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Québec FAUCON PÈLERIN

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Academic year: 2022

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(1)

FAUCON PÈLERIN

Janvier 1987

Québec

(2)

E.H-O2O2'

Direction de la faune terrestre

PLAN TACTIQUE SUR LE FAUCON PELERIN

Janvier 1987

Direction générale de la faune

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Québec

(3)

Dépôt légal

Bibliothèque nationale du Québec

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4e trimestre 1988 ISBN: 2-550-19614-1

(4)

TABLE DES MATIÈRES

Page PRÉSENTATION - 1 1. MISE EN SITUATION 1 2. BIOLOGIE DE L'ESPÈCE 2 2.1 Répartition et densité 2 a. Le cas des sous-espèces 3 b. Les inventaires 5 2.2 L'habitat 12 a. Site de nidification 12 b. Habitudes alimentaires 12 2.3 Reproduction 13 a. Choix du site de nidification 13 b. Ponte 14 c. Élevage des jeunes 14 2.4 Facteurs de mortalité 14 3. DYNAMIQUE DES POPULATIONS 16 3.1 Taux de survie des jeunes 16 3.2 Taux de production 18 3.3 Effet du DDT 18 4. L'OFFRE EN FONCTION DES ZONES D'ABONDANCE 19 4.1 Récolte 19 4.2 Activités à des fins non-consommatrices 19

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5. ÉVALUATION DE LA DEMANDE 20 5.1 Pour la ressource 20 a. Activités avec prélèvement 20 b. Activités sans prélèvement 21 5.2 Pour l'habitat 21 6. UTILISATION ET IMPACT ÉCONOMIQUE 23 6.1 Élevage 23 6.2 Observation et interprétation, en nature et 23

en captivité

6.3 Fauconnerie 24 6.4 Utilisation commerciale illégale 25 7. OUTILS DE GESTION 25 7.1 Législation concernant la protection du Faucon pèlerin 25 a. Législation québécoise 25 b. Législation canadienne 26 7.2 La réglementation concernant l'utilisation 26

des pesticides au Québec et au Canada

7.3 Le programme de repeuplement 27 7.4 Recherche 32 7.5 Organismes impliqués dans la gestion du 32

Faucon pèlerin

7.6 Information au public 34 8. PROBLÉMATIQUE 35 9. PROPOSITION DE SOLUTIONS 37 10. ORIENTATIONS 41

(6)

RÉFÉRENCES 43 ANNEXE 1: Comité sur le statut des espèces menacées de disparition 47

au Canada, définitions approuvées

ANNEXE 2: Organismes impliqués dans la gestion du Faucon pèlerin 49 ANNEXE 3: Synthèse des problèmes, solutions proposées et priorité 53

d'intervention pour la gestion du Faucon pèlerin au Québec

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PRÉSENTATION

Le présent plan tactique vise dans un premier temps à faire le point sur la situation du Faucon pèlerin (Falco peregrinus) au Québec, à identifier ensuite les différents problèmes que rencontre l'espèce et enfin à définir les bases d'une politique que devra mettre en application la Direction de la faune terrestre.

Ce document constitue un outil de gestion utile aux différents services et directions du M.L.C.P. Il saura aussi intéresser les ministères de l'Environne- ment, de l'Energie et des Ressources, de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Ali- mentation, les municipalités régionales de comté (M.R.C.). les groupes intéressés à la protection de la faune et des habitats, les autochtones et les gestionnaires de la faune des autres provinces.

1. MISE EN SITUATION

On possède encore bien peu de données sur l'état antérieur et actuel des popu- lations de Faucons pèlerins et sur leur taux de productivité. Aucun inventaire systématique n'a été fait avant 1960 et la plupart des résultats obtenus avant cette période proviennent d'observations réalisées par des individus, amateurs ou scientifiques, et sur une base qualitative.

Ces résultats fragmentaires permettent tout de même de noter, entre 1940 et 1960, certains problèmes chez les populations de Faucons pèlerins au Québec, au Canada, aux Etats-Unis et en Europe: baisse généralisée de la reproduction, désertions plus fréquentes des adultes pendant la nidification, diminution du nombre de couples sur les sites de reproduction et augmentation du nombre d'adul- tes solitaires (Fyfe, 1982). Les sites de nidification connus dans le sud du Québec furent désertés à cette époque.

Ces constats sont à l'origine de la réunion convoquée en 1965 par Monsieur Joseph Hickey ("Wisconsin Peregrine Conférence") pour faire le point sur la situa- tion de l'espèce en Europe et en Amérique du Nord. Les résultats récoltés dans l'est du Canada et présentés à cette réunion exprimaient les difficultés rencon- trées par les populations du Québec et des Maritimes (sous-espèce anatum). En revanche, les populations des îles de la Colombie-Britannique (pealei) et du nord (tundrius) ne semblaient pas à ce moment éprouver de difficultés majeures.

(8)

Deux ans après la "Wisconsin Peregrine Conférence", une autre réunion avait lieu à l'Université Cornell, dans l'état de New York. C'est alors que le Canada et les Etats-Unis décidaient d'un commun accord de mettre sur pied un programme d'inventaire quinquennal du Faucon pèlerin en Amérique du Nord. Tom Cade, de l'Université Cornell, était alors chargé de mettre sur pied l'inventaire pour l'ensemble du continent nord-américain divisé comme suit: Groenland, Canada (sous la responsabilité de Richard Fyfe), Alaska, Montagnes Rocheuses et Ouest améri- cain, Cote du Pacifique et Mexique (Cade et Fyfe, 1970).

Suite à une demande des provinces, le Service canadien de la faune mettait de l'avant, en 1970, un programme de réintroduction du Faucon pèlerin, de la sous-espèce anatum. Au Québec, on en libère depuis 1976 à Hull, Montréal, Sainte-Anne-de-Bellevue, Cap Tourmente, Sainte-Foy et Kamouraska. Actuellement, le programme suit son cours, mais la question de libération de la sous-espèce nordique (tundrius) dans le sud du Québec se situe encore au centre d'un débat sur l'intégrité génétique des populations.

Le Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada (COSEWIC) proposait en 1978 de classer le Faucon pèlerin de la sous-espèce peaiei comme étant rare, de la sous-espèce tundrius, menacée, et de la sous-espèce anatum, en danger de disparition (annexe 1 ) . Le Comité pour la sauvegarde des espèces menacées au Québec (COSEMEQ), organisme mis sur pied par l'Association des biologistes du Québec, accordait au Faucon pèlerin du Québec, en date du 7 février 1984, le statut de menacé pour la sous-espèce tundrius et en voie de disparition pour la sous-espèce anatum (Tardif, 1984).

2. BIOLOGIE DE L'ESPÈCE

2.1 Répartition et densité

Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), a une distribution à peu près cosmopo- lite. Selon les auteurs, on en compte jusqu'à 22 sous-espèces, dont trois se retrouvent en Amérique du nord: £ . £. pealei, £. £ . tundrius et £. £± anatum. La première niche dans l'ouest, sur les côtes de la Colombie-Britannique, les îles de la Reine Charlotte, le sud de l'Alaska et la chaîne des îles Alëoutiennes. Il s'agit de la seule sous-espèce qu'on ne rencontre pas au Québec.

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Le Faucon p è l e r i n de l ' a r c t i q u e (_F. £ . t u n d r i u s ) , pour sa p a r t , se reproduit dans l a toundra, au Canada, en Alaska et dans l ' o u e s t du Groenland. E n f i n , l a troisième (_F. £ . anatum) se reproduit au sud de l a l i g n e des a r b r e s , s o i t du Canada et de l ' A l a s k a jusqu'au Mexique. Au Québec, l ' a i r e de d i s t r i b u t i o n du _F_.

£ . anatum et c e l l e du _F. £ . tundrius se chevaucheraient au niveau de la baie d'Ungava ( f i g u r e 1 ) .

a. Le cas des sous-espèces

Comme nous l e mentionnons plus haut, l a l i t t é r a t u r e f a i t état de t r o i s sous- espèces v i v a n t au Canada, dont deux au Québec ( M a r t i n , 1978). On ne peut a f f i r m e r cependant que l a c l a s s i f i c a t i o n de ces deux populations géographiques en deux sous-espèces d i s t i n c t e s fasse l ' u n a n i m i t é dans l e monde s c i e n t i f i q u e . Mais White (1968), à l a s u i t e de l'examen anatomique de 1 121 spécimens nord-américains, t r a i t e des caractères d i f f é r e n c i a n t les i n d i v i d u s du nord ( t u n d r i u s ) de ceux du sud (anatum). Selon ses observations, l e Faucon p è l e r i n de l ' A r c t i q u e est de plus p e t i t e t a i l l e que celui du sud, et possède un plumage plus c l a i r et aussi moins pigmenté. I l effectue aussi de plus longues m i g r a t i o n s , a l l a n t à t r a v e r s l ' e s t et l e centre des Etats-Unis vers des aires d'hivernage situées aussi l o i n qu'en Argentine et au C h i l i . Godfrey (1967) souligne a u s s i , chez t u n d r i u s , l a moindre étendue de la rayure mal a i r e n o i r e .

Malgré que ces deux populations semblent assez bien délimitées gêographique- ment, l a r e l a t i o n entre l e type d ' h a b i t a t et l a sous-espèce n'est cependant pas t o u t à f a i t c l a i r e . Comme c ' e s t l e cas chez d'autres espèces, ces deux popula- t i o n s géographiques de faucons ne seraient pas nécessairement " p u r e s " . Même après examen externe, i l peut a r r i v e r qu'un c e r t a i n pourcentage d'oiseaux ne puisse ê t r e clairement associé à l ' u n e ou l ' a u t r e des sous-espèces. I l p o u r r a i t théoriquement y avoir une "population de t r a n s i t i o n " . Selon Henri O u e l l e t , des Musées nationaux du Canada, c e t t e population mixte p o u r r a i t être c e l l e du sud de la Baie d'Ungava, l i m i t e géographique probable entre anatum et t u n d r i u s .

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Figure 1 . Aire de répartition des sous-espèces de Faucon pèlerin en Amérique du Nord.

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b. Les inventaires

Au Québec, les données sur l'état des populations avant la période de déclin (1940-1960) sont fragmentaires. Les rapports publiés à la suite des expéditions dans le nord du Québec font état de populations abondantes à la baie d'Ungava et sur les îles adjacentes. Ces populations seraient cependant limitées à la zone côtière (j_n Todd, 1963). Dans le détroit d'Hudson ainsi qu'à la baie d'Hudson, le Faucon pèlerin serait plus abondant que le Gerfaut (Lowe _i_n_ Macoun et Macoun, 1916). Il serait plus rare à la baie James (Todd, 1963).

Au sud du 52e parallèle, le pèlerin est observé fréquemment en migration sur la côte nord du golfe Saint-Laurent et quelques nids sont rapportés par Audubon (in Todd, 1963) pour la basse Cote-Nord. Dans la vallée du Saint-Laurent, l'oiseau serait peu commun et observé irrégulièrement d'après les écrits de Dionne (1983, 1989). David (1980) y a relevé les mentions de nidification suivantes pour la période antérieure à 1960: Rigaud, 1935-1946; Montréal; Mont Yamaska, 1845- 1890; Mont Saint-Hilaire, 1943, 1955; Mont Johnson, 1940; Piedmont, 1935-1955;

Bic; Kamouraska; Percé et Ile Bonaventure.

Les données plus récentes sur l'abondance des populations proviennent princi- palement des inventaires quinquennaux amorcés en 1970 et d'observations ponctu- elles. Il faut noter que depuis 1976, un programme de repeuplement se déroule dans la vallée du Saint-Laurent et que de 9 à 30 oiseaux par année y ont été libérés. L'interprétation des résultats des inventaires quinquennaux s'avère pour le moins complexe étant donné les difficultés évidentes d'inventorier des popula- tions d'oiseaux à très grands territoires et en raison de la mise sur pied relati- vement récente du programme d'inventaires. Pour ceux de 1970 et 1975, la coordi- nation de l'inventaire au Québec fut assurée par Richard Fyfe du Service canadien de la faune, alors que c'est le M.L.C.P. qui a coordonné directement ceux de 1980 et de 1985.

Trois régions du Québec y sont étudiées: le sud du Québec, la baie d'Ungava et la côte est de la Baie d'Hudson. Cependant, seule la région de la baie d'Ungava a été étudiée à chaque reprise.

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Le sud du Québec a été inventorié en 1970, 1980 et 1985. La première fois, on a d'abord visité par voie de terre trois sites historiques de nidification identi- fiés par Réginald Ouellet (M.L.C.P.): deux sites localisés dans le Bas Saint- Laurent et un autre, au sud de Montréal. Ensuite, on a choisi de couvrir quelques secteurs de la Côte-Nord, en raison du nombre relativement important de falaises propices à la nidification. Il s'agit d'une part, de la rivière Saguenay, de Tadoussac à Bagotville, et d'autre part, d'une bande longue d'environ 160 km, entre le lac Sainte-Anne (100 km à l'est de Sept-Iles) et Havre Saint-Pierre. Ce dernier secteur comprend aussi les vallées des rivières aux Rochers, Toulnustouc, Sainte-Marguerite, Moisie, Nipissis et Manitou de même que les principaux lacs environnants. Malgré l'abondance de sites potentiellement intéressants pour la nidification dans ces régions, aucun individu ou nid n'a été observé.

A la suite des résultats obtenus en 1970, la région du sud du Québec comme celle du sud de l'Ontario et de Terre-Neuve, n'a pas été couverte par l'inventaire nord-américain de 1975 (Fyfe et aj_., 1976).

En 1980, le M.L.C.P. décidait d'inventorier à nouveau le sud du Québec et par- ticulièrement les régions suivantes parmi lesquelles on compte les sites histo- riques identifiés par Godfrey (1967).

- le Bas Saint-Laurent (de la Pocatière à Rimouski);

- le nord de la péninsule gaspésienne (entre Cap-au-Renard et Manche d'Ëpée);

- les environs de Sept-Iles;

- les Monteregiennes (Mont Saint-Hilaire et Mont Saint-Grégoire);

- les Cantons de 1'Est;

- l'Outaouais (Chalk River, Point Alexander, Mont Rigaud).

Les régions du Bas Saint-Laurent et de la Gaspésie ont été visitées une seule fois, en hélicoptère; celle de Sept-Iles, en automobile; celles de l'Outaouais, des Cantons de l'est et des Monteregiennes, en automobile ou à pied.

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Exception faite d'un mâle solitaire observé dans la région de Percé (Ile Bonaventure), cet inventaire ne fait état que d'un seul couple et de sa couvée (2 jeunes), dans les Cantons de l'Est. Fait à noter, la femelle était baguée et pro- venait de l'Université Cornell, dans l'état de New York.

En 1985, l'inventaire fut plus systématique. Il s'est étendu sur la majeure partie de la vallée du Saint-Laurent, sur le pourtour de la péninsule gaspésienne et au lac Saint-Jean. Une recherche préalable avait permis d'identifier 91 sites présentant un potentiel intéressant pour la nidification. Aucun n'était occupé à l'exception du "Centre-ville de Montréal" où un nid fut localisé (tableau 1)

(Lepage et Caron, 1986).

A la baie d'Ungava, les inventaires furent plus constants. Cependant les superficies inventoriées ont varié à chaque inventaire et il devient dès lors difficile de percevoir une tendance à partir du nombre de nids trouvés. Une vingtaine de nids actifs sont présentement connus dans ce secteur où se chevau- chent les sous-espèces tundrius et anatum (tableau 2) (Lepage et Caron, op.

cit.). Par contre, les données sur le succès de la reproduction démontrent qu'elle s'est améliorée au cours des dernières années (tableau 3 ) .

Quant au secteur de la baie d'Hudson, une seule recherche exploratoire y fut conduite en 1975 par Bird et Bider (1976). Elle fut limitée à la région du golfe de Richmond. Bien que notant des habitats favorables, ils n'ont observé aucun pèlerin. Faute de fonds, ce secteur n'a pu être inventorié depuis.

Les observations des ornithologues amateurs fournissent aussi un indice vala- ble sur les tendances des populations. Le nombre de mentions de F. pèlerin et les indices de constance qui tiennent compte de l'effort des observateurs sont à la hausse depuis 1981 (figure 2 ) .

Ces données ont confirmé que le Faucon pèlerin est fort probablement disparu du sud du Québec, comme nicheur, durant les années 1970. Les rares cas de nidifi- cation rapportés depuis et la hausse des observations par les ornithologues ama- teurs seraient le fruit du programme de repeuplement en cours, depuis 1975-1976 aux Etats-Unis et 1976 au Canada. Les populations nordiques, du moins celles de la baie d'Ungava, démontrent des signes de vitalité encourageants.

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Tableau 1. Résultats comparatifs des inventaires quinquennaux (1970-1985) du Faucon pèlerin dans le sud du Québec (Lepage et Caron, 1986)

Année

1970

1975 1980 1985

Sites potentiels inventoriés 3+ rivières de la Côte-Nord

0 54*

91

Nombre de nids localisés

0

- 1 1

*Approximation.

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Tableau 2. Résultats de l'inventaire quinquennal du Faucon pèlerin

dans le secteur de la baie d'Ungava (Lepage et Caron, 1986) Année Sites Sites Sites Sites occupés Sites occupés

connus vérifiés inoccupés par un adulte par un couple 1970 15 15 3 3 9 1975 27 25 14 2 9 1980 28 21 11 0 10 1985 36 28 5 0 23

Les données sont tirées de Cade et Fyfe (1970), Fyfe et à\_. (1976), Bird et Weaver (1980) et Bird et Weaver (1985).

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10

Tableau 3. Succès comparé de la reproduction du Faucon pèlerin à la baie d'Ungava

au cours des inventaires quinquennaux de 1970 à 1985 (Lepage et Caron, 1986)

Année Couples Couples avec % couples Nb. total Nb. jeunes/ Nb. jeunes/

vérifiés jeunes avec jeunes de jeunes couple couple avec jeunes

1970*

1975*

1980*

1985*

9 9 10 23

7 9 10 19

78 100 100 83

12 16 27 61

1,33 1,78 2,70 2,65

1,71 1,78 2,70 3,21

*Les données sont tirées de Cade et Fyfe (1970) et aj_. (1976), Bird and Weaver (1980) et Bird and Weaver (1985).

(17)

11

(0

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160- 150- 140-

130- 120-

110- 100- 90- 80- 70- 60-

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40- 30- 20- 10-

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1976 77

— i —

78 79 —i r-80 81 ANNEE

82 83 8 4

Figure 2. Nombre de mentions d'observations de Faucon pèlerin au Québec par les ornithologues amateurs et indice de constance (Source:

Association québécoise des groupes d'ornithologues U}. Lepage et

Caron, 1986).

-1.6 -1.5 -1.4 -1.3 -1.2 -l.l -1.0 •

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-0.3 -0.2 -0.1

(18)

12

2.2 L'habitat

a. Site de nidification

C'est pendant la période de reproduction et de migration que le Faucon p è l e r i n séjourne au Québec ( s o i t pendant environ 8 mois). I l niche l e plus souvent sur une f a l a i s e ou un escarpement, idéalement orientés vers l e sud, et d'une hauteur pouvant a l l e r de quelques mètres seulement à plus de 1 650 m ( M a r t i n , 1978 et P a c i f i c Coast Am. Peregrine Falcon Recovery Team, 1982). La plupart du temps, i l semble que l ' o i s e a u a i t tendance à nicher davantage vers l e haut de la f a l a i s e p l u t ô t que vers l e bas. A u s s i , i l ne niche pratiquement jamais dans les arbres ou au niveau du sol et rarement sur des structures a r t i f i c i e l l e s ou des bâtiments ( E x . : l e cas de l ' é d i f i c e Sun L i f e à Montréal). Un cas de n i d i f i c a t i o n a par a i l l e u r s été rapporté en j u i l l e t 1983 sur l a paroi a r t i f i c i e l l e d'une c a r r i è r e de l ' e s t de Montréal (Robert Parent, comm. p e r s . ) .

Le choix du s i t e de n i d i f i c a t i o n du Faucon p è l e r i n est f o n c t i o n , plus souvent qu'autrement, de la d i s p o n i b i l i t é de n o u r r i t u r e et de l ' a c c e s s i b i l i t é au t e r r a i n de chasse. L'oiseau chasse en v o l , d'où l'importance que l ' o n puisse trouver un m i l i e u ouvert à proximité du s i t e de n i d i f i c a t i o n . Si ces espaces ne manquent pas dans l a toundra, i l s sont l i m i t é s t o u t e f o i s dans l e sud aux voies navigables, l a c s , marais, m i l i e u x agricoles et autres milieux o u v e r t s . Dans l a t a ï g a , les r i v i è r e s jouent un r ô l e particulièrement important dans l e sens où e l l e s o f f r e n t souvent, s o i t des f a l a i s e s , s o i t des berges abruptes nécessaires à la n i d i f i c a t i o n , en plus d'un m i l i e u o u v e r t , idéal pour l a chasse.

b. Habitudes alimentaires

Le Faucon pèlerin se nourrit le plus souvent d'oiseaux qu'il capture au vol et rarement de petits mammifères. Il chasse habituellement sa proie en vol et l'attaque du haut des airs, en fondant sur elle. La proie est projetée au sol ou tuée sur le coup, heurtée violemment par le doigt postérieur des serres. Le type de proie peut varier d'un couple à l'autre, selon les habilités développées à chasser tel type de proie plutôt que tel autre et selon les habitats fréquentés.

Sa diète se compose en grande partie d'oiseaux limicoles, tels: le Bécasseau semi- palmé, le Pluvier kildir et le Pluvier à collier (Réginald Ouellet, comm. pers.).

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II arrive parfois qu'il s'en prenne à des goélands ou à des sarcelles. Il attaque aussi des oiseaux terrestres tels: les carouges, les étourneaux, les Geais bleus, les Pics flamboyants, les merles et les pigeons (U.S.F.W.S., 1979). Cela lui garantit donc une grande variété de menus. En milieu urbain et en milieu agri- cole, le pigeon et la Tourterelle triste représentent aussi des proies de choix.

2.3 Reproduction

Pour les individus qui nichent au nord de la ligne des arbres comme pour ceux qui nichent dans le sud du Québec, le cycle de reproduction respecte sensiblement les mêmes lois, sauf pour ce qui est du moment auquel se produisent les différents événements (Martin, 1978). La période de ponte, par exemple, varie en fonction de la latitude et des isothermes (Beebe, 1974 vn_ Martin, 1978).

a. Choix du site de nidification

Généralement, le Faucon pèlerin revient année après année dans le même secteur de nidification. Selon Hickey (1942), la formation des mêmes couples au fil des ans dépendrait plus de l'intérêt pour une même falaise que de l'attrait entre les deux individus. Il n'écarte pas non plus que les deux facteurs entrent en ligne de compte.

Le mâle a l'habitude d'arriver le premier sur le site de nidification. A l'occasion, il se peut que la femelle arrive avant et défende le territoire jus- qu'à l'arrivée de son partenaire (Fyfe, 1982). Or, dans un comportement de cour élaborée, le mâle cherche à attirer la femelle sur un site de nidification. Si toutefois le site proposé n'offre pas suffisamment de protection, la femelle peut le refuser (Nelson, 1970 j_n_ Pacific Cost Am. Peregrine Falcon Recov. Team, 1982).

Dans l'éventualité où aucun site alternatif n'est trouvé, la ponte peut s'en trouver retardée ou même annulée.

La territorialité est particulièrement forte chez le Faucon pèlerin, le pé- rimètre protégé autour du nid pouvant aller jusqu'à 200 m (Newton, 1976). Il semble toutefois que la réponse à la présence d'un intrus puisse s'intensifier à mesure que la période de couvaison avance (Cade, 1960).

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b. Ponte

Le Faucon pèlerin est sexuellement actif à l'âge de deux ou trois ans et peut se reproduire, dans de rares cas, à l'âge d'un an (Fyfe, 1982). La ponte a lieu entre le début d'avril dans le sud et le début de juin dans le nord. Les oeufs sont pondus à intervalles de 24 à 48 heures et l'incubation commence dès que le premier oeuf est pondu (Herbert et Herbert, 1965 vn_ Martin, 1978). Le nombre d'oeufs pour une couvée varie entre deux et cinq et la durée de l'incubation est d'environ 32 jours (Snow, 1972 j_n Martin, 1978). La femelle couve la plupart du temps, mais il peut arriver que le mâle prenne la relève pour une courte période.

Enfin, le succès de l'éclosion est d'environ 75%.

Advenant la perte des oeufs au début de la période de couvaison, la femelle peut entreprendre une seconde nichée, du moins dans le sud du Canada. Les recher- ches sur la ponte répétée dans la région de la baie d'Ungava indiquent de façon préliminaire que les femelles n'y entreprendraient pas une deuxième ponte (Bird, comm. pers.).

c. Élevage des jeunes

Les jeunes restent au nid environ cinq semaines, après quoi ils peuvent voler. Même si les auteurs ne font pas l'unanimité sur le sujet, il semble que la dépendance des jeunes pour l'alimentation puisse durer quelque temps même après qu'ils aient quitté le nid.

2.4 Facteurs de mortalité

Plusieurs facteurs de mortalité ont été identifiés suite à la diminution particulièrement marquée du Faucon pèlerin en Amérique du Nord (Hickey, 1969). De ce nombre, i l faut noter la destruction ou la modification des sites de n i d i f i c a - tion par l'étalement urbain, la récolte d'oeufs ou de jeunes, en p a r t i c u l i e r pour la fauconnerie, la multiplication de structures a r t i f i c i e l l e s dans l'environnement (lignes à haute tension, édifices à miroirs) et l'action de chasseurs inconscients (Pacific Coast Am. Peregrine Falcon Recov. Team, 1982). Selon les observations recueillies à l ' i n t é r i e u r du rapport du COSEWIC (Martin, 1978), la transformation de falaises dans le cadre de la réfection d'une route et le bruit engendré par la

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15

construction immobilère ou par la circulation à basse altitude d'avions ou d'hélicoptères ne sont que quelques exemples d'interventions humaines néfastes.

Les activités de plein air se pratiquant sur parois (escalade) ou à proximité de falaises (deltaplane) sont aussi d'autres facteurs pouvant nuire aux couples nicheurs.

Au nombre des prédateurs naturels du Faucon pèlerin, on compte le Grand Duc d'Amérique, parfois le Raton laveur et le Vison d'Amérique (Fyfe, 1982). Plutôt nocturnes, ces prédateurs visitent donc les nids au moment où l'espèce s'avère la plus vulnérable. Les prédateurs diurnes pour leur part (coyotes, lynx) sont plus rarement impliqués et font affaire de toute façon à une espèce qui exerce, le jour, une protection particulièrement agressive du site de nidification.

Le niveau de tolérance aux dérangements varie d'un individu à l'autre, mais chose certaine il se situe relativement bas pendant la période de formation des couples ou pendant la nidification comme telle. Par exemple, si le mâle offre à la femelle une falaise où le niveau de dérangement (bruit, prédateurs, activités humaines) est trop élevé, celle-ci peut carrément la rejeter. Le couple quittera le territoire pour chercher ailleurs, ou ne nichera tout simplement pas. Si les dérangements surviennent après la ponte, les chances sont grandes pour que le couple abandonne le nid, laissant les oeufs sans protection ou les brisant acci- dentellement en quittant (Hickey, 1942; Bond, 1946; Fyfe et Olendorff, 1976 jm Pacific Coast Am. Peregrine Falcon Recov. Team, 1982).

Les maladies et les parasites, par ailleurs, compteraient pour un très faible pourcentage dans les causes de mortalité chez le Faucon pèlerin. Le plan de gestion préparé par les états de la côte ouest américaine (Pacific Coast Am.

Peregrine Falcon Recov. Team, 1982) fait cependant état d'une dizaine de parasites et de maladies pouvant nuire à l'espèce. Il s'agit de quelques protozoaires para- sites et de maladies d'origine virale ou bactérienne.

Il est certain que ces facteurs peuvent avoir un impact considérable sur certaines populations locales, mais il apparaît toutefois que l'utilisation inten- sive des pesticides organochlores, particulièrement du DDT, s'avère la cause prin- cipale du déclin des populations de Faucons pèlerins en Amérique du Nord (Hickey,

1969).

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16

Situe au sommet d'une pyramide alimentaire, le Faucon pèlerin assimile des concentrations particulièrement élevées de pesticides organochlorés. La concen- tration critique dans les tissus adipeux du faucon est de l'ordre de 15 à 20 ppm.

À partir de ces doses, on observe l'amincissement de la coquille des oeufs et la diminution du succès de reproduction qui s'en suit (Berger et aj_., 1970).

L'action de ces produits chimiques se situerait au niveau du système enzymatique de l'oviducte, par l'inhibition de l'anhydrase carbonique et de L'ATPase néces- saires à la mobilité des ions carbonates entrant dans le processus normal de cal- cification (Peakall, 1975 jm Martin, 1978).

D'après les résultats compilés par Fyfe (1982) (tableau if), les oeufs de la sous-espèce tundrius au Québec auraient des concentrations de DDE* se situant en moyenne en-deçà des concentrations critiques.

Enfin, bien que l'utilisation du DDT ait cessé considérablement en Amérique du Nord depuis le début des années 70, il n'en est pas de même dans certains pays d'Amérique Latine et d'Amérique du Sud. Ces pays utilisent encore massivement les pesticides organochlorés dans la lutte contre les insectes, pour protéger les plantations de coton (Service canadien de la faune, 1983).

3. DYNAMIQUE DES POPULATIONS 3.1 Taux de survie des jeunes

Le premier automne est de toute évidence la période la plus difficile à passer pour les jeunes faucons (Fyfe, 1982). En effet, 50 à 75% des jeunes qui laissent le nid ne survivent pas jusqu'à la deuxième année. Peu farouches et plutôt maladroits, ces jeunes, souvent, ne maîtrisent pas à ce moment une technique de chasse efficace.

*Le DDE (dichlorodiphenyl dichloroethylène) est un produit issu de la transformation du DDT dans les organismes ou dans l'environnement.

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Tableau 4. Concentrations de DDE dans les oeufs de Faucons pèlerins (tiré de Fyfe, 1982)*.

Endroit Sous-espèce n

1968-1975

** X*** X min X max

1976-1980

X X min X max

Alberta Anatum 10 28,4 1,86 78,5 18 12,13 5,72 18,1

Vallée du Mackenzie Anatum Yukon

Territoire du nord-ouest

Anatum Tundrius

8 10,8 0,09 19,0 5 8,8 5,39 12,2 8 43,5 13,30 194,8 7 22,24 12,8 29,1 25 9,86 0,05 47,3 9 7,75 .2,8 17,2

Québec Tundrius 11 13,7 4,63 27,0

*15 à 20 PPM de DDE étant suffisant pour causer un amincissement de la coquille de 18% et un échec de la reproduction.

**n = nombre d'oeufs.

***X = concentration moyenne en partie par million (ppm).

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18

3.2 Taux de production

La production moyenne varie de 1 à 2 jeunes par couple lorsqu'ils quittent le nid (Fyfe, 1982). A la baie d'Ungava, les taux de production par couple avec jeunes se sont accrus depuis 1970, ayant passé de 1,33 en 1970 à 3,21 en 1985 (tableau 3 ) . Il s'agit en fait du nombre de jeunes au nid au moment de la visite et non au moment de l'envol. C'est donc possible que les taux au moment de l'envol soient légèrement inférieurs. De plus, dans les calculs, si l'on tient compte des couples qui ont perdu complètement leur nichée, le taux de production par couple en 1985 se situait à 2,65 (Bird et Weaver, 1985).

Pour le sud du Québec, le taux de production pour les sept couples qui ont mené leurs jeunes à terme de 1980 à 1986, se situe à 2,14 jeunes/couple. Toute- fois, si on inclut dans les calculs les cinq couples qui ont perdu leur nichée, le taux de production est de 1,25 jeune/couple.

3.3 Effet du DDT

II est difficile d'obtenir des résultats sur la contamination des faucons ou de leurs oeufs par le DDT sans exercer une importante pression sur l'espèce, de sorte peu d'études portent sur le sujet au Québec. Cependant, à l'occasion d'in- ventaires et de travaux de recherche, des oeufs infertiles ou des coquilles d'oeufs ont été prélevés. Certains problèmes, comme l'amincissement de la coquille des oeufs, étaient soulevés par Berger dans la région de la baie d'Ungava (Berger et aj_., 1970).

Cependant les résultats d'analyses récentes sur les oeufs provenant de cette région démontrent que les taux de pesticides organochlorés sont maintenant insuf- fisants pour nuire à la reproduction, bien qu'ils soient toujours contaminés (Peakall j_n Western Raptor Committee, 1986).

Nous ne possédons pas d'information sur la contamination des oiseaux dans la population en voie d'établissement dans le sud du Québec. Quelques proies captu- rés à Cap Tourmente furent analysées et les résultats n'indiquent pas une contami- nation importante (Laporte, P. comm. pers.). Cependant, les oiseaux ne sont pas à l'abri de la contamination au cours des migrations.

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19

C'est ainsi que les résultats pour les faucons de la sous espèce anatum nichant à l'ouest et au nord-ouest des prairies canadiennes sont beaucoup moins encourageants. Plusieurs individus migrent en Amérique Centrale où les niveaux de DDE dans les proies sont suffisamment élevés pour nuire à la reproduction (Fyfe, 1986).

4. L'OFFRE EN FONCTION DES ZONES D'ABONDANCE

Si on se réfère aux tableaux 1 et 2 sur les populations inventoriées au Québec, on ne peut parler véritablement de "zone d'abondance", autant pour le sud que pour le nord du Québec. Bien que les méthodes d'inventaire ne soient pas tout à fait au point, les chiffres permettent tout de même de déterminer ce que peuvent offrir les zones de distribution du Faucon pèlerin en terme de récolte et en terme aussi d'activité non-consommatrice.

4.1 Récolte

Le sud du Québec, n'accueille annuellement que très peu de couples pour la nidification, (tableau 1 ) ; par conséquent, on ne peut envisager de récolte d'oeufs ou de jeunes pour quelque motif que ce soit.

Pour ce qui est de la région de la Baie d'Ungava, les effectifs sont relative- ment bas: 23 couples seulement ont été localisés en 1985 sur l'immense territoire inventorié. Il serait imprudent d'y effectuer des récoltes avant de connaître l'état de santé des autres populations nordiques.

4.2 Activités a des fins non-consommatrices

II est question ici d'activités d'observation et d'interprétation de la nature. Or, le potentiel pour l'observation de cette espèce dans le nord du Québec est faible, non seulement en raison de la difficulté d'accès à cette région mais du fait aussi qu'on a affaire à une espèce plutôt solitaire.

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20

Dans le sud du Québec, il est possible d'observer à la fois les faucons en migration et les oiseaux issus du programme de libération. Jean-Pierre le Bel (comm. pers.), membre de la "Hawk Migration Association of North America", confir- me l'existence, dans le Bas Saint-Laurent, d'un potentiel intéressant pour l'ob- servation des oiseaux de proie en migration. Mais pour ce qui est du Faucon pèlerin exclusivement, les résultats sont faibles (The Newsletter of the Hawk Migration Assn. of North America) et on connaît encore mal les sites potentielle- ment intéressants. Cependant l'offre serait en augmentation dans le sud si l'on tient compte du nombre d'oiseaux libérés chaque année et qui peuvent être obser- vés, et d'une augmentation probable des populations en migration.

5. ÉVALUATION DE LA DEMANDE 5.1 Pour la ressource

A l'heure actuelle, il est difficile d'évaluer ce que représente la demande pour la ressource; qu'il s'agisse d'activités avec ou sans prélèvement. Cepen- dant, certains travaux, comme la production d'un document de travail sur la fau- connerie et l'opération de marquage des oiseaux de proie gardés en captivité (jar- dins zoologiques), permettront d'avoir une meilleure idée de la situation.

Actuellement, voici d'où provient la demande pour la récolte du Faucon pèlerin ou son utilisation à des fins non-consommatrices.

a. Activités avec prélèvement

- Récolte à des fins scientifiques: la très faible demande concerne essen- tiellement _F_. £. tundrius et provient du Centre de recherche sur les rapaces du collège Macdonald.

- Jardins zoologiques: la demande est très faible. De toute façon les jardins zoologiques s'approvisionnent souvent à partir d'oiseaux blessés. À notre connaissance, aucune demande n'a été adressée au M.L.C.P. depuis cinq ans.

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21

- Fauconnerie: ces dernières années, quelques demandes pour la pratique de la fauconnerie ont été adressées en bonne et due forme au M.L.C.P. Parmi ces demandes, une seule concernait spécifiquement la garde de Faucon pèlerin. Depuis cinq ans, une dizaine de demandes ont été faites au M.L.C.P. mais surtout pour la récolte de Gerfaut dans le nord du Québec.

b. Activités sans prélèvement

Si on s'en tient à la popularité croissante des activités d'interprétation de la nature et de l'observation des oiseaux au Québec, on est en mesure de s'atten- dre à une demande relativement importante pour l'observation des oiseaux de proie. Cependant, en ce qui concerne spécifiquement les oiseaux de proie en migration, on ne peut dire que la demande est très grande à l'heure actuelle. Le peu d'information circulant à ce propos en est sans doute responsable.

Il existe en outre une demande latente importante pour observer les oiseaux au nid. Il suffit de penser aux nombreux observateurs qui se sont déplacés pour voir s'envoler les oiseaux aux sites de libération de Hull, Montréal et Sainte-Foy ou pour observer la nichée établie à Cap Tourmente en 1986. Cependant, les observations au nid ne sont pas sans danger pour les oiseaux et elles ne devraient avoir lieu qu'en des sites protégés où elle peut se faire à distance.

5.2 Pour 1'habitat

La demande pour l'habitat potentiel du Faucon pèlerin, c'est-à-dire pour les parois rocheuses, provient des entreprises d'exploitation minière (Montërëgiennes) et des adeptes de sports de plein air comme l'escalade ou le deltaplane. Dans les faits, on ne peut dire que la demande est très grande du côté des entreprises d'exploitation minière. Côté escalade, la demande pour l'utilisation des falaises (figure 3) est assez importante, sauf qu'un seul cas de conflit entre grimpeurs et faucons en nidification a été enregistré jusqu'à maintenant. Enfin, malgré la popularité croissante du deltaplane, ce sport n'a pas encore interféré avec la nidification du Faucon pèlerin. Là où les populations de Faucons pèlerins augmenteront suite au programme de réintroduction, on peut s'attendre à une augmentation des conflits pour l'utilisation des parois.

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22

PRINCIPALES PAROIS D'ESCALADE DU QUÉBEC MERIDIONAL

100 o 100 km

Figure 3. Principales parois d'escalade du Québec méridional

(29)

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6. UTILISATION ET IMPACT ÉCONOMIQUE

Comme nous l'avons signalé précédemment, l'offre pour la ressource qui nous intéresse ici est très faible; il existe cependant une certaine demande. Or, théoriquement la présence de Faucons pèlerins au Québec pourrait générer trois types d'activités: l'élevage d'oiseaux dans le but de les réintroduire dans le milieu, les activités d'observation et d'interprétation en nature et en captivité (jardins zoologiques) et enfin l'utilisation d'oiseaux pour la chasse (fauconne- rie). Dans les faits cependant, voyons qu'elle est l'utilisation réelle de la ressource.

6.1 Elevage

Un programme d'élevage en vue de réintroduire le Faucon pèlerin anatum dans son aire de distribution originale a été mis de l'avant en 1970 par le Service canadien de la faune. Ces oiseaux proviennent principalement de la ferme expéri- mentale de Wainwright en Alberta. Chaque année, un certain nombre de ces faucons sont libérés en différents points au Canada.

Pour sa part, le Centre de recherche sur les rapaces du Collège Macdonald (C.R.R.C.M.) produit annuellement en captivité quelques Faucons pèlerins de la sous-espèce tundrius et anatum. Ces deux centres fournissent présentement assez de faucons pour satisfaire aux besoins du programme de repeuplement au Québec. Il

ne serait pas souhaitable d'inciter la formation de nouvelles fermes d'élevage car d'ici à ce qu'elles puissent produire de façon rentable, il est fort probable que le programme de repeuplement ait atteint ses objectifs.

6.2 Observation et interprétation, en nature et en captivité

II va de soi qu'avec une offre et une demande relativement faibles pour la ressource on ne peut parler d'utilisation importante pour ce qui est, du moins, de l'observation et de l'interprétation en nature. Même si tout porte à croire que les faucons et les oiseaux de proie en général ont quelque chose de fascinant pour les ornithologues amateurs, on ne peut dire que ce type d'observation recueille beaucoup d'adeptes dans la population en général. On peut expliquer le phénomène par la faible densité des populations de faucons, d'une part, et le peu de connaissance qu'on a de leurs habitudes migratoires, d'autre part.

(30)

24

Le Centre de recherche sur les rapaces du collège Macdonald, utilise le Faucon pèlerin en captivité dans un but d'éducation du public. On doit reconnaître ce type d'intervention, d'autant plus qu'il s'adresse bien souvent à des groupes sco- laires et à des gens qui n'auraient probablement jamais l'occasion d'entrer en contact avec les oiseaux de proie. Actuellement, aucun jardin zoologique du Québec ne garde des Faucons pèlerins en captivité.

6.3 Fauconnerie

La fauconnerie, ou l'utilisation d'oiseaux de proie comme engin de chasse, est autorisée dans six provinces canadiennes. Le Faucon pèlerin n'est pas l'oiseau le plus utilisé et fait d'ailleurs l'objet de certaines restrictions. Dans certains cas, les sous-espèces provenant d'une province ne peuvent être utilisées dans cette même province ou doivent tout au moins provenir d'une ferme d'élevage reconnue.

Au Québec, cette activité n'est pas autorisée en vertu du règlement concernant l'utilisation des engins de chasse (décret 1461-80, L.R.Q. c. C-61). De plus la capture des oiseaux de proie est interdite sauf à des fins scientifiques.

Aux États-Unis, on permet la fauconnerie dans plusieurs états. L'organisme régissant cette pratique constitue d'ailleurs un puissant lobby auprès du gouver- nement fédéral américain. Une modification de la classification de la sous-espèce tundrius en vertu de 1'"Endangered Species Act" est présentement à l'étude afin d'en permettre la récolte pour la fauconnerie.

Au canada des tenants de la fauconnerie prônent l'élevage des faucons pour fournir les fauconniers. Le développement de fermes d'élevage réduirait théoriquement les captures illégales d'oiseaux sauvages et entraînerait des retombées économiques non négligeables. Cependant, le contrôle de l'origine des oiseaux gardés en captivité n'est pas sans problème. Malheureusement quelques fermes d'élevage privées au Canada et aux États-Unis ont déjà servi de couverture à un marché noir de faucons sauvages ce qui nuit considérablement au développement de nouvelles fermes.

(31)

25

Notons enfin que l'utilisation du Faucon pèlerin pour contrôler les oiseaux nuisibles près des aéroports présente aussi un potentiel économique mais qui n'est pas exploité au Québec.

6.4 Utilisation commerciale illégale

Le M.L.C.P. ne possède pas de statistiques officielles sur les prélèvements illégaux de Faucons pèlerins. Toutefois une enquête récente (1981-1984) menée aux États-Unis a révélé l'existence d'un vaste marché noir international consistant à capturer et à vendre les oiseaux de proie pour la fauconnerie. A date 28 citoyens américains furent arrêtés et au-delà de 100 oiseaux incluant des Faucons pèlerins furent saisis. Plusieurs millions de dollars sont impliqués dans ce marché noir dont les ramifications s'étendent dans toutes les régions nordiques, les U.S.A., plusieurs pays européens et les pays arabes. Le Gerfaut et le Faucon pèlerin sont des espèces recherchées et il ne fait nul doute que le nord du Québec est réguliè-

rement visité par les braconniers.

7. OUTILS DE GESTION

7.1 Législation concernant la protection du Faucon pèlerin

Au Canada, les oiseaux de proie incluant le Faucon pèlerin sont de juridic- tion provinciale.

a. Législation québécoise

Au Québec, le Faucon pèlerin est protégé de la façon suivante:

1) en vertu du paragraphe 19 de l ' a r t i c l e 162 de l a Loi sur l a conservation et l a mise en valeur de l a faune et du règlement sur l a chasse qui en découle (décret 392-85). Ce règlement i n t e r d i t à l'année l a chasse des oiseaux de proie ( l e terme chasse incluant aussi l a c a p t u r e ) .

2) en vertu de l ' a r t i c l e 26 (chapitre I I I , section 1) de la Loi p r é c i t é e , p r é c i - sant que "Nul ne peut déranger, d é t r u i r e ou endommager les oeufs, l e nid ou l a t a n i è r e d'un animal déterminé par règlement";

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Quiconque contrevient aux dispositions prévues par le règlement sur la chasse (décret 392:85) commet une infraction et est passible, en outre du paiement des frais, d'une amende d'au moins 75$ et d'au plus 200$ et pour toute récidive dans les deux ans de la condamnation pour la même infraction, d'une amende d'au moins 200$ et d'au plus 400$.

Par ailleurs, quiconque contrevient aux dispositions prévues à l'article 26 de ladite loi, commet une infraction et est passible en outre du paiement des frais, d'une amende d'au moins 100$ et d'au plus 400$.

Or, le peu d'importance qu'on accorde à ces amendes constitue sans doute une des faiblesses de cette Loi. Une autre faiblesse résulte par ailleurs de l'impré- cision du règlement actuel concernant la garde d'animaux en captivité (A.C.

3870-78); dans une certaine mesure, ce règlement laisse effectivement la possibi- lité de garder un oiseau de proie en captivité. Ce règlement étant présentement en révision, on serait en droit de s'attendre à certaines modifications dans le sens d'une définition plus précise des dispositions prévues.

b. Législation canadienne

Le terme "oiseau migrateur" tel qu'on le définit à l'intérieur de La loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs" (S. R. de 1983, c. M-12) ne s'ap- plique pas au Faucon pèlerin ni aux oiseaux de proie en général.

Cependant, le Faucon pèlerin figure à la liste des espèces visées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d'extinction (CITES) à laquelle adhère le gouvernement canadien. L'impor- tation et l'exportation de cette espèce nécessitent un permis.

7.2 La réglementation concernant l'utilisation des pesticides au Québec et au Canada

L'ingestion de proies contaminées par le DDT a été identifiée comme le facteur limitatif chez le Faucon pèlerin (Hickey, 1969). Au Québec, l'utilisation du DDT était interdite depuis 1970, en vertu du paragraphe 3 de l'article 16 de la Loi d'hygiène publique (S.R.Q. 1964, chapitre 161), sauf dans la lutte contre la

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punaise terne (par les pomicuiteurs et les producteurs de céleris) et le ver gris (par les planteurs de tabac). Cependant, les autorités canadiennes, avec la Loi sur les produits anti-parasitaires (S.R.C. P-10), limitent depuis 1979 l'uti- lisation du DDT (sous forme de poudre à 50%) à la lutte contre les souris et les chauves-souris. Aussi, la vente du produit est restreinte aux exterminateurs.

Étant donné, d'une part, que la gestion des pesticides est de juridiction fédérale et que, d'autre part, le décret québécois (arrêté en Conseil No. 625, en rapport avec la Loi précitée) ne prévoit pas l'utilisation du DDT dans la lutte contre les souris et les chauves-souris dans notre province, il faut en conclure, que toute utilisation du DDT est donc interdite au Québec.

7.3 Le programme de repeuplement

Un programme de repeuplement du Faucon pèlerin fut mis sur pied en 1970 par le Dr Tom Cade de l'Université Cornell dans l'état de New York. Sous son impulsion, un centre d'élevage fut construit et le Peregrine Fund destiné à financer le pro- gramme d'élevage vit le jour.

En 1975, le U.S. Fish and Wildlife Service formait le "Eastern Peregrine Falcon Recovery Team" dont la tâche principale fut de préparer un plan de réta- blissement (Bollengier et à\_., 1979). Ne s'appliquant qu'aux Etats-Unis, ce plan vise l'établissement d'une nouvelle population de pèlerins par l'introduction en nature d'oiseaux produits en captivité. Son objectif est le rétablissement d'une population se reproduisant d'elle-même et à un niveau minimum de 50% du nombre de paires reproductrices existant dans les années 1940.

De 1975 à 1986, environ 1 000 oiseaux furent relâchés dans l'est des Etats- Unis (figure 4 ) .

Les oiseaux libérés aux États-Unis sont issus de stocks reproducteurs origi- nant de la tundra néarctique, de l'Espagne et de la Cote nord-ouest du Pacifique.

L'approche américaine fut élaborée en tenant compte de la rareté des stocks sauvages résiduels en Amérique du Nord et en assumant que la sélection naturelle agirait sur des stocks d'origine captive en favorisant les oiseaux les plus aptes a survivre dans l'environnement nord-américain.

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Lieu d'origine des oiseaux élevés au centre de Wainwright (Serv. can. faune) Sites de libération au Canada (sous- espèce anatum provenant de Wainwright) Sites de libération aux États-Unis (sous- espèces diverses provenant de l'Unv. de Cornell) I Futurs sites de libération aux États-Unis

O 1OOO km

Figure 4. Sites de libération de Faucons pèlerins en Amérique du Nord,

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Le programme canadien débuta également en 1970. Le projet, présenté par le Service canadien de la faune, fut discuté et accepté à la 3 4e conférence fédérale-provinciale sur la faune. Une ferme d'élevage fut alors construite à Wainwright, Alberta, par le Service canadien de la faune; la production de faucons devant servir au repeuplement à travers le Canada.

L'approche canadienne concernant les sous-espèces fut beaucoup plus puriste, les stocks reproducteurs étant constitués essentiellement d'oiseaux de la sous- espèce ^iiatum, provenant de 1'Alberta, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest.

Au cours des années, deux centres d'élevage privés se sont joints au programme.

Celui du Centre de recherche sur les rapaces du Collège Macdonald situé à Sainte-Anne-de-Bellevue, Québec et celui de l'Université de Saskatoon, Saskatchewan. La capacité de production d'oiseaux destinés au repeuplement est actuellement de 85 à 125 oiseaux par année.

Jusqu'à tout récemment, le programme canadien fonctionnait suivant les orien- tations définies par le "Western Raptor Committee" qui relevait des directeurs de la faune des provinces et territoires de l'Ouest canadien. Ce n'est qu'en 1982 qu'une première ébauche d'un plan national de repeuplement fut élaborée par le S.CF. (Fyfe, 1983). Reprise et modifiée par le Western Raptor Committee, elle fut soumise aux directeurs de la faune du Canada en juin 1986. C'est alors que fut institué le Groupe national sur le rétablisssement du Faucon pèlerin (National Peregrine Falcon Recovery Team) dont le mandat est de terminer le plan national et de coordonner les efforts des organismes participant au programme. Formé de représentants des provinces et territoires, du S . C F . et des centres d'élevage, le groupe de travail amorça ses travaux en octobre 1986.

Au Québec, les premières libérations eurent lieu en 1976. Au cours des dix années du programme (1976-1986), 172 fauconneaux furent libérés dans quatre secteurs localisés dans la vallée du Saint-Laurent: Hull, Sainte-Anne-de-Bellevue/

Montréal, Cap Tourmente/Sainte-Foy et Kamouraska (figure 4 ) . Le Service canadien de la faune supervise les lâchers dans les secteurs de Hull et de Cap Tourmente/

Sainte-Foy. Les lâchers à Montréal et Sainte-Anne-de-Bellevue sont réalisés par le Centre de recherche sur les rapaces du collège Macdonald (C.R.R.C.M.). Ceux de Kamouraska sont supervisés par le M.L.C.P. et opérés par le Comité des citoyens de Saint-André (tableau 5 ) .

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30

Tableau 5. Libération de Faucons pèlerins au Québec dans le cadre du programme de repeuplement

Année

1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 Total

Hull

4 4 4 4 8 12 6 4 6 6 8 66

Ste-Anne-de Bellevue/

Montréal 5 5 4 4 6 6 6 9 10 2 3 60

Secteur

Cap Tourmente/

Sainte-Foy

- - - - - - 3 3 14 0 8 28

Kamouraska

- - - - - - - - 3 3 12 18

Total

9 9 8 8 14 18 15 16 33 11 31 172

(37)

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Tous les oiseaux libérés à date au Québec proviennent de la ferme fédérale de Wainwright à l'exception de six fauconneaux libérés à Kamouraska et qui originent d'oeufs cueillis à la baie d'Ungava dans le cadre de recherches entreprises par le C.R.R.C.M.

Les sites de lâchers furent majoritairement situés en milieu urbain sur des édifices en hauteur: Hull, Sainte-Anne-de-Bellevue, Montréal et Sainte-Foy. Les lâchers sur falaise naturelle n'ont eu lieu qu'à Cap Tourmente et Kamouraska. Les avantages et inconvénients des lâchers en milieu urbain et naturel sont discutés dans Barclay et Cade (1983). Les taux de succès, quant au nombre d'oiseaux qui se dispersent après quelques semaines, sont en général supérieurs en milieu urbain si on se fie aux résultats américains. En milieu naturel, la prédation par le Grand Duc serait un facteur de mortalité important. Les sites de lâchers en milieu naturel doivent être choisis en tenant compte de la présence de ce Strigidae. Une surveillance doit être effectuée pour, au besoin, capturer ce prédateur.

Au Québec, les coûts d'achat des fauconneaux sont défrayés par les organismes qui supervisent les sites de libération. Le S . C F . charge aux organismes 50% des coûts de production soit 1 000$ par oiseau. Il en est de même pour le C.R.R.C.M.

Les coûts associés à la libération sont à la charge de ceux qui libèrent.

Le coût du programme de repeuplement au Québec peut être évalué à 55 000$ par année excluant le salaire des fonctionnaires fédéraux et provinciaux. Il est financé par le S.CF., le C.R.R.C.M., le M.L.C.P. et par des organismes privés.

Jusqu'à maintenant, ceux-ci ont surtout contribué par des dons au C.R.R.C.M.

Depuis peu, la Fondation pour la sauvegarde des espèces menacées (FOSEM) s'est im- pliquée dans le programme.

Les objectifs du programme pour le territoire du Québec n'ont pas encore été précisés bien qu'ils soient partiellement définis dans l'ébauche du Plan national de rétablissement du Faucon pèlerin anatum. La zone d'aménagement no. 1, qui inclut le sud du Québec et les Maritimes, s'est vu fixer comme objectif l'établis- sement, d'ici 1990, de 10 paires produisant à l'âge de vol 15 jeunes ou plus par année.

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32

Les résultats pour le sud du Québec et le sud-est de l'Ontario commencent à être perceptibles (tableau 6 ) . De 1980 à 1986, un minimum de 12 paires ont éta- bli des territoires ou ont construit un nid et 15 jeunes furent produits. En 1986, on n'était cependant qu'au tiers de l'objectif visé pour la zone 1. Il faut aussi noter que parmi les oiseaux qui ont niché au Québec, au moins trois prove- naient de libérations effectuées aux Etats-Unis.

7.4 Recherche

Le Centre de recherche sur les rapaces du collège Macdonald (C.R.R.C.M.) est le seul centre de recherche spécialisé dans ce domaine au Québec. Il poursuit actuellement des expériences sur la reproduction du Faucon pèlerin et sur la biologie de différentes autres espèces d'oiseaux de proie. Malgré les origines diverses des sources de financement, le Centre dispose finalement de peu de moyens pour développer davantage la recherche sur le Faucon pèlerin. Ces budgets pro- viennent du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada, du Fonds mondial pour la faune (Canada), du Service canadien de la faune, du Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et du "Canadian Sportsmen Show".

7.5 Organismes impliqués dans la gestion du Faucon pèlerin

L'échange d'information entre les différents organismes intéressés s'avère essentiel pour la protection du Faucon pèlerin au Canada. On doit s'y intéresser davantage, compte tenu du manque certain de concertation et du grand nombre d'organismes intervenant dans ce dossier. Ces organismes sont les suivants*:

- Service canadien de la faune (S.CF.) - Musée national des Sciences naturelles

- Centre de recherche sur les rapaces du collège Macdonald (C.R.R.C.M.)

*Voir à l'annexe 2 le champ d'action de ces différents organismes.

(39)

33

1984

1985

1986

Tableau 6. Nidification et tentatives de n i d i f i c a t i o n du Faucon pèlerin dans le sud du Québec et le sud-est de

l'Ontario de 1975 à 1986 Année

1980

1982 1983

Endroit Lac Lyster

Montréal Montréal Ottawa (Ont.) Arnprior (Ont.)

Jeunes produits 2

0 2 0 2

Remarque

Femelle originant d'une l i b é - ration américaine

Mâle non bagué

Sur un g r a t t e - c i e l . Le couple fut dérangé par un Grand Duc Nid établi dans une carrière Femelle non baguée

Mâle bagué

Couple présent sur l ' é d i f i c e Casts durant 3 semaines

Couple établi dans un clocher

Montréal

Lac Mëkinac (?) Hull

Montréal

3 0

(2)

Montréal

Mont St-Hilaire Cap Tourmente

0 2 2

Mâle et femelle issus de libé- rations à Hull

Femelle tuée par un braconnier en août 1983

Edifice Place Victoria

Mâle et femelle originant de libérations américaines Femelle adulte observée avec 3 jeunes au vol

Place du Portage

3 oeufs produits. Le nid fut déserté avant l'êclosion

Femelle ayant pondu sur 3

édifices. Les oeufs infertiles furent remplacés par des

fauconneaux d'élevage

Sur gratte-ciel. La femelle a abandonné le nid

Femelle aperçue nourrissant les jeunes

(40)

- Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada (COSEWIC)

- Comité pour la sauvegarde des espèces menacées au Québec (COSEMEQ), (Association des biologistes du Québec)

- Fondation pour la sauvegarde des espèces menacées (FOSEM) - Comité des citoyens de Saint-André de Kamouraska

- Fonds mondial pour la nature (Canada)

- North American Falconers Association (N.A.F.A.)

- Hawk Migration Association of North America (H.M.A.N.A.) - Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (M.L.C.P.) 7.6 Information au public

Le M.L.C.P. ne dispose actuellement d'aucun document accessible au public concernant le Faucon pèlerin, la garde d'animaux en captivité ou la législation protégeant les oiseaux de proie. Par contre, quelques organismes diffusent de l'information sur le Faucon pèlerin: les Musées nationaux et le Fonds mondial de la nature (Canada) font paraître à l'occasion des annonces dans les journaux, le Service canadien de la faune distribue sur demande un feuillet dans la série "La faune de l'arrière pays" et le COSEWIC publie une fiche sur l'espèce. Le Centre de recherche sur les rapaces du Collège Macdonald organise par ailleurs des visites guidées des installations du centre où le public peut voir l'espèce et être informé des programmes de recherche en cours. Des visites-écoles et des conférences dans les écoles sont aussi organisées par le Centre. L'Association des biologistes du Québec publiait en 1984 un rapport synthèse sur la situation du pèlerin (Tardif, 1984). Plus récemment, la FOSEM entreprenait une campagne de publicité autour du lâcher de faucons à Sainte-Foy afin d'amasser des fonds sur les espèces menacées.

(41)

35

8. PROBLÉMATIQUE

8.1 Connaissances limitées sur les populations

Nous possédons actuellement un indice de l'état des populations de Faucons pèlerins au Québec. Cependant, si on se réfère aux données recueillies dans d'autres provinces canadiennes et aux Etats-Unis, on se rend compte que l'on possède ici peu d'information sur la densité et la biologie de nos populations et de leurs habitudes migratoires. Nous n'avons aucune information sur l'état des populations dans les secteurs de la baie d'Hudson, du détroit d'Hudson et de la Basse Côte-Nord.

8.2 Imprécision des protocoles de l'inventaire quinquennal

Bien que le programme nord-américain soit encore jeune, on doit tout de même souligner ici le besoin d'une meilleure planification de ces inventaires. Le Faucon pèlerin reste sans aucun doute une espèce difficile à inventorier; or, on doit à tout prix améliorer et uniformiser, par un protocole adéquat, les méthodes d'inventaire et de compilation des résultats. Les recensements actuels ne permettent pas de calculer des densités.

8.3 Réglementation québécoise inadéquate

Certaines imprécisions persistent dans la réglementation québécoise concer- nant la garde d'animaux en captivité. Le peu d'importance qu'on accorde aux amendes touchant les contrevenants est surprenante si T o n considère que le Faucon pèlerin est une espèce menacée.

8.4 Manque de connaissance sur l'intensité des prélèvements illégaux dans les régions nordiques

Une récolte i l l é g a l e S des fins de fauconnerie fut rapportée à quelques reprises dans le nord du Québec. On ignore quelle est l'ampleur de cette a c t i v i t é et son impact sur les populations.

(42)

36

8.5 Densité inférieure au potentiel

Le dernier inventaire du Faucon pèlerin en 1985 fait état d'un seul couple en nidification dans le sud du Québec et de 23 dans la région de la Baie d'Ungava.

Avec une telle densité, il va de soi que la ressource offre très peu. Actuelle- ment, la demande est très faible mais il faut se rendre compte que toute augmenta- tion de cette demande (si petite soit-elle), ou bien tout déséquilibre écologique (destruction de l'habitat, conditions climatiques difficiles, etc.) seraient néfastes pour les populations de Faucons pèlerins du Québec. Les niveaux de popu- lations actuelles laissent les populations très vulnérables.

8.6 Objectifs du programme de repeuplement pour le Québec

II est urgent de fixer cet objectif afin de mieux planifier la durée du programme.

8.7 Conflit d'utilisation des falaises

Advenant le succès du programme de repeuplement du Faucon pèlerin dans le sud du Québec, des conflits d'utilisation de certaines falaises sont à prévoir (nidi- fication vs escalade et deltaplane).

8.8 Manque d'attention accordé au potentiel d'utilisation des faucons en tant que ressource

L'élevage des faucons pour fournir les fauconniers ou pour contrôler les oiseaux nuisibles aux aéroports n'a pas fait l'objet d'études approfondies.

Le peu de connaissances des mouvements migratoires des oiseaux empêche de développer les activités d'observation des faucons.

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