• Aucun résultat trouvé

Un an déjà, et c’est un triste anniversaire puisque l’on dénombrera bientôt 100 000 décès en France, et près de 3 millions dans le monde.Inimaginable, il y a 1 an,...

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Un an déjà, et c’est un triste anniversaire puisque l’on dénombrera bientôt 100 000 décès en France, et près de 3 millions dans le monde.Inimaginable, il y a 1 an,..."

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

54 | La Lettre de l'Infectiologue • Tome XXXVI - n° 2 - mars-avril 2021

Dr Jean-Luc Meynard

Service des maladies infectieuses, hôpital Saint-Antoine, Paris.

Rédacteur en chef de La lettre de l’Infectiologue.

ÉDITORIAL

Covid-19 :

“une maladie aux multiples facettes”

Covid-19: a multifaceted disease

Un an déjà, et c’est un triste anniversaire puisque l’on dénombrera bientôt 100 000 décès en France, et près de 3 millions dans le monde.

Inimaginable, il y a 1 an, lors des premiers cas rapportés de la maladie avec une présentation à fort tropisme pulmonaire. On a appris depuis que si cette forme reste largement prédominante, il existe d’autres manifestations, en particulier neurologiques, thromboemboliques, ORL ainsi que des formes chroniques ou “Covid long” qui posent des problèmes de prise en charge.

Ce triste anniversaire – en termes de pertes de vies humaines et de conséquences économiques – est aussi marqué par un risque non négligeable de burn out du personnel soignant dont les conditions de travail ne font que se dégrader, et ce, face à la troisième vague de l’épidémie. On parlait d’un “avant” et d’un “après” Covid à la suite de la première vague. À ce jour, on a bien connu l’“avant”,

mais malheureusement l’espoir d’un “après meilleur” n’était manifestement que de belles paroles !, contribuant en particulier, comme cela est souligné dans l’article d’A. Ayouch-Boda et P. Nuss, à un risque de burn out.

Ce numéro fait le point sur les manifestations extrapulmonaires de la Covid-19, parmi lesquelles figurent les atteintes neurologiques.

Leur fréquence est estimée à 8 % chez les patients hospitalisés, et parfois elles révèlent la maladie par une présentation de type encéphalite ou neurovasculaire, nécessitant systématiquement la réalisation d’une PCR de dépistage devant ce tableau, comme le précisent T. de Broucker et E. Meppiel dans leur article.

Un des symptômes le plus souvent rapporté au cours de l’infection à SARS-CoV-2 est l’anosmie, présente dans au moins un tiers des cas, très majoritairement associée à des formes légères de la maladie (85 %), comme cela est montré par J.F. Papon et C. Blanchard dans ce numéro.

Son mécanisme ne semble pas différent de celui des autres anosmies post-viroses respiratoires, à savoir œdème de la muqueuse olfactive et cytotoxicité du virus sur l’épithélium et les bulbes olfactifs.

La récupération est rapide et complète en cas d’atteinte inflammatoire isolée. L’atteinte de l’épithélium olfactif nécessite une période plus ou moins longue, expliquant la récupération retardée et parfois incomplète.

Dès les premiers cas rapportés d’infection à SARS-CoV-2,

en particulier dans les formes respiratoires sévères, il a été mis en évidence, avec une fréquence plus élevée que dans les pneumopathies infectieuses, l’association Covid-19 et embolie pulmonaire.

Bien que la physiopathologie des thromboses associées à l’infection à SARS-CoV-2 ne soit pas complètement élucidée, plusieurs mécanismes ont été identifiés, en particulier l’activation de la coagulation,

(2)

La Lettre de l'Infectiologue • Tome XXXVI - n° 2 - mars-avril 2021 | 55

AVIS AUX LECTEURS

Les revues Edimark sont publiées en toute indépendance et sous l’unique et entière responsabilité du directeur de la publication et du rédacteur en chef.

Le comité de rédaction est composé d’une dizaine de praticiens (chercheurs, hospitaliers, universitaires et libéraux), installés partout en France, qui représentent, dans leur diversité (lieu et mode d’exercice, domaine de prédilection, âge, etc.), la pluralité de la discipline. L’équipe se réunit 2 ou 3 fois par an pour débattre des sujets et des auteurs à publier.

La qualité des textes est garantie par la sollicitation systématique d’une relecture scientifique en double aveugle, l’implication d’un service de rédaction/révision in situ et la validation des épreuves par les auteurs et les rédacteurs en chef.

Notre publication répond aux critères d’exigence de la presse :

· accréditation par la CPPAP (Commission paritaire des publications et agences de presse) réservée aux revues sur abonnement,

· adhésion au SPEPS (Syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé),

· indexation dans la base de données internationale ICMJE (International Committee of Medical Journal Editors) et liens privilégiés avec la SPILF,

· déclaration publique de liens d’intérêts demandée à nos auteurs,

· identification claire et transparente des espaces publicitaires et des publi-rédactionnels en marge des articles scientifiques.

ÉDITORIAL

qui semble être le facteur principal de risque. La fréquence d’une maladie veineuse thromboembolique (MVTE) a été retrouvée chez 8 à 21 % des patients hospitalisés, et 16 à 31 % des patients en réanimation.

Cette fréquence et la gravité de la MVTE sont à l’origine de

recommandation d’anticoagulation préventive, détaillée dans l’article de F. Parent et al.

Non seulement l’infection à SARS-CoV-2 est à l’origine d’infections aiguës aux multiples facettes, mais également elle pose le problème

de manifestations persistantes plusieurs semaines ou mois après l’infection.

Ainsi L. Savale et al. ont rapporté les résultats publiés dans le Journal of the American Medical Association [1] de l’évolution des symptômes 4 mois après l’hospitalisation chez 478 patients avec une évaluation pulmonaire, cognitive et de la qualité de vie. Plus de la moitié des patients rapportent la survenue d’un nouveau symptôme : asthénie (31 %),

troubles cognitifs (21 %), dyspnée (16 %). 63 % des patients ont encore des anomalies scanographiques, et pour 19 % d’entre eux, il existe des lésions de fibrose.

Tous ces éléments montrent la diversité des tableaux cliniques de l’infection à SARS-CoV-2, à la fois à la phase aiguë et à distance.

Tous les espoirs reposent désormais sur la vaccination pour réduire drastiquement l’incidence de la maladie, comme cela est observé dans les pays où elle a déjà été largement effectuée. Ce n’est qu’à ce prix que l’on n’aura pas à prendre en charge ou à découvrir de nouvelles facettes de cette infection aux lourdes conséquences.

J.L. Meynard déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec l’article.

1. Carfì A et al. Persistent symptoms in patients after acute Covid-19. JAMA 2020;324:603-5.

Références

Documents relatifs

Exit, voice and loyalty a ainsi pour objectif d’étudier les conditions de développement, conjoint ou non, des deux modes d’action, leur efficacité respective dans

Mais nous allons voir que produire plus (la croissance économique) ne peut pas être présenté comme une condition suffisante de l’amélioration des conditions de vie de la

De la même manière, mais sans l'aide du professeur, observer puis mettre en route le système, et compléter le modèle fonctionnel en réalisant l'exercice 2 de la page 20 de

En exécution de la mission qui nous a été confiée par votre assemblée générale, nous avons effectué l’audit des comptes annuels de la société SAS IN SAS IN

La réponse immunitaire humorale, est caractérisée par la production d'anticorps neutralisants dirigés contre la protéine N de la Nucléocapside, la protéine S et

Neuropathology Brain Bank & Research CoRE, Department of Pathology, Nash Family Department of Neuroscience, Ronald M Loeb Center for Alzheimer’s Disease, and Friedman

37 The anti- apoA- 1 IgGs engagement of this region due to sequence homology with apoA- 1 20 has been reported to mediate their pro- inflammatory/pro- atherogenic response,

3- Ne cessant d’améliorer notre commande, nous avons constaté qu’un phénomène d’oscillation de l’eau autour d’un niveau provoque de nombreux démarrage et arrêt