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ATELIERS DE CREATION ARTISTIQUE AU STAGE 2d DEGRE DE LAROQUEBROU D ' AOUT 78
Chaque après-midi des ateliers de création artistique fonctionnaient à ce stage.
- Combien de stagia ires venaient pour consommer?
•
Les stagiaires venaient-ils seu lement pour consommer?
- Consommer quoi? Et que peut «cac hen, une première «demande de co nsommat ion » ?
_ _ _ _ _ __ EXTRAIT du JOURNAL du STAGE ---,
Témoignages
Recherchant "amour de la matière, du geste, un groupe s'est plongé dans les méthodes, les diHicultés des formes. Mais était·ce une recherche vers un épanouissement dans la
matière
ou simplementune répétition d'acqui
sitions dans l'avenir?VALERIE (Lycéenne · j'ai suivi durant quatre ans uno école STEINERI Certains méprisent le travail manuel... à moi,
il
me fait peur, il m'impressionne. Je me sens maladroite, incapable de réaliserquelque
chosede mes mains,
et enmême temps, j'en
ressens une envie, un besoin de plus en plus fort. La réalisation simple du bracelet de cuir m'a procuré une joie.Ebauche maladroite, mais début de déblocage. J'ai tellement envie de poursuivre 1
ROLANDE (prof de secrétariatl En tant qu'étudiante en milieu d'enseignants, les ateliers m'ont permis de m'intégrer davantage et d'échanger plus facilement avec les stagiaires, le travail manuel créant un lien entre les gens qui découvrent ensemble un même matériau et essayent de maîtriser, parfois maladroitement, une même
technique.
MARTINE (Etudiante IUTI
Avril 79
I ~
• • •
« Ate li ers art i st iqu es »
Chaque après-midi des ateliers de création artistique fonction- naient à ce stage.
Précédemment au sein du module dessin, nous avions établi une liste d'animateurs éventuels. Les intéressés parmi les stagiaires, informés des possibilités techniques auraient dû, pour faciliter l'organisation matérielle prévenir chaque animateur en fonction de ses intérêts.
En réalité peu de personnes se sont déterminées au départ, ce qui nous a posé quelques problèmes.
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Bravo pour les ateliers «création artistique»,
Tout y est discrètement dispensé. La technique qui très vite laisse plàce
à
la possibilité de réaliser ce qu'on a dans la tête (même si au départ on suit un modèle!.Le contact avec le matériau : on se bat avec le cuir qu'il faut
dresser, modeler. On écrase la terre jusqu'à lui donner forme - forme changeante - jusqu'au moment . où l'objet ressemble
à
quelque chose qu'on ressent.Et les relations humaines 1...
Quel contact entre nous. Toujours ceUe gentillesse des animateurs, douceur même, compréhension, envie de nous communiquer tout ce qu'ils savent, tout ce qu'ils découvrent,
d'échanger, de partager. A l'atelier, le contact entre tous existe. Le dialogue est ouvert dans l'amitié. Que d'ensei-
gnements pour nos futurs rapports avac 110S élèves.
MONIQUE J'ai vécu le travail de la terre comme très riche et vraiment créateur car partant d'une matière brute, où la rechercha da la forme est un épanouissement. Mais j'ai participé
à
l'atalier de cuir avec un malaise, j'ai vécu ce que j'ai fait comme une consommation. Ne serait·iI pas plus riche de «suivre» la matière en commençant par le tannage (ou une information sur la fabrication du cuir). Le «contact» avec la matière serait plus vrai.Ne risque-t-on pas de céder
à
une mode 7ODILE (prof maths - sciences de C.E.T.) C'est bien parce que j'ai pu fabriquer moi-même une ceinture, la porter. Je la ferai voir
à
mes copains en espérant qu'ils auront envie eux aussi d'en faire. Au début, je "ne savais pas si je serais capable de réussir, cela me paraissait difficile. J'aimerais bien faire d'autres choses en cuir.JEAN·PHILIPPE (13 ans)
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Plus de vingt personnes ont participé à ces ateliers .
En sérigraphie: Michel Vibert a seulement montré un après·midi
des tirages. \
En terre glaise:
Bernadette MAIN a consacré deux après-midi à cette technique. Trois personnes y ont participé.En techniques de dessin:
toujours avec Bernadette, troispersonnes intéressées. .
Peinture sur soie:
JaninePOlllOT
a montré du batik, peinture au sel, mahaju, serti, un après-midi à trois personnes. Une personne a continué los autres jours.Cuir : Janine
P.
a montré la technique pendant trois après-midi.Quinze personnes environ y ont participé (manque de place et manque d'outils).
GOLlache: Christiane EFFROY a consacré trois après-midi
à
cette technique. Quatre
à
cinq personnes y ont participé. BOLlgies: Michel BLOT s'en est occupé et a da intéresser cinqà
SIX • personnes.
Le fonctionnement et l'intérêt de ces ateliers a soulevé des questions: beaucoup de personnes se sont intéressées au cuir (celles qui passaient dans le couloir notamment et qui, attirées par les bruits de martelage venaient jeter un coup d'œil) et nous avons eu'l'impression que cet atelier cuir allait devenir un atelier consommation de l'objet, objet facile
à
·obtenir et alléchant.C'était trop facile; on vient en un tour de main fabriquer son petit Objet, on paie les matériaux et on repart.
Et puis nous avons voulu en discuter avec les personnes qui étaient là justement en train de créer. Contrairement
à
ce qu'on pensait, la plupart était déterminéesà
recommencer, et à aller plus loin. Certaines n'avaient jamais rien osé réaliser précédem- ment de peur de se lancer, de peur de rater, en souvenir aussi des expériences scolaires frustrantes et où on s'est fait suer 1 Alors combien de copains finalement sont venus consommer 7 Combien d'autres ont vécu cette tentative sécurisante, purement artisanale, comme un point de départ indispensable 7Nous serions ravis d'avoir des nouvelles de tous ces copains avec qui nous avons passé quelques après-midi. Que font-ils actuellement dans leurs classes ou tout simplement chez eux;
ou encore, n'ont-ils pas la possibilité de trouver un petit chantier
«créations» dans leur groupe départemental. S'il n'existe pas, pourquoi ne pas le créer?
(Si vous voulez d'au' 'es renseignements sur ce que vous avez abordé, comme tochl .ques, à Laroquebrou, vous pouvez écrire aux copains «animateurs» 1 Leurs adresses sont dans le journal du stage; ou bien, écrivez-moi).
Janine paiLLOT responsable du module dessin 2d degré
10 , rue Curel
213IXJ ChenoveL'Educateur 8