoca-tionprofonde,-magiquedu caractèreetde l'âmed'unpays.Lavieerranteet sonin-connuattirant,la tranquillitéendormie desjournéesdeHollande,tic.longdece canalquin'aguèrechangédepuisVander lleydenouVanderMeer,lerefletperdudes Empircslointains,la mélancolieetla grandeurdelavieilleCitémaritime,voilà cequelepeintre,étantpoète,a vueta
mis danssatoile.C'estunejoiedecontempler, avantdequitterleSalon,ce&eœuvre achevée,magnifiquepromessed'unjeune talent,purevUionderêveetdebeauté.o MarcelFouquier.
',.:,
LE PRÉSIDEUTAUSALON LeSalondepeinturedecetteannée,auquel noparticipaquelasociétédosartistesfrançais, estinstalléplacedeBreteuil, prèsdupuitsar-tésien,surremplacementdes anciensabattoirs deGrenelle.Levernissageofficiel,quiprécèded'unjour levernissagemondain,aeulieuhier.
M.Loubetestarrivéàdixheuresdu matin dansunlandauferméoùil setrouvaitavec MmeLoubet,legénéralBailloud etM.Cdm-barieu.LePrésidentde la Républiquea été reçuparM.Jean-PaulLaurens,président,et lesmembresduComitédelaSociété desArtis-tes
français.
Leministredel'instructionpubliqueetdes - beaux-arts,arts,lesmembresM.Roujon,ducorpsdiplomatique,directeurdesbeaux-des
hommespolitiques,de hautsfonctionnaires emplissaientle vestibuleà l'arrivée duPré-sident.
M.Jean-PaulLaurens,ayantsouhaitéla bicnvenueàM.Loubet,la visitecommence
:
lapeinturedbord,puislasculpture. M.Lau-rensdirigele cortègeofficiel.M.Barlholdi donnele
brasà
MmeLoubet.Danslecortègeonaremarquér
MM.Delcassé,doLanessan,Fallièrss, Rou-jon,legénéralBrugère.LéonBourgeois, Poin-caré,Gervais,LouisRicard,Ribot, HenriBou-caré,GervaisetMollard,deSelves,Lépine,
Ca-va-rd,Labcyrie,Duflos,Délateur,Lozé,Ernest Carnot,docteurLannelongne,etc.,ole:Mmes Delcassé,deLanessan,Brugère,Ribot,Roujon, deSelves,LouisRicard,ErnestCarnot.
Danslecampdiplomatique
:
prince deMuns-, terdeMuns-,comteAonzeheuresetcomtessetroisquarts,le PrésidentTornielli,etc. etMmeLoubetontétéreconduitsà leurvoiture, jplacetolique,deBreteuil,lesministresparlecomité,présents,lenoncelepréfetapos-dela
SeineetlepréfetdePolice. L'art et lapolitique
Nousavonsditquelesmembres dugouver-fnementn'avaientpasétéinvitésàassisterà
l'inaugurationduSalon.
Le
comitédelaSociétédosArtistesfrançais : a sansdoutecomprisjétaitdoubléed'unemaladresse,quecetteimpolitessecarhier,à [midi,unedélégationdececomitéserendait
placeBéàuvèaupourprésenter
â
M.Waldecfc-Rousseaulesexcusesdela:Société.etl'assurer quec'étaitseulementparsuited'uneerreur quelesministresn'avaient pasreçud'invita-tion.————————————. -LA GUERREDU TRANSVAAL
LesAnglaisà Beïra
Lesdépêchessontaujourd'huiassezsobres dedétailssurlesévénementsqui-sedéroulent
-enAfrique.Mais,parcontre,ellenous révè-lentquepartout,onaaccueilliavecunevive HéIfiolion,loprojetdes Anglaisdedébarquer
destroupes
à-
BeïrapourrfôbloquerMafeking. Est-onbiensûr,dureste,qu'ils'agisse seu-lementdedébloquerMafeking?Peut-on af-firmer,maintenantquela neutralité portu-gaiseestviolée,qu'onnomettrapasà profit cetteviolationdesterritoiresneutrespour essayerd'atteindrePrétoriaà
moins?.À'Blœxnîontein
Quoiqu'ilensoit,lasituationdelordRoberts àBlœmfonteinparaît êtredeplusenpluspré-caire.Lescommandos
orangistesseréorganisent eneffet,danstoutl'Etatlibre
;
les burghers quiavaientmisbaslesarmesrejoignent par-tout.Plusde20,000Boerssontdanslesenvirons tlescommaudantsEmhieret deWetIreçoi;
ventconstammentdesrenforts.
Lasécheressecontinue; leschevaux souf-frentbeaucoup
;
unecompagniedecoloniaux n'aplusquecinqchevauxL'arrêtdolafournituredel'eaudesréser-surpied. voirscausedéjàdograndessouffrances. OTTEFITATCONTRELE PRINCE'DEGALLES Voiciquelquesdétailsrétrospectifs surl'at-tentatdeSipido.
ADublin,lareineaétéaviséedel'attentat aussitôtqu'enfutparvenuelanouvelle.
Lelord-mairedeLondresa faitafficherla nouvelle
à
Mansion-Iiouse.LeprincedeGallesavaitfaittélégraphier lui-mêmedelagareàlareineetà laduchesse d'York.
Unnombreconsidérablededépêches sontar-rivésàMarlborough-House.Citons particuliè-rementdeMoscnthal,lesdépêchesconsulgénéralenvoyéesparM.Charlesdel'Etat-Libre d'OrangeenFranceet parle docteurLeyds, représentantenEuropedela Républiquedu Transvaal.
Le princedeGallesà Liège BRUXELLES,5avril.—Al'arrivéeàLiège dutrainconduisantleprincedeGalles,un grandmouvementdecuriosités'estproduit.Les voyageurssesontprécipitésversla berline, carlanouvelledel'attentatavaitprécédéle princequiaétérespectueusementsalué.
LesexplicationsdeSipido D'aprèsFEtoilbelge,Sipidoaurait ainsiex-pliquésoncrime:
11considéraitquelespuissants quidéchaî-nentlaguerre,méritentd'êtrechâtiéset,ayant apprisqueleprincedeGallesdevaitpasser parBruxelles,il avaitrésoludesefairele «vengeurdel'humanisé.MPassantauxdétails del'actecommispar lui,ila racontéquedans lagare,ils'étaitfaitindiquerparlepremier passantveuu,
le
princedeGalles,àqui.ace moment,undomestiqueprésentaitunetasse de thé.Sipidoa attendu-
le
départdece domestiqualine. poutse précipiteri;
verslaber-—"u.
A
LA
CHAMBRE
Audébutdelaséance,M.Dulaua déposé sonrapportsurleprojetayantpourobjet d'étendrecertainesdispositionsduCodepénal, envuederéprimerlestroublesapportés àl'or-drepublicparlesmembresduclergé. Legéné-raldeGalliiïet,ministredela guerre, répon-dantà unequestiondeM.llinder,a annoncé deprochainschangementsdanslagarnisonde Paris.EtlaChambreacontinuéla discussion delaloisurl'arméecoloniale.
M.FleuryRavarinasoutenuuncontre pro-jettendantniale aurattachementdel'armée
colo-auministèredelamarine.
Leministredelaguerreet lerapporteurde lacommission,M.deMontebello,ontcombattu cecontreprojetqui,appuyéparM.deMahy, aétéfinalementrepoussé par393voixcon-tre152.
Lasuiteàaujourd'hui.—L.V.-M. *- —-Il'—I.-..1.1 .1
AU SÉNAT
LeSénatadiscutéhierlebudget del'instruc-tionpublique.M.Straussa obtenu lerétablis-sementducrédit,votéparlaChambre etsup-priméparla commissionsénatoriale,affecté autraitementdel'inspecteurchargé,
dudéve-loppementdesœuvrespost-scolaires.Ilsiedde féliciterleSénatd'avoirémisce voteparle-quelilaprouvésasollicitudeéclairéepourla grandeœuvrejamaisachevée,toujoursà re-commencer,del'instructionpopulaire.De même,malgrélesrésistancesdela commis-sion,M..MaximeLecomtea faitadopterun amendementayantpourobjetd'assimilerles brevetésdeClunyauxbrevetésdesfacultésqui sontpourvusdumêmediplôme.Unpeuplus loin,leministrede l'instructionpubliquea aisémentobtenulerétablissementd'uncrédit de5,000fr.nécessairespourpouvoiraccorder del'avancementauxinspecteursde l'ensei-gnementprimaire.
Etnousdevonssurtoutsignalerle voteim-portantémisparleSénatsurlechapitre67: traitementdupersonneldel'enseignement pri-maireélémentaire.LaChambreavaitvotéune augmentaticnlrlaliorerla situation3,761,000desinstituteurs.francs
pouramé- Lacom-missionsénatorialeavaitsupprimécecrédit. Malgréla'résistancedolacommission, l'aug-mentationa étéréinscriteaubudgetpar184 voixcontre89.
LoSénata faitlà bonnebesogne républi-caineetiln'yaqu'àapplaudir.
Aprèsavoirvotésansmodification1ebudget desBeaux-Arts,leSénatarenvoyéà aujour-d'huilàsuite.—L.V.-M.
LAREINEVICTORIAENIRLANDE Dublin,5avril. Letempsestmagnifique.
C'estaupontdeLeeson-Streetqu'aeulieuà l'arrivéedelasouverainela cérémoniedela remisedesclefsdelaville.
Unhérautd'armes,stylemoyen-âge, quipré-cédaitlaprocessionroyale,s'estprésentéaux portesdelaCité.
Lapremièrevoituredelareines'estarrêtée aupointoùsetrouvaientlelord-maireet sa corporation.
Lelord-inaircavait,àsagauche,lesclefsde lavillesuruncoussin,et,àsadroite, leporte-épéedelaCité..
Lelord-maires'estavancéaveclecoussin,et leprésentantàlareine,luia dit: «J'offreà VotreMajestéLesclefsdel'antique ciiédeDu-blin.»
Lareineadonnél'ordreau lord-mairede re-prendrelesclefsetellesontétérendues auma-réchaldelaCité..
Lamêmecérémonieaeulieupourleglaive delaCité. -.
Lecortègesecomposaitdepiqueurs, depo-liceàcheval,d'uneescortedegardes.
Puisvenaitunevoitureavecdesofficiersde lamarineetdel'armée.Uneautrevoiture sui-vait,contenantlaprincesseHenry deBatten-bergetlapriucesseChristian,puislegroupe delareineescortéparlamaisonmilitaire.
Enfinlecortègea atteintla résidence vice-royaled'assez bonneheuredansl'après-midi.
Lareineatrèsbiensnpportélesfatiguesde lajournée.
Suivantplusieursjournaux,leséjourdela reineenIrlandedureraittroissemaines.
Lareinereviendraità Windsor le18cou-rant:elleiraità Londrespasserdeuxjours,
- --
-
'-1 r., verslemilieudemai,puiselleretourneraità Windsorjusqu'au20mai,pourallerensuiteà Balmoral.',"
Belfast,5avril.r Hier,danslàsoirée,destroubles sesontpro-duits.Unefoule.conduité pardesnationalis-tes,etayantà satêteunemusique,a brisé plusieurs,Lafoulefenêtresavecdespierres.
s'estensuitedirigée versCromac-Square,etaattaquél'école, dontelleaégale-mentbrisétesvitres.
Lapoliceest intervenueet
a
dispersé lesma-nifestants.:',L'EIPOSITIQM -DE",JSQ,Q Lethéâtrependantl'Exposition.
—En-vois de Fécamp.—Le train du
tsar.
—Pénurie de servantes. NotreconfrèreVictorRoger,trèsdocumenté sur-lesintéressantechosesétudeduthéâtre,delaquellevientdepublierunenousextrayons lesquelquesrenseignementssuivants
:
Du1"maiau1"novembre1889,la recette totqJ0dethéâtress'élevaauchiffre respecta-bleÕde14,885,249fr.(quatorzomillionshuit centquatre-vingt-cinq milledeuxcentqua-rante-neuffrancs).
Voiciletableaudes;,théâtresfigurantdans cechiffreavecleursrecettesrespectives:
L'Opéraencaissa2,580,840fr
;
la Comédie-Française,1,193,041francs;Opéra-Comique, 1,066,079fr.;Odéon,307,638fr;
Vaudeville, 305,234fr.;Variétés,684,790fr.;
Gymnase, 452,214fr.;Palais-Royal,515,598 fr.;Nouveau-tés,380,438fr.;
Porto-Saint-Martin,674,427fr.; Gaîté,492,178fr.;Ambigu,329.102 fr.;Châto-let,1,436,980fr..;Cluny,139,400 fr.;Château-d'Eau,46,608fr.; Renaissance,129,106fr.; Folies-Dramatiques,380,680fr.;
Boufîes-Pari-siens,Déjazet,239,20172,342fr.; Menus-Plaisirs,205,221fr.;fr.; Eden-Théâtre,1,381,827fr.; Folies-Bergère,872,300fr.
M.VictorRogerpasseensuiteenrevueles piècesjouéesparcesdifférentsthéâtres. Leba-gagedesnouveautésfutmince,et,aumilieu d'innombrablesreprises,onnepeutciterque lespiècessuivantes,ayantvupour
la
première foislefeudelarampeen1889:AlaComédie-Française
:
AlainCharlier,un actedeM.deBornier,etle
PremierBaiser,un actedoM.EmileBergérat; àl'Opéra:
laTem-ppte;àl'Opéra-Comique:
Esclarmonde;
aucune piècenouvelleà l'Odéon;
auGymnase:
la Luttepourlavie,d'AlphonseDaudet.Ilenfutdemêmedanslesautresthéâtreset lamêmeabsencedonouveautéssemanifestera encorecetteannée.
Rienquedesreprisesenperspectivedans touslesthéâtres,àuneseuleexceptionprès,le ThéâtreSarah-Bernhardt,avecl'Aiglon.
Notreconfrèretermineenexprimantla craintequelesdirecteurs n'aientétéimpru-dentsensecontentantd'offrirauxétrangers despiècesreprésentéesdanslemondeentieret traduitesdanstoutesleslangues.
1 Danslasectionautrichienne Leministreducommercea institué unco-mitélocalpoursauvegarderlesintérêtsdes visiteursautrichiensdel'Expositionuniverselle deParis.Cecomité,dontlesiègeestàParis, apourprésidentlebarondeKanstein,gérant duconsulatgénérald'Autriche-Hongriedansla capitalefrançaise,elpourvice-présidentsMM. Y.deMorpurgo,présidentdela chambrede commerceaustro-hongroiseà Paris,et 0.de Koefft,conseillerdecommerceàVienne.
L'écoledespêchesdeFécamp LachambredecommercedeFécamp orga-niseencemoment,sousla directiondeson dévouéprésident,M.A.Bellet,l'envoi desdif-férentsobjetsetenginsdepêchequ'ellefera figureràl'Expositionuniverselle.
Lachambredecommerceparticiperasous troisformesà cetteExposition
:
exposition particulièredelachambredecommercedans lepavillonconstruitspécialementpourles chambresdecommercemaritimes(quai De-billy);
expositiondel'écoledespêches mariti-mesdeFécamp,patronnéeparlachambrede commerce;
expositionrétrospectivecantonale reconstituanttouslesenginsetmodèles em-ployéspourlapêcheauhareng,aumaquereau, àTerre-NeuveetIslande.Enroutepourl'Exposition OnsignaledeKiewlepassageparcetteville deplusieursreprésentants del'émirdeBou-kharie,ainsiqued'ungrouped'indigènesdu Turkestanet dela provincaTranscaspienne, serendantàl'ExpositionuniverselledeParis.
Al'expositiontunisienne CentcinquanteTunisiensdestinésàfigurer à l'Exposition,soitcommeexposants,sbit commesalariésau serviced'exposants,sont arrivéshieràParis.
CesTunisiensontétégroupésencaravane pourlevoyage.Ilsresterontsoumis aucon-trôleducommissairedela sectiontunisienne jusqu'àleurretourenAfrique.Cesvoyageurs exotiquessontplacéssousla directiondeM. Fleury,commissaireadjointdelasection tuni-sienne.
Untrainimpérial
Letransportitalienl'Etna, quivientd'arri-veràRouen,estl'objetd'unevivecuriositéde lapartdupublic.
CenavirequivientdeLibau,apportede nombreuxcolispourl'Exposition.Il trans-porte,notamment,untraincompletservant àl'empereurdeRussie.Lescinqwagonssont surlepontdunavire,recouvertsdobâches,et c'estlàcequiattirelacuriositédespassants.
Ledéchargementdescolisa commencédès hier.Ilsserontdirigésimmédiatementsur Paris.Leswagons,aunombredecinq,seront descendusd'abordà terre,puischargéssur deschalandsquilesconduirontjusqu'à l'Expo-sition,oùilsdoiventfigurerdanslasection russe.Eneffet,ilestimpossible
defaireroulerce trainmper
a
surnosvoiesferrées'jusqu'à Paris:
laplupartdeswagonsontplusdetrois mètresdehauteuret il seraitimpossiblede lesfairepassersouslesouvragesd'art.Cette hauteuranormale'explique,laRussieétant unpaysdeplaineset lesvoiesn'étant cou-péesquepartrèspeudepontsetencoremoins detunnels.EnItalie
M.Salandra,ministredel'agriculture,de l'industrieet du commerce,représentera, dit-on,le gouvernementitalienà l'inaugu-rationdel'ExpositionuniverselledeParis.
Lerecrutementdesdomestiques QuelqueshôteliersetrestaurateursdeParis, enprévisiondel'augmentationdotravailde leursétablissementspondantla duréedel'Ex-position,sesontrendusdernièrementà Lyon pourembaucheruncertainnombre decuisi-nièresetdefemmesdechambre.Celles-ci, sé-duitesparlapenséedeconnaîtrelacapitaleet devoirl'Exposition,n'ontpascraintdequitter leurvillenatale.
Cetexoden'apastardéà sefairevivement sentir
;
actuellement,àLyon, ilestassezdiffi-çiledeseprocurerdesdomestiques.Cen'est doiicpaslemomentd'enchanger.Lesaccidents
Plusieursaccidentssesontproduitsdansla journéeChamp-de-Mars,d'hier.Leplusgraveestsurvenuair
oùunnomméTsapu,gardien denuitaupavillondeHongrie,aététamponné pardeuxwagonschargésdemarchandises al-lemandesdestinéesà l'Exposition.Lamorta étéinstantanée.
Unaccidentmoinstragique estarrivéave-nuedelaMotte-Piquet,oùunwagon
est
sorti desrailsetesttombédanslesous-sold'un bouillonDuval,d'oùl'onaeutouteslespeines dumondeàleretirer..1
».
*1 —I
.1.
Il
1
I
—I.—— LEPRINCEKOTOHITOAVINCENNES., LeprinceKotohito-Kanin,accompagnéde deuxofficiersdesa suite,s'estrendu hierma-tinaupolygonedeVincennesoùil a assistéà différentsexercicesexécutésparlestroupesde lagarnison.Leprince,quiétaitvenuenautomobile,a étéreçuaucarrefourdela Demi-Lunoparle généralKirgenerdePlanta,commandant d'ar-mes,entouréd'unnombreuxétat-major.
"Le29*bataillondechasseursà-ëxecirte plu-sieursmanœuvresavec-uneprécision remar-quable
;
puisle28'dragon,a
évoluéet poussé plusieurscharges.-Laprinces'estparticulièrementintéresséau nouvoaumatérieldecampagnedes12'et13' d'artillerie.Ila examinéendétaillespiècesde 751/1dontlescolonelsdesdeuxrégimentslui ontexpliquélefonctionnement.
Undéjeunerauquelassistaient,outre legé-néral,touslesofficierssupérieurs,a étéservi aucercledesofficiersdedragons, magnifique-mentdécorédetrophéesdedrapeaux etdepa-nopliesDansl'après-midi,d'armesfourniesparl'Arsenal.le princeKotohito avisitélevieqxfort,ledonjon,lachapelleet lasalled'armes,ets'estretiré-en témoignant sa.satisfactionaugénéraldePlantaet félici-tantleschefsdecorpsd'tlabelletenuedeleurs
troupes.
,-L'ÉDUCATIONPHYSIQUE
Le
rapportdeM.Gervais.—Lacom-mission
de
l'Enseignement. OnadistribuéhieràlaChambrele
tome6 durapportgénéralsurl'enseignement secon-daire.Cerapport,concudansuneformedes plusintéressantesetdûàlaplume deM.Ger-vais,députédela'Seine,estconsacréàl'éduca-tionphysique.
Aprèsavoirrelevél'erreurcommise àl'ori-gineaveclesbataillonsscolaires oùl'enseigne-mentsemblaitavoirpourobjetderendre pres-queinutiletouteinstructionmilitaireultérieure, l'auteurdurapportregrettel'espècede con-currencequia diviséjusqu'àprésent l'ensei-gnementciviletl'enseignementdansl'armée quidevraientsecompléterl'unl'autre.
Lerapportconclutàlacréationd'undiplôme spécialconcernantl'éducationphysiqueetqui comporteraitcertainsavantages.
Cetteidéederéformenepeutmanquerd'être examinéeparlaChambre avecunebienveil-lanteattention.
-1
-LESFÊTESDEL'HOTELDEVILLE Pourl'ouverturedel'Exposition Lesyndicduconseilmunicipal,M.Bellan, prépare,d'accordaveclebureau,unegrande fêtequiseradonnéedanslessalonsdel'Hôtel deVille,le21avrilcourant.
Unbanquetd'environ500couverts,avecle PrésidentdelaRépubliqueetlesmembresdu gouvernementcommeinvités,réuniraungrand nombredenotabilitésappartenant àl'Exposi-tionengénéralouàlareprésentationdespays étrangers.
Desconcertsserontdonnésdanslagrande salledesfêtesetdanslessalonsdubordde l'eau.
1
11 1i.
i
LESINGÊMEURSSANITAIRES ETLEMÉTROPOLITAIN L'état.des travaux—Laventilation.M.Pollet,inspecteurchargédela partie OuestduMétropolitain, avaitinvitésescollè-guesdelasociétédesingénieursetarchitectes sanitairesàvisiterlestravauxexécutésaux environsdelaplace
del'Etoile.-Unecinquantainedemembresdelasociété, ontacceptél'offreaimabledeM.Pollet,et se sontrendusdelaplacedehieraurendez-vousl'Etoileetdel'avenuedelafixéà l'angle
Grande-Armée.
Lesvisiteursontsuivicettedernièrevoieet sontdescendusdanslessouterrains parl'es-calierquidonneaccèsdansleschantiersdeJa garedelaPorte-Maillot.
Ilsontparcourulesvoiesdeslignesportant surlesplanslesnumérosunetdeux,jusqu'à l'avenueKléber.Ilssesontséparésà sixheu-resetdemie,Lesingénieursenchantésdoleurpromenade. et architectessanitairesont puconstaterquelestravauxétaient fortavan-cés.Dèsmaintenant,plusdecinqkilomètres devoiessontterminés,encequiconcernedu moinslesterrassementsetlesmaçonneries:
Aupointdevuesanitaire,ons'estrendu comptequelaventilationfonctionnait admi-rablement;lescourantsd'air,aureste,seront encoreaccélérésparlepassagedestrains.
Parmilespersonnesquiavaientassistéà cettecérémonie,notonsMM.Huet,inspecteur généraldesPontsetchaussées;Lacan,Pucey, Martel,Richon,Chassin,Thibeault,Mnthei, Piot,ingénieursdesArtsetManufactures, Ber-trand,
mjgpi
architecte.ECHOS
AucoindelarueLacharricreetdel'avenue Parmentierse trouveunclosgracieusement capitonnédelierreetdeplantesgrimpantes, oùs'égarentdepetitsboutsd'alléesfuyantsous desarbustes.
C'estlejardinducurédeSaint-Ambroise. Nousn'yavonsjamaisentrevula moindre sil-houetteprofane,cebravehommedecurése murantdanssonpresbytèreoùilselivreà la théologieet.àl'étudedeschats.
DeschatsI ily ena làpardouzaines,par centaines,quiprennentleursébats danslejar-dinet,et,leprintempsvenu,miaulentà la lunepoursaluerl'arrivéeprochaine denou-vellesgénérationsdechats.
Lecurévoittoutescescabriolesavecune philosophieplacide.
Chaquematinlaservantedecéansarriveau milieudecettebasse-couroriginale,«auxpetits desminetselledonnelapâture
»,
etc'estune démonstrationdereconnaissance dontgémis-senttousleséchosd'alentour.Iln'estpasunminetétique,mêmegaleux, perdusurvlesgouttières,abandonnéparun maîtreindigne,quinetrouvelà legiteet la pâtée.OnenapportedeBellevillel
Etdanslepopulaireondésigne cetteména-geriedepetitstigresenliberté
:
leschatsdu pi élAplusieursreprisesnousavonsparlédu funiculairedeMontmartre.On procèdeence momentautracédelalignequipourrasans douteêtremiseenserviceauxpremiersjours del'été.
Pourétablirlespavillonsd'attentedespoints terminus,ona dûfairedisparaîtrela vieille écolecommunaleenboisquisetrouvaitentre lesquareSaint-PierreetlarueFoyatier.juste surl'emplacementdel'unedesgares.
Onsaitqu'ilexistesurlaroutedeSèvresà Neuilly,auBoisdeBoulogne,uncimetière. Maisonignoregénéralementqu'iln'yresteque douzetombesdontonzesontcomplètement abandonnées.Aussilegardien,nomméparla communedeBoulogne,quisurveille lecime-tièren'est-ilguèredérangé.C'esttoutauplus si,troisfoisparan,onarecours àsesservi-ces.
AuxboutsduPont-au-Change.
ChacundesdeuxboutsduPont-au-Change aétémarquéhierparunpetitévénement.Du côtéduChâteletlastatuedela Victoirequi surmontela fontainedesPalmiersapparaît, débarrasséedetoutmasque,etdorée magnifi-quement. -DucôtéduPalaisdeJustice,leséchafaudages quis'élevaientdevantlabelleHorlogeducoin duquaiontcommencéà disparaître.Paris, pourlesétrangers,veutsefairebeau. CREATIOND'UNMUSÉELAPIDAIRE
A PARIS
«
-LeConseilmunicipalvaêtreappelé àsepro-noncersurunvœudelacommission duVieux-Paris.
IlexisteruedePoissy,àcôtédelaFourrière, unecasernedepompiersquia comme dépen-danceslesrestesd'uncloîtredesBernardins,le réfectoireetlescavesdatantdu14'siècle.La. commissionduVieux-Parisdemandequeles pompiersévacuentcelocaluniqueàPariset qu'unmuséelapidaire,contenanttoutesles pierresquisontàCarnavalet,ysoitétabli.Elle abandonnedonclapropositiondeM.Lampué, quidemandaitquecemuséelapidaire soitins-talléàSaiat-JuUea-ie-Pauvre.
L'ACTIONCLÉRICflLË
AU»
COLONIES LesPères Maristesinstigateursd'unerévolte
En Nouvelle-Calédonie.—Indigènes païensetçllretiens.troubles
se
—Commentlesfomentent.—Les Canaquesinstrumentsdes missionnaires.
et
-Travaux constatationsdela Commissiond'en-::\,-t -quêtè.";",
.,
',>., LegouvertieurdelaNbuvellejCalédonie nom-mait,endécembredernier,unecommission spécialeayantmissiondedéterminer exacte-mentlescausesmystérieusesd'unerévoltequi s'étaitinopinémentproduite-parmiquelques tribusdeCanaques.Cettecommission, compo-séedesprincipalesnotabilitésadministratives delacolonie,MM.Leconte,présidentdélaCour d'appel,Fortin,chefd'escadronet docteurde l'artillerie,l'administrateurFautier,chefdu servicedesaffairesindigènes,rendcomptede lamissionquiluiaétéconfiée,enpubliantun rapporttrèsdétàiHéet trèsinstructif del'en-quêteminutieuseà laquelleelles'estlivrée.Il s'endégageuneaccusationformellecontreles missionnairesdelarégion,desPèresMaristes, dûmentconvaincusdecomplicitéetreconnus, parlesgensdignes defoiquilesontquestion-nés,commeétantseulsresponsablesdeces troubles,qu'ilsavaientpréparés.Cesontlàdes' faitsmalheureusementindéniablesqu'onne sauraitassezméditeretdesconstatations avé-réessurlesquellesilestbond'insister.LaFrancetoutentièreestunchamptrop restreintpourlesmenéesdesCongrégations, Lahaineimplacablequ'ellesontvouéeà la Républiqueetàsesinstitutionsnes'arrêtepas àlafrontière.Leurinfluenceocculte,inspirée parunehostilitétoujoursvive,saitfranchir lesdistancespours'étendrepartout oùsetrou-ventdebonnesâmesàexploiteretdecrédules espritsàduper.Moinsencorequela métro-pole,noscolonies sontàl'abridecesmalsai-nesetdangereusesspéculations.
Tandisqu'àl'intérieurdupays,lesordres religieuxs'exercentà l'envià empoisonnerla jeunesse,pardefunestesenseignements, àcor-romprelaclasseouvrière,pardepernicieux exemples,ilsréussissentnonmoinsaisémentau dehors,dansnospossessionsd'outre-mer,à agirsurlestribusindigèneset à poursuivre auprèsd'ellesleurtâchededémoralisation, avecdesprocédésdifférents maisaussisûre-mentinfaillibles.
Les missionnaires
Lescongrégationsontadmirablement com-pris,dèsquelagrandeœuvredecolonisation nationaleaétéentreprise,dequelleliberté d'ac-tionellesjouiraientimpunémentsousl'égide etlaprotectiondupavillonfrançais,exempts detoutcontrôlegênant.
C'estalorsquel'onavudébarquersurnos terrescolonialesdeslégionsdemissionnaires quisepromettaientd'opérerauloinavecla jésuitiqueaudacequeleursaffiliés manifes-taientdéjàcheznous.Ilss'enallaient, disaient-ilsfallacieusement,aupérildeleurexistence, prêcherlabonneparoledel'évangile, catéchi-serlespeupladesignorantesetramenerauDieu quipardonnesesenfantségarés"L'ingéniosité et l'extrêmeadressedecesystème
ontmerveil-leusementservileursintentionset leurspro-jets.Ladernièreenquêtenousapprendqueles indigènesétaientpoureuxdefacilesproies. Sousprétextedofaçonnerleurscerveaux ré-fractairesaubien,lesmissionnairesn'avaient d'autreambition,enlesconvertissant auchris-tianisme,quedelestenirsanscesseengarde contrelesavancesdesEuropéens.Ilssesont appliqués—lespiècesdel'enquêteenattestent assez—àéveillereneuxl'animositéet
la
mé-fiance,àlesincitercontinuellementà la ré-volte,à lesempêcherdopayerleursimpôts,à leurinterdiredoselaisseremployer parlesco-Ionsenqualitédemains-d'œuvre.Qu'imaginerdeplushabiledeleurpartpour réserveràleursseulstravaux lesbrasdesnè-gresetpours'approprierlosbiens desindigè-nes?
La capitation
Rappelonslescirconstancesdespremiers in-cidents.Leschefsdestribus,habitant troister-ritoiresdelacôteEstdelaNouvelle-Calédonie, Kéla,chefd'Ina,Silveri,chefduTieti, etRo-bert,chefdeWagapnes'étaientpasacquittés, l'automnepassé,del'impôtdecapitation,que perçoitL'administrateur,sureuxlegouvernement.M.deSainte-Marie,
les frappad'amendeetdeprisonet déléguades gendarmesauprèsdechacund'eux,pourles mettreen.étatd'arrestation,KélaetSilverise livrèrentd'cux-mêmes,àl'autorité,maisquand lesgendarmesarrivèrentàWagap, ilstrouvè-rentlafouledesindigènesameutésquineles laissèrentpasapprocherdeRobert etlesmena-cèrent,s'ilstentaientdes'enemparerdovive force.Lesgendarmes,craignantden'avoirle dessus,se retirèrentet rentrèrentdansleur quartiersanslesprisonniersattendus.
Quelquesjoursensuite,lesfilsdecestrois chefsécrivirentauprocureurgénéralpour.se plaindredesmesuresprisescontreleurspères etpourdemanderjustice.
LefilsdeRobertdénonçaitausurplus l'atti-tudeblâmablequ'auraienteuelesgendarmes enannonçantdatsseraientrequisauchef
dolatribuquedessol-pourlefusiller. Leprocu-reurtransmitcespiècesaugouverneur quidé-signaitaussitôtunecommissiond'enquête, dontlestravaux
main.
commencèrentdèslelende-Cequ'ilsfurent
Lapremièreremarquequefitcette commis-sionluidécouvraitlaplaiedumal.L'agitation s'étaitconcentréedanslestroistribusdeschefs Robert,KélaetSilveri,situées entrelesmis-sionsdeSaint-LéonardetdeTické.Deplusles troubless'étaientparticulièrementpropagéssur unterrainappartenantauxPèresMaristesà Uulgap. -Làseulementl'autoritéavaitétémiseen échecetlesindigènesavaientété«passivement» maisfranchementhostiles.
I!savaientdoncobéiàqui?Aceuxdontle principàlintérêtétaitdecréeret d'entretenir soigneusementcetteagitation
:
les maristes voisins,Unprétexte
Cesdésordresavaientétémistoutd'abord surlecompted'actesarbitrairesetdeviolences commisparl'administrateurde
Sainte-Ma-rie..
Lacommissiona faitjusticedeceprétexte, enétablissantqueloslettresécritesparlesfils deschefsincarcérésouenrébellionleuravaient étédictéesparunmariste,lepèreBerne,etque lesfaussesimputationsvisantlesprétendues menacesdesgendarmesavaientétéinventées parlefertileespritdecereligieux.Lesdangersdel'évangélisation Lesseulestribusquin'aientpastémoigné quelquemauvaisevolonté,lorsdupayement del'impôt,sontcellesquin'onteuprécisément aucunrapportaveclesmissionnaires,étant demeuréespaïennes.Celles-ciadmettent vo-lontierslasuprématiedel'Européen, s'acquit-tentsansmotdireetconsententàlabourerle solpourlecompted'autrui.
Lesautres,victimesdol'astuce etdelafour-beriedeleurséducateurs,fontdesobjections sansnombreauxservicesquelescolons ré-clamentd'elleset,récitantfidèlement desle-çonsapprises,auprixdequelles,difficultéson l'adeviné;déclareraientquel'impôtn'estpas équitableetqu'ilestinjustementréparti.
Cessauvagessesontfaitsparignorancepure lesdocilesélèvesdesmissionnairesquiles grugentcyniquementmaisneleursemblent pasmoinslesseulsdignesapôtres delacivili-sation.Onestparcecontrastesuffisamment éclairépouraffirmernettementquedèsqu'un Canaquedevientcatholiqueildevientenmême tempsunennemijuréde laFrance.
Conclusions
Unequantitédedépositionsrecueilliessont annexéesaurapport.Plusdecinquantecolons ontétéinterrogés.Laconduite desmission-nairesleurapparaît
àtoussoussoujourvéri-table.L'undecestémoinsarépondu
:
«L Baissiônveutarrêterpartouslesmoyens l'iin-migration.Pourelle,l'imniigrabionenlèverat colonie,oubienelleempêcheraledéveloppe mentdej'immigrationmêmeauprixdusangi
Unautredittrèsjustementquelepeuquepoe sèdentlesCanaquespasseinvariablementdan lacaissedolamission.Lacommissionnes'estpasfaitfaute--'dèsa vèrementcondamnerlescoupablesmachina lionsdesmissionnairesetdetracerégalemen -augouvernementluiincombe.Elle
de
luirévèlela coloniele
devoirqrd'unmotla se crèteraisondesmachinationsdecesprêtres «Lemouvementderésistanceà l'autoritén', qu'un,but
:
pesersurlesintentionsdugouvet némentdelaRépublique.»?LegouverneurdelaNouvelle-Calédonie
(
sanctionnénitionexemplaire,cetteenquêted'uneetdodeuxannéeeninfligeantunepud'internement,auxchefsrebellesetendécidan quedesdémarchesseraientpromptementfaite auprèsduvicairepourobtenirle déplace mentdesdeuxmissionnairesquis'étaient1 pluscompromisdanscetteaffaire.Sicedei nieravertissementnesufitpas,lesrepression gagnerontàl'aveniràêtreplusénergiques.
4>
L'abondancedesmatièresnous obligeâre mettreàdemain,notrefeuilleton
LINEDESÂLASftiViLLE PARMmeG.DESAINTE-CROIX ——————-————————————. BANQUETD'ARTISTESALEURS
MAITflE Dansunetouchantepenséed'union etdere-connaissance,lesanciensélèvesdol'atelier
G.Boulanger,J.Lefebvre,Tony-Robert-Fleury quiviennentd'offrirà leursprofesseursun
banquetaurestaurantCatelain(Palais-Royal), M.Julians'étaitexcusé,etM.J. Lefebvre,de l'Institut,présidait,entouré deplusdecentar-tistes,parmilesquelsMM.Tony-RobertFleury, Tallegrain,Thommers,Melchors,Baschet,Paul Buffet,Gosselin,Mottelez,Marche, PaulJo-bert,Guignier,DésiréLucas,Lavergne,Pagès, Dechenaud,Louvet,Thierrot,deGremberghc, Fiat,Blanchard,Widoph,Dambezat,Foreau, AmédéeBuffet,Gueten,Suau,Maissen, Blon-deau,Knight,J.-B.FrédéricRagot, qui,juste-ment,exposecetteannéeau Salonunetoile trèsremarquée
:
Lesderniersrayons,qui,de l'avisLaréunion,général,estuneœuvredes pluscordiales,horspair.a resserra d'unefaçoncharmantelesliensqui,chezlea artistesplusencorequepartoutailleurs, unis-sentmaîtres
;
etélèves.— LARENTRÉEAULYCÉESAINT-LOUIS C'esthieràuneheurequelesélèvesinternes dulycéeSaint-Louisontréintégréleslocaux decetétablissement aprèsavoirprisuneder-nièrefoisleurrepasdemididanslesécolesoù ilsavaientLesexternesétérépartis.
avaientétéprévenusmercredi dansla soirée,duretouraubercail,desorta quecematinmêmelesclassesreprendront commeToutesparlepassé.lessallesontétédésinfectéesd'abord, etrepeintesensuite,etc'estaprèsunexamen approfondidel'étathygiéniquedulycéequela commissionadonnél'autorisationdereprendre lesélèves.
Cependantrectifionsuneinformationdonnée parplusieursconfrères
:
iln'yapasquelques semainesquelederniermaladeaquitté l'infir-merie,c'estsamedipasséquel'infirmerieaéU définitivementévacuée.nFORMATIONSPOLITIQUES Lettréauxévêques
M.Waldeck-Rousseau,présidentduconseil, vientd'adresserauxévêquesunelettreoùii dit
:
Depuisquelquetemps,l'usagesembles'établir, dansuncertainnombredodiocèses,defaireappel auconcoursdemembresdecongrégations nonau-toriséespourorganiserdanslesparoisses desmis-sionsJ'ail'honneurouprédicationsd'appelerextraordinaires.
votreattentionsurla nécessitéquis'imposed'enreveniràl'application desdispositionslégales,etdefairecesser desmis-sionsetdesprédicationsextraordinaires,quina peuventroissiale,queporteratteinteà l'organisation
pa-quandellesnesontpasunecauseda troublepourl'ordrepublic.
11ii i, , CHRÛiïiQUEDRAMATIQUE Théâtrede la Porte-Saint-Martin.— Jean-Bart,drameencinqacteset septta-bleaux,deM.EdmondIlaraucourt. En1894,lecapitainelibre JeanBart,entre-prenddesortirduportdeDunkerque,assiégé parlaflottedesAnglais,pourallermettreen gardecontrel'ennemiunconvoideblé,acheté parla France,oùsévitencemomentla fa-mine.
Ildoitavoircommesecondsursonbateaule comtedeForbin,quivale rejoindrequoiqu'il soitmourant,etquoiqu'illaisseà terreune fiancée,HélènedeFrages,quivient toutjuste-mentdes'échapperdeSaint-Cyr,oùellesa trouvemalheureuse,pourvenirrejoindre l'hom-mequ'elleaime.
Ellearrivetroptard.LecomtedeForbitl vientd'embarquer.
Maislajeunefilletrouvechezlui,àsaplace, unautreForbin,Jechevalierquiressemble tellementàsonfrère,qu'elles'ytrompe. L'au-tre,quelquepeulibein,laisse faire.Etsira-pideetsi courtequ'aitétél'entrevue,il a eu letempsdemettresurleslèvresdelabelle,na baiserdontle souvenirla poursuivralong* temps.
Cesacripantdechevaliersetrouveavoirété condamnéàmortpouravoirtuéquelqu'unen duel.Ilseraitreconnu siJeanBartnelesau-vait,enl'emmenantavec luiàborddelaRail-leuse,oùle premierspectaq^oquifrappeses yeuxestceluidesonfrèrequivientdorendra l'âme,etquiestétendumortsurunecivière. Celadonneà réfléchiraujeuneétourdi,etil commenceàregrettersonaventureavecHélène, lorsquecelle-cisurvientet s'aperçoitenfla quec'estsonfiancéquiestmort.
Ellefuitdésormaislefrèrevivantavec épou-vante
;
maisondevinequ'ellerestera long-tempspartagéeentrelafidélitéausouvenirde l'hommequiestmortetl'émotionqu'elle res-senttoujoursà se rappelerle baisersurla bouchequ'elleareçudel'autre.Jediraitoutdesuitequec'estlàleseulre-prochequej'aiàfaireàlapièce doM.Ilarau-court.Ily alàcommeunlégerfumet deper-versitéquej'aieregretté^detrouverdansl'at-
s
mosphèrèaimable,pittoresqueet vaillanteda toutlerestedel'œuvre.
JeanBartrenvoielajeunefilleàterre.C'est lemomentpourlaRailleusedepartir àlafa-veurdel'obscurité.BientôtlesAnglaissont signalés.Ilsontaperçulebateaufrançais.Une rencontreestinévitable.Labatailleestperdue d'avancepourJeanBart,quiseraécrasépar lenombre.Maisle corsaireveutmourir glo-rieusement.Nouslevoyons,suivantlalégende, attacheraugrandmatsonfilsCamilleBart, quele-fracasdesbouletsfaisaitd'abord trem-bler.Lepetitygagneducourage,et sebat ensuitecommeunpetitlionceau,refusantde serendreetsejetantàlameraprèsqu'ilavu sonpèrefaitprisonnier.NousretrouvonsensuiteJeanBartprisonnier avecForbin,enAngleterre.UneAnglaise,qui admirelecourageetl'héroïsme,s'estépriseda JeanBartqu'ellen'ajamais vu,etellevou-draitl'épouser.C'estsonpère,masterBrown, unrichearmateur,quivientlui-même l'ap-prendreauprisonnierdansla touroùilest détenu.JeanBartrefuse.Maisil acceptelea moyensd'évasionquiluisontfournisparelle
:
unelime,uneéchelledecordes,unebarquesur lameraupieddelatour.LafaminecontinuedesévirenFrance