A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
T RUNOG T. T UONG
Effet du mouvement de rotation sur les cavités électromagnétiques
Annales de l’I. H. P., section A, tome 9, n
o3 (1968), p. 303-326
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1968__9_3_303_0>
© Gauthier-Villars, 1968, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section A » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.
org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
303
Effet du mouvement de rotation
sur
les cavités électromagnétiques
TRUONG T. TUONG
Ann. Inst. Henri Poincaré, Vol. IX, n° 3, 1968,
Section A :
Physique théorique.
RÉSUMÉ. - Un calcul
approché
duchamp électromagnétique
dans lescavités dont le
diélectrique
est en mouvement de rotation relatif ou nonpar rapport à la cavité
qui
elle-même peut tourner ou non par rapportau
repère inertiel,
est fait sur la base deshypothèses
de E. J.Post,
A. Yildizet C.
Tang.
Diversesconséquences théoriques
sont extraitesjusqu’au
deuxième ordre par rapport à la vitesse de rotation.
I. INTRODUCTION
1. Les cavités
électromagnétiques
ont eu unregain
d’intérêt durantces dernières années : l’attention est concentrée sur l’influence de la rota-
tion sur le comportement du
champ électromagnétique
stationnaire dansune telle
cavité,
enparticulier
sur lapossibilité
de détecter les effets du second ordre de la rotation. Plusieurs auteurs ont tenté d’élaborer une théoriequi
peutprévoir
de tellesconséquences.
Nous ne ferons pas ici une énu- mération extensive de ces travaux. Notre but est seulement trèslimité;
il consiste à
reprendre
les idées de Post-Yildiz etTang [1] [2]
sur laquestion
et de mener les calculs
jusqu’au
deuxième ordre par rapport à la vitesse de rotation.L’approximation
dupremier
ordre s’est révéléeadéquate
pourexpliquer
les
expériences
faites dans le domaineoptique,
au début dusiècle, rejoignant
les solutions «
optiques »
usuelles et lesapproximations
faites par Post-Yildiz-Tang
se trouvent êtrejustifiées.
La secondeapproximation
révèleune « structure fine » des
fréquences
de vibrations dans la cavité pourvu que l’onnéglige
lapolarisation
induite par lechamp
de forces sur le diélec-trique.
Un tel effet repose sur l’ensemble deshypothèses
formulées par lesauteurs
cités,
leur validitédépend
des résultatsexpérimentaux. Cependant,
les calculs ont été faits dans un domaine de rotation très
large
pour deslongueurs
d’ondescentimétriques
oumillimétriques
sans descendrejusque
dans le domaine
optique :
nous pensons que moyennant une vitesse de rotation suffisammentgrande,
un effet du second ordre peut être facilement détectablequi
confirmera ou infirmera lesapproximations faites,
ainsique les
hypothèses
dedépart.
Leproblème
des réalisationsexpérimentales
ne sera pas soulevé ici.
Dans le modèle de
Post-Yildiz-Tang,
l’idée est d’introduire un traite- mentgénéral
de l’influence de la rotation sur lechamp électromagnétique
stationnaire dans un référentiel
qui
peut être en rotation uniforme ou non.Dans le cas où le référentiel est
inertiel,
c’est le milieu matériel en rotation uniformequi
sera le facteurperturbant.
Dans le cas où l’on observe lechamp électromagnétique
dans lerepère
enrotation,
le milieu matériel peut êtreen rotation relative ou non par rapport à ce
repère.
Il est donc naturel de rechercher une formulation covariantequadridimensionnelle
deséqua-
tions de Maxwell et des
équations
constitutives de la matière. Lecouplage
entre le
champ électromagnétique
et le milieu matériel se trouve donc décrit d’une manière covariante.Mais il n’est pas suffisant de ne considérer que le
champ électromagné- tique
et lespropriétés
constitutives de la matière d’unefaçon générale.
Nous ne connaissons pas
justement
lespropriétés
constitutives de la matière sous l’influence de la rotation. On peut diviser ces dernières en deuxcatégories :
celles dues à une induction fictive à cause du mouvement relatifdu
repère
par rapport au milieu matériel(propriétés cinématiques
dontl’exemple
leplus simple
est la f.é.m. induite par lemouvement)
celles duesau
champ
d’accélérationsqui change
lespropriétés physiques
des vecteurspolarisation
etmagnétisation (par exemple symétrie cylindrique).
Dansl’idée de
Post-Yildiz-Tang,
on écarte lespropriétés
de la deuxièmecatégorie.
Cette
hypothèse
peut sejustifier
parl’argument
suivant : on peuttoujours
choisir le
diélectrique adéquat
pour que de tels effets soient d’ordresupé-
rieurs à ceux
qu’on
veut observer. Mais il est intéressant de noter que le choix contraire aurait pu être tout aussi riche derenseignements
sur larotation pourvu
qu’un
modèlemathématique
du milieumatériel, qui
seraprobablement
de naturestatistique
àl’image
du modèled’Ising
pour le305 EFFET DU MOUVEMENT DE ROTATION SUR LES CAVITÉS ÉLECTROMAGNÉTIQUES
ferromagnétisme
soit connu dans unrepère
inertiel.Post-Yildiz-Tang, postulant
donc la covariancegénérale,
sont donc amenés à la conclusion suivante :négligeant
les effetsphysiques,
il existe unerelation,
ouplus
exactement, une transformation
biunivoque
entre lesquantités physiques
existant dans les deux
repères.
La covarianceexige
que de tellesquantités
soient de nature
tensorielle,
la transformation cherchée est une transfor- mation deschamps
du tenseur définie sur deux espacesphysiques
différents.Si donc on connaît une telle transformation connaissant les
quantités
dansun
repère,
on peut connaître la mêmequantité
dans l’autrerepère
etjouant
sur la covariance on peut résoudre les
équations
de Maxwell dans cerepère
et trouver le comportement du
champ
stationnaire.Nous arrivons maintenant à un
point important qui
est la recherchede cette transformation
qu’on
doit définir comme uneapplication
difféo-morphique
entre deux espaces demétriques différentes ;
l’un d’eux étantl’espace
minkowskien de la Relativité Restreinte. Il existe différentes méthodes pour rechercher une telleapplication.
Laplus
ancienne a étécelle de
Langevin [4] qui
fait usage durepère
inertielinstantané;
diversauteurs de la Relativité Générale ont utilisé le même argument pour déduire
une «
métrique
dudisque
tournant ». Nous ne ferons pas ici une étudecritique
de ces méthodes.Post-Yildiz-Tang simplement postulent,
avecune réserve
prudente,
que lapremière approximation
d’une telleappli- cation,
c’est-à-diren’englobant
que le terme enQ,
la vitesse de rotationuniforme,
est une rotationgaliléenne,
c’est-à-dire où le temps est conservé.Dans une étude récente
[4]
sur les fondementsopérationnels
de la Rela- tivitéGénérale,
M. Saul A. Basri a montré que, dans le cadre deséquations d’Einstein,
il estpossible
de déterminer lamétrique
dudisque
tournantsans avoir recours à d’autres
hypothèses
que lesprincipes
fondamentaux de la mesurespatiale
ettemporelle.
Il a montré d’autre part, que la trans- formation cherchée : passage durepère
en rotation aurepère
inertiel estsimplement
la rotationgaliléenne qui
estpostulée
parPost-Yildiz-Tang.
Nous pensons ici
qu’une
tellejustification théorique
est suffisante pour appuyer le traitement dePost-Yildiz-Tang.
Lesconséquences qu’on
peut tirer de tout cela seront confirmées ou infirmées parl’expérience.
D’autre part, que peut-on dire du
couplage matière-champ
d’accélé-ration ? Un tel
couplage
n’est certainement pasnul, rigoureusement parlant,
mais il est d’ordre
gravitationnel
donc infinimentpetit
par rapport auxobservables,
dont nous nous proposons de faire une évaluation. La contri- bution duchamp électromagnétique
auchamp gravitationnel
est aussinégligeable;
elle est de même nature que lecouplage matière-champ
d’accé-lération.
2.
Ayant
donc défini le contextegénéral
duproblème,
nous allonsrappeler
lesprincipaux
résultats obtenus parPost-Yildiz-Tang
avant deprésenter
une solution deséquations qu’ils
ont obtenue.L’esprit général
de cette étude n’est pas une étude
mathématique rigoureuse
de l’influence mutuelle des troisquantités physiques : champ d’accélération, champ
élec-tromagnétique
et milieu matériel. Mais c’estuniquement
un essai d’éva-luation des effets observables aux
grandes
vitesses de rotation dans l’uti- lisation des cavitésélectromagnétiques
ordinaires.Post
[2]
avait découvert que l’on peut écrire leséquations
deMaxwell
en n’utilisant que des dérivées ordinaires pourvu que l’on traite le tenseur
F03BB03BD(E, B)
comme un tenseurantisymétrique, H)
comme unpseudo-
tenseur
antisymétrique
depoids
1. Eneffet,
si l’on se restreint auxmétriques
riemaniennes, cequi
est le cas de la RelativitéGénérale,
les coefficients de Christoffel s’annulent avec ceshypothèses.
Postappelle
cettereprésen-
tation l’invariance naturelle des
équations
de Maxwell. Pour unchamp libre,
en l’absence des sources, on peut donc écrire
Cette formulation a
l’avantage
de traiter le vide sur le mêmepied d’égalité
que le milieu
matériel,
car leséquations
duchamp
seséparent
des relationsconstitutives de la matière.
Le milieu matériel dans un
repère
inertiel estreprésenté
par le tenseur constitutifqui
doit avoir lespropriétés
desymétrie
liée à Iasymétrie
des tenseurs
Flvet 6~.
Eneffet,
Post montre que l’on peut écrireobéit aux relations de
symétrie
suivante :et se comporte comme une densité tensorielle contravariante de
poids
+ 1Une telle relation
implique
donc linéarité de l’interaction entre lechamp
et la matière. Il faut
ajouter
aussi que nous nousrestreignons
aux inter-actions instantanées et locales.
Yildiz-Tang
sontpartis
de ce modèle de la matière et de la formulation invariante naturelle de Post en introduisant les idées suivantes : pour307
EFFET DU MOUVEMENT DE ROTATION SUR LES CAVITÉS ÉLECTROMAGNÉTIQUES résoudre le
problème.
Il est évident que l’on ne connaît que dans unrepère
inertiel.Supposant
donc que la notion de corps soliderigide
semaintienne encore dans un univers non euclidien
qu’en particulier
que lesparois
de la cavité que l’on considère ne soient pas déformées par larotation,
on peut user de la covariance pour écrire les mêmes conditionsaux limites pour une
paroi
infiniment conductrice. En d’autres termes,Yildiz-Tang
admettant l’existence de larigidité
dans unrepère arbitraire, postulent
la covariance des conditions aux limites.La seconde idée est de
séparer
la part due à la matière de la part due au vide dans le tenseur constitutif etd’appliquer
la transformation à lapartie
affectée par la rotation par rapport au
repère
que l’on considère. Trois cassont donc
possibles;
ils sontexpliqués
en détail par Yildiz etTang
dans leurtravail,
ainsi que par Post dans son article sur l’EffetSagnac [3].
Utilisant donc les coordonnées
cylindriques qui
sontappropriées
dansce cas où la
symétrie
axiale estévidente,
la matriceAf’
est lasuivante,
les formules du
changement
de coordonnées sont :Dans un
repère inertiel,
les composantes du tenseur constitutif sontséparé-
ment
(vide
etmatière)
L’effet de la rotation est
d’ajouter
une composantesupplémentaire
8’ = s.
Lorsqu’on
observe lechamp
dans lerepère
en rotation parrapport
auquel
la cavité restefixe,
le milieu matériel reste fixe dans lerepère
inertiel
(expérience
deDufour-Prunier).
8’ = ~o.
Lorsqu’on
observe lechamp
dans lerepère
en rotation lacavité y étant
fixée,
cette fois le milieu est au repos dans lerepère
en rotation(expérience
deHarras-Pogany).
s’ =
(8
-80). Lorsqu’on
observe lechamp
dans lerepère
inertielet
lorsque
le milieu matériel est en rotation par rapport aurepère
d’obser-vation.
On peut s’attendre aux effets purs des surfaces limites en rotation
si,
dans le dernier cas, on laisse le milieu stationnaire dans lerepère
d’obser-vation. Un tel cas n’est pas traité
ici ;
il est à noter que la surface de disconti- nuité devient ici une double discontinuitéélectromagnétique
etmécanique,
il est difficile de se donner un modèle réel
qui
peut décrire lesphénomènes physiques.
3. A
présent,
nous sommes en mesure d’écrireexplicitement
leséquations
du
champ
dans une cavité. Les composantes des tenseursF~,,,
et6;’v
sontLes
équations
duchamp
et leséquations
constitutives sous leur forme tensorielle sont les suivantes :avec
EFFET DU MOUVEMENT DE ROTATION SUR LES CAVITÉS ELECTROMAGNETIQUES 309
On obtient
(voir Yildiz-Tang [1]) :
Ces 8
équations
ne sont pasindépendantes :
deux d’entre elles sont des combinaisons linéaires des 6 autres.Le
champ
recherché est unchamp stationnaire;
il est donc invariant dans le choix d’uneorigine angulaire
d’uneorigine
axiale zo et d’uneorigine temporelle : chaque
composante duchamp
est doncproportionnelle
au facteur Seule la
dépendance
radiale sera déterminée par leséquations
où l’on a fait la substitutionEn éliminant de
proche
enproche
les composantesE~, Br,
on aboutitau
système
suivant :ANN. INST. POINCARÉ, A-IX-3 21
Yildiz et
Tang
ontdégagé
cecouplage particulier
dû à la rotation duchamp électrique
auchamp magnétique.
Diverses solutions obtenues dans descas
particuliers (h
=0, d dr =
0 ouapproximation optique)
sont mentionnées dans leur travail. E. J. Post n’a pas résolu lesystème
deséquations
de Maxwellmais partant des mêmes
hypothèses,
il a résolul’équation
d’ondes dansl’approximation optique. Aussi,
les coefficients decouplage apparaissent
comme des fonctions rationnelles du rayon r. Tous les termes ne
jouent
certainement pas le même rôle. Si nous nous cantonnons dans le domaine des
microondes,
pour les vitesses de rotationenvisageables
maintenantet pour une dimension de cavités raisonnables
(interférence
à 1 m de dia-mètre),
le termepetit
sans dimensionqui apparaît
commeinfiniment petit
naturel est
ar2.
Notre méthode est dedévelopper
les coefficients enar2, puis
de résoudre leséquations
par une méthode deperturbation.
Deuxapproximations
serontfaites,
lesexpressions
duchamp
sont calculablesjusqu’au
deuxièmeordre,
ainsi que l’allure desfréquences
d’oscillation pour un mode donné. Ledéveloppement
des coefficients donne :EFFET DU MOUVEMENT DE ROTATION SUR LES CAVITÉS ÉLECTROMAGNÉTIQUES 311
II. APPROXIMATION DU PREMIER ORDRE 1. Le rôle du
repère
non inertielapparaît
clairement dans cetteapproxi-
mation. L’effet est de nature purement
cinématique,
on peut larapprocher
avec les effets de la transformation de Lorentz faite au
premier
ordre par rapport àfl,
le rapport de la vitesse linéaire et de la vitesse de la lumière dans le vide sur lechamp électromagnétique.
Mais si les effets sontsymé- triques
pour la transformation de Lorentz, ils ne le sontplus
pour le casde la rotation. Ce résultat n’est pas encore confirmé par
l’expérience, auquel
cas nous serions fixés sur la validité de cette « rotationgaliléenne
))dans le
vocabulaire
dePost-Yildiz-Tang.
Le fait que nous obtenons uneréponse
en accord avecl’expérience
quant auxfréquences
de vibration n’est pas une confirmation suffisante. Ledéveloppement
suivant a pourobjet
de décrire lechamp électromagnétique
modifié par la rotation aupremier
ordre.Les
équations
deYildiz-Post-Tang
se réduisent à la forme suivante :Nous remarquons que le
couplage
dupremier
ordre n’est passymétrique,
que le
champ
axialélectrique
ne contribue pas à une modificationspatiale
du
champ
axialmagnétique,
alors que ce dernierfigure
au deuxième membrede
l’équation
enE~.
Les autres composantes peuvent être calculées àpartir
de
Ez
et deBZ
avec les formulesgénérales :
elles montrentqu’en générale
l’altération due à la rotation peut être calculée
explicitement.
Il est intéres-ANN. INST. POINCARÉ. A-I X-3 21*
sant de noter que la nature « besselienne » du
champ
reste, ce fait est dû à lapetitesse
de lafréquence
de rotation par rapport à lafréquence
de vibrationde la cavité.
Nous pouvons écrire
explicitement
lesexpressions
duchamp.
g étant la fonction de Green de
l’opérateur
de Bessel deparamètre
ml.1
Remarquons
que2 modes de vibrations sont
possibles :
on peut choisir p, q = 0 et retrouver le modemagnétique
des cavitésstationnaires,
ouprendre q, p ~
0 un modemixte
qui
n’existe pas dans le cas stationnaire.Nous pouvons écrire maintenant les conditions aux limites dans le réfé- rentiel où sont calculés
Ez.
Nous considérons ici uneconfiguration cylindrique
limitée par deuxcylindres
de rayonsRi, R2,
alors :Ces quatre conditions donnent quatre
équations homogènes
en p, q,p’, q’.
Toute solution non triviale est obtenue si le déterminant du
système
estnul. L’annulation d’un tel déterminant une
équation
transcendante dont l’inconnu est ml.Soit {xK}
l’ensemble des racines de cetteéquation.
Lechoix de K, de h et de n constitue le choix d’un mode de vibration de la cavité. Mais si ce choix même a une valeur
unique
de lafréquence (en module)
de vibration dans le cas des cavités
ordinaires,
on observe un dédoublement de lafréquence
à cause de la rotation.313
EFFET DU MOUVEMENT DE ROTATION SUR LES CAVITÉS ÉLECTROMAGNÉTIQUES
Écrivant
que ml - xg nous avons la relation suivante :Posant
on a :
Dans le
plan (m, û/),
c’estl’équation
d’uneconique dégénérée
ou non.Connaissant les courbes de
dispersion (~B
nous pouvons construire(o, Qn)
en utilisant les relationsprécédentes.
Mais il ne faut retenirque 1
car c’est la seule
quantité
sensible au détecteur defréquence.
Pour Q0,
le
phénomène
estidentique,
le sens de la rotation nechange
pas lephéno-
mène. Pour
chaque Qn,
il existe donc deuxfréquences
devibration;
la différence estindépendante
des nombres d’ondes axial etradial,
cequi
veut dire que les conditions aux limites dans la direction radiale et axiale n’interviennent pas. Seul le nombre d’ondes azimutal compte. Nous retrouvons ici la solu- tionoptique
deYildiz-Tang [1]
et « l’effet Zeeman desphotons
deC. V. Heer »
[5].
FIG. 1. - Courbes de dispersion
avec le changement de variable (J)2’ = (W n)2.
FIG. 2. - Allure des courbes de dispersion
pour la première approximation.
EFFET DU MOUVEMENT DE ROTATION SUR LES CAVITÉS ÉLECTROMAGNÉTIQUES 315
FIG. 3. - Courbes de battement des fréquences dans la première approximation.
2. Le résultat des
expériences optiques
a étéexpliqué
par cette relation par ces auteurs etplus
récemment par E. J. Post[3] :
le rapport8’/8
décritle mouvement de la matière par rapport au référentiel fixe. La
séparation
des
fréquences
Aoe est, en outre, linéaire par rapport à an. Lesexpériences
de Macek
[6]
avec un laser confirme ce résultat : à noter que pour lesexpé-
riences
optiques, n
est très élevé et Q estfaible;
mais on peut fort bien concevoir desexpériences
avec des ondes très courtesmillimétriques
oucentimétriques
pourlesquelles
il est nécessaire d’utiliser de trèsgrandes
vitesses de
rotation;
nous pouvonsvoir,
d’autre part, que le nombre n est déterminé par les conditions d’excitation de la cavité.Ce résultat obtenu par les
équations
deYildiz-Tang-Post
montre d’autre part que laséparation
desfréquences
est dueuniquement
aux conditions auxlimites.
L’interprétation
usuelle basée sur la différence de cheminoptique paraît
être en défautici, puisque logiquement
en prenant une cavité toroïdale de section méridiennerectangulaire
et en y mettant une membrane méri- dienne infinimentconductrice,
on obtient la mêmeséparation
desfréquences
sans que l’onde propageant dans le sens de la rotation et l’onde propageant dans le sens contraire n’interfèrent pour donner lieu à une différence de marche. Dans
l’optique
dePost-Yildiz-Tang,
seule une onde stationnaire vibrant sur deuxfréquences
différentes est observable à cause des conditionsaux limites.
Jusqu’ici
on ne connaît pas d’autresexpériences qui
soientcapables
de décrire les effets autres que ceux du
premier
ordre. Le traitement cova-riant des
équations
de Maxwell semble être le moyen leplus plausible
pour
explorer
les effets de la rotation.Nous constatons, d’autre part, que pour s =
s’,
la solution obtenueavec
l’approximation
dupremier
ordre devient la solutionrigoureuse.
Le milieu n’induit pas d’autre effet que l’effet
cinématique,
car nous avonsnégligé
tout effetdynamique
sur le milieumatériel;
cettehypothèse
sim-plificatrice
peut neplus
être exact pour certains matériaux dont lapolarisa-
bilité est hautement sensible à un
champ
de forcesappliquées.
Il n’existedonc pas d’effet du second ordre
lorsque
la matière est immobile dans lerepère
où l’on observe lesphénomènes,
compte tenu de lasimplification
admise. La
séparation
desfréquences
reste constanteaprès
une certainelimite ~2n = mo. C’est un fait
remarquable qui
reste à être vérifié parl’expé-
rience.
3. En conclusion de
l’étude,
aupremier ordre,
nous pouvons dire que :-
L’hypothèse
dePost-Yildiz-Tang
mène à une concordance avec .l’expérience
quant à laséparation
desfréquences.
Cette seulequantité
observable sous la forme d’un battement entre deux
fréquences dépend
linéairement de la
fréquence
de rotation et aussi de cettefréquence
apparente MQproduit
du nombre d’onde azimutal et de lafréquence
de rotation.- La covariance semble être le cadre correct pour résoudre le
problème
des conditions aux limites pour une frontière mouvante.
- La rotation
galiléenne
semble être unepremière approximation
dela transformation
qui
relie l’univers inertiel à l’univers durepère
enrotation.
- Il n’existe pas de
fréquence
propre auchamp magnétique
ou de fré-quence propre au
champ électrique.
Tous deux oscillent sur deuxfréquences
différentes au niveau de la
première approximation;
on ne peut direlaquelle
est celle du
champ électrique
etlaquelle
est celle duchamp magnétique.
III.
DEUXIÈME
APPROXIMATION1. Dans cette
partie,
le rôle du milieu matériel en mouvement est misen évidence. En
effet,
pour e #8’,
a =n~’(l 2014 8’/8)
est différent dezéro et l’on peut inclure dans le
développement
des coefficients al a2j8i P2
11 y2
al ~2
les termes enar2.
On s’attend ainsi à des effets du second ordre par rapport àQ,
effetsqui
sont certainementdépendants
des nombresEFFET DU MOUVEMENT DE ROTATION SUR LES CAVITÉS ÉLECTROMAGNÉTIQUES 317
d’ondes azimutal et axial. Nous verrons que le
paramètre
naturelqui
s’im-pose est le rapport
2014 ;
cela pour deux raisons : en prenant un terme deplus
dansl’expression
descoefficients,
aucunchangement majeur
discontinun’est
possible
à cause des fonctionssimples différentiables,
mais depetites
altérations telles que de
petites
modifications dans le comportement duchamp
et depetites
variations des courbes dedispersion
sont seules envi-sageables.
Il est donc naturel de considérer cequi
se passe auvoisinage
del’approximation
d’ordre 1 vis-à-vis d’unparamètre qui
est le rapport le choix d’un telparamètre
est évidemment motivé par le désir d’étudier l’effet du second ordre sur les courbes dedispersion.
Notre but est demontrer que, dans le cadre des
hypothèses admises,
un effet du second ordre est observable.La matière telle que nous l’avons
supposée
reste lesiège
d’unchamp
de
polarisation
et demagnétisation proportionnelle
auchamp appliqué;
nous avons
négligé
les effetsdynamiques
issus duchamp
de forces validesqui
sontpeut-être
du second ordre par rapport à larotation;
nous avons écartéégalement
lesphénomènes d’absorption possibles
par la matière.On peut
toujours
admettre que le choix dudiélectrique puisque
seul 2 semblejouer
un rôle dominantici,
est tel que ces effetsparasites qui,
dans certainscas peuvent être exaltés sans
doute,
n’existent pas, cequi simplifie
énor-mément les calculs
approximatifs
que voici.2. Nous
distinguons
donc 2 cas selon que03A9n 03C9
1 : cequi correspond
aux
points
intéressants des courbes dedispersion,
à savoir lespoints
decontact avec les axes
(om, oQ).
Pour2014 1,
on a les coefficients suivants :Le
champ garde
donc sa nature besselienne dans toute direction radiale.Le coefficient de
l’opérateur
de Bessel est modifiéséparément
pour lechamp magnétique
axial aussi bien que pour lechamp électrique
axial. D’autre part, uncouplage plus compliqué
duchamp magnétique
axial avec lechamp électrique
existe au secondordre,
alors que ce derniern’ajoute
que deux termessupplémentaires
aucouplage
par lechamp magnétique
axialau
champ électrique
axial. Nous allons traiter les termes additifs du second ordre comme unopérateur
deperturbation.
La solutiongénérale
seraobtenue en
ajoutant
à la solution donnée par les fonctions de Bessel unefonction de
perturbation d’amplitude
faiblecomparée
à la solution exactedu
premier
ordre. Ennégligeant
dans les termes,produit
del’opérateur perturbation
avec la fonction deperturbation,
comme enmécanique
quan-tique,
nous pouvons écrireexplicitement, grâce
à la fonction de Greende
l’opérateur
de Bessell’expression
deschamps
axiauxBZ, Ez.
Une telleapproximation
peut être considérée commesuffisante,
car la détermination duchamp
à l’intérieur d’une cavité avec les moyens actuels ne peut pas révéler de sipetites
variations. L’essentiel est de noter que l’alluregénérale
est donnée par les fonctions de
Bessel;
cequi
veut dire que la nature duphénomène
reste à peu de choseprès
la même. Les autres composantes duchamp
peuvent être calculées àpartir
des formulesgénérales
une foisconnues
EZ,
Bz.r
319
EFFET DU MOUVEMENT DB ROTATION SUR LK CAVITÉS ÉLECTROMAGNÉTIQUES
~
Q~ ~ ~6G)~(1 2014 &)
.Pour - û) > 1; -
1 ;
prenant seulement les termes impor- 1tants
Les mêmes remarques que
précédemment
sont valables dans ce cas aussi.Le
phénomène
reste lemême,
décrit par les fonctions deBessel, plus
unterme de correction
petit
par rapport aupremier
ordre. Mais leparamètre
a
changé
un peu ; nous verrons dans cequi
suit comment cechangement
altère les courbes de
dispersion.
Expression
deschamps
axiaux pour2014
« 1 :Les fonctions vérifient les
équations
suivantes :Ce sont des
équations
de Bessel avec second membre connu. Les fonctions~,
~ peuvent donc
s’exprimer
à l’aide de la fonction de Green et des seconds membres de ceséquations
et des 4 constantes p, q,p’, q’.
Les fonctions ci>
dépendent
des constantesqui
rendent les conditionsaux limites
possibles.
D’autre part, lesparamètres
m2E sontprésents.
Nous allons rencontrer la même situation pour 03A9n
1;
cequi
permetw
d’étudier les relations de
dispersion.
Expression
deschamps
axiaux pour03A9n
1.m
321
EFFE’T DU MOUVEMENT DE ROTATION SUR LES CAVITÉS ÉLECTROMAGNÉTIQUES Les
paramètres m2B, m2E
sont relatifs auxéquations.
Les
fonctions ~ ~
vérifient leséquations
suivantes :De la même
manière,
on peut écrireexplicitement
x,ç.
Ces termes
X, ç
ne montrent que lacomplexité
des modificationsapportées
par la rotation. Une deuxième
approximation
ne révèle rien d’intéressant.Les
opérateurs
deperturbation
sont tous indéfiniment différentiables etne posent aucune discontinuité intéressante à
exploiter.
3. Considérant
uniquement
lesgéométries
limitées par des surfacescylindriques,
les bornesd’intégration
desintégrales
sontRI, R2
dans lecas
général
d’une cavité toroïdale. Leschamps
axiauxEz, Bz r dépendent
de quatre
paramètres p, q, p’, q’ ;
en écrivant les conditions auxlimites,
on trouve un
système d’équations homogènes
en p, q,p’, q’
comme dans lecas de la
première approximation.
L’annulation du déterminantqui
donnela condition pour obtenir une solution non triviale donne en même temps
une
équation
transcendante en m2E,puisque m2B
est linéairement lié àm2E.
Une telle
équation
admet une famille finie ou non de racines xK, K =0, 1, 2...
En choisissant
Nous choisissons le mode de vibration radiale de la
cavité;
la relation dedispersion
est obtenue immédiatement dans ce cas-là. A noter que lesparamètres
radiaux duchamp
axialélectrique
n’estplus
le même pour lechamp
axialmagnétique:
les n0153uds de Bz r lelong
d’une direction radialene sont
plus
les mêmes que ceux deE~.
!ln
1;
M
Il
apparaît donc,
pour2014 1, qu’une
nouvelleséparation
desfréquences
est obtenue,
l’équation
obtenue est duquatrième
ordre par rapport à o.323
EFFET DU MOUVEMENT DE ROTATION SUR LES CAVITÉS ÉLECTROMAGNÉTIQUES
. .
h2
E~ 22 ~ h2
E~ 2 . .Neanmouas Ie terme - -
n203A92 ~ ~ ~ 03C92
2 ,h
etantpetit,
devantl’équation
donnant lafréquence
en fonction de la rotation est,(03A9 n03C9 « 1
ce que l’on peut écrire encore comme intersection des courbes
d’équation :
Nous ferons varier le
paramètre
Qn àpartir
dezéro ;
y~ admet commezéros :
l’origine
et lespoints,
± comme Qn reste auvoisinage
de0,
iln’y
a pas dechangement
sensible pour (OKqui
estgrand
vis-à-vis de Qn. L’allure de y~ est connue et on a la forme suivante : pour Qn -
0,
la limite est la demi-droitenégative
oy2 et les deux droites ± û)~Nous connaissons aussi la courbe Yi; elle est invariante dans sa forme
lorsque
~2n varie auvoisinage
de0, positivement.
Des intersections de ces deux
courbes,
nous tirons les conclusions sui- vantes(voir fig. 4) :
pour
ë’/8
1 : !ln augmentelégèrement
àpartir
de0,
yi sedéplace
vers le
haut,
les racines sont oc,fl ;
ils sedéplacent
dans le sens a 2014~ -à mesure que Qn augmente;
pour
e’/e
> 1 : On translate yi dans le sensdes y négatifs ;
une autrepaire
de racines(b, y)
progressant dans le sens y -y"
et 03B4 - b"apparaît
en
plus
de lapaire (oc,
Cet effet anormal n’existe donc que poure’/e
> 1.La
présence
dequatre fréquences complique
énormément lesphénomènes
de
battement; mais, qualitativement,
il est assez facile de détecter le fait.Physiquement,
ce cas se réaliselorsque
l’on observe lechamp
stationnaire dans unrepère
inertiel etlorsque
le milieu matérielpossède
un coefficientdiélectrique négatif
E 0 en rotation par rapport aurepère
inertiel.Les courbes de
dispersion
subissent donc une distorsion non linéaire pour tout autre cas. L’effet du second ordren’apporte qu’une
variationnon linéaire par rapport à la rotation Q : le battement n’est
plus
une fonc-tion linéaire de la
rotation,
mais l’écart reste faible.FIG. 4. - Intersection de yx, y~ pour na petit.
FIG. 5. - Courbe de dispersion ~’/~ > 1.
325
EFFET DU MOUVEMENT DE ROTATION SUR LES CAVITÉS ELECTROMAGNETIQUES Pour le cas
exceptionnel signalé plus haut,
ilapparaît
deux autres fré-quences pour de très faibles rotations comme le montre la
figure
5.Nous avons vu que pour
2014
>1,
l’onrejoint
les courbes de lapremière approximation;
il en résulte que les deux branchessupplémentaires
doiventêtre tangentes à la courbe de la
première approximation;
la distanceap
g’
n’est
plus
mais il faut luiajouter
un termecorrectif,
non linéaires
par rapport à Qn.
Remarquons
que,maintenant,
les déviations du second ordre sont fonc- tion du nombre d’ondes axialh,
aussi bien que deK,
le nombre d’ondes radial. Une observationoptique paraît incapable
de donner un résultatpositif,
car lechamp
n’est pas borné par desparois orthogonales
à l’axede rotation. Il serait intéressant de relever
expérimentalement
une courbedes battements en fonction de
an,
pour une cavitédonnée,
pour estimer la déviation par rapport au battement linéaire.IV. CONCLUSIONS
La solution
approchée
du modèle dePost-Yildiz-Tang
des cavités électro-magnétiques
en rotation estprésentée
dans cetteétude;
ellecorrespond
à une
configuration
du type microondes des cavitésélectromagnétiques
ordinaires. Le
champ électromagnétique
stationnaire est calculéexplici-
tement. Les conditions aux limites usuelles sont
appliquées
et donnentlieu à des relations de
dispersion :
lafréquence
de vibration pour un mode donné estexprimée
comme une fonction multiforme dena, n
étant le nombre d’ondes azimutal.Les
conséquences théoriques
sontdégagées
dans le cadre de cette théorieprincipalement
sur les modificationspossibles
des courbes dedispersion.
Le rôle de la nature du milieu matériel a été
simplifié. Néanmoins,
il estpossible
departir
d’un modèle de lamatière,
de luiadjoindre
les effetsdus à un
champ
d’accélérations et de redériver leséquations
duchamp
stationnaire. Les conditions aux limites ne peuvent pas être covariantes
simplement
comme l’ont admisYildiz-Tang.
La surface de discontinuitéphysique
entre le milieu matériel et lacavité, lorsque
cette dernière est enmouvement relatif par rapport au milieu
matériel,
est lesiège
de distribu- tions de courants et decharge qui
résultent de l’interaction entre les deux milieux. Nous ne connaissons pas le détail de cette discontinuitéqui
cor-respond
à unproblème
difficile et non résolu encore : la solution est peut- être un modèlestatistique
encore.Les effets du second ordre sont sans doute très difficiles à
observer,
néanmoins nousespérons
que leur observation confirme ou infirme le traitement de l’influence de la rotation sur les cavitésélectromagnétiques
donné par E. J.
Post,
A. Yildiz et C. H.Tang.
[1] Asim MILDIZ and Ch. TANG, Physical Review, vol. 146, 4, 1966, p. 145.
[2] E. J. POST, Formal Structure of Electromagnetics. North Holland Publishing Company, Amsterdam, 1962.
[3] E. J. POST, The Sagnac Effet, Review of Modern Physics, t. 39, avril 1967, p. 2.
[4] Saul A. BASRI, Operation foundation of Einstein general theory of relativity. Review of Modern Physics, t. 37, avril 1965, p. 2.
[5] C. V. HEER, Physical Review, t. 134, 1964, A 799.
[6] MACEK et K. DAVIS, Journal of Applied Physics, 1963.
(Manuscrit reçu le 24 avril 1968 ) .
Directeur de la publication: c. BERMAN.
IMPRIMÉ EN FRANCE
DÉPÔT LÉGAL ÉD. N° 1581a. IMPRIMERIE BARÎQÉOUD S. A. LAVAL, NO 3768. 12-1968.