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(2)
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DE LA TRAITE

ET

DE L'ESCLAVAGE DES NOIRS

ET DES BLANCS,

(4)

t^^pcki^"^

^'^^y^

(5)

DE LA TRAITE

ET

DE L'ESCLAVAGE DES NOIRS ET DES BLANCSj

PAR

l'N AMIDLS

HOMMES

DE TOUTES LES COULEURS.

Ifyouhâveariglittoeuslaveotliers

,

tlieie maybe otlieiswho hâve aright lo enslaveyou.

Price, on theAmericanrévolution.

PARLS,

ADRIEN EGRON, IMPRIMEUR

n2'. s. A. R. TNM>N.SEIOKF.UR T.E DUC p'aNT,Oir T-Ê"NIS ruedes INoyers, u° 37.

AN

jHlv').

(6)
(7)

DE LA TRAITE

ET

DE L'ESCLAVAGE

DES NOIRS ET DES BLANCS.

CHAPITRE PREMIER.

DE LA TRAITE DES

NOIRS.

Ihémistocle annonce aux

Athéniens

que, pour

accroître la puissance de la république et la délivrer d'un

ennemi

redoutable, il a

un moyen

infaillible, mais qui ne peut êtrerévélé au public. Aristide est

nommé

pour être dépo-

sitairede ce secret, etapprécierl'utilité

du

plan de Thémistocle, qui consiste à brûler la flotte

deXerxès,réunie dans

un

port. Aristide, per*

suadé

que

le salut

môme

de la patrie seroit

(8)

(6)

acheté trop chèrement pnr

un

acte contraire à la morale^ déclare à l'assemblée que le

moyen

proposé seroit très-avantageux, mais qu'il est injuste; et il est rejeté (ij.

Dans un

traitéavec

les Carthaginois, Gelon, roi de Syracuse, sli-»

pnle expressément qu'ils n'immoleront plus d'enfans à Saturne (2) ; et vingt-trois siècles après, en i8i4, dans

un

traité avec l'Angle- terre,

on

stipuleque,pendantcinq ansencore

,

les Françaispourrontfaire la traite desNègres, c'est-à-dire, voler

ou

acheter des

hommes

en Afrique,les arracherà leur terre natale, à tous les objets de leurs affections, les porter

aux

Antilles,où,vendus

comme

desbêtesde

somme,

ilsarroserontdeleurssueurs des

champs

dontles fruits appartiendront à d'autres, et traîneront

une

pénible existence, sans autre consolation,

à la fin de chaquejour,

que

d'avoirfait

un

pas de plus vers le tombeau. Aristide et

Gelon

étoient idolâtres, nous

sommes

chrcliens.

(1} Voyez Plutarque,vie de Thémistocle, n". Sg.

(.2) Idem3 des Dclals delaiuslicc divine.

(9)

(7)

A

peine ai-je tracé ces mois, qu'on

me

cii^

en anglais et en français :

The

Jcing

can

do no tvrong. le roi ne peut fau-e mal. Actuelle-

ment,

enFrance

comme

en AngleJcLTC,

on

ac- corde fictivement au clief de l'Etat la faculté (l'êtreinfaillible eiimpeccable.

La

responsabilité nepèse que surlesministres. C'est

donc

contre des actesministériels

que

sont dirigées nos ob- servations; mais,

comme

dans lastipulationde

latraite desNègres,ilsn'étoient

que

lesorganes des

marchands d'hommes,

il n'est pas inutile d'envisager

un moment

laconduiteque,depuis vingt-cinqans,onttenuelaplupart de cesder- niers.

Jadis ils avoient mis sérieusement en pro- blème, silesNoirs pouvoientêtrecomptés dans

laclassedes êtres raisonnables. Bientôt il fallut céder à la multitude desfaits qui, sur cet arti- cle, lesassimilant

aux

Blancs, attestent l'iden- tité etl'unité de l'espècehumaine. Lespartisans de la traite déclarent présentement qu'il est

abburde d'élever des doutes h. cet égard;ils se réduisentàcontester

aux

Noirs des facultésin-

(10)

(8)

tellectuelles aussi énergiques, aussi étendues

que

cellesdes Blancs.

On

pourroit leur répondre

que

les talens

ne

sontpas la mesure des droits :

aux yeux

dela loi,le domestique de

Newton

étoitl'égal de son maître. Mais, pour établir la supériorité des Blancs, quels sontles

moyens

de comparaison?

Dans une

brochure nouvelle, sur VEsclai^age colonial, onlit textuellementque le tsoirn'est susceptible d'aucujie vertu (i). Cette assertion n'est-cllepas

un

blasphème contre la nature et

son auteur?Viceet vertu sont des termes cor-

rélatifs ; à

un

être insusceptible de moralité

,

pourroit-on reprocher

une

perversité quiseroit lerésultatinévitable desa nature?

Des

circons- tances accidentelles et des causes locales ont

empêché

ou arrêté en Afrique la

marche

de la civilisation; mais

quand

les Africains en ont partagé les avantages, sont-ils restés inférieurs

aux

Blancs en talens et en vertus? Les preuves

(i) Voyez Mémoires sur l'Esclavage colonial, par

M.l'abbé Dlllon. 8^, Paris, i8i4,pag. 8.

(11)

(9)

da

contraire, accumulées dans l'ouvrage surla

Littérature des Nègres, pourroient être for- tifiées de nouvelles preuves,

t ^

Dansles désastres de

Saint-Domingue,

des forfaits épouvantables ont été

commis

par des

hommes

detouleslescoulenrsj maisàdes Blancs seuls appartient l'invention infernale d'avoir tiré à grands frais, de

Cuba,

des meutes de

cliiens dévorateurs, dont l'arrivée fut célébrée

comme un

triomphe.

On

irrita, par

une

diète calculée, la voracité naturelle deces

animaux

j

et, le jour

l'on fit, sur

un

Noir attaché à

un

poteau, l'essai de leur

empressement

à dévo- rer,fut

un

jourde sylennilé jiourles Blancs de

la ville

du Cap,

réunis dans des banquets pré- parés autour de l'amphithéâtre,

ilsjouirent dece spectacle digne decannibales (i).

Compa-

rezici laconduite des Blancs , qui se disen*^ ci- vilisés et chrétiens, avec celle des esclaves

(') Voyezle Cri dela Jiatare,-pa.vM.JusteClianlatte.

8"*., CapHenri, 1810, pag. 48 etsuiv. Ce morceau est écrit avecl'énergie de Tacite.

(12)

{ lo ;

qui,laplupart,avoientétéprivésdes ressources

(ie l'éducation et des lumières de l'Evangile, et

voyez

à quirestel'avantage

du

parallèle.

Depuis vingt-cinq ans, des calomniateurs n'ont cessé d'imputer les troubles de Saint-

Domingue

auxa7?iisdes noirs.Sila justification

de ceux-ci n'étoit pas portée à l'évidence, ils la Irouveroient dans l'aveu franc et naïfd^un Colon dont l'ouvrage vient de paroître (i).

En

1791,

M. du

Cliilleau, gouveimeur de Saint-Domingue, ayant

convoqué

les milices dela province de l'Ouest pour célébrer la fête

du

]4 juillet, on

y

vit rassemblés les

Dragons

coloniaux blancs et les

Dragons

nèsres et

mu-

hitres libres.

On

distribua des rubanstricolores

aux

premiers, lesautres s'altendoientavec rai-

son à recevoir la

même

faveur; mais sur les ré- clamations dequelques Blancs^

on

larefusa

aux Dragons

noirs et sang mêlé.

M.

Grouvel avoue

«que

la guerre civile prit naissance à

{i) Yovcz Faits historiques sur Saint-Domingue;,

depuis 1786 à T8o5,parM.Grouvel. 8 .,Paris, i8i4j

(13)

(

)

(( l'occasion tic ce relus aussi injuste que rlcU-

« cule (i). »

Dans

l'immensité d'ouvrages et d'opuscules publics sur les Colonies par des planteurs, il en est peut-être plus de cent

ils assurent

que

le travail de la culture , dans ces contrées brillantes, excède les forcesdesEuropéens, et

ne

peut être exécuté que par des Nègres. Les partisansdel'esclavage éludoient

ou

nioientles faits qu'on leur opposoit , et ces dénégations étoient

communément

assaisonnées d'injures

aux amis

des Jioirs; mais voici

un

autre Colon qui les justifie encore sur cet article : le pas- sage mérite d'être cité :

« Lesengagés

ou

trente-six mois^ qui étoient

<c desBlancs,faisoientdansl'origine del'établis-

<c sèment de Saint-Domingue ce

que

font au-

cc jourd'hui les Nègres;

même

de nos jours

« presque tous les habitans de la dépendance

voyezles premières pages jusqu'à la page loinclusive- ruent.

(i) Ibid.

(14)

(

'O

c( de la grande

Anse

, qui sont en général des

« soldais, des ouvriers

ou

de pauvres Basques,

a cultivent de leurs propres mains leurs ha-

« bitalions.

(( Oui

, je lesoutiens et j'en ail'expérience

,

« les Blancs peuvent sans crainle cultiver la

« terre de Saint-Domingue, ils peuventlabou-

« rer danslesplaines depuis six heures

du

rna-

« tin jusqu'àneuf, et depuis quatre heures de

(( l'après-midijusqu'au soleil couché.

Un

Blanc

c( avec sa charrue fera plus d'ouvrage dans sa

« journée

que

cinquante Nègres à la houe, et a la terre sera

mieux

labourée; les Blancs , en

" outi-e , seront pluspropres à cultiver les jar-

« dins, à former et à entretenir les prairies

« dont on

manque

dans ce pays

pour

l'amélio-

« raticm des bestiaux , des chevaux et autres

c(

animaux

(j). »

Un

des écrivains qu'on vient de citer trouve

bon que

les Nègres soient soumis au fouet.

(i) Yojez

De

Saint-Domingue,deses guerres, etc.

,

parBI.Droiiin de Bercy. 8^;Paris. i8i4,p. 122et 123.

(15)

(i5)

«

Des

soldats, nousdit-il, passent aux verges,

«

aux

courroies, sontfusillés; fkut-il pour cola

c( supprimerlesmilitaires(i)? » Les nolion.sles plussimples

du

sens

commun

repoussent toute parité entre des punitions infligées en vertu d'un jugement fondé sur les lois militaires et les punitions arbitraires infligées

aux

esclaves.

Si l'on en croit

beaucoup

de planteurs, les esclaves, travaillant sous le fouet d'un

com- mandeur,

étoient plus

heureux que

nospaysans d'Europe

, quoique jamais il n'ait pris envie,

même

àaucun de ces prolétaires des Colonies,

nommés

Petits Blancs, d'échangersa situation avec celle d'un Noir; et, endépit

desargumens

par lesquels

on

veut convaincre cesNoirs de leur bonheur, ils s'obstinentà ne pas y croire.

Notre intérêt, disent lesColons, n'est-il pas de

ménager

nos esclaves? Les charretiers de Paris tiennent précisément le

même

langage en parlant de leurs

chevaux

qui, par

une mort

(l) Voyez ?fTernaire sur l'Eaclavaga colonial, etc. .

(16)

( ï^ )

anticipée , périssent excédés d'inanition , de fatigues et de coups. Si des relations sans

nom-

bren'avoientapprisàl'Europe quelestlesortdes esclavesdanslesAntilles, ilsufEroitdejeter les

yeux

sur letableau déchirant qu'en atracé

un

ecclésiastique qui, pendant son séjour à Saint-

Domingue

, déployoit àleur égard

une

charité compatissante.Tel estpeut-être le motif pour lequel l'ouvrage

anonyme du

Père Nicol- son (i) est rarement cité dans les écrits des partisans de l'esclavage.

Pour émouvoir

lapi- tié, ils parlent de leurs sueurs : ont-ils jamais articulé

un

mot,

un

seul

mot

sur les sueurs de leurs esclaves?

Quel moyen

de raisonneravec des

hommes

qui, si l'oninvoquelareligion,la charité, répondent en parlant de cacao , de

balles decoton , debalance

du commerce

; car,

vous

disent-ils

, que deviendra le

commerce

si l'onsupprimelatraite?

Trouvez-en un

quidise;

(i) Voyez Essai sur l'Histoire naturelle de Saint' Vomingue,etc. 8°.^Paris, ^jn^,pag. 5i-Dg.

(17)

En

la continuant que deviendront la justice et l'humanité?

Rappellerai-jeles inculpations bannales elles

mensonges

multipliés dont la répétition tenoit lieude preuves? Ilsassuroient que les amis des INoirs vendus

aux

Anglais, pa3és par les

An-

(^laiset parlesNoirs,étoientennemis desBlancs etvouloientfaireégorgerles Blancs;

comme

si l'on ne pouvoit pas et si l'on ne devoit pas si-

multanément

aimer les uns à l'égal des autres.

Lorsqu'à l'Assemblée Constituante

une

dis- cussionavoit eulieu sur le sort des esclaves

ou

dessang-mêlés,lesdéputés qui avoient

demandé

qu'on restreignît l'autorité des maîtres

pour

étendre celle dela loi, devenoientpar

même

les objets de l'animosité de ceux-ci, qui le len-

demain

faisoient crier dans les rues : ce Voici M la liste desdéputés qui, dans la séanced'hier,

(c ont voté en fliveur de l'Angleterre contre la

ce France.))

Le

sentiment qui rattache les

hom- mes

de bien à la défense des Africains, s'est

renforcé par l'indignation qu'inspirent les li- belles de certains individus qui, d'après leur

(18)

(i6)

propre

cœur,

jugeant tous les

hommes, ne

croient passans douteà lavertu désintéressée, etsupposent toujours

aux

autres des sentimens

vils.

Non

, la postérité ne pourrajamais conce- voir la multitude et lanoirceur des menaces, des impostures, des outragesdont,jusqu'à l'é-

poque

actuelle inclusivement, nous fûmes les objetsetdontplusieursd'entrenous ontétéles victimes :

on

essaya

même

, et sans succès, de

flétrir le

nom

de Philantrope, dont s'honore quiconque n'a pas abjuré l'amour

du

pro- chain. Puis , d'après le langage usité alors, il

fut

du bon

ton de répéterquelesprincipesd'é- quitéj de libertéétoientdes abstractions, de la

métaphysique, voire

même

de Vidéologie, car le despotisme a

une

logique et

un

argot quilui sont propres.

Dans

VExposition'des produits de Vindus-

trie en l'an

X, un

fabricant de Carcassonne présenta des drapspourla traitedesNègres[i).

(i) \. E.xjiosilioridesproduits deVindustrie,anX., p, 23.

(19)

( ^7 )

Sansencourirleblâme de juger témérairemenV,

on

peut croireque tous les syllogismes soûl su- bordonnés à Fintérèt de sa manufîicture. Hors de là, tout doit être pour lui abstraction et

métaphysique. Il en est de

même

des

arma-

teurs qui voudroient partir pour la côte de Guinée, avec l'espérance qu'après les cinq ans révolus, pour continuer la traite, elle seroit

prolongée indéfiniment.

Mais avec des

hommes

auxquels

on

ne peut accorder de l'estime , ne confondons pas tous les planteurs, il en est qui avoient adouci les

rigueurs de l'esclavage, soit qu'ils fussent di- rigés par des sentimens de bonté, soit qu'ils sentissentlanécessité de

composer

avecles cir- constances, car il faut souvent tenir

compte aux hommes du

bienqu^ilsfont et

du

mal qu'ils

ne font pas, sans scruter trop sévèrement les motifs qui président à leur conduite.

On

voit actuellement des Colons disposés à reconnoître dans les ci-devant esclaves, des cultivateurs libres, auxquels

on

accorderoit un quart

du

produit.

Ce

système avoit été établipar

Tous-

a

(20)

(

'8)

Sdint-Louvertnre, pour lequel, cnBn, est arri-

vée la postérité qui, en Europe, réhabiliterasa

mémoire

(i); système suivi parsessuccesseurs jusqu'à l'époque actuelle, et qui est très-bien développé clans l'ouvrage publié par

M.

le

colonel Malenfant (2).

Louer un

écritsurdivers articles ce n'est pas approuver tout ce qu'il

contient.

Le Dunemarck

a la gloire d'avoir, le pre- mier, aboli la traite ; les Etats-Uniset FAngle-

tene

, voulant mettre

un

terme

aux

crimesde l'Europe contre l'Afrique, ont de

môme

pros-

crit le

commerce du

sang

humain

, et cette mesure, adoptée ensuite parles

gouvernemens du

Chili, de Venezuela, de

Buenos-

Ayres

,

fait partie de leurs constitutions. Cette révolu- tion , dans

une

partie des

deux mondes

, est

(1) Vovez The History of, Toussaint Louverture

,

(parM.Slephen.) 2^édit8.° Lomlon, i8n.

(2) Voyez Des Colonies, etparticulièrement Je celle de Saint-Domingue

, par le colonel Malenfantj 8 . ,

Paris, i8i4.

(21)

( M) )

due aux

travaux perse vérans de philantropea respectables, dont les

noms

sont devenus eu- ropéens , et parmi lesquels figurent, en pre- mièreligne,Wilberforce,

Th.

Clarkson,Grand-

ville Sharp , etc., etc. , et avant

eux un

Fran-

çaisà Saint-Quentin , le célèbre Benezet.

La

France ,

tant de choses se sont opérées par soubresaut, partagcroit l'honneur de cette amélioration dansle sortdes esclavessilesactes administratifset législatifsn'étaient pas soumis

aux

phasesdelaversatiliténationale.

En

Angle- terre^ celte réforme a été préparée, puis

com- mandée

par l'opinion.

Des

villes

jadis

un ami

des Noirs eût risqué d'être insulté, telles

que

Bristol et Liverpool , se prononcent, sans réserve, contrel'article stipulé aveclaFrance, à tel point

que

leurs pétitions sont revê- tues, à Bristol, de vingt-sept mille signa- tures, et de trente-six mille à Liverpool. Elle sera

mémorable

la séance de la société

, pour

yabolition de la traite, au mois de juin der- nier, sousla présidence

du duc

de Glocesler.

(22)

(20)

Cependantil faut relever

une

erreur consignée dans son procès-verbal, article 6,

« L.i société a pensé qne la disposition niani-

« feslée en France, en faveurdu

commerce

des

(c esclaves, au

moment où

éclate une nouvelle a ferveur

pour

les institutions religieuses ,

« provient, sans doute , de ce qu'on ignore

(( dans ce payslavraie nature etles efi'etsdece

(c

commerce,

etc. (i). »

1°.

La

tendance manifestée

pour

le

com- merce

des esclaves n'est pas l'effet de l'igno- rance sur la vraie nature et les effets de ce

commerce.

Cette tendance est suggérée par l'avarice, l'affreuse avarice pour laquelle rien n'est sacré.

2°. Il est douloureux, mais nécessaire, de dire à cette respectable société

,

que

celte fer-

veur nouvelle pour les institutions religieuses n'existe guère

que

dans le désirdes vraischré-

(1) Voyezl'art.6 desrésolutionsdecette société;dans leMornin^-Chronicle, du l8jiiiu i8i4.

(23)

(.1

)

tiens, c'est-à-cllrc (Fun petit

nombre

cl'lncll-

vidus. Quelques ccrcmonies

pompeuses

sont

un symptôme

équivoque de piclé; c'est par la

correction des

mœurs

qu'il faut en apprécier le résultat. Il flmt juger l'arbre par les fruits;

or, la France, envisagée sous cet aspect, offre

un

tableau déplorable de détérioration

mo-

rale.

a

Ne

faites à personne ce que vous ne von-

c< lez pasqu'on

vous

fasse; faitesà autruice

que

((

vous

désirez

pour vous-même

; aimez le pro-

« chain

comme vous-même

(ij : » voilà les

maximes

qui,

émanées du

ciel , sontle rocher contre lequel viendront à jamais échouer tous les paralogismes de la cupidité.

L'Exode

et le

Dcutéronome

prononcent la peinedemort contrelesvendeurs

d'hommes

(2).

Ce

crime est compté, par St. Paul, au

nombre

(1) ^.Tobie: 4,v. iG- etMatli., 7,12jet 19,v. ig;

Mar. 12, 3i, etpassim.

(2) /^. Esode, 21j 16,etDeuter. 24, 7.

(24)

(

"

)

desplus

énormes

(i), et

néanmoins

certains

Co-

lons vondroicnt le travestir en

œuvre

méri-

toire , enalléguant quele transport des Nègres en

Amérique

est

un moyen

de les convertir.

Mais personnen'aportéplusloin cettehypocri-

sie

du

zèle que les armateurs delaHavane.

En

1811, lesCoi^tès extraordinairesavoientabrogé

la trailej surlaproposition

du

curé Guridi , dé-

j>uté de Thiascala.

Le

décret fut ensuite rap- porté sur la

demande

des Havanois, lesseuls Espagnols qui aient réclamé contre ce décret.

L'avarice, couverte d'un voilereligieux, pré- tendit

que

le christianisme étoit intéressé à ce qu'on perpétuât

un commerce

qui conduittant d'individusaudésespoir etau suicide.

Un

écri- vain a couvert de honte les tartufes de Cuba.

Par des preuves nmllipliées, il établit que la traite a répandu. en Afrique des préventions qui, en fermant dans celte contrée les portes au christianisme, ont accéléré les progrès

du

(2) V.1. Tliimoth. 1. 10.

(25)

(

"

)

maliomctisme. D'ailleurs,

on

outrage la reli-

giondel'évangile,envoulantfairecroirequ'elle peut approuver ce que la loi naturelle con-

damne

(i).

Tandis que, par delà le Pas-de-Calais et l'Allanlique, la vertu et l'éloquence déploient tant d'efforts contre le

commerce

de la liberté

humaine, quel scandale présententcheznousle silenceetl'indifférence

même

des

hommes

qu'on désigne sous le titre de gens de bien! Peut-on

citer

une

seule pétition d'une ville ,

ou

d'une corporation, contre l'article

du

traité relatifàla traite, qui , en Angleterre,a soulevé toutesles

âmes

?

Nous

avonsau contraire à déplorer le

scandale d'une pétition arrivée de Nantes; qui

sollicitela prolongation desmalheurs de l'Afri»

que

afin d'enrichir quelques Européens.

Sous l'Assemblée Constituante ,

beaucoup d'hommes

éclairés eussent rougi de se mettre encontradiction avec

eux-mêmes

et avec cette

(i) V. BosqiiexodelCommercioen Esclavos,etc.,par Blanco 8°.,Loncloa, i8i4.

(26)

(24)

déclaration des droits , tant calomniée par îe despotisme, au

moment

ils voaloient fonder surcettebaselalibertépublique.

La

plupartde ces

hommes

sont morts, plusieurs

même

sur l'échafaud: entre autres, Brissot; et parmi ses accusateurs au tribunal révolutionnaire ,

on

voit figurer desColons (i).

Dans

toutesles so- ciétés,il estdes individusqu'on ne peut jamais considérer

comme

adoptant telleopinion outel parti, parla raison qu'ils sont detous lespartis.

Hommes

de circonstances, ils épitnt les évé-

nemens^

prennent la livrée qui est en faveur, et,

comme

les apostats de toutes espèces, se

montrent

ensuitelesennemis les plusacharnés delacausequ'ilsontdésertée. D'autres sont des méticuleuxqui, découragés parlapersécution, tiennent la vérité captive :

doux

par tempé- rament,

on

ne doitpaslesappelervertueux,car

il n'y a pas de vertu sans courage.

Que

peut

une

minorité presque imperceptible, au milieu

(i) Y. le Rapportsur les troubles de St.-Domingue

,

parM. Garan-tle-Coulon, t.lY, pag.494etsuiv.

(27)

(23

)

d'une multitude sans caraclèrc et sans opinion fixe? Celte absence d'opinion est le prétexte dont s'armèrent dernièrement les partisans de:

l'esclavage, pour repousser le

moyen

qui, seul

,

pourroit la faire naître et

pour

faire ajourner la liberté de la presse : avec celte manière de procéder, on est assuré de tenirtoujourslana- tion dans les lisières.

Le

préjugé surla couleur existe encore chez nous, à telpoint que la classe des sciencesphy- siques etmathématiques de rinstilut,en décer- nant l'honneur de la correspondance

aux

sa- vansquil'avoientavec

VAcadémie

dessciences, à laquelle elle succède , n'y a pas compris

M.

Lislet-Geoffroy,officier

du

Génie, directeur

du

dépôt de la Marine à l'île de France, qui

nous

a

donné

la carte laplus exactedecette île et de celle de

Bourbon

: il est

connu

par d'au- tres travaux scientifiques. Dira-t-on

que

c'est paroubli, lorsqu'on avoit en

main

la liste des correspondans de l'Académie? Parquellefatalité d'ailleurs l'oubli seroit-il

tombé

précisémentsui-

(28)

(.6)

un homme

qui est sinon Noir, du moins sang mêlé au ])rcnjierdegré? S'il est vrai que l'Ins- titut doive subir prochainement une nouvelle

métamorphose,

sera-ce pour

y

admettre Lis-

let-Geoffroy, ou pour en retrancherses défen- seurs?

Lesjournalistespourroient exercer surl'opi-

nion

une

espècedemagistrature aussihonorable

que

salutaire; etquelques-unssesontconstitués défenseurs des principes , tandis que d'antres s'efforcent deles décrier : c'est une tachequ'ils acquittent avec ferveur.

Le

despotisme des ga- zettes n'estqu'unedérivation d'un autre despo- tisme qui peut

impunément

outragerquiconque

lui déplaît, dans tous p.'.ys

la censure est établie. Quelques

hommes

,jalouxde conserver leurindépendanceet destitresàl'estime publi- que, refuseront des articles dégoûtans d'adula- tion

ou

de méchancetéj mais pourles punir de ne pas vouloir parler,

on

lesforcera à se taire.

Vous

avez refusé d'insérer tel article, on vous interdit d'insérer celui-ci.

Quant

aux autres

(29)

( -27 )

périodistes , ils atlendent le

mot

d'ordre pour déchirer

un

ouvrageetl'auteur:lafliveur laplus insif^ne qu'ils lui accordent, est de n'en dire

mot

5 par cette raison

, plusieurs ont gardé le silence sur les bons écrits de MAI. Clarkson et Wilberforce, qu'on vient de réimprimer dans notre langue (j). Quelques citations qui se rattachentà

mon

sujet, trouventicileur place.

La

calomnie, qui depuislong-tempsimputoit au célèbre Las-Casas d'avoir introduit la traite des Noirs, calomnie tout

récemment

répétée dansdiversécrits,avoit été

complètement

réfutée par

une

dissertation insérée dans les Blémoires de

V

Institut(2).

En

180g,

un

journaliste ren- dant compte, à sa manière, de l'ouvrage surla Littérature des Nègres, avouoit franchement

(1) Résumé du Témoignage touchant la Traite des JVègresj etc, et Essai surles Désavantages,etc., par Th. Clarkson, 8'., Paris, An. Egron, i8i4. Lettre au prince de Talleyrand

,par

W.

Wilberforce. 8." i8i4.

(2) V.Mémoiresde l'Institut,classedesscienc. tnor.

et polit., t. IV;pag. 45etsuiv.

(30)

( 28 )

qu'il n'avoit pas lu cette apologie,

mais

qi/iï n'yoroyoit

pas

(i).

Le

trait

du

cuisinier nègre,

jeté clans

un

four brûlant par ordrede sa maî-

tresse, pour avoir

manqué

une pièce de pâtis- serie, n'est quetrop avéré.

Le même

périodiste nie le fait;et dequelle preuves'appuiesa déné- gation? // n'y croitjjasl

Que

pourroil

on

op- poser à cette puissante dialectique?

Un

autre affirmoit

que

l'auteur de la Littérature des Nègres proclame que toute l'évolte est légi-

time(2).

Une

imposturesi infâmesufEroit

pour

flétrir celui qui l'impute sans

y

croire, car il

sait qu'il n'y a pas

un mot

de cela dans l'ou- vrage.

On

répétera

[n\n

doutez pas) ces clameurs perdues dans le vague :

Les amis

des Noirs veulent égorger les

Blancs

j lesphilantropes sont vendus

aux

Anglais; la question de la traite est

purement

anglaise, et n'est qu'une

(1) V. JournaldaVEinjnre, 20octobre 1808.

(2)

\

. le Publiciste,9septembre 1808.

(31)

(^9)

fourberie anglaise:rdccusalion fùt-elle vraie,

il scroit égilement vrai qu'au moins, sur cet article, l'intéiêt de riiuuiuiifé coïncide avec celui

du gjuvernemenl

britannique.

Les

marchands

d'Iioaunes convoqueront peut-être l'arrière-ban de la littérature

pour prouver

quedes réclamations faites au

nom

de

lareligion etdel'humanité portent Pempreinte

du

Jacobinisme el

àa

jansénisme-^ ils pourront

même

au besoin faireretentir les chaires chré- tiennesdevenues en diverslieux des arènes

du

haut desquellesla haine verse ses poisons avec

une

hypocrisie ascétique.Il

y

a sans doute dans

le clergé des

hommes

trompés,

comme

l'étoit ce

bon

abbé

Pey

qui

, je ne sais plus dans le-

quel de ses ouvrages, s'avoue naïvement par- tisan del'esclavage d'aprèsce que lui araconté

un

planteur-^ la

Sorbonne

professoit sur cet objet

une

doctrine bien différente, à une épo-

que où

aucune influence étrangère ne modi-

fioit ses décisions. Celle qu'elle rendit en 1697 contre la traite et l'esclavage fut mal accueillie des Colons, à ce

que nous

apprend le P. La-

(32)

(ôo)

bat (î).

Avant

la

Sorbonne,

la congrégation dela

Propagande

,parl'organe

du

cardinalCibo

,

avoitintimé

aux

missionnaires d'Afriquel'ordre de s'opposer à ce qu'on vendît des Nègres(2).

Le

papeAlexandreIII écrivoil jadisà Lupus,

roi de Valence, que la Jiature n'ayantpasfait d'esclaves, tous les

hommes

ont

un

droit égal

d

la liberté ,5). Paul III, par

deux

brefs

du

10 juin 1.557 , lançoit les foudres de l'Eglise contre les

Européens

qui spolioientetasservis- soientlesIndiens

ou

touteautre classed'indivi- dus (4). Ces déclarations

mémorables

de

deux

pontifes leur ont mérité les bénédictions de la

(1) V. Voyages aux iles de l'Amérique^ par Labat^

t. ÏV,pag. 1iget 120.

(2) V. Astley Collection,t. II, pag. l54jet Benezet

,

pag. 5o.

(3) V. IliatoriœAnglicanœ scriptores,in-fol.,Lon—

dini,i652, t. I,pag. 58o.

(4) V. lesBrefs dePaulIII,dans Remcsal, Hist. dt Chinppa, liv. 111,c. 16 et 17; et Jlistoria delaRevo- luciondeNuevaEspana,par M. Mier y Guerra. 8\;

Loudon,t.II; pag. 676et677.

(33)

(3.

)

postérité. Oîi !

combien

en mériteroient et cri obtiendi'oiciil desprélats qui,procédantd'après

\esformescanoniques,frapperoientde censures toutvendeur,acheteuret détenteurd'esclaves(

Cette juste application des peines spirituelles auroit le triple avantage de réparer en quel-

que

sorte l'abus qui les avoit discréditées, de préparer la voie à la conversion des peuples dont

on

auroit protégél'existence, et decontri- buer

puissamment

à extirper

un

des fléauxles plus désastreux pour Pespcce humaine. Cette sentence ébranleroitpeut-êtrela consciencede potentats qui, sans scrupule, disposent de la liberté des

hommes;

elle consterneroil surtout des ministresdes autelsqui tant defois ont pré- conisé les forfaitsdu despotisme..

Etant à

Clapham,

en 1802, chez

M.

Wilber- foce,il

me

demandoit si dans le

gouveraement

français

on

trouveroitquelque disposition à se concerter avec celui de l'Angleterre

pour

l'a-

bolition delatraite :

ma

réponse fut négative;

maiscertesj'étoisloindesoupçonner

que

douze

(34)

(32

)

ans après

on

sanctionneroit formellement la

prolongalion dece

commerce.

On

alléguera vraisemblablement le prétexte banal

connu

sons le

nom

de raison d'état^

cetteraison,sifameuse chezles publicistes,

que

le

Pape

Pie

V

appeloit la raison

du

diable (i), est le bouclier derrière lequel se retranchent des

hommes

qui veulent échapperal'impunité

,

derrière lequel s'ourdissentles attentatslesplus crians contre les peuples.

La

politique est

com- munément

en pratique l'inverse de la moralej mais en théorie n'est-elle pas la morale elle-

même

appliquée , ou plutôt applicable

aux

grandes corporations de l'espèce

humaine

?

Ce

qui,danslestransactions entre particuliers, se- roitrépréhensible, change-t-ildenature

quand

(i) Sur la raison d'Etat que Clapmar élevoit au- dessus du droit

commun

, ^'oy. Dissertatio de ratione statuSy etc., auclore (Hyppolito a Lapide), Boglslas PhilippedeChemnitz) , INaudé, Considératlowi sur les coups d'Etat. BoccallniPietra,delParrangone poli- tico, etc., etc.

(35)

( 35 )

on

veut l'adapter au régime des nations?

Dan

le traitéquistipule la conservation de la traite,

on

avoue quece

commerce

est repousséparles principes de lajustice naturelle.

Ce

qu'on peut traduire en ces

mots

: nous savons que la traite est

un

crime, mais trouvez

bon que

nous le

commettions encore pendant cinq ans.

Tous

les armateurs pour la côte de

Guinée

et leurs partisans invoquent à leur tour lapré- tendue raison cVétat.

La

grâce la plus signalée qu'ils accordent

aux

adversaires de la traite est

de ne voir en

eux que

des esprits exaltés, des

hommes

à courte pue, dont la théorie est sé- duisante, maisdétestable en pratique.Plusieurs écrivainsavouent que la traite blesse Injustice naturelle, et qu'elle est

un commerce

révol- tant (i); mais en

même

temps ils soutiennent

que

laraison s'oppose à l'abolition subite* c'est dire en d'autres termes, qu'en certains cas, la

(i) Réfutation d'unécrit iatitulé: RésumédesTémoi^

gnagestouchantlatraiteyetc.,parM. PalissotdeBeau-

vois.8'.,Paris,i8i4;pag. 22.

5

(36)

(54)

justice naturellepeutêtreencollisionavecelle-

même.

Accordez,s'ilestpossible,ces assertions qui confondent toutes les idées. Permettez-

nous

de croire que , malgré des anlilogies apparentes,laraison,lareligion, la philosophie, la liberté, la morale, sont en

harmonie

par- faite, et qu'en dernière analyse toutes partent

desmêmes

principes,afind'arriverau

même

but.

Pour

élayer le système dela traite,

ou nous

assureque lespeuplesde l'xAfriqueont conservé l'usage dessacrifices humains;

on

cite quelques

faits qu'on pourroit aussi appeler iVexception, suivant l'expression de

M.

de Beauvois ; mais

ti qui persuadera-l-on

que

les cent milleNoirs

que

l'on iraînoit annuellement d'Afrique

en Amérique

eussent été tous immolés à

une

hi- deuse superstition ? 11 ne resteroit plus qu'à préconiser corimie bienfaiteurs

du

genre

hu- main

cesarmateursqui les priventde laliberté, sous prétexte qu'ils seraient privés de la vie, et qui pour s'enrichir les

condamnent

à

un

esclavagepire

que

la mort.

INosantagonistes couscnlenl

néanmoins

à ce

(37)

(55)

que la Iraite soit abolie , lorsqu'on aura civilisé

les peuplades de la Guinée et introduit parmi

elles nos arts , nos métiers, nos sciences

mê- me

fi). Certes la France, depuis long-temps, aurait

pu

et

du

porter la civilisation sur les rives du Sénégal , où, sausremords ,sans dan- gers, elle formcroit des Colonies prospères sur

un

sol luxuriant^ et jilus rapproché de lamère-

patrie que ces Antilles dont

une

partie déjà lui est échappée etqui toutes bientôt peut-être échapperont à l'Eiiiope. Mais la liJDerlé civile n'est-elle pas l'élément de la civilisation ?

Le

premier pas dans ce genren'est-il pas de resti- tuer

aux

individus les droits imprescriptibles qu'ilstiennent

du

Créateur? Telleestlabase sur laquellereposel'établissement angloisdeSierra-

Léone

; vouloir attendre,

pour

affranchir les

hommes,

qu'ils soientcivilisés

, qu'ilscultivent les arts et lessciences, c'est substituer l'efiet à

la cause et

donner

pour principe de la liberté ce qui ne peut être que le fruit de la liberté. Le

(ij V. M. de BeauYois;ibid, pag, 22.

(38)

( 56 )

système des apologistes de la traite est habi- lement calculé pour éterniser l'esclavage.

Malheur

à la politique qui veut fonder la prospérité d'un pays sur le désastre des au- tres , et malheur à i'iiomme dont la fortune est cimentée par les larmes de ses semblables

Il est dans l'ordre essentiel des choses réglées par laProvidence

,

que

ce qui estinique soiten

même

tempsimpolitiqueetqued'épouvantables cataslroj)hes en soient le châtiment.

L'homme

coupable ne subit pas toujoiU's ici-bas la peine

due

à SCS crimes , parceque , suivant l'expres- sion de saint Augustin , Dieu a réternité pour punir. Il n'en est pas de

même

des nations :

car, envisagées sous cettedénomination collec- tive 5 elles n'appartiennent pas à la vie future.

Dès

ce

monde

, suivant le

même'

docteur,elles sont ou réconîpensées,

comme

le furentlesR.o-

maius, pour quelques vertus

humaines

(i),

ou

punies

comme

l'ont été tant de peuples ,

pour

des crimes nationaux

, par des calauiités natio- nales. Cescalamitéssontdes

événemens

surles-

(i) V. Saial-Atii^LisUii; duCn'itaLeDe!,iib. 3et

(39)

(57)

quelsen Angleterre les prédicateurs ontappe-

fréquemment

l'attention de leurs auditoires,

La

France qui , depuis

un

siècle révolu, fait à Dieu et

aux

vérités saintes

une

guerre impie , a

bu

dans le calice des douleurs : qui saitsi la lie ne lui estpasencore réservée?

Ce

langage,

il faut bien s'y attendre , sera travestiet traité

de fanatisme parcertainspersonnages : c'est

un

decesdésagrémenspourlesquels

on

m'a faitcon- tracter l'habitude de laplus entière résignation.

Depuis long-temps, nosplaintes accusent les forbans des puissancesBarbaresqucs; ilestflé- trissant pour l'Europe qu'elle n'ait pas encore

employé

des mesures vigoureuses à la répres- sion de ce brigandage

devenu

, depuis vingt ans , plus calamiteux. Autrefois, de respecta- bles Missionnaires alloient

consumer

leur vie dans les bagnes africains et adoucir les peine^s des esclaves en les partageant ; d^autres ecclé- siastiques faisoienf dans les pays catholiques des collectes destinées au rachat des captifs.

Ces sources de bonnes oeuvres sont presque

taries, par la suppression des corporations re- ligieuses et la persécution dirigée contre les

(40)

(58)

ministres des autels. Oseroit-on soutenir

que

les pirates Algériens, Tunisiens , etc. ont

com-

mis (lesattentats comparablesà ceux des Euro- péens contrel'Afrique? Etque diroit l'Europe,

si tout-à-coiip

un nouveau

Genseric , descen- dant peut-être,

ou du

moins imitateur

du

roi desVandales, abordant sur nos côtes

,

y

fai-

soit

une

invasion, endisant : ceJ'arrive

comme

libérateur. »

c(

Le

prétexte souvent allégué

pour

faire la traite des Noirs , est la supposition que , dans leur pays natal , ils sont

une

marchandise ; mais en Russie, en Pologne , on

vend

la terre avec lesSerfs quila cultivent, connue

un

plan- teur desAntilles

vend

son habitation avec tant

de

télés de Nègres;

comme un

propriétaire

vend une

ferme aveclebétailnécessaire à l'ex- ploitation.

Ne

fait-on pas à-peu-près l'équiva- lent lorsqu'on prend ,

on donne

, on cède,

on

vend

les villes , les provinces sans l'aveu des habitans?C'estainsi

que

la Louisiane,

devenue

un

efîet commercial , a passé de

main

en

main

danscelle d'un

gouvernement,

qui,après avoir tant disserté sur les droits de

l'homme

,

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