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HAITI-ECONOMIE : Les plus pauvres ne sont pas ceux qu on pense

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Haïti en Marche, édition du 10 au 16 Mai 2017 • Vol XXXI • Nº 17

(L’ETAT / p. 7)

La foire du Premier mai à Jacmel (photo Marcus)

BLANCHIMENT D-risking, la

menace toujours là !

Que vive le 1er Mai Jacmélien !

SOCIETE

Rendre la ville à ceux qui l’habitent

Prochaine augmentation

des prix

du carburant à la pompe

HAITI-ECONOMIE : Les plus

pauvres ne sont pas ceux qu’on pense

PORT-AU-PRINCE, 5 Mai – Etat providence ou au contraire Etat vivant aux crochets de l’humanité ?

Nous avons été l’un et l’autre. Mais aujourd’hui que la charité universelle n’existe plus, nous voici devenus un faux Etat providence. Un Etat providence, qui se trompe sur lui-

même. Tous les Haïtiens considèrent que l’Etat est riche, particulièrement les plus pauvres.

Mais aussi que l’Etat doit les servir. Et curieusement dans cette catégorie se trouvent en tête, les plus fortunés.

(CARBURANT / p. 12)

(BANQUE / p. 4)

(JACMEL / p. 8)

(URBANISME / p. 6) Le 29 mai prochain, le groupe d’action financière de la Caraïbe (GAFIC) procédera à l’évaluation des avancées effectuées par certains pays dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et

JACMEL, 1er Mai – Le 1er Mai à Jacmel c’est la fête patronale de la ville, le chef lieu du Sud Est.

Mais c’est plusieurs fêtes à la fois : la fête religieuse ; la

PORT-AU-PRINCE, 4 Mai – Depuis que le maire élu de Port-au-Prince, Youri Chevry, a libéré le Champ de Mars, principale place publique de la capitale haïtienne, des petits vendeurs qui Port-au-Prince, le 4 mai 2017 - (AHP) - Le premier ministre Jack Guy Lafontant a confirmé ce jeudi, que le gouvernement allait augmenter les prix des produits pétroliers sur le marché local.

Haïti dans la boue jusqu’au cou !

Dégâts des averses au Boulevard du 15 Octobre ou Tabarre (Cardichon)

(METEO / p. 4) P O R T -

A U - P R I N C E , 6 Mai – Le premier ministre accuse le gouvernement de t r a n s i t i o n d ’ ê t r e responsable de l’état actuel plutôt déplorable des finances publiques.

Après 100 jours d’administration Jovenel Moïse – Jack Guy Lafontant, ce dernier a donné une conférence de presse pour déclarer que ‘les caisses sont vides’ et que les deux principales raisons en sont la mauvaise gestion du gouvernement provisoire et les ravages faits par l’ouragan Matthew principalement dans

PM Jack Guy Lafontant lors de son installation par le Président Jovenel Moïse (photo Alterpresse) (PM / p. 5)

MARASME ECONOMIQUE

Quelle mouche a piqué notre Premier ministre !

PORT-AU-PRINCE, 3 Mai – Mai n’est plus ce qu’on chantait dans notre enfance scolaire très catholique :

‘c’est le mois de Marie, c’est le mois le plus beau.’

C’est aujourd’hui le mois le moins beau à cause des dégâts que font les inondations qui charrient des

(2)

Page 2 Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 17

Haïti en Marche

Port-au-Prince

100 Avenue Lamartinière (Bois Verna) • Tel.: 2245-1910, Fax 2221-1323

Miami

173 NW 94th Street, Miami, Florida 33150 Tel. 305 754-0705 / 754-7543 • Fax 305 756-0979

New York (914 358-7559) • Boston (508 941-6897) • Montréal (514 337-1286) email : melodiefm@gmail.com • haiti-en-marche@hughes.net

URL : www.haitienmarche.com Library of Congress # ISSN 1064 - 3896 Printed by

Southeast Offset : (305) 623-7788

EN PLUS... / EN BREF...

Rencontre internationale à Bruxelles

Quand le ministre haïtien des Affaires

étrangères défend la position d’Haïti

(EN BREF / P. 14)

(ACP-UE / p. 12)

Quand le chancelier dominicain plaide la cause d’Haïti à l’ONU

ONU/Rép. Dom. : « Pour aider Haïti, il faut poser des actes et cesser les palabres », dit le chancelier dominicain à New York.

6 mai 2017

Des actions concrètes pour soulager la misère des Haïtiens, en lieu et place des palabres, aurait déclaré Miguel Vargas, chancelier dominicain qui rencontrait Antonio Gutterez, jeudi, à l’ONU.

New York, (Nations-Unies), samedi 6 mai 2017 (rezonodwes.com).- C’est à peine pensable que 72 heures après le lancement, en grande pompe, de la ‘caravane de changement’ que c’est le ministre dominicain des Affaires Etrangères qui est venu plaider la cause d’Haïti aux Nations-Unies. Miguel Vargas qui a rencontré le Secrétaire Général des Nations-Unies, Antonio Gutterez, a exprimé la nécessité pour la communauté internationale d’exprimer sa solidarité à Haïti, en posant des actions concrètes beaucoup plus que des mots.

Le Chancelier dominicain après avoir défendu la politique de son président Danilo Medina, s’est également entretenu avec le Secrétaire général Gutterez de questions migratoires concernant la migration des Haïtiens dans son pays. Il a expliqué le poids financier que cette présence fait peser dans le budget de son pays, spécialement avec le processus de régularisation des ressortissants étrangers résidant en République Dominicaine.

Les Dominicains n’ont jamais marchandé leur solidarité avec Haïti, a déclaré le ministre Vargas, ajoutant que le développement d’Haïti pourrait aider à atténuer la pression sociale causée par ce flux migratoire vers son pays.

Antonio Gutterez, de son côté, et au nom des Nations-Unies, a fait l’éloge de la solidarité du peuple dominicain envers Haïti, le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental.

Rues fermées : Cap-Haïtien frappé par des inondations et des coulées de boue

Par Dieudonné St-Cyr

Dimanche 7 mai 2017 (rezonodwes.com)– Les intempéries qui se sont acharnées, le samedi 6 mai, dans la commune du Cap-Haïtien ont provoqué des coulées de boue et charrié des montagnes d’immondices composées, entre autres, de canettes, de sachets d’eau, de bouteilles en plastique dans diverses rues de la deuxième ville du pays. Ces détritus offrent un spectacle écœurant et occasionnant des embouteillages monstre.

Bref, la ville du Cap-Haïtien est sale. Des citoyens se plaignent et accusent l’Etat de n’avoir rien fait pour prévenir une telle situation.

France-Élections : Les Français en Haïti votent en faveur de Macron – Environ 40% de participation

P-au-P., 7 mai 2017 [AlterPresse] --- Les Français vivant en Haïti ont voté largement en faveur du candidat du parti En Marche, Emmanuel Macron (libéral), dans l’élection présidentielle française, qui oppose ce dernier au leader du Front National, Marine Le Pen (extrême droite).

Sur les 484 votes recueillis lors de l’élection, qui s’est déroulée 24 heures avant la journée électorale du 7 mai en France, 406 seraient allés à Macron, 43 à Marine Le Pen et 35 seraient nuls, apprend AlterPresse de source digne de foi.

Contactée par l’agence, l’ambassade de France en Haïti n’a ni confirmé, ni infirmé l’information.

Selon une source fiable, le taux de participation au vote des Français en Haïti se situe autour de 40%.

Maryse Narcisse reparait

Port-au-Prince, le 7 mai 2017 - (AHP)- La coordonnatrice du comité exécutif de Fanmi Lavalas et ancienne candidate à la présidence, le Dr Maryse Narcisse a dressé samedi un maigre bilan de l’administration du président Jovenel Moise, trois mois après son installation au palais national.

Dr Narcisse évoque les mauvais choix de l’équipe en place pendant que les conditions de vie des citoyens ne cessent d’empirer et que des scandales à répétition éclaboussent l’actuelle administration, citant notamment les supposés événements de l’Arcahaie, lorsque le chef de l’Etat affirme que son cortège a été attaqué par des «terroristes».

Elle dénonce également la corruption qui gangrène l’administration Moise-Lafontant (Jack Guy, premier ministre) avec entre autres, la mise à la disposition du chef de l’Etat, d’une enveloppe de 100 millions de gourdes pour assurer sa sécurité pour le seul mois de mai.

On ne sait toujours pas comment ces fonds ont été répartis.

Il y a aussi ce que l’ancienne candidate appelle «les mises en scène de l’Arcahaie et du Palais» et le vote par le sénat pro-Moise, de la

Deux en un : 105e session du Conseil des ministres ACP et 42e ses- sion du Conseil des ministres Afrique- Caraïbes-Pacifique et Union européenne (ACP-UE) à Bruxelles du 2 au 5 mai 2017. L’avenir des relations entre ces pays a été au cœur de ces rencontres aux débats interminables. L’occasion pour le nouveau ministre haïtien des Affaires étrangères, Antonio Rodrigue, de préciser la position d’Haïti sur ce sujet, comme sur

franchir les différents paliers du dévelop- pement économique et social. « Cela passe par une définition claire et sans ambiguïté, de notre politique, de notre vision et enfin de notre cadre idéologique. »

Attrapant les ailes de la bataille des idées, le ministre s’est référé aux grands débats de l’après-guerre (50-60) sur le développement, qui n’étaient pas vains. N’ont-ils pas conduit à la Clause de la nation la plus favorisée (1) ou encore à

Le ministre des affaires étrangères Antonio Rodrigue à Bruxelles d’autres.

Dans trois ans, l’accord de Coto- nou qui a remplacé en 2000 la convention de Lomé, cosigné par le groupe des États ACP et l’UE, arrive à sa fin. Pas étonnant que les ministres des affaires étrangères ACP et de l’UE réunis à Bruxelles la se- maine dernière aient évoqué, parmi les thèmes habituels, cette échéance et débat- tre des questions de fond, en vue des négo- ciations futures d’une nouvelle convention de partenariat.

Entré dans le club ACP en 1989, Haïti possède toute sa pertinence sur l’ave- nir du groupe et sur son rôle dans la gouver- nance mondiale. Intervenant sur ce sujet, le ministre haïtien des Affaires étrangères, Antonio Rodrigue, a incité ses pairs à une introspection sur ce qui a jusqu’ici été fait et sur les difficultés jusqu’à maintenant rencontrées dans l’atteinte des objectifs prédéfinis. Pour être « à l’avant-garde des défis du développement économique », il faut, suggère-t-il, « promouvoir nos tal- ents, nos experts et nos théoriciens en matière de développement économique ».

C’est ainsi que les pays concernés parvi- endront à « éviter de subir la mutation sans cesse de l’économie et de l’environne- ment politico-social ». Aussi invite-t-il ces États « à tout faire » pour réduire l’écart de développement entre eux et, à terme,

l’octroi de la part des pays riches de 0,7%

de leur PIB en faveur de l’aide au dével- oppement en furent les fruits, devait-il rap- peler ? Ou encore la création de groupes en faveur des pays en voie de développement.

« Une stratégie efficace » Quand nos pays doivent se con- fronter à des défis, on devrait garder cet es- prit « porteur de solutions » pour permettre de défendre nos positions sur la scène in- ternationale, recommande le ministre. Il estime que les ambitions de la nouvelle configuration du groupe ACP pour l’après 2020 devraient s’inscrire dans cette con- ception. Il s’agit de mettre en place « les modalités d’une stratégie efficiente et des mécanismes institutionnels forts ».

Le ministre rappelle plus loin que les ACP, bien qu’installés sur trois continents, n’en ont pas moins des prob- lématiques similaires. Par exemple, leur vulnérabilité aux effets du change- ment climatique et aux crises sociales et économiques internationales « liées à la volatilité des prix alimentaires sur le marché international ». « La conjugai- son de tous ces aspects consolident notre légitimité sur la scène internationale, mais aussi consolident notre position et notre solidarité au sein de notre groupe ».

Décès de Simone Bellevue Garcia

Nous annonçons la mort de Mme Simone Garcia, née Bellevue survenue à Boston, Massachussetts (Etats- Unis), à l’âge de 89 ans.

La défunte laisse dans la tristesse son époux Benoit Garcia, ses enfants Moïse, Luna, Jean Paul Gérald, Yvecar, Melissa, Marie Benoit, son frère Hector Chilly Bellevue, de nombreux petits enfants, neveux et nièces, les familles Bellevue, Garcia, Gracien, Lominy, Louis, Morency, Vallet.

Les funérailles de Tante Simone ont eu lieu le

vendredi 5 mai à Temple de Salem, à Dorchester, Mass.

(3)

Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 17

L’ACTUALITE EN MARCHE

Page 3

S O M M A I R E

Jovenel Moïse et Lafontant en faveur du TPS

pour les Haïtiens

Black Caucus appuie la prolongation du TPS

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POLITIQUE

Quelle mouche a piqué le Premier ministre ! p.1 INTEMPERIES

Dans la boue jusqu’au cou p.1 ECONOMIE

D-risking, la menace toujours là ! p.1

Les plus pauvres ne sont pas ceux qu’on pense p.1 La dette d’Haïti p.5

URBANISME

Rendre la ville à ceux qui l’habitent p.1 Que vive le 1er Mai Jacmélien p.1 ACTUALITES

Prochaine augmentation des prix du carburant à la pompe p.1

DIPLOMATIE

Haïti à la rencontre ACP-UE p.2 Nouvel ambassadeur dominicain p.3 ARTS & LETTRES

Pour les 60 ans de carrière de la pianiste Micheline Laudun Denis p.7

Le journaliste Bernard Diederich honoré p.11 Jonathan Demme nous a laissé p.11

INTERNATIONAL

France : Emmanuel Macron, élu président p.8 OUR ENGLISH SPECIAL

400 faith leaders urge support for Haitians at risk for déportation p.10

DEVELOPPEMENT Identification des pôles p.13 PATRIMWAN

Rigwaz p.15 Alors que près de 60,000 de nos compatriotes aux

États-Unis bénéficiant du statut de protection temporaire (TPS) qui arrive à échéance le 22 juillet prochain, vivent sous la menace d’une expulsion suite à la recommandation négative du « US Citizenship and Immigration Services » (USCIS), le Président Jovenel Moïse, évoquant la situation socio-économique et humanitaire d’Haïti, s’est prononcé clairement en faveur d’une nouvelle prolongation de 18 mois de ce programme. Il croit que le pays n’est pas en mesure d’accueillir dignement nos frères et sœurs, cela ne ferait qu’aggraver la situation et qu’Haïti a besoin de temps pour

La Congressiste Yvette D. Clarke (NY-09) a publié une déclaration sur sa demande au « Congressional Black Caucus » (CBC) pour que le secrétaire John Kelly du « Department of Homeland Security » (DHS) prolonge le statut temporaire protégé (Temporary Protected Status - TPS) pour les ressortissants haïtiens qui étaient aux États-Unis avant le 4 novembre 2016. Le TPS a été prolongé trois fois de 18 mois chacun depuis le séisme de 2010.

« Le tremblement de terre en 2010 a perturbé la fonction de la société civile en Haïti, tuant plus de 300,000 personnes, déplacé des familles de leurs foyers, fermant les écoles et les agences de services sociaux, créant de l’instabilité dans le gouvernement et minant l’économie. Les haïtiens ont démontré une résolution extraordinaire dans leurs efforts de reconstruction, en dépit de difficultés graves comme l’ouragan Matthew en 2016 et les épidémies de choléra. Leurs efforts ont été soutenus par des ressortissants haïtiens d’ici qui ont fourni non seulement les besoins fondamentaux, mais ont également soutenu l’éducation, la restauration agricole, le développement des affaires et la reconstruction. Je demande au Secrétaire Kelly de suivre la tradition fière, établie par ses prédécesseurs de continuer à permettre aux ressortissants haïtiens de contribuer à l’avenir de leur pays. »

« Permettre aux ressortissants haïtiens dans ce pays de rester ici plus longtemps les met eux et leurs familles dans une meilleure position pour aider Haïti à se reconstruire et à se remettre des catastrophes naturelles dévastatrices » a déclaré le Président du CBC, le Congressiste Cedric Richmond «

améliorer les conditions socio-économique de la population Antonio Rodrigue, le Ministre des Affaires Étrangères haïtien, a fait savoir que la diplomatie haïtienne était en première ligne et s’activait sans relâche. Des instructions ont été passées à l’Ambassadeur d’Haïti à Washington, Paul Altidor pour qu’il réunisse tous les appuis nécessaires pour tenter d’influencer la décision du Président Trump, ajoutant qu’il avait personnellement rencontré à cet effet des personnalités influentes dans la communauté haïtienne de Washington et de New York.

Le tremblement de terre de 2010 et l’épidémie de choléra et l’ouragan Matthew qui a suivi ont blessé un pays déjà blessé et maintenant, ce n’est pas le moment de mettre du sel sur la plaie. »

La demande de la Congressiste Clarke a été rejointe par l’ensemble du CBC. Elle a également présenté le H.R. 1014, la Loi de secours d’urgence en Haïti de 2017, qui fournirait un TPS aux ressortissants haïtiens qui étaient aux États-Unis avant le 4 novembre 2016.

Santo Domingo, 3 mai 2017- (AHP)-La présidence dominicaine a désigné ce mercredi le diplomate Alberto Despradel Cabral comme son nouvel ambassadeur en Haïti.

Despradel Cabral (Chico) avait déjà occupé le poste d’ambassadeur en Haït au début des années 2000 sous la présidence du président Jean Bertrand Aristide avait d’être remplacé par l’ambassadeur José Serulle.

Il va succéder à ce poste à l’ambassadeur sortant Ruben Silié Valdez qui est en Haïti depuis près d’une dizaine d’années et qui a remplacé lui-même l’ambassadeur José Serulle.

Le nouvel ambassadeur qui a été gradué en diplomatie et en sciences politiques à l’Université de Bruxelles, a été désigné par deux présidents différents: Hippolito Mejia (PRD) en l’an 2000 jusqu’en 2004 et maintenant par le président Danilo Medina (PLD)

Ces 3 ambassadeurs sont considérés comme ayant de bonnes connaissances du dossier haïtien.

La présidence dominicaine a également désigné ce mercredi son représentant au Canada, Briunny Garabito Segura.

Alberto Despradel

Cabral nommé de nouveau Ambassadeur

Dominicain

en Haïti

(4)

Page 4

UNE ANALYSE

Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 17

INTEMPERIES

Haïti dans la boue jusqu’au cou !

(BANQUE... suite de la 1ère page) (METEO... suite de la 1ère page)

montagnes de détritus depuis les sommets scatterisés de manière anarchique et qui atterrissent directement sur la voie publique.

Après seulement quelques heures de précipitations,

dit le citoyen ?

Tout comme l’information rapportant l’achat de la compagnie pétrolière locale Dinasa-Le National par la française Rubis.

Cette opération change-t-elle quelque chose pour le

sauvage.

Pour la bonne raison que tout le reste en dépend. Y compris les projets pour relancer la production agricole.

Peut-on avoir une agriculture sans terre arable si on ne décide pas auparavant d’arrêter l’érosion qui entraine depuis

Les averses transforment les rues de la zone métropolitaine de la capitale en torrents furieux

(photo Cardichon) De nouveaux morts et dégâts matériels au Cap-Haïtien, la 2e ville d’Haïti

103.3FM / www.radiomelodiehaiti.com

citoyen, pour le consommateur, pour le pays réel ?

Simple affaire de gros sous, de ‘green back’, sans aucun effet ajouté, comme disent encore nos économistes.

Tandis que c’eut été bien différent si on apprenait au contraire qu’une firme internationale, qu’elle soit française, chinoise, taïwanaise ou autre venait nous aider à électrifier tout le pays à l’énergie solaire ou éolienne.

Ce qui n’est nullement impossible. Mais pour cela il faut qu’on sache ce qu’on veut et il faut qu’on soit prêt à consentir des sacrifices pour y arriver.

L’Allemagne abandonne l’énergie nucléaire pour l’énergie renouvelable (solaire principalement). Nous autres nous n’arrivons pas à abandonner les montagnes d’immondices puants qui dégringolent des hauteurs jusque sous notre nez … faute bien sûr par nos dirigeants de faire un choix qui sorte de la banalité de la propagande politicienne et éternellement électoraliste, pour engager l’esprit de sacrifice d’une nation qui ne connaît rien d’autre depuis toujours que les sacrifices, mais dans une direction et pour des objectifs qui valent la peine.

Tenez, la saison pluvieuse semble devoir être persistante. Le sol est déjà saturé, sur-saturé. Partant la terre est à la limite de sa capacité d’absorption. Plus d’absorption c’est plus de dégâts. Y compris humains, s’il vous plait. A ce train-là dans moins d’une semaine on commencera à marcher sur des cadavres.

Pendant ce temps, le pouvoir est ailleurs. Faisant la caravane du changement ! Or de quel changement peut-il les rues disparaissent totalement sous ces montagnes puantes

jusqu’à ce qu’on trouve des engins lourds (ils ne sont pas toujours à portée de main) pour les ouvrir à nouveau à la circulation. Et ce sont de nombreuses heures perdues. Et après ! Ne sommes nous pas le pays au taux d’au moins 80%

de chômage ?

Mais ce n’est plus l’étonnement devant pareille situation qui fait tant que ça l’actualité – c’est la routine - par contre l’aéroport international de Port-au-Prince avec de la flotte presque jusqu’au genou, les réseaux sociaux s’enflamment aussitôt. Normal.

Mais en moins de 24 heures, l’aéroport reprenait du service, tandis que les montagnes de boue dans la rue ne disparaissent que pour reparaitre le lendemain, tant que la saison pluvieuse persiste.

C’est ainsi avec les réseaux sociaux : l’effet, le sensationnel est garanti mais l’information manque de profondeur.

Ainsi parlons-en de l’aéroport. Ce serait l’occasion pourtant de rappeler que l’Etat haïtien vient d’être forcé d’annuler un contrat avec une grande banque de développement de Pékin pour son agrandissement et sa modernisation … sous le prétexte que l’une des conditions de l’annulation de la dette étrangère d’Haïti au lendemain du séisme de janvier 2010 est que nous n’avons pas le droit de contracter avec un tiers, même quand c’est à notre avantage. Banque mondiale dixit. Et le gouvernement haïtien est obligé d’obtempérer. Mais qu’en

tant d’années la bonne terre nourricière à la mer ?

Qu’est-ce que les grandes institutions mondiales ont encore fait pour nous aider à y arriver ? Rien. De la poudre aux yeux. Haïti est la proie d’une compétition entre différentes nations riches, mais sans savoir dans quel but. Sans pouvoir dire à quel assaisonnement nous serons mangés !

Mais une chose est certaine : nous sommes parmi les 5 pays les plus exposés aux catastrophes naturelles.

Le résultat est là : un séisme qui fait plus de 200.000 morts et détruit la capitale haïtienne. Six ans après un ouragan, Matthew, réduit trois départements à la famine.

La différence ce n’est pas seulement dans les dégâts et pertes enregistrés mais c’est encore dans le rythme plus rapide de ces catastrophes.

Mais une chose est encore plus certaine : rien ne change dans la gestion publique. La montagne est toujours aussi à nu, chauve (oui, ‘têt kale’ c’est le cas de dire) et prête à venir nous ensevelir en bas.

Alors que c’est elle aussi (la montagne) notre richesse.

Ce sont les sources limpides et ‘cholera’ s’abstenir, c’est la bonne terre qui ne disparaît plus à la mer et ce sont les forêts comme nos voisins dominicains ont pu reconstituer les leurs, y compris pour leur fournir du charbon de bois mais de manière contrôlée. Tandis qu’en même temps ils doivent faire la chasse aux braconniers haïtiens qui viennent couper sans précaution leurs arbres pour faire du charbon.

Oui, nous avons besoin de dirigeants qui puissent refaire en même temps la richesse et le prestige de notre pays.

Quitte à consentir tous les sacrifices. Ce que nous faisons depuis toujours. Mais au moins que cela serve à quelque chose.

Et vous n’aurez plus besoin d’aller voir d’abord si les montagnes d’immondices laissées par les averses de la veille permettront ou non à vos enfants, d’aller ce matin à l’école.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince (doit-il) s’agir aujourd’hui sinon celui pour empêcher

les montagnes de continuer à choir sur notre tête ? Quel pouvoir va abandonner les effets de propagande (comme on dit effets de manche) pour entreprendre les grands travaux pour fixer les hauteurs (ou encore les bassins versants) non seulement en refaisant la couverture forestière mais en tenant éloignées également les communautés qui s’y élèvent en un clin d’œil et de manière anarchique,

le financement du terrorisme. Une réunion au cours de laquelle Haïti sera passée au peigne fin alors que beaucoup reste à faire en la matière tant par le gouvernement que par le parlement.

HPN - ‘’L’épée de Damoclès est belle et bien suspendue sur notre tête ’’, selon certains économistes préoccupés par le phénomène De-risking.

Mis à part le parlement qui doit jouer sa partition, d’autres entités comme les ministères de la Justice, de l’Economie et des Finances, de la Planification ont également leur rôle à jouer.

En fait, le ministère de la Justice qui a récemment soumis le code pénal modifié au parlement, doit établir en son sein une cellule statistique… De plus, il aura à procéder à l’élaboration d’un projet de loi organique sur le fonds de la lutte contre le crime organisé, et le soumettre au parlement pour vote.

S’agissant du ministère de l’Economie

et des Finances, celui-ci doit émettre des lignes directrices, notamment pour les casinos, les loteries, les établissements de jeux, les compagnies d’assurance… Cela, dans l’optique de leur rappeler leurs obligations en ce qui a trait à la lutte contre le blanchiment.

Pour ce qui concerne le ministère de la Planification, cette entité du gouvernement doit élaborer et acheminer au corps législatif pour vote, une loi sur les organisations non-gouvernementales. Toujours dans la même visée : lutter efficacement contre le terrorisme.

En dernier ressort, l’intégration de l’Unité centrale de renseignement financier (UCREF) au Groupe Egmont des Unités d’intelligence financière est une urgence.

Dans quelques jours, soit le 29 mai prochain, la Groupe d’action financière de la Caraïbe (GAFIC), tiendra sa prochaine réunion au cours de laquelle le dossier haïtien sera évalué en détail sans complaisance.

BLANCHIMENT : D-risking,

la menace toujours là !

(5)

Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 17

DE L’ACTUALITE

Page 5

MARASME ECONOMIQUE : Quelle mouche a piqué notre Premier ministre !

(PM... suite de la 1ère page)

trois départements du pays (Sud, Nippes et Grande Anse).

C’est la première fois qu’on entend pareille critique contre le gouvernement de transition (président Jocelerme

de faire son ‘homework’ (devoir de maison), se met à tirer sans discernement. Seuls responsables, selon lui, de l’échec annoncé éventuellement pour sa propre administration : le gouvernement Privert, et bien entendu l’ouragan Matthew !

Or le public semble bien mieux renseigné que Mr

renseigné sur les racines du mal économique actuel … Ou alors a-t-il peur des responsabilités ? En effet le gouvernement doit se décider à une augmentation des tarifs du carburant à la pompe, et cela gronde déjà dans la rue. Les syndicats du transport en commun exigent de

(PM / p. 12) L’administration Moïse-Lafontant

par le même régime, cela d’un côté ; de l’autre côté le déficit accumulé par la subvention du prix du carburant à la pompe, cela comme maigre compensation à la hausse du coût de la vie dans une économie tournée entièrement vers l’importation des produits de base (denrées alimentaires) et donc sans possibilité de reprise si on n’attaque pas le problème à la base : changer les fondamentaux.

Le PM Lafontant se rend-il soudain compte de l’énormité de la tâche à accomplir et commence-t-il à déchanter ?

En utilisant le même vieux stratagème : mettre tout sur le dos de l’opposition accusée habituellement de semer la pagaille et d’empêcher le redémarrage.

Or voilà que l’opposition s’est tue depuis l’entrée en scène de la nouvelle administration, on ne sait d’ailleurs trop dans quel dessein (!).

Alors si rien ne va plus c’est l’équipe précédente qui a tout gâché. Et le PM qui ne semble pas avoir pris le temps

Jack Guy Lafontant.

Pas un seul haïtien qui puisse ignorer que les fonds Petrocaribe (issus de la vente du pétrole fourni par le Venezuela), ces fonds totalisant près de 2 milliards de dollars US à l’arrivée de l’administration Martelly en mai 2006, et destinés au départ à des projets de développement d’envergure, ont été utilisés pêle-mêle dans des projets presque tous aujourd’hui inachevés pendant que l’Etat haïtien continue de devoir des centaines de millions aux entrepreneurs presque tous des étrangers.

Outre que l’administration Martelly a mené une politique de ‘riche’ (sans rapport avec la misère qui touche autant les classes moyennes que les plus pauvres).

Conclusion : l’Etat haïtien a encore des centaines de millions de gourdes impayés pour les carnavals passés (au moins jusqu’à l’année 2015) ainsi que sur le festival Carifesta célébré dans nos murs en 2015.

Mr Lafontant semble le seul haïtien aussi mal

pas, parce que nous achetons de l’extérieur pour plus de 3 milliards et n’exportons que pour à peine 200 millions, que les transferts (fonds reçus de nos expatriés) stagnent à environ 3 milliards mais sont menacés par le refus de l’administration Trump de renouveler le TPS (statut de protection temporaire) pour nos compatriotes qui ont trouvé refuge aux Etats-Unis après le terrible séisme de janvier 2010, condamnant près de 60.000 Haïtiens et leur famille à être reconduits dans leur pays, alors que déjà il faut s’attendre à une baisse drastique de l’assistance américaine à notre pays, le même président Donald Trump ayant décidé de réduire drastiquement l’aide américaine à l’étranger (derniers chiffres concernant Haïti, de 1 milliard au lendemain du séisme, cette aide passait en 2015 à environ 300 millions).

Enfin faut pas trop compter sur l’Union européenne dont on connait les difficultés qu’elle traverse aujourd’hui.

L’administration Moïse-Lafontant devrait plutôt Privert et chef du gouvernement Enex

Jean-Charles) qui est jusqu’à présent crédité plutôt non seulement d’avoir réalisé la reprise des élections en 2016 (présidentielles, législatives, municipales et locales, ces dernières en retard de 5 ans) sans aucune assistance extérieure que les fonds propres du pays, mais aussi (et le premier ministre n’était peut-être pas encore revenu en Haïti !) d’avoir économisé autant que possible l’argent public en conduisant une politique économique quasiment de boutiquier, c’est-à-dire en ne dépensant que ce qui était récolté, et cela au jour le jour, ce qu’ils appellent dans le langage des économistes le ‘cash management.’

Quelle mouche a donc piqué le PM Lafontant ? N’est-il pas au courant du véritable état de l’économie et met-il tout dans le même panier : le gaspillage des milliards du fonds Petrocaribe pendant les ‘riches’ années de l’administration Martelly et les dettes de plusieurs millions laissées malgré tout

prendre part aux négociations tandis que cette augmentation va également se répercuter sur les prix de tous les produits de première nécessité et augmenter passablement encore le coût de la vie.

Mais le jeu force à couper et une solution doit être trouvée.

Mais ce n’est pas en utilisant les vieilles recettes, comme crier à l’’attentat terroriste’ quand le cortège présidentiel fait face à une manifestation de protestation (alors que pendant la campagne électorale c’est l’actuel président Jovenel Moïse qui en prendrait lui-même la tête) ni en accusant le gouvernement provisoire précédent de mauvaise gestion alors que s’il avait lui aussi reculé devant ses responsabilités, le premier ministre ne serait pas à la place qu’il occupe …

I l e s t v r a i q u e s e u l e l’administration Moïse-Lafontant qui pense qu’on peut faire des miracles.

Tout haïtien sait que notre pays est sur la dèche, que l’économie haïtienne n’existe

Par Robert Benodin

Orlando le 7 mai, 2017

Actualités Politiques : Grandes Lignes

Depuis que les mécanismes de contrôle de l’économie ont changé de main en 2004, un phénomène nouveau est apparu. La rapidité avec laquelle la croissance de la dette publique, s’accélère. On ne peut pas uniquement l’imputer à la corruption. Certes, elle y est pour sûr. Cependant, elle ne peut pas être ni la seule, ni la plus importante, ni la plus pertinente.

D’ailleurs, il faut se rendre à l’évidence, qu’en matière de corruption gouvernementale, en général, elle n’est introduite plutôt qu’à partir du secteur privé qui se cherche constamment et se paie des privilèges, des franchises et des monopoles pour circonvenir la compétition, et se garantir des chasses gardées que lui octroie l’autorité gouvernementale. C’est ce que le rapport de la Banque mondiale de mai 2015 sur Haïti a démontré et illustré à partir de faits historiques irréfutables, remontant au lendemain de l’indépendance d’Haïti, décrivant le processus de la recolonisation de son commerce, qui est à l’origine de son sous-développement endémique.

On se rappelle en juillet 2009 l’annonce de la décision prise par les créanciers d’Haïti, dans le cadre de l’initiative d’aide aux Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), d’effacer la dette externe d’Haïti. Le Club de Paris, le Canada, la Banque mondiale (BM), le Fonds monétaire international (FMI), et la Banque interaméricaine de développement (BID) se sont mis d’accord pour effacer la dette externe d’Haïti - estimée à $1,9 milliard de dollars américains. On aurait cru qu’à l’occasion d’une telle décision, les gouvernants haïtiens en profiteraient pour rebattre les cartes, adopter une nouvelle stratégie plus rationnelle de la gestion des recettes et des finances du pays, afin d’améliorer ses capacités de subvenir aux besoins du peuple haïtien et la solvabilité de l’Etat haïtien.

Malheureusement, tel n’a pas été le cas. Au seuil du second quinquennat du régime PHTK, le pays se trouve à nouveau confronté au problème d’insolvabilité. Ce problème, transcendant les clivages de tendances et de chapelles politiques, s’adresse directement à la conscience nationale. Moins de 8 ans après l’effacement de la dette externe, selon le Ministère de l’Économie et des Finances, en date du 31 mars 2017, Haïti a accumulé une nouvelle dette de plus de 200 milliards de Gourdes, réparti comme suit : plus de 58 milliards de gourdes de dettes internes et plus de 141 milliards de

gourdes de dettes externes. Les créanciers externes sont : le Venezuela, Taïwan, Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Interaméricaine de Développement (BID). Les créanciers internes sont : la BRH, les banques commerciales et l’EDH. A cela s’ajoutent une vingtaine de millions de dollars US d’arriérés à des entreprises qui exécutent des projets en Haïti. Alors que la dette nationale ne cesse de croître, les recettes de l’État ne font que décroître. Avant l’effacement de la dette externe en juillet 2009, de 1976 à 2008, la dette nationale augmentait de 10.37% en moyenne chaque année - alors que le Produit Intérieur Brut (PIB) n’a cru que de 0.76%. Depuis 40 ans la dette d’Haïti n’a eu aucun effet sur sa croissance économique, dû évidemment à l’économie de comptoir, qui ne produit, ni richesses, ni emplois.

Voilà où on en est aujourd’hui ! Ce n’est pas un effet du hasard qu’après qu’une frange de l’oligarchie se soit accaparée en 2004 des mécanismes de contrôle de l’économie, que simultanément le taux de croissance de la dette ait augmenté aussi rapidement. Et que les recettes fiscales et les recettes douanières ont décru, dû au nombre de franchises et de monopoles concédés à cette frange de l’oligarchie.

L’expansion de l’influence de l’économie de comptoir qui ne crée ni richesses, ni emplois, a fait un saut qualitatif que la nation haïtienne est en train de subir. Arrivant au pouvoir au lendemain du premier quinquennat du régime PHTK, quel a été le premier constat de Jocelerme Privert concernant la caisse publique ? Qu’elle est vide !

Les paragraphes intitulés « Profil du pays » du rapport de la Banque Mondiale publié en mai 2015 sur l’organisation et le développement de l’économie d’Haïti, sont absolument clairs. Ils ont établi, à partir de l’évolution d’une succession de faits historiques constatés allant du lendemain de l’indépendance jusqu’aux années 1970 de l’ère des Duvalier, les causes, l’origine, le maintien et les conséquences de la pauvreté et du sous-développement d’Haïti, en dénonçant ce qui suit : « En 1985, quelque 19 familles détenaient des droits quasi exclusifs sur l’importation de nombreux produits de consommation les plus courants en Haïti. 20 à 30 autres familles détenaient des licences pour l’importation de 92 autres produits (Fass, 1990). Des familles qui dominaient l’économie haïtienne depuis 1970 (l’ère des Duvalier) conservent jusqu’à présent cette mainmise sur de larges pans de l’économie du pays. » (Fin de citation). Il est clair que cette stratégie n’a fait que recoloniser le commerce d’Haïti, en faire une économie de comptoir et une chasse gardée à l’exclusion du

reste de la population, les laissés pour compte. Malgré les vains efforts d’industrialisation de l’économie des années 80, l’oligarchie a préféré retourner au statu quo ante. Une frange de l’oligarchie plus ambitieuse, est allée encore plus loin.

Elle s’est immiscée subrepticement dans la lutte politique dès février 2001, en collaboration avec le secrétaire général adjoint de l’OEA, Luigi Einaudi. Le leader du Groupe 184, s’est maintenu dans l’écume de la vague de ce mouvement à travers toutes ses mutations et même au-delà du 29 février 2004, pour influencer la formation du gouvernement provisoire.

En 2004, ce seuil étant franchi, un changement radical a eu lieu. Cette frange de l’oligarchie s’est accaparée par proxy des mécanismes de contrôle de l’économie à travers les nouveaux chefs d’état dont elle continue à financer substantiellement les élections. 5 ans plus tard, en juillet 2009 les créanciers de la dette externe d’Haïti, ont décidé d’effacer $1,9 milliard de dollars US dans le cadre de l’aide aux Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Après l’effacement de la dette externe, de juillet 2009 jusqu’au 31 mars 2017, soit moins de 8 ans plus tard, qu’est-ce que le Ministère de l’Économie et des Finances du nouveau gouvernement du PHTK, constate et déclare ? Qu’Haïti doit plus de 200 milliards de Gourdes, dont plus de 141 milliards de gourdes de nouvelles dettes externes. Au taux de 70 gourdes pour $1, ces nouvelles dettes externes s’élèvent alors à plus de $2 milliard de dollars US, cela en moins de 8 ans. De plus il y a eu cette perte de 2.7 milliards de dollars US causée par les ravages de l’ouragan Matthew en octobre 2016. Ce n’est plus un secret pour personne que l’aide étrangère est en train de se réduire rapidement et substantiellement. Désormais c’est non- seulement la nouvelle donne, mais certainement la nouvelle tendance. Cette caravane du changement en tient-elle compte ? Cette propagande de faux espoirs, n’est-elle pas immoral et cruel envers ce peuple appauvri ! En a-t-on les moyens ?

Une nation consciente des raisons fondamentales de l’endémie de sa pauvreté et de sa misère, si elle veut survivre dans la dignité et le respect d’elle-même, peut-elle se permettre de demeurer figée dans l’inaction, jouer à la victime et ne pas réagir face aux faits et causes connus de son sous-développement ? Voilà la question à laquelle la nation haïtienne se doit de répondre ! Etant la plus pauvre et la plus sous-développée de l’hémisphère, elle est confrontée à un impératif dont elle ne peut se soustraire qu’à ses risques et périls !

(Editorial RDNP)

La dette d’Haïti

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SURPOPULATION

Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 17

l’encombraient depuis une éternité, il est devenu un modèle pour les commissions communales de partout dans le pays qui veulent en faire autant.

C’est Pétionville, la principale banlieue commerciale, qui procède aussi au nettoyage de ses rues et ses trottoirs de

au-Prince d’avoir pu tenir bon, pendant déjà quelques 4 mois, et sans grands moyens. Le maire Chevry n’appartenant pas au parti au pouvoir, PHTK !

Nous pensons que c’est pareil pour Pétionville qui est menacée de voir partir en fumée les gros investissements consentis pour en faire un remplacement temporaire au quartier

En un mot tant qu’il y a une alternative, nous ne pouvons qu’applaudir. Parce que ce n’est pas seulement le Champ de mars, ni la Place St Pierre qui sont des ‘espaces publics’ mais c’est toute la ville qui est un espace public, et où chacun, quelles que soient ses activités et quelle que soit sa fortune, a les mêmes droits.

Haïti ou les embarras de la ville (URBANISME... suite de la 1ère page)

SOCIETE

Rendre la ville à ceux qui l’habitent

cette plaie grouillante.

On apprend aussi qu’une opération similaire est en cours au Cap-Haïtien, la capitale du Nord et dénommée avec raison au temps de la colonie (il y a plus de deux siècles) le Paris de Saint Domingue.

Ce sont toutes les grandes villes du pays qui sont aujourd’hui méconnaissables. Depuis que la misère qui frappe le monde rural et la migration interne qu’elle provoque, ont dirigé des centaines de milliers vers des centres urbains qui n’y étaient pas préparés.

A commencer par Port-au-Prince, une capitale bâtie pour recevoir un demi-million à peine et qui en abrite aujourd‘hui plus de trois millions.

Cette opération de récupération de l’espace urbain est estimée nécessaire, et même courageuse. Dans un cas comme le Champ de Mars, ce grouillement sous lequel disparaissaient les squares joliment aménagés, il n’y a pas si longtemps, était aussi devenu un repaire pour des gangs et toutes sortes de prostitutions.

Il faut féliciter la commission communale de Port-

Il ne s’agit donc pas de faire, comme on dit, de l’art pour l’art, ni de plaire aux plus fortunés (ou aux tenants du pouvoir) non, il s’agit d’accomoder l’espace urbain pour que chacun puisse y vivre en sécurité d’abord, mais aussi pour que la ville qui est la nôtre (chacun a sa ville où il habite, où il a choisi d’habiter) puisse garder son identité propre ainsi que son caractère d’instrument économique, et donc de développement sur tous les plans comme nous le souhaitons.

Cependant, il serait trop facile de se déchainer uniquement contre les marchandes ambulantes, en même temps qu’on abandonne la ville aux taxi-motos qui en font non seulement à leur guise, sans aucun respect des normes de la circulation, ainsi que du savoir vivre, mais aussi ont provoqué un quintuplement du nombre de crimes commis en pleine rue ces 10 dernières années. Sans aucune solution de la part des mêmes autorités publiques …

Il est donc nécessaire et juste que le public (puisque le public est seul juge) ne se laisse pas entrainer d’un seul côté mais exige en même temps que se poursuit, dans plusieurs villes du pays (on pense aussi à Jacmel, aux Cayes etc), cette opération de récupération des espaces urbains menacés par l’invasion anarchique de ceux-là qu’on appelait autrefois les

‘ruraux’ mais que c’est notre mauvaise administration du bien public qui les a forcés à transporter leurs pénates jusqu’à nos portes (au sens propre du mot), qu’ils ont autant que nous le droit d’exercer leurs activités – et que les commissions communales reconnaissent aussi et d’abord que leur devoir c’est de trouver une alternative avant de commencer l’opération déguerpissement.

Nous disons avant et non après car après c’est jamais.

Ce n’est pas une carte blanche pour bousculer les petits et les sans grade. C’est la recherche d’un équilibre démocratique.

C’est-à-dire qui soit propice à tous les citoyens, quelles que soit leurs activités. Mais propre aussi à conserver l’identité de la ville. Ainsi que son destin, culturel et économique.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince commercial de Port-au-Prince détruit par le tremblement de

terre de 2010.

Cependant avec les grands magasins, c’est tout le petit peuple du bas de Port-au-Prince qui a gagné également les hauteurs, faisant comme le siège des boutiques de luxe et des restaurants.

Mais il y a pire encore. Au fur et à mesure cette invasion gagne du terrain. Voici les autoroutes de Bourdon et du Canapé Vert peuplées des deux côtés et sur toute leur longueur de ces mêmes bicoques ouvertes de jour comme de nuit et dont on n’ose pas deviner ce qui doit réellement s’y passer.

Cela veut dire que c’est autant de terrain gagné aussi par la criminalité. Les tueurs à moto.

Est-il normal, est-il juste à l’égard du citoyen de laisser les choses continuer ainsi à se détériorer ?

Absolument non !

Sauf que les ‘envahisseurs’ dont nous parlons sont aussi des citoyens, et les citoyens du même pays, donc ayant les mêmes droits, que vous et moi !

Quand ceux-là transforment le Champ de Mars,

Un regard captivant dans le monde du

cinéma haïtien

MARCH   FOR   TPS   RENEWAL   FOR    HAITIANS!!!

JOIN FANM, FAITH, LABOR, COMMUNITY

AND PROFESSIONAL ORGANIZATIONS AT THE IMMIGRANTS’

MARCH FOR JUSTICE!

#RENEWTPSNOW

50,000 Haitians who have been living in the U.S. for a minimum of 7 to 15 years are facing deportation to Haiti

if President Trump fails to instruct DHS to renew Temporary Protected Status (TPS).

Photo credit: Getty Photo credit: Getty

un endroit qui n’est pas conçu pour la vente au détail mais pour permettre aux citoyens et aux familles de trouver un peu de détente, en une sorte de ‘marché pèpè’, voire de bordel à ciel ouvert, on applaudit l’initiative pour les déloger.

Quand c’est pour contraindre les petits marchands qui ont envahi Pétionville de manière anarchique à rester dans les espaces qui leur ont été concédés pour servir de ‘marché public’ (étalage de fruits et de fleurs) et très fréquentés par les résidents rentrant chez eux en fin de journée …

New York, NY - 25 avril 2017 - Le 4e Festival biennal de film haïtien présenté par Haïti Cultural Exchange (HCX), un organisme à but non lucratif basé à New York --- projette un regard passionnant et prolifique dans le monde du cinéma haïtien.

Annoncé aujourd’hui, le festival débutera avec une levée de fonds le jeudi 11 mai à l’Alamo Drafthouse Cinema (445 Albee Square West, Brooklyn, NY).

Il y aura également une soirée spéciale de courts métrages sélectionnés, y compris un certain nombre de films de diplômés du Ciné Institue de Jacmel. Dans

le cadre du mois du patrimoine haïtien, le festival présente des films qui représentent la riche vie sociale et culturelle d’Haïti. Le Festival a lieu du 11 au 14 mai.

Michelle Materre, professeure agrégée d’Études médiatiques et de cinéma, qui est actuellement membre du Comité consultatif du Festival du film, a partagé ce qui suit au sujet du festival : « j’ai été fière de faire partie du festival depuis sa création. J’attends avec impatience le festival chaque saison pour trouver de talentueux cinéastes caribéens dont le travail offre toujours une perspective unique et que nous ne voyons pas assez. Le personnel d’Haïti Cultural Exchange est un groupe étonnant, dont le travail acharné et l’engagement envers le festival sont évidents chaque année. »

La Soirée d’ouverture du Festival sera une activité de collecte de fonds qui mettra en vedette des projets sélectionnés qui mettent l’accent sur le travail des forces créatives qui ont contribué de manière significative au cinéma et à la culture haïtienne.

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Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 17

HAITI-ECONOMIE

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Les plus pauvres ne sont pas ceux qu’on pense

Ce n’est pas faux que l’Etat est le plus grand employeur. Même quand il n’en a pas les moyens. C’est le phénomène des ‘arriérés de salaire’. Et dans le même ordre d’idées : des employés ‘contractuels’.

Et cela fonctionne ainsi : plus il est impossible

Voici que des entrepreneurs de la République dominicaine voisine se mettent ouvertement de la partie, révélant les gros versements faits à la campagne électorale de tel candidat haïtien ou tel autre.

Automatiquement, ceux-là sont les premiers appelés à bénéficier de la caisse publique haïtienne.

les cas précédents.

Les parlementaires se considèrent les vrais tenants de la caisse publique. Les patrons de l’équipe gouvernementale. Et capables de virer ces derniers si jamais ils ne s’exécutaient pas.

Après le passage des milieux affairistes, haïtiens et étrangers (ces derniers ayant encore plus de cordes à leur arc,

Jalousie ou le bidonville pas aussi beau quand on y habite

Micheline Laudun Denis en concert le jeudi 4 mai

Une résidence plus que moyenne

Artistes invités dont des anciens élèves de Mme Denis (photos ‘Ticket’) (L’ETAT... suite de la 1ère page)

Voici donc Haïti un Etat providence à la fois nationalement et internationalement.

Mais toujours aussi incapable de subvenir à elle- même. D’ailleurs les pays donateurs aussi se servent. Normal.

Comme le révèle un rapport pour le Congrès américain montrant que ce sont des firmes américaines qui ont bénéficié en premier lieu des milliards de l’assistance pour la reconstruction après le séisme qui détruisit la capitale haïtienne en janvier 2010.

Evidemment reconstruction qu’on attend encore ! Comme un Etat providence qui aurait aujourd’hui un rôle de blanchiment, pour employer une expression à la mode.

Oui, blanchiment de l’aide. Faisant cette dernière passer de son aspect humanitaire (donc encore délicat) à celui de business tout court. En un mot, l’argent n’a pas d’odeur ni de sentiment.

Grâce à Haïti !

Cependant on continue de croire que ce sont les pauvres qui profitent de la charité publique. Alors que ces derniers sont jusqu’au bas de l’échelle. Et encore s’il en reste.

Après le passage des élus.

On a vu les difficultés pour la ratification de la politique du Premier ministre ainsi que de la formation gouvernementale.

Le dernier exemple en date (mars 2017) dépasse tous

(CONCERT / p. 11) par le truchement de l’assistance étrangère qu’ils prétendent toujours pouvoir contribuer à réactiver) et les visites intéressées et quasi quotidiennes de la gent parlementaire, que reste-t-il dans la caisse ? Disons, de la menue monnaie.

Mais ce n’est toujours pas le temps des plus pauvres car, faut pas se leurrer, ce sont toutes les classes sociales qui sont laminées par la chute économique vertigineuse que nous traversons.

Ça on ne peut pas fermer les yeux dessus. Le moins qu’on puisse c’est de trouver une façon de secourir aussi ces dernières sans les contraindre si possible à venir faire la queue.

On n’est pas chez Pol Pot (dictateur cambodgien qui avait envoyé tous les bourgeois travailler dans les champs).

Et quand arrive enfin le tour des pauvres mères avec des enfants décharnés sur les bras, alors on fait venir les caméras !

C’est l’Etat-providence dans toute son ambigüité.

Ambigüité en effet parce que les premiers à bénéficier de tout cela, ce sont nos politiciens d’aujourd’hui.

Pourquoi seraient-ils pressés de faire sortir le pays de sa situation de précarité, puisque c’est la seule qui leur permette de maintenir le contrôle de la caisse !

Haïti en Marche, 5 mai 2017 d’acquitter tous les salaires, plus on accumule des contractuels.

C’est un système totalement dingue. Comme tout ce qui concerne un pays qui a atteint le degré zéro de l’économie de pauvreté.

En attendant un petit malin comme l’administration Martelly-Lamothe, pour inventer le Psugo. C’est l’institutionnalisation du système arriérés de salaire – employés contractuels. Créé pour permettre à plus d’enfants du pays d’aller à l’école, et financé par une sorte de taxe (non ratifiée par le parlement) sur les transferts reçus de la diaspora haïtienne, le programme Psugo aboutit à une multiplication de fausses écoles et de faux enseignants qui passent toute l’année à manifester devant le ministère de l’éducation pour réclamer leur dû. Présumé dû !

Mais l’Etat est aussi le plus grand pourvoyeur de contrats pour la réalisation de projets publics.

La presse (indépendante) dénonce tout le temps les connivences entre les élus et ce secteur des affaires, dont le financement des campagnes électorales a pris plus d’ampleur que jamais, devenant donc, par le système du renvoi de l’ascenseur, le principal bénéficiaire des ressources publiques.

Mais ce qui aurait choqué autrefois la conscience nationale, aujourd’hui passe comme une lettre à la poste.

Et quand vos quatre enfants décident de célébrer l’événement avec un spectacle à tout casser au Karibe Convention Center, ce n’est pas une petite affaire.

“Maman tout d’abord ne voulait pas vraiment. Elle évoquait la tâche immense que cela nécessiterait. Nous lui avons dit: Nous prenons tout en charge, laisse nous faire et va à ton piano”.

C’est Pascale qui parle. Elle est l’une des quatre enfants du couple Raoul - Micheline Denis et la cadette des deux filles.

Et cela a marché. Maman a accepté et la Fondation

Culturama s’est mise au travail.

D’abord cela a été le voyage à La Havane où Micheline a joué avec l’orchestre philharmonique de Cuba, un rêve qu’elle avait toujours voulu réaliser.

“A mon arrivée dans la salle où nous allions jouer ensemble, le chef d’orchestre a eu l’air un peu surpris de mon grand âge ( 85 ans !). “Kote mwen prale ak ti gran moun sa a

“, a-t-il eu l’air de penser.

Puis je me suis mise au piano, m’a dit Micheline.

C’était le Concerto de Grieg. Et la magie de la musique a fait le reste.

J’ai été invitée à jouer par la suite à l’un de ces concerts du dimanche auxquels le peuple cubain peut assister pour 10 pesos (!)”, m’a confié l’artiste avec une note de regret dans la voix, en pensant au peuple de chez nous.

Mais revenons à ce Grand Gala du Jeudi 4 Mai dernier. Spectacle unique où le videaste Maksaens, le No. 4 du couple Raoul-Micheline, n’avait rien ménagé.

Le spectacle des robes de gala portées par sa mère lors

ARTS : Pour les 60 ans de carrière

de notre pianiste Micheline Laudun Denis

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FRANCE PRESIDENTIELLES

Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 17

(JACMEL... suite de la 1ère page)

(JACMEL / p. 12) (FRANCE / p. 12)

prononcé car c’est quelque chose être sénateur, député ou magistrat dans le coin) ; la fête sociale et économique (les beaux habits et la foire agro-artisanale) ; la fête mondaine (plusieurs mini-jazz attirant aussi les milliers de visiteurs venant autant de la capitale que de la diaspora) ; la fête mondaine c’est également la plage (Raymond-les-bains, Ti Mouillage, Cyvadier, Marigot oh-la-la).

Enfin c’est aussi et bien sûr la fête champêtre. Mais proprement dite parce que c’est une joie immense de parcourir la campagne, de Jacmel jusqu’à la rivière Peredo, si vous le pouvez, parce que en cette saison de l’année c’est totalement le vert paradis tropical.

Voilà donc ce qu’a été le 1er Mai 2017, la Saint-Philippe et Saint Jacques ou fête patronale de Jacmel, capitale du Sud-est.

En un mot, on a bien fêté. Et toute la population. Et sans un seul grabuge. C’est pas beau ça.

Et pourtant une seule absence : le pouvoir en place.

Président, Premier ministre font

Emmanuel Macron a été élu ce dimanche 7 mai président de la République en battant largement la candidate d’extrême droite Marine Le Pen lors d’un second tour marqué par une forte abstention.

Le candidat centriste, 39 ans, va devenir le huitième président de la Ve République, le plus jeune de l’Histoire,

Que vive le 1er Mai Jacmélien !

Macron, le “french Obama”

pourra-t-il réconcilier la France?

lundi soir a fait salle comble.

La foire agro-artisanale a attiré davantage encore. Tous les produits du terroir : cachiman, caïmites, corossol, ananas, tout ce qui faisait la table de la reine Anacaona avant l’arrivée de ces méchants conquistadores …

Côté artisanal, on se bousculait pour la dégustation du café (différentes marques), du rhum-pays, du clairin blanc parfumé, du crémas, chocolat en bâton, tablettes d’amandes, djondjon, de la confiture de tamarin, de différents jus mis en boite …

Le lieu aussi sort de l’ordinaire. La foire se tient au vieux warf rénové grâce à la générosité du Venezuela de feu Hugo Chavez en souvenir du séjour à Jacmel du Libertador où celui-ci créa le drapeau du Venezuela.

Le warf est attenant au Centre culturel, don également du Venezuela, la seule ville d’Haïti ayant un centre culturel digne de ce nom. Pendant que nos élégantes visiteuses de la diaspora se promènent ‘lakou New York’, nom donné à l’avenue Pétion-Bolivar pour le conduit jusqu’ici, depuis le renoncement de Hollande en

passant par l’élimination d’Alain Juppé et de Manuel Valls jusqu’au PenelopeGate et au ralliement de François Bayrou, ne doit pas occulter la défiance -la “haine” pour reprendre le mot de François Ruffin- qu’inspire l’ascension météorique de ce libéral bon-teint, perçu à tort ou à raison comme l’héritier

de la CGT. Désigné par Jean-Luc Mélenchon puis Marine Le Pen comme l’incarnation ultime de “l’oligarchie libérale”

soumise aux pouvoirs de l’argent, perçu par une partie de la droite comme la machine à recycler les caciques du socialisme, le natif d’Amiens aura souffert tout au long de sa campagne d’un procès permanent en “mépris de classe” et en illégitimité.

Le président élu Emmanuel Macron et des jeunes fans célébrant dimanche la victoire sur l’esplanade du Louvre à Paris

Le président français et la nouvelle première dame Brigitte Macron

Le ministre haïtien de la Culture Limond Toussaint visitant la foire agro-artisanale du 1er Mai, fête patronale de Jacmel

Procès nourri par ses nombreuses maladresses de langage, depuis les “illettrées de Gad” jusqu’à la polémique du costume, mais aussi par la colère sourde qui s’est emparée des classes populaires et moyennes contre une “élite” dont Macron serait le porte-voix.

Macron, candidat par défaut “de la France qui va bien”: cette caricature martelée pendant la campagne a pris corps au soir du premier tour de l’élection présidentielle. Seuls 58% des électeurs du candidat En Marche! ont voté pour lui par conviction, contre 73% en moyenne pour les autres candidats. Si 35

% des cadres et professions intellectuelles supérieures lui ont accordé leur suffrage, seuls 20% des employés et tout juste 15% des ouvriers lui ont accordé leur confiance.

“Macron ne peut pas nous comprendre”, confiait au HuffPost un salarié de Whirlpoolavant son passage mouvementé dans l’usine menacée de délocalisation. Porté par un front républicain qui vit ses dernières heures, le champion de “l’esprit de conquête”

en obtenant entre 65 et 66,1% des voix face à Marine Le Pen (33,9% à 35%). Les deux dirigeants ont eu un échange téléphonique

“bref” et “cordial”, selon l’entourage du vainqueur.

Pour sa première apparition, l’air et le ton grave, le président élu a estimé que sa

“responsabilité” serait “d’apaiser les peurs, de nous faire renouer avec l’optimisme”, promettant d’agir avec “humilité, dévouement et détermination”.

Huffington Post - PRESIDENTIELLE 2017 - A 39 ans, l’ancien conseiller de François Hollande, passé en à peine trois ans de l’anonymat de l’Elysée aux lumières de Bercy pour finir aux portes de la présidence de la République, peut revendiquer d’avoir déjoué tous les pronostics qui lui annonçaient une explosion en vol. Et profité à plein des rebondissements inédits d’une campagne présidentielle à nulle autre pareille.

Par sa jeunesse, par son profil atypique d’ancien banquier, jamais élu, disciple du philosophe Paul Ricoeur, par son

s’apprête ainsi à vaincre sans convaincre un pays déchiré entre des options politiques irréconciliables.

La fin de l’état de grâce avant même son élection Frontistes, mélenchonistes, fillonistes... Tous aiguisent les couteaux de la revanche. Défaite avant l’heure, Marine Le Pen lui a promis d’être “l’écho de la violence positionnement “central” au carrefour du social-libéralisme

et du centre-droit progressiste, ce “french Obama”, comme se plaît à le qualifier sa conseillère Laurence Haïm, a littéralement dynamité le système partisan, à bout de souffle, qui opposait depuis des décennies le Parti socialiste au parti gaulliste.

Arrivé en tête du premier tour du scrutin présidentiel face à une candidate d’extrême droite qui n’a pas achevé sa dédiabolisation, le voici donc le 8e président de la Ve République. Mais l’incroyable alignement d’étoiles qui l’a

du quinquennat de François Hollande.

Une campagne désenchantée frappée par le vote de classe

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